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Paris capital(e) médiatique, XIXe et XXIe siècles

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Academic year: 2022

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Paris capital(e) médiatique, XIXe-XXIe siècles.

Lieux, modèles et figures des médias, de Girardin aux start-up

Paris se peuple aujourd’hui d’incubateurs et d’accélérateurs de start-up culturelles et créatives. Les acteurs du web marquent l’espace urbain de leur empreinte matérielle au travers d’architectures de plus en plus grandioses, à l’image du Cargo et de Station F, deux sites inaugurés en juin 2017.

Cette dynamique récente s’inscrit dans la continuité d’une longue histoire du capitalisme médiatique “bâtisseur”. Au cours du XIXe siècle, les journaux se muent graduellement en médias de masse et essaiment dans la ville infrastructures et sièges somptuaires; les médias participent ainsi à la dynamique décrite par Walter Benjamin, selon lequel la transformation de Paris est “fantasmagorie faite pierre”. Ces réalisations attestent de l’émergence d’un modèle à la fois politique, culturel et économique : celui des premières industries culturelles et médiatiques.

Au cœur de cette mutation se trouve en France une personnalité devenue l’emblème du journalisme français : Émile de Girardin (1806-1881), créateur de La Presse en 1836, inventeur du roman- feuilleton et importateur en France du modèle économique « du double marché » testé en Grande-Bretagne et aujourd’hui encore appelé « modèle de Girardin ». Le colloque “Paris capital(e) médiatique” clôturera le programme de recherche GIRANIUM (Celsa-Sorbonne Université), qui explore les acteurs, les figures, les échanges et les représentations au cœur des mondes médiatiques parisiens en croisant l’analyse de la correspondance de Girardin avec l’exploitation numérique de corpus périodiques et de données cartographiques “temporalisées”. Le cas Girardin devient ainsi un laboratoire d’observation des processus culturels, économiques, socioprofessionnels ayant présidé à la naissance des industries culturelles et médiatiques.

Dans une perspective chronologique élargie (XIXe-XXIe siècles), le colloque “Paris capital(e) médiatique” analysera les métamorphoses successives des industries médiatiques parisiennes, en les considérant dans la diversité de leurs manifestations, textuelles, techniques, sociales et géographiques. Quel rôle les médias jouent-ils dans le

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réinvestissement imaginaire et symbolique d’une ville qui, selon Balzac, offre “le spectacle dramatique incessant” de ses “combats déchirants pour l’existence”? Et quelle place Paris, en tant que ville réelle et symbolique, occupe-t-elle dans le développement et les mutations médiatiques ?

Les propositions pourront s’inscrire dans quatre axes :

1. Acteurs et figures du monde médiatique parisien

Les industries médiatiques font converger et cohabiter des professions plus ou moins formalisées : journalistes, publicitaires, publicistes, imprimeurs, entrepreneurs, afficheurs, désormais start-uppers, jeunes pousses et licornes … Que sait-on aujourd’hui des évolutions de ces métiers dans la société parisienne, de leurs positions dans la chaîne de production des écrits médiatiques et de leurs socialisations croisées ? De quels imaginaires les représentations médiatiques de ces professions de la communication sont-elles porteuses?

Cet axe pourra particulièrement porter sur le rôle et l’imaginaire de figures médiatiques emblématiques, de Girardin à Xavier Niel.

2. Les économies médiatiques de Paris. Pour la capitale française, les médias représentent une puissance autant financière que culturelle : dès les années 1830, les titres de presse représentent la moitié des actions cotées à la Bourse de Paris. Comment se structure ce secteur sur le temps long ? Est-il caractérisé, plus que d’autres, par une dynamique de concentration des acteurs ? Dans l’économie de marché, les médias jouent aussi un rôle d’intermédiaire diffusant l’information marchande : les journaux, puis les nouveaux acteurs du web ne sont-ils pas l’un des espaces privilégiés où la finance et le commerce parisiens se textualisent et où se fixent leurs standards d’écriture ? Au-delà d’une prise d’influence financière sur les médias, attestée depuis la naissance de la presse moderne (ainsi le banquier Millaud a-t-il créé en 1863 le premier quotidien populaire, Le Petit Journal), comment penser les enjeux proprement journalistiques de ces liaisons dangereuses entre monde des affaires et industries médiatiques, à l’heure où le premier groupe de luxe français est aussi le propriétaire du Parisien, des Échos, de Capital et Classica?

3. Imaginaires et fantasmagories médiatiques de Paris. Cet axe porte sur la manière dont Paris incarne à la fois un lieu et un objet de l’économie médiatique. Mise en scène dans les productions médiatiques, Paris est partout dans la presse : racontée, représentée, affichée, commercialisée, mythifiée, la ville a ses formats journalistiques au XIXe siècle (du premier- Paris au fait-Paris en passant par le Paris payé), et continue à aimanter la vie imaginaire et matérielle des médias contemporains. Comment s’organise et se réinvente cette « réécriture

» de l’espace urbain et sa réinscription dans l’espace éditorial ? Dans quelle mesure s’accorde-t-elle avec la réalité sociale et géographique parisienne ? Le Paris médiatique, tel que vécu par les professions qui l’incarnent, apparaît-il comme une métaphore générique et distordante de Paris ? Dans le régime contemporain de compétition mondiale entre territoires et médias, comment le développement des industries médiatiques s’inscrit-il dans une tension féconde entre “ville musée” et “smart-city” - selon des formules couramment reprises par la maire Anne Hidalgo lors d’inaugurations fortement événementialisées?

4. Le capitalisme médiatique au prisme des humanités numériques. Les programmes de numérisation engagés depuis plus de 20 ans ne redéfinissent pas seulement les conditions

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d’accès aux archives patrimoniales : ils autorisent le déploiement de nouvelles formes d’exploration “panoramiques”. Classification et modélisation des textes, extraction et croisement des métadonnées (data mining), graphes en réseaux, cartographies spatio- temporelles : autant de techniques variées permettant de projeter des transformations sociales ou sémiotiques de grande ampleur. Ces formes de lecture distante tendent à s’articuler à une relecture critique des classifications conventionnelles, notamment en révélant des convergences et des processus dissimulés. Ces approches peuvent-elles contribuer à éclairer l’émergence et la métamorphose des industries médiatiques ? Un tel regard panoramique, intégrant des durées d’observations beaucoup plus longues et/ou des corpus plus périphériques, nous invite-t-il à reconsidérer les catégories, acceptions et découpages usuels de l’histoire des médias ?

Modalités de soumission

Adresser à giranium.colloque@gmail.com un résumé de 500 mots (ou 3000 signes espaces compris) avant le 15 mars 2018 avec indication de l’axe dans lequel la communication propose de s’inscrire.

Calendrier

Soumission (résumé) de la proposition pour le 15 mars 2018

Réponse du comité scientifique autour du 30 mars 2018

Colloque organisé le 28-29 juin 2018 à l’amphi Richelieu de la Sorbonne.

Comité scientifique

Ambre Abid-Dalençon, Giranium

Stephanie Averbeck-Lietz, Université de Brême Karine Berthelot-Guiet, Giranium

Lisa Bolz, Giranium, Université de Münster Juliette Charbonneaux, Giranium

Fausto Colombo, Université catholique du Sacré-Cœur Sophie Corbillé, Giranium

Emmanuelle Fantin, Giranium

Yves Jeanneret, Celsa, Paris Sorbonne Pierre-Carl Langlais, Giranium

Junghwan Lee, Giranium

Marc Lits, Université catholique de Louvain Guillaume Pinson, Université Laval

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Florence de Talhouët, Giranium Adeline Wrona, Giranium

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