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Caractérisation phénotypique des ressources génétiques porcines des départements de l’Ouémé et du Plateau au Bénin

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Academic year: 2022

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC) Département de Production et Santé animales

Mémoire de Fin de Formation du Grade de Master en Production et Santé Animales

Spécialité : Biotechnologie et Gestion des Monogastriques

Soutenu publiquement le 09 Mars 2017

6ème promotion

Année Académique 2015-2016

Caractérisation phénotypique des ressources génétiques porcines des départements de l’Ouémé et

du Plateau au Bénin

Présenté et soutenu par : Constant Mèdéhoué ASSOGBA

Superviseur:

Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM

Professeur Titulaire en Zootechnie (CAMES) Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

Président de jury: Prof. Sahidou SALIFOU, Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC Membres : 1 - Prof. Jacques DOUGNON, Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

2 - Prof. Mahamadou DAHOUDA, Enseignant-chercheur à la FSA/UAC

3 - Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Enseignant-chercheur à l’EPAC/UAC

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A Mon père Anagonou ASSOGBA et à ma mère Yassoudé KOKOU

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A mon Maître de mémoire, Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur titulaire en zootechnie, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi pour avoir accepté de superviser avec plaisir et dévouement ce travail malgré vos multiples charges.

Au président du jury pour avoir accepté malgré vos charges, de juger ce travail en y apportant vos critiques scientifiques. C’est un grand honneur que vous nous faites en contribuant par vos conseils et recommandations à l’amélioration de ce travail.

Aux membres de jury pour avoir accepté de juger la qualité de ce travail. Vos observations et vos critiques seront d’un précieux concours pour l’amélioration de ce travail;

Aux Enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) et en particulier ceux du Département de Production et Santé Animales (DPSA);

vous qui n’avez ménagé aucun effort en nous élevant à ce niveau d’étude à travers vos connaissances. Recevez ici nos sincères hommages.

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L’aboutissement de ce travail a été possible grâce à la collaboration et aux soutiens indéfectibles de nombreuses personnes. Je témoigne ma profonde reconnaissance à tous ceux et celles qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce rapport. Nos sincères remerciements:

 Au Docteur Cyrille BOKO, il m’est agréable de reconnaître votre influence positive sur mon épanouissement durant toute ma formation. Les résultats obtenus n'ont pu l'être que grâce au bon fonctionnement du Département que vous avez dirigé avec dextérité ;

Au Docteur TOBADA C. Pamphile, Enseignant Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi, recevez mes sincères remerciements.

Aux Docteurs Chakirath SALIFOU et Kevin KASSA pour vos précieux conseils;

 A Messieurs Serge G. AHOUNOU, Pascal KIKI, Appolinaire GOUSSANOU pour leur contribution scientifique et technique à la réalisation de ce document ;

 A Monsieur Ignace DOTCHE, pour avoir assumé pleinement et valablement la responsabilité de co-superviseur de ce mémoire. La disponibilité, la simplicité, la collaboration et la patience dont vous avez fait preuve, ont donné à ce travail toute sa valeur. Recevez mes sincères remerciements ;

A mes grand-frères et ma grande sœur: Achille, Christophe, Pascal, Grégoire et Martine ASSOGBA. Vous avez été toujours mon appui par vos soutiens, moral, matériel et financier. Que ce travail fasse votre joie et votre fierté en ce jour où s’exécutent vos prières et rêves ;

 Au projet ProFi-Porc grâce à qui ce travail a été effectif

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Table des matières

Dédicace ... 1

Hommages ... 2

Remerciements ... 3

Table des matières ... 4

Liste des tableaux ... 7

Liste des figures ... 8

Listes des sigles et abréviations ... 9

Résumé ... 10

Introduction ... 12

Chapitre 1 : Synthèse bibliographique sur l’élevage porcin au Bénin ... 15

1.1. Les races porcines élevées au Bénin. ... 15

1.1.1. Origine et description des races locales ... 15

1.1.2. Description des races exotiques ... 15

1.1.2.1. Large White ... 16

1.1.2.2. Landrace ... 16

1.1.2.3. Duroc ... 16

1.1.2.4. Piétrain ... 17

1.3. Choix de la race à élever ... 17

1.1.2.5. Meishan ... 17

1.2. Mode d’élevage ... 18

1.2.1. Système extensif ou l’élevage traditionnel ... 18

1.2.2. Système semi-intensif ... 18

1.2.3. Système intensif ... 19

1.4. Choix des reproducteurs ... 21

1.4.1. Conformation ... 21

1.4.2. Etat sanitaire ... 21

1.4.3. Tares ... 21

1.4.4. Tempérament ... 22

(6)

1.4.5. Performances d'élevage ... 22

1.5. Reproduction ... 23

1.5.1. Age de mise à la reproduction ... 23

1.5.2. Accouplement ... 24

1.5.3. Gestation ... 26

1.5.4. Parturition ... 26

1.5.5. Lactation et élevage des porcelets ... 27

1.5.6. Sevrage ... 30

1.6. Alimentation ... 31

1.6.1. Matières premières ... 31

1.6.2. Recommandations des besoins alimentaires en élevage porcin ... 33

1.7. Pathologies dominantes du porc ... 34

1.7.1. Peste porcine africaine ... 34

1.7.2. Variole du porc ... 36

1.7.3. Rouget de porc... 37

1.7.4. Entérites ou gastro-entérites ... 37

1.7.5. Pneumonies et broncho-pneumonies ... 37

1.7.6. Parasitoses externes ... 38

1.7.7. Parasitoses internes. ... 38

1.7.8. Cysticercose ou la ladrerie ... 39

1.8. Méthodes de la caractérisation génétique des animaux ... 40

1.8.1. Descriptions des races en fonction de leurs caractères qualitatifs et quantitatifs ... 40

1.8.1.1. Caractères qualitatifs ... 41

1.8.1.2. Caractères quantitatifs. ... 42

1.8.2. Caractérisation génétique moléculaire ... 43

Chapitre 2 : Cadre de l’étude, matériel et méthodes ... 46

2.1. Cadre de l’étude ... 46

2.2. Matériel... 46

(7)

2.3. Méthodes ... 47

2.4. Mode d’élevage ... 48

2.5. Analyses statistiques ... 48

Chapitre 3 : Résultats et discussion ... 51

3.1. Résultats ... 51

3.1.1. Race améliorée ... 51

3.1.2. Race croisée ... 52

3.1.3. Race locale ... 53

3.1.4. Comparaison des mesures morphologiques et des caractères phénotypiques entre races ... 54

3.2. Discussion ... 59

Conclusion ... 61

Références bibliographiques ... 62

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Liste des tableaux

Tableau I: Recommandations des besoins alimentaires en élevage porcin en fonction du stade physiologique des animaux ... 34 Tableau II: Mesures morphologiques prises sur les animaux ... 56 Tableau III: Caractères phénotypiques des races rencontrées ... 57

(9)

Liste des figures

Figure 1: Distribution de la Peste Porcine Africaine en Afrique ... 36

Figure 2: Verrat de race améliorée ... 52

Figure 3: Truie croisée ... 53

Figure 4: Truie de race locale ... 54

Figure 5: Caractères qualitatifs des porcs élevés ... 58

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Listes des sigles et abréviations ADN : Acide désoxyriboNucléique

AFC : Analyse Factorielle des Correspondances

AFLP : Polymorphisme de Longueur des fragments Amplifiés

CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural DPSA : Département de Production et Santé Animales

EPAC : École Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation IC : Intervalle de confiance

INRA : Institut National de la Recherche Agricole

INSAE : Institut National de la Statistque et de l’Analyse Economique PPA : Peste Porcine Africaine

SAS: Statistical Analysis System

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Résumé

L’élevage porcin est beaucoup pratiqué au Sud Bénin et implique une diversité de races ou de types génétiques. Le but de l’étude est de caractériser ces différentes races de porcs sur le plan morphométrique et phénotypique. Ainsi, les données sur les caractères phénotypiques des porcs améliorés, locaux et croisés ont été collectées sur 149 porcs dont 14 porcs améliorés, 91 porcs croisés et 44 porcs locaux. Les résultats ont montré que, la race locale a présenté des mesures morphologiques significativement (p<0,05) inférieures à celles de la race améliorée et des produits issus des croisements entre la race améliorée et la race locale. Les poils de la race locale ont été significativement (p<0,05) plus courts que ceux des races améliorées et les croisées. La couleur de la robe a peu varié d’une race à l’autre. La couleur de la robe la plus rencontrée est la couleur blanche uniforme suivie de la couleur noire uniforme chez tous les types génétiques. Le profil de la tête est plus rectiligne chez la race locale et plus concave chez la race améliorée et les croisées. La forme du museau a été statiquement (p>0,05) la même chez tous les types et la forme la plus rencontrée est la forme courte et cylindrique. Les oreilles dressées ont été moins observées chez les croisées. Ces oreilles ont été orientées vers l’avant chez les races améliorées et les croisés alors qu’elles étaient orientées vers le haut chez la race locale. Le type de queue a varié d’une race à l’autre. La proportion de porcs améliorés présentant des queues en tire-bouchon a été significativement (p<0,05) supérieure à celle des porcs croisés qui était à son tour supérieure à celle des porcs locaux. Les tendances ont été inversées pour les queues droites. La ligne dorsale droite a été plus observée chez les races locales et croisées que chez la race améliorée chez qui la ligne a été plus ensellée. Les croisés ont présenté une grande similarité avec la race améliorée.

Mots clés : Porcs, mensuration, caractères phénotypiques, Bénin

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Abstract

The porcine breeding is much more applied in south of Benin and implies a diversity of races or types genetic. The goal of this study is to characterize these various races of pigs on the plan of morphometric and the phenotypical level.

Thus data have been collected on the phenotypical characters of the improved, local and crossed pigs. The results showed that the local race showed morphometric measurements significantly (P<0.005) lower than that of the improved race and crossings. The color of the dress varied little from one race to another. The Color of the dress most met is uniform white color followed by uniform black color at all the genetic types. The profile of the head is more rectilinear at the local and more concave race at the improved race and crossings. The shape of the muzzle was statically (P<0,005) at all the types and the form most met is the short and cylindrical form. The drawn up ears were observed at crossings. These ears were directed towards before at the improved races and crossings whereas they were directed upwards at the local race. The type of tail varied from one race to another. The proportion of the pigs presenting of the corkscrew tails were significantly (P<0.005) higher than that of the cross pigs which were in its turn higher than that of the local pigs. The tendencies were reversed for the right tails. The right dorsal line was observed at the local races and crossings that at the improved races at which the line was hallow-backed. Crossings have a great similarity with the improved race.

Key words: Phenotypical pigs, measurement, characters, Benin

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Introduction

Le cheptel porcin est estimé à 414000 têtes en 2013 et apporte une part non négligeable dans l’assurance de la sécurité alimentaire surtout des populations du Sud du pays. Il apporte 4968 tonnes de viande par an au pays (CountryStat, 2015). Cette production nationale en viande porcine n’arrive pas à couvrir le besoin des consommateurs et le déficit est importé des pays limitrophes. La conséquence directe de ces importations est l’introduction de nouvelles pathologies parce que le circuit d’importation est mal surveillé et le plus souvent contourné par les charcutiers. Face à une telle situation, il est indispensable d’améliorer la production nationale. La mise en place de programme de conduite et d’amélioration du secteur ne sera efficace que si les animaux utilisés sont caractérisés phénotypiquement et génétiquement. Cette caractérisation permettra une meilleure connaissance des ressources zoogénétiques, de leurs utilisations actuelles et, éventuellement, futures pour l’alimentation. Les activités d’une telle caractérisation permettront de faire des prévisions objectives et fiables sur les performances des animaux en fonction des systèmes de productions.

Actuellement, sur le plan phénotypique aucun travail n’a été réalisé pour caractériser les porcs au Bénin. Sur le plan génétique, les travaux ont porté sur l’amélioration des performances de production par les croisements de la race locale avec les races exotiques (Youssao et al., 2009b) et n’ont abordé aucun aspect de la caractérisation des sujets obtenus. De plus, les croisements effectués aujourd’hui par les éleveurs font qu’on ne peut pas affirmer qu’on dispose d’une telle race d’où la nécessité de caractériser les animaux élevés par nos éleveurs.

Les résultats obtenus à l’issue de cette caractérisation favoriseront une prise de décision éclairée sur les priorités en matière de mise en valeur des ressources génétiques porcines béninoises.

C’est pour apporter notre contribution à la caractérisation des porcs élevés au Bénin que nous avons choisi le Centre Agricole Régional pour le Développement Rural (CARDER) Ouémé-Plateau pour effectuer notre stage de

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fin de formation pour l’obtention du grade de Master en Production et Santé Animales afin de mener une étude sur l’état des lieux de la gestion des ressources génétiques porcines. L’objectif de cette étude est de contribuer à l’amélioration de la production porcine au Bénin.

Il s’agit de façon spécifique de :

 recenser les différents types génétiques de porcs élevés ;

 caractériser phénotypiquement les porcs élevés au Bénin.

Le présent travail est subdivisé en trois parties :

 la première constitue une revue de littérature sur l’élevage des porcs;

 la deuxième prend en compte le matériel et la méthodologie utilisés pour atteindre les objectifs spécifiques préalablement fixés;

 la troisième porte sur les résultats obtenus et la discussion.

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Chapitre 1

Synthèse bibliographique

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Chapitre 1 : Synthèse bibliographique sur l’élevage porcin au Bénin 1.1. Les races porcines élevées au Bénin.

1.1.1. Origine et description des races locales

Le porc local béninois ou « porc nain de l’Afrique de l’Ouest », se rencontre le long des pays côtiers de la sous-région Ouest-africaine et descend probablement du porc européen (Devendra et Fuller, 1979; d’Orgeval, 1997).

Selon d’Orgeval (1997), le porc local est un animal à groin long et cylindroconique, effilé à l’extrémité. Le chanfrein est rectiligne et les oreilles petites, dressées, parfois rejetées en arrière. Les membres sont assez fins et la croupe est souvent tombante et anguleuse. La cuisse est souvent plate et donne un jambon peu fourni. La robe est généralement noire, parfois pie, rarement blanche. Les animaux sont en majorité de petit format avec des proportions semblables à celles que l’on rencontre dans les autres races.

Selon Serres (1989), les porcs locaux présentent une croissance tardive atteignant très difficilement 60 kg de poids vif à l’âge adulte. Néanmoins, le potentiel génétique de ces races n’est pas négligeable, car de toute évidence elles ont des qualités d’adaptation telles que : une bonne résistance à la chaleur et à l’insolation, une grande tolérance aux irrégularités alimentaires. La taille de la portée à la naissance est de 7,25 porcelets et le poids moyen d’un porcelet est de 535 g à la naissance et 4550 g au sevrage (Youssao et al., 2009a). La vitesse de croissance des femelles (126,4 g/j) est plus élevée que celle des mâles (74 g/j) pendant toute la période d’engraissement (Youssao et al., 2009a).

1.1.2. Description des races exotiques

Les porcs de races exotiques les plus élevés en milieu tropical sont le Large White, le Landrace, le Duroc, le Piétrain et le Mei Shan. Ce sont des animaux de grand format, à croissance rapide.

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1.1.2.1. Large White

Le porc Large White encore appelé Yorkshire a été développé en Angleterre. Il est une race porcine à croissance rapide. Selon Smith et al. (1962), le gain moyen quotidien du Large-White anglais est de 410g/j avec un indice de consommation de 0,5. Ses oreilles sont dressées et la qualité de sa carcasse est médiocre à cause d’un dépôt important du gras de couverture. La prolificité du Large White varie de 10 à 12 porcelets par portée et la viabilité des porcelets est excellente. En milieu tropical sub-humide du Bénin, la taille de portée du Large White est de 10 porcelets, le taux de mortinatalité est de 10 %, le poids à la naissance est de 886g et le gain moyen quotidien est de 114g/j (Youssao et al., 2009b). Le Large White résiste bien au stress et à la chaleur (Holnes et al., 1991).

1.1.2.2. Landrace

Cette race porcine a été développée en Scandinavie et se caractérise par une robe blanche, un chanfrein droit, les oreilles tombantes. D’après Smith et Ross (1965), le gain moyen quotidien du Landrace anglais est de 410g/j avec un indice de consommation de 0,48. La longueur de la carcasse est évaluée à 87cm et la carcasse est de bonne qualité. La prolificité des porcs de cette race est de 7 à 10 porcelets par portée et la viabilité des porcelets est moyenne. La résistance du Landrace à la chaleur et au stress est moyenne (Holnes et al., 1991).

1.1.2.3. Duroc

La race porcine Duroc a été développée aux Etats-Unis et est caractérisée par une robe de couleur brune, une grande taille et un dépôt de graisse moins important comparativement au Large-white. La prolificité du Duroc varie de 10 à 12 porcelets par portée et la viabilité des porcelets est excellente. Cette race présente une rapidité de croissance. Son indice de consommation et sa résistance au stress et à la chaleur sont excellents. Toutefois, la qualité de la carcasse est médiocre (Youssao, 2016).

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1.1.2.4. Piétrain

Le Piétrain est un porc très musclé originaire de la Belgique. La robe du Pietrain est pie noire avec un chanfrein plus ou moins droit. La prolificité de cette race porcine varie de 7 à 8 porcelets par portée et la viabilité des porcelets est médiocre. Le poids moyen est de 114,5 kg avec une carcasse longue de 83,3 cm (Youssao et al., 2002). Le poids et le rendement de la carcasse sont respectivement de 95,95 kg et 82,65 % pour un poids vif de 114,48 kg. La qualité de la carcasse est exceptionnelle. La résistance du Piétrain à la chaleur et au stress est médiocre (Leroy et Verleyen, 1999).

Le Pietrain stress négatif, résistant à la chaleur et au stress, a été développé à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège (Belgique) et en cours de vulgarisation au Burkina Faso, au Vietnam et au Congo Démocratique.

1.3. Choix de la race à élever

Le choix de la race dépend des objectifs de production et du système d’élevage.

Pour un élevage en claustration totale, les races exotiques sont indiquées, tandis que pour un élevage en semi-liberté ou en liberté, la race locale est indiquée à cause de sa rusticité (Bensavi, 2008). Pour les races exotiques, le choix se fera en fonction des caractéristiques zootechniques propres à chaque race. Des possibilités de croisement entre races donnent de meilleurs résultats du point de vue prolificité, croissance et caractères d’abattage (Mopate et al., 2006).

1.1.2.5. Meishan

Le Meishan est une race porcine d’origine chinoise. Cette race présente un format breviligne avec un chanfrein concave. Le Meishan a des oreilles tombantes et une face profondément plissée. Sa robe est le plus souvent pigmentée noire ou rousse et parfois tachetée de blanc aux extrémités des membres avec présence de peu de soies. L’adulte du Meishan atteint au maximum 100 kg pour un poids à un an. Le Meishan a la réputation d’une excellente prolificité (Serres, 1989).

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1.2. Mode d’élevage

On distingue plusieurs modes d’élevages :

1.2.1. Système extensif ou l’élevage traditionnel

Dans le système d’élevage traditionnel, les porcs, généralement locaux sont élevés en liberté. Ils se nourrissent lors de la divagation et peuvent recevoir quotidiennement des suppléments des déchets de nourriture ou de produits agricoles. Ce système d’élevage demande peu d’investissement en temps et en argent. L’habitat des animaux est de type traditionnel dans lequel les murs en briques sont remplacés par des briques superposées, des bois, des tôles, des bambous, des branches de palme et de terre battue (Vignon, 2015). Ces porcheries traditionnelles sont à ciel ouvert ou couvert par un toit en tôle, en claies, en branche de palme et en paille (Vignon, 2015). Les abreuvoirs et mangeoires s’ils existent sont souvent représentés par les bidons coupés et des bassines (Vignon, 2015). Dans ce système, le taux de mortinatalité est de 15 % (Youssao et al., 2009a). Les porcelets ont un gain moyen quotidien de 52 à 70 g/j (Koutinhouin et al., 2009) et une viabilité au sevrage qui varie de 61 à 91 % (Youssao et al., 2009). La mortalité élevée des porcelets ou la faible croissance auxquelles on peut s’attendre dans ce système, ne peut pas être caractérisée comme des pertes réelles, vu que les risques financiers sont réduits.

1.2.2. Système semi-intensif

Ce type d’élevage est rencontré dans les zones périurbaines et le troupeau a une taille relativement importante. Cette taille varie de 10 à 100 têtes. La principale caractéristique de ce système est que les animaux sont confinés. Ils ne peuvent pas aller chercher leur propre aliment et dépendent donc entièrement de l’homme. Les porcheries sont construites en banco ou en brique avec des parois latérales crépies ou non en ciment (Vignon, 2015). Le toit de ces porcheries est en pailles ou en tôle (Vignon, 2015).

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Dans ce système d’élevage, l’alimentation des porcs est assurée par les éleveurs et dont très peu utilisent un aliment complet (Koutinhouin et al., 2009).

L’aliment est constitué souvent d’un mélange de deux matières premières dont principalement le tourteau de palmiste ou la drêche de brasserie sous forme mouillée ou de soupe, complété par les verdures, les restes de cuisine et de

produits agricoles (Youssao et al., 2008 ; Kouazounde, 2016). Les normes d’hygiène sont relativement assurées (porcherie à sol souvent cimenté, muraille en brique, claustration permanente etc.) et la plupart des éleveurs déparasitent leurs animaux. Cependant il n’y a pas de gestion particulière de reproduction du fait que la plupart des éleveurs ne disposent d’aucune fiche de suivi technique pour leurs élevages (Ayssiwede, 2005). Ils se basent souvent sur des critères comme la conformation, la manifestation des chaleurs ou l’âge pour mettre les cochettes à la reproduction. De même, les éleveurs de ce système semi-intensif pratiquent souvent des croisements incontrôlés entre les truies locales et les verrats améliorés. Les reproducteurs (cochettes de remplacement et verrat) sont habituellement choisis au sein même de l’élevage avec pour conséquences les problèmes de consanguinité. L’objectif ici reste en partie le recours possible à un compte épargne ou à une assurance.

1.2.3. Système intensif

Ce système d’élevage se rencontre dans les zones périurbaines et urbaines et dans les grandes fermes comme Kpinnou, centre Songhaï. C’est un élevage tourné vers la production commerciale de porc avec des exploitations dont la taille varie de 100 à plus de 500 têtes (Ayssiwede, 2005). Les animaux élevés sont principalement les porcs de races exotiques notamment le Large White et le Landrace, les hybrides issus de ces dernières et/ou d’un porc de race locale (Ayssiwede, 2005). Dans le système d’élevage intensif, les porcheries comportent plusieurs locaux compartimentés ou non selon l’âge des porcs élevés. Chaque local présente deux parties : une partie couverte (aire de

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couchage) et une partie ouverte (aire de déjection) (Muys et al., 2003). On distingue dans ces types d’élevage, quatre types de locaux à savoir :

 la verraterie ou locaux de reproduction : ce sont des locaux compartimentés en loges qui se font face et abritant d’une part les truies ou cochettes en attente de saillie (loge collective) et d’autre part les verrats (loge individuelle) ;

 la maternité : ce sont des locaux des truies gestantes en attente de mise-bas et les truies nourrices (loge individuelle) ;

 la croissance-engraissement : ce sont des locaux de transition divisés en loges collectives abritant les porcs entre le sevrage et la finition ;

 les locaux de finition : ce sont des locaux avec des loges collectives réservés aux porcs ayant atteint leur poids d’abattage, les porcs reformés et autres.

Ces locaux sont construits en matériaux définitifs plus résistants. Ainsi, au Bénin, les habitats sont construits en brique, avec des sols bétonnés ou crépis et un toit en tôle (Vignon, 2015). Le bâtiment d’élevage est plus souvent clôturé (Vignon, 2015). Les loges bénéficient d’une bonne surveillance et une excellente ventilation (climat tropical) avec une organisation qui varie en fonction du type d’activité de l’élevage (élevage naisseur ou naisseur- engraisseur). Au Bénin, ces élevages sont pour la plupart des naisseur- engraisseurs.

L’alimentation des animaux dans ces porcheries est assurée grâce à des formulations alimentaires appropriées selon les besoins des porcs. Dans ce système, l’élevage constitue une source importante de revenus pour l’éleveur.

Les animaux ne sont plus considérés comme un fond d’épargne, mais ils sont convenablement vendus sur le marché (Muys et al., 2003 ; Mopate et Koussou, 2003).

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1.4. Choix des reproducteurs 1.4.1. Conformation

Les reproducteurs seront choisis en fonction de leur conformation, la meilleure.

Pour produire de la viande, les animaux longs, avec un squelette solide, une très belle musculature dorsale et des jambons seront recherchés. Le squelette sera jugé facilement au niveau des membres. Ils doivent être forts, avec de bons aplombs et des articulations larges, d’où une grande importance à l'examen des jarrets est nécessaire. Les jarrets droits donnent l'illusion d'un jambon plus développé. Par contre, ils rendent la démarche moins souple et la course plus difficile. Ainsi, les membres postérieurs s'engageant moins sous le corps, et surtout, ils peuvent handicaper un verrat lourd pour le cabrer au moment de la saillie. Des jarrets larges, formant, de profil, un angle net, gage de la souplesse de l’articulation seront donc recherchés. En raison de la lutte contre la chaleur, le choix se portera sur des animaux ayant une cage thoracique bien développée plutôt qu'une poitrine réduite.

1.4.2. Etat sanitaire

Les géniteurs choisis, tant mâles que femelles, doivent être en parfait état de santé. Ils ne doivent pas être issus d'élevages où ont sévi des maladies contagieuses, ou le parasitisme est notoirement intense. Ils risqueraient d'apporter, soit des germes, soit des parasites. En outre, ils pourraient être rendus peu résistants par des séquelles de maladies guéries, mais ayant laissé dans leur organisme des lésions. Or, les reproducteurs sont appelés à de rudes épreuves.

Une bonne santé est nécessaire. Les reproducteurs doivent être vaccinés et déparasités. Pour introduire un reproducteur dans un troupeau, il convient de le mettre d’abord en quarantaine.

1.4.3. Tares

Les géniteurs ne devront pas être porteurs de tares. Il existe des tares diverses qui se conduisent génétiquement comme des caractères dominants : le défaut

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génétique, dès qu'il existe, même à l'état hétérozygote, s'exprime par un défaut morphologique visible. Pour ce faire, l’animal porteur de tares doit être éliminé.

Certaines tares génétiques se conduisent de façon récessive et ne se montrent à l'observateur que sur les animaux homozygotes. Les animaux tarés doivent être éliminés, il en sera de même pour leurs géniteurs.

1.4.4. Tempérament

La manipulation de reproducteurs calmes est toujours facile. On éliminera les animaux ayant une tendance naturelle à l’agressivité.

1.4.5. Performances d'élevage

 Performances de croissance

Un géniteur doit assurer dans sa descendance les caractères favorables que l'on recherche dans l'élevage. Ces caractères pourront être d'abord évalués sur les animaux eux-mêmes. Selon Youssao (2015), le choix des reproducteurs peut se faire à partir des performances propres de l’animal (performance-test), des performances des descendants (progeny-test), des performances des collatéraux (frères et sœurs) ou des performances des ascendants (père et mère). Le choix des reproducteurs dépend donc des objectifs et des critères de sélection (Youssao, 2015). Les mâles non sélectionnés seront automatiquement castrés.

Dans tous les cas, les animaux sélectionnés seront séparés des non sélectionnés.

 Qualités de reproduction

La truie étant très prolifique, le choix des truies se fait en fonction du nombre de porcelets nés vivants et du nombre de porcelets sevrés. Selon les races, une truie donne 8 à 12 porcelets à la mise-bas (Youssao, 2016). Si l'on considère que des pertes sont inévitables, cela conduira à 6 à 9 porcelets sevrés par portée. Pour la sélection des truies en fonction de la productivité numérique, un seuil de troncature sera fixé (Leroy et al., 2000).

Les jeunes truies destinées à la reproduction doivent être séparées des autres. Il faut les nourrir de façon qu'elles ne deviennent pas trop grasses, car cela aurait

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des conséquences fâcheuses pour la fécondité. Elles se porteront bien si elles bougent beaucoup. Les truies sélectionnées doivent selon Muys et al. (2003):

 avoir au moins 12 tétines,

 être plus grandes et lourdes que les autres de la portée,

 se tenir bien droit sur leurs pattes et bien marcher,

 avoir des parents qui ont été de bons reproducteurs, capables de produire de bonnes et grandes portées à intervalles réguliers.

Quand les jeunes truies ont à peu près 6 mois, elles peuvent être en chaleur pour la première fois. Mais pour la saillie, il faut attendre la maturité corporelle. Chez les truies bien nourries et bien soignées, cette maturité est atteinte à l'âge de 8 ou 9 mois. Une saillie trop prématurée aura pour conséquence des portées de petites tailles, des problèmes de mise bas et un retard croissance de la truie.

Les verrats choisis doivent avoir des testicules et verge bien développés. Quant aux truies, elles doivent avoir une vulve normale et au moins douze tétines. Si les premières portées issues d'un jeune verrat se révélaient uniformément courtes, il faudrait alors l'éliminer. Il peut arriver que la qualité du sperme soit médiocre, sans qu'à priori on puisse le suspecter. Certaines truies peuvent ne revenir en chaleur avec du retard après le sevrage. Le climat chaud étant un facteur favorisant, le choix des truies aux chaleurs régulières conduira vers des animaux mieux adaptés.

1.5. Reproduction

1.5.1. Age de mise à la reproduction

 Verrat

Le verrat peut être livré à la reproduction à l'âge de 8 mois. Il convient cependant, pendant les premiers mois d'activité, de limiter le nombre de saillies en raison du nombre de spermatozoïdes émis, un peu faible au début de la carrière et maximal à 1 an (Larat, 1989).

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 Truie

Chez les femelles, l’âge de mise en reproduction est de 7 mois. La maturité sexuelle seule ne suffit pas ; il faudra également tenir compte de la maturité, corporelle. Le poids à la maturité corporelle varie en fonction de la race. Selon Larat (1989), les truies métisses ont leur maturité corporelle à 85 kg et les truies rustiques à 60 kg. Au Bénin, les truies de race locale ont 20 à 22 kg à la maturité corporelle (Youssao et al., 2004). Dans les élevages où l'on pratique un sevrage à 7-8 semaines d’âge (49 à 56 jours), les truies en bon état reviennent en chaleur dans la semaine suivant leur séparation avec la portée. Ce délai peut être allongé lorsque les mères sont très amaigries soit par une portée nombreuse, soit, le plus souvent par une alimentation insuffisante durant l'allaitement. Lorsque le sevrage est pratiqué plus précocement, le délai de « retour en chaleur » peut normalement atteindre deux semaines. La reprise du cycle sexuel est favorisée par la proximité du mâle et dans de nombreuses porcheries, des loges collectives situées en face de celles des verrats sont réservées aux truies dont les portées viennent d'être sevrées. Il a été prouvé que l'odeur du mâle stimule l'activité sexuelle des femelles.

La reproduction est la première fonction atteinte lorsqu'une dégradation des conditions de vie des animaux même discrète, apparaît. Si une anomalie est constatée (retard à la reprise des chaleurs après sevrage), il importe d'abord d'essayer d'en comprendre les causes, parfois simples (maigreur exagérée de truies épuisées, infection génitale, etc.). Le recours aux moyens médicaux (hormones) n'est réellement efficace que sur des animaux normaux et en bon état de santé.

1.5.2. Accouplement

Le processus d’accouplement a été décrit par Larat (1989). Pour augmenter le taux de fertilité, l’accouplement doit avoir lieu peu de temps avant la ponte ovulaire car la durée de vie de l'ovule est brève : 2 à 3 heures. Par contre, le spermatozoïde peut demeurer vivant 48 heures dans l'utérus de la femelle. Or,

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l'ovulation se produit 30 à 40 heures après le début de la phase d'acceptation du mâle, qui représente les chaleurs vraies. La tuméfaction de la vulve annonce le pro-œstrus et prévient seulement de l'approche des chaleurs vraies. C'est une erreur que de présenter la truie au verrat trop tôt. L'acceptation du mâle correspond à la phase d'immobilité qui dure environ 2 jours. L'accouplement doit avoir lieu au milieu de cette période, soit à la fin de la première journée, soit au début de la deuxième. Il est important de noter que le voisinage du mâle est un facteur de l'acceptation. Lorsque la truie sent et entend le mâle dans un box voisin, la réceptivité est provoquée neuf fois sur dix. Elle l'est pratiquement à tous coups si elle peut voir le verrat, par exemple si elle n'est séparée de lui que par une barrière en tubes ou fils de fer. Placer les truies qui manifestent le pro- œstrus dans la contiguïté du verrat, en attendant le moment propice à la saillie, est une pratique à conseiller.

Lorsque la truie est présentée au verrat dans les conditions favorables, le verrat s'approche d'elle, la renifle, et ne tarde pas à la chevaucher. Dès que la verge pénètre dans le vagin, l'éjaculation commence. Etant donné le volume de l'éjaculat, elle va être longue. Sa durée moyenne est de 4 à 5 minutes. Mais il arrive que la saillie dure plus longtemps (15 à 20 minutes). La truie se tient en général immobile et il convient de ne pas troubler l'accouplement.

La truie saillie est reconduite dans son logement. Le verrat peut assurer dans de bonnes conditions la fécondation d'une deuxième femelle en chaleur, dans la même journée, à condition de séparer les deux accouplements par quelques heures. Mais il n'est pas possible de lui demander ce service quotidiennement sous peine d’une baisse de fécondité due à la fatigue. Il faut réserver des jours de repos. Un verrat peut assurer l’accouplement de 40 truies dans une porcherie et il ne convient pas de le conserver au-delà de 3 à 4 ans (il devient trop lourd et méchant). Selon Muys et al. (1995), les truies normales et bien-portantes ainsi que les cochettes suffisamment développées, doivent toujours être saillies pourvu que la provision d'aliments et l’état physiologique de la truie l'admettent.

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Si une chaleur se passe sans saillie les animaux seront nourris durant trois semaines (jusqu'à la chaleur suivante) sans qu'ils rendent quelque chose en échange. Mais au cas où les truies auraient beaucoup maigri pendant la période de l'allaitement, il serait mieux de les laisser récupérer leurs forces d'abord et de les faire saillir plus tard pendant une autre chaleur.

1.5.3. Gestation

A la suite de l'accouplement réalisé dans de bonnes conditions, la gestation survient dans 80 à 90 % des cas. Si le pourcentage de réussite s'abaisse vers 60

%, il faut mettre en cause la qualité du sperme du verrat ou l'état physiologique des truies et examiner ces questions de près. La gestation se caractérise par le non-retour des chaleurs trois semaines après la saillie. Elle dure de 113 à 116 jours, soit 3 mois, 3 semaines et 3 jours. La marge de variation est faible et, connaissant la date d'accouplement, on peut prévoir avec assez de précision celle de la mise-bas et y préparer la truie en temps utile. Quelques jours avant la date prévue pour la mise-bas, la truie sera bloquée dans la loge de parturition, disposant toujours de nourriture et d'eau à satiété (Larat, 1989).

La gestation peut être interrompue avant terme et les fœtus rejetés à l'extérieur : c'est l'avortement. Il faut savoir que les truies peuvent manger les fœtus et les enveloppes et que certains avortements peuvent donc échapper à l'éleveur. Les grandes maladies infectieuses : peste, salmonelloses, etc. peuvent provoquer l'avortement. Mais ce ne sont pas les seules causes. Les aliments avariés, moisis, peuvent faire avorter. Les carences en vitamine A, en calcium, peuvent provoquer des avortements à répétition. Enfin, il est toujours possible de voir apparaître un avortement accidentel, consécutif à une bagarre entre truies, à une chute sur sol glissant ou à tout autre choc (Muys et al., 1995).

1.5.4. Parturition

La naissance des porcelets s'annonce par des signes prémonitoires comme le gonflement de la vulve, qui débute trois ou quatre jours avant. Puis, la veille de

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la parturition, la sécrétion mammaire s'annonce, avec l'apparition du colostrum au niveau des tétines, alors que les mamelles sont gonflées. La parturition a rarement lieu le matin. Elle est un peu plus fréquente l'après-midi, mais la majorité des naissances a lieu en fin d'après-midi ou la nuit. Lors de la mise-bas, la truie se couche sur le côté, rarement sur le ventre. La respiration s'accélère et l’animal grogne. Avant l'expulsion de chaque fœtus, la truie fait des efforts contractifs avec des tremblements et arrêt de la respiration. Entre deux naissances il s'écoule environ quinze minutes, mais il peut y avoir de très fortes variations. La durée totale de la parturition peut varier de 2 heures à 8 heures.

Pendant tout ce temps la truie ne s'occupe guère de ses petits, tant qu'ils ne sont pas tous nés. Entre deux naissances, la truie se retourne et c'est à ce moment que des porcelets qui recherchent les mamelles peuvent être écrasés (Larat, 1989).

Dès leur naissance, les porcelets sont assez fragiles pour pouvoir se déplacer, bien que leur démarche soit mal assurée. Ils cherchent à se rapprocher de la truie pour se réchauffer et téter. C'est pour eux un danger d'écrasement. C'est pourquoi, même en climat tropical, il est utile, de disposer d’une source d'infrarouges dans le coin à porcelets. La lumière et la chaleur les attirent et peuvent leur sauver la vie, particulièrement pendant les mises bas nocturnes que l'on ne peut surveiller, mais qui sont les plus fréquentes (Muys et al., 1995). Les accidents de parturition peuvent être une déchirure de la vulve avec formation d'un hématome, particulièrement chez la primipare. C'est un accident bénin, qui guérit spontanément sous réserve qu'on assure une bonne hygiène de la plaie pour éviter une infection secondaire. Le renversement d'utérus (sortie de celui-ci à l'extérieur, par suite de la violence des efforts expulsifs) est exceptionnel chez la truie, mais il est toujours très grave, car presque impossible à réduire (Larat, 1989).

1.5.5. Lactation et élevage des porcelets

La lactation débute par une sécrétion de colostrum dont la consommation par les nouveau-nés est indispensable. D'ailleurs, les porcelets l'absorbent avidement et

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rapidement ; la sécrétion lactée s'installe. L’usage de colostrum de vache a été expérimenté sur le taux de survie et la croissance des porcelets locaux du Bénin (Agbokounou et al., 2017). Ces auteurs ont rapporté le meilleur taux de survie et la meilleure croissance chez les porcelets ayant reçu de colostrum congelé de vache comparativement à ceux qui ont reçu le colostrum chauffé de vaches et à ceux élevés sous mère et cette différence serait probablement dû aux composants thermiquement labiles du colostrum puisque tous les porcelets qui ont reçu le colostrum chauffé sont morts avant le 21ème jours de leur vie (Agbokounou et al., 2017). Le colostrum de la vache peut être utilisé dans les élevages afin de réduire la mortalité avant le sevrage des porcelets et d’améliorer la rentabilité des éleveurs. Les porcelets doivent être castrés, vaccinés et déparasités lors de l’élevage.

La castration se fait à 3 semaines d’âge. Si des précautions de propreté ont été prises, il est exceptionnel que des complications infectieuses, telles qu'abcès ou gangrène, surviennent. Toutefois, on ne castre pas les porcelets malades ni ceux cryptorchides, porteurs de hernie inguinale ou ceux dont un testicule n'est pas descendu (Larat, 1989).

Les vaccinations doivent être faites dès que le porcelet est en mesure d'en tirer profit, c'est-à-dire aux environs de 4 semaines. La première vaccination peut être faite 3 ou 4 jours après la castration. S'il y a une deuxième vaccination ou une vaccination de rappel, elle sera faite 2 semaines plus tard. On se conformera aux indications vétérinaires locales qui peuvent varier en fonction de la situation sanitaire générale (Larat, 1989). Les vermifugations seront intercalées entre les deux vaccinations, vers 5 semaines, et orientées contre les strongles. Le vermifuge sera choisi en conséquence. Les ascarides, dont le cycle larvaire est d'environ 2 mois, ne sont pas encore présents sous forme adulte dans l'intestin.

Le traitement contre les ascarides devra donc être reporté après le sevrage (Larat, 1989).

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Incidents en cours de lactation

En dehors des maladies, un certain nombre d'incidents, parfois graves, peuvent se produire.

Les écrasements : il n'est guère possible de les éviter totalement, mais leur nombre peut être réduit par l'emploi de la cage de parturition, et l'aménagement d'un coin confortable pour les porcelets.

Le cannibalisme peut être la conséquence des écrasements. Une truie sera tentée de manger l'un de ses porcelets morts, puis elle va manger les autres.

Le cannibalisme est plus fréquent chez les femelles carencées, et aussi chez les primipares qui peuvent ne pas manifester spontanément l'instinct maternel (Muys et al., 1995).

L'agalactie ou absence de sécrétion lactée, est particulièrement grave. Les causes en sont assez mal connues. Il est certain que les erreurs alimentaires, notamment la carence en azote, jouent un rôle favorisant, il en est de même de la chaleur excessive.

 L'hypogalactie : la truie ne produit pas assez de lait. La cause est parfois génétique (mauvaise laitière). Elle est le plus souvent, consécutive à une infection localisée : dans l'utérus, c'est la métrite; dans une ou plusieurs mamelles, c’est une mammite. Dans ce cas-là, la température est toujours un peu forte, et l'on peut, soit déceler des écoulements anormaux au niveau de la vulve dans le cas d'une métrite, soit constatr que les mamelles sont enflées, chaudes et douloureuses. La baisse de production laitière se manifeste aussi dans la «fièvre de lait», qui est une hypocalcémie grave, au cours de laquelle la truie peut présenter soit des convulsions, soit des paralysies. L'administration de sel de calcium et de magnésium amène la guérison.

La crise des trois semaines : c'est un moment délicat de la vie des porcelets. A cet âge, la lactation ne suffit plus à assurer les besoins et cela provoque brutalement un profond déséquilibre dans l'organisme. L'animal

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devient l'objet d'une carence en fer. Ses besoins sont de 7 mg de fer par jour, et le lait n'en apporte que 1 mg. Il s'ensuit une anémie par défaut d'hémoglobine, qui va handicaper le métabolisme. Le porcelet devient tout à fait vulnérable et l'on voit survenir des troubles respiratoires ou digestifs et la mort. La crise des trois semaines peut être combattue par l’administration de fer. En pays tropicaux, il n'est pas rare que les sols soient ferrugineux ou ferralitiques (sols rouges, bruns ou jaunes). Dans ces conditions, le plus simple et le plus efficace consiste à mettre à la disposition des porcelets de la terre.

1.5.6. Sevrage

Le porcelet ayant acquis la possibilité de s'alimenter normalement, sans le lait de sa mère, va pouvoir être séparé de celle-ci. Cette séparation constitue à plusieurs titres une agression. Agression d'abord psychologique, car la présence de la mère, les tétées, constituent une ambiance familiale conviviale. La séparation est d'autant plus durement ressentie que le sevrage est plus précoce. Agression ensuite au plan nutritionnel par la suppression brutale du lait maternel. Pour cette raison encore, un sevrage précoce conduira à un stress plus grand, puisque la part du lait maternel dans l'alimentation est d'autant plus forte que l'animal est plus jeune. En zone tropicale, le sevrage est recommandé à 7 semaines. Dans les élevages en liberté, le sevrage se fait autour de 70 jours chez les porcs locaux (Youssao et al., 2002).

Ce sevrage est réalisé en enlevant la truie du box de maternité et en laissant les porcelets pendant une semaine, de façon à ne pas les dépayser. Les deux premiers jours, leur aliment est toujours celui dont ils bénéficiaient auparavant.

A partir du troisième jour on y mélangera de l'aliment porcelets tel qu'ils le consommeront plus tard. Chaque jour le taux d'incorporation sera plus élevé. A la fin de la semaine, les porcelets seront prêts à être enlevés à leur tour pour la formation des lots d'engraissement. La loge, une fois vidée, sera nettoyée

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soigneusement, puis désinfectée. Dans la mesure du possible un vide sanitaire de 15 jours sera appliqué.

1.6. Alimentation

L’alimentation joue un rôle très prépondérant en élevage porcin. Elle conditionne les performances de reproduction et de croissance des animaux. Le porc étant omnivore, il possède une bonne efficacité alimentaire. Il est capable de valoriser divers produits tels que les résidus de cuisine, les sous-produits agricoles, agro-industriels et artisanaux, les fourrages, etc.

1.6.1. Matières premières

Aliments riches en énergie

Les féculents (le manioc, l’igname, la patate douce etc.) représentent la source d’énergie la moins chère. Les meilleures sources d’énergie sont les céréales (maïs, sorgho), les légumes (qui contiennent aussi beaucoup de protéines), les plantes à tubercules ou à racines. Les dérivés de la production alimentaire pour l’homme sont aussi très bien utilisés pour nourrir les porcs. Ils sont entre autres les issues de meunerie (sons du maïs, de blé et du riz), les drêches de brasserie, cossettes et épluchures de manioc, les peaux de banane, les déchets de cuisine, les jeunes fourrages verts etc. Mais il est à noter que les issues du riz, du maïs et de blé présentent un très fort déséquilibre phosphocalcique. Le calcium est très peu abondant. Il faudra toujours accorder une attention soutenue à l’apport calcique de la ration comme par exemple des coquilles broyées (Serres, 1989).

Sources de protéines

La protéine est indispensable pour l’entretien, la croissance, la reproduction et la lactation. Il faut veiller non seulement à la quantité mais surtout à la qualité de la protéine. En effet, les tourteaux et la farine de poissons sont les plus utilisés. Les tourteaux les plus fréquemment utilisés au Bénin sont :

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le tourteau de palmiste, très riche en cellulose (20 %) et relativement faible en matières azotés (15 %) ;

le tourteau d’arachide : très riche en matières azotées (45 %), peu cellulosique et très appété par les animaux. Il est nettement déficitaire en méthionine et secondairement en lysine et en tryptophane. Par conséquent, la correction de ce déficit sera prise en compte dans la formulation. L’usage du tourteau d’arachide expose aussi à un risque d’intoxication aux aflatoxines G et B (la plus dangereuse) secrétées par un champignon microscopique appelé Aspergillus flavus (Serres, 1989).

le tourteau de coton : sa teneur en protéine est à peu près similaire à celle du tourteau d’arachide (45 %). Le meilleur tourteau de coton provient de la graine décortiquée. Ainsi il a un taux de cellulose faible et peut-être largement utilisé dans l’alimentation du porc. Le risque de l’intoxication au gossipol n’est certes pas négligeable avec les graines. Mais le tourteau expelé ne paraît pas présenter les mêmes dangers en raison de la forte chaleur à laquelle le gossipol ne résiste pas (Serres, 1989).

le tourteau de soja : il est le prince des tourteaux par sa richesse en protéine et par l’équilibre de ces acides aminés. La protéine de soja est de très haute qualité (Klooster et Wingelaar, 2011).

Sources de sels minéraux et de vitamines

Elles sont constituées de coquillages broyés (huître, escargot etc.), des farines d’os calcinés essentiellement composées de phosphore tricalcique (35 % de calcium et 16 % de phosphore), de sels, de kaolin et d’autres. Les coquillages sont disponibles sur les côtes maritimes béninoises et le long des cours d’eau intérieurs, notamment dans le département de l’Atlantique, dans la vallée de l’Ouémé-Plateau et dans l’Atacora.

Les sources de vitamines sont représentées par certains aliments, les carotènes et certaines plantes légumineuses. Les vitamines peuvent être aussi apportées sous

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forme de complément minéraux-vitaminé (CMV) dont Amin ‘total ou Prémix porc dans la ration ou sous forme injectable.

1.6.2. Recommandations des besoins alimentaires en élevage porcin

Tous les animaux en élevage conventionnel ou non éprouvent des besoins en protéine, en énergie, et en sel minéraux. Ces besoins varient en fonction de l’espèce et la fonction physiologique de l’animal. Ainsi les besoins alimentaires du porc sont présentés dans le tableau I.

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Tableau I: Recommandations des besoins alimentaires en élevage porcin en fonction du stade physiologique des animaux

Source: INRA: (1989)

1.7. Pathologies dominantes du porc 1.7.1. Peste porcine africaine

C’est une maladie contagieuse, virulente, inoculable, frappant les suidés domestiques et sauvages. Elle commence par une fièvre subite. Comme signe typique de la maladie, l’animal reste bien vif au début avec un appétit normal.

Ce n’est qu’entre quatre et trois jours avant la mort que le porc devient agité, arrête de manger, s’allonge, perd sa force dans les pattes postérieures. Parfois il y a un écoulement des yeux ou du nez qui peut être sanguinolent et des

Stade

physiologique

Poids (Kg)

Energie Kcal ED/j

Protéines brutes (g/j)

Lysine (g/kcal)

Méth + cyst

(g/kcal) Ca (g/j) P (g/j) Porcelets

(1er et 2ème âge) 3 semaines 5 semaines 6 semaines 8 semaines 10 semaines

1- 5 5-10 10-

15 15-

25 25- 30

300 1750 2700 3600 4200

110 200 180 à 200

11

14

6,5 7,5

4,5 7

10,5

3,2 5

8

Porcs en Engraissement (croissance et finition)

30 40 50 60 70 80 90 100 110

5000 6000 7000 8000 8800 9200 9600 10000 10000

220 250 225 300 330 360 370 380 400

14 17 20 22

12

13

15 20 21 24

9,5 11 12 14

Truies en début de gestation (2-3 mois)

150 200

250 7500

310 à 370

8,6 5,8 16 -18 9

Truies en fin de Gestation

150 200 250

7500 à

8000 380 à 500 10 6,7 23 - 26 12 - 14

Truies allaitantes (6 porcelets)

150 200 250

14000 à 17000

940 1 000 1 050

33 18 34 - 41 22 - 27

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vomissements. La peau est souvent rouge-bleuâtre particulièrement au niveau des pattes (Muys et al., 2003). On note une dominance de lésions de septicémie hémorragique. Les lésions afférentes sont dominées par les pétéchies sur différents organes tels que la rate, les ganglions lymphatiques, le tube digestif et ses annexes, la vessie, et un phénomène œdémateux, spontanément hémorragique dans les grandes cavités et dans la paroi de la vésicule biliaire.

Dans les cas chroniques, apparaissent des lésions de pleurésie, de péricardite et de pneumonie (Farougou, 2008). Il n’existe ni vaccin, ni traitement pour cette maladie.

En 1996, la PPA a sévi à l’état pandémique en Côte d’Ivoire et a affecté de nouveaux pays dans la sous-région (Bénin, Togo, Nigéria, Ghana et Burkina Faso) de 1997 à 2003, avec des manifestations plus néfaste au Sénégal, en Gambie et au Cap Vert dans la même période (Penrith et al., 2004). Excepté la Côte d’Ivoire, elle n'a été éradiquée dans aucun de ces pays. En 1998, la PPA a été détectée pour la première fois au Madagascar et depuis ce temps elle est devenue endémique (Costard et al., 2009; Roger et al., 2001). Les seuls pays africains récemment infectés et l’ayant éradiqués/apparemment éradiqués sont la Côte d’Ivoire (Penrith et al., 2013), le São Tomé qui a connu une épizootie en 1979 (Penrith et al., 2013), et les îles Maurice qui ont connu la PPA en 2007 mais éradiquée en 2008 (Lubisi et al., 2009). Bien que le Ghana ait réussi à l’éradiqué un an après son introduction en 1999, il a néanmoins enregistré de nouveaux cas en 2002. Actuellement, la présence de la PPA est signalée dans 28 pays africains (figure 1). Il y a très peu d’informations disponibles sur la PPA en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal et le Nigéria sont deux pays disposant d’informations documentées sur la PPA (Luther et al., 2007 ; Vial et al., 2007 ; Fasina et al., 2010 ; Owolodun et al., 2010a et b; Etter et al., 2011). Au Sénégal, la maladie est connue sous un état endémique, avec plus de 54 manifestations rapportées à l'OIE depuis 1986 (Etter et al., 2011). La PPA est également

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devenue endémique au Nigéria depuis son introduction en 1997 (Luther et al., 2007 ; Owolodun et al., 2010b).

Figure 1: Distribution de la Peste Porcine Africaine en Afrique Source : Penrith et al., 2013.

1.7.2. Variole du porc

C’est une maladie virulente bénigne qui se caractérise par l’apparition des croûtes rondes de 1cm de diamètre environ dispersées sur la peau du porcelet.

La maladie s’accompagne d’une diminution de l’appétit et de la croissance. Si elle ne se complique pas de suppuration au niveau des croûtes, la guérison spontanée est de règle.

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1.7.3. Rouget de porc

Cette maladie est souvent confondue à la peste porcine. Elle se manifeste par une constipation ou déjections trop molles. La peau est rose avec des taches, à la pression du pouce, la marque reste sur la peau quelques secondes. Il y a une diminution de l’appétit et une démarche anormale, rigide et boitant. L’animal émet des cris rauques quand on l’oblige à se déplacer. Il faut noter que cette maladie se déclare surtout quand il fait chaud. Généralement un seul animal est attaqué ou seulement quelques-uns.

1.7.4. Entérites ou gastro-entérites

Ce sont toutes les affections inflammatoires du tube digestif. Elles ont pour symptôme commun la diarrhée. Le transit digestif est alors plus accéléré, la digestion des aliments devient très incomplète et la croissance diminue, voir s’arrête. Dans les cas aigus, l’animal peut avoir de la fièvre et cesser de manger.

Alors l’amaigrissement devient très rapide. Si le microbe passe dans le sang, il y a septicémie, la mort peut survenir rapidement. Chez les porcelets à la mamelle, on observe généralement des diarrhées blanchâtres. Les agents responsables les plus fréquents sont les colibacilles. Mais d’autres causes sont les Clostridium perfringens et les Salmonella. Notons également que les gastro-entérites peuvent apparaître pour d’autres causes que microbiennes. Certaines intoxications ou un parasitisme intense peuvent aussi les provoquer (Serres, 1989).

1.7.5. Pneumonies et broncho-pneumonies

Ce sont les affections inflammatoires de l’appareil respiratoire. Elles sont caractérisées par une diminution du volume d’air ventilé à chaque mouvement respiratoire. Par conséquent, le porc s’essouffle et respire plus rapidement pour compenser, en donnant aux mouvements du diaphragme la plus grande amplitude. L’animal tousse le plus souvent ; lorsqu’il est obligé de se déplacer, il est secoué par des quintes sous l’effet du courant d’air. La circonstance

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favorisante la plus courante est le froid. Mais on peut toutefois assister à une complication par des agents microbiens. Les bactéries les plus dangereuses demeurent les Pasteurella.

1.7.6. Parasitoses externes

La seule parasitose externe la plus importante, est la gale causée par un acarien Sarcoptes scabiei variété suis. Les animaux sont l’objet d’un très vif prurit, ils se grattent contre les murs jusqu’à se faire saigner. La gale est très contagieuse et il faut éviter d’introduire un animal galeux dans la porcherie.

1.7.7. Parasitoses internes.

Elles sont essentiellement provoquées par des vers dont la plupart siègent dans l’intestin. Ils ne provoquent pas de maladies spectaculaires. Mais par le détournement des aliments, par l’irritation permanente de muqueuse intestinale et la gêne de l’assimilation qui en résulte, par les produits toxiques qu’ils peuvent secréter et qui sont absorbés, ils perturbent la nutrition et la croissance.

Ils sont responsables des pertes économiques très importantes. Il existe plus de 30 espèces qui peuvent affecter la paroi intestinale des porcs. Les espèces les plus importantes sont l’ascaride lombricoïde, le ver pulmonaire, le ver rénal, le ver intestinal et le ver solitaire (ténia). La contamination se fait par l’absorption des œufs de vers qui sont de taille microscopique et qui se trouvent dans les excréments des porcs, dans la paille, dans les fossés et aux endroits où les porcs viennent souvent (Klooster et Wingelaar, 2011). En effet les jeunes porcelets en sont très vulnérables aux ascaridioses. Pour empêcher leur contamination dès la naissance, la future mère doit être traitée avec un vermifuge dix jours avant la mise bas. On la lave quelques jours après avec du savon pour éliminer les œufs présents sur son corps. Après ce lavage, on procède à l’élimination des parasites externes en pulvérisant ou en badigeonnant la truie avec un produit tuant la gale (Klooster et Wingelaar, 2011). Les porcelets peuvent être aussi vermifugé au sevrage (Klooster et Wingelaar, 2011).

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1.7.8. Cysticercose ou la ladrerie

C’est une maladie encore très répandue dans les pays tropicaux. Les agents responsables sont les cysticerques (cysticercus cellulosae), larves de Taenia solium, le vers solitaire de l’homme. Le parasite a un cycle de développement à deux hôtes. Le porc se contamine en ingérant les œufs de ténia, rejetés par l’homme parasité avec ses excréments. Le caractère coprophage des porcs favorise cette infestation. L’homme à son tour se contamine par l’ingestion de la viande du porc contenant des cysticerques. Ces derniers logent dans les muscles de l’animal après migration dans l’organisme en passant par plusieurs stades. Ils sont plus faciles à détecter sur la viande surtout s’il s’agit d’une infestation massive. Ils sont également décelables sur l’animal vivant au niveau de la langue. Cette maladie est à l’origine d’une grande perte dans l’élevage. La plus grande gravité réside dans le danger qu’il fait courir à la santé de l’homme.

C’est pourquoi il faut lutter activement contre sa dissémination (Serres, 1989).

En Afrique, la cysticercose est un problème émergent de santé publique et d’agriculture dans la quasi-totalité de l’Afrique subsaharienne excepté dans les régions musulmanes ou les régions où le porc est très peu consommé (Lovadina, 2012). Ceci s’explique par l’explosion de l’élevage de façon assez traditionnelle des porcs et l’augmentation de la consommation de viande de porc dans ces régions. Ainsi, toutes les conditions sont réunies dans ces régions pour permettre une transmission aisée du parasite du porc à l’Homme ou inversement (OMS, 2010). Comme dans la plupart des pays en développement, la prévalence de la cysticercose est sous-estimée en Afrique en raison d’un manque d’infrastructures médicales et de diagnostic appropriés (Nguekam et al., 2003).

Toutefois, la cysticercose est retrouvée en Afrique du Sud, au Bénin, au Burundi, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, à Madagascar, au Sénégal, au Togo, au Zimbabwe et à l’île de la Réunion avec une prévalence estimée entre 0,45 et 30% (Avode, 1996). Dans l’ouest du continent, en raison de l’instabilité

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politique de certains pays, il est très difficile d’obtenir des données sur la parasitose (Zoli et al., 2003). Des études menées au Bénin et au Togo ont permis d’évaluer l’importance de la cysticercose. Elle est considérée comme endémique au Bénin, au Ghana et au Togo (Murrel, 2005). Au Bénin, les cysticerques ont été identifiés dans 0,22% des carcasses de porcs inspectés dans les abattoirs (Kpodékon et al., 2013). Les gros risques de la cysticercose porcine au Sud Bénin ont été signalés à Aplahoué, Dogbo, Klouekanme et Lokossa (Goussanou et al., 2013). La proportion de saisies est passée de 0,06% pour des muscles de cou à 0,69% pour des langues. L'analyse spatiale des fréquences de saisie de carcasse a indiqué Akpro Misserete, Avrankou, Dangbo, Porto-Novo, Ifangni et Aguegues comme les plus probables réseaux pour la distribution de la cysticercose porcine au Sud Bénin (Goussanou et al., 2013).

1.8. Méthodes de la caractérisation génétique des animaux

En génétique, deux principales méthodes sont utilisées pour la caractérisation des races animales. Il s’agit de la caractérisation phénotypique et de la caractérisation moléculaire. La caractérisation phénotypique et moléculaire des ressources zoogénétiques est essentiellement utilisée pour mesurer et décrire la diversité génétique de ces ressources afin de les comprendre et les utiliser de façon durable.

1.8.1. Descriptions des races en fonction de leurs caractères qualitatifs et quantitatifs

Le terme «caractérisation phénotypique des ressources zoogénétiques» désigne généralement l’identification de races distinctes et la description de leurs caractéristiques externes et productives dans un milieu de production donné (FAO, 2013). La caractérisation phénotypique a pour but d’évaluer les différences entre races et de déceler, si possible, la part d’origine génétique de ces différences (FAO, 2012). Les caractères considérés sont d’abord les

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