• Aucun résultat trouvé

De l'emploi du bleu de méthylène chimiquement pur en thérapeutique chirurgicale · BabordNum

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "De l'emploi du bleu de méthylène chimiquement pur en thérapeutique chirurgicale · BabordNum"

Copied!
70
0
0

Texte intégral

(1)

mmt m

médecine

et de pharmacie de

bordeaux

.A.UST2NTÉE 19OO-10O1 No 48

LiJj

de l'emploi

DU

r

EN THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE

(SU rOUl! Ui DOCTORAT EN MÉDECINE

présentée et soutenue publiquement

le 8 Mars 1901

Pierre-Daniel KOHLER

à Mulhouse (Alsace), le 13 août 1876.

Examinateurs de la Thèse

MAI. PICOT, professeur...

LANELONGUE, professeur...

CHAMBRELENT, agrégé HOBBS, agrégé

l'ré.sitlfiil.

Ju'jex.

Le Candidat répondraauxquestions qui lui seront faites sur lesdiverses

parties de l'Enseignement médical.

-r>

HO 11DEAUX

I A. i'Il INIEU1 E Y. CADOUI

17 Ul'K FOQUE1.IN-MOL1ÈKE 17 (ancienne ruemontmejan)

1901

(2)

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE PIIAKMACIE DE BORDEAUX

M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES.... Doyen honoraire.

PROFESSEURS

MM. MICÉ J

DUPUY [ Professeurshonoraires.

MuUSSOUS )

MM.

... J PICOT.

Clinique interne <

. I DEMONS.

Cliniqueexterne ji^nelonqUE.

Pathologieetthérapeu¬

tique générales YERGELY.

Thérapeutique ARNOZAN.

Médecineopératoire... MASSE.

Clinique d'accouchements LEFOUR.

Anatomiepathologique CO Y NE.

Anatoinie CANNIEU.

Anatomie générale et

histologie VIAIJLT.

Physiologie JOLYET..

Hygiène LAYET.

AGRÉGÉS EN EXERCICE :

section du médecine (Pathologie interne etMédecine légale).

MM.

Médecinelégale MORACHE.

Physique BERGONIÉ.

Chimie BLAREZ.

Histoire naturelle GUILLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale deNABIAS.

Médecineexpérimentale. FERRE.

Clinique ophtalmologique BADAL.

Clinique des maladies chirurgicales

desenfants PIÉCHAUD.

Clinique gynécologique. BOURSIER.

Clinique médicale des

maladies des enfants. A.MOUSSOUS Chimiebiologique DENIGES.

MM. CASSA ET.

AUCHE. ,

SABRAZES.

MM. Le DANTEC.

HOBBS.

section le chirurgie et accouchements

Patliolo gieexterne

MM.DENUCE.

VILLAR.

BRAQUEHAYE CHAVANNAZ.

Accouchements MM. CHAMBRELENT.

FIEUX.

Anatoinie.

section des sciences anatomiques et physiologiques

MM. PRINCETEAU. I Physiologie MM. PACHON.

N. | Histoirenaturelle BEILLÈ.

section des sciences physiques MM. SIGALAS. | Pharmacie Physique

COURS COMPLÉMENTAIRES Cliniquedesmaladiescutanéesetsyphilitiques

Clinique desmaladies desvoies urinaires.. .

Maladiesdularynx, desoreilleset dunez

Maladies mentales

Pathologie externe

Pathologieinterne Accouchements Chimie

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologieetminéralogie Pathologie exotique..

M. BARTHF

MM. DUBREUILH.

POUSSON.

MOURE.

RÉGIS. ,

DENUCE.

RONDOT.

CHAMBRELENT.

DUPOUY.

PACHON.

N.

LAGRANGE.

CARLES.

LE DANTEC.

Le Secrétaire de la Faculté: LEMAIRE.

Pardélibérationdu 5 août 1879, la Kacultèaarrêté queles opinions émises dans les hèses qui qui sont présentées doiventêtre considérées comme propres àleurs auteurs, et qu'elle n'enten

leurdonnerni approbation ni improbation..

(3)
(4)

Monsieur le Docteur IIOBBS

Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Médecin des Hôpitaux.

A Monsieur le Docteur CHALEIX-VIVIE

Ancienchefdeclinique obstétricaleà la Facultéde Médecine.

A MES MAITRES DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE

ET DES HOPITAUX

(5)

A mon Présidentde Thèse,

Monsieur le Docteur PICOT

Professeurcleclinique médicale àlaFacultéde

médecine de Bordeaux.

Membrecorrespondantdel'AcadémiedeMédecine,

Officier de l'Instruction publique,

Chevalier dela Légiond'honneur.

(6)
(7)

INTRODUCTION

En préconisant

l'emploi du bleu de méthylène chimiquement

pur en

thérapeutique chirurgicale et particulièrement dans le

traitement des métrites et de la vaginite purulente

d'origine

blennorragique, nous n'avons pas eu

l'intention d'en faire une

panacée destinée à

guérir

tous

les

maux,

ni de nier l'action des

autres médicamentsdont on se sert généralement en

pareil

cas.

Nous avons simplement tenu à exposer

les résultats

que

cer¬

tains de nos devanciers avaientobtenus etceux, bons ou mau¬

vais, auxquels nous-même nous sommes

arrivé. Dans la majo¬

rité des cas nous avons fait usage du bleu de

méthylène

chimiquementpur, nous avons pu nous

convaincre de l'effica¬

cité de cettesubstancequis'est rarement

montrée inférieure aux

autres antiseptiques.

Dans la première partie de notre

thèse,

nous avons

été amené

à faireune étude chimique

sommaire du bleu de méthylène,

tandis que dans les chapitres

suivants

nous avons

tour à tour

enregistré ses elfets bactéricides,

physiologiques et thérapeuti¬

ques.

Mais avant d'entrerdans le sujet de ce

modeste travail,

nous

désirons remercier les maîtres éminents quinous ont

appris

ce

quenous savons.

Le souvenir de leur enseignement nous

suivra dans la prati¬

queetnoustrouveronsdans

l'exemple qu'ils

nous

ont donné une

règle de conduite facile.

C'est auprès de M. le professeur

Arnozan et de M. le profes¬

seur agrégé Cassaët que nous avons

fait

nos

premiers pas à

(8)

l'hôpital, nous aimerons toujours à nous rappeler la bienveil¬

lance avec laquelle ils nous ont accueilli.

A M. le professeur Lanelongue nous sommes redevable des

quelques connaissances que nous avons acquises en chirurgie;

que ce maître, aujugement si délicatet sisûr, àrenseignement

si brillant, daigne accepter nossincères remercîments.

M. le professeur agrégé Hobbsa bien voulunous dirigerdans

nos recherches bactériologiques, il ne nous a ménagé ni son

savoir, ni ses bons conseils, ni son temps; qu'il soit assuréde

notre vive gratitude.

Durant lecoursdenos études, M.le professeuragrégéSabrazès

nous a témoigné de l'intérêt, nous ne l'oublierons pas.

Nous prions M. le docteur Chaleix-Vivie de recevoir l'expres¬

sion de notre profonde et affectueuse reconnaissance. Depuis

deux ans que nous l'assistons à sa consultation de gynécologie

de la clinique Saint-Vincent-de-Paul, il a été pour nous, non seulement un maître aux conseils éclairés, mais un ami que

nous avons toujours trouvé bienveillant etdisposéànousrendre

service. Il a bien voulu contribuer à l'accomplissementdenotre thèse, nous l'en remercions de tout notre cœur.

Mais, parmi ceux qui furent nos maîtres, nous voulons cepen¬

dant exprimertout particulièrementnotre gratitude àM. lepro¬

fesseurPicot. C'est à son école que nous avons apprisà aimer la

vraie médecine, celle quia pourbut sinon de guérir le malade,

du moins de le soulager. Nous gardons le meilleur souvenir de l'enseignement qu'il nous a prodigué chaque matin, en d'agréa¬

bles et doctes causeries, soit dans les salles, soit à l'amphi¬

théâtre. Nous lui en avons une grande reconnaissance, et nous

sommes assuré que, dans les cas difficiles, nous souvenant de

ses leçons, cette reconnaissancene fera que grandir.

J\l. le professeur Picot nous fait aujourd'hui l'honneur d'ac¬

cepter la présidence de notre thèse, c'est pour nous unenou¬

velle marque de bienveillance dont nous sentons toutle prix.

(9)

DE L'EMPLOI

BLEU DE MÉTHYLÈNE CHIMIQUEMENT PUR

EN

THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE

CHAPITRE PREMIER

CHIMIE DU BLEU DE MÉTHYLÈNE

Découvert en 1875 parlesavant

français Ch. Lauth, le bleu de

méthylène estconnu en chimie sous

le

nom

de tétraméth\lthio-

ninchloride et a pour formule

brute

:

C16 II18 Az3 SCI+3 IPO

C'est un dérivé de l'aniline; il appartient a

la famille des

pyoctanins de la série desaminés

aromatiques.

On le prépare suivant la

méthode de Koch et de Bernthsen

en faisant agir surla

diméthyle-phénylène-diamine

AzII3 C6 H* Az(CH8)2

en solutionacide, de l'hydrogène

sulfuré, et

on

ajoute ensuite

(10)

mélange du perchlorure de fer ou du chlorure de zinc. On obtient alors le corps

<C6 ipv.

C8

II3/> ^

~Az

Az (CII3)2

(CH3 Cl)

En raison même de son mode de préparation, le bleu de mé¬

thylène contient du chlorure de zinc en proportion assez con¬

sidérable pour amener des perturbations stomacales lorsqu'il

est pris en ingestion et des traces d'arseniccomme l'a démontré Pilliet en 1894 àla Société de biologie.

La constitution du bleu de méthylène, telle que nousl'avons donnée, est celle du bleu de méthylène commercial, produit

tinctorial des plus intenses et des plus précis; aussi la présence

de corps chimiques nuisibles à la santé comme le chlorure de zinc et l'arsenic doit-elle faire rejeterunetellepréparation de la thérapeutique. En conséquence, il fallait obtenir unbleu de mé¬

thylène médicinal, chimiquement pur, dépourvu de chlorure de

zinc et d'arsenic,c'est ce à quoi sont arrivésquelques chimistes

par des procédés divers qu'il serait trop long d'indiquer ici.

Le bleu de méthylène se présente comme un corps pulvéru¬

lent, amorphe; il est d'une couleur brune rougeâtre, sanséclat, qui devient bleue foncée lorsqu'il est légèrement humide; dans

ce dernier cas, il donne avec les parois du verredes reflets iri¬

sés. Il n'a pas de goût à proprement parler lorsqu'il est chimi¬

quement pur; dans le cas contraire, il laisse sur la langueune sensation d'amertume assezprononcée. Odeurtrèslégère d'une

solution phéniquée très étendue. Sa densité est faible, sa réac¬

tionest acide. Sa solubilité serait, d'après Combemale, de cinq centigrammes pour trois centimètres cubes cl'eau distillée.

Notre ami le docteur Loubiou a fait dans le laboratoire de M. le professeur Denigès des recherchesqui ontétablià 4gr. 57

p. 100 le degré de saturation du bleu de méthylène ensolution

aqueuse distillée à 15°. Il importe dele rejeter quand il se dis¬

sout mal. Sa solution aqueuse est bleue intense, ellene doitpas

se décolorer par

l'ammoniaque

liquide, mais bien par l'hydro¬

gène sulfuré ou l'hyposulfite de soude.

(11)

13 -

Le Lieu de méthylène est également

soluble dans l'alcool, le

chloroforme et laglycérine. L'acide

sulfurique

concentré

le dis¬

sout avec une coloration verte, qui passe auLieu si

l'on ajoute

del'eau.

Les agents réducteurs le

décolorent, mais le

corps

primitif

reparaît sous

l'influence de l'oxygène, de l'ozone et de tous les

corps oxydants

qui ravivent et augmentent

encore sa

couleur.

Les solutions, môme étendues au 1/000 de permanganate

de

potasse ajoutées aux

urines chargées de bleu de méthylène,

augmentent, parlanaissance de

l'oxygène, l'intensité de la colo¬

rationbleuté; il arrive parfois que ces

urines deviennent d'un

bleu foncé.

Par contre, le bleu de méthylèneadditionné

d'une solution de

glucose et de carbonate desoude et

chauffé quelques instants

se

trouve être décoloré complètement. Cette

réduction n'a

pas

lieu

si on emploie du saccharose au

lieu de glucose (Ihl).

Son spectre

d'absorption donne deux raies, l'une très foncée

clans le rouge, l'autre bien plus

faible

comme

intensité dans le

rouge orangé. Le bleu de

méthylène du

commerce ne

présente

pasde bande d'absorption foncé dans

le

rouge.

La lumière solaire l'altère. Il en est de même des tempéra¬

tureshumides; aussifaut-ille conserver

dans des flacons bleus

oubruns, hermétiquementfermés.

Quant auxsolutions, il faut les employer

autant

que

possible

quand elles sont récemment préparées.

En résumé, il importe, avant de

faire

unusage

thérapeutique

quelconque du bleu de méthylène,

de s'assurer de

sa

pureté,

sous peine de s'exposer à de fâcheux

mécomptes, et c'est pour

avoir négligé cette notion, pourtant

essentielle,

que

certains

praticiens en sont arrivés à rejeter de la

pratique

un

médica¬

ment qui a rendu et rendra encore de

précieux services.

(12)

CHAPITRE II

PROPRIÉTÉS BACTÉRICIDES ETPHYSIOLOGIQUES DU BLEU DE MÉTHYLÈNE

Utilisé tout d'abord dans l'industrie pour la teinture des lai¬

nes, le bleu de méthylène ne tardapas à trouversa place dans

les laboratoires, il fut adopté comme réactif histo-chimique.

Weigertmontra, lepremier, que cedérivé del'aniline, misen

présence des microbes, les colorait plus fortement les uns que les autres, et c'est avec son concours que R. Koch découvrit les bacilles de la tuberculose et du choléra.

Dès 1888, de Penzoldt et son élève Rekh remarquèrent que le bleudeméthylène était nonseulementsusceptible de décéler

diverses bactéries, niais encore de les tuer.

D'après une série d'expériences qu'ils firentsuivant la fahden-

methode de Koch (méthode des fils), les auteurs arrivèrent à démontrer que le bleu deméthylène, mêmeen solutionà 0,1 p.

100,arrêtaitrapidementle staphylococcuspyogones aureusetla

bactéridie charbonneuse dans leur vitalité et leur développe¬

ment.

En 1890, Stilling (de

Strasbourg)

disait : Certaines couleurs

d'aniline possèdent toutes les qualitésque l'on peut exiger d'un

bon antiseptique. Les bacilles du charbon, les microbes pyo- gènes, etc., ainsi qu'on peut d'ailleurs s'en rendre compte sous le

microscope,

aspirent l'aniline comme une éponge et l'onvoit

les microbes déjà fortement colorés avant que le liquide ne paraisse dans lechampvisuel. Avecla coloration, toute tracede

mouvement est arrêtée, la cellule est morte. Il y a un rapport

étroitentre l'action bactéricide des couleurs d'aniline et lafaci¬

lité avec laquelle les microbes selaissent colorer.

(13)

lo

Mais il restait à déterminer quelle était celle des

couleurs

d'aniline qui possédait les

propriétés les plus microbicides. C'est

alors qu'Eraud et Hugounenq,

publiant les résultats de leurs

recherches,éclairèrentlaquestiond'un jour tout à

fait

nouveau.

Après avoir comparé entreeux

différents dérivés de l'aniline

au point de vue

bactéricide, les deux expérimentateurs établirent

que le bleu de

méthylène était de beaucoup le plus actif de

tous.

Voici quelques-unes

de leurs expériences les plus

con¬

cluantes :

Deux ballons sont ensemencés, l'un avec la

bactéridie char¬

bonneuse, l'autre avec le gonocoque. Le

premier

a reçu

XV

gouttes d'une solution de bleu

de méthylène à 2

p.

1000, soit

0gr. 0015, le second une dose

double.

Ces ballons mis à. l'étuve n'ont donné lieu à aucune culture,

ce qui a été contrôlé par l'examen

micrographique et l'ense¬

mencement de la matière stérilisée.

Puison a injectésous la peau d'un

cobaye près de trois quarts

de centimètre cube d'une culture de staphylocoque

pyogène

doré, ce qui a donné lieu, les jours

suivants, à

un

abcès.

Lamêmeculture miseen contactpendantsix heures avec

VIII

à IXgouttes d'une solution à 2 p. 1000

de bleu de méthylène,

soit0 gr.008injectésouslapeaud'un autre

cobaye

a

donné lieu,

lesjours suivants, à un noyau

d'empâtement douloureux à la

pression, mais qui n'a pas suppuré.

Au bout de huit heures de contact avec la même couleur,

la

même culture a donné sur un troisième cobaye une

nodosité

moins prononcée, sans suppuration.

Uneautreculture de mêmestaphylocoque

datant de 48 heures

et mise en contact avec XV gouttes d'une

solution à 2

p.

1000

de bleu de méthylène, soit 0 gr. 00 lo, a

provoqué la formation

dun noyau douloureux à la pression, sans

suppuration.

Ilest bon d'ajouter qu'une injection sous

la

peau

de la ma¬

tière colorante seule yproduit un noyau

d'empâtement.

oici les conclusions auxquelles

arrivent Eraud et Hugou¬

nenq :

(14)

Lo bleu de méthylène parait s'opposer au développement

des microbes étudiés;

2° Il semble atténuer leur virulence, sans atteindreleurvita¬

lité, au moins quand l'action de la matière colorante s'exerceen solution étendue et pendant un temps assez court. Mais si, au contraire, le contact du microbe et de la couleur se prolonge,

si la solution se concentre, non seulement la virulence, mais

encore la vitalité du microbe semblent frappées.

Ces faits très importants expliquent les divergences qu'ont

obtenues les divers auteursqui ont appliqué, en thérapeutique,

le bleu de méthylène.

Cependant, malgré tous ces avantages, onn'ordonnait lenou¬

veau médicament qu'avec une prudence extrême; on redoutait

la toxicité des dérivés de l'aniline, bien que depuis longtemps déjà Grandhomme (1880) eût plaidé enfaveur de leur inocuité

à l'état pur et que

Stijling

y eut insisté à nouveau.

Les chosesenétaient là lorsque CombemaleetFrançois firent

ressortir expérimentalement qu'il fallait donner au moins de

2-5 décigr. de bleu de méthylène par kilogr. de chien pour obtenir des troubles gastriques. Dans ce cas, ces troubles con¬

sistaient en vomissements de matières glaireuses teintées en

bleu. La mort était survenue dans deux expériences : chez un

cobaye qui avait pris 8 décigr. de bleu deméthylèneparkilogr.

de sonpoids, etchezun chien qui en avait pris 545 milligr.par

kilogr. Lorsque l'on dépassait 4 décigr. par kilogr. du poids de

l'animal en injection sous-cutanée chez un cobaye, la mort sur¬

venait toujours par«. sidération des nerfs moteurs et sensitifs».

Combemale n'ajamais noté, contrairement à Ehrlicli et à Lipp-

mann, la coloration du cylindre-axe dans les nerfs des animaux

intoxiqués. L'oxyhémoglobinc est transformée en méthémogio-

bine et c'est grâce à cette transformation, à cette asphyxie com¬

mençante que, d'aprèsCombemale, le bleude méthylènedevrait

ses propriétés analgésiantes.

Quelque temps après Eraud et Hugounenq, Boinet (de Mar¬

seille)montra que le bleu de méthylène colorait avec intensité

les microbes de l'urëfhreet que ceux-ci perdaientleurvirulence

et leur vitalité. Comme pour le cristal-violet, les microbes colo-

(15)

-17

rés ne donnaient pas de cultures prospères. Il est probable, ajoutait-il, que c'est par le même mécanisme que le bleu de méthylène administré par la voie stomacale agit sur laplasmo-

die de l'impaludisme.

De leur côté Ehrlich et Lippmann, remarquant que le bleu

deméthylène colorait invitro etavecintensité les hématozoaires

de l'impaludisme, l'administrèrent avec succès dans les fièvres

intermittentes et démontrèrent ainsi son action destructive à

l'égard du parasite de Laveran.

Mais, soit que l'esprit des chercheurs fut satisfait, soit encore que le labeur n'ait pas toujours été récompensé par le succès, pendant longtemps on ne fit plus d'expériences de laboratoire

sur le bleu de méthylène.

Il faut attendre jusqu'en juillet 1900, époque à laquelle

M. Chaleix-Vivie relata à la Société de biologie le résultat des expériences qu'il avait faites avec le concours de M. Hobbs, sur l'action bactéricide du bleu de méthylèneà l'égard de différents microbes, tels que le staphylocoque blanc, le streptocoque, le

hacterium coli commune, le bacillussubtilis et le gonocoque.

Toutes les cultures en milieu liquide dataientde vingt-quatre

heures. M. Chaleix-Vivie s'est servi d'une solution aqueusesatu¬

rée de bleu de méthylène (4gr. 57 p. 100). Cette solution a été

stérilisée à l'autoclave à 120°.

1° A des tubes de bouillon peptoné (10 cc.), l'auteur a ajouté

Xgouttes de la solution de bleu de méthylène et a ensuite

ensemencé le mélange avec V gouttes de chaque échantillon

de culture sur bouillon. Au bout devingt-quatre heures, le tube

ensemencé avec du bacterium coli avait viré et était devenu presque incolore.

Les autres tubes n'avaient pas changé d'aspect. Deux ense¬

mencements faits surgélose avec deux ou trois gouttes de mé¬

lange restèrent négatifs pour le B. coli, le staphylocoque

blanc

et le streptocoque. Seul le bacillus subtilis avait conservé sa

vitalité, qu'il ne perdit qu'après le quatrièmejour.

Jusqu'à ce moment, les réensemencements donnèrent lieu à

descultures sur gélose envoile, absolument nettes.

Kohler 2

(16)

M. Chaleix-Vivie s'est également attaciiéà étudier la morpho¬

logie des microbes après un contact de vingt-quatre heures et

plus, dans le bouillon additionné de bleu de méthylène.

Le staphylocoque blanc, le streptocoque et le bacterium coli

commune devinrent vite méconnaissables. Seul le bacillus sub- tilis persistaavec saforme enbâtonnetjusqu'aucinquièmejour,

mais les éléments bactériens étaient remarquables par leur gracilité.

Une seconde série de tubes contenant cette fois 2 cc. de bleu de méthylène en solution saturée fut ensemencée avec dix gouttes de chaque culture microbienne. Déjà, après vingt- quatre heures rien ne poussait. Seul encore le bacillus subtilis

montrait sa résistance et, repiqué sur gélose après quatrejours

de contact avec le bleu, il était encore capable de proliférer,

mais d'une manière très discrète.

Action du bleu de méthylène sur le gonocoque.

Du pus blennorragique (l'affection datant de trois jours et n'ayantreçu aucun traitement) a donné au bout de quarante-

huit heures surmilieu deGriffon-Besançon, c'est-à-dire sursang

gelosé, avec des cultures de staphylocoques blanc et doré, des

colonies de gonocoques. Ces colonies réensemencéessurtubede gélose au sang donnèrent lieu à une culture assez abondante, grisâtre et peu épaisse. Après vingt-quatre heures de séjour à J'étuve, on les repique sur milieu de Marmorek.

Vingt-quatre heures après, le milieu était trouble.

A un tube de bouillon de Marmorek, onajouta dix gouttes de

la solution de bleu de méthylène concentrée. Dix-huit heures après, l'examen microscopique montrait que la disposition en grains de café n'existait plus. Un repiquage sur sang

gélosé

resta négatif.

Dans un autre tube contenant l cc. de solution de bleu concentrée, on ajouta cinqgouttes de culture de gonocoque sur bouillon de Marmorek. Au bout de vingt-quatre heures, onne reconnaissait plus de microbes; à l'examenmicroscopique,

le

réensemencement ne donna plus rien.

L auteur en arrive àconclure :

(17)

19

Le Lieu de méthylène en solution saturée et mêmeensolu¬

tion étendue (dix gouttes pour 10 ce. de bouillon) arrête le développement du staphylocoque

blanc, du

streptocoque,

du

bacterium coli commune et du gonocoque.

La prolifération du bacillus

subtilis démontre

une

fois de plus

l'extrême résistance de ce microbe banal, hôte saprophyte, puisque après quatrejours

il

estencore

susceptible de

pousser,

alorsmême qu'il a été en contactavecla solution concentrée

de

bleu.

De notre côté, nous avons mis à l'épreuve, sous la direction

de M. llobbs, l'action bactéricide du bleu de méthylène à, l'égard du bacille de Loeftler, de la bactéricide

charbonneuse,

du pneuinobacille de Friedlaender et du

bacille d'Eberth.

Xous nous sommes servi dans nos recherches de la solution

aqueusesaturée de bleu de méthylène (4-gr. 57 p.

100) préala¬

blement stériliséàl'autoclave à 120°.

Bactériclie charbonneuse :

D'une culture sur bouillon peptoné de

bactériclie charbon¬

neuse datant de vingt-quatre heures, nous

prélevons V gouttes

et pratiquons un ensemencement sur

bouillon peptoné auquel

nous avons ajouté Xgouttes de la solution saturée

de bleu de

méthylène.

Nous mettons à l'étuve le 13janvier 1901.

Le lendemain, le bouillon n'a pas changé

d'aspect, il est de

couleur bleu intense.

Nous en faisons un examenmicroscopique, mais il est

impos¬

sible de déceler la moindre trace de bactériclie charbonneuse,

alors que la veille, par la méthode de

Gram,

on

apercevait de

longs filaments flexueux enchevêtrés.

Malgrécela,nous en prélevons quelques

gouttes et faisons

un

nouvelensemencement et sur bouillon et surgélose. Après un

séjour de vingt-quatre heures à l'étuve,

rien n'a poussé.

Du bouillon primitivement ensemencé et

traité

par

le bleu,

nous prenons 1 cc. et l'injectons sous la peau

cl

un

cobaye.

Celui-ci ne semble pas en avoir été

atteint le moins du monde;

à aucun moment il n'a manifesté la moindre indisposition. Un

(18)

mois après, rien d'anormal ne s'était produit chez lui, même à

la suite de traumatismes intentionnels.

Bacille de Loeffler :

Le 14janvier 1901 d'une culture de diphtérie datant de vingt- quatre heures, nous prélevons quelque colonies que nous ense¬

mençons sur bouillon peptoné, auquel nous avons ajouté

Xgouttes de bleu de méthylène en solution saturée.

Nous mettons à Létuve pendant vingt-quatre heures.

Le 15 janvier le bouillon n'a pas viré. L'examen microscopi¬

que nepermet de décéleraucunbacille; toutefois, nous prenons IV gouttes de bouillon et faisons un nouvel ensemencement.

On met à l'étuve pendant vingt-quatre heures.

Le 16janvier, rien n'a poussé.

Le 17janvier, nous prélevons IV gouttes du bouillon primitif

traité par le bleu, et que nous ensemençons sur bouillon pep¬

toné.

Nous les mettons à l'étuve.

Le 18janvier, aucun trouble ne s'est produit dans lebouillon.

Nous faisons plusieurs préparations par la méthode de Grain,

mais dans aucune nous n'avons pu retrouver de bacilles de

Loeffler.

Bacille d'Eberth :

Le 12janvier, nous prélevons sur milieu de Courmont conte¬

nant du bacille d'Eberth, IV gouttes que nous ensemençons sur bouillon peptoné et auquel nous ajoutous X gouttes de la solu¬

tion de bleu de méthylène. Nous mettons à l'étuve pendant vingt-quatre heures.

Le 13janvier, le bouillon aviré. De bleu intensequ'il était,

il

est devenu très clair, transparent, à peine bleuté.

L'examenmicroscopique est positif. On fait un ensemence¬

ment sur bouillon peptoné. Au bout de vingt-quatre heures de séjourà l'étuve, le bouillon esttrouble.

L'examenbactériologique est positif.

Le 14janvier, nous ajoutons au bouillon initial V gouttes de plus de la solution de bleu de méthylène.

Le 15, le bouillon a encore viré.

(19)

21

Nous prélevons

II

gouttes

de bouillon primitif et faisons

un

ensemencement sur bouillon peptoné. Nous

continuons ainsi

jusqu'au 21

janvier, époque à laquelle le bacille d'Eberth n'ayant

pas perdu sa

vitalité,

nouscroyons

inutile de

pousser

plus loin

les recherches.

Pneumobacille deFriedlaender :

Le 24 décembre 1900, onfait unensemencement de pneumo- bacilles sur un bouillonauquel on aajouté X gouttes

de la solu¬

tion de bleu.

Le 25 décembre, après 24 heures

d'étude, le bouillon

a

viré,

il est devenu transparent.

An fond du bouillon, on remarque un dépôt neigeux,

abon¬

dant.

L'examen microscopique permet

de déceler de nombreux

pneumobacilles, sans

capsules, courts, trapus, disposés

en

chaî¬

nettes.

Nous pratiquons tous les jours

des ensemencements

sur

bouillon et sur gélose avec le

bouillon primitif. Au bout de

douzejours, le peumobacille

continuait

«à pousser.

Ainsi donc le bacille deLoeffler etla bactéridiecharbonneuse

sont rapidement tués par le bleu

de méthylène, tandis

que

le

bacille d'Eberth et le

pneumobacille offrent

une

résistance

remarquable.

En ce qui concerne ces deux

derniers microbes,

une

chose

frappe, c'est ladécoloration du bleu

de méthylène mis

en

leur

présence. Un fait identique s'était

produit dans l'expérience de

M. Chaleix-Vivie sur le bactérium colicommune.

Nous avons pu faire réapparaître

la couleur bleue dans nos

deuxbouillons, en les agitant simplement à

l'air pendant quel¬

quesinstants. Evidemment ilne pouvait

s'agir là

que

d'un chro¬

mogène. En effet, depuis les recherches

d'Achard et de Castai-

gne, onsait que le bleu de méthylène au

contact des éléments

vivants peutse transformerensubstances

incolores capables de

régénérerune matière colorante parcertains

artifices. Ces subs¬

tances incoloressontdites leucodérivés. Nous en connaissons

de

deux sortes.

(20)

Un premier dérivé incolore régénère une matière vert bleu parle chauffage avec l'acide acétique.

11 existe dans l'urine des sujets qui ont absorbé du bleu,

mais il ne s'y trouve qu'en faible quantité à l'état normal.

Au contraire, chez certains animaux (chien, lapin, cobaye),

c'est presque exclusivement sous la forme de chromogène que le bleu de méthylène s'élimine quand il n'apas été introduit en très forte quantité.

Ce chromogène ne se forme pas in vitro lorsqu'on met le

bleu encontact avec des tissus frais.

Un deuxième dérivé sedéveloppe sous l'actionde certains mi¬

crobes dans les milieux additionnés de bleu de méthylène, llapi-

dement ces milieux deviennent incolores; toutefois il suffit

d'agiter eu présence de l'air pourrégénérer la couleur. Si l'agi¬

tation a lieu dans l'azote, le milieu reste décoloré. Ce chromo-

gène est bienplus instable que le précédent.

Quoi qu'il en soit, d'aprèstoutes lesrecherches signalées plus

haut, on peut admettre que dans beaucoup de cas le bleu do méthylène empêche et détruit la prolifération microbienne,

cause primitive de l'infection etqu'àce point devue la médecine

et la chirurgie peuvent entirer quelque profit.

\

(21)

CHAPITRE III

DELEMPLOI DUBLEU DEMÉTHYLÈNE CHIMIQUEMENTPUB EN

THÉRAPEUTIQUE

CHIRURGICALE

Lorsque ce fut un

fait avéré

que

le bleu de méthylène jouis¬

sait de propriétés

antiseptiques réelles, les praticiens se deman¬

dèrent s'il ne serait pas possible

de produire

sur

l'organisme

humain ce qui arrivait

si facilement dans les cultures ou sous

l'objectif, c'est-à-dire

de

tuer

rapidement les microorganismes.

Stilling qui s'était beaucoup

occupé de la question, tant au

point de vue

bactériologique qu'expérimental, appliqua tout

d'abord lebleu au traitement de certaines

affections de l'œil.

Faisant usage soit de

solution

à

1/100, soit de crayon à 1/10,

soit encore de poudre, il put

obtenir ainsi la guérison rapide

d'ulcérations cornéennes, de conjonctivite,

de blépharite et

même de kératite parencbymateuse.

Enthousiasmé par ces succès,

Stilling crut pouvoir recom¬

mander chaudement l'emploi du bleu

de méthylène et comme

donnant des résultats supérieurs à tous

les autres

moyens

em¬

ployés jusqu'alors.

Les premiers bons

essais faits dans cette voie et l'engouement

pourla nouveauté, engagèrentvon

Mosetig-Morhoff, de Vienne,

à essayer le bleu de méthylène

dans la

cure

des épithélioines

etdes carcinomes. A ce moment la théorie

embryologique de

Connheim sur lecancer était battue en brèche.

Pfeiffer, Albar-

rau,Malassezetsesélèves venaient

de signaler dans les tumeurs

la présence de spores et de

coccidies.

C'était-là une occasion inespérée de mettre à

l'épreuve les

qualités bactéricides du bleu.

(22)

À la suite d'une série de recherches, von Mosetig-Morhoff

s'arrêta aux injections interstitielles de bleu, qu'il pratiquait au

seiu des tumeurs à 48 heures d'intervalle généralement. Mais le succès de ces injections se montra toujours rebelle, quelque¬

fois même ces piqûres accélérèrent la marche du néoplasme.

Cependant en 1893, Lindner faisait à la Société de chirurgie

de Berlin une communication sur un succès qu'il avait obtenu par laméthode de von Mosetig-Morhoff, dans lin cas de tumeur

maligne de la face. Il s'agissaitd'unefemme atteinte d'une volu¬

mineuse tumeur, élastique, fluctuante, régulière et immobile, ayant envahi la région temporale gauche, l'arcade zvgoniatique

et une partie de la joue. Sous l'influence d'une injection quoti¬

dienne faite dans la profondeur du néoplasme, les ulcérations qu'il présentait se fermèrent et son volume diminua.

Malgré ce succès et devant les nombreux déboires qu'il avait

faitnaître, ceprocédé tombe dans l'oubliet en 189-4vonMosetig-

Morhoff lui-même le délaissa pour recourir à l'administration interne du bleu.

Il avaitété, d'ailleurs, précédé dans cette voie par Rudish et Einhorn, qui soignèrentainsiunefemme atteinte d'un carcinome stomacal. Peu de jours après l'administration quotidienne de 9,50 centigr. de bleu de méthylène en capsules, l'amélioration devenaitmanifeste, les douleurs étaient moindres, et la malade pouvait s'alimenter quelque peu.

En France, Darier se mitàexpérimenter le bleu de méthylène

dans le traitement des cancroïdes de la face et, en 1893, il pré¬

sentait àla Société

d'ophtalmologie

de Paris un malade guéri

par sa méthode d'un épithélioma ayant occupé l'angle interne

de l'œil, de la racine du nez et les deux points lacrymaux.

La même année, il rapportait à la Société de chirurgie cinq

nouvelles observations de malades atteints autrefois d'épithé-

lioma des paupières et guéris dans un tempstrès court par des applications externes de bleu.

Au congrès de Rome, en 1894, il relatait une nouvelle série de cas etMM. Abadie et Mayerconfirmèrentlesavantages de sa méthode par des faits personnels.

(23)

En 1895, Domec, clans sa thèse

inaugurale,

expose

la techni¬

que

suivie

par

Darier.

D'une façongénérale, voici en

quoi elle consiste. Débarrasser

la surface du cancroïde des croûtes, s'il y en a, au moyen

de

pansements

humides, détruire les produits nécrosés au gal-

vano-cautère. La surface étant bien détergée, 011

la badigeonne

avecune solution de bleu concentrée (l gr.

de bleu de méthy¬

lène,alcool etglycérineâà5

gr.). Toutes les parties teintées sont

alors touchées très légèrement avec un

stylet d'acier trempé

dans une solution d'acide chroinique à 1/5.

Il

se

produit

une

réaction pourpre, après

quoi

on

applique

encore

une fois du

bleu etl'on fait un pansement

humide

au

sublimé

pour

empê¬

cher la formation des croûtes. Les

attouchements à l'acide

chroinique sont répétés quatre ou

cinq fois à deux ou trois jours

d'intervalle, puis on ne se sert

plus

que

du bleu. Ce traitement

dure de troissemaines à deuxmois pourles

épithéliomas

super¬

ficiels. Dans les tumeurs ayantdétruitune

surface cutanée éten¬

due, M. Darier recommande de

compléter la guérison par des

guérisons épidermiques

qu'on applique du 15"

au

21° jour.

Domec conclut dans sa thèseauxrésultatsles

plus favorables

et àune guérison le plus

souvent très rapide.

Du Castel vante beaucoup la

méthode de Darier. Pour lui,

elle réussirait particulièrement

bien, dans les cas d'épitliéliomas

dela face très superficiels;

aussi croit-il qu'il est bon de prati¬

quer un raclage préalable de

la tumeur recouverte ou non de

végétations.

Comment agit le bleu de

méthylène dans les

cas

de tumeurs

malignes.

Il est certain qu'on ne

saurait invoquer

une

action parasiti-

cide, puisque Cazin, Duplav,

Corail et Brault ont montré que

les coccidies n'étaient autres quedes

produits de dégénérescence

cellulaire ou des fragmentations

irrégulières de noyaux et de

nucléoles.

En plus, alternativement avec

le bleu de méthylène, Darier

faisait des attouchements avec l'acide chroinique,

de telle sorte

qu'on ne pourrait logiquement

attribuer les résultats à 1 une

des substances plutôt qu'àl'autre.

(24)

Nanu a émis l'hypothèse que le bleu de méthylène agiraiten provoquant des thromboses dans les vaisseaux des tissus mala¬

des seuls; l'œdème qui en résulterait aurait pour conséquence

d'amener la mortification des tissus malades, sansjamais attein¬

dre les tissus sains dans leur vitalité.

Il est plus probable, selon nous, que le bleu de méthylène agit par son action antiseptique qui empêche les infections

secondaires etpar son action analgésique qui supprime lesdou¬

leurs. Nous sommes donc loin de croire que le bleu de méthy¬

lène soit le traitement de choix dans la cure des tumeurs

malignes, et ce serait, nous semble-t-il, faire œuvrede mauvais

praticien que de se fier à une aventure pareille.

Cependant, Ulmann ayant eu recours au bleu de méthylène

dans les cas de cancer utérin, n'eûtqu'à s'en louer au point de

vue de l'analgésie et de la désinfection des produits ichoreux.

Richard d'Aulnay l'a employé avec succès dans trois cas de

cancer de l'utérus comme moyen palliatif: antiseptique, désin¬

fectantet microbicide. Après avoir détergé avec unespatule les

masses bourgeonnantes, Richard d'Aulnay pratique le procédé

tinctorial 'en trois temps: 1° injection de solution aqueuse de

bleu de méthylène au 1/20 dans lacavité utérine; application

intra-utérine d'une mèche de gaze imbibée de cette même solu¬

tion debleu, et 3°pansement vaginalavecune solutionalcoolico- potassique de bleu.

Ce traitement évidemment n'a point la prétention d'êtrecura-

fil, car du jour où le diagnostic du cancer est en général fait,

1intoxication par les toxines cancéreuses est déjà appréciable.

Mais, par contre, aveccette manière d'agir, pasd'odeur, pas de propagationnéoplasique, pas d'écoulement ichoreux et prolon¬

gation de l'existence.

Plus probants et moins discutés ont été les résultats obtenus parBoinnet et Trintignan dans le traitementde lablennorragie.

En 1892, ilspublièrent cinq cas d'uréthrite datant de quinze jours à deux ans et dont la guérisonfutrapidement réaliséepar le bleu de méthylène (voie stomacale, deux cas; injections uré- thrales, trois cas).

Références

Documents relatifs

Definition du terme de Maison de Naissance par le Groupe National de Travail sur les Maisons de Naissance : label déposé à l‟INPI en 1999. Une Maison de Naissance est

Représente un matériau (Adsorbant) avec les différents domaines dans lesquels peuvent se trouver les molécules organiques ou inorganiques qui sont susceptibles de rentrer

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

These data were combined with multiple sources of information: logbook data, Vessel Monitoring System (VMS) tracks of French purse seiners, information on support vessels and

Our formalisation contains four algorithms for comparing a binary64 floating- point number and a decimal64 floating-point number and their proof of correct- ness.. The code is

Three main thermal changes inferred by chironomids were: (i) the Holocene Thermal Maximum, which occurred between 8 and 5k cal a BP, with temperatures generally higher than

Other platinum complexes may prove more active or less sensitive to reductive decomposition if appropriate modifications to the coordination sphere around the

Pour vérifier les hypothèses de l’étude, Le chercheur a utilisé l’approche descriptive a travers une étude pratique sur la relation entre le niveau de