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Rouquette Sébastien (dir.) : Nouer le lien social : Pratiques de communication & lien social

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47 | 2016

Circulation et qualification des discours.

Conflictualités dans les espaces publics (1)

Rouquette Sébastien (dir.) : Nouer le lien social : Pratiques de communication & lien social

Rocío López Ordosgoitia

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/edc/6608 DOI : 10.4000/edc.6608

ISSN : 2101-0366 Éditeur

Université de Lille Édition imprimée

Date de publication : 1 décembre 2016 Pagination : 191-196

ISBN : 978-2-917562-16-1 ISSN : 1270-6841 Référence électronique

Rocío López Ordosgoitia, « Rouquette Sébastien (dir.) : Nouer le lien social : Pratiques de communication

& lien social », Études de communication [En ligne], 47 | 2016, mis en ligne le 01 décembre 2016, consulté le 24 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/edc/6608 ; DOI : https://doi.org/

10.4000/edc.6608

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Rouquette Sébastien (dir.) : Nouer le lien social : Pratiques de communication

& lien social

Rocío López Ordosgoitia

RÉFÉRENCE

Rouquette S. (dir.) : (2015). Nouer le lien social : Pratiques de communication & lien social, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal.

1 Cet ouvrage, composé de dix chapitres, est le résultat d’une recherche collective dirigée par Sébastien Rouquette et menée par les membres de l’équipe de recherche Communication et Société de l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, équipe composée de chercheurs en sciences de l’information et de la communication et en civilisations étrangères (espagnole, germanique, anglo-saxonne). L’ouvrage interroge le lien social sous l’angle des pratiques de communication et la façon dont ces dernières participent à sa reconfiguration actuelle. Prenant en compte la complexité du concept, l’équipe de recherche emprunte à Pierre-Yves Cusset1 la notion de « lien social », définie comme « l’ensemble des relations personnelles, des normes, des valeurs et des règles communes qui relient les individus » (p. 21). Ces relations sont étudiées à partir de leurs dimensions horizontales et verticales, le premier type correspondant aux relations interpersonnelles et le second aux normes et valeurs communes qui lient les individus à la société. Du point de vue de la forme, l’ouvrage se divise en trois parties qui développent chacune une problématique de recherche : la façon dont les pratiques de communication participent à la construction et à la reconfiguration du lien social, les rôles que jouent les nouvelles pratiques de communication dans la reconfiguration de ces liens et enfin, la place des pratiques de communication dans un contexte de développement des liens sociaux interculturels.

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2 La première partie de cet ouvrage s’intéresse, dans un contexte d’évolution rapide des pratiques de communication, à la manière dont celles-ci participent à la reconfiguration du lien social. Il est composé de deux chapitres qui analysent, du point de vue de la communication non verbale, la place de l’individu dans la société et les liens sociaux qui le protègent de l’isolement social.

3 L’article d’Agnès Bernand, Cécilia Brassier-Rodrigues et Olivia Salmon-Monviola porte donc sur une étude comparée des formes de communication non verbales chez les francs-maçons et les pèlerins, et la façon dont elles, notamment les gestes, cimentent les sentiments d’appartenance au sein des groupes sociaux. L’interprétation des signes textuels dans les deux pratiques analysées, à savoir la procession lors du pèlerinage et une réunion de francs-maçons, permet aux chercheurs d’interroger la présence d’une communication de type symbolique qui facilite le partage entre les initiés et qui reste invisible « aux yeux des profanes » (p. 47). Cette dimension symbolique participe à la création du lien social et à la mise en place d’un sentiment d’appartenance au groupe.

4 Le chapitre suivant écrit par Bernard Cahier met en avant la manière dont la dimension temporelle joue un rôle dans la configuration du lien social. L’auteur souligne deux facettes du langage temporel qui constituent deux formes de solidarité différentes. La première forme de solidarité, dite « passive », concerne la maîtrise du temps à travers des outils de médiation comme le calendrier ou le découpage des heures. « Ce discours collectif sur le temps » (p. 68), participe, selon l’auteur, à la construction d’une cohésion collective. En contrepoint, une seconde forme de solidarité dite « active » est relative à la reconnaissance réciproque des individus, laquelle se manifeste lors d’événements extraordinaires, qu’ils soient négatifs ou positifs.

5 La deuxième partie, composée de deux sous-parties, interroge les nouvelles pratiques de communication et la façon dont elles renforcent ou fragilisent les liens sociaux et familiaux. La présence des dispositifs communicationnels et socionumériques dans la vie quotidienne des individus est devenue presque inévitable, modifiant les contextes de vie sociale avec de nouvelles normes et fonctions symboliques. Sophie Demonceaux, dans le chapitre trois, étudie l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la relation de couple. L’auteure montre comment ces dispositifs techniques et communicationnels altèrent les frontières entre les différentes sphères d’interactions des individus, suscitant des tensions au sein de foyer. Souad Touhami, quant à lui, s’intéresse au rôle des réseaux sociaux dans le maintien des liens chez les Marocains résidant en France. Ces sites offrent « une plateforme dynamique à la fois interactive et informative » (p. 114) donnant la possibilité d’entretenir des relations avec leur pays d’origine, en faveur d’un sentiment d’appartenance, d’identification et de reconnaissance.

6 Les chapitres cinq et six s’intéressent au mouvement d’open data. Les auteurs rendent compte de la manière dont l’ouverture des données publiques et le « journalisme de données » permettent de nouvelles formes de participation citoyenne. Le travail de Mohammed-Salah Abaidi et Julien Guillaumond porte un regard critique sur la démarche d’ouverture des données publiques, démarche qui viserait à rendre plus transparent le travail des administrations et des acteurs publics. En réalité, la publication de ces données sur des portails d’accès public ne signifie pas automatiquement une consultation et une participation de tous les citoyens.

L’exploitation de ces données semble en effet pratiquée, selon les auteurs, par une minorité. L’article de Pergia Gkouskou-Giannakou étudie quant à lui la reconfiguration

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du lien social à partir de la transformation des hiérarchies médiatiques et des formes d’écriture journalistiques dans le « data journalisme ». La promesse de l’interactivité et le rôle actif du lecteur sont mis en avant, dans un processus de construction collective, à travers deux types d’actions proposées : le feedback et le crowdsourcing.

7 La troisième partie de cet ouvrage traite la question des évolutions du lien social et le rôle des pratiques de communication dans un contexte pluriculturel et mondialisé. Ce contexte exige des individus qu’ils mettent en place des stratégies de communication

« marquées par une forte variable interculturelle » (p. 26), où la reconnaissance de l’autre devient un élément central.

8 La première sous-partie revient sur la dimension du sensible pour illustrer la crise des modèles de la gestion de la diversité culturelle. Dans le chapitre sept, Renaud Dumont propose une réflexion à partir de l’étude de la perception de la couleur noire en analysant des entretiens réunis dans son ouvrage La couleur noire, une obscure clarté2. L’auteur s’intéresse à la remise en question du « vivre ensemble » en mettant en avant l’importance d’une approche esthétique, au-delà des approches communicationnelle et civilisationnelle, pour étudier la couleur noire. Dans le chapitre huit, Éric Dacheux et Rocío Prado-Sanches présentent une étude qualitative en réception autour de la couverture de la bande dessinée A.D Grand-Rivière3. Les résultats de l’enquête suscitent des interrogations sur les conditions offertes par les dispositifs médiatiques pour la diffusion des messages complexes et multidimensionnels : un policier de couleur, dans la couverture d’une bande dessinée qui combat les stéréotypes sur les personnes noires, est généralement considéré par les participants de l’étude comme un délinquant. Cette interprétation opposée à l’objectif du scénariste illustre la complexité du rapport entre le lecteur et le média, tel que l’explique Sébastien Rouquette dans la conclusion de l’ouvrage.

9 La deuxième sous-partie s’intéresse à la langue et à la façon dont les individus, au sein des contextes multiculturels, utilisent leurs compétences pour faire face aux enjeux auxquels ils sont confrontés. Renaud Dumont, dans le chapitre neuf, étudie ainsi les produits culturels nés de situations de ruptures, la chanson française traitant de la relation père-fils notamment. Au-delà d’une approche fonctionnelle, l’auteur problématise trois éléments selon une démarche descriptive et explicative : la volonté de chaque auteur de dire, le produit achevé dans sa production illocutoire et l’effet produit chez le destinataire.

10 Enfin, le dernier chapitre propose d’examiner les conditions de l’individu bilingue pour le développement de ses capacités linguistiques et culturelles. Prenant comme exemple les locuteurs du français et de l’allemand résidant en France, en Allemagne ou dans d’autres pays francophones ou germanophones, Dana Martin réalise une étude d’un corpus textuel et audiovisuel sur le bilinguisme franco-allemand. L’auteure met en avant l’évolution de la perception du phénomène qui aujourd’hui est considéré non pas comme un inconvénient, mais comme un avantage. Cette évolution reflète « le fait que la France et l’Allemagne sont devenues des terres d’immigration et se voient confrontées à la nécessité de gérer une population beaucoup plus diversifiée que par le passé » (p. 288).

11 Cet ouvrage offre un regard varié et interdisciplinaire sur la complexité des relations dans la configuration du lien social, et ce à partir de l’analyse des pratiques de communication et de ses évolutions dans un contexte pluriculturel et mondialisé.

Sébastien Rouquette présente une introduction et une conclusion articulant les

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problématiques centrales dans les différents travaux de recherche sous trois angles : la façon dont les pratiques de communication renforcent les logiques sociales existantes, la difficulté inhérente à la construction de liens sociaux interculturels et l’émergence de nouvelles formes de sociabilité face à l’expansion de l’usage des dispositifs mobiles de communication. Les résumés au début des trois parties et sous-parties permettent au lecteur un repérage facile. Ce travail collectif intéressera les chercheurs en sciences de l’information et de la communication, en sociologie, en civilisations et langues étrangères, et plus généralement, les personnes qui travaillent sur l’évolution des socialisations, les médias et l’interculturalité. En conclusion, cet ouvrage donne des pistes de recherche intéressantes sur la manière dont les sciences de l’information et de la communication peuvent analyser le lien social à partir de pratiques dans lesquelles les technologies de l’information et de la communication ont une place prépondérante.

NOTES

1. Cusset P. Y. (2007). Le lien social, Paris, Armand Colin.

2. Dumont R. (2013). La couleur noire, une obscure clarté. In Agbessi E. (dir.), Paris, Éditions du Manuscrit.

3. Coutelis A. L., Bollée L.-F. (2000). A. D. Grand-Rivière. 1. Terre d’élection, Paris, Casterman.

AUTEURS

ROCÍO LÓPEZ ORDOSGOITIA

Univ. Lille, EA 4073 - GERiiCO - Groupement d‘Études et de Recherche Interdisciplinaire en Information et Communication, F-59000 Lille, France

rocio.lopezordosgoitia@etu.univ-lille3.fr

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