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Presse Start : tour d'horizon d'un secteur étonnant de la presse spécialisée

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Academic year: 2021

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Le ton satirique d’Hebdogiciel

« La particularité [du magazine], c’était bien entendu l’engagement du journal. En fait, non, on ne peut même pas parler d’engagement. “Besoin viscéral d’emmerder le monde” serait plus juste... la rédaction s’est fâchée avec les trois quarts de ce qui n’était pas encore une industrie. Ou les quatre tiers, plutôt ». Xavier « Léo de Hurlevan » Allard (ex-Gen 4)

« Je suis très fier de ce titre, affiché sur quelques dizaines de milliers de kiosques un été, alors que la majorité des Français ne connaissaient même pas le mot. Le fait qu’ils

apprennent simultanément

que 1) il existe un truc qui s’appelle «informatique» et 2) c’est de la merde, de toute façon, m’avait fait rire ».

Michel Desangles

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Les précurseurs consoles

Certains rédacteurs débutent très jeunes !

Jean-Philippe Alba (Banzzaï et Supersonic) – 13 ans Christophe Delpierre (Player One) – 15 ans Grégoire Hellot et Julien Chièze (Joypad) – 16 ans

« Il ne fallait pas donner des salaires de journalistes à des gens, il fallait donner des

salaires à des gamins, […] passionnés par leurs trucs, et qui, à la limite se fichaient

d’être payés, car tout le monde habitait chez ses parents (Yann Serra, ex-Joystick

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À contre-courant du journalisme

« Soyons clairs : si, dans un test, on a cinq fautes d’orthographe par ligne, ce qui est

à peu près le niveau des journalistes que j’engageais à l’époque, le public, ça ne le

gêne pas. (...) Par contre, si vous dites qu’il y a sept coups spéciaux alors qu’en fait il

y en a huit, vous recevez 3 000 lettres d’insultes ! C’est le problème de la presse

spécialisée : la seule chose qui compte véritablement, c’est la connaissance du sujet.

(...) Si on écrit bien, c’est un bonus ». Alain-Huyghues Lacour, ex-rédacteur en chef

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Les nouveaux de l'âge d'or

« Quand je suis arrivé [à Joystick] dans ce milieu en 1997, j’avais fait d’assez longues études en rapport avec le journalisme : j’étais à cet égard une sorte d’OVNI. Dans les magazines consoles, les gens qui écrivaient avaient une vingtaine d’années, étaient entrés dans la presse par passion ou par [le biais de] copains, tout en suivant vaguement une formation supérieure. Assez rapidement, ils étaient obligés de choisir entre les deux ; or, on gagnait correctement sa vie à l’époque, en tout cas chez Hachette, donc il était assez facile de laisser tomber les études... De fait, les journalistes n’étaient pas formés et étaient jeunes » Ivan Gaudé (ex-journaliste à Joystick, directeur des rédactions de Presse Non Stop)

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Des rémunérations hors-normes

1980’s Rédacteur : 6.000 FF (1.415 €) / Chef de rubrique : 10.000 FF (2.350 €)

Rédacteur en chef de Micro News : 35.000 FF (8.250 €)

1990’s À Pressimage, Chef de rubrique : +/- 3.500 € / Rédacteur en chef : +/- 5.500 €

Chez Hachette, SR : +/- 2.200 € / Rédacteur en chef : 4.000 €

Piges 250 FF (54 €) le feuillet (1.500 signes) puis 350 FF (75 €) le feuillet en 1997

2.600 € par mois de piges en moyenne. 4.000 à 6.000 € les gros mois. Record de 100.000 FF par mois en piges (22.000 €) ! Plus avantageux d’être pigiste que salarié. Julien Chièze a refusé de devenir rédac’ chef pour rester pigiste !

2000’s Piges Chez Future, passent à 100 € la page en 2005... et 2010’s Et à 50 € la page en 2011 !

Chez FJM Publications, 20 € la page. Directeur des rédactions : 2.700 €.

Canard PC : 1.000 € par mois dans la période de creux (fin 2000’s)

2020 Canard PC : 1.900 € par mois.

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Diffusion payée mensuelle des principaux

magazines inscrits à l’OJD, de 1984 à 2011

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Un attrait pour le Minitel...

Par rapport à l’ensemble de la presse, Tilt investit le Minitel en précurseur : en 1985, seuls cinquante titres de presse ont expérimenté le dispositif, et la France ne compte que 1,5 million de terminaux en 1986 (contre 5,5 millions en 1990). Par la suite, le Minitel est donc utilisé par la quasi intégralité des magazines – Joypad le présente ainsi en 1998 comme « un

complément indispensable » à sa version papier (n°96, p.4). Le Minitel propose les mêmes

services... Mais à distance, sans attendre la sortie en kiosques ! Pour les magazines, il permet une diversification des revenus et une capitalisation sur du travail déjà réalisé.

Les terminaux confèrent aussi aux lecteurs l’accès à des faveurs spécifiques à la télématique. Certaines étaient auparavant accessibles par la voie traditionnelle de la revue et deviennent exclusives, comme la par- ticipation à des concours en partenariat avec les éditeurs de jeux, pour lesquels le Minitel remplace la traditionnelle voie postale : dans

Joystick par exemple, en 1999, il faut passer par le « 3615 » de la revue pour espérer

remporter les lots offerts par Activision ou Ubi Soft (voir le n°101, pp.83 et 97). D’autres services sont rendus possibles grâce à la technologie Minitel, à l’instar des forums de messagerie. À partir de 1984, le système de facturation prend en compte la durée de consultation, ce qui rend ce genre de fonctionnalités chronophages particulièrement rentables.

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... Et un manque de flair

vis-à-vis d’Internet !

Par rapport à ses concurrents, Hachette, la maison-mère de Joystick, est un des rares qui croit en la Toile, alors que Génération 4, par exemple, ne lance son site dédié qu’en 2003. Et pour cause : Arnaud Lagardère, fils du président de Hachette, est actif dans le secteur du web avec sa société Club Internet. « À cette époque-là, on était vraiment à la pointe, confirme Grégoire Hellot. C’est-à-dire que Joystick.fr était vraiment très puissant. Pour le futur, on était bien installé ». Mais, poursuit-il, la famille d’entrepreneurs va changer d’avis quelques années plus tard. « En 2002, [elle] a considéré qu’Internet, ce n’était pas l’avenir. [Arnaud Lagardère] a fait fermer tous ses sites et a fait rebasculer [leur] budget sur Match TV, une grande chaîne de télé que vous connaissez encore tous aujourd’hui, j’imagine », ironise-t-il.

« Quand tu es un groupe de presse et que tu vends 150 000 exemplaires par mois de tes titres, multiplié par 30 francs à l’époque, et que tu rajoutes en plus la publicité, ça fait beaucoup d’argent. Et quand t’as des gens qui disent “on va faire un site” et que, à ce moment-là, il n’y a pas de pub sur Internet, tu dois payer des gens pour écrire des articles qui ne fourniront ensuite aucun revenu. Donc là, les gens sont assez pragmatiques : ils vont te dire “pourquoi tu veux que je fasse ça ?” À partir de là, tout le monde freine des quatre fers, et ça a concerné l’ensemble de la presse » (Brice N’Guessan, directeur des rédactions Yellow Media)

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Future : la concentration du milieu

« C’est une époque où, effectivement, tu avais un lancement de titre chez Future ; le titre se plantait, en moyenne, en dix ou onze mois, une petite année, avec une nouvelle formule dedans pour faire bonne figure. Et puis, quand le titre était mort, tu te disais “oh, quand même, c’est dur, on a perdu un titre”, ben le mois d’après, on en lançait deux ».

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Future ou Internet ? Qui est le vrai

coupable ?

« Selon moi, tout avait déjà commencé à s’écrouler avant même que Future commence à arroser les kiosques de ses magazines. Internet, c’est le concurrent ultime. [Les magazines sont morts parce que] les gens n’allaient plus acheter en kiosque. » Yann

Serra (rédacteur en chef, PC Team)

« Future est responsable de son propre déclin parce qu’ils ont pris le virage d’Internet beaucoup trop tard. Ils ont eu l’opportunité à un moment, il me semble, de racheter Jeuxvideo.fr, et ils ne l’ont pas saisie. Si ce virage d’Internet avait été pris, je pense que Webedia n’existerait pas aujourd’hui. Le Webedia d’aujourd’hui est le Future d’hier » (Brice N’Guessan, Future/Yellow Media/M.E.R.7)

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Nombre de magazines de jeux vidéo en France

au 1er janvier de 1983 à 2020

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Presstalis et Covid-19 :

mise en péril de la presse papier

Fin 2017, Presstalis, qui distribue 95% des titres de presse français, se trouve proche du dépôt de bilan avec un exercice annuel qui se solde par une perte de 30 millions d’euros et une dette de 400 millions. Début décembre 2017, la firme décide, pour éviter la faillite, de retenir pendant deux mois 25 % des revenus de chaque éditeur qu’il distribue. Mais cette ponction ne pouvant suffire à sauver le distributeur, la décision va vite être reconduite en fin d’année suivante et risque de se transformer en une espèce de taxe récurrente sur tous les groupes de presse français : 2,25 % pendant cinq ans pour ceux chez Presstalis, mais aussi 1 % pendant quatre ans pour les clients MLP.

Si le confinement a profité, sur certains aspects, à l’industrie du jeu vidéo (soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé, augmentation des ventes dématérialisées, succès de l’e-sport que l’on peut regarder de chez soi), il n’en est rien pour les médias spécialisés qui font face à de nombreuses conséquences dramatiques : Fermeture des points de ventes, perturbations des abonnements, assèchement des revenus publicitaires, ralentissement des imprimeurs et de la distribution... L’épidémie a aussi diminué l’actualité qui y était liée, et donc la matière première que la presse peut traiter : « C’était normalement la saison des

«conférences» (GDC, E3, etc.), mais elles ont été annulées ou repoussées et donc beaucoup d’annonces importantes l’ont été aussi. Certaines sorties de jeux aussi », conclut Ivan Gaudé.

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La solution du

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L’investigation et le ressenti

« Il faut prendre le temps pour creuser des sujets en profondeur, mais c’est compliqué quand on est dans des rédactions, surtout dans la presse spécialisée : on n’a pas le temps ni l’argent. Ce sont pourtant deux ressources nécéssaires pour obtenir des témoignages de qualité́, indispensables à l’enquête. Lorsque j’ai investigué sur le dopage des joueurs d’e-sport, mes efforts ont consisté à trouver des témoignages inéditsDans ce milieu, il faut aussi s’attendre à ce que les éditeurs répondent peu aux journalistes. Mais ça ne nous empêche pas de faire notre travail correctement et d’informer les lecteurs, en protégeant nos sources si nécessaire » Héloïse Linossier (journaliste à JV)

« Pour moi qui viens de la critique de cinéma, mon approche, c’est de considérer les jeux vidéo comme des œuvres plutôt que des produits. Il y a déjà tellement de sites et de magazines qui font des tests que, moi, je n’ai pas à le faire. Donc ma façon d’écrire, et je pense que ça colle bien dans la presse généraliste, c’est de m’adresser aux gens qui ne connaissent pas le jeu vidéo plus que ça. Avoir un discours sur l’expérience, l’univers, essayer de faire des rapprochements avec des œuvres qui ne sont pas issues du jeu vidéo. Éventuellement, m’adresser aussi aux gamers en leur proposant un discours qu’ils ne trouveront pas ailleurs » Erwan Higuinen (journaliste aux Inrocks)

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La place de la France dans le Monde

Nombre de magazines de jeux vidéo annuels dans les cinq

plus grands pays de presse vidéoludique (1982 – 2011)

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