Effet de mode de lutte sur la productivité des brebis de race Ouled-Djellal Effect of reproduction method on the productivity of Ouled-Djellal ewes
MENNANI A. (1), DEKHILI M. (1), KHLIFI AHMED A.E. (2) (1) Université Ferhat Abbes Sétif 19000 .ALGERIE
(2) Ferme pilote Ben Aîchouche Yahia. Tixter 34022. ALGERIE
INTRODUCTION
La présente étude vise à comparer les performances de production de la brebis Ouled-Djellal selon le mode de lutte utilisé pour l’année 2009, dans la région céréale-élevage de la wilaya de Bordj Bou Arreridj (Algérie).
1. MATERIEL ET METHODES
Le matériel animal étudié se compose de 318 brebis et de 20 béliers de race Ouled-Djellal (Chellig, 1992), appartenant à la ferme pilote Yahia ben Aîchouche située dans la zone Sud- Ouest de la wilaya de Bordj Bou Arreridj de l’Est algérien.
Le mode de conduite de troupeau est semi-intensif avec pâturage durant la journée, sur jachère inculte durant l’automne et le printemps, sur chaumes de blé et d’orge en été et sur l’orge en vert durant l’hiver. Le flushing a été appliqué 30 jours avant la mise à la lutte. Le troupeau étudié est constitué de trois lots selon le mode de lutte appliqué (tableau 1) : Lot I, avec lutte contrôlée (mode de lutte I), ce lot se compose de 124 brebis réparties en 15 groupes de 8 à 9 brebis qui sont affectées à un bélier. Le deuxième lot (lot II), mené en insémination artificielle(I.A) est constitué de 150 brebis. Au sein de ces deux premiers lots (lot I et lot II), une opération d’induction et de synchronisation des chaleurs a été appliquée avec des éponges vaginales imprégnées de 40 mg de FGA. Leur retrait (après 14 jours) a été accompagné par une injection intramusculaire de PMSG à raison de 400 UI par brebis. Le troisième lot (lot III), est constitué de 44 brebis menées en lutte naturelle. Les variables analysées sont : la fertilité, la fécondité, la prolificité, le taux de productivité numérique TPN, le taux de sevrage Ts ou viabilité des agneaux à 90 jours d’âge. Le principal facteur testé est le mode de lutte. Les variables étudiées sont soumises à une analyse de variance (ANOVA).
Tableau 1 : constitution des lots des brebis Ouled-Djellal misent en test des performances de production selon le mode de lutte.
2. RESULTATS ET DISCUSSION
L’effet du mode de lutte a été très significatif (p<0.0001) pour toutes les variables analysées, donc le mode de lutte
constitue une source de variation très importante. Les moyennes de fertilité, fécondité, prolificité, TPN et TS ajustées pour le facteur testé (mode de lutte) sont de 0,45±0,03 ; 0,59±0,05 ; 1,31±0.05 ; 1,14±0,06 et 86%±0,03%
respectivement.
Selon les résultats du tableau 2, on observe que les moyennes de fertilité inférieures à la moyenne générale (0,45) ont été enregistrées dans le lot ayant subit la lutte contrôlée avec synchronisation des chaleurs et le lot ayant subit l'insémination artificielle (0,17 et 0,43, respectivement, P<0,0001), par contre la fertilité est supérieure à la moyenne générale en cas de lutte naturelle (0,75). La fécondité est également affectée par le mode de lutte (P<0,0001), elle est de 0,65; 0,21 et 0,91 pour les modes de lutte I.A, lutte contrôlée avec synchronisation des chaleurs et lutte naturelle, respectivement. Pour la prolificité, il est remarqué que le mode de lutte contrôlé est identique au mode de lutte naturel.
Ceux-ci ont donné des résultats faibles (1,24 et 1,21 respectivement), par rapport à la moyenne générale du troupeau (P<0,0001). Cependant, l’utilisation de l’I.A comme mode de lutte a engendré de bons résultats soit (+0,18) par rapport à la moyenne générale et (+0,19) par rapport aux résultats de Dekhili (2004). En ce qui concerne le TPN des brebis, les résultats ont été aussi supérieurs chez les brebis inséminées (1,31) par rapport aux autres modes de lutte (1,05 pour la lutte contrôlée et 1,06 pour la lutte naturelle) (P<0,0001). Pour le TS (viabilité) les meilleures résultats ont été obtenus en lutte naturelle soit 88% de viabilité, ce taux est supérieur à celui obtenu par les autres modes de lutte (P<0,0001) où le TS est similaire soit 85% pour l’I.A et 86%
pour la lutte contrôlée.
CONCLUSION
Ces résultats suggèrent qu’il est possible d’utiliser les hormones (FGA et PMSG) en combinaison avec l’I.A comme un moyen efficace d’intensification de l’élevage ovin notamment pour améliorer la prolificité et le TPN de ces élevages. Enfin, la lutte naturelle peut être aussi la solution idéale pour obtenir un taux de sevrage (TS) important et donc améliorer le nombre d’agneaux destinés à l’abattage.
Les auteurs tiennent à remercier tous les responsables et personnels de la ferme pilote Yahia ben Aîchouche.
Chellig R., 1992. Les races ovines Algériennes. Office des publications universitaires. Alger, 1-80
Dekhili M., 2004. 11èmes Renc. Rech. Rumminants, INRA, 234
Tableau 2 : moyennes générales des variables analysées selon le mode de lutte.
Mode de lutte Lutte contrôlée I.A Lutte naturelle μ e.s
fertilité 0,17 0,43 0,75 0,45 0,03
fécondité 0,21 0,65 0,91 0,59 0,05
prolificité 1,24 1,49 1,21 1,31 0,05
TPN 1,05 1,31 1,06 1,14 0,06
Ts % 86 85 88 86,3 0,03
μ : moyenne générale de la ferme e.s : Erreur standard
Les lots Lot I Lot II Lot III Mode de
lutte Lutte
contrôlée Insémination
artificielle Lutte naturelle Nombre de
brebis 124 150 44
Renc. Rech. Ruminants, 2011, 18 102