Compte rendu de la Journée de Réflexion du Groupe Disciplinaire
« Enseignements artistiques » mercredi 8 novembre 2006
Objet de la Réunion :
Réflexion sur les programmes de collège en articulation avec le socle commun
En début de réunion, présentation par Sylvie Nony, responsable du secteur contenus, de l’actualité avec la mise en place du socle commun et la relecture des programmes de collège.
L’instauration du socle va changer le rapport des élèves au savoir. Les compétences identifiées sont très utilitaristes. Le socle propose un empilement de compétences mesurables, évaluables à l’aide d’un portfolio.
Nous sommes aussi dans la promotion de « l’égalité des chances », c’est à dire du « mérite » individuel comme le dit De Robien, avec, notamment la note de vie scolaire, les mentions au brevet.
La nature du métier d’enseignant est aussi en train de changer : le Haut Conseil de l’Ecole à travers le cahier des charges de l’IUFM veut faire de l’enseignant un prof de socle. Voir aussi les rapports d’audits collège et lycée ainsi que le projet de modification du décret de 50, dont les analyses sont parues dans l’US.
Cadre de réflexion de la journée :
Deux types de groupes travaillent au ministère sur l’articulation des programmes avec le socle :
- les groupes disciplinaires chargés de la relecture des programmes, qui doivent rendre leur « copie » pour septembre 2008
- les 7 groupes piliers du socle qui doivent rendre leur travail pour Janvier 2007 http://www.education.gouv.fr/cid4083/installation-du-comite-d-orientation-sur-les- programmes-par-gilles-de-robien.html
le groupe de travail sur la culture humaniste à laquelle les enseignements artistiques sont à priori rattachés est présidé par Marc Fumaroli de l'Académie française
Les groupes disciplinaires du SNES doivent travailler dans deux directions : - quelles propositions pour une refonte des programmes de collège ?
- réflexion sur les compétences du socle : où sont acquises ces compétences dans chaque discipline et dans quel niveau de classe ?
1) Nous avons travaillé sur le texte du décret de juillet sur le socle. Si nous avons pu repérer des éléments qui concernent nos disciplines, et ce pour chacune des 7 compétences, il n’est pas évident que les non-spécialistes aient ce type de lecture, particulièrement ceux qui ont une perception très erronée de nos enseignements.
L’évaluation en terme de compétences identifiées par niveau de classe ne correspond pas vraiment aux modes d’acquisition de nos disciplines. En revanche on peut imaginer des compétences en lien avec des connaissances devant être acquises en fin de troisième.
Enjeux : faire passer l’idée que nos disciplines ne relèvent pas seulement du patrimoine et du culturel, comme le laisserait penser leur présence dans la « culture humaniste », quelles ne relèvent pas seulement du « vivre ensemble », mais qu’elles sont basées sur des pratiques artistiques, que la question du corps est centrale, et qu’il y a des compétences et connaissances spécifiques.
3) La question des mentions complémentaires au concours.
Depuis la rentrée 2006, les candidats de certains concours de recrutement (en lettres ou histoire géo) peuvent passer une certification complémentaire pour enseigner les arts plastiques. Il s’agit en fait du retour de la bivalence, avec une formation très aléatoire en IUFM, et aucune validation par l'examen de qualification professionnelle.
Pour en savoir plus :
http://www.edm.snes.edu/brochure/objectif_concours/objectif_concours04.html Nous avons débattu autour de cette question :
Au-delà de la question de la bivalence, et des questions de formation initiale et continue qu’elle pose, il faut aussi nous interroger sur le sens du métier : cela risquerait d’entraîner une charge de travail supplémentaire en terme de conception de cours, et pourrait entraîner une redéfinition des champs disciplinaires, ou une dilution des contenus disciplinaires artistiques.
Par exemple, il y a fort à craindre que les disciplines artistiques en tant que telles, basées sur une approche pratique, corporelle, seraient menacées, pour aller vers des contenus plus culturels et patrimoniaux (qui pourraient de ce fait être enseignés par des collègues non praticiens).
Sandrine Charrier et Hélène Davit
