REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE Université Frères Mentouri Constantine 1 Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie
Département de Biologie Appliquée
Microbiologie des infections nosocomiales (Bactériologie - Virologie)
Réalisé par : Dr KHELILI Kaoutar
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2020-2021
Préface
La matière « microbiologie des infections nosocomiales (bactériologie- virologie) » ; unité d’enseignement fondamentale 01 « microbiologie et infections nosocomiales » ; destiné aux étudiants de première année Master
« microbiologie et hygiène hospitalière » ; enseigné au premier semestre avec un volume horaire de 67 heures 30 minutes, un nombre de crédit de 06 et un
coefficient de 03.
Le programme se divise en trois chapitres : Chapitre 1 : Infections nosocomiales
Chapitre 2 : Microorganismes responsables des infections nosocomiales et mécanisme des infections nosocomiales
Chapitre 3 : La chaine épidémiologique
Les objectifs de cette matière se résument en quatre points essentiels :
Connaitre les infections nosocomiales (causes, prévention et conséquences).
Connaitre les caractéristiques générales des microorganismes (bactéries et virus) responsables des infections nosocomiales.
Définir les maladies nosocomiales les plus fréquentes.
Comprendre le déroulement de la chaine épidémiologique.
Introduction
Une infection nosocomiale ou infection hospitalière peut être définie comme suit : infection acquise à l’hôpital par un patient admis pour une raison autre que cette infection.
Infection survenant chez un patient à l’hôpital ou dans un autre établissement de santé et chez qui cette infection n’était ni présente ni en incubation au moment de l’admission. Cette définition inclut les infections contractées à l’hôpital mais qui se déclarent après la sortie, et également les infections professionnelles parmi le personnel de l’établissement.
Les infections nosocomiales sont connues dans le monde entier et touchent aussi bien les pays développés que les pays pauvres en ressources. Les infections contractées en milieu médical figurent parmi les causes majeures de décès et de morbidité accrue parmi les patients.
Elles représentent une charge importante pour le patient comme pour la sante publique. Une enquête de prévalence réalisée pour l’OMS dans 55 hôpitaux de 14 pays représentant quatre Régions OMS (Europe, Méditerranée orientale, Asie du Sud-est et Pacifique occidental) a montré qu’en moyenne, 8,7 % des patients hospitalisés étaient touchés par une infection nosocomiale. A tout moment, plus de 1,4 million de personnes dans le monde souffrent de complications infectieuses acquises à l’hôpital. Les fréquences maximales ont été rapportées dans les hôpitaux des régions de la Méditerranée orientale et de l’Asie du Sud-est (11,8 % et 10,0 % respectivement), et la prévalence atteignait 7,7 % en Europe et 9,0 % dans le Pacifique occidental.
Les infections nosocomiales les plus fréquentes sont les infections urinaires, les infections respiratoires basses et les infections du site opératoire. L’étude de l’OMS et d’autres études ont également montré que la prévalence maximale des infections nosocomiales s’observe dans les unités de soins intensifs et dans les services de chirurgie d’urgence et d’orthopédie. Les taux d’infection sont aussi plus élevés parmi les patients rendus plus vulnérables par l’âge, une maladie sous-jacente ou une chimiothérapie.
Les infections nosocomiales ajoutent à l’incapacité fonctionnelle et au stress psychologique du patient et peuvent dans certains cas conduire a des affections invalidantes qui réduisent la qualité de vie. Leur cout économique est considérable. Le principal facteur de cout est la prolongation du séjour à l’hôpital pour les patients infectés. Un séjour prolongé augmente non seulement les couts directs pour les patients ou les organismes qui prennent en charge le paiement mais aussi les couts indirects dus à la perte de journées de travail. Les médicaments supplémentaires, les impératifs d’isolement et la nécessite d’examens de laboratoire et de tests diagnostiques complémentaires ajoutent également aux couts. Les infections nosocomiales aggravent le déséquilibre entre le financement des soins de sante
primaires et secondaires en consacrant des fonds déjà rares à la prise en charge d’affections potentiellement évitables.
Des facteurs comme l’âge des patients admis dans les établissements de soins, la prévalence des maladies chroniques chez ces patients et l’utilisation de plus en plus répandue de techniques diagnostiques et thérapeutiques qui affectent les défenses immunitaires sont tous susceptibles de favoriser les infections nosocomiales. Les agents pathogènes responsables de ces infections peuvent se propager dans la communauté par le biais des patients sortis de l’hôpital, des membres du personnel hospitalier et des visiteurs. S’ils sont multi résistants, ils risquent de provoquer une morbidité importante dans la communauté.