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Université Constantine 1. Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie.

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Academic year: 2021

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Université Constantine 1. Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie.

Département de Biochimie.

Support de cours Licence Biochimie

Génie Biochimiques : Valorisation des substances Végétales.

Prof. MERGHEM R

CHAPITRE 4 :

LES ALCALOÏDES

1/ Nature des alcaloïdes 2/ Etat naturel, localisation 3/ Rôle des alcaloïdes

4/ Propriétés physicochimiques 5/ Plantes riches en alcaloïdes

6/ Définition et classification des alcaloïdes 7/ Biosynthèse

8/ Méthodes d’études des alcaloïdes

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2 Introduction

Les alcaloïdes constituent un autre groupe, plus vaste, de substances dites secondaires. En raison de leurs propriétés toxiques ou médicamenteuses, ils ont toujours présenté, pour les pharmaciens et les industries pharmaceutiques un intérêt exceptionnel. (Découverte du sel de l’opium par Derosne 1803; de la quinine par Pelletier et Caventou en 1821; hémysynthèse de la vincamine par LeMen et Levy en 1975; hémysynthèse du taxol par Potier en 1992 …). On connait, à l’heure actuelle plus de 5500 alcaloïdes et leur liste s’allonge continuellement.

1/ Nature des alcaloïdes

Tous les alcaloïdes contiennent de l’azote “N”, le plus souvent inclus dans un hétérocycle.

La plupart, de ces composés ont une réaction alcaline; à l’état naturel, ils sont généralement salifiés par des acides organiques (tartrates, malates) ou combinés à des tanins.

La majorité d’entre eux ont des propriétés pharmacologiques.

Les alcaloïdes qui ne possèdent pas d’azote intra cyclique, sont de structure plus simple, proche des amines et sont appelés proto-alcaloïdes. Les alcaloïdes vrais, sont classés suivant la nature de leur cycle.

2/ Etat naturel, localisation.

Très peu représentés chez les Thallophytes, les fougères et les conifères, les alcaloïdes se rencontrent surtout chez plus de 20% des plantes à fleurs, mais leur répartition est irrégulière.

Les Monocotylédones, à l’exception des Liliacées, sont pauvres en alcaloïdes.

Chez les Dicotylédones, on les rencontre surtout chez les Caryophyllales, les Ranunculales, les Magnoliales et les Rosales.

Localisation:

C’est parfois la plante entière qui contient des alcaloïdes mais le plus souvent, les organes en voie de croissance ou en formation en renferment le plus.

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Les feuilles en sont fréquemment pourvues en particulier chez le tabac (Nicotina tabacum), le cocaier (Erythroxillum coca Lam.) et le théier (Théacées); dans les graines de café (Caféier Fam. Rubiacées); dans les fruits (le Pavot : Papavéracées).

Le latex qui s’écoule des incisions faites aux capsules des pavots et qui desséché forme l’Opium.

Les alcaloïdes se forment dans les écorces chez les quinquinas (Cinchona pubescens Vahl.) et les grenadiers (Punica granatum L.). Le plus souvent, c’est dans les vacuoles que l’on trouve les alcaloïdes en solution dans le liquide vacuolaire.

Teneurs :

La teneur d’une plante en alcaloïdes dépend de divers facteurs. Elle est souvent dûe au caractère variétal, n’étant pas la même dans diverses espèces de même genre. Elle est susceptible de fluctuations liées aux conditions de croissance par exemple l’exposition au soleil ou à l’ombre; elle est également fonction de l’âge de la plante.

Les alcaloïdes en effet s’accumulent dans les organes, mais ils peuvent également disparaître plus ou moins complètement au cours de leur développement.

La teneur varie assez largement d’une plantes à l’autre, elle de quelques ppm chez Catharanthus (la pervenche de Madacascar) à plus de 10% chez les quinquinas.

3/ Rôle des alcaloïdes :

Le rôle biologique des alcaloïdes réside essentiellement dans leur amertume et leur toxicité, ils pourraient jouer un rôle de protection vis à vis des prédateurs et des herbivores.

Indépendamment du rôle biologique des métabolites secondaires, un certain nombre de fonctions ont été proposés plus particulièrement pour les alcaloïdes.

 Ils pourraient être des produits d'excrétion du métabolisme azoté, les alcaloïdes jouant chez les plantes le rôle de l'urée ou de l'acide urique chez les animaux.

 Ils pourraient également servir de réserves d'azote.

On retiendra également leur toxicité bien que cela n'empêche pas l'adaptation de certains animaux: aussi la Belladone, toxique pour l'homme, peut être broutée par un lapin, celui-ci possédant un enzyme hydrolysant la molécule de l'hyoscyamine en acide tropique et tropanol non toxiques.

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4/ Propriétés physiques et chimiques des alcaloïdes:

Les alcaloïdes ne constituent pas un groupe homogène de corps comparables à celui des protéines, glucides, lipides; ce sont des composés complexes, aux formules compliquées.

Tous les alcaloïdes renferment de l'azote N, de l'hydrogène H2 et du Carbone C.

La plupart contiennent de l'O2, comme la morphine: C17 H19NO3, la codéïne C18H21NO3, l'atropine C17H23NO3, la cocaïne C17H21NO4, la quinine C20H24N2O2.

Ce sont généralement des solides cristallisables, peu solubles dans l'eau, solubles dans le chloroforme, l'éther, l'alcool, le toluène, et l’éther de pétrole. La présence d'azote les rapproche des amines, et leur réaction générale plus ou moins accusée est une réaction alcaline, c'est justement ce qui rappelle leur nom "alcaloïde".

Leur solution bleuit la teinture rouge de tournesol, ils précipitent par les tanins et l'acide picrique.

Ils montrent des colorations particulières en présence de divers réactifs:

exemple, l'acide sulfovanidique colore en rouge l'atropine, en orange la quinine, en vert la colchicine, en brun la morphine.

5/ Plantes riches en alcaloïdes :

On ne connait pas d'alcaloïdes chez les algues ni les mousses. Ce sont les angiospermes, et parmi elles les plantes des pays chauds qui en sont les mieux pourvues. Quelques exemples de famille riches en alcaloïdes, avec les principaux alcaloïdes qu'elles renferment.

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Tableau 1 : Principales plantes riches en alcaloïdes.

Renonculacées Aconitine, aconine de l'Aconitum napellus

Papavéracées Alcaloïdes de l'opium de Papaver somniferum

Légumineuses Esérine, fève de Calabar (Physostigma venenosum) Solanacées Atropine, hyoscyamine, de Atropa,

Datura, Hyoscyamus, Nicotine de Nicotina tabacum Solamine de Solanum tuberosum L.

Rubiacées Quinine, quinidine: Quinquenas.

Caféine des graines de Coffea Piperacées Pipérine du Poivrier (Piper nigrum) Erythroxylacé

es

Cocaïne, isococaïne, hygrine, truxilline (feuille de Coca).

Erythroxyllum

Cactacées Hordénine, de Hordeum vulgare

6/ Définition et classification des alcaloïdes:

Un alcaloïde est un composé d’origine naturelle (le plus souvent végétale), azoté, plus ou moins basique, de distribution restreinte et doué, à faible dose, de propriétés pharmacologiques. L’appartenance aux alcaloïdes est confirmé par les réactions communes de précipitation avec les réactifs généraux des alcaloïdes (ex: réactif de Draguendorff). On distingue :

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Les pseudo-alcaloïdes: Ne possèdent pas d’azote intra cyclique et l’incorporation de l’azote dans la structure se fait en phase finale.

Les proto-alacaloïdes: L’azote n’est pas inclus dans un système hétérocyclique.

Ils sont Elaborés à partir d’acides aminés, exemples.

Les alcaloïdes vrais que l’on classe suivant la nature de leur cycle. L’atome d’azote est inclus dans un hétérocycle. Biosynthétiquement formés à partir d’acides aminés ils possèdent une activité pharmacologique marquée.

Figure 1 : exemples d'alcaloïdes. Principaux types structuraux.

Exemples d'alcaloïdes : principaux types structuraux

N CH3

N

NH

N N

N

NH Pyrrolidine

N

N CH3

CH2COCH3 Hygrine : Cocaier

pyridine

pipéridine

quinolizidine

isoquinoléine

quinoléine

indole tropane

N

N CH3

Nicotine : tabac

NH

CH2CH2CH3 Coniine : grande ciguë

N N

Spatéine : genêt à balai

N

OCH3 OCH3

H3CO H3CO

Papavérine : opium

N H3CO N

HO

Quinine : quinquina

Atropine : belladone

N HN

imidazole

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7 7/ Biosynthèse

1- Synthèse d’un pseudo alcaloïde :

Exceptionnellement, il semble que l'azote ne soit incorporé qu'en dernier sur le squelette polycarboné. La coniine dont le squelette carboné résultant de la condensation de 4 unités acétiques (4 malonyl CoA), n'acquiert qu'ensuite son hétero atome.

Malonyl CoA

Figure 2 : synthèse de la coniine.

2- Les protoalcaloïdes :

Nous alors voir la synthèse de l'hordénine, alcaloïde de l'orge puis la mescaline du Cactus et enfin l'ephédrine principe actif de l'Ephédra.

a) Synthèse de l'hordénine (Fig 3 ):

L'enchainement des réactions à partir de la tyrosine est particulièrement simple. Les groupements méthyl sont généralement fournis par la méthionine.

b) Synthèse de la mescaline (Fig 4 ): Le point de départ est la tyrosine.

O

O

CH3 O

N Lysine

NH H

CH2CH2CH3

Coniine CO-SCoA

Synthèse de la Mescaline NH2

HO

COOH

NH2

HO HO NH2

HO

NH2 HO

HO

OH NH2

H3CO H3CO

OCH3

Tyrosine Tyramine Dopamine

Méthoxylase + 3 CH3

Mescaline

O2

CO2

NH2 HO

COOH

NH2 HO

Tyrosine Tyramine

CO2

N HO

CH3 CH3 Hordénine Mét hyl ase

+ 2 CH3

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8 c) Synthèse de l'éphédrine (Fig 5 ) : La phénylalanine en est le précurseur.

3- Les alcaloïdes provenant d’un ou de plusieurs acides aminés:

- Acides aminés et corps apparentés: précurseurs des alcaloïdes.

Principaux acides aminés qui sont le point de départ de la synthèse des alcaloïdes:

 L'ornithine, et les acides aminés diaminés : lysine et arginine.

 La phénylalanine, tyrosine, tryptophane (acides aminés aromatiques), l’acide aspartique, la proline et l’acide glutamique.

Nous donnerons deux exemples:

- Synthèse de la nicotine.

- Synthèse de la papavérine et de la morphine

a) Synthèse de la nicotine.

La condensation de l'acide nicotinique et de la N-methyl pyrrolidine (provenant de l'ornithine) produit la nicotine. L'acide nicotinique, provient de l'addition du glycérol à l'acide aspartique selon le mécanisme suivant alors que le N methyl pyrrolidine provient de l’ornithine.

Figure 6: synthèse de la nicotine

NH2

COOH NH2

OC CO2

O2

H NH C HOHC

CH3 CH3

CH3 CH3

Phénylalanine Ephédrine

Synthèse de l'ephédrine

2HN CH COOH CH2 COOH

CH2O-P CHOH CH2OH

Glycérol P Acide aspartique Pi

NH

COOH

COOH OH

HO

N

COOH

COOH N

COOH -2H2O

-2H+ -2é

Acide nicotinique Acide quinoléïque

a) Synthèse de l'acide nicotinique

CO2

NH2 CH HOOC

CH2 CH2 2HC NH2

NH2 CH2 CH2 CH2 2HC NH2 CO2

NH CH2 CH2 CH2 Ornithine Putrescine CH3

NH2

CH3

N+

CH3 N-(CH3)-Pyrrolidine b) Synthèse du N(CH3) Pyrrolidine

c) Synthèse de la nicotine

N

COOH

Acide nicotinique

N+

CH3 N-(CH3)-Pyrrolidine

N

N CO2 CH3

+

Nicotine

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b) Synthèse de la papavérine et la morphine (Figure 66)

La condensation de la dopamine et de l'acide 3-4 dihydroxyphenyl pyruvique, composés provenant tous deux de la tyrosine, conduit à la formation de la Norlaudanosoline qui méthylée par la méthionine conduit à la papavérine, ou à la codéine qui se transforme en réticuline à l'origine de la morphine.

8/ Méthodes d’études des alcaloïdes

Le principe d’extraction est fondé sur la solubilité différentielle des bases et des sels dans l’eau d’une part, dans les solvants organiques d’autre part.

Extraction par un solvant organique en milieu alcalin

Poudre végétal pulvérisée

Marc épuisé

Traitement par une base NH4OH, Na2CO3.

Extraction par un solvant organique

Solution extractive organique (alcaloïdes + impuretés)

Concentration

Extraction par une solution d'acide diluée

Solution organique épuisée (impuretés) Solution aqueuse acide

(sels d'alcaloïdes)

Extraction par un solvant organique

Solution aqueuse épuisée (impuretés) Solution organique

d'alcaloïdes bases Alcaloïdes totaux

NH2 HO

COOH

Tyrosine

NH2 HO

COOH

Tyrosine

HO NH HO

H3CO N

OCH3 OCH3 H3CO

Thébaine Codéine Morphine

Papavérine Norlaudanosoline

OH OH

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10 Purification et caractérisation

La purification des alcaloïdes fait appel à différentes techniques: méthodes chromatographiques classiques préparatives, sur silice, sur alumine, CLHP, CPG.

La caractérisation des alcaloïdes est réalisée sur des extraits purifiés ou sur des molécules pures, et fait appel à des réactions générales et spécifiques.

. Réactifs généraux: sur CCM: Réactif de Draguendorff, Réactif de Mayer.

. Réactifs spécifiques: coloration caractéristique à certains alcaloïdes:

 Alcaloïdes tropanes (atropine, scopolamine, cocaïne, …) Réactif de Vitali- Morin

 Alcaloïdes de l’ergot de seigle:

p-diméthylaminobenzaldéhyde –(pMAB)

 Bases puriques (caféine): test au muroxide.

Dosage

 Techniques spectrométriques et colorimétriques

 Densitomètrie après CCM

 Chromatographie liquide haute performance et en phase gazeuse.

Références

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