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Applications du logiciel SARRA à l'étude de risques climatiques

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Academic year: 2021

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à l'étude de risques climatiques

C. BARON Cirad-amis, avenue Agropolis, 34398 Montpellier Cedex 5, France christian.baron@ cirad.fr

F.-N. REYNIERS Cirad-tera, Campus international de Baillarguet,

34 3 98 M ontpellier Cedex 5, France

A. CLOPES Cirad-amis, maison de la télédétection, 500 rue Jean-François Breton 34 0 93 M ontpellier Cedex 1, France

F. FOREST Cirad-ca, avenue Agropolis, 34398 M ontpellier Cedex 5, France

L'ensemble des

logiciels « SARRA »

SARRA (Système d'analyse régionale des risques agroclim atiques) est un e n s e m b le de lo g ic ie ls d é v e lo p p é dans le but de m ieux répondre aux attentes des utilisateurs non-spécia­ listes de l'a g r o c l i m a t o l o g ie et de l'in f o r m a t iq u e . L 'o r ig in a lité de la d é m a r c h e m is e en œ u v r e p a r le Cirad est de calculer des indicateurs hydriques (Etr/Etm, drainage, ruissel­ le m e n t...) à l'a id e d 'u n m od èle de bilan hydrique simple et validé. Les p aram ètre s se ra p p o rte n t aux fa c ­ teurs biophysiques de la valorisation du régime p luviom étrique par le sys­ tème de c u ltu re . Leur c h o ix repré­ sente un co m p ro m is entre une sim ­

p licité extrême, qui conduirait à des e s t im a tio n s e rro n é e s des p h é n o ­ mènes, et une trop grande c o m p le x i­ té, qui c o n d u ira it à la d iffic u lté de ré u n ir les je u x de données néces­ saires aux simulations, avec comm e p alliatif trop fréquent de prendre des valeurs moyennes nivelant la d iver­ sité des situations.

Récemment amélioré pour sa convi- v i a l i t é et sa f i a b i l i t é , SARRA est constitué de trois logiciels : SARRA- M ET, S A R R A B IL et S A R R A Z O N . C e u x - c i p e r m e tte n t la g e s tio n et l'a na ly s e des données c lim a tiq u e s selon des critères tels que l'analyse fréquentielle des pluies, de la tempé­ rature m axim ale ou de la vitesse du vent. A l'é c h e lle de la parcelle, les p rin c ip a le s u tilis a tio n s du m o d è le de b ila n h y d r iq u e c o n c e r n e n t le

Historique de la création

du logiciel SARRA

Le logiciel SARRA est l'aboutissement d'une longue histoire, liée au développement, depuis les années 1970, de l'agroclimatologie au sein du Cirad. FRANQUIN (1971) jetait les bases de l'analyse fréquentielle des précipitations. FRANQUIN et FOREST (1978) développaient un modèle de bilan hydrique dont les sorties pouvaient être reprises en termes fréquentiels. Enfin, sous l'impulsion de FOREST, plusieurs cher­ cheurs du Cirad ont repris ces modèles et ces méthodes et les ont enrichis sur le plan théorique et ergonomique. Parmi eux, il faut citer J.-C. LEGOUPIL, F.-N. REYNIERS, J. IMBERNON, J.-P. FRETEAUD, B. LIDON, S. SABADIE. Au cours des années 1987 à 1992, des outils nouveaux ont été créés : logiciel BIPODE avec ICI-SOPRA (M. VAKSMANN), logiciel DHC avec AGRHYMET (C. BARON). Enfin C. BARON et A. CLOPES développent la première version du logiciel SARRA (projet CEE DGXII

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diagnostic agron om iqu e ou de scé­ narios d'irrigation. A l'é chelle régio­ nale, des zonages des potentialités agricoles, des études d 'optim isation des d a te s de s e m is et des p r o ­ grammes de prévision de rendement o n t été réalisés dans de n o m b re u x pays (STEINMETZ et FOREST, 1986 ; REYNIERS et al., 1999).

SARRA a été largem ent diffusé et a servi à des travaux de recherche et de développem ent en zone trop ica ­ le, aussi bien en A friq ue (AFFHOL- DER, 1997 ; REYNIERS et NETOYO 1994), en A m é riq u e latine (STEIN­ METZ et al., 1988 ; CARLOS D A SIL­ V A et al., 1994), en Asie (MULLER et a l., 1 9 9 8 ) ou e n c o r e en E u ro p e . Q u a tre versions sont d is p o n ib le s : français, anglais, portugais et in d o ­ nésien. Pour la mise en œ u v re de SARRA, u ne n o t ic e a c c o m p a g n e

c h a q u e l o g i c i e l ( B A R O N e t a l., 1996).

Les points forts de cet ensemble de logiciels d'analyse des risques clim a ­ t iq u e s et h y d r iq u e s se r é s u m e n t ainsi :

- la c o m p l é m e n t a r i t é e n t r e les modules depuis la gestion et l'a na ly­ se des données clim atologiques jus­ qu'au bilan hydrique, depuis le dia­ gno stic p o n c tu e l ju s q u 'à l'a na lyse régionale ;

- une interface c o n v iv ia le et c o m ­ mune orientée vers l'analyse com pa­ r a t i v e des v a r i a b l e s en s o rtie s , n ota m m e nt graphiques, perm ettant de c o nfron te r les résultats entre les années, entre les sites ou les p ra ­ tiques culturales ;

- l'analyse des risques c lim a tiq u e s par le biais de l'analyse fréquentielle des résultats de traitements de d o n ­

nées jo u r n a liè r e s sur de lo n g u e s séries d'années.

S im p le , r o b u s t e e t d i d a c t i q u e , l'e n s e m b le p e r m e t à l 'u t i li s a t e u r d 'in t é g re r r a p id e m e n t et e ffic a c e ­ m ent les fo ndem ents du m od èle et d 'e ffe c tu e r des analyses c o m p a ra ­ tives.

Les applications

Les a p p lic a tio n s les plus courantes concernent l'analyse globale du c li­ mat, le c lim a t et la plante, les bilans hydriq ue s et les scénarios d 'ir r ig a ­ tion.

SARRAMET pour l'analyse

g lo b a le du clim at et la gestion

des données

SARRAMET perm et d'e ffe ctue r une analyse globale du clim a t et de gérer des données : notamm ent la mise en évidence d'anom alies, de s p éc ific i­ tés clim atiques et des analyses c o m ­ paratives.

La mise en évidence d'anomalies :

ce lle s -c i p e u v e n t êtres dues à des problèmes de mesures ou à la saisie des d o n n é e s . Les a n a ly s e s p l u r i

-Figure 1. Analyse fréquentielle des pluies au Sénégal (cumul décadaire) pour 2, 5 et 8 années sur 10 de 1950 à 1994, pour 6 localisations (Bakel, Dakar, Diourbel, Kolda, Podor, Tambacounda).

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annuelles, m in im a, maxima, et l'a ffi­ c h a g e g r a p h iq u e p e r m e t t e n t un contrôle rapide.

Spécificités climatiques et analyses comparatives : la com paraison des

sites clim atiques permet d'appréhen­ der les p h é n o m è n e s m a c r o c lim a ­ tiques (figure 1) ; il est possible de c o m p a r e r des so u s -e n s e m b le s de séries a n n u e lle s p o u r é v a lu e r de grandes tendances (figure 2).

Enfin, le m odule de gestion des d o n ­ nées o f f r e u n e s é rie d ' o p t i o n s d 'i m p o r t a t i o n de d o n n é e s h is t o ­ riques archivées sur s u pp ort in f o r ­ matique.

SARRAMET pour étudier

le clim at et la plante

Les analyses c lim a tiq u e s courantes se ra p p o rte n t tr a d itio n n e lle m e n t à des m o ye nn es m ensuelles, q u i au re g a rd des p r o b lé m a t iq u e s de la p la n t e s o n t in s u ffis a n te s . L 'o u t i l d'a n a ly s e c lim a tiq u e , SARRAMET, fo u rn it la capacité d'ajuster les pas de temps de calcul aux différents pas de temps rythm ant la vie de la plan­ te (de la pentade au mois, de la sai­ son des pluies à la saison de culture, ou selon la phénologie de la plante). On peut ainsi optimiser des dates de p la ntatio n ou de semis, en relation avec les contraintes clim atiques, la longueur de cycle ou encore analy­ ser l'o c c u rre n c e de périodes, fa v o ­ rables ou non, rapportées à une pha­

se de d é v e lo p p e m e n t de la p la nte (par e x e m p le des jou rs consécutifs sans pluies).

SARRABIL pour les bilans

hydriques et les scénarios

d 'irrig a tio n

L 'o u t i l S A R R A B IL f o n c t i o n n e en mode de calcul journalier. Ce modè­ le de bilan hydrique, dérivé des tra­ v a u x de F R A N Q U I N et FOREST (1977), est caractérisé par :

- un ré s e rv o ir sol u n iq u e d o n t le v olum e est m odulé par l'avancée du front racinaire ;

- la non-séparation des phénomènes d'évaporation du sol et de transpira­ tion de la culture ;

- la présence d'u n réservoir de surfa­ ce fic tif pour sim u ler l'é v a p o ra tio n du sol nu ;

- la prise en c o m p te du ru is s e lle ­ m ent par la m éthode du seuil ou la méthode Ird (CASENAVE et VALEN­ TIN, 1989).

Le c a lc u l de l'é v a p o t r a n s p ir a tio n réelle de la culture utilise la relation d'Eagleman (1971 ).

Les résultats des analyses proposées, annuelles ou historiques, ne font pas référence aux dates calendaires mais au nom bre de jours avant ou après semis. Ainsi, il est possible de c o m ­ parer des situations tant du point de vue des dates de semis que des lon ­ g u e u r s de c y c l e . E ffe c tu é e s sur différents pas de temps (la journée,

les phases du cycle, le c y c le c o m ­ p le t ) , ces a n a ly s e s p e r m e t t e n t d ' o b t e n i r les v a le u r s m o y e n n e s , m in i m a le s ou m a x im a le s des v a ria b le s du b ila n . L 'a n a ly s e f r é ­ q u e n t ie lle f o u r n i t les v a le u rs des termes du bilan pour une probabilité d'occurrence choisie.

Par la s im u la tio n d 'in d ic a te u r s de satisfaction des besoins, SARRABIL fo u rn it un o util de com paraison de l'effet des itinéraires techniques sur la v a lo ris a tio n des pluies et, sur le rendement potentiel et espéré, si l'on dispose d 'u n e fo n c tio n de p ro d u c ­ tio n . La v a le u r de ces in d ic a te u rs révèle l'e ffica cité des techniques et des variétés selon les variations : - de la réserve en eau utile du sol ou l'état de surface du sol ;

- des caractéristiques du régime p lu ­ v i o m é t r i q u e , p e r m e t ta n t a in s i le c a la g e des dates de sem is ou de p la n t a tio n et l'é tu d e de scénarios d'irrigation.

SAR RAZON pour le z o n a g e

régional

Bien entendu cette démarche peut se généraliser à différents sites c lim a ­ tiques, ce qui a co nd uit à développer le logiciel SARRAZON pour le zona­ ge r é g io n a l des te rm e s du b il a n hydrique.

B ib lio g ra p h ie

A F F H O L D E R F., 1 9 9 7 . E m p ir ic a l ly m o d e ll in g th e in t e r a c t io n b e tw e e n intensification and c lim a tic risk in semiarid regions. Field Crops Research 52, 1/2 : 79-93.

B A R O N C ., CLOPES A ., PEREZ P., MULLER B.L., M AR AU X F., 1996. Manuels d ' u t i l i s a t i o n de : S A R R AM ET , 45 p., SARRABIL, 35 p. et SARRAZON 29 p., Cirad.

CARLOS DA SILVA S., ASSAD E LOBAT J., S T E IN M E T Z S., 1 9 9 4 . Z o n e a m e n t o A g ro c lim a tic o para o arroz de sequeiro no e s ta d o de G o ia s 17 p. e t 53 c a rte s . Ed. Embrapa, Brésil.

CASENAVE A., VALENTIN C., 1989. Les éta ts de s u rfa c e de la z o n e s a h é lie n n e . Influence sur l'in filtra tio n . O rstom éditions, collection Didactiques, Paris, France, 226 p.

EAGLEMAN J., 1971. An exp e rim e n ta l derived model for actual évapotranspiration. Agrie. Meteorol. 8 : 385-394.

F R A N Q U IN P., FOREST F., 1977. Des programm es p o u r l'é v a lu a tio n et l'analyse

Figure 2. Incidence des séries rétenues pour l'analyse fréquencielle. Exemple de la station de Dori au Burkina Faso (1950-1964, 1965-1979, 1980-1992).

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fré q u e n tie lle des termes du b ila n hydrique. L'Agron. Trop. 32 (1) : 7-11.

M U LLE R B., L ID O N B., M A R A U X F., 1998. Etude pragmatique et synthétique d'un projet. In Traité d 'irrigation, J.-R. TIERCELIN c o o rd o n n a te u r, L a v o is ie r é d ite u r, France, p. 232-249.

REYNIERS F.-N., NETOYO L., 1994. Bilan hydrique et sécheresse en Afriq u e tropicale. Vers une gestion des flu x h yd riq u e s par le

système de cultures. John L ibbey Eurotext, Paris, France, 415 p.

REYNIERS F .- N ., W A N EU KEM V ., VA KSM AN N M., KOURESSY M., 1999. Effet de la la titu d e sur le r a tio g r a in / p a ille des écotypes de mil au Mali : conséquences pour la s é le c tio n . In L. B acci et F.-N . Reyniers ( é d ite u r s ) Le f u t u r des c é ré a le s p h o t o p é r i o d i q u e s p o u r u n e p r o d u c t io n d u r a b le en A f r iq u e t r o p ic a le s e m i-a rid e , p. 79-93. Cirad, Montpellier, France.

S T E IN M E T Z S., FOREST F., 1 9 8 6 . C aracterizaçao das épocas de p la n tio mais a p ro p r ia d a s p ara o a rro z de s e q u e iro do Estado de C o ia s . C ir c u l a r t é c n ic a , 22 Embrapa-Cnpaf Goiania, Brésil.

STEINMETZ S., REYNIERS F.-N., FOREST F., 1 9 8 8 . C a r a c t e r iz a ç a o d o re g im e p luviom etrico e do balanço h idrico do arroz de sequeiro em distintas regiões produtoras do B r a z il, v o l I M e t h o d o l o g i a 5 0 p ., v o l. Il Catalogo Básico de Dados 278 p. Ed. Embrapa Brasilia, Brésil.

Etude de cas 1

L'analyse fréquentielle

de la pluviométrie

et des besoins

en eau de la canne

sur le périmètre

sucrier de Savé,

Bénin

A fin de re la n c e r la p r o d u c tio n du périmètre sucrier de Savé (2 000 ha à la fin des années 1 980), il a fa llu apprécier les co nditions de p ro du c ­ tion, nota m m e nt la p lu v io m é trie et les besoins en eau.

Caractérisation des pluies

Les relevés p lu v io m é triq u e s q u o t i­ diens du poste m é té o ro lo g iq u e de Savé couvrent la période de 1921 à 1990, soit 69 années, mais le recours au test d'hom ogénéité a mis en é vi­ dence une anomalie pour la période de 1921 à 1936. L'analyse fréquen­ tie lle des plu ies sur deux périodes d'é ga le durée 1 9 2 1 -1 9 3 6 et 1937- 1952 a confirm é les résultats du test et en conséquence seule la période

1 9 3 7 - 1 9 9 0 a été re te n u e p o u r les c a lc u l s ( fig u r e 3). La r é p a r t i t i o n annuelle des pluies apparaît m o n o ­ m o d a le a v e c c e p e n d a n t un léger creux pendant les mois de ju ille t et août.

L 'a na lyse fr é q u e n tie lle é ta b lie sur une base décadaire montre la grande v a ria b ilité des plu ies (figure 4). La h a u te u r d 'e a u a n n u e lle s 'é ta b lit à 889 mm pour l'année quinquennale sèche (fréquence de dépassement : 80 % ), à 1 1 07 m m p o u r l'a n n é e médiane (fréquence de dépassement : 50 %) et à 1 243 m m p ou r l'année quinquennale hum ide (fréquence de dépassement : 20 %).

Calage de la période

de récolte

Les c r it è r e rete nu s p o u r c a le r les dates de d é b u t et de fin de récolte sont les suivants : pour le déb ut de

récolte, il ne faut pas q u 'u n e p lu ie d é c a d a ir e de p lu s de 2 0 m m s o it e n r e g is t r é e , a f i n d ' o b t e n i r u n e m aturation satisfaisante, et la fin de r é c o l t e d o i t se s i t u e r a v a n t le dém arrage h abituel des pluies afin d 'é v ite r le redémarrage de la végé­ t a t i o n . C e tte c o n d i t i o n d o i t ê tre c o m p a tib le avec la m a tu ra tio n de la canne, avant récolte, et bien sûr aussi avec I 'accessi b i I i té des p a r­ c e lle s a u x e n g in s de r é c o lt e . La r é c o lt e p o u rr a d é b u t e r en a n n é e m édiane le 20 o ctob re et seulement le 10 n o v e m b r e en a n n é e q u i n ­ q u e n n a le h u m id e . Elle s'achèvera r e s p e c tiv e m e n t le 31 m ars ou le 28 février.

Bilan hydrique

L'indice de satisfaction hydrique de la canne à sucre est représenté par le rapport de l'évapotranspiration réelle

Figure 3. Etude de cas au Bénin. Confirmation d'un défaut d'homogénéité dans le relevé des précipitations pour la période de 1921 à 1936.

SAVE - Médiane des pluies mensuelles Périodes issues du test d'homogénéité

R. BARAN Cirad-ca, avenue Agropolis, 34398 M ontpellier Cedex 5, France richard.baran@ cirad.fr

C. BARON Cirad-amis, avenue Agropolis, 34398 M ontpellier Cedex 5, France

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Figure 4. Etude de cas au Bénin. Analyse fréquentielle de la pluviométrie décadaire de Savé (Bénin). F 80 % traduit une fréquence de dépassement de 80 % (année

quinquennale sèche).

(Etr) à l'évaporation m axim ale de la plante (Etm). Les valeurs décadaires de ce ratio aux fréquences de dépas­ sement 80 % (4 années sur 5), 50 % (1 année sur 2) et 20 % (1 année sur 5) o n t été calculées p ou r plusieurs dates de récolte à pas de temps d'un m o is p o u r un c y c l e de 12 mois. Les co efficients c u ltu ra u x sont ceux de la Fao (DO ORENBOS et KASSAM, 1980).

Ce bilan hydrique prend en compte le ru is s e lle m e n t et le d ra in ag e. Le r u is s e lle m e n t ( m é th o d e Ird a v ec option « ruissellement faible ») varie peu s e lo n le p o s i t i o n n e m e n t du cycle dans l'année. Il s'approcherait de 70, 105 et 130 m m re s p e c tiv e ­ m e n t en a n n é e s q u i n q u e n n a l e sèche, médiane et humide.

Le b ila n annuel a été c a lc u lé avec une réserve en eau du sol (RU) de 35 mm, la plus fréquem m ent repré­ sentée (tableau 1). Le dra in ag e est i m p o r t a n t , v a r i a n t du s im p le au d o u b l e s e lo n les p r o b a b i l i t é s d 'o c c u rre n c e retenues. Toute te c h ­ n iq u e p e r m e tta n t d 'a u g m e n te r la q u a n tité d 'e a u e x p lo it a b le par la p la nte, du fa it par e x e m p le d 'u n e plus grande p rofondeur d 'e n ra c in e ­ m ent, d im in u e r a le v o lu m e d 'e a u perdue, q u'elle vienne des pluies ou

des irrigations. Ainsi, avec une réser­ ve utile de 50 mm, en février, le drai­ nage passerait à 185, 302 et 378 mm aux mêmes fréquences ; au lieu de 225, 344 et 322 mm pour une réser­ ve utile de 35 mm.

O n observe p o u r l'in d ic e de satis­ f a c t i o n h y d r iq u e , Etr / Etm, u n e

fa ib le v a ria tio n de son e s tim a tio n s e lo n le c a la g e du c y c l e e n t r e n ove m b re et février. Cela entraîne une fa ib le é v o lu tio n des potentiels de p r o d u c t io n to u t au lo n g de la campagne.

Les besoins en eau

d'irrig a tio n

Du fa it de nombreuses contraintes dans la mise en œuvre des arrosages sur un grand p érim ètre de p ro d u c ­ tion, la satisfaction de l'alim entation h ydriq ue d 'u n e culture à 100 % de l'Etm n'est jam ais acquise. Cela ne d o i t de t o u t e f a ç o n pas ê tre un objectif car il cond uit à un drainage m axim um lié aux pluies qui suivent les arrosages.

Aussi, les besoins en eau d 'ir r ig a ­ t io n o n t - i ls été c a lc u lé s a vec un o b j e c t i f fix é à 90 % de l'E tm . Le tableau 2 don ne les quantités d'eau d'arrosage nécessaires, nettes, à la plante, p ou r trois dates de récolte, p ou r une réserve en eau du sol de 35 mm et aux trois fréquences pré­ cédentes.

Par ailleurs, l'exam en des données p l u v i o m é t r i q u e s m o n t r e q u e

Tableau 1. Etude de cas au Bénin. Bilan hydrique, à 5 dates de calage du cycle, pour une réserve en eau du sol de 35 mm et trois fréquences de relevé (4 années sur 5, 1 année sur 2, 1 année sur 5) pour les 44 années observées.

Critère Probabilité Mois de début du cycle annuel

novembre décembre janvier février mars

Drainage 4/5 182 177 205 225 243 (mm) 1/2 299 290 326 344 346 1/5 408 402 414 422 479 Etr/Etm 4/5 52 51 51 49 45 (%) 1/2 57 56 54 52 50 1/5 62 61 59 55 52

Tableau 2. Etude de cas au Bénin. Besoins en eau d'irrigation à mettre à la disposition de la plante (mm).

Probabilité Mois de début du cycle annuel

novembre janvier mars

4 années sur 5 467 479 552

1 année sur 2 401 434 498

1 année sur 5 338 378 460

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l'exploitant d oit envisager l'irrigation des c h a m p s de c a n n e à s u c re au cours de la « saison des pluies ». En effet, l'analyse par décade (figure 4) m ontre q u 'u n e année sur deux à la fin de j u i l le t et d uran t to u t le mois

d 'a o û t, p é r io d e où les autres f a c ­ teurs c lim a tiq u e s sont favorables à la croissance, les p ré cip itatio ns par période de 10 jours ne c o uvren t pas les besoins en eau de la canne esti­ més à 34 mm par décade.

B ib lio g ra p h ie

D O O R EN B O S J., KASSAM A .H ., 1980. Réponse des rendements à l'eau. Bulletin Fao d'irrigation et de drainage 33 : 1 -235.

Etude de cas n° 2

Le projet d'un

système d'irrigation

de complément

à Subang, Indonésie

Les données climatiques

et le cycle de la canne

à sucre

Le cum ul moyen annuel de Et0 (éva­ p otran spiratio n p o te n tie lle de réfé­ rence) est de 1 942 mm alors que la p lu v io m é trie m oyenne annuelle est de 1 600 mm. La répartition des pré­ c ip ita tio n s entre nove m b re et avril im p ose le calage de c y c le p la n ta ­ tion-repousse à partir de ju in , mais m o n tre aussi que l 'ir r ig a t io n p e u t apporter une amélioration sensible à la croissance de la canne. Le boom - stage c o ïn c id e avec le d é b u t de la saison des pluies ; il suffit que celle- ci s o it un peu re ta rd é e ou m o in s

im p o rta n te p o u r que la p ro d u c tio n de cannes soit pénalisée.

A f in de t e n ir c o m p t e des ré a lité s agronom iques et clim atiques et afin de l i m i t e r les c o û ts , d if f é r e n t e s options d'irrigation ont été étudiées : - s a t is f a ir e p r i o r i t a i r e m e n t les besoins en eau des pépinières pen ­ dant 7 à 8 mois ;

- s a t is f a ir e les b e s o in s en eau des c a n n e s v ie rg e s p e n d a n t 3 ou 4 mois ;

- satisfaire les besoins en eau des premières repousses pendant 1 mois et demi à 2 mois.

L'analyse fréquentielle des besoins a été conduite avec le logiciel SARRA (tableau 3, figure 5).

Tableau 3. Etude de cas en (Java).

Indonésie. Résultats de l'analyse menée pour Subang

Fréquence (années) 1 / 5 1 / 2 4 / 5

Taux de satisfaction des besoins en eau

de la canne pluviale (%) 68 56 43

Besoins nets en irrigation

de complément (mm) 460 605 803

Débit d'équipement permettant de satisfaire pleinement les besoins

(litre/seconde ■ hectare) 0,9 1,1 1,2

Figure 5. Etude de cas en Indonésie. Bilan climatique du site de Subang.

B. MULLER Cirad-ca, Agribusiness/P2sula Project, Pusat Penelitian Tanah Dan Agroklimat, Jl. Ir. H. Junda n° 98, 16123 Bogor, Indonésie bertrand.muller@cirad.fr

F. MARAUX Cirad-amis, avenue Agropolis, 34398 Montpellier Cedex 5, France

Sont présentés ici les étapes et résultats d'une étude réalisée par le Cirad pour un consortium de l'Etat indonésien (Rajawali Nusantara Indonesia, RNI), qui devait évaluer l'intérêt du développement de l'irrigation en vue

d'augmenter la production du complexe sucrier de Subang (MULLER et al., 1998). Ce périmètre de 5 5 0 0 ha est localisé à l'ouest de Java sur la plaine côtière nord à 2 0 -5 0 m

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Pour le c a lc u l du d é b it d 'é q u ip e ­ ment, la pluie à venir (en termes de probabilité) est insérée dans le bilan h y d r iq u e , de m êm e q u 'e s t d é fin ie une pratique qui vise à m inim iser la p e r c o l a t io n . La p lu i e a tte n d u e 8 années sur 10 au cours de la période e n tre d e u x arrosages est a p p e lé e p l u i e e f f i c a c e p o u r l ' i r r i g a t i o n . L'arrosage est déclenché dès que le déficit de la réserve utile dim inu é de la p lu ie e ffic a c e est égal à la dose m in i m a le q u e l 'é q u i p e m e n t p e u t apporter, 18 mm dans ce cas. Cette stratégie d 'a n t ic ip a t io n des irr ig a ­ tions a deux effets positifs :

- e lle m in im is e les pertes par p e r­ c o l a t i o n , p u is q u e l ' i r r i g a t i o n ne vise pas à re m e ttre la p r o fo n d e u r e xploité e par les racines à la capa­ cité au cham p ;

- e lle p e r m e t de r é d u ir e le d é b it d 'é q u ip e m e n t, puisqu e l'é v o lu tio n h y d r iq u e des p a rc e lle s n 'e s t plus synchrone.

Les résultats escomptés

A ve c un a p p o rt en eau d 'irrig a tio n de 2 50 mm, l'in d ic e de satisfaction hydrique d'u ne canne vierge passe­ rait une année sur deux à 73 % (gain de 1 7 % par rapport à la canne p lu ­ viale) et une année sur cinq à 59 % (gain de 16 %). Pour 1 mètre cube d'eau apporté à la culture, le gain de rendement ind uit serait en moyenne (vierge et repousse) de 6 à 13 kg/ha, les plus forts gains étant associés à la plus fo rte in te n s ific a tio n ( fe rtilis a ­ tio n , m a îtris e de la c u ltu r e ) . C eci correspond à une efficience de l'eau

d ' i r r i g a t i o n c o m p r i s e e n tr e 8 et 1 7 mm / tonne de canne.

Conclusion

L 'é tud e a p e rm is de présenter aux responsables du c o m p le x e s u crier tous les éléments te chn iqu es et les p r in c ip a u x élém ents é c o n o m iq u e s nécessaires à une prise de décision. Cependant, dans le conte xte local, les coûts restaient trop élevés en rai­ son de l'absence d'un simple accès à la ressource en eau et de la priorité donnée à l'irrigation des rizières.

B ib lio g ra p h ie

M U L L E R B., L I D O N B., M A R A U X F. 1998. Etude pragmatique et synthétique d'un projet. In Traité d 'irrig a tio n , J.R. TIERCELIN coordonnateur, Lavoisier éditeur, p. 232-249.

Etude de cas n° 3

Le calage du cycle de

culture à Q u an g

N g a ï, Vietnam

A Quang Ngaï (15° de latitude nord, 109° de longitude est), la canne est cu ltiv é e sur plus de 10 0 00 ha par plus de 100 000 planteurs. Les ren­ dements moyens sont faibles, o scil­ lant entre 40 et 55 tonnes de cannes par ha selon les années, mais peu ­ vent atteindre un niveau élevé (supé­ rieur à 100 tonnes de cannes par ha) en certaines s itu a tio n s . La q u a lité m oyenne des cannes, e x prim é e en C o m m e r c ia l Carte Sugar (CSS) est g lo b a l e m e n t peu é le v é e et v a r ie s e lo n les d a te s de r é c o lt e e n tr e 8-9 % en début de récolte en décem ­ bre et 11 % au maximum de richesse

P. LANGELLIER-BELLEVUE Complexe sucrier de Ferké 2, Sucaf-CI, BP 731, Korhogo, Côte d'ivoire pierre.langellier_bellevue@cirad.fr

en mai. C om m e cela va être déve­ loppé plus loin, le succès de la c u l­ ture de la canne dépend du calage de son cycle.

Les données climatiques

Les données clim atiques enregistrées par la station m étéoro lo giq ue de la v ille de Q uang Ngaï font apparaître : - une plu viom étrie annuelle variant de 1 500 à 2 800 mm ;

- une saison sèche très marquée de janvier à ju ille t ;

- une saison des pluies présentant de fortes variations interannuelles, avec trois m ois p a rtic u liè re m e n t arrosés de septembre à novem bre (passage de typhons) ;

- une période fraîche de novembre à mars.

Tests pour le calage

du cycle de la canne

D'après les données clim atiques, le calage recommandé pour le cycle de la canne est le suivant : la campagne de coupe d o it se situer dans le pre­ mier semestre de l'année. Trois dates de coupe (1er janvier, 1er avril et 1er

juillet) ont été retenues pour l'analy­ se fré q u e n tie lle du b ila n h ydriq ue . La figure 6 représente l'évolution de l ' i n d i c e de s a tis fa c tio n h y d r iq u e o b te nu en année m é d ia n e et p ou r u n e RU de 1 0 0 m m . Elle m o n tr e que :

- pour les repousses du 1er janvier, un m a n q u e d 'e a u se m anifeste au cours de la phase de pleine croissan­ ce, leur m a tu ra tio n sera m auvaise car il sera im p os s ib le de lim ite r la c o n s o m m a t io n en eau a v a n t la récolte ;

- pour les repousses du 1er avril et du 1er juillet, les conditions de croissan­ ce seront meilleures.

Toutefois, il faut aussi tenir com pte du rayonnem ent (figure 7) à la base de la p h o to s y n th è s e . Les c a n n e s a y a n t d é b u t é le u r r e p o u s s e au 1er ju ille t vont se retrouver en phase de pleine croissance au cours d'une phase de plus faible e nsoleillem ent (creux marqué de la courbe d'enso­ leillement). La couverture nuageuse im p o rta n te de n o v e m b re à fé v rie r ainsi qu'une légère baisse de tempé­ rature v o n t pénaliser le rendem ent alors que la richesse en sucre de ces cannes sera bonne à la récolte.

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