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Quelques observations sur les thématiques funéraires en Macédoine à l'âge du Fer : le cas de la nécropole de Vergina

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Academic year: 2021

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Macédoine à l’âge du Fer : le cas de la nécropole de

Vergina

Anne-Zahra Chemsseddoha

To cite this version:

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Quelques observations

sur les thématiques funéraires en Macédoine à l’âge

du Fer : le cas de la nécropole de Vergina

Anne-Zahra Chemsseddoha Université de Toulouse II-Le Mirail

Les objets funéraires sont choisis et déposés intentionnellement dans la tombe1. Une fois

placés dans l’espace de la sépulture, ultime étape du processus funéraire, les objets perdent toute « ustensilité » et cristallisent l’image du défunt que les vivants ont bien voulu lui prêter2. Le

mobilier funéraire compose alors un discours complexe sur le mort et sur le traitement social de la mort par la communauté3. L’étude systématique des catégories fonctionnelles des objets

sépulcraux permet de dégager des thématiques qui renvoient aux modes de représentations funéraires. En 1992, S. Houby-Nielsen avait présenté sa théorie selon laquelle, dans la société athénienne, les idéologies du guerrier, du banquet et du parfum, se succéderaient respectivement de l’époque géométrique au vie siècle, chaque étape se caractérisant par un type d’assemblage

spécifique4. M.-P. Belletier, à partir d’une étude statistique des classes fonctionnelles des objets

sépulcraux du cimetière du Céramique, avait nuancé ce découpage en notant la présence à toutes les époques des vases de table. Même si au viie siècle les vases liés au symposium occupent une

part importante au sein des dépôts, témoignant d’une place « particulière et politiquement significative »5 du banquet dans l’idéologie funéraire athénienne, la commensalité et notamment

la boisson est néanmoins présente à toutes les époques, dans le mobilier, à travers les marqueurs funéraires et lors de la cérémonie. L’idéologie du guerrier se manifeste quant à elle, à travers les ensembles d’objets métalliques, dont les armes seraient les symboles d’une aristocratie « pour laquelle les valeurs guerrières sont essentielles »6. Il semble alors intéressant de se demander si

on observe les mêmes idéologies dans les dépôts funéraires dans d’autres régions du monde grec, et notamment en Grèce du nord.

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Les ensembles funéraires dans les tombes du début de l’âge du Fer en Macédoine se caractérisent par une grande quantité d’objets métalliques, dont les bijoux en bronze féminins sont les plus représentatifs et qui s’échelonnent sur une longue période allant du xie au début

du viie siècle. Dans la nécropole de Vergina, tous siècles confondus, le métal occupe 60 % du

mobilier7. A Agrossykia,  sur la soixantaine d’objets récupérés dans les dix tombes datées du

ixe à la fin du viiie-début du viie siècle, les trois quarts sont en métal, les défunts n’étant le

plus souvent accompagnés que d’un seul vase8. Même si le mobilier métallique semble occuper

une place importante et significative, les céramiques n’en sont pas pour autant absentes, il semble alors intéressant de se pencher sur les modes de représentations funéraires concernant cette région périphérique du monde grec, qualifiée récemment par B. Horejs de zone tampon (« buffer zone ») entre les Balkans et l’Egée9. A travers l’étude du cas de la nécropole de l’âge du

Fer de Vergina nous proposons aujourd’hui quelques observations préliminaires.

Lorsqu’on entreprend une étude des thématiques funéraires en Macédoine, on se heurte à quelques problèmes méthodologiques. Le premier est l’accès aux données matérielles. De nombreuses nécropoles ont été découvertes récemment lors d’opérations de fouilles préventives et sont publiées partiellement10 ; en l’état actuel de la documentation, il est donc difficile de

proposer une étude systématique du mobilier pour ces sites-là. Néanmoins, nos recherches peuvent se fonder sur le site de Vergina, première grande nécropole âge du Fer dont les fouilles ont été publiées11. Une deuxième difficulté est liée au découpage chronologique de l’âge du Fer

en Macédoine. Alors que pour le cimetière du Céramique, M.-P. Belletier avait pu insister sur l’évolution des catégories fonctionnelles des objets sur une longue période, pour Vergina, aucun phasage chronologique précis n’est jusqu’à présent proposé pour les tombes. La majorité des vases sont modelés et les formes représentées couvrent une longue période d’usage. Andronikos propose un phasage des tumuli explorés lors de ses missions12 et en 1975, dans sa publication

Trachzubehör der Eisenzeit zwischen Ägäis und Adria, K. Kilian propose une autre chronologie

relative (Vergina I, II, IIIA, IIIB, etc.), basée sur le mobilier métallique et céramique, qu’il replace dans une chronologie plus large des Balkans et de la Grèce égéenne13. Cependant, toutes

les tombes de Vergina n’ont pas pu être intégrées à ce système. Bien que les travaux de Kilian aient permis pour la première fois de rassembler une grande documentation et de proposer des correspondances chronologiques entre différentes aires culturelles, la datation des tombes de cette nécropole mériterait un réexamen précis à la lumière des données livrées par les fouilles

7 Andronikos, 1969 ; Radt, 1974. 8 Chrysostomou et al., 2007.

9 Horejs, 2007, p. 293-306.

10 Par exemple, la nécropole de Stavroupoli-Polichni (Thessalonique), dont de nombreuses portions ont été fouillées chaque année entre 1997 et 2011. Les découvertes principales ont été décrites au fur et à mesure dans les chroniques de fouilles de l’Αρχαιολογικόν Δέλτιον.

11 Andronikos, 1969 ; Petsas 1961-1962, 1963. 12 Ibid., 264-279.

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d’habitats stratifiés comme Kastanas, Toumba Thessalonique ou Assiros14. Néanmoins, le grand

nombre de tombes publiées et l’abondance du mobilier de cette nécropole sont un point de départ intéressant.

Le site de Vergina se situe au pied du versant nord des monts Piériens, face à la plaine et au fleuve Haliakmon. Bien connu pour les vestiges de l’ancienne cité d’Aigai et les tombes

royales macédoniennes qu’il abrite, il est également une référence incontournable pour la compréhension de l’âge du Fer en Macédoine (fig.1). Entre la fin du xie-début du xe et le début

du viie s. avant notre ère se développe une vaste nécropole tumulaire, dont plus de 540 tertres

ont été repérés et plus d’une centaine fouillée15. Ces tertres se répartissent dans les champs

en contrebas du palais, à l’est de la nécropole archaïque et des tombes royales16. La première

fouille a été conduite dans les années 1950 par Andronikos qui explore alors 32 tumuli (dont

23 couvrant des tombes de l’âge du Fer) dont les données ont été étudiées et publiées dans une remarquable monographie parue en 1969. Cette mission sera suivie par celles de Petsas en 1960 et 1961 (75 tumuli, dont 13 contenant des tombes de l’âge du Fer)et d’une fouille en 1970 dans les terrains Lazarides et Malamas (4 tumuli)17. L’organisation de la nécropole est

basée sur le tumulus collectif. Le tertre artificiel est constitué d’une terre rougeâtre rapportée,

délimité ou non par un cercle de pierres de 10 à 22 m de diamètre. Ces tumuli contiennent de

1 à 21 sépultures (9-10 en moyenne)18. Le rite principal est l’inhumation - seulement quatre

crémations secondaires en urne sont enregistrées19. On trouve des tombes à fosse simple, ou à

bordure de pierres, des cistes à parements de blocs de pierre, et des enchytrismes en pithoi. Les

tombes sont le plus souvent disposées en rayons à l’intérieur du tertre, la tête des défunts orientée vers le centre, mais certaines sont également disposées de manière concentrique, comme c’est le cas dans le tumulus LXV20.

L’analyse du mobilier funéraire nécessite une information égale pour chaque tombe. Il est important, en plus de la liste des objets d’accompagnement, de connaître leur emplacement exact, ce qui permet de préciser l’orientation du défunt, sa position ainsi que la série de gestes accomplis par les vivants auprès du mort. Bien que les tombes fouillées par Petsas aient été décrites en détail, aucune étude n’a été proposée pour le mobilier. Nous avons donc retenu 23

14 A propos des horizons chronologiques de Vergina établis par Kilian, nous renvoyons le lecteur à l’analyse critique d’A. Hochstetter, qui s’appuie sur les données issues de la fouille de Kastanas (voir Hochstetter, 1984, p. 302-307) ainsi que celle formulée par J. Vokotopoulou concernant la chronologie relative établie par le même auteur pour la nécropole de Vitsa Zagoriou en Epire (voir Vokotopoulou, 1986, p. 6-7 et 351-352 [résumé en anglais]). Pour les habitats de Kastanas, voir Hänsel, 1989 ; Toumba Thessalonique, voir Soueref, 2009 ; Assiros, voir Wardle, 2007.

15 Stampolidis, Giannopoulou (éd.), 2012, p. 71. Certains tertres ont été réutilisés ou érigés à l’époque hellénistique.

16 Drougou, Saatsoglou-Paliadeli, 2009 ; pour la nécropole archaïque, voir Kottaridi, 2009, p. 143-153. 17 Andronikos, 1969 ; Petsas, 1961-1962, p. 218-288 ; Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, 1989, p. 86-87. 18 Excepté le tumulus LXV qui couvre 56 tombes conservées, voir Petsas, 1961-1962, p. 268.

19 Tumulus LXIV, tombes A, H (voir Petsas 1961-962, p. 264, 266, fig. 45-46 p. 265). Tumulus Δ, tombe

10 (voir Andronikos 1969, p. 17-18, pl. Γ) ; tumulus E, tombe E5 (voir ibid., p. 22, pl. Δ).

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tumuli fouillés par Andronikos (216 tombes) 21, et les 4 de la fouille de 1970 (35 tombes), ce

qui nous amène à un total de 251 tombes. Le cas de Vergina est singulier car très peu de restes osseux sont conservés dans le cas des tombes à fosse. Des dents, des fragments de crâne ou d’os longs nous permettent de connaître parfois l’orientation du mort22. Seules les inhumations en

vases non détruites par les travaux agricoles, protégées par le contenant funéraire, ont été mieux conservées23. Malheureusement une étude anthropologique n’a été menée que pour les tombes

fouillées en 197024. Lorsque le creusement de la fosse n’est pas discernable du comblement et

que les os font défaut, seul le mobilier en place atteste de la présence d’une sépulture. Ainsi, les tombes archéologiquement visibles ne reflètent pas forcément l’ensemble du recrutement funéraire originel. Toutefois, les restes osseux font autant défaut que les objets funéraires sont nombreux, bien conservés et très souvent retrouvés in situ. Les accessoires de vêtements et les

parures corporelles permettent d’identifier l’orientation et la position du mort car, en plus d’être connus dans d’autres nécropoles pour lesquels les squelettes sont conservés, ils ont été retrouvés en abondance.

Sur les 251 tombes retenues datées entre le xe et le début du viie siècle, 240 possèdent du

mobilier25. Sur les 1 400 objets environ26, les vases en céramique n’occupent qu’un peu plus d’un

tiers du total. Sur toute la durée d’utilisation du cimetière, 67 % des tombes contiennent du mobilier métallique alors qu’un tiers en est dépourvu. Parmi le mobilier d’accompagnement, on peut distinguer les vases27 et les objets personnels du défunt, qui sont beaucoup plus nombreux :

armes, couteaux, attaches et ornements de vêtement, parures corporelles et accessoires – fusaïoles (fig. 2).

21 Nous n’avons pas retenu, les tumuli H, Θ, I, Λ, Μ, Π, Σ. Ψ. Ω, car ils n’ont pas livré de tombe de l’âge

du Fer. Les tombes ΑΓ ΧΙΙ et AΓ-XIII-XIV ont été écartées car le mobilier de la première pourrait être celui de deux sépultures ou bien de l’enchytrisme ΑΓ-2 voisin détruit par les labours. Pour la seconde, deux sépultures ont été identifiées, mais on ne peut déterminer avec certitude l’appartenance des objets funéraires, voir Andronikos, 1969, p. 27-28, 31, 43, 47, 58, 64-65.

22 Par exemple, tombe A-II de la fouille Andronikos (dents retrouvées à l’extrémité S.-E., près d’un vase), voir Andronikos 1969, p. 8-9 ; tombe LXV-Ξ de la fouille Petsas (os du crâne retrouvés à l’extrémité S.-O., près d’un vase), voir Petsas 1961-1962, p. 274-275.

23 Andronikos, 1969, 10-11, fig. 1, pl. 8 (tombe A-3), p. 25, pl. 9 (tombe Z-4). Certains squelettes en fosse sont conservés mais ils sont bien postérieurs et dans des tumuli remaniés, probablement réutilisés

à l’époque médiévale : fouille Andronikos, tombe Δ-A, (voir ibid., p. 15-16, pl. 8), tombe Ρ (voir ibid.,

p. 45-46, pl. 15).

24 Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, p. 150-151.

25 Les 11 tombes sans mobilier correspondent à huit enchytrismes en pithoi (voir Andronikos, Α-2, K-1,

K-3, P-IX, Φ-3, AΓ-1, AΓ-2) dont certains sont endommagés et contiennent parfois des fragments de céramique, mais sans objet clairement identifiable ou attribuable à la tombe, deux crémations secondaires en urne (Δ-10, E-5), une fosse perturbée contenant des fragments de vases et d’objets en fer indéterminés (Φ-XIII).

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La détermination du sexe et de l’âge biologiques des défunts est impossible pour la majorité des tombes, et l’identification du genre, qui est une reconstruction sociale, ne peut donc se fonder que sur le mobilier funéraire et les marqueurs sexuels28. Si certains objets renvoient à la sphère

masculine, comme les armes, et d’autres à la sphère féminine, comme les parures ou les fusaïoles, nombreux sont les objets mixtes et certains pouvaient également appartenir à des proches. Ce constat invite à la prudence. Andronikos identifie comme masculine ou probablement masculine les tombes contenant une lame, un couteau ou une arme. On a enregistré 45 couteaux dans les tombes retenues dans notre étude. Andronikos distingue le couteau du coutelas, d’après la taille de la lame29, et associe les deux à l’armement du défunt30. Rhomiopoulou et

Kilian-Dirlmeier considèrent les couteaux comme des outils polyvalents, les coutelas supérieurs à 40 cm de longueur comme des probables armes, mais rattachent les deux à l’univers masculin31. En

l’absence d’information anthropologique, les identifications sexuelles par ce type d’objet sont risquées. Il est vrai qu’on ne les trouve jamais associés clairement à des parures féminines, mais des exemples contemporains dans d’autres nécropoles montrent le contraire32. Le même problème se

pose pour les tombes à boutons et/ou anneaux, ou celles qui ne contiennent que quelques perles ou une bague. Il s’agit d’ornements de tissus et parures corporelles qui peuvent être associés aux deux sexes33. Ces incertitudes nous conduisent à nous concentrer sur les assemblages des tombes

les plus riches pour lesquelles l’identification sexuelle est moins hasardeuse.

Sur l’ensemble étudié, 39 tombes contiennent des armes et des coutelas en fer. Dans les tombes retenues, ont été enregistrés 18 épées, 10 pointes de lance, 2 poignards, 21 pointes de flèche et 10 coutelas. On peut distinguer cinq catégories d’armes (fig. 3). La sépulture avec épée, lance et flèches est unique et associée dans la même tombe à une riche sépulture féminine34.

La catégorie la plus fréquente est en réalité celle des tombes à lance35. Hormis certains cas

exceptionnels, les flèches ne sont jamais associées aux lances et il est rare que le défunt soit accompagné d’une lance et d’une épée36. Rhomiopoulou et Kilian-Dirlmeier proposent de voir

dans les tombes à épée et les tombes à lance l’expression de deux modèles de guerriers définis

28 Delamard, Mariaud, 2007, p. 65-81.

29 Sont considérés comme des couteaux, les lames inférieures à 15 cm de long, voir Andronikos, 1969, 266

30 Andronikos, 1969, p. 152, 154-156.

31 Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, 1989, p. 133-134.

32 Agrosykia (Macédoine Centrale), tombe E : 1 couteau, 1 tasse, 4 fibules en lunettes, 1 sphécotère en or, voir Chrysostomou et al., 2007, p. 263 ; Vitsa Zagoriou (Epire), tombe 46 : 1 couteau, 2 amphorisques,

2 fibules en lunettes, 3 bagues en bronze, 1 bague en fer, 1 perle en pierre, voir Vokotopoulou, 1986, p. 133-135.

33 Tombe N-XIV  : 1 épée, 2 couteaux, 4 petites boutons en bronze (voir Andronikos, 1969, p. 37, pl. 11) ; tombe III-E : 1 pointe de lance en fer, 1 couteau, 1 pierre à aiguiser, 1 bague en fer (voir Petsas, 1961-1962, p. 224) ; tombe LXVI-H : 1 pointe de lance en fer, 2 couteaux, 3 perles en bronze (voir

ibid., p. 219).

34 Tombe ΓΙ – Malamas, voir Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, 1989, p. 97, fig. 19, p. 110.

35 La fouille Petsas en a mis au jour 18 de plus, ainsi qu’un talon de lance (tombe LXIV E), voir Petsas, 1961-1962, p. 264.

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par leur équipement personnel, le rang social se reflétant à travers la qualité de manufacture des armes37. Cette hypothèse met l’accent sur l’implication du défunt dans les activités guerrières,

le rôle qu’il aurait pu tenir sur le champ de bataille, et la manière dont cela est signifié dans la tombe.

Toutefois, la société des morts n’est pas le reflet exact de la société des vivants, car les objets sont rigoureusement sélectionnés par les proches et composent un discours qui définit et positionne le défunt dans la société. Alain Testart identifie deux types de politique funéraire : une politique de dépôt (selon laquelle, tout ou une grande partie de la richesse du défunt est déposée dans la tombe) et une politique de distribution (les objets sont conservés et redistribués, le défunt n’emportant aucun signe de richesse avec lui). Les assemblages des tombes à armes de Vergina semblent répondre à une politique intermédiaire que Testart appelle « politique de dépôt bis » selon laquelle une partie des objets est déposée, une autre conservée38. En effet, les

nécessaires de toilette, les pierres à aiguiser sont rares et les armes défensives inexistantes (du moins celles qui auraient pu se conserver) 39. Pour Andronikos, les tombes à couteau(x) reflètent

une politique de distribution. Les familles auraient préféré conserver l’armement du défunt plutôt que de le « perdre » dans la tombe. Le couteau, déposé pour sa symbolique guerrière, fonctionnerait alors comme une synecdoque de l’équipement complet du défunt40. Cette

interprétation est intéressante, mais il n’est pas certain que les couteaux aient été utilisés comme armes, et comme nous l’avons vu plus haut, ils ne sont pas des marqueurs sexuels spécifiquement masculins. L’absence de toute information anthropologique sur le sexe ou l’âge des porteurs nous empêche de tirer toute conclusion définitive sur ce type d’objet.

C’est par la référence à la guerre que certains défunts, notamment les porteurs d’épée, se distinguent de la masse des individus inhumés41. Que l’épée ait réellement été utilisée lors de

combat ou non, cet objet permet au défunt d’être rattaché à ce groupe privilégié, dans un souci de conformité au mode de représentation des élites masculines, spécifique à Vergina. Comme nous le verrons plus tard, les vases semblent occuper un rôle secondaire dans ce discours. Les épées, par leur valeur intrinsèque (matériau, qualité)42, leur portée symbolique renforcée par leur abandon

et leur retrait des réseaux de circulation, doivent également être considérées comme des biens de prestige. Cela est d’autant plus évident dans le cas de l’épée en bronze du xiie siècle interprétée

comme un héritage, et de celle en fer à poignée de bronze43. L’ancienneté, le matériau, la valeur

37 Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, 1989, p. 133, 135.

38 Baray, 2008, § 23 citant A. Testart, «  Deux politiques funéraires  », Trabalhos de Antropologia e Etnologia, Porto, 41, 3-4, 2001, p. 45-66.

39 Pour les pinces à épiler et pierres à aiguiser voir les tombes fouillées par Petsas (LXV-AΓ, LXVII-B, LXVIII-Δ, LXVIII-E, III-E, III-Ξ), voir Petsas, 1961-1962.

40 Andronikos, 1969, p. 266.

41 La thématique de la chasse se manifeste probablement pas le dépôt de pointes de flèche (voir Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, p. 136). Les lances ont pu également être utilisées comme javelots pour la chasse, hypothèse proposée pour celles de la nécropole de Vitsa Zagoriou en Epire, voir Vokotopoulou, 1985, p. 200.

42 Snodgrass, 1971, 254-257 ; Morris 1989, 513.

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mythique44 de la première, et, la rareté pour la seconde, induisent un prestige supplémentaire

pour les défunts qu’elles accompagnent, dans un souci de différenciation des élites entre elles. Alors que les armes, notamment les épées, permettent à l’élite masculine de se distinguer, les parures semblent être le pendant féminin dans ce système de valeurs. Plus de 800 objets de parures ont été retrouvés dans les tombes (fig. 4). Même s’il est parfois difficile de se fonder sur les parures pour déterminer le sexe du défunt, on peut identifier une centaine de tombes probablement « féminines » portant au moins une fibule en lunette ou une épingle et/ou des parures de coiffe. On peut distinguer les sépultures avec attaches de vêtement (72 cas dont seulement 4 avec des épingles) de celles qui n’en ont pas (22 cas). Les fibules et épingles se portent seules (28 cas) ou par paires (40 cas). Les épingles, retrouvées par paire au niveau des épaules (3 cas seulement), devaient servir à fermer une sorte de péplos (fig. 4, N-X), tout comme les fibules en lunette (autrement appelées fibules en forme de huit)45. Ces attaches utilisées depuis le début

de l’âge du Fer jusqu’au cours de l’époque archaïque sont très populaires en Macédoine, dans les Balkans et en Italie46. Dans le cas des sépultures ne contenant qu’une seule épingle, sans autres

bijoux, la question de la détermination du sexe n’est pas résolue. Cet accessoire n’est associé à aucune arme à Vergina, toutefois, des épingles en fer faisaient partie du vêtement de certains hommes dans la nécropole de Vitsa Zagoriou en Epire. En Macédoine, dans les nécropoles archaïques de Nea Philadelpheia et Agia Paraskevi, la plupart des tombes à épingle unique sont des sépultures masculines47.

De nombreuses défuntes portaient des parures de coiffe (52 cas)48, composées d’un bouton

et de longues spirales suspendues. Retrouvées à l’emplacement des tempes, ces parures devaient orner un bandeau ou un voile. Il s’agit d’un bijou féminin qu’on a également retrouvé dans d’autres nécropoles en Macédoine49. Une défunte portait un diadème en bronze, décoré de

cercles et de points au repoussé, dont les motifs rappellent ceux de la culture villanovienne en Italie50. Dans neuf tombes, on a identifié des éléments de ceintures en bronze comprenant

des petits boutons et/ou de grands disques en bronze couramment appelés « omphalia »51.

Probablement fixés sur du tissu épais ou du cuir, ces ornements impressionnants semblent constituer une marque de distinction sociale. Retrouvés en faible nombre, ils ne sont associés qu’aux très riches sépultures. Cette interprétation vaut également pour la nécropole d’Agrosykia,

44 Baray, 2008, § 61.

45 Misaïlidou-Despotidou, 2011, p. 133-135. A l’époque archaïque dans les nécropoles de Néa Philadelpheia et Agia Paraskevi, la situation est inverse : les épingles sont les attaches de vêtements les plus courantes.

46 Ibid., p. 95.

47 Vokotopoulou, 1986, p. 171-172 ; Misaïlidou-Despotidou, 2011, p. 135. 48 Parures parfois retrouvées toutes seules, ex. tombe Φ XIV (fouille Andronikos).

49 A Vergina parmi les tombes retenues, 6 sépultures avaient une seule parure bouton-spirale, 21 défunts les portaient par paires, 1 en portait trois, dont deux sur les tempes et une probablement placée derrière la tête (tombe AZ-VII), 25 tombes ont livré des spirales isolées. Pour ce bijou, voir Andronikos, 1969, p. 225 ; Misaïlidou-Despotidou, 2011, p. 128. Pour la nécropole de Tzamala, voir tumulus Z, tombe 5

(femme), tumulus IZ, tombe 10 (petite fille), voir AD 56-59 (2001-2004), B’3B, 423-424.

50 Andronikos, 1969, p. 251, tombe YIII. Un autre diadème a été trouvé dans la tombe Δ, tumulus III de

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où on a découvert une sépulture de femme portant une ceinture composée entre autres de 48 pendeloques en forme d’anneaux52. Les parures corporelles sont nombreuses et comprennent des

ornements de cheveux comme des sphécotères en bronze et en or (plus nombreux que ceux en bronze), ainsi qu’une paire de boucle d’oreille en or. En plus des nombreux colliers (en sardoine, verre, bronze, os, plomb et terre cuite), on a retrouvé 8 torques en bronze. Si la riche femme de la tombe Γ-I Malamas en portait deux, des défuntes à parure plus modeste pouvaient également en être parées53. Les bras étaient ornés de bracelets (armilles, bracelets lourds ou simples) et les

doigts de bagues (anneaux simples ou à double-spirale). On trouve également quelques objets de la catégorie des « bronzes macédoniens »54 : rouelles, pendeloques en forme d’anneaux, de fer

à cheval. Les fusaïoles sont peu nombreuses (seulement 9 dans l’ensemble des tombes étudiées, répartis dans 8 tombes) et n’ont été retrouvées que dans des tombes contenant des bijoux.

Les parures sont donc variées et les combinaisons multiples. La coiffe peut se porter seule, en accompagnement de fibules aux niveaux des épaules ; les ornements corporels sont parfois les seules parures, tout comme les attaches de vêtements. Il est difficile d’identifier des catégories d’assemblage et les scénographies simplifiées de la fig. 4 présentent une sélection parmi certaines tombes richement dotées.

Parmi tous les assemblages, un groupe de six sépultures se distingue des autres par la présence d’une triple double-hache en bronze, qui devait être attachée à un support en bois d’après l’hypothèse courante aujourd’hui (fig. 4)55. La triple double-hache est associée à de très

riches sépultures « féminines », qui portent ce qu’on pourrait appeler une panoplie complète composée d’attaches de vêtement (par paire le plus souvent), de nombreuses parures corporelles (au moins une paire de bracelet, collier et bagues), d’une coiffe élaborée (au moins une paire de boutons à spirales suspendues), d’une ceinture et/ou d’un vêtement orné de clous en bronze56.

Même si la fonction de la hache reste encore obscure, cet objet, en plus du prestige qu’il conférait à son propriétaire par sa rareté et sa qualité de fabrication, devait également contribuer à lui définir un rôle ou un rang particulier (épouse de chef ? prêtresse ?) car si cet objet ne se retrouve que dans les tombes les plus fournies en parure, toutes n’en possédaient pas (fig. 4). La logique de dépôt semble avoir prévalu sur celle de distribution. Les femmes sont parées de leurs bijoux, presque dans un esprit de thésaurisation. Toutefois, les tombes sans mobilier métallique ne correspondent pas forcément à des défunts « pauvres ». Par exemple, à quelques kilomètres seulement de notre cas d’étude, dans la nécropole tumulaire de Tzamala, dont le mobilier funéraire présente des similarités avec Vergina, les femmes ne sont ornées d’aucun bijou, exceptée une fillette qui portait de nombreuses parures en bronze : deux boutons à longues

52 Chrysostomou et al., 2007, p. 223, pl. III.B.3.

53 Tombe N-II contenant en plus du torque, 1 fibule en lunette, 2 bagues, 1 bouton et 1 petit clou en bronze, voir Andronikos, 1969, p. 32.

54 Bouzek, 1974.

55 Stampolidis, Giannopoulou (éd.), 2012, p. 76.

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spirales (coiffe), deux sphécotères, un bracelet et une bague, une bande, un anneau et deux boutons sur le torse, ainsi que deux cruches modelées placées au niveau de la tête et des pieds57.

Le mode de représentation de l’élite féminine à Vergina semble se caractériser par un code vestimentaire formel et une abondance de parures corporelles, dont la variabilité d’assemblage et la présence d’objets spéciaux (diadème, bijoux en or, ceinture, hache), répondent, peut-être, comme pour les hommes, à un souci de différenciation individuelle. Lorsqu’on compare la répartition des tombes « féminines » à triple double-hache à celle des tombes à épée dans les

tumuli (fig. 5), on constate que les deux se côtoient dans cinq cas sur six58. Sans restes osseux,

il est difficile de comprendre la logique du recrutement funéraire et le type de relation entre les défunts (lien familial ? marital ? logique sociale ?) 59. Toutefois, ainsi associées à de riches

sépultures masculines, ces femmes se positionnent également de manière favorable par rapport aux sphères du pouvoir.

Ces panoplies métalliques, qu’elles soient composées d’armes ou de parures, semblent répondre à des codes relativement stricts. Les objets ainsi exposés une dernière fois lors de la pompe funéraire sont les acteurs d’une stratégie de valorisation de l’individu, des proches et des familles, une réaffirmation de leur position sociale, notamment dans le contexte de tumuli

collectifs. A Vergina, l’idéologie du guerrier fonctionne de pair avec une idéologie de la parure féminine et dans ce contexte où le métal semble tenir un rôle de premier plan, nous pouvons alors nous demander quelle place occupent les vases d’accompagnement.

Le classement des vases selon des critères techniques de forme et de décor permet d’établir des typologies et une chronologie, ainsi que de se prononcer sur l’existence de réseaux de communication et sur la circulation des biens et des personnes. Ce système de classement indispensable permet «  d’établir la position de chacun des groupes étudiés dans l’espace et le temps » 60. Toutefois, il est important de croiser les résultats de ces études avec ceux de la

répartition des catégories fonctionnelles, déduites de la forme et des propriétés physiques des récipients. Sur l’ensemble des tombes étudiées, 228 contiennent des vases61, ce qui donne un

total de 457 vases en contexte sépulcral. Ce chiffre ne prend pas en compte les vases trouvés hors des sépultures dans le comblement du tertre. Les vases modelés sont beaucoup plus fréquents que les vases tournés (403 vases modelés, soit 88 % ; 35 vases tournés, soit 7.6 %)62. Les formes sont

variées (fig. 6), mais leur répartition montre une prépondérance des vases de table, qui occupent 91 % de l’ensemble étudié, la très faible présence de vases de toilette (une seule pyxide)63, et

57 Tumulus IZ, tombe 10. Cf. AD 56-59 (2001-2004), B’3B, p. 424.

58 Le cinquième cas, qui n’est pas représenté sur la carte est celui de la tombe XV-Ξ, voir Petsas, 1961-1962, p. 274-275, pl. 134β.

59 Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, 1989. 60 Luce, 2008, p. 127.

61 198 tombes pour la fouille Andronikos, 31 tombes pour la fouille de 1970.

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l’absence de vases de transport, de vases miniatures ou de vases de cuisine. Ces derniers, très peu nombreux, ne sont utilisés que comme contenant funéraire64.

Le service de table est dominé par les vases à boisson (fig. 7) dont la cruche modelée et le canthare à anses avec pouciers65 sont les formes les plus fréquentes. Les vases de stockage ou

de transfert de liquide sont également présents mais moins nombreux (24 amphorisques et 4 hydries). Aucune analyse du contenu n’ayant été effectuée, il est parfois difficile d’identifier la fonction de certains récipients, qui pouvait être multiple. C’est le cas des bols modelés à anses plates ou dressées. Inspirés de récipients en bois, d’après Andronikos, la forme de ces vases ne semble guère se prêter à la boisson, d’autant plus quand la lèvre est torsadée66. La

deuxième catégorie de vase, dont l’usage est problématique, concerne «  les vases ouverts à deux anses ». Ils sont modelés (de 11 à 22,5 cm de hauteur et de 9 à 19,5 cm de diamètre), à deux anses horizontales placées sur l’épaule. Andronikos les nomme ainsi (ανοικτά διώτα),

d’après une terminologie basée sur la forme générale, et un exemplaire est décrit comme « en forme de cratère » (κρατηρόσχημον δίωτον)67. Rhomiopoulou et Kilian-Dirlmeier les appellent

« krateriskoi » 68, un terme impliquant la fonction conventionnelle du cratère, comme vase

à mélanger. Ce même type de vase est utilisé une fois comme urne cinéraire pour un enfant (Tombe E5)69 et la forme semble être inconnue dans l’habitat de Kastanas70. L’habitat de l’âge

du Fer associé à la nécropole n’a pas été fouillé, mais la comparaison avec le répertoire observé à Kastanas, beaucoup plus large, montre d’une part que les vases ont également été utilisés dans la sphère domestique et, d’autre part, qu’une rigoureuse sélection a été faite dans le choix des vases à mettre dans la tombe. A Kastanas, on retrouve les cruches modelées à col échancré, les skyphoi,

les bols modelés et les canthares à anses avec poucier, mêmes si ces derniers sont en nombre limité71.

L’étude des ensembles montre une prédominance du service à boisson constitué d’un vase à verser et d’un vase à boire (le plus souvent, une cruche et un canthare). La majorité des tombes

64 Deux marmites à support dont une utilisée comme urne cinéraire, tombe LXIV-A (voir Petsas 1961-1962, 264, 265 fig. 46, pl. 147β) et une autre identique utilisée comme contenant funéraire. On y a trouvé des fragments d’os, mais il n’est pas précisé s’ils étaient brûlés ou non, voir ibid., p. 266, fig. 45

p. 265.

65 Vase ouvert à deux anses verticales surélevées et surmontées d’un bouton à surface plane (voir Andronikos, 1969, p. 42-43) ; type 12b de Kastanas, voir Hochstetter, 1984, p. 99, pl. 240.1. 66 Tombe Φ-1, vase n° 25, voir, Andronikos, 1969, p. 55, pl. 57 ; Radt, 1974, pl. 34 n°18.

67 Tombe N-VIII, n° 11, 20 cm de hauteur, 17, 2 cm de diamètre à l’ouverture, voir Andronikos 1969, p. 34-35, 90, pl. 43.

68 Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier 1989, pl. 24.1, 141-142. 69 Andronikos, 1969, p. 22.

70 Rhomiopoulou, Kilian-Dirlmeier, 1989, p. 98.

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étudiées ne contiennent que deux vases72 situés aux extrémités de la tombe73. Sur 128 tombes

contenant deux récipients de table (fig. 8)74, cette association se retrouve dans plus de la moitié

des cas (75 tombes). Dans les tombes contenant trois vases (34 tombes sur l’ensemble étudié), les combinaisons sont plus variées, même si le service à boisson prédomine.

L’association systématique du vase à verser et du vase à boire est courante dans les tombes de l’âge du Fer en Grèce du sud avec les équivalents de l’oenochoe et du skyphos75. Toutefois, dans

le cas de Vergina, à cette récurrence du service à boisson s’ajoute dans de nombreux cas une standardisation de l’emplacement des vases par rapport au défunt (fig. 9). Cette étude met en évidence des gestes effectués par les vivants au moment de l’inhumation et permet de déterminer si ce n’est un rite ou une règle, du moins un usage largement partagé. L’orientation et la position du corps par rapport au tertre ont pu être déterminées pour certaines tombes grâce à la position des autres objets retrouvés in situ. Notre étude systématique montre que dans la tombe, il était

d’usage de placer une cruche au niveau de la tête et un canthare au niveau des pieds du mort. On a enregistré la position de chacun des récipients pour 39 tombes qui contiennent deux vases aux extrémités et pour lesquelles l’orientation du mort est connue. Sur les 36 cruches présentes, 34 étaient placées au niveau de la tête du défunt et 2 au niveau des pieds ; et sur 26 canthares, 24 étaient au niveau des pieds et seulement 2 au niveau de la tête (fig. 9). Cela se vérifie également pour les tombes contenant davantage de vases même si les variantes sont plus nombreuses76.

On constatera également que les amphorisques et les hydries sont systématiquement placées au niveau des pieds, quel que soit le nombre de vases dans la tombe.

Les assemblages céramiques montrent l’importance de la boisson et de la commensalité dans les rites funéraires. Toutefois, le banquet d’apparat ne semble pas avoir fait partie de l’idéologie funéraire dominante pour distinguer les individus entre eux, ou alors à titre occasionnel ou individuel. La majorité des tombes ne contiennent que deux vases souvent placés aux mêmes

72 Tombes contenant 1 vase : 49 tombes (21.5%) ; 2 vases : 137 tombes (60.1 %) ; 3 vases : 34 tombes (14.9 %) ; 4 vases ou plus : 8 tombes (3.5 %). Total des tombes : 228.

73 Pour la tombe AZ-VII, une cruche et un skyphos ont été retrouvés sur les parures supposées de la

poitrine et de la taille, dont la position initiale a été perturbée. Récemment, A. Kottaridi a proposé l’hypothèse selon laquelle, ces deux vases auraient été disposés à l’origine sur le couvercle en bois de la fosse (voir Stampolidis et Giannopoulou (éd.), 2012, p. 73-74). Cette interprétation ici plausible n’est peut-être pas valable pour toutes les tombes. Dans le cas des tombes Φ-III ou Y-I, les vases disposés d’un côté ou de part et d’autre des bijoux de coiffe ont été retrouvés sur le flanc ou verticalement, sans qu’ils aient perturbé l’emplacement des bijoux. Ne peut-on pas les imaginer appuyés contre les épaules de la défunte ? (Pour les tombes, voir Andronikos 1969, respectivement fig. 16, p. 54, pl. 17 et fig. 14, p. 51, pl. 16).

74 Sur l’ensemble des 228 tombes étudiées, 137 tombes contenaient deux vases, mais 5 cas avec un ou deux vases fragmentaires dont la forme n’a pu être identifiée, 3 tombes contenant un biberon (associé respectivement à 1 skyphos, 1 tasse, 1 cruche) et 1 tombe contenant une pyxide.

75 Belletier, 2003 ; à Marmariani, voir Heurtley, Skeat, 1930-1931, p. 1-55.

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endroits par rapport au défunt que le mobilier associé soit abondant ou modeste77. Les ustensiles

de banquets comme les broches à rôtir ou les chenets sont absents. Si un cratère (lié à la consommation du vin) a été retrouvé dans une tombe à armes et que les quatre hydries (liées à la consommation de l’eau) sont toutes associées à des tombes « féminines » à parures78, les autres

formes du répertoire céramique (canthares modelés, tasses, skyphoi, amphorisques et cruches)

sont associées à tous les types de dépôts. Si le contenu des vases pouvait être différent pour les tombes masculines ou féminines, cela n’est pas visible dans les formes sélectionnées. La majorité des tombes à épée ne contiennent que deux vases modelés dont les associations sont les mêmes que pour le reste des tombes de la nécropole.

Bien que les vases modelés soient très nombreux, les vases tournés décorés sont minoritaires mais néanmoins présents. Un seul cratère, − une importation de style protogéométrique − a été placé comme vase d’accompagnement79. Il a été découvert dans la tombe centrale du tumulus

N, une riche sépulture « masculine », contenant une longue épée en fer, deux couteaux en fer et une cruche modelée80. Si la présence de l’épée aux côtés du défunt et de la cruche au niveau de

la tête renvoie aux usages locaux, l’introduction du cratère comme mobilier funéraire est un cas unique à Vergina d’après la documentation disponible à ce jour et renvoie aux pratiques connues en Grèce du sud. Toutefois, il n’est pas certain qu’il faille interpréter ce dépôt comme une « imitation ». Au-delà de la symbolique à laquelle il renvoie, ce vase a pu être placé dans cette tombe comme objet de prestige (cadeau, objet acquis lors d’échanges, etc.), qui agirait comme une preuve matérielle des réseaux et des contacts privilégiés que le défunt aurait pu entretenir de son vivant. Deux autres cratères ont été retrouvés dans un même tumulus (tumulus L, fouille Petsas) : le premier dont le contexte n’est pas clair, et le second qui aurait été utilisé comme urne cinéraire81. Le défunt dans ce cas se distingue clairement par le rite, le contenant et le mobilier

(lance, couteau et louche). En cela, cet assemblage ne semble pas répondre à la même logique que le cratère de la sépulture du tumulus N. Il est difficile d’interpréter cette tombe en l’absence d’autres cas avérés à Vergina et de cas similaires en Macédoine. Les neuf skyphoi enregistrés

dans l’ensemble des tombes retenues sont associés à du mobilier métallique82. Ce vase semble

remplacer le vase à boire usuel (canthare modelé) ou avoir été ajouté au service domestique modelé. Les vases tournés décorés sont presque tous des productions locales83. Ils apparaissent

77 Par exemple, la tombe AΔ I à panoplie complète n’était accompagnée que d’une cruche au niveau de la tête et d’une canthare au niveau des pieds, comme 62 autres tombes de la nécropole.

78 Fouille Andronikos : E-I, N-II, N-VII, AΓ-X, voir Andronikos, 1969. 79 Vase n° 36, tombe N-XIV, voir ibid., p. 37, pl. 45.

80 Tombe N-XIV, voir ibid., 1969, p. 37, pl. 11.

81 Un cratère retrouvé seul, identifié comme une tombe (tombe L-Δ, Petsas), mais aucun ossement ni mobilier n’est mentionné (voir Petsas, 1961-1962, p. 258-259) ; Tombe L-Γ (fouille Petsas) : un cratère fermé par une plaque de pierres contenant une louche, un couteau fragmentaire et une pointe de lance, voir ibid., p. 258, pl. 146β).

82 Trois skyphoi associés à des tombes à armes (poignard ou flèches), tombe T-III, P-I, P-2 ; deux associés

à de riches tombes à parure, AZ-VII, N-VII ; deux associés à des tombes probablement féminines contenant quelques bijoux, tombes Δ-V, AΓ-III ; deux associés à des tombes pauvres en objets de parure, tombe E-VIII et AΓ-IX.

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alors, du moins dans la tombe, comme les éléments d’un service de luxe et renverraient à une pratique plus ostentatoire de la consommation de boisson.

Toutefois, les références au symposium ou à un service à boisson d’apparat sont relativement

discrètes comparées à la quantité d’objets retrouvés dans la nécropole, et ne nous permettent pas d’envisager l’idéologie du banquet comme mode de représentation dominant ou même équivalent à celui du guerrier ou de la parure féminine. Cela ne veut pas dire que la pratique du festin ostentatoire ou de la consommation de vin ait été absente à Vergina, mais l’élite masculine se présente davantage sous les traits de guerriers que de banqueteurs. Si les contacts avec la Grèce du sud sont attestés à travers les productions locales géométriques et les importations, ces relations ne semblent pas avoir influencé profondément les modes de représentation des élites dans la mort. Ces premières observations mériteraient un affinement des recherches basé sur une chronologie relative sûre de toutes les tombes de la nécropole. Néanmoins, que la vaisselle ait acquis à un certain moment une dimension plus significative ou que celle-ci se soit produite ponctuellement, individuellement, il semble que d’une manière générale on ait privilégié les objets métalliques à la céramique pour définir le statut du défunt au moment de la mort.

C’est en cela que les assemblages et les thématiques funéraires identifiés à Vergina semblent assez proches de ceux de la nécropole de Pateli en Macédoine Occidentale actuelle84. Les

pratiques funéraires ne sont pas tout à fait les mêmes qu’à Vergina. Certes, l’inhumation est le rite exclusif et les tombes sont regroupées sous des tumuli, mais ceux-ci sont plus larges et le

nombre de tombes par tertre beaucoup plus important (jusqu’à 280 estimées pour le tumulus IV fouillé en 2002). Le type de tombe privilégié est la ciste à orthostates et les sépultures reléguées sont nombreuses, les os et le mobilier réorganisés dans la tombe. Les données issues des fouilles des années 2000 sont en cours d’étude, mais Hammond a regroupé dans son ouvrage le mobilier répertorié pour les 376 tombes mises au jour au xixe siècle. Sur le millier d’objets récupérés (hors

céramique), il n’y a pas moins de 180 fibules en bronze, plus d’une cinquantaine de bracelets et le double de perles et pendeloques en bronze85. Les femmes étaient également parées de longues

spirales et de sphécotères en bronze. Les armes sont bien présentes (10 épées dont une en bronze, 25 pointes de lance, 4 pointes de flèches) et les couteaux très nombreux (72 exemplaires). Les vases sont principalement modelés et les formes les plus fréquentes sont des vases liés à la boisson (cruches, canthares, skyphoi, bols et kyathoi).

Ces assemblages contrastent fortement avec ceux des tombes de Grèce du sud (fig. 10), où la vaisselle céramique est bien plus abondante que le mobilier métallique. Dans le cimetière du Céramique entre le milieu du xe et le milieu du viie siècle, pour un total de 183 tombes et 574

objets, les vases occupent 83 % de l’ensemble. Le service de table tient une place importante (80 %), mais celle des vases à parfum (8 %) et des vases miniatures (5.7 %) ne sont pas négligeables, à la différence de Vergina où ils sont presque absents86.

84 Aghios Pantéléimon. Cette nécropole a été fouillée au xixe siècle (376 tombes), puis récemment au

début des années 2000, voir Hammond, 1972, p. 340-344 ; AD 56-59 (2001-2004), B’3B, 385-387,

434-436.

85 Hammond, 1972, p. 341.

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Dans les tholoi collectives de Marmariani en Thessalie87, datées du xe siècle avant notre ère, si

certains vases ou certaines parures sont similaires à ce qu’on trouve à Vergina (fibules en lunette, sphécotères, cruches à col échancré et canthares modelés), le ratio métal/céramique est également inversé, les vases sont trois fois plus nombreux que les parures, les armes presque inexistantes (une seule épée et une seule lance), et le fer beaucoup plus usité pour les bijoux féminins (fig. 10). La deuxième grande différence réside dans la sélection des vases d’accompagnement. Les vases décorés dominent le répertoire céramique, dans lequel le cratère a une place de choix (10 exemplaires !). Au-delà de l’idée de commensalité visible dans la quantité de vases à boisson, la thématique du banquet est ici clairement exprimée. Elle l’est probablement dans les tumuli

au pied de la chaîne de l’Olympe en Piérie. Non loin de l’ancienne Dion, on a repéré et fouillé des dizaines de tertres funéraires. Les catégories de mobilier diffèrent de celles de Vergina. Si les parures corporelles et attaches de vêtement ont été trouvées dans les sépultures « féminines », les armes sont peu représentées (on mentionne 2 épées en fer, quelques poignards). Ici, les vases modelés sont moins nombreux que les vases tournés de style protogéométrique, qui comprennent entre autres un cratère à bec verseur et une dizaine de skyphoi profonds à pied haut

dont l’usage pourrait se rapprocher davantage des vases à mélanger que des vases à boire88. Dans

cette région les contacts avec la Grèce du sud sont attestés depuis l’époque mycénienne et se perpétuent à l’âge du Fer89. Toutefois, il ne s’agit pas seulement d’une question d’influence mais

d’un choix pour les communautés d’exprimer ou pas ces valeurs dans la tombe.

Ainsi, les modes de représentation funéraire évoluent non seulement au cours des siècles, comme l’a clairement montré Houby-Nielsen pour l’Attique, mais varient également d’une région à l’autre. Les riches parures féminines en bronze, qui se retrouvent dans de nombreuses nécropoles de Macédoine et des Balkans, partagent une tradition commune, traduisent une même mode vestimentaire (avec quelques variantes locales)90 et reflètent comme « une sorte de

fonds symbolique commun » 91 dans les modes de représentation funéraire des femmes et de leur

position sociale au moment de la mort. Toutefois, il ne s’agit pas simplement d’une dichotomie « Grèce du nord » / « Grèce du sud » où la Thessalie jouerait un rôle de région transitoire. La situation est plus complexe et on observe des variantes à l’intérieur de cette région périphérique qui recouvre la Macédoine actuelle. Si pour Vergina l’idéologie du guerrier va de pair avec celle de la parure, cela ne semble pas être le cas pour quelques nécropoles dites à « tombes plates », situées autour du Golfe Thermaïque (par exemple celles de Stavroupoli, Oraiokastro et Nea Efkarpia), où les quelques riches parures féminines contrastent avec la rareté des armes dans les tombes masculines à l’âge du Fer92.

87 Heurley, Skeat, 1930-1931.

88 Les vases tournés comprennent 37 canthares peints, 8 amphorisques, 18 « biberons », 14 tasses, 46

skyphoi, 2 skyphoi à anses en ruban et un cratère à bec verseur, voir Poulaki-Pandermali, 2009.

89 Nécropole mycénienne de Spathès Olympou, Poulaki-Pandermali, 1987, p. 201-208. 90 Wardle, 1997, p. 509-540.

91 Expression empruntée à L. Baray dans sa publication sur les dépôts funéraires aristocratiques d’Europe occidentale entre le viiie et le ier s. avant notre ère, voir Baray, 2008, § 21.

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C’est l’étude de l’articulation entre les thématiques funéraires qui permet de comprendre la spécificité de chaque communauté. Ce champ d’étude ouvre des perspectives de recherches nouvelles pour comprendre et éclairer des régions complexes comme la Macédoine à l’âge du Fer qui, sous une apparente unité, révèle une richesse et une variété, non seulement au niveau des systèmes de représentation mais également au niveau des modes funéraires. A l’époque archaïque, le développement de grands ensembles sépulcraux comme ceux d’Aigai, de Sindos, d’Archontiko ou d’Agia Paraskevi révèle un changement profond dans la réaction des communautés face à la mort : en témoignent, les fameux masques et parures en or qui couvraient les visages et les corps des défunts privilégiés pour leur voyage dans l’Au-delà.

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(19)

Fig. 1.

(20)

Vases Parures Armes Couteaux Accessoires 60 50 40 30 20 10 0 Fig. 2.

Répartition des objets funéraires de Vergina en % (objets = 1 400 ; tombes = 251).

Catégories

d’armes Epée Poignard Lance Flèche Coutelas Coutelas/couteau Couteau Totaux Epée 9 (+ flèches)1 (+ couteau)2 6 18

Poignard 2 2

Lance 6 3 9

Flèches 3 5

Coutelas 3 2 5

Fig. 3.

(21)

Fig. 4.

Scénographies simplifiées de l'emplacement des parures sur silhouettes féminines en position anatomique (vêtements non représentés), pour quelques tombes sélectionnées dans la nécropole de Vergina. Les bijoux placés dans des encadrés ou à côté des corps ont été trouvés au niveau de l’emplacement de la

(22)

Fig. 5.

(23)

Fig. 6.

Répartition des types de vases (457 vases au total) (dessin des vases d'après Radt, 1974, pl. 35-36).

45 % 7 % cratère 36 % 9 % Verser Boire Servir Stocker/Transférer Mélanger (1 cratère) Indéterminé 3 % Fig. 7.

(24)

Fig. 8.

Répartition en nombre des combinaisons fonctionnelles de couples de récipients (128 tombes au total).

Fig. 9.

(25)

Fig. 10.

Références

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