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ANALYSE QUANTITATIVE DES RELATIONS
ACTIVITÉ ALIMENTAIRE - ÉTAT DE VIGILANCE
CHEZ LES BOVINS EN STABULATION
Y. Ruckebusch, Lionel Bueno
To cite this version:
ANALYSE
QUANTITATIVE
DES RELATIONS
ACTIVITÉ
ALIMENTAIRE -
ÉTAT
DE VIGILANCE
CHEZ LES BOVINS
EN
STABULATION
Y. RUCKEBUSCH L. BUENO
Laboratoire de Physiologie, Thérapeutique et Pharmacodynamie, I. N. R. A., École nationale vétérinaire,
31 - Toulouse
RÉSUMÉ
L’enregistrement continu et simultané des mouvements mandibulaires et des pressions rumi-nales ou réticulaires par la méthode des ballonnets pendant trois nycthémères consécutifs permet,
chez les bovins en stabulation et munis d’une fistule du rumen, l’analyse quantitative de l’activité
alimentaire, i.e. la durée et la répartition des périodes de prise de nourriture et de rumination. Toutefois, dans les deux cas, la lecture des tracés obtenus sur noir de fumée à la vitesse de
2mm!mn autorise aussi l’analyse du comportement du sujet pendant le temps de repos : décubitus droit ou gauche, profondeur de sommeil et phases de sommeil paradoxal. La lecture en temps
différé avec étalement des mêmes tracés recueillis sur bande magnétique d’une part, les contrôles
électropolygraphiques d’autre part, mettent en évidence pour un animal donné l’existence des corrélations significatives entre le pourcentage de la synchronisation corticale totale et le nombre de cycles rumino-réticulaires de durée supérieure à 60 s ou le pourcentage de décubitus durant la phase nocturne du nycthémère. Par ailleurs, l’examen simultané des mécanogrammes permet de repérer sans aucune ambiguïté le début et la fin de chaque phase de sommeil paradoxal
carac-térisé par l’appui de la région mandibulaire sur le sol et un ralentissement caractéristique de la
motricité.
Cette méthode simple d’analyse du comportement utilisant le caractère complémentaire de deux sources d’information a été mise à l’épreuve et s’est révélée satisfaisante dans l’examen des variations provoquées du comportement à la suite de l’absence de décubitus, du mode de distri-bution et de l’état physique des aliments.
INTRODUCTION
Le
comportement
des herbivores ruminants en stabulation entravée est limité à des activités alimentaire etmérycique :
letemps
de reposétant,
pardéfinition,
1
/
enregistrement ininterrompu
à faible vitesse des mouvements des mâchoires par la méthode des ballonnetspermet
classiquement
dedistinguer
sansambiguïté
le nombre et la durée des
périodes
deprise
de nourriture et de rumination. Au coursdu repos, le tracé est
plus
ou moinsrectiligne, exception
faite de certainspaliers
dûsà
l’appui
de la tête sur le sol au cours du sommeil et des brefs accidents associés auxdéglutitions
salivaires(R
U
C
K
E:
B
USC
H
,
z963).
L’enregistrement
limité à celui des contractionspériodiques
du réticulo-rumenpermet
également
de différencier lespériodes
d’ingestion
alimentaire durantlesquelles
les contractions sontplus fréquentes
ainsiqu’éventuellement
lespériodes
de rumi-nation caractérisées par une extrêmerégularité
desréponses
contractiles.Celles-ci,
pendant
le repos,disparaissent partiellement
au cours des brèvespériodes
de sommeilprofond (R
UCKEBUSCH
et BELL,1970
).
Les deux sources d’informations
précitées,
mouvements des mâchoires et fré-quence des contractionsrumino-réticulaires,
sont donccomplémentaires.
Elles ontla
particularité
depouvoir
être obtenues defaçon simple
chez l’animal intact etpen-dant
plusieurs nycthémères
consécutifspouvant
être limités à trois dans le cas où lesphénomènes
observés sontréguliers.
Ellespermettent
uneanalyse
trèsprécise
des
principales
modificationscomportementales
liées au mode deprésentation
etau
rythme
de distribution des aliments.Le but du
présent
travail est de montrer que ces deux sources d’informations autorisentégalement
uneanalyse
trèscomplète
dutemps
derepos,
ycompris
la durée desphases
de sommeil. A côté des critères essentielsqui
révèlent,
sur lesmécano-grammes mandibulaire et
rumino-réticulaire,
les activités alimentaire etmérycique,
nous examinerons la nature des
phénomènes
liés - auxpériodes
dedécubitus,
-
aux
phases
de sommeilprofond
ouparadoxal,
avec arrêt de lamotricité,
et à celles du sommeil à ondes lentes chez l’animal au repos ou en train de ruminer.Cette méthode
simple d’analyse
ducomportement
utilisant lacomplémentarité
de deux
paramètres
moteurs sera mise àl’épreuve
dans trois situationsexpérimen-tales
qui
ont en communl’augmentation
dutemps
de repos consécutive à :-
l’impossibilité
de décubitus durant3
6
heures ;
-
l’ingestion
accélérée de la totalité de laration ;
- le
broyage
des aliments.PROTOCOLE
EXPÉRIMENTAI,
Deux vaches intactes, de race française Frisonne PIE NOIRE, pesant 400 kg et nourries de foin ad libitum distribué à 8 h et 18 h, ont servi à évaluer le degré de précision du dépouillement visuel des mécanogrammes mandibulaire, réticulaire ou ruminal obtenus à la vitesse de 2mm/mn
durant trois nycthémères successifs. Un enregistrement parallèle sur bande magnétique (Analog
Philips) permet l’analyse en temps différé des mêmes informations à des vitesses cinq et vingt fois
plus élevées. Il sert à la fois à contrôler des phénomènes rapides ou ambigus du mécanogramme et à évaluer la précision avec laquelle sont effectués les enregistrements en temps réel.
Deux vaches de race Aubrac, munies d’une large fistule du rumen et d’électrodes corticales
fixées à demeure, pesant 5oo kg et nourries de foin ad li bitum distribué à 8 h et i 8 h, ont été utilisées
en vue de comparer les résultats de lecture des mécanogrammes et ceux de l’observation directe ; la mesure effective des pressions ruminales et réticulaires et celle du pourcentage réel de veille, de somnolence, de sommeil à ondes lentes et de sommeil paradoxal ont été ainsi analysées de façon
Les expériences ont été effectuées durant les périodes hivernales de ig6g, 1970 et Ig7I avec
maintien de la température des locaux à 18 ± i OC.
A. - Mouvements de mastication
L’abaissement, puis le déplacement latéral de la mandibule sont décelés par les variations de la pression exercée sur un ballonnet de caoutchouc rempli de mousse de polyuréthane. Le
ballon-net est fixé au milieu de la face interne de l’alliance, i.e. la bride de cuir
qui
réunit, dans la région de l’auge, la muserolle à la têtière. Cette position du ballonnet évite l’enregistrement de toutarte-fact lors des contacts entre le maxillaire et le râtelier ; elle permet de détecter, en dehors de
l’acti-vité alimentaire ou mérycique, les phénomènes bucco-pharyngés associés à la déglutition de la salive. Les variations de pression sont transmises par l’intermédiaire d’un tuyau de caoutchouc
à vide à un tambour à levier de Marey, de 5 cm de diamètre, à sensibilité réglable et muni d’un excentrique de remise au point. L’étanchéité du système de transmission pneumatique n’est pas
indispensable ; une fuite facilite par l’allure rectiligne qu’elle donne au tracé la mesure de la durée des cycles
méryciques.
B. - Contractions rumino-réticulaires
Le réseau peut être atteint chez l’animal intact par voie naso-oesophagienne à l’aide d’une
sonde en nylon (8 mm de diamètre et r 2o cm de
long)
munie d’un ballonnet de faible volume (zo ml). Celui-ci estrempli
de 10à 15 ml d’eau à l’aide d’un fin cathéter glissé dans la lumière de la sondepuis lesté d’une
vingtaine
de billes d’acier (2mm dediamètre).
L’extrémité libre de la sonde estconjuguée comme précédemment, mais de façon étanche, à un tambour de Marey.
L’enregistre-ment, limité parfois à quelques heures par passage du ballonnet dans l’atrium puis le rumen, est
effectué à titre de contrôle à l’instar de ceux récemment obtenus par HOLTENIUSet al. (1971). La voie d’accès la plus satisfaisante est le creux du flanc gauche après ponction à l’aide d’un trocart avec deux variantes de mise en place du ballonnet. La première utilise comme mandrin
du trocart une tige métallique creuse de 80cm renfermant la sonde et portant à son extrémité
le ballonnet. Elle est dirigée vers le réseau en suivant le bord supérieur du sac dorsal du rumen, à
travers la couche superficielle de fourrages grossiers jusqu’au moment où elle est régulièrement mobilisée par les déplacements d’origine respiratoire du diaphragme. Le dépôt du ballonnet est
réalisé en poussant la sonde à travers la tige métallique qui est alors retirée. Lesté comme
précé-demment à l’aide de billes d’acier, le ballonnet reste en place au-delà de 24 et 48 h. La deuxième possibilité consiste à obtenir la rigidité de la sonde nécessaire à la traversée de la couche superfi-cielle des ingesta en glissant une tige métallique dans sa lumière. Cette variante peut être utilisée pour remettre en place un ballonnet passé dans l’atrium. Lorsqu’elle est mise en oeuvre d’emblée, elle a l’avantage de permettre l’emploi d’une sonde d’un calibre égal à celui du mandrin du
tro-cart.
Dans le cas où l’on veut enregistrer les variations de la pression intraruminale, un ballonnet est fixé sur l’extrémité d’une sonde plus courte (qo cm) qui
peut
être directement glissée àtravers la canule du trocart au-dessus de la couche de fourrages grossiers, i. e. au niveau du sac
dorsal moyen. Le secours d’une tige servant de guide n’est pas nécessaire.
Le trocart est retiré dans tous les cas ; une rondelle en caoutchouc est poussée, sur la partie extérieure de la sonde, jusqu’au contact de la peau afin de repérer toute mobilisation excessive de la sonde. Une aiguille de 5/10de mm est enfoncée dans le.système de transmission pneumatique de manière à créer une fuite d’air. Celle-ci limite la durée des déflections du stylet inscripteur liées
aux brutales variations de la pression endoruminale lorsque l’animal se couche ou se lève. La lec-ture du tracé est aussi facilitée par son allure rectiligne en particulier dans la discrimination des cycles simples et doubles. L’enregistrement du mécanogramme ruminal reste généralement
possible pendant 4 à
5 jours.
Chez les animaux munis d’une fistule du rumen, les variations de la pression dans le réseau
ou le rumen sont aisément enregistrées à partir de ballonnets lestés directement mis en place au
fond du réseau ou en zone dorsale antérieure du rumen.
C. - Lecture des
mécanogrammes
Le dépouillement visuel des 2,88 mètres de tracé obtenu
chaque
nycthémère, à la vitesse detoilettage et à des activités de déplacement ou à l’abreuvement, sont éliminées. Un
stéréomicro-scope (Zeiss) avec objectif pancratique ¢ et des oculaires 4, 10et 25permet de détailler des tracés de 3, 2 et i mm de diamètre et de comparer la durée des cycles méryciques au début et à la fin d’une période de rumination.
D. -
Augmentation du temps de repos
L’absence de décubitus durant 36 heures est obtenue en glissant sous l’abdomen deux ou
trois ballots de paille à partir de 8 heures du matin jusqu’au lendemain à i8 heures. La phase de
récupération compensatrice est examinée durant les périodes nocturnes des deuxième et troisième nycthémères, dès que l’animal a la possibilité de se coucher.
L’entraînement à consommer en un seul repas la quantité de foin normalement ingérée
durant la totalité du nycthémère est obtenu en 5 à 6 jours en retirant le fourrage non consommé 3à 4 heures après une distribution unique à 8 heures. Ce procédé accélère jusqu’à un maximum de 2kg par heure le rendement d’ingestion de l’animal qui arrive ainsi à consommer en 4 heures
la quasi-totalité de la ration journalière à la suite d’une seule distribution.
La suppression de l’activité mérycique et la réduction du temps de consommation sont
obte-nues par un mode de présentation différent du foin (RUCKEBUSCH et MARQUET, 1963). Le foin utilisé était broyé-aggloméré en bouchons de 22 mm de diamètre et de 30mm de hauteur,
distri-bués à 8 et x heures.
RESULTATS
A. -
Identification
desPhénomènes enregistrés
I. Activité alimentaire.
Le
mécanogramme
mandibulairecorrespondant
àl’ingestion
de foin est celuid’accidents
irréguliers,
de 15 à 25 mm dehauteur,
généralement
confondus sur le tracé en raison de la vitesse de mastication voisine de 72 à 74 coups de mâchoire par mn.Les
pauses nécessaires à ladéglutition
des bols alimentaires surviennenttoutes les 15 à 20 s ; non décelées à la vitesse
d’enregistrement
de 2mm/mn,
elles sont identifiées à 10mm/mn
en lecturemicroscopique.
Le
mécanogramme
réticulaire est constitué de déflectionspériodiques
non dé-doublées au niveau de laligne
de base parjuxtaposition
des deuxphases
de lacontrac-tion du réseau. Celles-ci sont réduites au sommet à un trait
unique correspondant
à la deuxièmephase
de la contraction réticulairequi
est brève mais dont l’intensitésur le
mécanogramme
est d’environ 30 p. 100supérieure
à lapremière.
I,’intervalle
moyen entre deux contractions est diminué de 30 à 4o p. 100 au cours de la
prise
de nourriture.Sur le
mécanogramme ruminal,
desphases d’augmentation
del’amplitude
et de lafréquence
desgrapho-éléments périodiques correspondent toujours
àl’ingestion
d’aliments.
Dans le cas d’uncycle simple,
une seule déflection(D
i
)
estenregistrée.
Dans le cas d’uncycle complet,
la seconde déflection(D,) correspond
à la contrac-tionsecondaire ;
elle est identifiée par son décourstemporel plus
lent et uneamplitude
réduite. Dans certains cas, une fuite au niveau du trocart ou de la canule améliorel’allure du tracé en éliminant les artefacts de
pression
dûs à la contraction du sacventral. La vitesse
d’enregistrement
utilisée nepermet
pas de mesurer exactementles variations de l’intervalle
D,-D,
au cours d’uncycle
complet,
cequi
écarte lapossi-bilité d’identifier les différents
types
de contractions du rumen rencontrés.de mouvements de
mastication,
l’accélération de lafréquence
des contractions du réseau ou du rumen etl’absence
de décubitusreprésentent
les conditions nécessaires2
. Activité
mé
y
ycique.
Au cours de la
rumination,
lesingesta
sontrégurgités
toutes les 50 à 60 s et l’excès deliquide
immédiatementdégluti.
Unecinquantaine
de mouvements laté-raux de lamandibule,
décrivant leplus
souvent undemi-cercle,
assurent en 45 à5
5 s le
broyage
du bolalimentaire,
puis
sadéglutition (RUCx!susCx et
al., 1970
).
Une pause de 4 à 5s est nécessaire à la
régurgitation
desingesta,
d’où laséparation
dechaque
cycle
de masticationmérycique
par un intervalle de2/10
de mm sur le tracé. Lesgrapho-éléments correspondant
aux mouvements de mastication se con-fondent et forment sur lepapier
des bandeslarges
de 2 mm environ pourchaque
cycle.
L’intervalle
séparant chaque
cycle
estconstant,
mais la durée moyenne descycles
est variable par suite duplus
ou moinsgrand
nombre de mouvements demasti-cation. Des
cycles méryciques
de duréesupérieure
à la moyennepeuvent
être mis en évidencependant
une mêmepériode
de rumination. D’unefaçon générale,
lescycles
nocturnes sont
significativement
plus longs (KE
RBAA
,
=
9
6
9
).
Deux accidents distincts au sommet du tracé caractérisent le
mécanogramme
réticulaire. Le
premier
correspond
àl’extracontraction,
le second à la deuxièmephase
de la contraction du réseau. Les déflections ont uneamplitude
réduite parrapport
à celles observées au repos.
L’accident
lié à lapremière
phase
de la contractionréti-culaire est peu visible et intercalé entre les deux
pics précédemment
décrits.Lorsque
le
sujet
estcouché,
cet accident se confond avec laligne
de basequi
estépaissie
pardes variations de
pression d’origine respiratoire. L’aspect caractéristique
dumécano-gramme
permet
le calcul de la durée despériodes
de rumination et celui du nombre decycles
moteurs despré-estomacs
sans recours àl’analyse
des mouvements desmâchoires ;
ilpermet
également
de savoir si l’animal est couchégrâce
àl’épaississe-ment de la
ligne
de base du tracé.L’alternance
descycles
etl’amplitude
des contractions(D
l
)
du sac dorsal sont trèsrégulières
sur lemécanogramme
ruminal au cours d’unepériode
de rumination. Pen-dant laphase diurne,
de très lentes oscillations del’amplitude
des contractionsD
l
et
D,
avec unepériode
voisine de 6 à 10 mnapparaissent
au cours de la rumination.Par contre, surtout
pendant
laphase
nocturne dunycthémère,
le tracé estperturbé
pourchaque changement
mineur dela
position
del’animal, a fo
y
tiori lorsqu’il
secouche ou se lève.
L’épaississement
de laligne
de base dumécanogramme
ruminalchez le
sujet
couché estdû,
comme pour leréseau,
à l’interférence des mouvementsrespiratoires ;
celle-ci est maximalelorsque
le décubitus est latéralisé àgauche
en raison de lacompression plus
directe du rumen.Au
total,
contrairement à un tracéréticulaire,
lemécanogramme
ruminal nepermet
pas à lui seul de différencier avec certitude lespériodes
de rumination despériodes
de repos. Sonanalyse
doit êtrejointe
à celle dumécanogramme
mandi-bulaire pour
renseigner
à la fois sur la durée de l’activitémérycique
et laposition
adoptée
par l’animal couché : décubitus latéralgauche
ou décubitus latéral droit(fig. i B).
3
. Période de
repos.
Son caractère
hétérogène
est mis en évidence par la variabilité de ladurée
des8o s
pendant
des
périodes
de 10à
30 mn et atteintparfois,
mais durant 4 à 5 mnseulement,
la valeur de i2o à 180s.I,’épaisseur
dela
ligne
de base dumécanogramme
réticulaire ou ruminal
indique
que le ralentissement modéré de lafréquence
descontractions survient chez le
sujet
couché : ilcorrespond
à un état de sommeilà
ondes lentes vérifié sur le tracéélectrocorticographique.
Lesphases
de ralentissementextrême
s’accompagnent
d’un
blocage
du
tracé mandibulaire
enposition
haute. Cepalier
est dû à unecompression
duballonnet
lors del’appui
complet
de la tête surle
sol ;
il traduit l’effondrementpostural
lié aux courtesphases
desommeil
paradoxal.
Ainsi,
lemécanogramme
réticulairepermet
dedistinguer,
durant le repos, lesphases
pourlesquelles
l’intervalle des contractions estnormal,
i. e.lorsque
lesujet
est debout ou couché maiséveilLé,
et celles pourlesquelles
l’intervalle est accru, i.e. lorsque
lesujet
est couché et endormi(fig.
iC).
Trois indications
complémentaires
de laprofondeur
du sommeil sontapportées
parl’analyse
dumécanogramme
ruminal,
- la diminution du nombre des contrac-tionssecondaires accompagne
l’état de sommeil à ondes lentes(RuCx!EBUSCH, z
9
68),
-
l’augmentation
apparente
del’amplitude
des contractionsprimaires
s’accroît au fur et à mesure que se relâche le tonuspostural,
- les accidentsdûs
aux change-mentsmineurs
deposition
se raréfient. Ladisparition complète
du tonusmusculaire
liée à l’état de sommeil
paradoxal
ne fait querenforcer
cesphénomènes pendant
untemps
égal
à celui dupalier
observé sur lemécanogramme
mandibulaire.La
figure
i résume lesprincipales
attitudes
rencontrées et les modificationsdes
mécanogrammes
pendant
laprise
denourriture,
la rumination et le repos. Elle montreégalement qu’à
côté dumécanogramme
mandibulaire dont l’obtention ne pose aucunproblème
chez l’animalintact,
lemécanogramme
réticulaire n’estsupé-rieur à celui du rumen que pour identifier l’activité
mérycique.
Le
mécanogramme
ruminal
fournit,
par contre, endépit
de lanon-étanchéité
dusystème
detransmis-sion
pneumatique,
demultiples
indications sur laposition
et le tonuspostural
dusujet pendant
lespériodes
de repos.B. - Précision des
informations
recueilliesi. Choix des
paramètres.
Le tableau i fournit la durée totale chez un même
sujet
des différentes
périodes
de
prise
denourriture, de rumination
et de repos,ainsi
que leurpourcentage
durant laphase
nocturne(de
18 h à 7h)
de troisnycthémères
consécutifsA,
B et C. Lenombre des contractions rumino-réticulaires observées
pendant
le mêmetemps
per-met de connaître lafréquence
moyenne des contractions et l’ordre degrandeur
des variations individuelles(
13
à 18 p.100
).
Bien que lapériode
nocturne dunycthémère
soit
laplus homogène,
les variations dupourcentage
detemps
consacré au reposatteignent
20
,6
p. 100 et celles du nombre de contractions1
8,
4
p.
100.L’examen
du
mécanogramme
ruminal est très intéressant et, à luiseul,
donne une idéeprécise
du niveau de laperte
devigilance.
Eneffet,
chez une vachefrançaise
Frisonne PiE NOIREtrocardée,
undegré
peu élevé de laperte
devigilance
se traduitpendant
la ru-mination par unefréquence
moyenne des contractionssupérieure
à une par minute(
393
cycles
en 391mn)
et,
pendant
lapériode
de reposproprement dite
qui ne
totaliseque
2
8,
1
p. 100 dunycthémère,
par un ralentissement très modéré de lafréquence
Une intéressante modalité
d’analyse
de laperte
devigilance
au cours de la rumi-nation et du repos consiste à calculer la durée moyenne et le nombre decycles
de duréesupérieure
à 60s. Dans le cas du deuxièmenycthémère
enregistré
B,
le tableau 2 montreclairement
que leralentissement
estnégligeable
au cours de larumination ;
la durée effective desynchronisation
corticale calculée àpartir
de l’électrocortico-gramme n’excède pas 70mn au lieu de o 3rou 150mn pour lesenregistrements
A etC
qui correspondent respectivement
auxpremier
et troisièmenycthémères
d’obser-vation.
Une dernière indication facilite
l’expression
des résultats : lepourcentage
dedécubitus
qui,
durant laphase
nocturne dunycthémère
est, dans le cas d’unrégime
foin ad libitum distribué à 8 et 18
heures,
voisin de 4o p. 100. Le faiblepourcentage
observé durant la deuxième nuitd’enregistrement
est enaccord,
d’unepart
avec lesdonnées relatives à la durée et au
degré
de ralentissement descontractions,
d’autrepart
avec celles del’électro-encéphalographie.
Ces données sont valablessimultané-ment pour les
périodes
de repos et pour l’ensemble de laphase
nocturne dunycthé-mère. Pendant la
phase
de repos, ledegré
deralentissement
estcomparable
mais
le nombre de
tels
cycles
excède àpeine
la moitié du nombre total descycles.
Ledegré
comparable
à celui desnycthémères
A etC,
mais il est deplus
faible durée. Le con-trôleélectro-encéphalographique
confirme cetteinterprétation :
letemps
desynchro-nisation corticale est voisin de deux heures au lieu de
quatre.
La corrélation est for-tementsignificative (r
= 0,95 ào,
9
8)
entre la durée desynchronisation
corticale etcelle du nombre de
cycles
de duréecomprise
entre 1,1 et 1,3 mn, le seulpoint
arbi-traire étant la
précision
de la mesure de l’intervalle des contractions réticulaires oudes contractions
primaires (D,)
du rumen.2
. Erreurs
effectuées.
Le tableau 3
fournit,
pour un tracé de 50 mncomprenant
unelongue période
de repos
(du
6e au 39ecycle) précédée
et suivie decycles
méryciques,
les erreursabso-lues et relatives faites au
dépouillement
visuel d’unmécanogramme
réticulaireenre-gistré
à la vitesse de 2mm/mn. Exception
faite du 4oecycle,
l’erreurd’appréciation
moyenne
qui
est de g,i!
2,1peut
être réduite de moitié parl’emploi
dustéréo-microscope.
Une source d’erreur inévitable est liée àl’épaisseur
du tracéqui
corres-pond
à 4ou 5 s etqu’il importe
de ne pasajouter
deux fois à la valeur de l’intervalleentre deux déflections. Les erreurs effectuées pour les 5e, Joe, e, 3i 27eet
2
8
e
,
35e et36e ,
3ge , 44eet4
8
e
cycles
sont de cette nature.L’inscription curviligne
àpartir
d’une mêmeligne
de base conduitégalement
à des erreurs parexcès ;
ellespeuvent
atteindre 1La
figure
2 Acorrespond
à lareprésentation schématique
de la lecture directe d’un tracé sur noir de fumée. Son étalement en Bpermet
decomprendre l’origine
des erreurs
d’interprétation.
I,’identification
de deuxpériodes
de rumination(du
T
er au 5e
cycle
et du ¢oe au4
8e cycle)
est aisée.L’extra-contraction
et la deuxièmephase
de la contraction réticulaire sont bien isolées au cours de la rumination. Leralentissement de la motricité est aussi
marqué
pour lapremière
phase
de sommeilparadoxal qui
survient à la fin de lapériode
de rumination que pour cellequi apparaît
10
mn
plus
tard. Il est à noter aussi que les artefacts de mouvementsindiqués
par lesastérisques
n’ont pas été confondus avec des variations depression
grâce
à l’examenmicroscopique.
C. -
Apports particuliers
dumécanogramme
gastrique
I
. Activité alimentaire.
Les
phénomènes
liés à laprise
denourriture,
accélération de lafréquence
descycles
etaugmentation
de leuramplitude,
ne sont quepartiellement appréciés
en raison de la non-étanchéité dusystème
de transmissionpneumatique qui
modifiele facteur
amplitude.
Néanmoins,
ledegré
d’accélération de la motricitéprésente
unerelation directe avec la motivation de
l’animal
pour l’aliment(GW!, et
al., ig66).
Ainsi,
la
fréquence
des contractions est-elleplus
élevée pour le repas de 8 heuresqui
est consécutif à unelongue période inter-prandiale
nocturne que pour celui de 18 heures.Ce
phénomène
est aisément décelépendant
lepremier
tiers de la durée du repas surle
mécanogramme
réticulaire ou ruminal. Ilpermet
de chiffrer un facteur nouveau, directement lié audegré
de motivation de l’animal etindépendant
de la vitesse de mastication souvent très constante d’un repas à l’autre. Cette accélération estpro-portionnelle
au nombre dedéglutitions
de bols alimentairesqui
estplus
élevé de 30p. ioo environ au début du repas ; elle est, par
ailleurs,
pour lepremier
tiers de la durée du repas, affranchie de toute interférence avec l’état deréplétion
du rumen,puisqu’une
diète de 24 heures diminue deplus
de 2g p. 100le volume total desingesta
présents
dans cet organe(B
U
ENO,
ig72).
’2
. Activité
mérycique.
La durée de mastication d’un bol
mérycique
coïncide avec celle ducycle
rumino-réticulaire et elle s’accroîtprogressivement lorsque
l’animal s’endort au cours d’unepériode
de rumination(tabl.
4A).
I,’analyse
conjointe
dumécanogramme gastrique
permet
ainsi depréciser
l’existence au cours de la rumination d’une
perte
devigilance, incapable
demodifier,
par
ailleurs,
la vitesse moyenne de masticationmérycique qui
est stable tout aulong
du
nycthémère.
Iaadisparition
descycles
secondairespermet
de confirmer cephéno-mène. Pour trois
périodes
de rumination choisies au hasard chez un mêmesujet,
la relation durée ducycle-nombre
de mouvements de mastication estsignificative
(r
=0
,8
1
à 0,94 avec P <o,oi),
enparticulier lorsque
se trouve exclu le derniercycle mérycique
(tabl.
4B).
Pourcelui-ci,
seule la durée ducycle
moteur estprolon-gée
de sorte que lerapport
de durée des deux dernierscycles
moteurs varie de 1,3 à 2,
cor-respond
chez unsujet
en état de sommeil àondes
lentes à unephase
de somm!paradoxal.
Un ralentissement modéré(rapport
1,3àlA)
ne semble pas avoir desigi
fication
particulière
etpeut
être exclu ducalcul
de la durée moyenne descycles
mérciques.
Outre l’état de
sommeil,
lanon-homogénéité
descycles méryciques
peut égal
ment relever de l’éructation. Elle se traduit par un accident sur le tracé mandib
laire associé à une contraction secondaire du rumen. Le
phénomène,
normaleme: entendu àdistance,
est reconnu à l’examenmicroscopique
du tracé par une persominitiée ;
sonétalement
par 2, 4 ou 8 àpartir
del’enregistrement
sur bande magntique
permet
decomprendre
que
l’examenconjoint
dumécanogramme
rumin évite la confusion de cet accident avec celui de laréjection
d’un bol alimentai3
. Période de
repos.
Pour les deux éléments de base
d’analyse
du repos, la durée de sommeil et celledu
décubitus,
lemécanogramme
ruminal offrel’avantage
d’indiquer
clairement laposition
del’animal.
Pendant le repos, le ralentissement de lafréquence
des contrac-tions chez lesujet
couché annonce unephase
desommeil
paradoxal
durant
laquelle
à
l’appui
dela
tête sur le solcorrespond
une forteaugmentation
de l’intervalle des contractions(fig. 4
).
Le début et la fin de lapériode d’appui
peuvent
être déterminésà 30s
près
avec uneprécision
égale
audécalage
existant(6
0
ou gos)
entreles
durées exactes dedésynchronisation
corticale etd’appui
de la tête. Dansquelle
mesure une vitessed’enregistrement
de 2mm/mn répondant
au souci de lecture d’un tracé delongueur
raisonnable et l’absence de toute mesure effective del’amplitude
descon-tractions sont-elles
préjudiciables
àl’analyse
d’un tracé fourni par le rumen?L’expé-rience montre que son étalement par 2 ou 4
n’apporte
aucunsupplément
d’informa-tion au lecteur initié si ce n’est une meilleure
précision quantitative
et que la valeurabsolue de la
pression
recueillie dans une cavité aussigrande
que le rumen est sansintérêt,
exception
faite despériodes post-prandiales
durantlesquelles
n’intervient
aucunchangement
deposition.
D. -
Analyse
des variations dutemps
derepos
i.
Récupération
après
absence dedécubitus.
I,a
phase
nocturne dupremier
nycthémère succédant
àl’impossibilité
de sepour-centage
de décubitus : 75p. 100 au lieu de 40p. 100et de celui du repos : 60 p. 100aulieu de 30 p. 100.
En
outre, la durée moyenne descycles
est voisine de 1,2 mn ; et 34p. 100de lapériode
de reposs’accompagne
d’un état desynchronisation
corticale totale. Letableau
A
montre que larécupération
del’absence
partielle
de sommeils’effectue au détriment de
l’activité
alimentaire et en totalitépendant
laphase
noc-turne.
Durant le
premier
tiers
decelle-ci,
lesralentissements
extrêmes dela
motricitégastrique
sontobservés
pendant
despériodes
de repos deplus
d’uneheure
avec unedurée moyenne des
cycles
de 2mn.L’un
desquatre
sujets
aprésenté
au cours de cettephase
derécupération
unepériode
de repos de 59mn totalisant 24contractions,
mais sansappui
de la tête.Ce
point
est essentiel en ce sensqu’il
permet
dedistinguer
l’état desynchronisation
corticale du sommeilparadoxal.
Il est à noter leparallélisme
étroit existant entre lepourcentage
decycles
de duréesupérieure
à 60s et celui de lasynchronisation
corticale totale.2
. Réduction de l’activité alimentaire.
La vitesse moyenne de consommation de foin n’excède pas un
kg
par heure dansle cas d’une double distribution à 8 et 18 heures et la durée totale de
prise
denourri-ture
dépasse
40p. roo dunycthémère,
i. e.plus
de 8 heures. Cette vitessepeut
êtrepratiquement
doubléelorsque
le foin est retiré 3 heuresaprès
une distributionunique :
l’animal consomme alors sa ration defaçon ininterrompue
et arrive àingé-rer
près
de deuxkg
de foin par heure. Dans de tellesconditions,
en laissant le foinà la
disposition
dusujet
une heure deplus,
la consommation defourrage
atteint8,6
kg
et le
pourcentage
de rumination3
6,5
p. 100. Letemps
de repos parnycthémère
dépasse
ainsi,
comme le montre le tableau 5 B deplus
de 40 p. 100celui
d’unsujet
alimenté adlibitum.
L’enregistrement
del’activité
corticale montre que cetteaugmentation
detemps
de repos nes’accompagne
pasd’une
variationsignificative
de ladurée
desynchroni-sation corticale totale
(
20
p.100
) ;
cephénomène
est en accord avec l’absence detoute
augmentation significative
dupourcentage
decycles
de duréesupérieure
à 60s au delà de 50%
dutemps
de repos.3
. Réductiovt de l’activité
mérycique.
La
disparition quasi
totale de larumination
après broyage
de la rationentraîne
une
augmentation
spectaculaire
dutemps
de repos mais sans variation de la duréede
décubitus,
et de celle de lasynchronisation
corticale(tabl.
5C).
Pour cettedernière,
le
pourcentage
d’ondes lentes(
29
,
4
p.100
)
estsignificativement plus
élevé que chez le mêmesujet
recevant du foinlong (
24
,
4
p.100
),
par suite d’une diminution de l’état de somnolence15
,
1
(
p. ioo au lieu de p. 213,100
),
mais non d’uneaugmentation
réelle du
temps
de sommeil. La réduction parrapport
ausujet
témoin(foin
adlibitum)
de lafréquence
et del’amplitude
des contractions rumino-réticulaire estsemblable,
de sorte que l’intervalle moyen entre deux contractions chez lesujet
au repos mais éveillé est voisin de 70 s.La
figure
5 fait étatdes pourcentages
nocturnes de repos et de décubitusainsi
que de la
répartition
despériodes
deprise
de nourriture et de rumination chez unse coucher
pendant 3
6
heures avec le mêmerégime
(B), - dans les
mêmes conditions que A mais consommant 8kg
de foin en 4 heures(C),
- ou 8kg
de
foinbroyé ad
li bitum(D).
Pour une même durée de décubitus totalisant la nuitenviron 40
p. 100, les valeursextrêmes des
pourcentages
de repos nocturne sont de 33 et go p. 100 et ceux de lasynchronisation
corticaletotale
22 et 30p. 100. Ici encore, le nombre decycles
de duréesupérieure
à 60ou 70s est en liaisonétroite
avec la durée de sommeil.En
défi-nitive,
lesparamètres
choisis restent encore valables pour uneappréciation
correcte durythme
d’activité d’un animalayant
subi d’aussiimportantes
modifications de sontemps
de repos que celles consécutives à lafatigue,
àl’ingestion rapide
d’un repasDISCUSSION
Les
enregistrements
simultanés sur un mêmecylindre
de deuxparamètres
méca-niques
propres aux herbivores ruminants - les mouvements des mâchoires et les con-tractions du rumen ―offrent,
à la condition d’être réalisés dans uneparfaite concor
dance de
temps,
lapossibilité
d’identifier etquantifier
des données nouvellesquant
à lanature de l’activité alimentaire et l’état de
vigilance
de l’animal. Lacomparaison
des résultats avec ceux del’électropolygraphie
a été effectuée dans unpremier
temps
et
porte
essentiellement sur laphase
nocturne dunycthémère.
Par lasuite,
ceprocédé
d’analyse
a été contrôléaprès
étalement des tracés parrapport
àl’électropolygraphie
dans un certain nombre de situations
expérimentales précises
modifiant lecomporte-ment alimentaire et les états de
vigilance.
Intérêt du
procédé
utiliséLe
dépouillement
visuel du seulmécanogramme
mandibulaire met en évidenceles
périodes
de rumination et deprise
de nourritureirrégulièrement réparties
lelong
dunycthémère.
Elles sont identifiables par une personne peu initiée et conduisent à la détermination du nombre de cespériodes
et de leur durée sous réserve d’unegrande
régularité
dans la vitesse de rotation ducylindre enregistreur.
L’observation
du
mécanogramme
ruminal seulpermet
derepérer uniquement
lespériodes
deprise
de nourriture aveccependant
possibilité
d’interpréter
la nature descycles
et decon-naître la
position
de l’animal.Par contre,
l’analyse
concomitante des deux tracés offre lapossibilité
d’identi-fier avecplus
deprécision
et de sécurité les donnéesqui précèdent,
mais surtout ellepermet
d’établir un certain nombre derelations
entre la durée descycles méryciques
dumécanogramme
mandibulaire,
lafréquence
des contractions ruminales et le niveau devigilance
del’animal,
à savoir :- l’identification
précise
de la durée desphases
de sommeilparadoxal,
sans aucune erreurpossible,
- la durée de décubitus et
sa latéralité
gauche
oudroite,
sans aucuneambi-guïté.
A ces données
supplémentaires, apportées
par unecomplémentarité
insoupçon-née des deux
mécanogrammes
et vérifiées par une étudeélectropolygraphique
cri-tique, s’ajoute
l’intérêt d’une méthodesimple qui
faitappel
à un matériel rudimentairedont
l’emploi
ne nécessite aucuneprécaution particulière
et dont leprix
de revientest faible. Son
application
simultanée à ungrand
nombre d’animaux est réellepuis-qu’elle
ne demande aucune interventionchirurgicale
dutype
fistulisation du rumen ou mise enplace
d’électrodes corticales : lasimple ponction
du rumen par un trocart servant à l’introduction du ballonnet ne constituant pas àproprement
parler
un actechirurgical.
Le choix dumécanogramme
ruminal n’est pasarbitraire ;
malgré
l’intro-duction facile d’un ballonnet dans le réseau par voienaso-oesophagienne,
il est diffi-cile d’obtenir parlestage
le maintienpermanent
du ballonnet dans cet organe. IlComportement
alimentaireLe
procédé
s’avère très satisfaisant dansl’analyse
de variationsprovoquées
ducomportement
alimentaire. Ilpermet
de constaterqu’une
vache nepeut
ingérer
plus
de 2
kg
de foinlong
degraminées
parheure,
cequi
constitue
pour elle lehandicap
majeur
à une distributionunique
et limitée dufourrage
L’absence
d’aliments 20h sur 24place
l’animal dans des conditionsparticulières
d’inactivité.Celle-ci
n’est pascompensée
par uneaugmentation
dutemps
derumination,
alors quegénéralement
pour un mode de distribution donné letemps
de rumination est étroitement lié àla
quantité
d’alimentsingérés (JouRrr!T, ig6
5
).
La durée desphases
de repos est ainsiaccrue de
plus
de 40 p. 100, mais sans modification de l’intervalle descycles
ni de ladurée de
synchronisation
corticale(
2
0
p.zoo).
Le
broyage
de la ration provoque uneaugmentation comparable
dutemps
derepos mais au détriment ici de la rumination
qui
ne totaliseplus
que ig p. 100 dunycthémère.
L’absence de variation de la durée d’ondes lentes et la diminution dupourcentage
de somnolence(synchronisation
partielle)
sont en accord avec l’absence de touteaugmentation
de la durée de décubitus et de -celle despériodes
de ralentisse-mentexagéré
de la motricité du rumen.L’absence
de décubituspendant
3
6
heures a été choisie enraison
de sonanalogie
avec certaines conditions de
transport
des animaux sur unelongue
distance. Elle apour
conséquence
une diminution trèssignificative
del’activité
alimentairependant
la
phase
nocturne dupremier nycthémère
derécupération
auprofit
d’une
durée accrue de sommeil.Vigilance
Les
précisions
relatives aux états de veille et de sommeil ne sont pas moinsremarquables,
mais elles
exigent
souvent quel’analyse
comparée
desmécanogrammes
soit faite par une personne initiée auxparticularités déjà
connues du sommeil chezles ruminants. Les
phases
de ralentissementles
plus
nettes de la motricité tellesqu’elles
apparaissent
à lasimple
observation
correspondent
tonjouxs
à unblocage
enposition
haute du tracé mandibulaire.L’origine
de cepalier
estl’appui complet
de la tête surle sol au cours de l’effondrement
postural qui
accompagne l’étatde
sommeil para-doxal caractérisé sur leplan électropolygraphique
par unedésynchronisation
corti-cale et le silenceélectromyographique.
Le
problème
qui
reste à élucider est celui de l’estimation la moins inexacte de la durée desphases
de sommeil à ondes lentesqui
sont associées à un ralentissementmodéré de la motricité ruminale et la
disparition partielle
descycles
doubles(RDV,
DV).
Pour lespériodes
nocturnes(
12
h)
pourlesquelles
laperte
devigilance
estla
plus
manifeste durant la rumination ou chez lesujet
au repos, ilapparaît
existerune corrélation très
significative (P
=0
,
01
)
entre le nombre decycles
de duréesupé-rieure à 60s et le
temps
desynchronisation
corticale obtenu pour ces mêmespériodes,
soit de repos, soit de rumination. Pour l’un dessujets
aurégime
foinlong,
les relationsentre le
temps
desynchronisation
corticale totale(t)
et le nombre decycles
de duréesupérieure
à 60 s(n)
sont les suivants : t en mn = 1,59 n -175
,8
3
Pour le même
animal, quel
que soit l’étatphysique
desaliments,
il existe une corrélationsignificative
directe entre lepourcentage
de décubitus(X)
pour la duréede
l’enregistrement
et letemps
desynchronisation
corticale(t) :
t en mn =22
,i6
X- 707,27.
Ces trois
relations,
ainsi que la déterminationgraphique
directe du nombre et de la durée desphases
de sommeilparadoxal,
ontpermis l’analyse quantitative
deseffets succédant à l’absence de décubitus durant
3
6
heures. Lesrépercussions
observées pour la ire
nuit
derécupération : augmentation
dutemps
de repos, de la du-rée de décubitus et du nombre decycles
de duréesupérieure
à 60 s sont en accord avecl’augmentation
de la durée desynchronisation
corticale. Uneaugmentation
significative
du nombre desphases
de sommeilparadoxal
pour les deux nuits suivant laprivation
aégalement
été observée.En
définitive,
toutes les donnéescomportementales
observées en stabulationapparaissent
étroitement liéeset,
quelle
que soit la situationexpérimentale
envisa-gée,
elle reflète l’existence de liaisonsplus
ou moins directes entre l’activité alimen-taire et le niveau devigilance.
Dans lamajorité
des cas, il estpossible
d’établir ces relations àpartir
de tracésenregistrés
à faible vitesse. Dans le cas deperturbations
provoquant
des variations de lafréquence
et del’amplitude
des contractionsrumi-nales,
l’application
d’une formulemathématique
dans l’évaluation dutemps
desyn-chronisation corticale n’est
plus possible
et le recours àl’électropolygraphie
devientindispensable.
Reçu pour publication en décembre 1971.
SUMMARY
A QUANTITATIVE ANALYSIS OF THE RELATIONSHIP BETWEEN ALIMENTARY BEHAVIOUR AND WAKEFULNESS O>i STALL-FED CATTLE
The activities of stall-fed ruminants are restricted to food intake and rumination, the
remai-ning time being generally termed rest or repose. A quantitative analysis of the duration of these
three categories and their correlation with characteristic forestomach motility were studied by
taking pressure tracings from small balloons connected to a kymograph.
Four cows, each with a balloon applied to its submental space were used, two were fitted
with ruminal fistulas, the other two having recording balloons inserted either into the dorsal
ru-minal sac by way of flanks puncture using a trocar, or into the reticulum via the naso-oesophageal
tract. Recordings were taken at a speed of 2 mm/mn and for periods of three consecutive 24
hours. The states of sleep and motility of the rumen were verified using EEG and EMG
tech-niques.
Simultaneous recording from these two sources permitted accurate quantitative informa-t
ion to be obtained not only of the duration of periods of food intake and rumination, but also
analysis of the period of rest which includes recumben ;y, slow wave sleep during which the
moti-lity of the forestomach is slowed, and paradoxical sleep during which the mandibular trace shows
a levelling due to prostration of the head and cessation or strong reduction of ruminal motility. Accuracy of the method was checked by simultaneous recording on a magnetic tape which
per-m
itted registration at faster speeds and subsequent expansion of the traces giving greater
preci-sion. This showed that using the kymographic technique the effective errors for slow wave sleep were slight and that all phases of paradoxical sleep were identified.
This simple method of behavioural analysis using mechanical recording devices and pro-ceed
injest its total daily food ration within 4, instead of the usual 8 hours ; and while the animal was
supplied with a diet of food cubes thus eliminating time spent ruminating.
In each of these cases, while the animal was ruminating or in a state of rest, there was found
to be a significant positive correlation between the percentage of ruminoreticular cycles of dura-tion greater than 60s and the percentage of slow wave sleep. Thus concurent recordings of jaw
movements and frequency of ruminal contractions may be used to obtain precise knowledge of
the behaviour of stall-fed ruminants.
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