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Peamacléine Pru p 7 : épidémiologie, implications
cliniques et place dans le diagnostic moléculaire de
l’allergie à la pêche en région méditerranéenne
C. Klingebiel, A. Poisson, J. Lidholm, A. Ehrenberg, J. Ostling, V. Liabeuf,
C. Agabriel, J. Birnbaum, F. Porri, R. Arif-Lusson, et al.
To cite this version:
C. Klingebiel, A. Poisson, J. Lidholm, A. Ehrenberg, J. Ostling, et al..
Peamacléine Pru p
7 : épidémiologie, implications cliniques et place dans le diagnostic moléculaire de l’allergie à la
pêche en région méditerranéenne. Revue francaise d’allergologie, Elsevier, 2018, 58 (1), pp.16-22.
�10.1016/j.reval.2017.07.005�. �hal-01791653�
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www.sciencedirect.comRevuefrançaised’allergologie58(2018)16–22
Article
original
Peamacléine
Pru
p
7
:
épidémiologie,
implications
cliniques
et
place
dans
le
diagnostic
moléculaire
de
l’allergie
à
la
pêche
en
région
méditerranéenne
Peamaclein
Pru
p
7:
Epidemiology,
clinical
implications
and
place
in
the
molecular
diagnosis
of
peach
allergy
in
the
Mediterranean
region
of
France
C.
Klingebiel
a,∗,
A.
Poisson
b,
J.
Lidholm
c,
A.
Ehrenberg
c,
J.
Östling
c,
V.
Liabeuf
d,
C.
Agabriel
e,
J.
Birnbaum
d,
F.
Porri
b,
R.
Arif-Lusson
f,
M.
Gouitaa
g,
A.
Aferiat-Derome
h,
D.
Charpin
g,
T.
Sofalvi
g,
I.
Cabon-Boudard
i,
Y.-P.
Massabie-Bouchat
i,
C.
Soler
a,
I.
Cleach
j,
J.-L.
Mège
j,k,
J.
Vitte
f,j,
le
réseau
ANAFORCAL
Provence
aLaboratoireMontgrand,LBMmultisiteSELDAIX,BIOPLUS,13006Marseille,France
bServicedepneumo-allergologie,hôpitalSaint-Joseph,13008Marseille,France
cThermoFisherScientific,Uppsala,Suède
dServicededermatologie-vénéréologie,hôpitalTimone,Aix-Marseilleuniversité,AP–HM,13005Marseille,France
eServicedepédiatriemultidisciplinaire,hôpitalTimone,Aix-Marseilleuniversité,AP–HM,13005Marseille,France
fInsermUMR1067CNRS7333,Aix-Marseilleuniversité,13009Marseille,France
gServicedepneumologie,hôpitalnord,Aix-Marseilleuniversité,AP–HM,13016Marseille,France
hCabinetmédical,lesjardinsdeCastellane,45,avenueJules-Cantini,13006Marseille,France
iCabinetmédical,138,rueduDr-Cauvin,13012Marseille,France
jLaboratoired’immunologie,hôpitaldelaconception,Aix-Marseilleuniversité,AP–HM,13005Marseille,France
kURMITE,UMRCNRS6236,13005Marseille,France
Rec¸ule7juin2017;acceptéle11juillet2017 DisponiblesurInternetle1erseptembre2017
Résumé
Certainesallergiesimmédiatesàlapêchenesontpasélucidéessurleplanmoléculaireparl’explorationdesIgEspécifiquesutiliséesenroutine: extraitdepêche,Prup1(PR-10),Prup3(protéinedetransfertlipidique),Prup4(profiline)etgroupementsglucidiquesàréactivitécroisée, etcemalgrédestestscutanésfortementpositifsetunehistoirecliniqueconvaincante.L’explorationdecespatientsparuntestd’activationdes basophilesenprésenced’extraitdepêcheestfortementpositive,suggérantl’implicationd’unallergènemoléculairedelapêche,absentdesoutils diagnostiquesinvitroactuels.Nousrapportonsicilaforteprévalencedelasensibilisationvis-à-visdelapeamacléine(Prup7)chezlespatients méditerranéensallergiquesàlapêche(régiondeMarseille),ainsiquelescaractèresépidémiologiques,cliniquesetbiologiquesassociésàcenouvel allergène.
©2017Publi´eparElsevierMassonSAS.
Motsclés :Peamacléine;Prup7;Allergieàlapêche;Allergènemoléculaire;IgE;Anaphylaxieàlapêche;Anaphylaxieidiopathique;Profilmoléculairedela pêche;Allergènemajeurdelapêche
Abstract
Molecular-basedallergydiagnostickitsusingstandardIgEreagentssuchaspeachextract,Prup1(PR-10),Prup3(non-specificlipidtransfer protein),Prup4(profilin),andcross-reactivecarbohydratedeterminants,areunabletoidentifytheoffendingallergenincertainpatientswithpeach
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:caro.klingebiel@orange.fr(C.Klingebiel).
https://doi.org/10.1016/j.reval.2017.07.005
C.Klingebieletal./Revuefrançaised’allergologie58(2018)16–22 17
allergyinSouthernFrance,despitepositiveskintestsandaconvincingclinicalhistory.Theconstantandhighpositivityofthebasophilactivation testwithpeachextractinsuchpatientssuggeststheinvolvementofamolecularpeachallergennotincludedinexistinginvitrodiagnostickits. Hereinwereportthatpeamaclein(Prup7)isamajorallergeninpeach-allergicpatientsintheMediterranean(Marseille)regionandwedescribe theepidemiological,clinicalandlaboratorycharacteristicsassociatedwiththisnovelallergen.
©2017PublishedbyElsevierMassonSAS.
Keywords: Peamaclein;Prup7;Peachallergy;Molecularallergen;IgE;Peachanaphylaxis;Idiopathicanaphylaxis;Molecularprofileofpeach;Majorallergenof
peach
1. Introduction
Enfonctiondelavoiedesensibilisation, l’hypersensibilité immédiate alimentaire peut résulter d’une réactivité vis-à-vis de deux types d’allergènes. Les allergènes de classe I sontdes allergènesalimentaires responsables d’une sensibili-sation primaire au niveau du tractus digestif. Les allergènes declasseIIsontresponsablesd’unesensibilisationsecondaire parréactivitécroiséed’unesensibilisationprimaireviale trac-tusrespiratoirevis-à-visd’allergènespolliniqueshomologues. Àlafinde lapetiteenfanceetjusqu’àl’âgeadulte, l’allergie alimentaire par réactivité croisée est prédominante (60 %)
[1–3].
EnEuropecentraleetduNord,l’allergènedeclasseIIleplus fréquentappartientàlafamille desPR-10(Betv 1 et homo-logues,dontPrup1),moinsfréquemmentauxprofilines (Bet v 2 ethomologues, dontPrup 4). Danslesrégions méditer-ranéennes,ilexisteuneplusfortesensibilisationvis-à-visdes allergènesdelafamilledesprofilinesetdesprotéinesdetransfert lipidique(LTP).L’allergènePrup3estlechefdefiledugroupe desLTP«alimentairesetpolliniquesàréactivitécroisée»,qui comprendentreautresMald3(pomme),Plaa3(platane),Ole e7(olivier)etArtv3 (armoise).Lesprévalencesdeces sen-sibilisationssontcorréléesauxprévalencesdessensibilisations primairesvis-à-visdespollens[3,4].
L’allergiealimentaireauxfruitsestunecausefréquentede consultationd’allergologie.Lesfruitslesplussouventencause appartiennentàlafamilledesRosacées[4].Cetteallergie ali-mentaireestleplussouventdueàunsyndromepollen-fruit: pollinose primaire avec sensibilisation secondaire aux fruits. Dans ce cadre, l’allergie alimentaire à la pêche est souvent décriteparunsyndromeoral(Prup1,plusrarementPrup4) etdans de plusrares casuneanaphylaxie sévère (impliquant classiquementPrup3).
Dans les régions méditerranéennes, de nombreux cas d’allergie avéréeà la pêche ne sont pas élucidés sur le plan moléculaireparlarecherched’IgEspécifiquesdelapêchePru p 1,Prup 3, Prup 4 etgroupements glucidiquesvégétaux à réactivitécroisée(CCD)[5].Ilexisteunediscordanceentredes testscutanés(TC)fortementpositifsetdesvaleursd’IgEcontre la pêchetrès basses, voire indétectables. Le test d’activation desbasophiles(TAB)avecl’extraitdepêcheetPrup3s’avère positifchez ces patients, suggérantl’implication d’un nouvel allergène[6–8].Eneffet,leréactifutilisépourleTABétantun allergènemoléculairenaturelnPrup3,uneéventuelle copuri-ficationdecelui-ciaveclapeamacléine(Prup7) estpossible
[9,10].Nousavonsdonceffectuéunerecherched’IgEvis-à-vis dePrup7pourcespatients[8].
Prup7 oupeamacléineestunpeptideantimicrobiendela familledesgibberellinregulatedprotein[9–12].Cesprotéines interviennentdansladéfensedesvégétauxetplus particulière-mentdesfruitsavecunefonctionantimicrobienne.Onlestrouve aussibiendanslapeauquedanslapulpedufruit.Des homo-loguessontdécritsdansdiversalimentsd’originevégétale:la pêche,l’orange(Cits7)[13],lagrenade(Pung7:pommaclein)
[11],l’abricotduJapon(Prum7),ainsiquedansletubercule depommedeterre[9].
Lapeamacléineestunepetitemoléculede7kDa(par compa-raison, la LTP Pru p 3 a une masse moléculaire de 9kDa) comprenant63acidesaminés.Elleestricheencystéinesavec 19%derésiduscystéineet6pontsdisulfureluiconférantune structuremixte:␣-hélicoïdaleetfeuillet-plissé.
Lapeamacléineestuneprotéinebasiqueavecunpoint iso-électriquesituéà8,97,prochedeceluidePrup3à9,25.Elle estthermorésistanteetrésistanteàladigestionacide,parcontre, ellen’estpasdigéréeparlatrypsine,contrairementàPrup3qui l’estpartiellement.
Demassemoléculaireetpointisoélectriqueproches,Prup 3etPrup 7sontdifficilementséparables.Ilestdoncpossible d’avoirunecontaminationdenPrup3parPrup7.
Afind’évaluerlafréquencedesensibilisationvis-à-visdece nouvelallergènedanslarégiondeMarseille,nousavons sélec-tionnédessérumsdepatientspourlesquelsunehistoireclinique d’allergieàlapêcheavait étéévoquée, ainsiquedespatients avec une histoired’anaphylaxie sans cause retrouvée malgré une anamnèse minutieuseet des testscutanés et biologiques exhaustifs.
2. Patientsetméthodes 2.1. Patients
Étuderétrospectivemonocentriqueensoincourantdes dos-siersetdesrésultatsbiologiquesde121patientsexploréspour unesuspiciond’allergieàlapêchedansleréseauANAFORCAL Provence etau laboratoired’immunologie de l’hôpitalde La Conceptionoudansunlaboratoireprivéduréseau SELDAIX-BIOPLUS,entrefévrier2012etjuin2016.
Recueil des arguments diagnostiques : histoire clinique, résultats des tests cutanés avec l’extrait commercial et/ou l’alimentnatif,sensibilisationbiologiquevis-à-visdesextraits
etdesallergènesmoléculairesdisponiblespourlediagnosticin vitro.
2.2. Corrélationentrelesdonnéescliniquesetbiologiques
Les données cliniques relatives aux symptômes d’allergie alimentaire et lerésultat des TC àlectureimmédiate ont été comparésauxdonnéesbiologiques.
Lagravité de laréaction immédiate clinique aété classée selonles3gradesdesévéritéd’anaphylaxiedécritsparMuraro, adaptédeSampson[14,15].
Ces auteursretiennent lediagnostic d’anaphylaxiecomme hautementprobablesi1des3critèressuivantsestrempli: • réaction aiguë (minutes à quelques heures) à type de
signescutanéo-muqueux(urticairegénéralisée,prurit, bouf-féesvaso-motrices,œdèmedelalangueetluette)associésàau moins1desélémentssuivants:signesrespiratoires(dyspnée, bronchospasme,stridor,hypoxie)ousignescardiovasculaires àtyped’hypotension;
• aumoins2ouplusdescritèressuivantsapparaissantdansles minutes à quelquesheures aprèsexposition àun allergène probable pour ce patient : signes cutanéo-muqueux (urti-cairegénéralisée,prurit,boufféesvaso-motrices,œdèmedela langueetluette),respiratoires(dyspnée,bronchospasme, stri-dor, hypoxie),cardiovasculaires (hypotension) et/ousignes digestifspersistants(douleursabdominales,vomissements); • étatdechoc:hypotensiondeplusde30%parrapportàla tensionartériellebasale,collapsus,aprèsexpositionàun aller-gèneconnudupatient,survenantdanslesminutesàquelques heures.
Notonsquela définitiondesauteurs « minutesàquelques heures » peut être rapprochée de l’intervalle généralement acceptéde4heuresmaximum.
2.3. Prélèvements
Les prélèvements veineux ont été réalisés sur tube sans anticoagulant,sansconditionspré-analytiquesparticulières(le résultatdudosaged’IgEspécifiquesestconnupourêtre indé-pendantd’uneprisemédicamenteuseoualimentaire).Lestubes ontété centrifugés etlesérumconservé à+4◦Cpendant une semaine,−20◦Cau-delàjusqu’à réalisationdu dosage d’IgE spécifiques.
LesTAB ontété effectuéssursang totaldans les2heures suivantleprélèvementveineuxsurtubeEDTA.
2.4. Méthodes,appareilsetréactifs 2.4.1. IgEspécifiquesunitaires
LarechercheetledosagedesIgEspécifiquesontétéréalisés chezles121patientsparlaméthodefluoro-immunoenzymatique FEIA ImmunoCAP® de Thermo Fisher (ImmunoCAP 250, ThermoFisher,Uppsala,Suède).Cetteméthodenécessiteune prised’essaide40Ldesérum(volumemort+20L).C’est
uneméthodequantitativeavecunrenduderésultatslinéaireentre 0,10kUA/L et100kUA/L. Leseuil de positivité a été fixé à 0,10kUA/L[16–19].
Lesdosagesd’IgEspécifiquesvis-à-visdel’extraitdepêche, desallergènes moléculairesPrup 1,Prup3,Prup4 etCCD (groupements MUXF3, o214) et du pollen de Cupressacées (extrait depollen de cyprèst23, degenévrier t6ou allergène majeuretspécifiquenCupa1t226)ontétéréalisésavecles réac-tifscommercialiséspourdiagnosticinvitro,selondesméthodes accréditéesCOFRAC.
Larechercheetledosaged’IgEspécifiquesvis-à-visdePru p7ontétéeffectuésparledépartementR&DdeThermoFisher ImmunoDiagnostics(Uppsala,Suède),enutilisantPrup7natif etrecombinantencouplageexpérimentalpourFEIA Immuno-CAP.
Chez 6 patients, la recherche d’IgE spécifiques vis-à-vis des allergènes moléculaires Prup 1, Prup 3 etPrup 4 sous formepurifiéeaétécontrôléeparméthodeImmulite(Siemens, Munich,Italie).
2.4.2. MultitestFABER®
UneexplorationparmultitestFABER(CAAM,Rome, Ita-lie) a été réalisée chez 6 patients. La méthode FABER offre unpanelmixtede122extraitsallergéniqueset122allergènes moléculaires,incluantdeuxextraitsdepêche(pulpeetpeau),les allergènesPrup1,Prup3etPrup7,ainsiquel’homologuePun g7(grenade).FABERestuneméthodesemi-quantitative,avec unrenduderésultatenunitésquiluisontpropres(fluorescence
intensityunits[FIU]).
2.4.3. Testsd’activationdesbasophiles(TAB)
Un TAB (trousse et réactifs de Bühlmann Laboratories, Suisse)enprésenced’extraitdepêcheetdesallergènes molé-culaires nPru p 3 (LTP), Mal d 1 (réactif PR-10), Tri a 12 (réactif profiline) a été réalisé pour 10 patients suivant une procédure standard avec 4 concentrations par allergène (concentrationsfinales62,5ng/mL,31,3ng/mL,12,5ng/mLet 1,25ng/mL). L’extrait de lait de vache a servi ici comme témoindebonnetoléranceclinique(touslespatients consom-maient du lait et des produits laitiers régulièrement et sans problème).
Dans un deuxième temps, un TAB en présence de Pru p 7 et de Pru p 3 purifiés et recombinants (fournis gracieuse-mentparThermoFisher)aétéréalisépour7patients.Pourcette seconde sériedeTAB, 11concentrationsdechaque allergène ont ététestéesavecdeux méthodes:lekitcommercial Bühl-mannLaboratoriesetuneméthodeBeckman-Coulter.LeTABa étéconsidérépositifquandlepourcentagedebasophiles expo-sés àl’allergèneetexprimant CD63étaitaumoinsdeux fois supérieurautémoinnégatif.Nousavonstesté7 patients,dont 6allergiquessévèresàlapêcheetprésentantdesIgEPrup7 iso-lées(sansIgEPrup1,Prup4,Prup3ouCCD)etunpatient présentant des épisodes anaphylactiques répétésavec des ali-mentsvégétaux,sansIgEPrup1,Prup3,Prup4,Prup7ou CCD.
C.Klingebieletal./Revuefrançaised’allergologie58(2018)16–22 19
2.5. Expressiondesrésultatsetanalysestatistique
Les données sont exprimées en médiane et extrêmes. L’analyse statistique a été effectuée avec le test de Mann-WhitneyetcoefficientdedéterminationR2.Lesrésultatssont considéréscommestatistiquementsignificatifspourp≤0,05.
3. Résultats
3.1. Démographieetdiagnosticretenu
Parmi les 121 patients, on trouve 51 hommes (sex-ratio hommefemme:0,73).L’âgemédianestde19,8ans(4–74).
L’analysedesdonnéescliniques(histoirecliniqueetrésultats destestscutanés)apermisdedistinguer3groupesdepatients: allergiquesconfirmésàlapêche(n=74),nonallergiques (tolé-rants)àlapêche (n=35) etimpossiblesàconclure. Eneffet, pour12patients,lediagnosticd’allergiealimentaireàlapêche n’a pas pu être établi (renseignements cliniques insuffisants, testscutanés ininterprétables ou manquants, histoire clinique peuconvaincante).
3.2. Caractérisationdelasensibilisationvis-à-visdePrup 7
Surles121sérumsanalysés,112(93%)sesontrévélés posi-tifsvis-à-visdel’extraitdepêcheet77(64%)ontmontréune réactivitéIgEvis-à-visderPrup7.Parmiles74patients aller-giquesconfirmésàlapêche,58(78%)avaientdesIgEanti-Pru p7positives(Tableau1).
Dans49/77(64%)descas,laréactivitéIgEàPrup7était isolée(pasdedétectiond’IgEvis-à-visderPrup1,rPrup3ou rPrup4).
Tableau1
Profilmoléculairedelapêchedansles3groupesdepatients:allergiquesàla pêche(n=74),tolérantsàlapêche(n=35)etpatientsnongroupables(n=12). Prévalence Prup1 Prup3 Prup4 Prup7 Allergiquesàlapêche, 74patients 15(20%) 21(28%) 12(16%) 58(78%) Tolérantsàlapêche, 35patients 7(20%) 14(40%) 12(34%) 11(31%) Renseignementscliniques insuffisantsounon obtenus,12patients 5(42%) 2(17%) 3(25%) 8(67%)
Lestauxd’IgEspécifiquesvis-à-visdePrup7étaientplus élevés que ceux vis-à-vis de l’extrait de pêche (médiane : 4,9contre1,3kUA/L;respectivementintervalles:0,10à30,72; 0,10à52,4;p=0,003;coefficientdecorrélation−0,15)(Fig.1). Parmiles7sérumsnégatifsenIgEcontrelapêche,deuxont ététrouvéspositifsvis-à-visderPrup7(0,81et1,24kUA/L).De même,parmiles19sérumspourlesquelslesvaleursd’IgEcontre lapêcheétaientcomprisesentre0,10et0,35kUA/L,14ontété trouvéspositifsàrPrup7(0,10à6,44kUA/L)avecdesvaleurs d’IgEsupérieuresàcellesobtenuesavecl’extrait.
TouslespatientssensibilisésàPrup7étaientsensibilisésaux pollensdeCupressacées,maisl’inversen’étaitpasvrai.
3.3. Profilmoléculairedesensibilisationetparticularités cliniques
Parmi les74 patients allergiques confirmésàla pêche,41 (55 %)décrivent uneréactionclinique sévèregrade IIIaprès ingestion de pêche. Au total, 24 patients (32 %) décrivent l’existenced’uncofacteur,leplussouventl’effort(17patients sur24),parfoislaprised’alcool.Uneparticularitécliniqueàtype
Fig.1.Analysequantitativedelasensibilisationvis-à-visdel’extraitetdesallergènesmoléculairesdepêcheetdespollensdeCupressacées.Lesvaleursminimales, médianes(si>0,10kUA/L)etmaximalesdestitresd’IgEspécifiquessontreprésentéesenéchellelogarithmiquekUA/L.Chezlespatientsallergiquesàlapêche, letitred’IgEPrup7estplusélevéqueletitred’IgEcontrel’extrait(p=0,003).Lestitresd’IgEPrup7etd’IgECupressacéessontplusélevéschezlespatients allergiquesàlapêche(p<0,01).Iln’yapasdedifférencesignificativepourlesIgEPrup1,Prup3etPrup4.
Tableau2
PrévalencedelasensibilisationbiologiqueàPrup7etdonnéescliniquesdansles2populationsdepatients:allergiquesàlapêche(n=74)ettolérantsàlapêche (n=35). Prévalencedela sensibilisationà Prup7(effectifet %) Anaphylaxie gradeI: MURARO Anaphylaxie gradeII: MURARO Anaphylaxie gradeIII: MURARO Gravitédela réactionnon précisée Cofacteur identifié Œdèmede laface Allergiquesàla pêche,74patients 58(78%) 17(23%) 10(14%) 41(55%) 6(8%) 24(32%) 39(53%) Tolérantsàlapêche, 35patients 11(31%) 14(40%) 3(9%) 7(20%) 11(31%) 1(3%) 5(14%)
Pour6patientsdanslegroupeallergiques,et11patientsdanslegroupetolérants,l’analysedesrenseignementscliniquesn’apaspermisdeclasserlagravitédela réactionallergique.
d’œdèmedelafaceestretrouvéechez39(53%)despatients allergiquesconfirmésàlapêche(Tableau2).
Chez les patients allergiques à la pêche, des différences cliniquessontobservéesselonleprofilmoléculairede sensibi-lisation(Tableau3).Lesréactionscliniquessévères,l’existence d’unœdèmedelafaceetlaprésencedecofacteurssontplus fré-quentschezlespatientsavecsensibilisationbiologiquevis-à-vis dePrup7.
Enfonctiondel’allergènemoléculairedétecté,d’autres par-ticularités cliniques ont été notées. Les 3 grades de sévérité cliniquesontpossibleslorsquedesIgEcontrelaLTPPrup3sont encause.LesseulesréactionscliniquesgradeIIIassociéesàun profilPR-10Prup1ouprofilinePrup4sontsurvenueschez despatientsco-sensibilisésavecPrup7.
3.4. MultitestFABER
LaprésencedePrup7etdesonhomologuedelagrenadePun g7ajustifiélaréalisationd’uneexplorationFABER,confirmant lapositivitéPrup7chez5patients(5/6).
SurlemultitestFABER,troispatientsétaientégalement posi-tifspourl’extraitdepêche:2vis-à-visdelapeauuniquement, 1vis-à-visdelapeauetlapulpe.Lanégativitévis-à-visdePru p3aétéconfirméeenFABERpourles6patients.
Pourun patient,lesIgEspécifiques unitairesetleTAB se sontrévélés positifs pour Prup 7 malgré unrésultat FABER négatif.
3.5. ExplorationdelacapacitéactivatricedePrup7en testfonctionnel:testd’activationdesbasophiles 3.5.1. TABavecextraitdepêcheetnPrup3Bühlmann Laboratories
LesTABréalisésenprésenced’extraitdepêcheetdenPru p 3purà95% (BühlmannLaboratories)étaientpositifschez 10/10patientspourl’extraitdepêcheetpournPrup3.Ilsétaient négatifs pour Mald1 (réactif représentantlafamillePR-10), pour Tria12(réactifreprésentantlafamilledesprofilines)et pour l’extraitdelait devacheservanticide témoinde bonne toléranceclinique.
3.5.2. TABavecnPrup7,rPrup7,nPrup3etrPrup 3ThermoFisher
LesTABréalisésenprésencedenPrup7etderPrup7étaient positifschezles6patientsavecdesIgEunitairescontrePrup 7détectables(6/6)etnégatifchezlepatientsansIgEdétectées contrePrup7,prouvantl’activitéallergéniquedePrup7etla spécificitédelaréaction.L’ensembledesTABétaitnégatifavec lesallergènesrPrup3etnPrup3depuretévérifiéepar spectro-métriedemassepourl’ensembledelagammedeconcentrations finalestestées,allantde0,25pg/mLà2,5g/mL.
LaconcordanceTAB–multitestFABERpourlapositivitéPru p 7 étaitde 5/6,le patient sans IgE Prup 7 détectables par méthodeFABERréagissantfortementànPrup7etrPrup7lors duTAB(maisavecdesIgEunitairespositivescontrePrup7).
LesallergènesnPrup7etrPrup7ontdémontréaucoursdes TABlacapacitéàactiverlesbasophilesdèslaconcentrationde
Tableau3
Particularitéscliniquesenfonctionduprofildesensibilisationmoléculairechezlespatientsallergiquesconfirmésvis-à-visdelapêche(n=74). Particularitéscliniqueset
cofacteurs(nombrede patients)
Prup1 Prup3 Prup4 Prup7
MURAROI 3(dont1co-sensibiliséPrup7) 7(dont4co-sensibilisésPrup7) 3(dont1co-sensibiliséPrup7) 10
MURAROII 2 3(dont2co-sensibilisésPrup7) 0 7
MURAROIII 1(co-sensibiliséPrup7) 3 1(co-sensibiliséPrup7) 37
Œdèmedelaface 6(dont4co-sensibilisésPrup7) 6(dont2co-sensibilisésPrup7) 1 31
Cofacteurs 3(dont2co-sensibilisésPrup7) 1 0 21
Pour4patientssensibilisésàPrup7,l’analysedurecueildesrenseignementscliniquesn’apaspermisdeclasserlagravitédelaréaction.Pourunpatientavec cofacteuretœdèmedelaface,aucunsubstratmoléculairedelapêchen’aétémisenévidence.
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Fig.2.Courbesdose-réponsedel’activationdesbasophilesavecPrup7chez4patientsreprésentatifs.Laconcentrationminimaleactivatriceestindiquéepourchaque patientparuneétoile.L’intensitémaximaled’activationenprésencedePrup7peutêtrecomparéeàl’intensitéobservéeaveclecontrôlepositifanti-RFcepsilonI pourchaquepatient.Onobservedeuxprofilsderéponse:doseactivatricede2,5pg/mLdePrup7pourlesbasophilesdespatientsréagissantsanscofacteuretde 1,25ng/mLpourlesbasophilesdespatientsréagissantavecuncofacteur.L’intensitémaximaled’activationavecPrup7estcomparableavecl’intensitéd’activation aveclecontrôlepositif,saufpourunpatient(P4)chezquielleresteinférieured’environ50%.
2,5pg/mL(5/6patients),500×inférieureàladernière concen-trationdelagammequenousutilisonsenroutine(1,25ng/mL) et10000×inférieureàlaconcentrationhabituellement recom-mandéepourunaliment,àsavoir25à100ng/mL(Fig.2).
4. Discussion
L’analysede121patientsdelarégiondeMarseilleapermis demontreretdécrirel’implicationdelapeamacléine(Prup7) chez78%despatientsallergiquesconfirmésàlapêcheversus 28% pourPrup3,20%pourPrup1et16%pourPrup4. Prup7 estdans notresérie leseulallergènemajeur chezces patients.LapertinencefonctionnelledePrup7estconfirmée parlapositivité destestsd’activationdesbasophileschez les patients présentant des IgEvis-à-vis de Prup 7. Un élément remarquableestl’activationdesbasophilesdèslazonedestrès faiblesdosesdePrup7(2,5pg/mL).Lasensibilisationvis-à-vis dePrup7estprésentedèsl’enfance,avecunâgeminimumde 4ansetunemédianeautourde20ans.
Parmilesraisonspouvantexpliquerl’absencededescription decettesensibilisationàforteprévalenceilnoussemble impor-tant de soulignerles mauvaises performances des extraitsde pêche,souventutiliséspourlediagnosticdepremièreintention. Dansnotrepopulation,detrèsfaiblesvaleursd’IgEunitaires vis-à-visdel’extraitdepêche(indétectablesou0,10–0,35kUA/L) étaient associées à des IgE contre Pru p 7 allant jusqu’à 6,44kUA/L.Letitred’IgEvis-à-visdePrup7était systémati-quementsupérieurautitred’IgEcontrel’extraitdepêchechez les77patientssensibilisésàPrup7.Demanièresimilaire,des IgEcontre les extraits de pêche(peau et pulpe) présents sur lemultitestFABERétaientdétectéesseulementchez2patients parmiles5présentantdesIgEPrup7aveccettemêmeméthode. Prisensemble,cesrésultatssuggèrentquePrup 7est insuffi-sammentreprésenté dans lesextraitsutilisés pourlesréactifs
dediagnosticIgEinvitro.Uneévaluationdesextraits commer-ciauxpourtestscutanéspourraitêtreutile,bienquel’utilisation desalimentsnatifsrestelaréférencedanscedomaine.
Surleplanclinique,uneétude d’Inomata etal.de2014a montréquelapeamacléineétaitunmarqueurdesévéritéclinique dansl’allergiealimentaireàlapêcheauJapon[20].Demanière similaire,dansnotrepopulationd’étude,Prup 7estassociéà desréactionscliniquessévères:lesIgEvis-à-visdePrup7sont présenteschez37des41patientsallergiquesàlapêcheetclassés gradeIIIdeMuraro[14].
Dans notre étude, l’intervention d’un cofacteur, généra-lement l’effort physique, est très fréquente en association avec lasensibilisationàPru p 7 (21 patients/24). Cerésultat pourrait expliquer l’échec fréquent dans l’identification d’un substrat moléculaire dans les anaphylaxies alimentaires aux fruitsinduitesparl’effort.Danslalittérature,onretrouvedescas d’anaphylaxieliéeauxfruitsdesRosacéesetinduiteparl’effort, parfois attribuéeau substrat LTP dans les régions méditerra-néennes [21].Dansd’autres cas,lesubstrat moléculairereste inconnu,notammentpourlesréactionsàlapêche.L’implication d’IgEvis-à-visd’uneisoformedePrup3différentedecelle uti-liséepourlarecherched’IgEspécifiquesenroutineetdoncnon détectablesparlesméthodesactuellesaétéproposée[22–24]. Comptetenudelaparentéphysico-chimiquedePrup 3etde Prup7etdelacapacitéactivatricedePrup7àdesdosestrès inférieuresàcelleshabituellementobservéesaveclesallergènes alimentaires,dumoinsinvitro,laprésencedePrup7dansles préparationsutiliséespourcertainesétudesantérieuresnepeut êtreexclue.
Uneautreparticularitécliniquedespatientsallergiquesàla pêcheetsensibilisésàPrup7 estlasurvenuefréquented’un œdème de la face, rapportée chez les patients japonais [25]
et confirmée dans notre étude avecune prévalence de 31/58 (53%).
Enfin,nous avons égalementdocumentéla présence cons-tante d’IgE anti-Cupressacéeschez les patients sensibilisés à Prup7.Chezchaquepatient,letitred’IgEvis-à-visdupollen deCupressacéesestsystématiquementsupérieurautitred’IgE vis-à-visdePrup7.Cetteétudeayantétéréaliséeuniquement chez des patients de la région de Marseille, il serait intéres-santdelacompléterparuneétudesurlasensibilisationàPru p 7horsdelazone depollinisationdesCupressacéesafinde mieuxcomprendrelesliensentrePrup7etlespollinoses.
5. Conclusion
Prup7complèteleprofilmoléculairedelapêcheets’avère nécessairepourrésoudrelediagnosticd’allergieàlapêchechez lespatientsméditerranéens.Dansl’allergieàlapêche,lamise en évidenced’un substrat moléculairePrup 7 est unfacteur pronostiquede sévérité clinique,d’anaphylaxie alimentaire à la pêcheinduitepar l’exercice et d’une présentationclinique incluantfréquemmentunœdèmedelaface.
La cosensibilisation constante au pollen de Cupressacées placePrup7enpositiondecandidatpourlechaînonmanquant dusyndromecyprès-pêchedesrégionsméditerranéennes.
Déclarationdeliensd’intérêts
Jonas Lidholm, Angelica Ehrenberg et Jonas Östling sont employésparThermoFisher.RihaneArif-Lussonestdoctorante en thèseCIFRE encollaboration avecBeckman Coulter.Les autresauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
Remerciements
Mme Colette Mavier et Mme Catherine Tissot (Thermo Fisher),DrFabriceGuerber(LaboratoiresOriade-Noviale, Gre-noble).
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