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Médecine, littérature, histoire

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Médecine, littérature, histoire

WENGER, Alexandre Charles

WENGER, Alexandre Charles. Médecine, littérature, histoire. Dix-huitième siècle, 2014, vol.

46, p. 323-336

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:77902

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MÉDECINE, LITTÉRATURE, HISTOIRE

Alexandre Wenger

La Découverte | « Dix-huitième siècle »

2014/1 n° 46 | pages 323 à 336 ISSN 0070-6760

ISBN 9782707182043

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- http://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2014-1-page-323.htm

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!Pour citer cet article :

--- Alexandre Wenger, « Médecine, littérature, histoire », Dix-huitième siècle 2014/1 (n° 46), p. 323-336.

DOI 10.3917/dhs.046.0323

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médecine, littérature, histoire

Dans un article de 1967, Peter Gay insistait sur le fait que de nombreux intellectuels de l’époque des Lumières se pensent comme les thérapeutes d’une société sur le déclin1. Par leurs écrits, ils entendent remédier aux effets délétères de la civilisation moderne sur la santé individuelle et collective. Suite à la publica- tion de The english malady ; or, a treatise of Nervous diseases (1733) par George Cheyne (1671-1742), la thèse médicale selon laquelle la croissance du luxe et du bien-être est en soi pathogène se diffuse en Europe continentale. En se raffinant à l’excès, la civilisation européenne se serait mise à produire des maladies de la mode et à la mode, telles que le vaporisme et la mollesse. Les avancées de la médecine elle-même, en contribuant à un bien-être croissant, auraient encouragé cette décadence généralisée2.

Face à cet épineux problème, les médecins commencent à se méfier des effets de leurs propres textes. Dans son traité des erreurs populaires sur la santé (1775), Bienville († v. 1785) explique que

« [d]ans des livres, qui comme celui-ci, doivent tomber entre les mains de tout le monde, il faut épargner à certains lecteurs des sujets d’exercer leur imagination3 ». Cette crainte d’une lecture imaginative, échappant à tout encadrement professionnel ou péda- gogique, prend un sens tout particulier dans les ouvrages abordant

1. Peter Gay, « The Enlightenment as Medicine and as Cure », dans William Henry Barber [et al.], The Age of enlightenment, Edinburgh, Oliver and Boyd, 1967, p. 375-386.

2. Voir Roy Porter « Civilization and Disease : Medical Ideology in the Enlightenment », dans Jeremy Black, Jeremy Gregory (dir.), culture, Politics and Society in Britain 1660-1800, Manchester, Manchester University Press, 1991, p. 154-183 ; « Modernité et médecine : le dilemme de la fin des Lumières », dans Vincent Barras, Micheline Louis-Courvoisier (dir.), la médecine des lumières: tout autour de tissot, Genève, Georg, 2001, p. 5-24.

3. J. D. T. de Bienville, traité des erreurs Populaires sur la Santé, La Haye, Pierre-Frédéric Gosse, 1775, p. 134-135.

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des questions d’hygiène sexuelle, telles l’onanisme ou la nympho- manie. Les contenus et le vocabulaire doivent être adaptés, l’objec- tif étant de trouver une stratégie d’écriture suffisamment explicite pour enrayer les comportements sexuels décriés mais aussi suffi- samment gazée pour ne pas inciter à ces mêmes comportements4. Les « médecins-philosophes » – selon le titre qu’ils revendiquaient eux-mêmes – ont donc recherché des solutions originales pour neutraliser le danger, sinon pour donner une dimension prophy- lactique à leurs textes. Cela a conduit un certain nombre d’entre eux à se tourner du côté des lettres, et à importer au sein de l’énon- ciation dogmatique propre au traité savant différentes formes telles que la poésie, le dialogue, la narration sous forme d’anecdotes, ou encore la construction en tableaux, dans le but d’obtenir un effet sur un lectorat large5.

On s’en doute, les rapports entre littérature et médecine au 18e siècle sont donc loin de se limiter à la représentation de motifs ou de thèmes liés à la maladie et à l’exercice médical dans les œuvres de fiction. Ils touchent à la production, à la diffusion, au partage et au découpage des savoirs. De la part du chercheur actuel, ils engagent une réflexion qui porte autant sur les représen- tations que sur les formes, autant sur les idées que sur les réseaux et les acteurs.

De fait, comme l’illustrent les travaux de Jean Starobinski, ces rapports sont présents depuis longtemps dans les études dix- huitiémistes. Que ces dernières portent sur le bonheur, sur la femme dans la pensée des Lumières, sur l’idée d’énergie, etc., il est rare que la médecine n’y figure pas, tant les « hommes de l’art » occupent une place centrale dans la République des Lettres6. Néanmoins, le champ « littérature et médecine » connaît depuis quelques années un dynamisme nouveau7, et cela pour plusieurs

4. Jean-Christophe Abramovici, obscénité et classicisme, Paris, PUF, 2003 (chap. 7 : « La médecine en procès »).

5. Voir Sophie Vasset (dir.), medicine and Narration in the eighteenth century, SVEC 2013:04.

6. Daniel Roche, les Républicains des lettres, Paris, Fayard, 1988, p. 308.

7. Voir Sandra Pott, « Literatur und Medizin im 18. Jahrhundert : von der erneuerten Fortschrittskritik bis zum Medical Writing », Gesnerus 63 (2006), p. 127-143, ainsi que les contributions régulières dans des revues telles que

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raisons institutionnelles et intellectuelles qui ont trait autant à l’ac- tuel débat sur les rapports entre les connaissances historiographi- ques et les vérités de la fiction8 qu’aux développements respectifs de l’histoire de la médecine et de l’histoire littéraire.

Pour le dire un peu schématiquement, l’histoire de la médecine s’est longtemps cantonnée aux seules idées des « grands hommes », dans une perspective téléologique et trop exclusivement attachée à la marche triomphale du progrès de la connaissance. À la fin du 20e siècle, elle a évolué vers une histoire sociale et culturelle des pratiques de santé. Avec la perspective history from below, elle a redonné voix aux patients et redécouvert la grande variété des acteurs du marché thérapeutique, de l’empirique jusqu’au bourreau et de la matrone jusqu’au barbier. Cette ouverture s’est accompagnée d’une extension des sources de l’histoire médicale : non seulement des traités, des mémoires savants, des règlements, des entrées de dictionnaires, mais aussi des narrations prenant la forme d’observations, de cas, d’anecdotes, des fictions théâtrales et romanesques, ou encore des ego-documents tels que lettres privées, consultations à distance, journaux de santé9. Une atten- tion nouvelle a ainsi été portée aux formes, à la rhétorique et aux genres de l’écriture médicale dans la construction des savoirs sur la santé, ainsi qu’aux rapports de cette dernière avec d’autres savoirs, à commencer par la littérature. Diverses études récentes ont montré que, pour les lettrés de l’époque des Lumières, la construc- tion et la diffusion de la connaissance passe par un travail sur la forme qui participe d’une technologie médicale au même titre que le développement de l’instrumentation scientifique ou de l’inves- tigation corporelle10.

configurations, Scientiae Poetica ou literature and medicine, pour ne mentionner que celles-ci.

8. Judith Lyon-Caen, Dinah Ribard, l’historien et la littérature, Paris, La Découverte, 2010.

9. Voir p. ex. Wayne Wild, medicine-by-post. The changing Voice of illness in eighteenth-century British consultation letters and literature, Amsterdam, Rodopi, 2006.

10. Christian Licoppe, la formation de la pratique scientifique : le discours de l’expérience en France et en Angleterre (1630-1820), Paris, La Découverte, 1996 ; Peter Dear (dir.), The literary Structure of scientific Argument : historical Studies, Chicago, UCP, 1995.

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Symétriquement, l’histoire littéraire s’est progressivement ouverte à des textes longtemps délaissés du fait même de leur hybridité. Le canon littéraire repose sur une sélection, une hiérar- chisation et une organisation des œuvres et des auteurs avérées par la tradition critique. Il a tendance à occulter un certain nombre de débats, d’enjeux ou de textes qui ne cadrent pas avec nos décou- pages disciplinaires. En portant attention à la manière dont des

« idées-de-littérature » deviennent des « idées-de-médecine » et réciproquement11, l’approche « littérature et médecine » tend à échapper au lissage du canon et à saisir les enjeux littéraires et médicaux dans le mouvement historique de leur dialogue et de leurs frictions. Cette dynamique exploratoire permet de retrouver une représentation « vivante » et en mouvement des savoirs d’une époque. L’interrogation des savoirs médicaux par la fiction, comme aussi la possibilité d’effectuer une « lecture littéraire de textes non- littéraires », ou encore l’utilisation des belles-lettres et des enjeux de santé comme contextes d’explication réciproques, remplissent en premier lieu une fonction heuristique de (re)découverte de la construction des savoirs.

Certains objets d’études se sont imposés par leur double perti- nence médicale et esthétique : le corps et ses images12, l’histoire de certaines maladies, ou le rôle de la sensibilité13. Cette dernière intéresse les anatomistes des Lumières qui la recherchent à travers la dissection, les médecins vitalistes qui y voient une propriété ordonnatrice de la matière, les philosophes matérialistes qui en font un principe d’explication du vivant, et les romanciers qui l’in- terrogent à travers leurs héros et héroïnes sensibles. Des mémoires sur la nature sensible et irritable des parties du corps (1755) du célé- brissime Haller (1708-1777) jusqu’à de la Sensibilité, par rapport aux drames, aux romans, et à l’éducation (1777) par l’obscur Miste-

11. Selon la distinction entre « idée-de-littérature » et « idée-de-philosophie » proposée par Colas Duflo, les Aventures de Sophie, Paris, CNRS Éditions, 2013, p. 17.

12. Voir p. ex. Roy Porter, Marie Mulvey Roberts, literature & medicine during the eighteenth century, London, Routledge, 1993.

13. Anne C. Vila, enlightenment and Pathology: Sensibility in the literature and medicine of eighteenth-century France, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1998.

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let, la sensibilité met au jour le fait que les auteurs se lisent et se commentent activement.

La présence des médecins dans la République des Lettres fait apparaître la porosité entre les disciplines14. Haller – toujours lui – consacre par exemple un article à clarissa de Richardson dans The Gentleman’s magazine en 174915. Claude-Nicolas Le Cat (1700-1768) se fend d’une édition commentée du discours sur les sciences et les arts de Rousseau16. Certains débats médicaux du 18e siècle permettent même une redécouverte originale de la litté- rature de l’époque. C’est le cas en particulier de l’inoculation de la variole, qui est discutée au sein de traités spécialisés mais qui, du fait de ses enjeux sociaux, est devenue un motif littéraire que l’on retrouve aussi bien chez Rousseau que chez Sade17.

Une difficulté épistémologique tient au fait que les catégo- ries de « littéraire » et de « médical » ne définissent pas au 18e s.

des champs constitués, mais recoupent des usages hétérogènes.

La littérature rassemble « les ouvrages de philosophie, de politi- que, d’économie, d’histoire, de vulgarisation scientifique, en un mot toute la littérature d’information, d’idées, de combat, en même temps que les œuvres de fiction, romans, pièces de théâtre, poèmes, et celles qui les commentent18 ». La médecine quant à elle hérite de savoirs variés qui peuvent être aussi bien théoriques que pratiques, et qui prennent des formes allant du discours au récit en passant par le vers. Les médecins de formation académique ne sont pas toujours les plus estimés ni les plus lus du public et le

14. Elizabeth A. Williams, A cultural history of medical Vitalism in enlighten- ment montpellier, Aldershot, Ashgate, 2003.

15. « An Account of clarissa and Richardson’s reply, Gentleman’s magazine, XIX, June and July 1749 », dans Ioan Williams (éd.), Novel and Romance 1700- 1800, a documentary Record, London, Routledge & Kegan Paul, 1970. Haller relève l’art du détail minutieux chez Richardson.

16. discours qui a remporté le Prix à l’Académie de dijon, en l’Année 1750. […]

Nouvelle edition, Accompagnée de la Réfutation de ce discours, par les Apostilles critiques de l’un des Académiciens examinateurs, qui a refusé de donner son suffrage à cette Pièce, Londres, Edouard Kelmarneck, 1751.

17. Catriona Seth, les Rois aussi en mouraient. les lumières en lutte contre la petite vérole, Paris, Desjonquères, 2008 ; David E. Shuttleton, Smallpox and the literary imagination : 1660-1820, Cambridge, CUP, 2007.

18. Paul Bénichou, le Sacre de l’écrivain (1750-1830). essai sur l’avènement d’un pouvoir spirituel laïque dans la France moderne, Paris, José Corti, 1973, p. 48.

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titre de docteur masque d’interminables querelles de légitimité. La médecine et la littérature s’absorbent mutuellement. Les médecins appartiennent à la République des lettres : ils écrivent, correspon- dent avec les écrivains, qui eux-mêmes formulent leur opinion sur des savoirs médicaux.

Le chercheur est donc souvent contraint de séparer artificiel- lement les champs pour faire apparaître leurs interrelations, alors même que certaines œuvres ne peuvent être comprises que si elles sont restituées à leur cohérence médico-littéraire une et indissocia- ble. Par conséquent, le et de « littérature et médecine » peut apparaî- tre comme un obstacle épistémologique à une bonne compréhen- sion de certains enjeux du passé. Mais, du fait même de sa nature problématique, il permet aussi de faire bouger les objets d’analyse traditionnels des études littéraires et de l’histoire de la médecine, pour les rendre à leurs déterminations transversales. Il pousse à envisager la production écrite d’une époque en termes de catégories fonctionnelles et non morphologiques, soit en s’attachant moins à la qualification du génie intemporel des œuvres qu’aux conditions historiques de leurs usages et des rôles qui leur sont assignés.

On l’aura compris, le couple littérature et médecine constitue en réalité un ménage à trois, qui implique également l’histoire. Les objets de connaissance, ce sont les interrelations entre la littérature et la médecine. Les outils, ce sont ceux de l’histoire (de la médecine) et de l’analyse littéraire. Là encore, les travaux dix-huitiémistes en

« littérature et médecine » contribuent à réenvisager certains modèles historiographiques de périodisation. C’est le cas du modèle kuhnien fondé sur une succession de paradigmes scientifiques dominants séparés entre eux par des moments de révolutions19. Dans cette pers- pective, le 18e s. a parfois été décrit comme une période transitoire, prise entre les grandes découvertes médicales du siècle précédent (découverte de la circulation sanguine, etc.) et le tournant anatomo- pathologique du début du 19e s. Cette perspective ne permet pas de comprendre les enjeux contemporains du 18e s. car, à considérer une époque dans sa seule dimension transitoire, on se condamne à l’in- terpréter de façon anachronique. La dynamique de construction des

19. Thomas Kuhn, the Structure of scientific Revolutions, Chicago, UCP, 1962.

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savoirs se trouve alors subordonnée à une linéarité factice, attentive à la distinction hiérarchique entre savants majeurs et mineurs, et repo- sant sur un lien mou parce que peu problématisé et unidirectionnel entre l’acteur et son contexte. La construction de contextes explica- tifs pertinents entre donc pleinement dans la réflexion sur les liens entre littérature et médecine. Dans un état de la question de 198120, G. Rousseau déplorait déjà le fait que certains travaux privilégient une lecture du rapport médecine-littérature en terme d’influences de la première sur la seconde, avec en toile de fond la conviction selon laquelle l’écriture créative serait comme imprégnée d’idées médica- les préexistantes. Or, les « contextes n’existent pas préalablement à l’opération qui les construit, ou bien alors il ne s’agit que de présup- posés21 ». À la notion molle d’influence, les études actuelles préfèrent celle de ressource, ou d’opération, qui insistent sur le caractère volon- taire des appropriations multiples entre les textes dits littéraires et les textes dits médicaux22. La médecine vitaliste, la physiologie des passions ou la référence à la fibre nerveuse peuvent être convoquées à titre de contextes explicatifs d’œuvres littéraires, à condition de les considérer comme une co-construction de l’œuvre en question.

Différents chantiers intellectuels du 18e siècle ont favorisé le dialogue entre littérature et médecine. De nouveaux lieux de savoirs sur la santé apparaissent : les hôpitaux pour vénériens, les hospices pour les malades pauvres, les asiles de fous, mais aussi les navires militaires ou les colonies deviennent des terrains d’observation et de collecte de données23. Certaines écoles médicales – celle d’Edinburgh par exemple – tentent de concilier la médecine biographique attentive à la singularité idiosyncratique de chaque patient, avec une approche fondée sur des expérimentations thérapeutiques ou pathologiques effectuées en milieu contrôlé,

20. Georges S. Rousseau, « Literature and Medicine : The State of the Field », isis, 72 (1981), p. 406-424.

21. Christian Jouhaud, « Présentation », Annales, histoire, Sciences Sociales 2 (1994), p. 272.

22. Andrea Carlino, Alexandre Wenger (dir.), littérature et médecine. Approches et perspectives (16e-19e siècle), Genève, Droz, 2007 (« Introduction », p. 9-16).

23. Ulrich Tröhler, to improve the evidence of medicine. The 18th century Brit- ish origins of a critical Approach, Edinburgh, The Royal College of Physicians, 2000.

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fondées sur la comparaison de groupes de sujets, et tendant à une standardisation des connaissances sur la maladie24.

Les observations et les théories produites sont ensuite diffusées au sein de journaux nouveaux et tout entier consacrés aux conditions d’exercice de la médecine, tels que le Journal de médecine, chirurgie, Pharmacie, etc. qui paraît en France dès 1754, ou der Arzt. eine medizinische Wochenschrift publié dès 1760 à Hamburg. De tels périodiques jouent un rôle dans la « professionnalisation » – la notion est débattue par les historiens – de la médecine et dans la revendication d’une hégémonie des docteurs universitaires dans l’expertise médicale. Ils constituent en effet un lieu d’échanges entre pairs, une tribune dont l’accès est privilégié, mais ils offrent également une vitrine auprès d’un public lettré plus large. Au gré des débats dont leurs colonnes se font l’écho – sur le traitement des vapeurs, sur la cure vénérienne sans mercure, sur l’efficacité du baquet de Mesmer, sur les qualités nécessaires au bon praticien, etc., ils deviennent un lieu d’affirmation identitaire.

Cette structuration de la médecine académique va de pair avec la volonté manifestée par les médecins-philosophes de conquérir de nouveaux territoires d’expertise. Dans sa médecine de l’esprit, Antoine Le Camus (1722-1772) annonce l’avènement d’une discipline au potentiel démultiplié et exerçant son action sur la société tout entière25. Comme lui, de nombreux praticiens édifient une véritable « science de l’homme » – pour reprendre un titre de l’époque26 –, soit une anthropologie médicale qui, sur la base de considérations physiologiques, prescrit des conseils sur l’état présent de la société, sur les rôles « naturels » que les hommes et les femmes sont appelés à y jouer, et sur les habitudes de vie qui les menacent. Les Lumières sont par exemple marquées par une très conséquente production de traités qui, tel le Système physi- que et moral de la femme (1775) de Pierre Roussel (1742-1802),

24. Pour un aperçu historique de ces tentatives, voir le site < http://www.

jameslindlibrary.org/>.

25. Antoine Le Camus, médecine de l’esprit ; où l’on traite des dispositions et des causes physiques qui, en conséquence de l’union de l’âme avec le corps, influent sur les opérations de l’esprit, Paris, Ganeau, 1753, t. 1, p. x.

26. Paul-Joseph Barthez, Nouveaux Éléments de la science de l’homme, Montpel- lier, J. Martel Aîné, 1778.

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portent sur la « nature féminine » et sur ses multiples possibilités de dérèglements. Hormis le fait qu’il s’agit de textes souvent très écrits, qui recourent à la narration, à l’exposition de cas, et dont la rhétorique mérite d’être questionnée27, ils entrent en dialogue avec la fiction de l’époque, car ils cherchent à imposer un portrait idéal de la femme – qu’il s’agisse de l’ingénue, de la femme dans la sphère domestique, ou de la « femme de quarante ans » – auquel participent également les héroïnes romanesques de l’époque28. Par ailleurs, cet idéal doit être préservé de facteurs tels que la démocratisation de la lecture romanesque, réputée éloigner les jeunes filles de leurs responsabilités de futures épouses et mères.

Autour de 1750, on constate un investissement croissant des médecins dans le débat sur les effets de la fiction29. « De toutes les causes qui ont nui à la santé des femmes la principale a été la multiplication infinie des romans depuis cent ans. [...] Une fille qui à dix ans lit au lieu de courir, doit être à vingt une femme à vapeurs, et non point une bonne nourrice30 », résume lapidairement Samuel-Auguste Tissot (1728-1797). Or, ce type de considérations hygiénistes porte non seulement sur la lectrice et sur les conditions de la lecture romanesque, mais également sur les textes eux-mêmes, sur leur genre et sur leurs qualités expressives.

À cet égard, la médecine des Lumières constitue un précieux point de vue sur l’évolution de la littérature elle-même.

Le dialogue entre fiction et médecine se noue également autour de questions relatives à la sexualité. Le point de vue contraignant de l’onanisme (1760) de Tissot ou de la Nymphomanie (1771) de Bienville se trouve directement confronté à la littérature libertine, pour laquelle le déniaisement passe par la prise de possession de son propre plaisir. Thérèse Philosophe (1749) peut être lu comme un manuel raisonné de masturbation. Mais à nouveau, le plus intéressant est le dialogue qui s’instaure entre les textes médicaux

27. Michèle Le Doeuff, Recherches sur l’imaginaire philosophique, Paris, Payot, 1980 (« Les chiasmes de Pierre Roussel », p. 181-222).

28. Voir Mary McAlpin, Female Sexuality and cultural degradation in enlight- enment France. medicine and literature, Farnam/Burlington, Ashgate, 2012.

29. Alexandre Wenger, la Fibre littéraire. le discours médical sur la lecture au 18e siècle, Genève, Droz, 2007.

30. de la Santé des gens de lettres [1768], Paris, La Différence, 1991, p. 166.

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et licencieux. Dans le Rideau levé, ou l’éducation de laure (1788), Mirabeau propose une éducation sexuelle qui est aussi une hygiène : l’héroïne prend connaissance d’elle-même en découvrant la jouissance, mais celle-ci n’est pas sans frein car le roman présente en contrepoint le personnage d’une jeune nymphomane qui s’abîme dans le plaisir jusqu’à en succomber. La circulation des savoirs et des formes entre médecine et fiction se perçoit enfin dans le fait que les traités d’hygiène sexuelle délaissent volontiers l’énonciation dogmatique pour adopter la forme catéchétique ou dialogique observable dans les genres didactiques et dans la littérature pédagogique et morale, ou alors recourent à une exposition narrative dans le but de concurrencer les romans sur leur propre terrain31.

Ce type de nouages entre médecine et littérature est très intense au 18e s. et touche à de nombreux enjeux qu’il n’est pas possible de traiter ici : santé des gens de lettres, imagination, enthousiasme, théorie des passions, mélancolie religieuse, etc. Dans tous les cas, ils sont en lien direct avec l’image que le médecin cherche à donner de lui-même. On le sait, dans la veine de Molière ou de Lesage, le médecin issu des facultés est un personnage traditionnel du roman et du théâtre. Pourtant, à côté de la satire ou de la farce qui insistent sur le hiatus entre les prétentions des disciples d’Esculape et leurs compétences réelles, d’autres œuvres présentent des personnages de médecins sérieux, dont la fonction est autre que le rire. C’est le cas par exemple des Aventures du chevalier de Faublas (1787-1790) de Jean- Baptiste Louvet de Couvray (1760-1797), où l’on voit intervenir le médecin anglais Francis Willis (1718-1807). Sa présence en tant que personnage est cruciale, puisqu’il a recommandé au héros d’écrire ses mémoires à titre thérapeutique32. Qu’il s’agisse de médecins existants explicitement nommés33, désignés par un patronyme

31. P. ex. les « Observations sur l’imagination par rapport à la nymphomanie » qui closent la nymphomanie, 1777 [1771] de Bienville, p. 132-160. Pour un commentaire, voir Thomas W. Laqueur, Solitary Sex : A cultural history of masturbation, New York, Zone Books, 2003.

32. Le roman tout entier se présente comme une cure de la folie conçue comme un théâtre de l’imagination. Voir Michel Foucault, histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Plon, 1961, p. 400 : « La réalisation théâtrale ».

33. Ils sont nombreux dans ce cas : Théophile de Bordeu dans le Rêve de d’Alembert et Antoine Le Camus dans ceci n’est pas un conte de Diderot, Théodore Tronchin dans la Philosophie dans le boudoir de Sade, etc.

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fictionnel, ou de médecins inventés, les personnages de médecins portent les espoirs et les déceptions liés à la profession médicale. À ce titre, et moyennent les précautions méthodologiques adéquates, ils plaident pour une intégration raisonnée de la fiction dans les sources de l’histoire médicale. Les textes médicaux répondent à ces représentations de multiples manières. Les traités qui relèvent par exemple du genre des erreurs populaires sur la médecine34 discutent souvent les effets de la caricature médicale sur le quotidien des praticiens. D’autres genres réagissent en construisant positivement leur idéal professionnel. La série d’éloges funèbres prononcés entre 1776 et 1789 par Félix Vicq d’Azyr devant la jeune Société Royale de Médecine se présente ainsi comme autant de variantes d’un même récit exemplaire de la novation médicale, par lequel une certaine élite des praticiens des années prérévolutionnaires impose ses propres topoï de l’hagiographie médicale35. Enfin les médecins, loin de rejeter les caricatures littéraires de leur profession, y recourent dans leurs querelles internes, s’accusant d’être des Diafoirus ou des Sangrado36.

Le contrôle des représentations du médecin est un enjeu impor- tant car, en l’absence d’un système de soins et de rémunération unifié, la réputation d’un praticien constitue sa meilleure chance de se constituer une pratique aisée. Le 18e s. connaît ainsi un star system médical dont les figures emblématiques révèlent toute l’hé- térogénéité des figures de soignants, tant du point de vue de leur formation que de leur origine sociale. Certains possèdent le titre académique de docteur et se font connaître par une opération spéci- fique, comme Théodore Tronchin (1709-1781), qui n’a presque rien publié mais qui inocule les enfants du duc d’Orléans en 175637. D’autres, tel Tissot qui s’est intéressé à la santé de différentes caté- gories socioprofessionnelles, depuis le « peuple » jusqu’aux gens du monde, se font avant tout connaître en tant que médecins écrivains.

34. Joël Coste, la littérature des « erreurs populaires » : une ethnographie médicale à l’époque moderne, Paris, Champion, 2002.

35. Voir Daniel Roche, « Talents, raison et sacrifice : l’image du médecin des Lumières d’après les Éloges de la Société royale de médecine (1776-1789) », Annales : économies, sociétés, civilisations 5 (1977), p. 866-886 .

36. Voir p. ex. Julien Offray de La Mettrie (1709-1751), ouvrage de Pénélope ou machiavel en médecine (1750).

37. Sa célébrité est telle qu’il donne même son nom à un genre littéraire éphémère, les tronchinades (textes comiques en vers de mirliton).

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Pierre Pomme (1735-1812) qui propose un nouveau traitement des vapeurs ou Franz-Anton Mesmer (1734-1815) qui promeut des cures de magnétisme, sont considérés comme des charlatans par leurs pairs, alors même qu’ils possèdent le titre de docteur et qu’ils rencontrent un énorme succès mondain. Enfin, de nombreux aris- tocrates de l’époque font appel aux secrets médicaux de l’aventurier italien Joseph Balsamo, dit Cagliostro (1743-1795), alors même qu’il ne peut faire valoir aucun diplôme officiel.

Un élément crucial du prestige accordé à la profession de médecin tient dans son rapport au langage. Dans un article déjà ancien, émile Benveniste a montré que ce rapport relève d’une tradition qui remonte à la plus haute Antiquité38 : par contraste avec l’apothicaire, qui soigne par les plantes, et avec le chirurgien, qui soigne par le couteau, le médecin soigne par la parole. Mais ce rapport est fragile, parce que la parole est équivoque et parce que la frontière entre la conviction (à des fins thérapeutiques) et la séduction (à des fins vénales) est ténue. Ce rapport éclaire donc également la figure du charlatan. Le charlatan est charlatan parce qu’il emporte la crédulité des malades par son discours. Dans ce contexte, le latin, bien qu’il reste la langue de l’autorité savante, est aussi celle de l’ânonnement dogmatique, de la taxonomie stérile et d’une accumulation sans lien avec la réalité sensible de la maladie.

Surtout, il constitue un masque de l’ignorance. Les médecins s’entendent généralement pour fustiger ceux d’entre eux « à qui un ton grave, une grande taciturnité, certain jargon et des termes abstraits, [tiennent] lieu de savoir », ou ceux dont toute la science consiste « en propos galants, en nouvelles du jour, en anecdotes de la ville39 ». Certains vont même jusqu’à faire de la médecine « un art muet40 ». Il n’empêche qu’il existe une nécessité thérapeutique de convaincre, et que les médecins sont conscients selon l’expres- sion de Rabelais de jouer une « farce […] à trois personnages : le

38. émile Benveniste, « La doctrine médicale des Indo-Européens », revue de l’histoire des religions, LXV, t. 129 (1945), p. 5-12.

39. John Gregory, discours sur les devoirs, les Qualités et les Connaissances du Médecin […] Traduit de l’anglais […] par M. Verlac, Paris, Crapart et Briand, 1787, respectivement p. xiii et xv.

40. J.-D.-T. de Bienville, Traité des erreurs Populaires sur la Santé, éd. cit., p. 124.

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malade, le médecin, la maladie41 » et de se faire comédiens pour débusquer certaines pathologies, telle l’hystérie42.

Ce rapide parcours à travers la littérature et la médecine du 18e siècle montre que la forme (littéraire, narrative, expressive, rhétorique) des ouvrages médicaux ne relève ni du divertissement ni d’un éparpillement dans les marges du savoir. Au contraire, elle fonctionne comme un principe d’organisation et d’invention dans l’histoire des relations entre littérature et médecine. La médecine se présente – aussi – comme une casuistique et son savoir se construit à travers des histoires. De ce fait, l’écriture du cas apparaît comme un matériau spécifique à l’intersection des savoirs médical et litté- raire43. Pour ne prendre qu’un exemple, l’écriture de la peste se présente comme une expérience partagée par le roman, le traité savant et la littérature de témoignage44. La narration sous forme de cas peut prendre une valeur probatoire, exemplaire ou didactique.

Elle est « humanitaire45 » et porteuse d’une connaissance orientée vers l’action.

41. Rabelais, Quart livre, dans œuvres complètes, Paris, Gallimard, Pléiade, 1994, p. 517-518. Pour une analyse de l’apparence et de l’éloquence, voir Ariane Bayle, « Introduction », dans études épistémè : « Les Usages thérapeutiques du littéraire », n° 13 (printemps 2008), p. 13.

42. Voir Marian Hobson, « Sensibilité et spectacle : le contexte médical du Paradoxe sur le comédien de Diderot », revue de Métaphysique et de Morale, 2 (1977), p. 145-164 ; Sabine Arnaud, « Une Maladie indéfinissable ? L’hystérie, de la métaphore au récit, au 18e siècle », Annales, histoire, Sciences sociales, 65/1 (2010), p. 63-85.

43. Sophie Vasset, décrire, prescrire, guérir : médecine et fiction dans la grande- Bretagne du 18e siècle, Laval, PUL, 2011 (chap. 3 : « Raconter son histoire : l’étude de cas », p. 103-130). Pour un élargissement chronologique, voir Rudolf Behrens (dir.), der Ärztliche Fallbericht, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 2012 ; Jason Tougaw, Strange Cases : The Medical Case history and the British novel, New York, Routledge, 2006.

44. Roger D. Lund, « Infections Wit : Metaphor, Atheism and the Plague in Eighteenth-century London », literature and Medicine, 22 (2003), p. 45-64 ; Margaret Healy, Fictions of disease in early Modern england : Bodies, Plagues and Politics, Basingstoke, Palgrave, 2001 ; Christian Jouhaud, Dinah Ribard, Nicolas Schapira, histoire. littérature. Témoignage, Gallimard, 2009 (chap. IV « La peste, la maladie, la mort », p. 189-242).

45. Thomas Laqueur, « Bodies, Details, and the Humanitarian Narrative », dans Lynn Hunt (dir.), The new Cultural history, Berkeley, Univ. of California Press, 1989, p. 176-204.

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L’approche « littérature et médecine » offre donc la possibilité de réinterprétations originales d’auteurs canoniques46 et permet d’évaluer les usages que tel romancier fait de la médecine dans son œuvre47. Au chercheur, elle offre un décentrement de point de vue, un affranchissement de carcans disciplinaires qui permettent diffi- cilement d’appréhender des figures de passeurs de savoirs ou des textes au statut hybride. in fine, elle constitue donc une réflexion méthodologique sur la construction de notre propre regard et de nos outils analytiques. En insistant sur l’analyse et la circulation des formes autant sinon plus que des thèmes et des motifs, elle s’attache à la dynamique de construction des savoirs. La littérature du 18e s.

est saisie dans une zone de turbulences, chahutée par les médecins, questionnée dans ses fondements, son utilité, ses modes d’action.

Réciproquement, la médecine de l’époque apparaît dans sa dimen- sion culturellement construite. Le champ « littérature et médecine » permet ainsi d’appréhender les mécanismes de la « professionnali- sation » disciplinaire – le sacre de l’écrivain et celui du médecin des facultés – par un travail sur les formes de la consécration. La ques- tion de la biographie savante par exemple intéresse de plus en plus les chercheurs, non au titre d’une hagiographie des grands hommes, mais comme opération de connaissance48. Enfin, les travaux sur les interactions entre littérature et médecine peuvent se prendre comme un plaidoyer pour une intégration raisonnée des fictions dans les sources de l’histoire médicale, et réciproquement des documents relatifs à la santé dans l’histoire littéraire.

Alexandre Wenger universités de Genève et de Fribourg

Press, 1989, p. 176-204.

46. Rudy Le Menthéour, la manufacture de maladies. la dissidence hygiénique de Jean-Jacques Rousseau, Paris, Garnier, 2011.

47. Voir p. ex. Armelle St-Martin, de la médecine chez Sade. disséquer la vie, narrer la mort, Paris, Champion, 2010.

48. Voir Thomas Söderqvist (dir.), The history and Poetics of Scientific Biography, Aldershot, 2007 ; Frédéric Charbonneau (dir.), les icônes du progrès, SVEC, à paraître ; Ludmilla Jordanova, defining features : scientific and medical portraits, 1660-2000 (London, 2000).

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