II. Crises et redéfini.ons/reconfigura.ons
• 14h30 : Le bonheur est dans le blé. Turgot et la controverse sur la liberté du commerce des grains (années 1760-‐1770). Arnaud Skornicki (Paris Ouest-‐Nanterre La Défense).
• 14 h 55 : Le libéralisme français à l’épreuve des premières lois sociales. Claire Araujo (Lorraine-‐Metz).
• 15 h 20 : Libéralisme et guerre totale (de la Première Guerre mondiale aux années 1950). Dominique Barjot (Paris-‐Sorbonne).
Discussion/Pause
• 16 h 15 : La rénovaZon néolibérale : une réacZon anZ-‐
moderne ? Jean Solchany. (IEP de Lyon).
• 16 h40 : Le libéralisme de Jacques Rueff. Frédéric Tristram (Paris I).
• 17 h 05 : L’Europe méditerranéenne : l’exemple du libéralisme espagnol. Armando Zerolo Duran. (USP-‐CEU Madrid).
Dîner offert aux par3cipants.
Ve n d r e d i 2 8 n o v e m b r e
HEP/HEI, 37-‐39 Boulevard Murat, 75016.
III. Hommes et organisa.ons libérales
Président : Maehias Bernard (Clermont-‐Ferrand)
• 9h15 : L’internaZonale libérale, l’arZculaZon conservateurs/libéraux. Frédéric Fogacci (FondaZon Charles de Gaulle).
• 9h40 : L'organisaZon parZsane de la famille libérale en France : contradicZons et persévérance, 19e-‐21e siècles.
Gilles Richard (Rennes II).
Discussion/Pause
• 10h30 : Raymond Aron et les réseaux libéraux : 1938-‐1980. Joël Mouric (Brest).
• 10h55 : Le rôle des réseaux patronaux et des intellectuels dans la promoZon du néo-‐libéralisme en France dans les années 1970 et 1980. Kevin Brookes (IEP Grenoble).
• 11h20 : Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges René Laederich. Jean-‐François Colas (Professeur en lycée).
Discussion
Buffet repas sur place.
IV. Moments et expériences libérales
Président : Gilles Richard (Rennes II)
• 14h00 : La construcZon européenne est-‐elle libérale ? La poliZque de concurrence et le statut des services publics.
Alain Beltran (CNRS, Labex EHNE, axe 1).
• 14h25 : Le moment Thatcher. Marie-‐Claude Esposito (Paris III).
Discussion/Pause
• 15h30 : Le moment 1986 de la droite française. Maehias Bernard (Clermont-‐Ferrand).
• 15h55 : La diffusion du modèle et des praZques libérales dans les anciennes démocraZes populaires après 1989, à l’exemple de la Pologne. Marek Mikolajczyk (Poznan).
Discussion
• 16h40 : Table ronde finale et conclusions.
Libéralisme et libéraux en Europe
occidentale à l’époque contemporaine
Direc.on: Dominique Barjot, Olivier Dard, Jérôme Grondeux, Frédéric Fogacci
hIp://www.labex-‐ehne.fr/
@LabExEHNE
https://www.facebook.com/labexehne
27 et 28 novembre 2014 à Paris
Y a-‐t-‐il un sens à tenter d’écrire une histoire de la pensée libérale et des courants, intellectuels et poliZques s’en réclamant ? La quesZon ainsi posée n’est pas rhétorique. En 1993, le philosophe Jeremy Waldrin, après avoir conclu à une quasi-‐aporie concernant les origines du courant libéral, n’hésite ainsi pas à écrire dans un arZcle célèbre, « Les fondaZons théoriques du libéralisme », qu’il est
« peu fructueux de chercher des caractérisZques cardinales communes, mais aussi de penser que l’on peut trouver des caractérisZques disZncZves ou parZculières qui puissent différencier les concepZons d’une tradiZon de celles d’une autre ». L’objet a jusqu’ici surtout été invesZ par la philosophie poliZque (Pierre Manent, Lucien Jaume, Alain Laurent), avec une démarche souvent plus généalogique qu’historique.
En somme, le courant libéral apparaît comme un objet historique difficile à saisir, pour différentes raisons. D’une part, il est extrêmement délicat de lui donner un point de départ : si l’appariZon du terme remonte au milieu du XVIIIe siècle, il est ardu de dater et de préciser la formalisaZon d’un courant d’idées en courant poliZque. D’autre part, on ne peut penser la noZon de libéralisme qu’en termes polysémiques. Les libéralismes européens sont fortement liés à des tradiZons naZonales établies et parfois antagonistes : alors que le corpus doctrinal du libéralisme anglais est porteur d’un appareil conceptuel (droits de l’individu, noZon de société civile) qui facilite son passage dans le champ poliZque, il n’en va pas nécessairement de même en France ou dans l’Europe méditerranéenne. Enfin, les points d’applicaZon du libéralisme divergent, qu’il s’agisse du domaine économique, du domaine poliZque ou du domaine social. La dernière difficulté n’est pas la moindre : certains acquis du libéralisme semblent à ce point intégrés dans les fondements juridiques et le foncZonnement des Etats (droits de l’individu, économie de marché, libre-‐concurrence plus ou moins régulée par l’Etat), que les courants libéraux finissent par souffrir d’un déficit de visibilité : à compter des années 70, le libéralisme est moins défini par ses praZciens que par ses criZques, à travers plusieurs vocables passés dans le langage courant (ultra-‐
libéralisme, libéralisme sauvage, etc.).
En somme, proposer une histoire des libéraux en Europe oblige à adopter une démarche à la fois généalogique (comprendre les blocages idéologiques, l’antagonisme des tradiZons naZonales, le poids de certains héritages, comme l’expérience Guizot en France) et progressive (comprendre le libéralisme comme un courant non pas figé, mais en constante évoluZon, redéfini par le contexte historique). Plusieurs axes de réflexion animeront ce colloque : -‐ D’abord, on tentera de replacer la réflexion dans une perspecZve
de long terme, commençant au XVIIIe siècle avec le « Laisser-‐
faire » de Turgot et les théories d’Adam Smith, pour aller jusqu’aux enjeux les plus contemporains. On n’éludera pas l’étude du passage de l’idée libérale du concept vers le champ poliZque dans une période courant du XVIIIe au mitan du XIXe siècle, mais également les circulaZons intellectuelles qui favorisent sa formalisaZon.
-‐ Il s’agira également de confronter des tradiZons naZonales parfois différentes, afin d’esquisser une synthèse d’une historiographie européenne jusqu’ici éclatée. Certaines problémaZques naZonales, comme la difficulté française, à compter du XVIIIe siècle, à faire le lien entre libéralisme poliZque et libéralisme économique, ne sont pas opératoires dans d’autres pays, comme l’Angleterre. De même, le poids de l’Eglise dans la définiZon de la tradiZon libérale peut être fondamental dans certains pays d’Europe Méditerranéenne, bien plus que dans le monde anglo-‐
saxon. Plusieurs problémaZques globales seront cependant envisagées (la juridisaZon progressive du discours libéral, par exemple), comme l’influence de plusieurs penseurs et de plusieurs écoles (Stuart Mill, Croce, Hayek, Tocqueville…).
-‐ On aura soin de ne pas réduire l’étude des groupements poliZques libéraux au simple cadre parZsan. D’une part, l’idée d’un « parZ » libéral ne va pas de soi, la diversité des sensibilités et l’individualisme souvent caractérisZques des hommes poliZques se réclamant des idées libérales se fondant mal dans un cadre parZsan discipliné. Le modèle de l’homme poliZque libéral est d’ailleurs à quesZonner, ces figures n’étant pas si nombreuses et clairement idenZfiables sur la scène poliZque européenne.
D’autre part, les idées libérales se renouvellent et se diffusent fréquemment dans d’autres cadres, les groupes de réflexion (think tanks), la presse, l’université et les organismes de recherche (notamment privés, comme les fondaZons), terreau qu’il convient d’étudier.
-‐ On tentera de replacer l’engagement libéral dans la chronologie de l’histoire de l’Europe, afin d’en proposer une vision dynamique et de montrer la capacité des idées libérales à se renouveler et à s’adapter à différents contextes. Etre libéral en 1850, alors que les Etats restent intervenZonnistes dans l’économie sans avoir encore mis en place de systèmes de protecZon sociale n’a pas la même significaZon qu’en 1950, alors que le contre-‐modèle communiste et la mise en place des Etats-‐providence en limitent et en contraignent l’expression, ou qu’en 2013, où les libéraux doivent répondre au procès d’intenZon fait en « libéralisme sauvage » ou en « ultra-‐libéralisme ». Le posiZonnement poliZque des libéraux est également à quesZonner, l’existence d’un anZlibéralisme de droite, conservateur, n’étant pas à sous-‐esZmer. Les crises du XXe siècle amènent le libéralisme à se redéfinir, à se reconfigurer face au rôle toujours croissant des Etats.
-‐ Enfin, on pensera le libéralisme comme l’objet de moments et d’expériences, d’une part car les parZs se réclamant explicitement d’une idéologie libérale sont finalement rarement en situaZon de responsabilité dans l’histoire de l’Europe contemporaine, surtout après 1945, mais aussi parce que les réformes libérales sont bien souvent menées par des hommes et des femmes étrangers à la famille poliZque libérale, sous forme de purge, de parenthèse ou de tournant plus que de projet.
J e u d i 2 7 n o v e m b r e M a t r i c e s i d é o l o g i q u e s
Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, salle D035
• 9h -‐ Accueil et présentaZon générale du Labex et de l’axe 2: Eric Bussière (Paris-‐Sorbonne) et Olivier Dard (Paris-‐Sorbonne)
Introduc.on des quatre principales théma.ques
• 9h30 : Matrices idéologiques. Jérôme Grondeux (IGEN).
• 9h45 : Crises et redéfiniZons. Olivier Dard (Paris-‐
Sorbonne).
• 10h : Hommes et organisaZons. Frédéric Fogacci (FondaZon Charles de Gaulle/Paris-‐Sorbonne).
• 10h15 : Moments et expériences. Dominique Barjot (Paris-‐Sorbonne).
I. Matrices idéologiques
Président :