• Aucun résultat trouvé

Edition Au sommaire : Le mot du président. Nos activités. Rencontre : la belle-iloise. Regards sur la pandémie. Nos compagnons s engagent

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Edition Au sommaire : Le mot du président. Nos activités. Rencontre : la belle-iloise. Regards sur la pandémie. Nos compagnons s engagent"

Copied!
29
0
0

Texte intégral

(1)

0

Edition 2020

Directeur de la publication : Bernard Bastier Au sommaire :

Le mot du président Nos activités

Rencontre : la belle-iloise Regards sur la pandémie Nos compagnons s’engagent

(2)

1

Le mot du président

Chers compagnons,

Chers amis de l’ANMONM du Morbihan

Les années passent et nous entraînent toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus vite dans leur tourbillon. Bientôt reviendra la période des vœux, alors sans attendre, je formule le vœu que les années qui viennent ne ressemblent pas à 2020 qui restera dans les annales comme une année de grand désarroi dans le monde entier.

Vous le savez, les dispositions prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie de Covid 19 ne nous ont pas permis de réaliser toutes nos traditionnelles activités et nous le déplorons. L’incertitude est telle qu’il est devenu impossible de se projeter au- delà de quelques semaines, voire quelques jours, alors que la programmation se fait à échéance de plusieurs mois.

C’est ainsi que nous avons décidé de réaliser par correspondance notre assemblée générale, initialement prévue le 25 avril puis reprogrammée le 17 octobre. Je vous remercie pour votre implication dans cette procédure inédite, qui a atteint une participation quasiment au niveau de la participation habituelle, et pour la confiance que vous nous avez accordée en approuvant massivement le rapport d’activité et le bilan financier. C’est la preuve que vous restez très attachés à la vie de notre section. Je vous en remercie du fond du cœur, au nom de tous nos compagnons du comité de section qui agissent au quotidien pour vous servir.

Pour le moment, nous ne programmons pas de nouvelles manifestations avant l’AG 2021 que nous espérons pouvoir tenir fin avril comme à l’accoutumée. Même la tenue de notre traditionnelle galette des rois nous semble compromise car nous sommes liés par des délais que nous ne maîtrisons pas. Espérons que l’année qui vient nous permettra de retrouver le cours normal de nos activités que nous ne manquerons pas de vous proposer dès que cela sera possible.

Au printemps, je vous ai proposé de vous exprimer, de témoigner, de donner votre sentiment sur cette période si particulière. Il y a tant à dire ! En effet, nous vivons tous différemment les inquiétudes, les contraintes et les espoirs générés par cette crise et il est utile d’en parler, de partager nos témoignages. Exprimer son opinion n’est pas toujours chose aisée, les contraintes et le déluge médiatique qui nous submerge ad nauseam depuis plus de huit mois rendent les choses plus difficiles encore. Je remercie très sincèrement tous nos compagnons qui se sont exprimés.

Cette période troublée montre à quel point il est important de maintenir vivants des liens entre compagnons. Ainsi, chacun des membres du comité de section aura désormais en charge un groupe de compagnons dont il sera le référent. Nous prendrons bientôt contact avec vous pour vous donner plus de détails sur cette action.

Ce bulletin annuel participe au maintien des liens entre nous, il nous permet également de faire connaître plus largement la section ANMNOM 56 via le site Internet de l’Association. Néanmoins, il me semble que nous devons le faire évoluer, tant sur le fond que sur la forme, sortir du cadre étroit du compte rendu de nos activités et tenter de publier des articles intéressant un plus large public. Nous en avons collectivement les compétences, alors, je fais appel une nouvelle fois à vos talents ; si vous avez « l’âme rédactionnelle », n’hésitez pas : ensemble faisons évoluer cette publication. Je vous en remercie par avance.

Bernard Bastier, Président ANMONM 56

(3)

2

Poursuivant notre politique de renouvellement de nos activités et toujours avides de nouveautés, nous avions décidé de faire cette année notre galette des rois dans un lieu un peu décalé, inhabituel. C’est ainsi que, après quelques tâtonnements, nous avons choisi le Kasino de Vannes pour nos agapes de ce début 2020.

Lieu peu connu de nos compagnons, le Kasino de Vannes est un lieu agréable et sympathique.

Certes l’enfer du jeu peut pervertir certains mais nous ne sommes pas de nature à nous laisser aller à des penchants délétères. C’est donc l’esprit serein et l’âme en paix que nous nous sommes retrouvés à une quarantaine pour un déjeuner et un après-midi festif.

Accueillis aux petits soins dans la grande salle de restauration privative, notre ami Pierre Gémin a pu faire sonner sans crainte sa cornemuse et nous a donné une petite aubade pour égayer l’apéritif.

19 janvier : galette des rois à Vannes

(4)

3 Le déjeuner, en

tout point excellent, servi avec gentillesse et

maestria par un personnel attentionné, s’est terminé comme il

se doit par la traditionnelle galette des rois …

et des reines.

En fin de déjeuner, notre amie Marie Thé Brétel nous a charmés par quelques chansons de sa composition, toutes en grâce et en délicatesse, attirant une grande sympathie de la part de tous et une franche camaraderie entre nos musiciens du jour.

Ce fut l’occasion pour Pierre de faire entendre son bel organe vocal, nous offrant un joli duo avec Marie-Thé.

(5)

4

Après cet excellent moment de convivialité partagée, chacun a pu profiter des jeux du Kasino car c’est aussi pour cela que nous étions venus. Pour la plupart d’entre nous, c’était une première ! Si certains avaient pu hésiter de prime abord, chacun a pu s’essayer aux plaisirs du jeu … sans aller

jusqu’à en connaître les affres.

Un bel après-midi placé sous le signe de la joie et de la bonne humeur.

Photo aimablement fournie par Kasino Vannes

(6)

5

Cette année encore, nous avons eu le plaisir de participer à plusieurs remises de décorations.

Nous renouvelons nos félicitations aux nouveaux décorés et leur souhaitons la bienvenue parmi nos compagnons morbihannais.

24 janvier : Monsieur Jean Toulliou, Président de la section Morbihan du Mérite maritime durant les neuf ans qui

viennent de s’écouler, est fait chevalier de l’Ordre national du Mérite par l'administrateur général des affaires maritime Jean Luc Veille, conseiller à l'IGAM. De nombreux invités sont présents, dont nos compagnons Pierre

Gémin, tout nouveau président du Mérite maritime en Morbihan et Firmin

Philippe dans la fonction, ô combien symbolique, de porte coussin.

En ce matin du 9 février, il fait plutôt frais, la pluie et un fort vent tentent de gâcher la fête mais les marins n’en ont cure. L’amiral Pierre-François Forissier, ancien chef d’état-major de la marine, remet les insignes de chevalier

de l’Ordre national du Mérite à Michel Scarpellini, président du musée de l’escadrille des sous-marins de l’Atlantique (MESMAT), devant le blockhaus K3 de la base

sous-marine à Lorient, où une foule compacte et transie d’amis et d’invités salue le nouveau décoré.

Le 14 février, c’est dans une ambiance empreinte de solennité, de chaleur humaine et de convivialité que monsieur

Raymond le Deun, ex préfet du Morbihan, remet les insignes de chevalier de l’Ordre national du Mérite à

monsieur Patrice Barruol qui avait été son directeur départemental des

territoires et de la mer.

Cérémonies

(7)

6 Covid oblige, cette année, la cérémonie du 14 juillet à Hennebont s’est déroulée avec le masque. Lors de cette

cérémonie, monsieur Bernard Legrand, président de la FNACA du Morbihan, a été fait chevalier de l’Ordre national du Mérite par monsieur Eugène Crépeau, maire

honoraire d’Hennebont.

Le 29 août, nous avons revêtu la tenue

« coton tige » avec masque, charlotte, surblouse et surchaussures car c’est à l’intérieur de l’entreprise, devant les chaînes de production à l’arrêt ce jour- là, que monsieur Pierre Clavreuil, sous- préfet de Lorient, a remis les insignes de chevalier de l’Ordre national du Mérite à

madame Caroline Hilliet Le Branchu, jeune, dynamique et sympathique présidente directrice générale de la conserverie la belle-îloise, à Quiberon.

Cette année, les manifestations patriotiques auxquelles nous participons habituellement ont été fortement contraintes à cause de l’épidémie et se sont déroulées dans des conditions très strictes.

25 septembre – Vannes – Hommage aux harkis

27 août – Sainte Années d’Auray – 150ème anniversaire des combats de

Bazeilles

(8)

7

Ils nous ont quittés cette année Ils nous ont rejoints cette année Mme Denise BOMBAL

M. Georges CHAMBAULT M. Raymond DACQUAY M. Pierre REBEYROL Mme Geneviève MAZÉ M. Jacques DANTEC M. Bernard BAUDIN M. Jean LE FORMAL M. Alcime JOUANGUY M. Léon QUENNEMET M. Jean-Claude MALAGUTI

M. Éric GOUELLO M. Jean TOULLIOU M. Gilbert LE BLAY M. Michel SCARPELLINI Mme Christine COLOMBERO M. Bernard LEGRAND M. Michel BLANCHARD M. Emmanuel SIMON

Mme Caroline HILLIET LE BRANCHU M. Grégoire FERNIQUE

M. Jean-Marie GONOT

Nous leur souhaitons la bienvenue Ayons une pensée pour nos défunts

Hormis pour madame Mazé dont les obsèques ont eu lieu pendant le premier confinement, nous avons pu accompagner tous nos défunts. Nous y mettons un point d’honneur.

Malheureusement, il peut arriver que nous passions à côté d’une annonce de décès.

Il est donc important que les familles soient bien informées des dispositions souhaitées par leurs défunts et nous fassent part des décès de leurs proches de manière à nous permettre de prendre les

dispositions nécessaires pour les accompagner.

Après une perte importante depuis 2012, nos effectifs semblent se stabiliser depuis ces deux dernières années, ce qui est une bonne chose.

Au 8 novembre 2020, la section compte 280 membres.

Hommage au général de Gaulle, fondateur de l’Ordre national du Mérite

« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. » Cette toute première phrase des Mémoires de guerre du général résume à

elle seule ce qu’était Charles de Gaulle : un homme pour lequel la France compte plus que tout.

Toute sa vie, il n’a eu de cesse de la chérir, de la défendre, d’assurer sa grandeur, son indépendance et son rang dans le concert des nations.

Il crée l’Ordre national du Mérite le 3 décembre 1963, ordre universel destiné à récompenser les « mérites distingués » d’hommes et de femmes de tous

âges, issus de toutes origines et de tous domaines d’activités.

Le général de Gaulle s’est éteint le 9 novembre 1970 en sa résidence de Colombey les deux églises.

Hommage lui soit ici rendu Nos joies et nos peines

(9)

8

Hommage aux héros de la Grande guerre et à tous les morts pour la France Petite histoire du soldat inconnu

Voilà cent ans, le 11 novembre 1920, un soldat anonyme était inhumé sous l’Arc de triomphe, le Soldat inconnu. En ce 11 novembre 2020, à travers les hommages rendus au Soldat inconnu, c’est à tous les combattants morts pour que vive la France que nous rendons hommage.

La première évocation de la reconnaissance éternelle de la Nation envers ses soldats tombés au champ d’honneur est émise le 26 novembre 1916 par le président du Souvenir français de Rennes, François Simon, qui propose d’inhumer au Panthéon un simple soldat, comme représentation symbolique des milliers de combattants morts au combat et rendre hommage à l’armée française tout entière.

L’idée fait son chemin et, plutôt que le Panthéon, c’est finalement l’Arc de triomphe qui est retenu comme lieu de sépulture. Le 8 novembre 1920, les députés adoptent la loi autorisant « la translation et l’inhumation des restes d’un soldat français non identifié ». Il est prévu que les honneurs lui soient rendus au Panthéon et qu’il soit inhumé le 11 novembre sous l’Arc de triomphe.

Le 9 novembre, huit corps de soldats français n’ayant pu être identifiés sont exhumés dans les huit régions les plus durement touchées par les combats. Le matin du 10 novembre, huit cercueils de chêne recouverts du drap tricolore sont alignés dans une galerie souterraine de la citadelle de Verdun. Le ministre des pensions, André Maginot, arrive l’après-midi pour présider la cérémonie de désignation du Soldat inconnu.

Malheureusement, le soldat désigné pour procéder à la désignation, héros du Chemin des Dames, est malade et n’est plus disponible.

Vers midi, le colonel en charge de l’opération convoque un soldat parmi les plus jeunes, engagé volontaire de la classe 1919 et fils d’un soldat mort pour la France, le soldat Auguste Thin, auquel il confie la mission de désigner celui qui deviendra le Soldat inconnu.

La cérémonie se déroule dans l’après-midi. Les cercueils, tous identiques, sont rangés en deux lignes de quatre. Le ministre s’approche du soldat Thin, lui tend un bouquet d’œillets et lui demande de le déposer sur l’un des huit cercueils : « Celui que vous choisirez sera le Soldat inconnu que le peuple de France accompagnera demain sous l’Arc de triomphe ».

Le jeune soldat, très impressionné et ému, fait le tour des huit cercueils puis, au second tour, dépose le bouquet sur l’un d’eux. Il confiera plus tard : « Il me vint une pensée simple : j’appartiens au 6ème corps ; en additionnant les chiffres de mon régiment, le 132ème, c’est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6ème cercueil que je rencontrerai ».

Le 11 novembre 1920, après un court passage au Panthéon où le président Raymond Poincarré prononce une allocution, il est placé sur la prolonge d’artillerie d’un canon de 155 et rejoint l’Arc de triomphe.

Source : wikipedia

(10)

9

La cérémonie de remise de décoration à madame Hilliet Le Branchu a été l’occasion de faire connaissance avec un des fleurons des entreprises morbihannaises : la conserverie la belle-iloise, sise à Quiberon.

L’entreprise est connue partout en France et au-delà, la qualité de ses produits n’est plus à démontrer mais il est toujours intéressant de voir l’envers du décor, de savoir d’où viennent les produits, qui sont ses créateurs, comment évolue l’entreprise, etc.

Histoire et tradition

La Conserverie la belle-iloise, créée en 1932 à proximité du port de pêche de Quiberon, est une entreprise familiale. Elle est aujourd’hui dirigée par Caroline Hilliet Le Branchu, représentant ainsi la 3ème génération.

L’entreprise a su se développer solidement et durablement dans le temps en restant fidèle à ses valeurs fondatrices, celles des gens issus d’un lieu, le port de pêche de Quiberon et ce qui en découle, l’univers de la mer.

Savoir Faire et Qualité

La Conserverie la belle-iloise est à la fois fabricant et distributeur de conserves de poissons haut de gamme. Ces deux métiers fonctionnent en totale synergie et sont ainsi la garantie d’un savoir-faire maîtrisé. Ainsi, de la conception à la commercialisation, l’entreprise met en œuvre son savoir-faire unique pour garantir des produits sains, sûrs et de grande qualité gustative.

Innovation et Audace

Le secret d’une entreprise qui perdure réside aussi dans les défis qu’elle s’impose. La Conserverie la belle- iloise a toujours su se remettre en question au travers de nombreux projets innovants, étonnants et souvent à contre-courant de son époque.

Une distribution maitrisée :

En 1967, Georges Hilliet, soucieux de conserver la maîtrise de la qualité de ses produits, décide de s’affranchir des canaux de distribution traditionnels en créant son premier magasin de vente directe aux particuliers. Le réseau compte maintenant 84 magasins détenus en propre. La distribution est aujourd’hui multicanaux puisque, à la vente en magasin, s’ajoute la vente à distance, avec un site internet marchand et des catalogues, ainsi que la revente à des professionnels de l’épicerie fine notamment.

Un positionnement produit à contrepied des tendances du marché :

L’entreprise a toujours su cultiver sa différence en redonnant notamment ses lettres de noblesses aux conserves de poissons. A partir d’une sélection de 3 poissons traditionnels (la sardine, le thon, le maquereau), la Conserverie la belle-iloise a pris le parti de développer une large gamme de produits haut de gamme destinés au plaisir gustatif de ses clients.

Une mission : permettre à chacun de vivre mieux en conciliant manger-sain et plaisir

La Conserverie la belle-iloise est convaincue qu’une bonne alimentation contribue à une meilleure santé, et que l’on mange aussi pour le plaisir, celui du goût et celui du moment passé, mais également que ce qui est bon pour soi est bon pour la planète.

Elle s’est donc donné une mission, celle de permettre à chacun de vivre mieux en conciliant manger-sain et plaisir. Elle entend ainsi répondre aux besoins des consommateurs d’aujourd’hui : manger de bons produits, sains, équilibrés, qui contribuent à leur bonne santé, et qui leur donnent du plaisir.

Rencontre : la conserverie la belle-iloise

(11)

10

Elle s’appuie sur des valeurs fortes d’entreprise qui se transmettent en comportements au quotidien : Respect - Exigence - Agilité – Enthousiasme.

Caroline Hilliet Le Branchu – Présidente Directrice Générale

Diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand, Caroline Hilliet Le Branchu rejoint IBM en tant qu’ingénieure d’affaires en 1998. C’est en 2006 qu’elle d’intègre la Conserverie la belle-iloise pour prendre en charge les Systèmes d’Information et le développement stratégique, puis plus tard l’ensemble des fonctions supports. Elle devient Présidente Directrice Générale de l’entreprise en 2011, succédant ainsi à son père.

La Conserverie la belle-iloise, créée en 1932 par Georges Hilliet, reste une entreprise familiale. Caroline Hilliet Le Branchu représente la troisième génération.

Texte et images la belle-iloise

(12)

11

L’objet de cette rubrique n’est pas de conter par le menu l’histoire de l’épidémie qui nous affecte depuis près d’un an maintenant. Laissons cela aux journalistes, aux spécialistes de la santé, aux historiens, sociologues, philosophes, anthropologues, politiciens, économistes et autres essayistes qui auront encore longtemps le loisir de décortiquer cette période ô combien étrange.

Saluons toutefois les nombreux artistes professionnels, amateurs ou simples citoyens inventifs, pour leur contribution au maintien du moral de nos concitoyens grâce à la diffusion de leurs mini spectacles, sketches, concerts virtuels et autres contributions sur les réseaux sociaux.

Loin des polémiques auxquelles cette pandémie donne lieu, voyons néanmoins le contexte dans lequel s’inscrit cette nouvelle épidémie dans le temps long, ses conséquences sur notre vie quotidienne, son impact sur notre section ANMONM et donnons la parole à nos compagnons morbihannais.

Les épidémies : un phénomène naturel ancestral L’épidémie qui nous frappe est un nouvel avatar des épidémies que l’humanité connaît depuis environ 8 000 ans avec l’installation de groupes humains assez importants, ayants de nombreux contacts entre eux. Au cours des âges, l’installation de villes, le commerce, les guerres, la création d’empires font se côtoyer de grands groupes d’individus, favorisant la propagation des maladies.

La première « pandémie » est la peste d’Athènes en 430-426 avant JC, signalée par Thucydide (Histoire de la guerre du Péloponnèse). Elle a causé plusieurs dizaines de milliers de morts, soit un quart à un tiers de la population de l’époque, ce qui est tout à fait considérable.

Au Moyen Âge, plusieurs épidémies frappent l’Europe, le plus souvent venues des confins de l’Asie via les échanges avec le Moyen Orient, dont la tristement célèbre peste noire qui fait environ 25 millions de morts entre 1346 et 1350 en Europe et sans doute autant en Asie.

Un peu plus tard, la variole a plus certainement décimé les populations amérindiennes que tous les excès des conquistadores. Paludisme, fièvre jaune, syphilis, diphtérie, tuberculose, lèpre, grippe, sont parmi les plus connues et les plus meurtrières des épidémies. À partir du XVIIIe siècle, la puissance des épidémies augmente avec la révolution industrielle et l’évolution des transports modernes, incitant les états à établir des règlements de santé publique et à organiser la lutte contre les épidémies. Le XIXème siècle verra la signature de plusieurs accords internationaux et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est créée en 1948. Le XXème siècle n’a pas été en reste avec les pandémies, notamment celle de 1918-1919 dite de la grippe espagnole qui a tué 20 à 50 millions de personnes (50 à 100 millions selon les évaluations les plus récentes) sur un peu moins de 2 milliards d’humains (408 000 en France pour une population d’environ 38,7 millions d’habitants, soit 1,05% de la population). Plus près de nous, la grippe de Hong Kong, que la plupart d’entre nous a vécue entre 1968 et 1969, a fait un million de morts dans le monde, entraînant une surmortalité d’environ 40 000 personnes en France. Qui parmi nous se souvient de cette épidémie ?

Jadis, on ne connaissait pas bien le mode de fonctionnement des virus et on ne pouvait pas agir sur eux, alors devant le malheur on invoquait des punitions divines, on cherchait des boucs émissaires comme le baudet de la fable et on subissait jusqu’à ce que l’épidémie s’éteigne d’elle-même. Certes on a toujours accordé de l’attention à la santé, à la vie mais on ne se préoccupait pas autant qu’aujourd’hui de la vie

« quel qu’en soit le coût », la saturation des capacités du système de santé ne conditionnait pas à ce point la politique de santé publique, on ne parlait pas de la puissance des laboratoires REGARDS SUR LA PANDÉMIE

Source : wikipedia

(13)

12 pharmaceutiques, les chaînes d’information en continu ne diffusaient pas sans fin leur discours anxiogène. On soignait le mieux possible avec les moyens disponibles et on s’en remettait à la Providence pour le reste.

Et puis arriva le vaccin. C’est à la fin du XIXème siècle, avec Pasteur, que se développe vraiment la vaccination moderne qui permet de contrer nombre de ces maladies. Malgré le vaccin, la grippe saisonnière tue encore 8 à 10 000 personnes chaque année en France.

Aujourd’hui, la Covid 19

Fin 2019, le SRAS-CoV-2 (syndrome respiratoire aigu sévère – coronavirus – 2ème espèce) apparaît en Chine, déclenchant une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020. Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé annonce officiellement que l’épidémie de Covid-19, maladie issue du SARS-CoV-2, est devenue pandémique.

Cette maladie inconnue se développe rapidement et l’on dénombrera plus d’1,2 million de morts à travers le monde à la date du 15 novembre 2020, dont 44 548 en France, soit environ 0,06% des 67 millions de français.

Virus naturel provenant d’animaux ou issu d’une manipulation ? Virus accidentellement échappé d’un laboratoire ou diffusé sciemment ? Les théories les plus folles circulent. Au début, on parle de « gripette » mais certains prédisent 500 000 morts pour la France (Neil Ferguson, épidémiologiste à l’Imperial College de Londres) ! La querelle des scientifiques, dont se repaissent les médias, complique la tâche des décideurs, embrouille la compréhension des citoyens et ajoute de la confusion à une situation déjà angoissante. L’affaire est dramatiquement grave et, pour tenter de freiner la propagation de cette nouvelle maladie pour laquelle nous ne disposons d’aucun traitement, les gouvernements de très nombreux pays, désemparés, adoptent une procédure jusqu’alors inconnue : le confinement généralisé, qui concernera près de quatre milliards d’êtres humains, soit la moitié de l’humanité.

Par le passé, on a confiné des personnes malades pour les soigner dans des léproseries, lazarets, sanatoriums et autres hôpitaux. Les personnes saines prenaient certaines précautions mais n’étaient pas confinées. Jamais en temps de paix, même si l’anaphore présidentielle « nous sommes en guerre » veut prouver le contraire, un gouvernement n’avait confiné sa population tout entière ni mis l’économie de son pays quasiment à l’arrêt à cause d’une épidémie.

Doté d’un des meilleurs services de santé au monde, notre pays se sent fort et prêt à affronter la maladie. Hélas, il souffre de déficiences qui se révèlent rapidement. On manque de tout, de lits de réanimation (environ 5000 à l’hôpital public), de masques, d’équipements pour les soignants…

Le gouvernement prend des mesures drastiques pour juguler le risque de thrombose de notre système hospitalier : le confinement durera du 16 mars au 11 mai. Sidérés, tétanisés, résignés, les français acceptent sans trop de difficultés les contraintes qui leurs sont imposées.

Suivra un déconfinement et un relâchement relatif pendant la période estivale. L’épidémie repart à l’automne, une peur insidieuse s’installe, les mesures de protection sont renforcées, on redécouvre le couvre-feu nocturne… Un nouveau confinement est décrété le 29 octobre, l’état d’urgence sanitaire est prorogé jusqu’au 16 février 2021.

Autant les français ont relativement bien accepté et appliqué le premier confinement, autant le second passe mal. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’abus du principe de précaution, l’absence de transparence et la fausseté des données chiffrées, les doutes sur la qualité des tests, la confusion entre cas positifs et malades. La cohérence et l’efficacité des mesures prises comme le refus de traitement dès les premiers symptômes, le port du masque à l’extérieur, les effets du port du masque sur nos enfants, l’atteinte à la santé mentale des plus fragiles, font l’objet de débats controversés. On dénonce ici et là l’autoritarisme de l’Etat, son manque de concertation et d’anticipation, l’instauration d’un climat de peur, la disproportion de certaines mesures. Des milliers de professionnels découvrent qu’ils sont « non essentiels », le peuple assiste à l’agonie de pans entiers de l’économie, du monde de la culture et de la restauration. On pointe les atteintes aux libertés individuelles, y compris pour les croyants qui ne peuvent plus assister à la messe… Le 12 novembre, le quotidien allemand Die Zeit qualifie la France d’Absurdistan autoritaire, c’est dire le trouble dans lequel est plongé notre pays.

A l’inverse, un grand nombre accepte volontiers les contraintes, voire souhaite les amplifier, ce que révèle un sondage IFOP publié le 2 novembre indiquant que 71% de la population serait favorable au durcissement des mesures et à la prolongation du confinement au-delà de Noël.

(14)

13 La vie n’a pas de prix mais elle a un coût à la fois économique, social et sanitaire que certains trouvent bien trop élevé, le remède risquant être pire que le mal. La société se fracture sur ces sujets, se radicalise, le débat d’idées devient difficile, interroger la doxa officielle est complotiste, la censure se fait jour. La confiance, base de toute vie en société, est sérieusement érodée, la défiance s’installe, on jette l’anathème sur des scientifiques réputés. D’aucuns estiment notre démocratie en danger. Nous avons perdu notre insouciante légèreté.

Plusieurs laboratoires nous promettent un vaccin pour bientôt. Nombre de décideurs veulent le rendre obligatoire mais beaucoup de citoyens ne veulent pas en entendre parler. De beaux débats en perspective. En attendant, nous allons vivre sous le régime de l’état d’urgence sanitaire et du confinement – déconfinement.

Heureusement, le pire n’est jamais certain et toute épidémie prend fin un jour, avec ou sans vaccin. Continuons à vivre en harmonie avec nous-mêmes et avec la nature, renforçons nos défenses immunitaires, profitons de chaque instant et allons de l’avant. C’est peut-être aussi le moment de changer un peu nos habitudes, d’explorer de nouveaux chemins de vie pour un meilleur équilibre, renforcer notre sentiment d’utilité personnelle et notre bien-être mental.

Impact sur notre section ANMONM 56

Le confinement nous oblige à annuler nos activités et conduit les autorités à annuler la quasi-totalité des cérémonies traditionnelles ou à les réaliser en tout petits comités, ne nous permettant pas d’y participer. De même, les cérémonies d’obsèques sont limitées à la famille proche.

Cet isolement forcé accentue surtout la solitude des plus isolés qui n’ont plus aucune vie sociale.

Lorsque l’on est contraint de rester seul chez soi, à qui parle-t-on ? Comme nous le dit si bien Pierre Labbé, les murs ne répondent pas. Cela donne à réfléchir sur les relations que nous entretenons les uns avec les autres au sein de notre société. C’est là aussi un paradoxe extraordinaire de cette situation : en voulant protéger les plus vulnérables, on les met dans une situation délétère qui peut précipiter certains vers une fin plus rapide. La toute dernière phrase de sa seconde lettre nous interpelle tous. Méditons la.

La moyenne d’âge de nos compagnons étant de 75 ans et certains souffrant malheureusement de pathologies aggravantes, notre section ANMONM est une cible privilégiée de cette nouvelle maladie

qui semble viser spécifiquement les plus de 65 ans, définis comme personnes à risques. En effet, en France, 90 % des décès sont le fait de personnes de plus de 65 ans, souffrant généralement de comorbidités importantes. Certes nous déplorons quelques décès parmi nos compagnons durant cette période mais aucun n’a été touché par la Covid 19. Effet des mesures de protection, virus moins méchant qu’annoncé, robustesse de la constitution de nos compagnons ? Nul ne saura jamais la raison de cet heureux dénouement.

Parions sur la robustesse de nos compagnons.

Libres propos

Dans ce qui suit, la parole est donnée aux compagnons qui ont eu la gentillesse de participer et de témoigner, chacun à sa manière, sur cette période de leur vie.

Les propos tenus n’engagent évidemment que leurs auteurs.

Depuis le début de cette épidémie, les échanges de messages électroniques vont bon train entre compagnons, chacun ayant son cercle d’amis, de copains. Rapides, simples et efficaces, ils permettent d’échanger beaucoup plus facilement que le traditionnel courrier postal. Sérieux ou graves mais surtout humoristiques car il vaut mieux prendre tout cela avec recul et parfois dérision, ces échanges sont d’abord et avant tout personnels. Souvent constitués de vidéos ou de diaporamas issus d’Internet ou des réseaux sociaux, il n’est pas possible de les reproduire ici.

Ils sont néanmoins indispensables à l’entretien de relations entre compagnons, en attendant de pouvoir à nouveau se retrouver ensemble.

Le courrier postal reste néanmoins un moyen irremplaçable pour nous qui sommes plus familiers de la page écrite à la main sur le papier.

Il est possible que cet exercice ait rebuté certains, cela est bien compréhensible. Les participants en ont d’autant plus de mérite. Merci à eux.

Les parties les plus personnelles des textes ont été occultées pour préserver leurs auteurs.

Dans ces pages l’on voit que malgré l’âge, la solitude ou la maladie, nos compagnons portent un regard lucide et pertinent sur l’actualité, avec parfois un brin d’humour qui permet de garder un bon moral si utile à une bonne santé, la remettent en perspective sur le temps long et s’investissent pour les autres, chacun selon ses possibilités. Cela doit nous servir d’exemple et nous motiver au quotidien, pour notre vie personnelle comme pour notre action collective.

(15)

14

(16)

15 Pandémie Covid 19 en 2020

Par Bernard Vidot St-Avé, le 11 mai 2020

La pandémie du covid 19 qui a affecté la terre entière n’a pas épargné la France. Le coq gaulois, généralement prompt à chanter « cocorico » à la moindre occasion a dû rabattre son caquet, en raison de la cacophonie malheureusement constatée dans la gestion de cette grave crise sanitaire et, surtout, du manque de moyens disponibles pour y faire face.

Au lieu d’une union attendue de tous, on a pu entendre sans cesse, durant des semaines, à la radio ou sur les chaînes de télévision, des polémiques contradictoires opposants responsables, tant politiques que spécialistes de la santé, qui ne facilitaient pas la compréhension chez les néophytes que nous sommes. La surmédiatisation, frisant l’overdose, n’a pas été non plus de nature à rassurer, contribuant à accroître une angoisse déjà naturelle, ne serait-ce qu’en raison de la rengaine quotidienne du bilan des victimes, dont le nombre à ce jour n’a pourtant pas atteint celui de la grippe de Hong-Kong en 1968- 1969 (31 000 victimes) et, fort heureusement, celui de la grippe asiatique en 1957 – 1958 (100 000 victimes ?) dont la population n’en avait été alors que mieux apaisée.

On a pu constater, avec étonnement, tristesse et même colère aussi sans doute, l’impréparation manifeste du pays à combattre cette pandémie, en raison d’une carence, tant en moyens qu’en organisation, impliquant de devoir imposer un confinement paralysant quasiment l’activité du pays, avec ses conséquences sociales et économiques. De quoi susciter de nombreux questionnements. Comment ne pas disposer de moyens suffisants alors que, selon les propos mêmes du gouverneur de la Banque de France "Pour le même modèle social que nos voisins, nous dépensons beaucoup plus". La France consacre en effet 11% de son PIB pour la santé, autant que l’Allemagne et plus que la moyenne de l’union européenne. Un problème bien antérieur à la crise sanitaire actuelle et qui peut être malheureusement constaté dans d’autres secteurs que celui de la santé. De quoi exiger de mieux connaître la destination des crédits votés et la qualité des gestionnaires et décisionnaires ayant en charge leur usage et à même de mieux appréhender les problèmes susceptibles de survenir dans leurs domaines de compétences.

La crise sanitaire du Coronavirus 19 a eu le mérite de révéler, pour qui n’en avait pas déjà conscience, outre la lourdeur technocratique et administrative ankylosant notre pays, la dépendance de ce dernier dans de nombreux domaines où il était auparavant autonome. Le résultat du choix fait pour une économie de services et la délocalisation de nos outils de production. Pas uniquement dans le secteur de la santé, notre agriculture étant ainsi aujourd’hui en capacité de produire 55% seulement des besoins du pays, constat permettant de craindre, dans certaines circonstances, non pas la famine, certes, mais une vraisemblable pénurie.

Le confinement aura été éprouvant pour tous (et le restera encore peut-être pour un temps, selon les dispositions susceptibles d’évoluer encore, courant mai et juin). Il aura paru sans doute plus supportable pour qui avait eu l’expérience d’en découvrir certains aspects, lors de manœuvres ou de séjours opérationnels, lorsqu’il était militaire en activité. Il aura pu être l’occasion de redécouvrir ce que c’est que de pouvoir … prendre son temps et de rappeler, à qui l’avait oublié, ce qui est indispensable et ce qui ne l’est pas, ou moins. Il aura aussi permis de constater le comportement admirable des personnels de santé et de ceux les accompagnant dans leurs tâches, tous en première ligne de front ; sans oublier ceux assurant quotidiennement la logistique nécessaire à la vie de l’ensemble de la population ; mais aussi, a contrario, celui, plus déplorable, d’autres acteurs de la société qui, pourtant mieux protégés matériellement, auraient été certainement plus à même d’assurer un service a minima, en veillant au respect des gestes barrières.

Le déconfinement en cours devrait permettre à une France en arrêt d’être de nouveau en marche.

Mais, nous pouvons l’espérer, de le faire autrement, si le matérialisme qui caractérisait hier notre société ne fasse oublier trop rapidement, comme fait trop souvent dans d’autres circonstances, les promesses faites aujourd’hui … pour demain !

Bernard Vidot (Compagnon novembre 1994)

(17)

16

Lettre de Pierre Berge – 16 mai 2020

(18)

17

(19)

18

Ma vie confinée – Regard personnel sur une étrange période Par Bernard Bastier

Selon l’OMS, la santé n’est pas seulement l’aspect biologique, c’est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Il est donc essentiel de l’envisager dans sa globalité. Manger sainement mais faire « une bonne bouffe » entre amis de temps en temps, faire un peu d’exercice, entretenir ses neurones, travailler, bricoler, jardiner, agir dans le monde associatif… Voilà la vie.

Le confinement vient tout arrêter.

Il fait soudainement très beau mais on ne peut plus mettre un orteil dehors sous peine de sanction. Nous sommes obligés de remplir et signer nous-mêmes une attestation de déplacement dérogatoire pour la moindre sortie : la parole du citoyen ne suffit plus, elle devient suspecte. Pour être sûr que le confinement soit bien respecté, un décret établit l’amende à 135 € puis 200 € à la 1ère récidive, puis 3750 € et passible de 6 mois d’emprisonnement à la 2ème récidive sur une période de 30 jours. Autant on peut comprendre cela lorsqu’une puissance étrangère contrôle le pays ou lorsque la maladie est dramatiquement visible de tous en permanence, autant il est plus difficile de l’admettre en temps de paix pour une épidémie dont on ne perçoit pas vraiment la dangerosité si on n’y est pas directement confronté, ce qui est le cas pour l’immense majorité des gens.

La vie s’est arrêtée, on n’entend plus le fond sonore habituel, seuls les oiseaux et quelques enfants du voisinage piaillent à qui mieux mieux.

Retraité, je n’ai plus d’obligations professionnelles ; bénévole, mes activités associatives se réduisent fortement, certaines sont annulées ; pratiquant la marche et le vélo, sortir une heure en restant autour de chez moi ne m’intéresse pas vraiment, le jardin me suffit pour prendre l’air. Je n’ai donc objectivement aucune raison de sortir et, comme je suis plutôt discipliné, j’applique les règles.

S’occuper de la maison et du jardin, prendre le temps, lire, écrire, gérer le bénévolat à distance, prendre des nouvelles des amis et de la famille, jouer au scrabble avec ma femme… la vie du quotidien s’organise. Pour maintenir un peu la forme, ce sera qi qong le matin. Le qi qong est un art martial très doux qui met en harmonie le corps et l’esprit, favorise la respiration, conduit à la méditation et apaise les sens. Excellent pour bien commencer une journée confinée.

Au début de la quatrième semaine, je décide d’aller marcher. Depuis 35 ans que j’arpente les lieux, je n’ai jamais vu autant de chiens promener leurs maîtres sur les chemins, autant de vététistes dans les bois, autant de circulation automobile sur la petite route que je connais bien. Je suis stupéfait. Alors quoi, c’est ça le confinement ? Il y a des autochtones bien sûr, il y a aussi pas mal de touristes. C’est que l’on vit un exode rural à l’envers : les

« parisiens » se sont réfugiés dans leurs résidences secondaires et leurs familles pour un confinement qui prend pour eux des allures de vacances.

Ce confinement ferme les établissements scolaires, donne un coup d’arrêt brutal à la vie économique qui se limite désormais à une sorte d’état de survie, enferme les bien portants comme les malades, fragilise un peu plus les plus faibles et vide les rues. Tout ce qui n’est pas essentiel est fermé. Des centaines de milliers de personnes sont mises au chômage. On découvre le télétravail pour ceux qui peuvent le pratiquer mais cela ne concerne qu’environ 30% des emplois. L’Etat, qui ne disposait pas « d’argent magique » un an auparavant pour les gilets jaunes, débloque des dizaines de milliards pour soutenir le pays dans une crise économique qu’il a lui-même créée. Les journaux télévisés diffusent des nouvelles angoissantes. La santé psychique des français est altérée.

(20)

19

L’épidémie faiblit au bout de quelques semaines. On décide alors qu’il faut rétablir la scolarité, que l’économie doit repartir, qu’il faut faire le deuxième tour des élections municipales … Et puis arrive l’été. Il faut que les gens partent en vacances pour leur donner un peu d’air, laisser échapper la pression, donner du travail aux hôteliers, restaurateurs et autres services associés au tourisme. Les touristes étrangers ne viendront pas cette année, les français sont priés de rester en France.

Alors on déconfine. La vie reprend, on se déplace, on revoit la famille et les amis. On revit.

On nous donne de la liberté mais pas trop. Les mesures barrières restent d’actualité. De nombreux préfets et maires prennent des arrêtés imposant des mesures particulières.

Début septembre, alors que je me promène sans masque dans un vaste espace touristique en bord de mer dans lequel nous sommes une douzaine de promeneurs largement espacés, je me fais vertement apostropher par une dame qui m’enjoint de porter le masque car c’est obligatoire à cet endroit. L’affichette supportant l’arrêté municipal est apposée un peu plus loin, sur une barrière métallique. Il fallait savoir qu’elle était là pour la voir.

La communication gouvernementale a un peu changé. Manifestement, les gens n’ont pas bien respecté les règles (il semble qu’un million de PV ait été distribué entre le 16 mars et fin octobre, puis 90 000 entre le 30 octobre et le 12 novembre). La peur de l’amende ou de la prison ne suffit pas, alors on va faire vraiment peur aux gens. A grands renforts de spots publicitaires, d’injonctions sur les plateaux télé, on nous culpabilise : si tu n’appliques pas les règles, tu vas mourir, pire, tu vas faire mourir ta grand-mère.

Cette épidémie change considérablement notre rapport aux autres : on se calfeutre, on s’évite, on ne se serre plus la main ; embrassades et effusions se rangent au rayon des souvenirs ; la peur s’installe, pas la peur salutaire qui fait réagir sainement, non, la peur viscérale qui paralyse et dénature le jugement ; on s’épie, la délation se fait jour, des personnels soignants sont houspillés sur leur lieu de résidence car ils peuvent transmettre la maladie. Ma mère me sidère par sa lucidité. Elle qui a connu la guerre et dont la santé est plus que chancelante ne survivrait pas au virus, pourtant elle ne comprend ni les mesures prises ni la peur qui gagne nos concitoyens : s’il faut sauver des vies, c’est plutôt celles des jeunes générations dont il faut s’occuper car ils sont l’avenir du pays.

Oui cette maladie est contagieuse, oui nous devons prendre des précautions, oui elle peut être gravissime, oui elle peut laisser de graves séquelles et tuer des gens mais elle est bénigne dans la très grande majorité des cas, y compris chez les plus âgés. Comment allons-nous faire dans le futur si le virus perdure comme celui de la grippe ? La grippe saisonnière, malgré une relativement bonne couverture vaccinale depuis plus de trente ans, tue environ 10 000 personnes chaque année en France (mais curieusement 72 en 2020). Alors beaucoup doutent de l’efficacité d’un vaccin préparé dans l’urgence, surtout, comme il semble que ce soit le cas, si le virus mute souvent.

Brassage des populations durant le déconfinement favorisant la propagation du virus, saisonnalité ou mutation du virus, on ne sait pas exactement pourquoi mais l’épidémie repart à l’automne.

Le reconfinement est décidé à compter du 29 octobre minuit. Le 11 novembre, le préfet du Morbihan impose le masque sur la voie publique dans les communes de plus de 5000 habitants. Les cyclistes et les sportifs en sont exonérés.

Une nouvelle vie collective s’installe, déroutante et inquiétante. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus sans doute pour longtemps et une question se pose : quelles contraintes sommes-nous prêts à accepter pour notre sécurité ? Alors, pour vivre sans trop m’inquiéter, je fais mienne l’injonction de Jean-Paul II aux perspectives vertigineuses :

« N’ayez pas peur ».

B.Bastier

(21)

20

Vannes, le 10 novembre 2020

Par Agnès Pacaud

De confinement, en déconfinement, reconfinement élargi, on est en pleine déconfiture !

Hé oui, nous voilà à nouveau confinés ! A qui la faute ? Je dirais à nous tous … Quelle pandémie ! Nous n’avons rien vu arriver, rien entendu, oh si, un vague écho venu de loin, ne nous affolons pas. Et puis vlan, la gifle ! Quand on reçoit une gifle, c’est la sidération, stupeur et tremblements, on en reste soufflé, interdit, incapable de réagir si dans la seconde on ne l’a pas retournée à l’envoyeur.

Puis on se rend à l’évidence, cacophonie sur les plateaux, les ondes, les journaux, se mêlent des voix discordantes, les plus grands spécialistes se disputent la parole, les politiques prennent des décisions, des contre décisions. On découvre au fil des jours ce nouveau virus. Seule parade décidée pour y faire face en l’état actuel de notre pays et des connaissances, l’instauration d’un confinement !

Et le silence dans les rues, la désolation dans les maisons, pour beaucoup, le malheur, la précarité.

C’est une période tellement inédite qui s’est abattue sur nous en si peu de temps, et qui vient se greffer sur tant de problématiques déjà existantes ! Cela nous donne à nous interroger, réfléchir, nous remettre en question également. Tenter de faire preuve de solidarité et de civisme paraît fondamental.

Dans nos salons, nous sommes devenus des experts, épidémiologistes, virologues, infectiologues, on essaie surtout de comprendre et on reste chez nous !

Le début du confinement a succédé à une période de météo exécrable, et comme un pied de nez, le soleil est apparu le jour même ! Alors, profiter du soleil, engranger la vitamine D, ouvrir la fenêtre, ciel bleu, légère brise, au loin un aboiement de chiens, le caquètement des canards, heureux hôtes des jardins alentours, un bourdon passe et repasse, il cherche un abri pour se confiner !

Pour ma part, je le reconnais humblement, un peu honteusement, le confinement ne m’a pas trop affectée. Je ne suis pas restée seule, j’avais mon chat !

J’ai souffert pourtant, mais pas du même mal. Opérée quelque temps auparavant d’un Hallux Valgus, je me suis retrouvée avec un pied droit martyrisé, cabossé, désarticulé, perclus de douleurs ! Alors, clopin-clopant, j’ai fait un voyage, non pas autour de ma chambre, mais de mon appartement, à la recherche de lectures, des plus classiques aux plus récentes, achetées ou prêtées.

Plaisir de lire des histoires qui nous transportent dans des univers et registres tout

aussi divers les uns que les autres. Je ne résiste pas à l’envie de partager la découverte

du « Poids des secrets » d'Aki Shimazaki, cycle de 5 petits livres empreints de poésie,

de tendresse mais aussi d’effroi dans un Japon durement marqué.

(22)

21

Contribuer à une chaîne poétique, revisiter des cahiers d’écriture partagées, faire le ménage, un vrai pensum mais beaucoup d’émotions, parmi les photos numériques depuis 2002 …

Certes, il n’y a pas les stimulations habituelles d’une journée ordinaire et l’on peut se sentir parfois envahi d’une paresse inhérente à notre condition d’humains. Mais tant d’activités nous appellent de leurs vœux, certaines délaissées par manque de temps ou procrastination, d’autres nouvelles, propices à ragaillardir nos neurones prompts à se laisser endormis sur leurs lauriers. Profitons de ce temps de loisir qui nous est accordé à notre corps défendant, pour ceux qui ne travaillent plus s’entend.

J’allais oublier, en ma qualité de trésorière de notre association, j’ai eu également tout le temps de travailler à notre comptabilité, jusqu’à ce que se tarisse le courrier reçu en avalanche dans ma boîte aux lettres. Aujourd’hui, je suis à jour et j’en suis bien heureuse !

Et bien sûr, SMS, mails ou téléphone à la famille éparpillée, aux amis, connaissances.

Plus de liens physiques, que de bises qui se perdent, d’étreintes amicales, mais conservons précieusement les uns envers les autres ces marques d’affection qui entretiennent le lien.

La patience devient le maître-mot de cette période qui nous fait découvrir, malheureusement des comportements indignes, mais tant de beaux exemples de solidarité.

Alors, oui, la critique, oui la colère, oui le désarroi, mais aussi empathie, solidarité, bienveillance, échanges, autant de valeurs que nous partageons tous au sein de notre belle association, cela reste notre credo.

Agnès Pacaud

(23)

22

Contribution de Thierry Ludovic de Lys

Notre société est face à des risques multiples : sanitaire, sécuritaire, économique, social, environnemental…

En Europe, nous vivons depuis des décennies dans une société sécurisée et protégée par nos Etats respectifs. L’arrivée de la Covid-19, la recrudescence des attentats et la chute des économies nous ont ramené à la dure réalité de l’existence humaine. L’emploi des termes « guerre » et « couvre-feu » ont rappelé les heures sombres de la France. Ceci est d’autant plus vrai que nous célébrons le cinquantième anniversaire de la mort du Général de Gaulle. Tout ceci conduit à une situation anxiogène chez nos concitoyens.

L’incertitude du lendemain génère une peur parfois irrationnelle.

Face à cette situation, il convient de s’interroger sur notre relation au risque.

Nous fûmes confinés puis déconfinés pour être finalement confinés à nouveau. Ce virus tue. C’est indéniable. Il faut se protéger. Cela est de même pour la grippe saisonnière, les AVC, le cancer... Il ne faut pas oublier les autres épidémies comme le choléra ou la peste qui n’ont pas disparu de la Terre à l’arrivée de la Covid-19. C’est bien dommage.

Nous n’aurions plus qu’une maladie à vaincre. Un rêve…

Oui, l’Homme est fragile. C’est le constat de ce siècle.

Maintenant, fallait-il ériger la santé en priorité absolue ou prendre le risque de ne rien faire pour sauver l’économie ? La réponse ne peut pas être binaire. Elle est d’une complexité incroyable.

Si ce virus ne peut pas être éradiqué dans un avenir proche, il faudra prendre le risque de vivre avec. Prendre le risque de vivre avec ce virus, c’est bien entendu prendre soin des plus fragiles et de soi-même mais surtout ne pas figer sa pensée ou se paralyser face à la situation. C’est continuer à avoir l’esprit d’entraide, de vouloir entreprendre et de vivre sa vie en pleine conscience.

Enfin, nos gouvernants ont aussi un rôle et une responsabilité dans l’acceptation du risque par la population. Cela passe par leur propre acceptation. Encourager la population à ne prendre aucun risque vis-à-vis de ce virus est de nature à générer encore plus d’anxiété. Il est important de redonner confiance et de rassurer les gens. La crédibilité de la classe dirigeante est en jeu.

Que serait une société qui aurait pour objectif le risque 0 ? Elle disparaîtrait.

(24)

23

Notre drapeau en période de Covid 19

Par Claude Sery, porte-drapeau du secteur de Lorient

Emblème de la France, le drapeau tricolore est né sous la Révolution française, de la réunion des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge).

Aujourd'hui, le drapeau tricolore flotte sur tous les bâtiments publics. Il est déployé dans la plupart des cérémonies officielles, qu'elles soient civiles ou militaires.

Depuis lors, beaucoup de nos concitoyens sont morts pour défendre ce drapeau afin que nous puissions vivre libres.

Notre Ordre a son drapeau depuis 1964 et il est porté fièrement à chaque occasion.

Symbole d’unité, d’appartenance et de transcendance, le drapeau est l’élément rassembleur que tous les compagnons respectent et derrière lequel ils font corps.

Nos compagnons quittent leur vie terrestre salués par le drapeau.

En période de confinement imposée par les règles sanitaires décidées par l’État, nos porte-drapeaux sont dans l’impossibilité de rendre hommage à nos compagnons défunts, aux morts pendant les conflits et à toutes les cérémonies patriotiques, civiles ou militaires. C’est une période bien triste pour nous qui sommes très attachés à cette fonction de représentation de nos compagnons et, par-delà, de celle de notre Ordre.

Moralement il est difficile d’accepter ces contraintes, qui plus est en cette année spéciale De Gaulle, fondateur de l’Ordre National du Mérite en 1963. Dans le Morbihan, impossible d’assister à une cérémonie en son honneur, c’est désolant.

Même si nous sommes tout à fait d’accord pour se protéger de ce virus, il est difficile de comprendre pourquoi il y a autant de disparités entre les organisateurs de cérémonies. Nous avons constaté qu’il y a eu des cérémonies avec plusieurs drapeaux, d’autres sans drapeau et d’autres encore avec un seul drapeau et dans ce cas lequel choisir ? L’unité n’y est pas.

Cette situation est bien triste mais que pouvons-nous dire sur ce qu’il adviendra après nous y aura-t-il encore des drapeaux et surtout des volontaires pour les porter ???

CS

(25)

24

De Claude Bossuyt, mardi 10 novembre 2020

Le Président nous demande à chacun, chacune de disserter sur la période Covid-19.

Je sèche.

J’ai 66 ans (un client pour la Covid), Martine 66 (2ème

cliente), des enfants, petits-enfants.

J’habite dans ma longère en campagne.

Chaque mois nous recevons notre retraite.

Je dois sans doute être égoïste.

Mais mon cas personnel n’est sans doute pas le sujet du moment.

Alors oui

Plus de voyage (je m’en fiche).

Plus de restaurant (je n’aime pas ça).

Plus d’Estaminet (bon ça c’est vrai j’aime bien).

Plus de cinéma/théâtre (je peux m’en passer).

Plus d’accès à l’Océan (ça c’est très pénible puisque j’habite à + de 1

km).

Et pourtant,

J’ai bien constaté à travers mon fils, qui lui réside en banlieue

parisienne, un changement de comportement.

Cette génération n’est pas prête pour ça.

Pourquoi avoir laissé croire à notre jeunesse que la vie est un long fleuve tranquille ?

Depuis plus de 20 ans, avec l’apparition du monde virtuel, l’homme a sans doute sous-estimé la force de la nature environnante.

J’ai moi-même essayé de supprimer ce fameux virus Covid19 avec l’anti-virus de mon Smartphone mais le virus était toujours là.

Prenez soins de vous … vous qui me lisez.

Claude Bossuyt,

(26)

25

Alphabet du confinement

Brins d’humour d’un auteur inconnu (qu’il soit ici remercié) transmis par un compagnon discret qui souhaite rester anonyme.

A comme ALIMENT : Contre le Coronavirus, je mange du Maroilles et 2 gousses d’ail par jour, aucun effet direct sur le virus ! Mais les gens restent à 2 mètres...

B comme BAR à BIERES : Ce matin, j’ai caché une bouteille de bière dans chaque pièce de mon appartement. Ce soir, je fais la tournée des bars.

C comme COURSES : Pour faire les courses, ils disent qu’un masque et des gants suffisent… Ils m’ont trompé ! Tous les autres étaient habillés !

D comme DISPUTE : Confinement jour 12 : Je me suis disputé avec moi-même. Je ne me parle plus...

E Comme ECOLE : Moi je vous le dis, si les écoles restent fermées trop longtemps, les parents vont trouver le vaccin avant les scientifiques.

G comme GUIDE DU ROUTARD : On peut réaliser soi-même son guide du routard intitulé : "Votre appartement (ou votre maison) édition 2020 : le guide indispensable pour découvrir les plus beaux coins insolites de votre lieu de vie".

H comme HUIS-CLOS : Il faut relire « Huis-Clos » de Jean-Paul Sartre où l’auteur indique que

"L’enfer c’est les autres".

I comme INTERROGATION EXISTENTIELLE : Quelqu’un sait si on peut se doucher ou juste se laver les mains ?

J comme JOURNEE : Quand je pense à mon professeur qui me disait qu’en restant allongé toute la journée, je n’arriverais à rien, eh bien maintenant toute la journée je reste allongé et confiné, et je sauve le monde !

M comme MATHS : Fallait se méfier de cette année 20 + 20 = la quarantaine.

N comme NIVEAU SCOLAIRE : Les experts prévoient pour 2020 une hausse spectaculaire du niveau scolaire des parents !

O comme ORGANISATION : Ce n’était pas du papier toilette et des pâtes qu’il fallait stocker, mais plutôt des cartouches d’encre et des feuilles A4...

P comme PENSEE : Une pensée à tous les hommes qui ont dit à leur femme comme excuse "je le ferai quand j’aurai le temps " : Faut réfléchir avant de promettre.

R comme RADAR : J’ai eu peur, j’ai cru être flashé par un radar entre la cuisine et le salon. Ouf, ce n’était qu’une ampoule qui a grillé !

S comme SONNERIE : J’ai sonné à ma porte. Ça m’a fait un bien fou.

T comme TELETRAVAIL : Ma femme de ménage vient de m’appeler pour me dire qu’elle va faire du télétravail. Elle va me joindre de chez elle par téléphone pour me dire ce qu’il y a à faire et comment le faire.

V comme VACCIN : La France est le premier pays à avoir utilisé un vaccin particulier contre le coronavirus : le PV à 135 €.

(27)

26

La rubrique « Nos compagnons s’engagent » que nous inaugurons dans ce numéro vous donne la parole.

Nous espérons qu’elle sera pérenne et donnera envie à d’autres de s’impliquer, à la mesure de leurs moyens, de faire partager leurs expériences et leurs émotions.

Vous avez cessé votre activité professionnelle mais vous œuvrez bénévolement ou à faible rémunération dans des activités particulières de façon non professionnelle ; vous êtes engagés dans une démarche citoyenne ; vous œuvrez pour une association au profit du bien public ; vous assurez des fonctions particulières auprès d’instances communales, départementales, régionales ou nationales ; vous menez des actions pour une ou plusieurs associations caritatives ou organisations non gouvernementales nationales ou internationales ; alors cette rubrique est faite pour vous.

Qu’elles soient civiles ou militaires, ces actions méritent certainement d’être connues. L’essentiel est de témoigner, présenter vos activités, expliquer vos motivations pour les conduire et l’intérêt que vous leur portez, bref de faire partager votre expérience en toute simplicité.

+ + +

Pour cette première intervention, laissons la parole à René Carletto qui nous fait part d’une expérience intéressante, au détour d’une conversation avec Claude Bossuyt, notre secrétaire adjoint.

Et toi, que fais-tu maintenant, en dehors de l’ANMONM ?

Si certains d’entre nous restent très actifs dans la vie professionnelle, un petit nombre profite de la vie et quelques-uns se sont engagés dans l’associatif. Je pense en faire partie. Il me vient donc à l’idée, sans prétention aucune, mais surtout à titre d’information, de vous présenter l’une des actions les plus fortes à mes yeux dans laquelle Luce (mon épouse) et moi nous sommes engagés.

En 2010 je quittais la tenue, avec un petit peu d’avance sur l’âge légal, parce que la DCC venait de m’offrir une mission de volontariat en Afrique ! DCC ? Organisme relevant de la conférence des évêques de France (la DG des évêques), la Délégation Catholique de Coopération organise le recrutement et l’envoi de volontaires sur des missions de tous types (Santé, ingénierie et informatique, développement rural, communication média, gestion, administration, comptabilité, direction, enseignement et formation…) et, à ce jour, dans 50 pays du Sud, principalement (Afrique subsaharienne [36 %], océan Indien [8 %], Moyen-Orient et Maghreb [16 %], Amérique latine et Caraïbes [18 %], Asie et Pacifique [22 %]). Elle affiche 500 volontaires par an, âge moyen 28 ans, dont 25 % partent en couple.

Cette ONG s’appuie sur des valeurs telles que : un engagement solidaire, le respect des dynamiques initiées par les partenaires, l’ouverture à tous, la priorité aux plus pauvres et le partage dans la rencontre interculturelle.

Partir en volontariat, cela signifie : se mettre au service de projets de développement locaux…

« Le volontariat est un chemin vers l’autre, vers soi également ! Une belle route sur laquelle s’engager » a écrit une de nos volontaires professeures au Burkina Faso ! Cette démarche signifie : mobiliser ses compétences professionnelles pour aller à la rencontre d’une autre culture.

NOS COMPAGNONS S’ENGAGENT

(28)

27

Pour vivre une mission, le candidat qui est sélectionné bénéficie d’une formation complète (qui n’a rien à envier à nos départs en mission d’unité militaire). Il est accompagné avant, pendant et après le temps de volontariat.

Luce et moi avons accompli une mission de 18 mois au Congo-Brazzaville, au sein d’une école de la dernière chance, dans un établissement primaire de 1300 élèves (de 6 à… 50 ans). J’étais directeur adjoint et Luce enseignante. Nous avions plus de soixante ans tous les deux. Nous avons travaillé aux côtés d’une congrégation de filles de la Charité (les sœurs de la médaille miraculeuse de la rue du bac à Paris). Notre mission s’est étalée entre février 2011 et septembre 2012.

À cette époque, nous étions une quinzaine de VSI (volontaire de solidarité internationale) en place sur le pays (deux jeunes femmes dans une association s’occupant de tortues dans l’ouest, un couple de jeunes ingénieurs agronomes élevant des cochons auprès d’un couvent à l’Ouest [zone difficile], un couple de pharmaciens d’une trentaine d’années auprès d’un monastère sur la route entre Brazzaville et Pointe-Noire, sept ingénieurs et linguistes au sein des universités et écoles d’ingénieurs de Pointe Noire, et nous deux à Brazzaville aéroport.) En rentrant, j’ai été appelé comme directeur du sanctuaire de Rocamadour (Lot) pendant l’année jubilaire (2013). Ensuite, nous sommes revenus chez nous et depuis 2016, nous avons en charge le Gabon (recherche de postes, suivi des volontaires en place, accompagnement des partenaires locaux, participation à la formation d’autres futurs volontaires…), au titre de cette même DCC.

Dans tout cela, que gagner ?

Pour nous deux, rien que cette découverte et cet engagement (un VSI est nourri, logé, et défrayé d’environ 100 € par mois, plus ou moins suivant le pays… L’équivalent d’un salaire local sans les charges !)

En tant que responsable d’un pays : un bénévolat total qui s’agrémente d’un voyage par an sur site (donc le Gabon), dans des conditions toujours rustiques, mais pleines de surprises et de minutes fortes… Mais, bien entendu, rien à gagner financièrement en dehors du remboursement des frais de transport, mais que de richesses humaines !

Voilà. Ces quelques lignes se veulent tout juste un témoignage de notre part, pour Luce et moi. Je me dis, toutefois, que vous pouvez peut-être passer l’information autour de vous, auprès de vos jeunes en mal d’orientation ou en bascule de vie… Voire de plus âgés en mal d’ennui. Sinon, simplement merci de m’avoir lu.

René Carletto, Chevalier ONM, promotion EMIA « Général Laurier » pour Luce et René Carletto

René Carletto est également très impliqué dans l’Université du Temps Libre de Bretagne, à Agir- ABCD, ainsi qu’à la municipalité de Guer où il est conseiller municipal. Nous en reparlerons.

(29)

28

VOTRE AVIS NOUS INTÉRESSE

Si ces pages vous ont intéressé ou au contraire si elles vous ont dérangé, si vous avez envie de témoigner à votre tour (l’épidémie menace de durer),

si vous voulez apporter un nouvel éclairage ou une précision,

si vous avez des talents de poète, d’essayiste, de journaliste ou de rédac chef, si vous avez envie de faire partager une idée, un savoir, une expérience,

peu importe le sujet

tant qu’il est traité dans les limites des valeurs de notre association, n’hésitez pas à prendre la plume et à nous adresser le fruit de vos réflexions.

Vous nous aiderez ainsi à améliorer nos prochaines publications.

Nous vous en remercions par avance.

Bulletin ANMONM 56 édition 2020 – Reproduction interdite sans autorisation

Références

Documents relatifs

Suite à étude Trame Verte et Bleue du Pays Val de Creuse- Val d’Anglin, une action pour la protection de la qualité des cours d’eau est en cours sur les bassins de la Creuse

Ingrédients pour « L’étoile des rois mages, ma galette des rois aux fruits d’Orient »!. 500 g de pâte feuilletée (à faire soi même ou à demander à

Préparer une préparation culinaire est l'occasion de faire prendre conscience à votre enfant qu'avant de se lancer dans un travail, on doit d'abord préparer son travail et vérifier

Pour préserver et développer ce collectif qui repose sur l’engagement de chacun, nous nous mobilisons afin d’adapter les compétences de nos collaborateurs aux évolutions

Le projet s'est développé dans 22 villes du monde* grâce à des équipes de citoyens bénévoles engagés pour la cause des réfugiés et convaincus que la cuisine est

gâteaux des rois. Cet arrêt fut confirmé plusieurs fois par le parlement jusqu'au XVIIIe siècle. Mais les boulangers ne s'avouèrent pas vaincus : ils offrirent à leurs clients

Avec le soutien technique de Collin, de Leica Microsystems et de Medtronic Salle Notre Dame.

Sur la base de notre protocole nous confirmons que la performance en football résulte dans les facteurs physique, technique, tactique et psychosociologique, aux les