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Exercices de critique historique
Afin de t’exercer davantage à la compétence de Critique historique, je te propose d’analyser les documents suivants. Relis bien attentivement la fiche outil qui se trouve sur flone.be (onglet « Ressources ») avant de commencer l’exercice.
Consignes :
Tu cherches à t’informer sur les conditions de travail des détenus enfermés au camp de transit de Breendonk (province d’Anvers, Belgique) en 1941-1942. Identifie parmi les documents suivants ceux qui sont pertinents et, pour chaque document pertinent, complète le tableau de fiabilité.
Doc.1 :
Jacques OCHS, Arbeitslager [camp de travail], dessin, 1941-1942.
Jacques Ochs (1883-1971), est un artiste belge, peintre, dessinateur et caricaturiste. Engagé volontaire en 1914, il devient officier aviateur. Il est professeur puis directeur de l’Académie des Beaux- Arts de Liège, pendant l’entre-deux- guerres. Arrêté au début de l’Occupation pour avoir illustré, en 1934, la couverture de l’hebdomadaire Pourquoi pas ? d’une caricature d’Hitler aux mains couvertes de sang, il est emprisonné à Breendonk de novembre 1940 à février 1942. À la demande du commandant du camp, il réalise plusieurs dessins au fusain et parvient à en conserver des copies.
1 Doc.2 :
Otto KROPF, chantier de Breendonk, 13 juin 1941 (Bruxelles, CEGES, Collection Otto Spronk).
Walter Obler, debout sur le talus, est un Juif autrichien immigré en Belgique en 1933. Arrivé au camp le 4 octobre 1940, il devient zugführer (chef de chambrée). Déporté en août 1943, il parvient à survivre et retourne en Autriche. Il est arrêté en 1945. Connu pour sa violence et les mauvais traitements qu’il fait subir à ses codétenus, il est condamné lors du procès de Malines comme coauteur du meurtre de 10 codétenus juifs.
Doc.3 :
« Le crochet fut passé dans les liens qui tenaient mes mains attachées derrière le dos.
Puis, on me hissa avec la chaîne jusqu’à ce que mon corps pende à environ un mètre du sol. Suspendu ainsi par les mains liées dans le dos, on ne peut se maintenir à la force des muscles qu’un très court moment seulement dans une position proche de la verticale. La sueur vous coule sur le front et sur les lèvres et, le souffle se fait court, on n’est plus en état de répondre à aucune question. Complices ? Adresses ? Points de rencontre ? C’est à peine si l’on entend encore. C’est à ce moment que se produit dans le haut de mon dos un craquement et une déchirure. Je sentis mes épaules se déboîter. Le poids même du corps avait provoqué la luxation, je tombai dans le vide et tout mon corps pendait maintenant au bout de mes bras disloqués, étirés vers le haut par-derrière et retournés jusqu’à se retrouver par-dessus ma tête. En même temps, les coups assénés avec le nerf de bœuf pleuvaient dru sur mon corps. »
Jean AMERY, Par-delà le Crime et le Châtiment. Essai pour surmonter l’insurmontable, Arles, Acte Sud, 1995, p.67-68.
Jean AMERY (1912-1978) est un écrivain, journaliste et critique littéraire juif autrichien, émigré en Belgique en 1938. Résistant, il est arrêté comme prisonnier politique en juillet 1943. Emprisonné à Breendonk, il est torturé, transporté à Malines, déporté à Auschwitz en janvier 1944, puis à Buchenwald et Bergen-Belsen.
2 Doc.4 :
« Je suis arrivé le 31 décembre 1942 avec un convoi de 81 prisonniers. J’avais à peine mis le pied à terre, que j’ai reconnu un ancien copain de l’école primaire. Mais il n’était pas prisonnier : il travaillait comme interprète pour le compte des Allemands. Il a appelé un SS et j’ai été roué de coups.
Nous sommes alors entrés dans le tunnel du fort. Nous avons été mis face au mur. On nous a dépouillés de tout ce que nous possédions. Nous sommes passés à la tonte et nous avons reçu nos « uniformes ». J’ai reçu le numéro 352.
Les conditions de travail étaient pénibles. Nous ne pouvions pas nous parler. Pour un rien, chaque fois, c’était les coups. Sur le plan de l’alimentation, la nourriture était tout à fait insuffisante compte tenu des travaux qui étaient demandés. Au début, nous recevions, le soir, 180 grammes de pain noir par jour et, à midi, une louche de soupe. Il faudrait mieux dire de l’eau chaude avec du chou et du rutabaga. Le matin, nous ne recevions que du café. Quand j’ai été arrêté, je pesais 76 kg. Le 1ier février, je n’en pesais plus que 51. Pour ce qui est de l’hygiène, on avait quelques minutes le matin pour se « laver », sans savon et avec un maigre bout de tissu. »
Jules TRIFFET, Résistance et liberté (témoignage repris par J-L Jadoulle, Futur antérieur ? L’Auffang-lager » de Breendonk et l’univers concentrationnaire nazi (1933-1945), La Louvière, Institut Sainte-Marie, 1993, p.52-61)
Jules TRIFFET (1916-…) est un syndicaliste socialiste belge. Résistant, il lutte contre l’UTMI (Union des Travailleurs manuels et intellectuels), syndicat unique créé en 1940.
Il est arrêté lors des mouvements de grève de septembre 1942. Il est emprisonné à Breendonk, puis au camp de concentration de Neuengamme jusqu’en 1945.
3 I.LA PERTINENCE LES QUESTIONS À SE POSER RÉPONSES
Analyse de la problématique
Quels sont le moment (quand ?) le lieu (où ?) et le thème (quoi ?) évoqués dans la problématique ?
Analyse des documents
Doc.1 : Quand ? Où ? Quoi ?
Pertinent/non-pertinent ? +justification
Doc.2 : Quand ? Où ? Quoi ?
Pertinent/non-pertinent ? +justification Doc.3 : Quand ? Où ? Quoi ?
Pertinent/non-pertinent ? +justification Doc.4 : Quand ? Où ? Quoi ?
Pertinent/non-pertinent ? justification II. LA
FIABILITÉ
LES QUESTIONS À SE POSER RÉPONSES Doc.1 :
La compétence de l’auteur
Témoin direct ou indirect ?
Témoin bien informé ou non ?
Témoin expert ou non ? L’intention de
l’auteur
L’auteur veut-il informer, distraire, convaincre ?
L’auteur a-t-il intérêt à nous mentir ?
Relate-t-il des faits ou exprime-t-il une opinion ?
UAA2 : Critiquer
4 La mentalité de
l’auteur
L’auteur s’exprime-t-il avec précision, avec exaltation ?
Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ?
Doc.2 : Les questions à se poser Réponses
La compétence de l’auteur
Témoin direct ou indirect ?
Témoin bien informé ou non ?
Témoin expert ou non ? L’intention de
l’auteur
L’auteur veut-il informer, distraire, convaincre ?
L’auteur a-t-il intérêt à nous mentir ?
Relate-t-il des faits ou exprime-t-il une opinion ?
La mentalité de l’auteur
L’auteur s’exprime-t-il avec précision, avec exaltation ?
Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ? Doc.3 :
La compétence de l’auteur
Témoin direct ou indirect ?
Témoin bien informé ou non ?
Témoin expert ou non ? L’intention de
l’auteur
L’auteur veut-il informer, distraire, convaincre ?
L’auteur a-t-il intérêt à nous mentir ?
Relate-t-il des faits ou exprime-t-il une opinion ?
La mentalité de l’auteur
L’auteur s’exprime-t-il avec précision, avec exaltation ?
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Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ? Doc.4 :
La compétence de l’auteur
Témoin direct ou indirect ?
Témoin bien informé ou non ?
Témoin expert ou non ? L’intention de
l’auteur
L’auteur veut-il informer, distraire, convaincre ?
L’auteur a-t-il intérêt à nous mentir ?
Relate-t-il des faits ou exprime-t-il une opinion ?
La mentalité de l’auteur
L’auteur s’exprime-t-il avec précision, avec exaltation ?
Parait-il influencé par sa position sociale, son statut, sa profession ?