Le silure : une espèce
« règlementairement » invasive ?
Le silure (Silurus glanis)
Plus gros poisson d’eau douce d’Europe (>2,50 m)
Prédateur
Introduit en France dès le XIXème siècle
Explosion des populations depuis les années 90 (aquaculture + pêche de loisirs)
Annexe III de la convention de Berne
R. Masson www.remimasson.com/
Des impacts ?
De nombreuses craintes (et plaintes) auprès du MEDDE concernant l’impact sur l’ichtyofaune et notamment les migrateurs amphihalins…
Classement « espèce susceptible de provoquer des déséquilibres biologiques » ?
Des impacts ?
De nombreuses craintes (et plaintes) auprès du MEDDE concernant l’impact sur l’ichtyofaune et notamment les migrateurs amphihalins…
Classement « espèce susceptible de provoquer des déséquilibres biologiques » ?
Des bénéfices ?
Une opportunité pour la pêche de loisirs (poisson trophée) et les activités
économiques associées
Des bénéfices ?
Une opportunité pour la pêche de loisirs (poisson trophée) et les activités
économiques associées
Des réponses ?
Action Onema-Ecolab (Univ. Toulouse III)
Etude EPIDOR
Etudes CONAPPED
Etude SMIDAP
…
Dialogue entre les différents porteurs de projet
Le groupe de travail
Objectifs
Etablir si des mesures de gestion (et règlementaires) sont nécessaires
Le cas échéant, faire des propositions et orienter les études scientifiques en vue d’optimiser ces mesures
Pour se faire le groupe devra :
• Recueillir, formuler et synthétiser les questions et attentes des différents usagers des milieux aquatiques vis-à-vis du silure,
• Rassembler les différentes études menées sur le sujet et mettre à disposition les résultats disponibles
• Mettre en regard les attentes des usagers et les connaissances
scientifiques et notamment l’étude menée par Ecolab
Le groupe de travail
Composition du GT :
Pilotage :
Onema/DAST (N. Poulet)
Principaux résultats de l’étude Ecolab
Quelle est la consommation annuelle d’une population de silures ?
Les simulations estiment la part de la consommation de la population de silure étudiée (Lot) à environ plus de 50% de la productivité piscicole.
Le Silure a-t-il un impact sur les populations piscicoles ? Cas des espèces holobiotiques et de l’anguille
Aucun effet significatif n’a été détecté sur les espèces holobiotiques et sur l’anguille à large échelle.
Prédation du silure sur les migrateurs amphihalins de la Garonne et de la Dordogne
Les amphihalins sont susceptibles de représenter une partie importante du régime alimentaire (10-75% chez les plus gros individus) durant la période de
migration. De plus la prédation se ferait aussi bien à l’aval immédiat des obstacles qu’en zone libre.
Un impact sur ces espèces est possible mais il est impossible de l’affirmer en
l’état actuel des connaissances (pas d’estimation des populations)
Principales conclusions du GT Silure (juin 2014)
Il n’apparaît pas pertinent d’ajouter le silure à liste des « espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques » ;
Les expériences locales montrent qu’il existe des débouchés
économiques pour l’exploitation du silure (sauf si problème liés aux micropolluants) ;
La pêche du silure ne peut être envisagée comme une solution de
« régulation ». La mise en place d’une pêcherie au pied d’un obstacle
pourrait éventuellement avoir la vertu de libérer le passage ;
Dernière réunion du GT Silure (novembre 2015)
Présentation du cas de la centrale nucléaire Golfesh sur la Garonne : arrêté préfectoral autorisant la capture et la valorisation par un pêcheur pro des silures capturés dans la passe et dans le canal d’amené attaqué par la FDPPMA 82.
Quel recours pour les gestionnaires locaux (EDF et Migado) ?
Le classement du silure en ESPDB a été reproposé à la demande de l’AIDSA avec le soutien des représentants des pêcheurs professionnels, de la DPMA et de la DEB.
Quelles conséquences d’un tel classement ? Interdiction d’introduire et de
remettre à l’eau. Mais quid des cadavres (>20 Kg) et surtout quid des pêcheurs de loisirs ciblant cette espèce ?
Quelle solution règlementaire pour gérer localement là où sont les problèmes ?
Dernière réunion du GT Silure (novembre 2015)
Mesure Description Consultations Points positifs Points négatifs Remarques
Statu quo Pas de changement du statut
réglementaire du silure ; possibilité de gestion locale du silure sous réserve d’arrêté préfectoral
Pour les autorisations exceptionnelles de captures : - ONEMA - FDPPMA - AAPPED
Simplicité
N’empêche théoriquement pas une gestion locale du silure Permet des actions ciblées et n’implique pas une règlementation nationale
Limite théoriquement les risques de conflits au niveau national entre les différents acteurs
Ne répond pas à l’attente de certains acteurs, en particulier de la DEB de la DPMA, de l’AIDSA et des pêcheurs professionnels, vis-à-vis notamment des poissons migrateurs amphihalins Mesures de gestion soumises à arrêté préfectoral et donc risque de recours des partisans du silure.
Nécessite un dialogue en bonne intelligence entre les acteurs locaux dans le cas d’intérêts divergents
Semblerait être une solution simple, économique et efficace mais apparemment utopique compte tenu de l’opposition
« historique » entre pêcheurs professionnels et pêcheurs de loisirs
Translocation des silures en dehors de la zone de capture
Transport vivant des silures pour empoissonner des plans d’eau dédiés à la pêche du silure
Pour les autorisations exceptionnelles de captures : - ONEMA
- FDPPMA
- AAPPED
Répond partiellement aux inquiétudes de certains acteurs notamment vis-à-vis des migrateurs amphihalins
Facilite la mise en œuvre des mesures de gestion locale Limite les risques de conflits avec les partisans du silure Peut être couplée à la mesure « statu quo »
Coût du transport ?
Mesure de gestion soumise à arrêté préfectoral et donc risque de recours des partisans du silure
Mesure de gestion qui nécessite l’intervention d’un pisciculteur agréé pour le rempoissonnement Attention à ne pas multiplier les
« silurodromes » et déplacer une pression potentielle du cours d’eau vers les plans d’eau
Inscription sur la liste du R 432-5 en tant qu’ « espèce susceptible de provoquer des déséquilibres biologiques » sans interdiction de la remise à l’eau.
Interdiction d’introduire et mais pas de remettre à l’eau les « espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques »
Pour le décret d’inscription :
- CNE
- FNPF - CONAPPED - Le public
Répond à l’attente de certains acteurs, en particulier de la DEB, de la DPMA, de l’AIDSA et des pêcheurs professionnels, concernant le statut réglementaire du silure vis-à-vis notamment des migrateurs amphihalins.
Facilite la mise en œuvre des mesures de gestion locale
Rend très complexe voire inefficace l’application de la règlementation et la gestion des « espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques »
D’autres contraintes réglementaires de non-remise à l’eau pourraient apparaître ultérieurement.
Nécessite un décret simple.
La dépénalisation de la remise à l’eau immédiate des ESPDB est prévue dans le projet de loi biodiversité
Inscription sur la liste du R 432-5,
avec interdiction de remise à l’eau Interdiction d’introduire et de
remettre à l’eau le silure Pour le décret d’inscription :
- CNE
- FNPF
- CONAPPED
- Le public
Pour l’arrêté :
- CNPN
- le public
Répond à l’attente de certains acteurs, en particulier la DEB, la DPMA, l’AIDSA et les pêcheurs professionnels, vis-à-vis notamment des migrateurs amphihalins.
Facilite la mise en œuvre des mesures de gestion locale
Conséquences nationales et donc impacte aussi les zones sans enjeux à migrateurs amphihalins
Va à l’encontre des intérêts des partisans du silure (poissons trophées et no-kill)
Question concernant le devenir des cadavres
Nécessite un décret simple et un arrêté ministériel L.411-5 I. 1er CE
Vérifier la cohérence avec le L228- 5 CRPM concernant le devenir des cadavres d’animaux
Impact potentiel du silure sur les espèces anadromes uniquement (pas d’impact sur les holobiotiques en cours d’eau) : ne concerne donc pas tout le territoire.
Dans les faits les pratiquants du no-kill continueront la remise à l’eau
Difficulté de pouvoir mesurer les effets de cette mesure de gestion (les densités ne sont pas connues à ce jour)
Retrait de la liste des espèces représentées (Arrêté du 17/12/1985) et inscription sur la liste de l’arrêté du 20/03/2013 fixant la liste des espèces de poissons non représentées dont l’introduction à d’autres fins que scientifiques peut être autorisée par le préfet.
Interdit l’introduction du silure, sauf autorisation par arrêté préfectoral, N’interdit pas le remise à l’eau immédiate du poisson pêché.
Pour les deux arrêtés :
CNPN
Onema
FNPF
CONAPPED
Le public
Répond partiellement à l’attente de certains acteurs, en particulier la DEB, la DPMA, l’AIDSA et les pêcheurs professionnels, vis-à-vis notamment des migrateurs amphihalins
Facilite la mise en œuvre des mesures de gestion locale
Permet la pratique de la pêche du silure en no-kill dans certains plans d’eau et secteurs de cours d’eau
Limite la pratique de la pêche en no- kill à certains plans d’eau et secteurs de cours d’eau d’où un risque de conflit avec les partisans du silure
Idem remarques « Inscription sur la liste du R 432-5 »
Rend très flou la cohérence de la liste des espèces représentées (Arrêté du 17/12/1985) et les critères pour y faire figurer une espèce (le silure étant bien une espèce naturalisée et donc a priori représentée)