• Aucun résultat trouvé

Note statistique sur le choléra de 1832, 1849 et 1854

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Note statistique sur le choléra de 1832, 1849 et 1854"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

J OURNAL DE LA SOCIÉTÉ STATISTIQUE DE P ARIS

Note statistique sur le choléra de 1832, 1849 et 1854

Journal de la société statistique de Paris, tome 6 (1865), p. 320-322

<http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1865__6__320_0>

© Société de statistique de Paris, 1865, tous droits réservés.

L’accès aux archives de la revue « Journal de la société statistique de Paris » (http://publications-sfds.math.cnrs.fr/index.php/J-SFdS) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti- lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infrac- tion pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la pré- sente mention de copyright.

Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques

http://www.numdam.org/

(2)

H,

Note statistique sur le choléra de 1832,1849 et 1854.

Àii! moment où le choléra vient de faire, en France, sa quatrième apparition nous croyons qu'il ne sera pas sans intérêt de faire connaître les renseignements que l'Administration a pu se procurer sur les trois premières invasions de ce fléau.

Les documents qui suivent sont extraits d'une publication émanée, en 1862, du ibinistcrc de l'agriculture cl du commerce, sous le titre de : l'Épidémie du choléra de 1854.

Le tableau des ravages du choléra se résume ainsi qu'il suit pour les 86 dépar- tements :

Décès

S« " S « * T o ( a U cholérique.

masculin, féminin. P°°r

100 habiianls.

Population urbaine . . 28,807 27,355 56,162 (K57 Population rurale . . . 40,821 46,485 87,306 0.33 Totaux et moyenne. 69,628 73,840 143,468 0.40

l'Ces! résultats montrent que, si le fléau a sévi fortement dans les villes, il n'a guère épargné les campagnes. La proportion a été de 57 sur 10,000 habitants dans les villes, et de 33 dans les campagnes. Pour la France entière, elle s'est élevée à 40.

Ces proportions correspondent respectivement à 1 décès sur 174, sur 303 et sur 247 habitants.

Cette mortalité s'est répartie ainsi qu'il suit suivant les mois : Les trois derniers mois de 1853. . 903

Janvier 1854 56 Février. ... . ,,,.,, . ,,.,,.. 23

Mars .' . ; . . .".'.. . . . 169 Av'Hi.. =. :r: : ^ ^ 7 7 / : . . . 612

Mai 755 Juin 3,894

« W ' , K M !T. • - 6,412

A reporter . . . . 6,412

Juillet 20,881 Août. . . . 61,068

Septembre . . . . , . » . . • . . . 33,951

Octobre . . 17,486 Novembre 2,714 Décembre 956

Total. ...,.«, 143,468

•••ilûl.

On voit que le choléra, sans gravité au début de son invasion, ira pris une cer- taine intensité que dans le mois de juin, pour acquérir son apogée en août. Sa presque disparition, en décembre, a été suivie d'une recrudescence au printemps de Tannée suivante. — Mais, cette année, son action a été assez circonscrite pour que l'Administration n'ait pas cru devoir en prescrire une statistique spéciale. — En moyenne, on peut dire que, dans les 71 déparlements atteints, le choléra a duré 140 jours.

(3)

- 8 2 1 -

Le tableau suivant indique comment les décès cholériques se sont répartis par sexe et par âge :

De la naissance à 2 ans De 2 à 5 ans. . De 5 à 15 ans.

De 15 à 20 ans De 20 à 40 ans De 40 à 60 ans Au-dessus de 60 ans

Totaux et moyenne

Sexa féminin.

6^317 3,955 4,480 2,578 15,387 20,849 20,274

Sexe mticulin.

67755 4,073 5,078 2,500 16,014 20,189 15,019

69,628 73,840 143,468 106

ToUl.

13^072 8,028 9,558 5,078 31,401 41,038 35,293

féminins pour 100 masculins.

94 97 88 103 96 103 135

Il résulte de l'examen de ce tableau que la mortalité a Trappe surtout les individus de Tâge de 40 à 60 ans; puis, de plus de 60; et enfin, de 20 à 40. 11 signale un certain excédant pour le sexe féminin; mais cet excédant ne se produit qu'aux âges où la femme meurt habituellement plus que l'homme, c'est-à-dire de 15 à 20 ans et dans les âges élevés.

La mortalité cholérique de 1854 a été supérieure à celle de 1849 et même de 1832. En effet, en 1849, l'épidémie avait enlevé 100,661 personnes ou seulement 1 sur 352, et en 1832, 102,739, soit 1 décès sur 317 habitants.

Si le choléra de 1832 et de 1849 a produit une plus profonde impression, c'est qu'il s'est manifesté surtout dans les villes, tandis que le choléra de 1854 a également frappé sur les populations agricoles. Ajoutons qu'en 1832 le choléra n'a sévi que sur 44 départements, et sur 49 en 1849, tandis que 71 départements ont été plus ou moins atteints en 1854.

Une différence plus grande encore se fait remarquer dans le nombre des communes atteintes; on en compte, en effet, en 1854, 5,364, et en 1849, 2,472 seulement.

Le rapport des décès aux malades avait été de 1 sur 2.64 en 1832. 11 est à re- gretter que ce renseignement intéressant n'ait pas été recueilli pour les deux autres

années.

Nous avons calculé, par département, le rapport des décès cholériques a la popu- lation. Nous donnons ici, pour chacune des trois invasions du choléra, les 20 dépar- tements qui ont le plus souffert:

1832. 1849. 1854.

Décès Dé.<;

Départements. choléri- pour 100 que». babil.

Seine 21,958 2.85 Seine-et-Marne. . . 7,885 2.28 Marne 6,867 2.04 Menée 4,581 1.45 Seine-et-Oise. . . . 6,067 1.35 Aisne 6,786 1.32 Yonne 3,884 0.96 Aube 2,208 0.90 Oise 3,409 0.86 Marne (Haute-). . . 1,922 0.79 Pas-de-Calais . . . 5,104 0.78 Somme 3,606 0.66 Nord 6,040 0.61 Loiret i,801 0.60 Finistère 2,986 0.57 Moselle 2,187 0.52 Seine-Inférieure. . 2,804 0.40 Meurthe 1,476 0.35 Bure-et-Loir . . . . 865 0.81 Loir-et-Cher . . . . 703 0.89

92,139 snr 102,785

Départements. choléri- pour 100 ques. habit.

Seine 24,502 Nord 14,471 Seine-et-Oise. . . . 4,031

Pas-de-Calais. . . . 8,000

Somme 5,010 AiBne 4,745 Oise 3,867 Nièvre 2,165 Bouches-du-Rhôno. 2,538

Ardennes 1,808 Marne 2,008 Yonne 2,018 Meuse 1,321 Seine-Inférieure. . 1,825

Charente-Infér. . . 1,560 Loire-Inférieure . . 1,640

Moselle 1,806 Maine-et-Loire. . . 1,425

E u r e - e t - L o i r . . . . 800 Meurthe 1,047

86,587 sur 100,661

1.73 1.26 1.18 1.15 0.88 0.85 0.83 0.67 0.60 0.55 0.54 0.52 0.40 0.39 0.33 0.31 0.29 0.28 0.27 0.28

Décès Départements. choléri- pour 100

ques.

Ariége 11,226 Marne (Haute-). . . 10,653

Saône (Haute-). . . 9,882

Meuse 8,510 Aude 4,380 Pyrénées-Oriental. 3,051

Marne 5,590 Vosges 6,066 Aube 3,100 Bouches-du-Rhône. 5,848

Côte-d'Or 4,409 Yonne 3,524 Var 3,494 Vaucluse 2,341 Meurthe 4,398 Jura 2,825 Seine 11,520 Seine-et-Marne. . . 2,214

Moselle 2,880 Gard 8,495

108,406 sur 143,468

4.05 2.84 2.65 1.78 1.68 1.50 1.46 1.26 1.18 1.12 1.11 1.09 0.98 0.97 0.89 0.78 0.64 0.68 0.62

(4)

— 322 —

Le rapport des décès cholériques de ces 20 départements à ceux de la France entière a été, en 4832, de 90; en 1849, de 85, et en 1854, de 75 p. 100 seulement.

Ces résultats indiquent que, à chaque épidémie nouvelle, le fléau s'est montré sur un plus grand nombre de points et que, s'il a perdu en intensité, il a gagné en

étendue.

Si l'on étudie le tableau ci-dessus au point de vue de la position géographique des départements qu'il comprend, on remarque que le choléra a sévi presque ex- clusivement sur les départements du nord-est, de Test et du sud-est. On n'y trouve, en effet, aucun département du centre et de l'ouest.

La marche du fléau n'offre pas la même régularité en 1849 et en 1832. Son ap- parition, en 1849, dans les départements de la Seine-Inférieure, du Finistère, de la Loire-Inférieure et de la Charente-Inférieure, de Maine-et-Loire et d'Eure-et- Loir indique un écart prononcé du nord-est au sud-ouest. D'un autre côté, la ligne du nord-est gagne le Nord proprement dit et se fixe, à peu de chose près, sur le méridien de Paris, comme on peut le voir par la présence, en tête de la liste, des départements de la Seine, du Nord, de la Moselle, de l'Aisne, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l'Oise. — Nous avons dit que le Centre est la région la plus favo- risée; il n'est sérieusement atteint, en 1849, que dans le département de la Nièvre;

en 1832, dans les départements du Loiret, de Loir-et-Cher et d'Eure-et-Loir.

On ne compte, en 1854, que 15 départements qui iraient pas souffert, et, sauf la Manche, ces déparlements figurent au nombre de ceux qui ont été préservés en 1849 et en 1832. Enfin, si l'on compare ces deux dernières années, on peut remar- quer que les départements non atteints sont les mêmes, à cinq exceptions près.

Références

Documents relatifs

3) de renforcer la coordination de l’aide internationale pendant les épidémies de choléra en ce qui concerne le matériel et les ressources humaines et financières afin

PP8 PP6 Reconnaissant que la lutte contre le choléra entre aujourd’hui dans une nouvelle phase, avec la mise au point de vaccins anticholériques oraux sûrs, efficaces et d’un coût

Il est administré en deux doses – chacune diluée dans 1,5 dl d’eau tamponnée – à au moins une semaine (mais pas plus de six semaines) d’intervalle. Son activité protectrice

2) de redynamiser le Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra et de renforcer l’action de l’OMS dans ce domaine, notamment par l’amélioration de la collaboration

Au cours de la période 2010-2018, le choléra a continué à sévir dans le monde avec de vastes épidémies, comme celles survenues à Haïti et actuellement au Yémen,

Dans cet article, nous nous proposons de voir d’abord com- ment la Pologne a été perçue, au moins depuis le XIXème s i è c l e , comme cordon sanitaire des pays occidentaux ;

Ce sont les hôpitaux d'enfants et les hôpitaux militaires qui en ont eu le plus, tandis qu'on en a obtenu beaucoup moins dans les maisons consacrées aux vieillards.. Dans ces

La statistique nous apprend, en effet, que la mortalité est d'autant moindre que l'isolement des cholériques est plus complet, et que dans les villes où des hôpitaux spéciaux ont