A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A. B UHL
Sur les formules fondamentales de l’électromagnétisme et de la gravifique
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 13 (1921), p. 93-116
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1921_3_13__93_0>
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SUR LES FORMULES FONDAMENTALES
DE L’ÉLECTROMAGNÉTISME ET DE LA GRAVIFIQUE
PAR M. A. BUHL
SECOND MÉMOIRE
Ce second Mémoire est la
charpente
essentielle d’nn coursprofessé,
à la Facultédes Sciences de
Toulouse,
aùprintemps
de ig22. Il est bien rarequ’un
cours de cegenre soit absolument
original;
aussi le lecteur ne s’étonnerapoint
de trouver icides
emprunts, d’ailleurs soigneusement indiqués,
aux ouvrages de L.Th. De
A..S.Eddington(’),
H.-A.Lorentz(’),
H.. Il reste
cependant
unpoint important
pourlequel je
croispouvoir
réclamer lebénéfice
d’une
certaineoriginalité.
Il consiste àpartir
des identitésqui
donnent très directement les formules stokiennes del’espace-temps.
Ces formules stokiennesjouent
ensuite un rôle constructif fondamental non seulement pour lechamp électromagnétique (comme
nous l’avons vu dans le Mémoireprécédent),
maisquant
à lagenèse
dessymboles
deChristoffel,
du tenseurpuis
de l’invariant decourbure,
et enfin de la formequadratique qui
détermine lamétrique.
Dans les .ouvrages les
plus modernes,
on commence par ce dernierpoint
d’où un ordre queje
ne me propose nullement debouleverser,
mais c’est encoreaugmenter
l’harmonie des théories einsteiniennes que de montrerqu’au début,
ellespeuvent
avoirplusieurs.
points
de contact avec lesconstructions
initiales desmathématiques.
Si l’onpeut (’)
Lezioni di’Geomelriadifferenziale.
Seconde édition, Pise, 1 go2..
(2)
LaGravifique
einsleinienne. Paris, Bruxelles, Ig2I.(3)
Espace, Temps, Gravilation(Trad.
française de J.Rossignol).
Paris, I92I.(4)
TheTheory of Electrons
and ilsapplications
lo lhe Phenomena ofLight
and radianlHeal.
Leipzig,
New-York,1916.
e;)
Zeil, Malerie. Vierte Auflage. Zurich, Berlin,94
’
partir
des éléments de la théorie des formesquadratiques,
onpeut partir
aussi desidentités fondamentales
du Calcul intégral qui
viennent d’êtrerappelées.
Ce dernierprocédé
serait même lepremier
aupoint
de vuehistorique
et il ne tarde pas àramener aux considérations
métriques
nécessaires. Ilrappelle
les recherches sur les formesintégrales et
les invariantsintégraux.
J’ai
montré,
deplus,
que si les deux identitésprécédentes
donnent des formulesstokiennes à rôle
fondamental,
il en est de même de l’identitétransformable en une formule de Green relative à
l’espace-temps, laquelle
formule..
conduit
à des théoriesélectromagnétiques
etgravifiques,
telles celle deMie, qui
nediffèrent
guère
des théories einsteiniennes que par la forme.Depuis
lapublication
duprécédent Mémoire, l’ouvrage
de M. H.Weyl
a étépré-
senté au
public français
en une bonne traduction due à G. Juvet et R.Leroy.
J’ai constaté avec
plaisir
que, conformément à ce quej’avais dit,
les traducteurs ontvu dans l’oeuvre de Pierre Duhem une
grandiose
ébauche concernantl’interdépen-
dance des
explications géométriques, mécaniques
etphysiques.
Une telle oeuvre etcelle de E. Cosserat
déjà
citée ici devaient fatalementprendre
la forme einstei- nienne.Dans ce
qui suit, j’ai
surtoutinvoqué
lasymétrie analytique;
c’est notammentcette
symétrie qui
me fait construire les crochets deChristoffel;
le tenseur deRie-*
mann-Christofiel et le tenseur contracté d’Einstein naissent de manière
analogue.
Plusieurs Notes récentes de M. E. Cartan
(Comptes rendus,
13février,
2 ~février,
13 mars, 2 7 mars
1922) invoquent
unesymétrie géométrique
et unesymétrie statique.
Si les
expressions
tensorielles des théories d’Einstein semblent avoirparfois
unaspect
si nouveau, c’est aussi parce que notre espace euclidien a étégénéralisé
de’
beaucoup
en des espacescourbés,
mais pas encore suffisamment en des espaces tordus. Ce sont notamment lesrecherches
àpoursuivre
de ce côtéqui,
dit M.Cartan,
«
s’apparentent
aux beaux travaux de E. et F. Cosserat sur l’action euclidienneainsi qu’à
la théorie des espacesgénéralisés
de II.Weyl. »
Différents Mémoires que l’on trouvera, en 1922, dans le Journal de
Mathématiques
pures et
appliquées préciseront
mieux encore lapart
de l’Ecolefrançaise
dans l’éla-boration des théories en
litige.
’
.
Le
présent
écrit a été brièvement résumé dans une Note desComptes
rendus du7 novembre 1921.
~
. CHAPITRE PREMIER
’
Les deux formules de Stokes dans l’espace-temps.
[1] ]
Lapremière formule
stokienne. - Dans les Mémoiresprécédents,
nous avonstoujours
rattaché les formules destypes
stokiens ougreenieiis
aux identités fonda- mentales du Calculintégral,
identités établies entreintégrales
dont les ordres demultiplicité
diffèrent d’une unité. Dans cet ordréd’idées,
il nous faut d’abordrevenir
sur l’identité
qui exprime
de deux manières l’aire A de contour C et delaquelle
onpeut
tirer d’innombrablesconséquences analytiques
etgéométriques
commeje
l’ai montrédans mon
opuscule :
Géométrie etAnalyse
desIntégrales
doubles(Scientia,
Gauthier-Villars et
C’P, Paris, 1920).
Pourl’instant,
ils’agit
d’en tirer unepremière
formulede Stokes relative à
l’espace
àquatre dimensions;
elle résulte de transformations de(t)
et de combinaisons linéaires de cestransformations,
méthodequi
est tout àfait la même que celle donnant la formule de Stokes dans
l’espace
ordinaire. On aainsi
Cette fois A est une cloison à deux dimensions déformable dans
l’espace quadri-
dimensionnel et
représentée
par leséquations
Le contour C de A est fermé et invariable. On trouvera d’ailleurs une démonstra- tion
complète
de(2)
dans lesprésentes
Annales(I9I
r, p.68).
Cette formulepeut servir
de base à la Théorie des Fonctions de deux variablesdéveloppée
par M. EmilePicard; jusqu’ici
nous ne l’avonspoint
utilisée enPhysique mathématique,
accor-dant surtout la
prédominance à,
la formule duparagraphe suivant,
mais des remar-ques fondamentales de M. H.
Weyl
ont montré que(2)
ne devaitpoint
être omise.[2]
La secondeformule
stokienne. - C’est la formule fondamentale du Mémoireprécédent.
Elle résulte de combinaisons linéaires de transformations de l’identitéet nous la
reproduirons
sans nouvellesexplications,
soit tNous avons vu
comment
cette formule conduisait auxéquations électromagné- tiques
de Maxwell-Lorentzgénéralisées par M.
De Donder.[3]
Lespotentiels gravifiques
d’Einstein elles crochets deChristoffel.
--- Ces expres- sionspeuvent
naître trèssimplement
de la formule(4).
Nous avons vu(Mémoire précédent, § 2)
comment les mineurs contenus dans les deux dernièreslignes
desdéterminants de
(4)
donnaient desexpressions Adjoignons
à celles-ci un nouvel indiceIi, toujours
le même pour une même formule(4)
enlaquelle
il sera indifférentd’écrire ou .
les gik étant des fonctions arbitraires.
Imposons
maintenant àl’expression
trinôme(5)
d’être
symétrique
pour lespermutations de i, j
avec le nouvel indice IL Il faudra évidemment que lepremier
terme prenne une formeanalogue
à celle des deux autreset nous aurons ainsi
La conservation d’une telle
expression
est évidente si l’onpermute
i et !~; il estentendu que gik On a de
même,
avec lesigne
moins devant laparenthèse
de(5),
ce
qui
cette fois se conserve enpermutante
et k .D’ailleurs,
enpermutant i et j,
lasymétrie
secomplète
parl’échange
de nos deux dernières formules et l’obtention de la relationLe
premier
terme del’expression (5)
est nul pour i= j,
alorsqu’il
n’en estpas
de même
pour gij
mais cecin’empêche
nullement de convenirqu’on
conservera(6)
ou
( ~~, pour i - j,
enposant
-’
Pour une même valeur de
1~~,
il y a 6 crochetscorrespondant
à iet j
différentsplus
4correspondant
à i= j.
Cornme léprend
les valeursr, ~, 3, 4,
on aura en tout 4ocrochets,
du moins dansl’espace quadridimensionnel,
le seulqui
nous intéresse.Les gik introduits comme fonctions arbitraires vont devenir les
potentiels gravifiques
d’Einstein avec
lesquels
on formera le déterminantdéjà
introduit dans le Mémoireprécédent.
Onappellera gik
le mineuralgébrique
de mineur divisé en outre par g . .
[4]
Accolades deChristoffel. Propriétés
diverses. -Adoptons
lesjeux
d’indicesdu calcul
tensoriel,
cequi,
dans cequi suit, n’exige
aucune connaissancespéciale.
Les indices de
sommation,
telsl,
donnent pardéfinition,
’, La relation
(8)
devientOn a aussi
d’où, toujours d’après (8),
et
[5]
Laforme quadratique fondamentale.
- Au lien des crochets et accolades de H.Weyl
aemployé
des notations à indicesparfois plus
commodes.Ainsi ’
Posons
également
tles
premiers
membres étant définis par les seconds etn’impliquant
nullement l’exis-tence
d’expressions 03B3ik
ou . -Soit un vecteur
~1, 1’, ~3, ;4.
On a ,Ceci
posé, (8)
donned’où successivement
,
Admettons maintenant que la variation infiniment
petite
duvecteur 03BE
soit définiepar
Il viendra
enfin
La variation infiniment
petite’considérée
en(15)
est, pour le vecteur03BEi,
undépla-
cement
parallèle généralisé (Levi-Civita,
Dansl’espace
ordinaire les gik sont constants d’oil des nuls et desqui le
sont aussi. Alors === o et le vecteurqui
varie sans modificationintrinsèque
de sescomposantes
subit bien undéplace-
ment
parallèle
au sens euclidien del’expression.
D’après (16)
ledéplacement parallèle généralisé
se fait àlongueur généralisée
aconstante si
Ces résultats sont évidemment relatifs à un espace en
général-non euclidien,
espacequi
a pour élément linéaireOn voit
apparaître ainsi,
en(16), (17)
ou(18), la forme quadratique fondamentale.
[6]
Lagéométrie générale.
- Ausujet
de lagéométrie générale qui correspond
à l’étude de la forme
(1 ~)
nous n’avons rien d’essentiel à noterquant
à l’achèvement duprésent
Mémoire. Faisonssimplement quelques
remarquesqui
sont de nature àéclaircir
l’emploi
des vecteurs àcomposantes 1’
introduits auparagraphe précédent.
Soient deux vecteurs
(~’, ~00FF, ~3, ~4)
et(~r,~, i00FF, r,~, ~,‘).
Leurangle
0 sera défini parLes radicaux en dénominateur sont les
longueurs généralisées
aet p.
des vecteursen
question
et l’onpeut
écrire .. ,.les deux derniers membres se
justifiant
immédiatement enremarquant
queConsidérons maintenant les
quatre angles 0, due 1
avecquatre
vecteurs dont lescomposantes r,~
sontrespectivement
Alors la
première
formule( I g)
donneC’est là un théorème
analogue
à celui du vecteur euclidienqui
donne ses com-posantes
parprojections.
Dans le casgénéral,
il fait tapparaître
lescomposantes
covariantes 03BEi
du vecteur d’abord défini par descomposantes
contrevarianles03BEi.
Dansl’espace euclidien,
les deuxespèces
decomposantes
n’en fontqu’une.
[7] Géodésiques.
-Reprenons l’équation (i5),
enl’écrivant, d’après
la secondeéquation (14),
Supposons que
levecteur
soit de la nature d’unevitesse,
c’est-à-dire que l’on aitAlors
l’équation précédente
devientou
Ces équations
définissent lesgéodésiques
del’espace-temps, lignes qui
se réduisentévidemment à des droites
quand l’espace
esteuclidien, puisque
alors les accolades de Christoffel sontidentiquement
nulles.Pour faire une
application
immédiate de(~r)
vérifions que cetteéquation
donnabien les
lignes géodésiques
d’une surface ordinaire dans le cas d’une telle surface.On a alors
,
Multiplions
par etdxi
etretranchons;
posons xi}. == y et prenons x1 = x pour variableindépendante.
Il vientOr avec
on a en évidence g~~, ,9~2, g~~
d’où,
par des calculssimples,
Portant dans
l’équation
différentielleprécédente,
celle-cipeut
s’écrireC’est bien la forme
classique qu’on trouvera,
parexemple,
dans le Cours d’Ana-lyse
de G. Humbert(t. Il,
p.334).
Il serait fort aiséaussi
de retrouver la définitionhabituelle des
géodésiques.
’[8]
Lacourbure et les formules
stokiennes - Nousemprunterons
ici à M.Eddington (loc. cil.,
pp.43-~4) quelques
formules établies par l’éminent auteur avec unegrande brièveté,
mais en les mettantplus particulièrement
enrelation
avec les formulesstokiennes
(~)
et(4).
. Soit un vecteur
A~
On calcule sanspeine
quesi
Ceci est la dérivée covariante de
A,a.
Elle donne immédiatement le rotationnelOu voit que, dans la formule
(2),
les deux dernièreslignes
du déterminantpeuvent
êtreremplacées par
1234
A, A~ A. A4
,De même
en
posant
Si,
dans le second membre de cette dernièrerelation,
onprend,
pour les t1 à deuxindices,
les dérivées covariantes(22),
on a facilementavec
Ce sont là les
composantes
du tenseur decourbure,
ou tenseur de Riemann- Chris.toffel. De tellesexpressions
sont en relation avec la formule(4),
tout comme lescrochets de Christoffel. En effet,
dansées
deux déterminants de(4),
onpeut
rem-placer
les deux dernièreslignes par’
°’
.
~ ! Y~ ~ ~ ~ Y~
/l! Z~ Z3 Z4
- La formule ainsi constituée
précède
même(4)
dans l’ordrelogique;
elle est moinsgénérale,
mais c’est ellequ’on
rencontred’abord
en démontrant(4)
comme au para-graphe
2 du Mémoireprécédent.
,. De
plus,
on ne modifie pas(4)
en luiajoutant
une formuleanalogue
où les deuxdernières
lignes
des mêmes déterminants seraientPar
addition,
on a ainsi descomposantes
qui comprennent (23)
comme casparticuliers.
Le
grand
ouvrageclassique
étudiant la courbure àcomposantes (23)
bien avantla vogue actuelle des théories einsteiniennes est
vraisemblablement
constitué par les Lezioni digeometria differenziale
de L.. Bianchi(seconde édition,
On y trouve
l’expression (23)
avec la notation(loc. cit.,
t.I,
p.72).
On passe immédiatement de
(23)
à(24)
à l’aide du tableauOn
à
deplus
On
peut
maintenant aborderl’important concept
de courburegénérale
d’un espacequelconque, d’après Riemann.
Par unpoint
dudit espace considérons les deuxdirections
et elles déterminent un faisceau de directionsx~i
+~3 ~~
toutes situéesdans un
S~
on, comme ondira,
déterminant une orientation dansS4 .
La courbure riemannienne de
8.,
dansl’orientation S ,
estLà encore les sommations sont sous-entendues. Dans le numérateur et le déno- minateur de
K,
elles sontquadruples
etportent
sur r°,l~, i,
h , Ce résultat estemprunté
à Bianchi(loc. cil.,
p.343).
On le trouve, avec d’autresnotations,
dansWeyl (loc. cil.,
p.120).
[9]
Courbure desformes
binaires ou courburedes surfaces
ordinaires. - Dans lecas d’une forme à deux
variables,
nousemploierons
aussi les notations habituélles de la théorie des surfaces. Ainsi nous poseronsDans
l’expression (26)
de la courbureK,
l’orientation n’a pas alors àintervenir;
on a
simplement
,On vérifie en observant que
et que
1 2)
estnulC) cependant
que - On forme sanspeine
Les
quatre
derniers termes de cetteexpression peuvent
êtreremplacés
parou,
d’après
(’)
Ceci en vertu de(kr,
ih) = -(rk, ih).
Voir Bianchi cil., p.~f~)
et Eddington(ioe.
cil., p.5!~j.
’
On
peut
alors écrireCette
expression
de K se réduit à sapremière ligne,
le crochet de la seconde étantidentiquement
nul en vertu de~I I).
On a maintenantTransportant
ces accolades dansl’expression précédente
deK,
il vient enfinCette formule est donnée dans Bianchi
(loc. cil.,
t.I,
p.g3).
Elle estreproduite
par
Eddington (Espace, Temps, Gravitation;
trad.française,
p.25o,
note 4. Edition.anglaise,
p.qui
dit tout au moins que la condition’deplanéité
d’un espace àdeux dimensions est K = o. .. ’
Voyons
maintenant lasignification
de Klorsque
On a
et par des calculs
simples,
C’est la courbure totale. Si l’on revient à la condition de
planéité d’Eddington,
on voit
qu’elle
se traduit aussi par il -- s’ ~ o,équation
aux dérivéespartielles
dessurfaces
développables; l’espace applicable
sur leplan
n’est pasdistingué
del’espace
plan proprement
dit.Enfin le
procédé qui
a servi à vérifier(27) permet d’avoir,
tout aussiaisément,.
la suite
d’égalités
Ceci est encore un
emprunt
à Bianchiqui
nous sera utile auChapitre
suivant.Le
géomètre
italien donne d’ailleurs(loc. cil.,
p.77)
les valeursdéveloppées
desquatre
accolades valeurs que l’onpeut
réobtenirimmédiatement
au moyen de(23)..
Les notations
reprises
icipourraient
êtreremplacées immédiatement
par celles du calcul tensoriel. Ainsi leségalités (a5) peuvent
s’écrire _Le tenseur
Brhik
s’écrit avec les notationsd’Eddington qui
remarque d’ail- leurs que ledit tenseur estsymétrique gauche et p
ainsiqu’en v
et cr’. Cela revient à lasymétrie indiquée
en note de bas de page dans leprésent paragraphe.
[10]
Lechamp électromagnétique
de Maxwell-Lorentz etl’étalonnement.
- Nousavons vu, dans le Mémoire
précédent,
comment la formule(4)
conduisait à lagéné-
ralisation
donnée,
par NI. Th. DeDonder,
deséquations
deMaxwell-Lorentz.. Quant
à ces dernières
équations proprement dites,
soient(24)
et(25)
du Mémoire en ques-tion,
ellescorrespondent
au cas duchamp
c ; si l’onprend
c, vitesse de lalumière,
pour unité et si l’on pose
elles deviennent
Nous avons ainsi les notations
adoptées
parEddington (loc.
p.~~~).
. On ’a aussi
.avec ~ comme
potentiel
scalaire et(F, G, H)
commepotentiel
vecteur.Posons
’
et
considérons la formule stokienne fondamentale(2)
avec lesAp. remplacés
parI~;~ .
Les rotationnels
qui figurent
dans le déterminant du second membre de laformule,
sont alors les
expressions (3o j.
Dans unchamp électromagnétique proprement dit,
la formule
(2)
a une existence indéniable et même aussigénérale que possible.
Aucontraire,
dans le mêmechamp
traduit par leséquations (ag),
la formule stokienne(4)
a.ses deux membres
identiquement
nuls.Les
phénomènes électromagnétiques correspondent
àl’identique
nullité desdeux
membres de(4)
et à la non nullité des deux membres de(2).
Il y a là deux
concepts
indissolublement associés.D’ailleurs,
ausimple point
devue
analytique,
il y a deux formules stokiennes dansl’espace-temps;
il serait invrai- semblable que l’unepuisse jouer
un rôle fondamental enélectromagnétisme
sansque l’autre ait un rôle
analogue.
Aupoint
de vuehistorique,
il semble que ce soit d’abord lepremier
membre,de (4) qui
ait étéétudié,
Bateman leprenant
sous laforme ~ - .
Plus
récemment,
c’est lepremier
membre de(2) qui prend
del’importance (et une
trèsgrande)
avec l’étalonnem.ent deWeyl.
Nous avons vu comment onpouvait
rattacher à
(4)
les dixpotentiels gravifiques
la formule(2)
introduit d’autrepart
un nouveau vecteur universel
d’où,
autotal, quatorze
fonctions universelles domi- nant lesphénomènes gravifiques
etélectromagnétiques.
.
Dans un
champ électromagnétique général,
on ne modifiera évidemment pas(2)
en lui
ajoutant l’égalité
.où 1 est une fonction de ~~,~,~. . C’est
ajouter
au second membre un rotationnel dont lescomposantes
son tet ceci est, pour
(2),
uneopération d’adjonction
absolumentanalogue
à cellequi
aété
faite,
auparagraphe 3,
sur l’autre formule stokienne(4),
pour en tirer lespoten-
tielsgravifiques
et les crochets de Christonel.’
Reprenons
maintenant(3t),
mais pour le cas d’un chemirld’intégration
à extré-mités
La
et L distinctes l’une de l’autre. On auraSi l’on
interprète
lequotient
de dl par l comme le taux de variation d’un étalon(taux qui
d’ailleursdépend
desdxJ
on voitqu’il
y a là uneintégrale
deligne
pourlaquelle l indique
une modification finie d’étalonnementindépendante
oudépen-
danle des variations du cheniin
L0
L suivant quel’intégrale porle
ou non sur unerentielle exacte. Car il faut bien observer que le fait d’écrire
n’implique nullement,
engénéral,
que le second membre de cetteégalité
soit unedifférentielle exacte. Elle donne une
intégrale qui,
lelong
d’un contour ferméC,
àune
dimension,
nedépend
évidemment que d’unevariable;
il y a donc une variation delog l, exprimable
parl’intégrale
double de(2), quand
onparcourt
C.Le cas où les formules stokiennes fondamentales
(2)
et(4)
sontidentiquement
. nulles toutes deux à la fois
correspond
à l’inexistence de toutphénomène
électro-magnétique.
On comparera tout ceci avec le texte
d’Eddington (loc. cil.,
p. 212 et129) auquel
nous
n’ajoutons quelque
chose que sur unpoint :
le rôletoujours
étroitement associé des formules(2)
et(4).
Si,
au lieu de raisonner sur leséquations
deMaxwell-Lorentz,
onprend
lagéné-
ralisation de M. De Donder
redéveloppée
dans lepremier
Mémoire, les conclusionsprécédentes
nepeuvent
que gagner ens»métrie..Einsi
leséquations (10) (premier Mémoire)
sont satisfaites par(g) (idem)
et leslt~
ci-dessus sontsimplement
à rem-placer
par lespotentiels
retardés~~y .
On
pourrait
encore faire delongues
réflexions sur leséquations électromagné-
tiques
dans leursrapports
avec les identités(ï)
ou(3).
hi. H.
Weyl
écrit que « la structure deséquations de
Maxwell et les théorèmesde conservation sont nécessair~es et
qu’on
ne doitt pas chercher
leurorigine
dans lesphénomènes. »
Cettephrase
est, du moins, celle de l’éditionfrançaise (Temps, Espace, Matière;
pp.258-259);
elle est assez loin d’une traduction littérale du texteallemand,
maisparaît
néanmoins enreproduire
le sens avec fidélité. Enfai t,
on a cherché dansles
phénomènes
non lastructure,
mais lavérification
deséquations
enlitige ;
leurstructure est de même nature que celle de
l’identité (3)
et chercher cette dernièredans les
phénomènes
reviendrait à vouloir en définirl’intégrale triple
par desexpé-
riences
physiques volumétriques.
A propos des mêmes
équations
dans l’étherlibre, M.
H.-A. Lorenlz écrit :Though perhaps
the way in whichthey
are deduced will bechanged
in future years, it ishardly
conceivable that theéquations
themselves will have to be altered(Theory of electrons,
pp.6-7).
Il semble donc bien que l’illustre
physicien
deLeyde
ne considère pas nonplus
que de nouvelles
expériences puissent modifier,
dans leur structureanalytique
essen-tielle,
leséquations qui portent généralement
t le nom de Maxwell et le sien. Pasplus,
dumoins, ajouterons-nous,
que desexpériences
nouvelles nepourraient
modi-fier l’identité
(3).
Bienentendu,
il fautcependant
savoir abandonner l’éther libre et passer auxchamps électromagnétiques plongés
dans lescharnps gravifiques
lesplus quelconques;
on arrive alors à lagénéralisation
de M. DeDonder,
mais celle-ci esttoujours
conditionnée par l’identité(3)
et la structureanalytique
deséquations géné-
ralisées n’est pas essentiellement modifiée.
Terminons ce
chapitre
par uneréflexion suggérée
par une trèsrapide lecture
dutout récent livre de M. Emile
Borel, L’Espace et le Temps (F. Alcan, I922),
livrequi,
au moment où nous
ajoutons
ceslignes
sur desépreuves,
ne nous est connu quedepuis
deuxjours
àpeine
et ce,précisément, grâce
àl’obligeance
de l’éminentgéo-
mètre.
M. Borel
(loc. cit.,
p.203)
voit certainspoints
discutables dansl’adjonction,
due.à M. Il.
Weyl
et dont il étaitquestion
tout àl’heure,
de la forme linéaired(log 1)
àla forme
quadratique
ds’ Ceci n’est certainement pas di t sansquelque
raisonsérieuse,
mais nous
invoquerions
volontiers lasymétrie
des choses pour demander le maintien des deux formes; ellespeuvent correspondre respectivement
auxdeux
formulesstokiennes de
l’espace-temps
et, comme nous le disionsplus haut,
dans ceprésent
paragraphe,
il sembleplus logique
de voir ces formules secompléter
que de les voir s’exclure.CHAPITRE Il
La formule de Green dans l’espace-temps.
[11]
L’identitégreenienne.
-Soit,
dansl’espace quadridimensionnel,
une éten-due W limitée par une variété tridimensionnelle fermée V. On a
l’identité
Imaginons
unchangement
de variables substituant auxX~ quatre
variables nou-velles L’identité
(82) prendra
aisément la forme °les
dénominations
V et Wpouvant
êtreconservées
bien que ces variétés ne suiènt évidemment pas les mêmes que dans(32).
Maintenant V a uneéquation
Soit x~, «~, x3, a~ des cosinus directeurs pour la normale à
~l,
c’est-à-dire des lrexpressions proportionnelles
ài
et dont la somme des carrés soit l’unité. Dans/ 1" , , ., "
.
~ ~
soit
I>j
le coefficient dej .
L’égalité précédemment
obtenuepeut
alors s’ecrire i ,tj ice
qui
est la formule de Green dansl’espace
uquatre
dimensions.D’après
la définition des on apour
f = ~i~, ~ï~, B
et de mêmeLa
formule
de Green(33)
sechange
en l’identité(32)
par latransformation
si
X, X3, X4
sont desintégrales
distinctes de(3!r)
et siX4 satisfait
à(35),
c’est-ci-dir°e siY,
est l’inverse d’unmultiplicateur jacobien
pour(34).
Ceci
estl’application, à,l’espace quadridimeusionnel,
de considérationsplus géné-
rales
déjà développées
dans lesprésentes
Annales p.126).
On voit que la formule de Green
(33)
se construit avec l’identité(32)
tout commeles
formules
stokiennes duChapitre précédent
avec les identités(1) et(3).
Mais il ya
cependant quelques
dissemblances surlesquelles
il convient d’insister. ,, Après
avoir transformé les identités(1)
ou(3)
il a fallu faire des combinaisonslinéaires
des transformées pourparvenir
a(2)
et(Cr),~
combinaisonsqui
n’ont ,pas leur raison d’êtrequand
ils’agit
de passer de(32)
à(33).
Les formules stokiennespeuvent
être considérées comme des sommesd’égalités
entreintégrales portant
sur des déterminantsfonctionnels;
laformule
de Green n’aqu’un
seul tel déterminant danschaque
membre.’
,
[12)
Lesgénéralités électromagnétiques
etgravifiques
déduites de laformule
deGreen. - Ces
généralités peuvent
se déduire de la formule deGreen,
c’est=à-dire de l’identité(32),
de mêmequ’au Chapitre précédent
nous les avonsdéduites,
ouplutôt
mises en relation avec les formules stokiennes et
les
identités(i)
et(3).
Onpourrait
faire abstraction’de la formule
(4)
duChapitre précédent
et toutreprendre
ici àpartir
de
(33).
Nous avons établi leséquations
duchamp électromagnétique
en étudiant les moyens de rendre nuls les deux membres de(4).
Cherchons de même à rendre nuls les deux membres de(33)
enposant
’
’ On satisfera a cette
équation
au moyen de03A6i
tirés de l’identitéSi maintenant on
reprend
la formule(2)
onpeut
revenir ainsi auxpotentiels
dela théorie
électromagnétique
et l’on a tout cequ’il
faut pour refaire une théoriegéné-
rale
qui
n’est autre que celle de Mie(II.
Raum,Zeit, Materie;
S.186)..
’ ’L’usage
de l’identité(36)
revient à celui du tenseursymétrique gauche
queWeyl appelle Ifik.
On remarquera ensuite que cette identité(36)
n’est pas modifiée si l’on y introduit desprenant
la forme(5),
d’où lespotentiels gravifiques
lamétrique correspondant
il(16),
etc. ’’
[13]
Contraction. - I,adivergence qui figure
dans le second membre de la for- mule de Green est la somme des termes de ladiagonale principale
du déterminantC’est une contraction du tenseur formé par les termes de ce déterminant. D’une
manière précise
l’opération
consiste à sommer ~03A6 ~xk après avoir fait k - l. Sur un tel.
exemple
.il est facile de voir que le caractère tensoriel estconservé;
ladivergence
extraite d’un déterminant fonclionnel est elle-même un déterminant fonctionnel.
Cela est même en évidence dans notre démonstration de la formule de Green
puisque
la
divergence
enlitige
estl’expression
qui peut
aussi bien s’écrireUne nouvelle contraction donnerait une nouvelle
divergence qui pourrait
êtreconsidérée comme un nouveau déterminant fonctionnel et ainsi de suite.
.
_
[14]
Courbure scalaire. -Reprenons,
en(23),
lescomposantes B~ 03BD03C3
du tenseurde courbure. De telles
composantes
sont, par leurgénération,
intimement liées auxdéterminants
et elles en conservent t d’ailleurs lasymétrie. Essayons
sur elles lacontraction ~ = r; il viendra
Reprenons
les notations deWeyl
au moyendu
tableauet
changeons
tous lessignes;
on a alorsOn
peut
d’ailleurs écrire cetteexpression
de diversesmanières,
parexemple
enintervertissant,
dans le troisième terme, les indices de sommation r et s; la formedéfinitivement adoptée
parWeyl (loc. cil.,
S.121)
est ,Le second terme,
d’après (12),
estégal
het, par
suite, Rl~
estsymétrique
en i et ~~ .Rendons-nous
compte
de lasignification
del’expression (37)
deRik
dans le- casd’une surface ordinaire. On trouve immédiatement
les notations étant celles
indiquées
en(28).
Il suit de là quenous ramène a la courbure totale. D’où
l’idée,
pour une variétéquelconque,
de consi-dérer
comme une courbure scalaire. On trouvera une autre vérification
partielle, analogue
à
(38),
dansEddington (loc. cil.,
p.97).
On sait que la forme la
plus
élémentaire de la loi d’Einsteinremplaçant
la loi deNewton
peut
être traduite par les dixéquations R~k -~. o.
Ceci est suffisant pour aborder les deuxphénomènes primordiaux
constitués par le mouvementplanétaire
à
déplacement périhélique
et par la déviation d’nn rayon stellaire dans levoisinage
du Soleil. Pour être
compte!,
nous allons néanmoinspoursuivre jusqu’aux équations générales
d’Einstein mais nous serons brefs sur cepoint qui parait
bien fixé pour le moment etauquel,
parsuite,
nous n’avonsrien d’essentiel a ajouter.
,
[15] Divergence généralisée.
- La dérivation covariante(§ 8)
de Ars = donneles coefficients de
A~,
dans nos deux derniersmembres,
étantégaux d’après (8).
Mul-tipliant
par et sommant, il vient’
’l’elle est la dérivée covariante de
1~~;
c’est ellequi permet
degénéraliser
la diver-gence en coordonnées
quelconques. Pour ~
= v, on a(Eddington,
p.88).
. Dans
l’espace
euclidien ou, pour mieuxdire,
en coordonnéesgéodésiques,
onretrouve la
divergence
ordinaire. Notons aussi avecWeyl (loc cil.,
S.216)
que pourune variation à de telles
coordonnées,
on apuis
si
On a, par
suite,
en revenant aux coordonnéesquelconques
etd’après (3g),
[16]
Leséquations d’Einstein.
-Toujours
avec les notations de(Kap. IV,
S
28)
nous avons à considérerl’équation
hamiltonienneL’intégrale
estquadruple
et serapporte
àl’espace-temps.
(ijdépend
de la cour-bure et sera
pris égal
à RVg
e ~ .Quant
à~,
c’est une fonctionqui
caractérise lechamp
et dont la variation n’entre ici enligne
decompte qu’autant qu’elle dépend
de la variation des .
L’équation
hamiltonieme va donc devenir.ou hien
(’)
On a
Or oR est
donné par (40)
etPortant dans
(42),
on aLa divergence provenant
du dernier terme de(40) disparaît
de cetteintégrale, justement
en vertu de la formule de Greenqui
donne alors uneintégrale triple
nulle.
aux limites du
champ d’intégration.
On voitqu’enfin
leséquations
d’Einsteinpeuvent
s’écrire(i)
Cf. 1 I. Weyl(loc.
S. 120).II6
ou encore
C’est.la forme
qu’on
trouve dans elle a étéplus particulièrement
forméeen vue du
champ massique.
Plus
généralement,
M. T11. DeDonder,
dans saGravifique einsteinienne,
rem-place (4i)
par ,Ici a et b sont
des constantes,
C est l’invariant de courbure Rcependant
que ‘1 est la fonctioncaractéristique
del’espace-temps qui peut dépendre
desgik el
de leurs’ .dérivées,
cequi
entraîne deséquations
d’Einstein dont le second membreprend
laforme
lagrangienne.
Ceséquations peuvent
néanmoins s’écrireavec
analogue
àRik.
Cetteforme, plus générale
que(!~3),
n’est pas sensiblementplus
encombrante.’
Cette substitution de ~ -{- bC à R n’est pas une
généralisation
fantaisiste.M. H.
Weyl, qui
nel’emploie
pasd’àbord,
y vient finalement(loc. cil.,
p. 253 et p. 244 de la traductionfrançaise),
L’introduction de ces nouvelles constantespermet
de définir un étalonabsolu
pour leslongueurs.
* *
Rappelons
que les pagesprécédentes
ont été surtout écrites dans un butpédago- gique.
Soit avec leséquations déjà invoquées
à la fin duparagraphe
y, soitavec ces mêmes
équations
tirées dutype général
dontpart
M.De.Donder,
onpeut
aisément traiter les deux
questions
fondamentales dontl’analyse complète
consacrad’abord la renommée d’Einstein
(mouvement planétaire,
déviation lumineuse dans lechamp solaire).
Elles ont été traitées dansle
Conrs dont tou t cequi précède
est latrame