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En direct de San Antonio –L'immunothérapie marque des points (enfin !) dans les cancers du sein

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34 | La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017

Pr Jean-François Morère

Service d’oncologie médicale, hôpital Paul-Brousse, Villejuif.

L’immunothérapie marque des points (enfin !) dans les cancers du sein

Les investigateurs de l’International Breast Cancer Study Group devaient avoir grand espoir dans la réussite de leur étude pour la nommer PANACEA. Si cette “panacea” n’est pas universelle, elle semble apporter des résultats concrets dans le traitement des cancers du sein avancés HER2+

résistant au trastuzumab.

S. Loi, professeure associée au Peter Mac Callum Cancer center de Melbourne, nous a expliqué que leur souhait était de rechercher si l’immunothérapie pouvait agir dans cette situation (abstr. GS2-06) [figure].

Leur raisonnement était fondé sur les observations suivantes :

les cancers HER2+ ont un taux élevé d’infiltration par les cellules T ;

les lymphocytes infiltrant les tumeurs (TIL) sont associés à un meilleur pronostic et à une réponse au trastuzumab et à la chimiothérapie (1, 2) ;

le trastuzumab présente des mécanismes d’action médiés par l’immunité (3, 4) ;

les études précliniques suggèrent également des mécanismes immuns de résistance à ce médicament ;

enfin, ces mécanismes de résistance pourraient être surmontés par des associations d’inhibiteurs de checkpoint (5).

Selon S. Loi, “l’évasion immunitaire représente une partie de la résistance biologique au trastuzumab chez ces patientes”.

Dans cet essai clinique de phase Ib/II à 1 bras mais plusieurs cohortes, S. Loi et ses collègues ont inclus 58 patientes atteintes d’un cancer du sein avancé dont la maladie avait progressé sous un traitement à base de trastuzumab.

Toutes les tumeurs étaient testées de façon centralisée pour la positivité HER2, le statut de PD-L1 et la quantité de TIL.

TRIBUNE

• HER2+ confirmé

• ECOG 0-1

• Échantillon tumoral < 1 an

• Tumeur mesurable

• Progression sous trastuzumab ou TDM-1

Phase Ib Pembrolizumab 2 mg/kg et 10 mg/kg i.v. +

trastuzumab/3 semaines Phase II Pembrolizumab 200 mg i.v. +

trastuzumab/3 semaines

Phase II Pembrolizumab 200 mg i.v. +

trastuzumab/3 semaines PD-L1+

PD-L1–

Figure. Schéma de l’étude PANACEA.

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La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017 | 35 San Antonio

La phase Ib consistait en une escalade de dose du pembolizumab, associée à une dose fixe standard de trastuzumab. Aucune toxicité dose-limitante n’a finalement été observée.

La phase II comportait 2 cohortes :

une cohorte de 40 patientes PD-L1+ ;

une cohorte de 12 patientes PD-L1–.

Les patientes recevaient le traitement combiné pendant 24 mois ou jusqu’à progression.

Les objectifs, dans la population PD-L1+ en intention de traiter, ont été atteints : taux de réponse objective de 15 %, taux de contrôle de la maladie de 25 %.

Dans le sous-groupe des patientes PD-L1+ et TIL > 5 %, le taux de réponse objective montait à 39 % et le taux de contrôle de la maladie à 47 %,

alors qu’aucune réponse n’a été observée dans la cohorte PD-L1–.

Finalement, 5 patientes de la cohorte (soit 10,8 % des patientes de ce groupe) sont toujours en contrôle de leur maladie.

Si l’on s’intéresse maintenant à la tolérance, S. Loi a souligné que l’association a bien été supportée, avec seulement une fatigue de grade 1-2 comme événement le plus fréquent (21 %).

Quatre effets indésirables liés à l’immunothérapie ont été constatés, dont 2 (chez la même patiente) étaient complètement régressifs.

Résumons, avec les investigateurs, que :

la quantification des TIL pourrait permettre de sélectionner les patientes les plus à même d’obtenir une réponse ;

cette combinaison offre, pour les répondeurs, un contrôle durable sans chimiothérapie ;

il sera nécessaire de développer des combinaisons à base de thérapeutiques anti-HER2 (plus) efficaces, en particulier en cas de TIL bas.

Laissons le mot de la fin à S. Loi : “Nos résultats suggèrent que l’inhibition de PD-1 fera probablement partie de l’arsenal thérapeutique en cas de tumeurs HER2+ dans le futur.”

J.F. Morère déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Pierre Fabre.

Références bibliographiques

1. Loi S, Sirtaine N, Piette F et al. Prognostic and predictive value of tumor-infiltrating lymphocytes in a phase III randomized adjuvant breast cancer trial in node-positive breast cancer comparing the addition of docetaxel to doxorubicin with doxorubicin-based chemotherapy: BIG 02-98. J Clin Oncol 2013;31(7):860-7.

2. Loi S, Michiels S, Salgado R et al. Tumor infiltrating lymphocytes are prognostic in triple negative breast cancer and predictive for trastuzumab benefit in early breast cancer: results from the FinHER trial. Ann Oncol 2014;25(8):1544-50.

3. Clynes RA, Towers TL, Presta LG, Ravetch JV. Inhibitory Fc receptors modulate in vivo cytotoxicity against tumor targets. Nat Med 2000;6(4):443-6.

4. Park SG, Jiang Z, Mortenson ED et al. The Therapeutic Effect of Anti-HER2/neu Antibody Depends on Both Innate and Adaptive Immunity. Cancer Cell 2010;18(2):160-70.

5. Stagg J, Loi S, Divisekera U et al. Anti-ErbB-2 mAb therapy requires type I and II interferons and synergizes with anti-PD-1 or anti-CD137 mAb therapy. Proc Natl Acad Sci U S A 2011;108(17):7142-7.

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36 | La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017

En direct de

San Antonio coordonné par le Pr J.F Morère

Talazoparib Monothérapie

Talazoparib

(n = 287) Monothérapie (n = 144) Événements, n (%) 186 (65) 83 (58)

8,6 mois (IC95 : 7,2-9,3) 5,6 mois

(IC95 : 4,2-6,7)

HR = 0,54 ; IC95 : 0,41-0,71 ; p < 0 ,0001 100

Patientes à risque (n) Mois

Survie sans progression (%)

80 60 40 20

00 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42

287 229 148 91 55 42 29 23 16 12 5 3 1 0 0

144

Suivi médian : 11,2 mois

68 34 22 9 8 4 2 2 1 0 0 0 0 0

Figure. Étude EMBRACA : survie sans progression par revue centrale en aveugle.

Commentaire

Selon J. Litton (Houston), premier auteur :

“Le talazoparib donné quotidiennement était bien toléré par comparaison avec la chimiothérapie, donnant des améliorations de la survie sans pro- gression et des réponse cliniques, et fournissant une option intéressante pour les patientes BRCA muté atteintes de cancers du sein métastatiques.

Nous regarderons la survie globale dès que les données seront matures.”

Étude EMBRACA (Litton J et al., abstr. GS6-07, actualisé)

Le talazoparib est un inhibiteur de PARP qui inhibe l’enzyme PARP et qui aussi piège PARP sur l’ADN empêchant ainsi la réparation des altérations de l’ADN, phénomènes conduisant à la mort des cellules BRCA1/2 muté.

Méthode

EMBRACA est une étude randomisée ouverte de phase III qui compare l’efficacité et la tolérance de 1 mg/j de talazoparib à une monothérapie laissée au choix de l’investigateur (capécitabine, éribuline, gemcitabine ou vinorelbine) chez des patientes atteintes d’une mutation germinale de BRCA1/2.

L’objectif primaire était la survie sans progression. La puissance de l’étude a été calculée pour pouvoir observer des différence de survie globale (objectif secondaire). L’évaluation faisait appel à une revue centralisée. Enfin, la tolérance et les Patient Reported Outcomes étaient, eux aussi, pris en compte.

Résultats

La survie médiane sans progression était de 8,6 mois chez les patientes traitées par talazo- parib, contre 5,6 mois dans le bras contrôle (HR = 0,54 ; IC95 : 0,41-0,71). Cela correspondait à une réduction du risque de progression de 45,8 % (figure).

Le taux de réponse objective était statistiquement plus élevé dans le bras expérimental (62,6 versus 27,2 %).

Douze réponses complètes ont été observées.Toutes chez des patientes recevant le talazoparib.

Une analyse intermédiaire a également été conduite : elle a montré une tendance à une amélioration de la survie globale.

Il nous faut toutefois souligner que les données ne sont pas encore matures.

Les mesures de qualité de vie favorisaient elles aussi le talazoparib.

Les effets indésirables les plus fréquents consistaient en une anémie et une alopécie (essen- tiellement de grade 1) [tableau].

J.F. Morère Service d’oncologie médicale, hôpital Paul-Brousse, Villejuif.

Tableau. Étude EMBRACA : événements indésirables.

Talazoparib

(n = 286) Chimiothérapie (n = 126)

Tous, n (%) 282 (98,6) 123 (97,6)

Événements indésirables

sérieux, n (%) 91 (31,8) 37 (29,4) Événements

indésirables de grade 3 ou 4, n (%)

73 (25,5) 32 (25,4)

Événements indésirables conduisant à l’arrêt du traitement, n (%)

22 (7,7) 12 (9,5)

J.F. Morère déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Pierre Fabre.

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La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017 | 37 Commentaire

MONALEESA-7 est la première étude d’un proto- cole fondé sur un inhibiteur de CDK4/6 en première ligne chez des femmes préménopausées atteintes d’un cancer du sein avancé RH+ HER2–.

Il est intéressant de mettre les résultats de cet essai en perspective avec ceux de l’étude menée par H. Singh de la FDA, qui s’intéresse à ce type de combinaison chez les femmes âgées. Il s’agit d’une étude poolée rétrospective de sous-groupes.

Sur un total de 1 334 patientes, 42 % étaient âgées d’au moins 65 ans et 24 % avaient 70 ans ou plus.

Dans cette dernière tranche d’âge, la survie sans progression n’a pas été atteinte, alors qu’elle était de 18 mois pour les femmes traitées par antiaromatase seul. Concernant les femmes de moins de 70 ans, la survie sans progression était de 23,5 mois, contre 13,8 mois avec le seul inhibi- teur de l’aromatase.

Pour ce qui est de la tolérance, les patientes plus âgées sont plus enclines à arrêter leur traitement en raison des effets indésirables.

Selon H. Singh : “Les soignants doivent conseiller individuellement chaque patiente sur le bénéfice potentiel de ces traitements mais aussi sur leurs risques potentiels, en prenant en compte les carac- téristiques de la patiente.”

Étude MONALEESA-7 (Tripathy D et al., abstr. GS2-05, actualisé)

Contexte

Trois thérapeutiques anticancéreuses ciblant les médiateurs CDK4 et CDK6 du cycle cellulaire ont été approuvées par la FDA pour une utilisation en association avec l’hormonothérapie, que ce soit un inhibiteur de l’aromatase ou le fulvestrant, pour les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein avancé RH+ HER2–. Ces traitements n’ont pas encore été évalués dans une étude de phase III chez les patientes ayant le même profil biologique, mais l’ont été en situation de pré- ou périménopause.

Méthode

Parmi les 672 patientes incluses dans cet essai de phase III, 672 avaient reçu, en première ligne, du ribociclib associé soit à du tamoxifène, soit un antiaromatase (létrozole ou anas- trozole) et de la goséréline. Au total, 337 patientes ont reçu la même hormonothérapie associée à du placebo.

L’objectif principal était la survie sans progression.

Résultats

L’étude a atteint son objectif primaire. La survie sans progression était augmentée de façon significative dans le bras ribociclib comparativement au bras placebo : médiane de 23,8 versus 13 mois.

Des résultats ont également été obtenus pour quelques objectifs secondaires :

taux de réponse objective de 51 versus 36 % ;

les neutropénies étaient plus fréquentes dans le bras ribociclib (76 versus 8 %) ;

les neutropénies de grade 3-4 ont touché 61 % des patientes du bras ribociclib, contre 4 % dans le bras placebo ;

il y a eu 2 % de neutropénie fébrile chez les patientes du groupe ribociclib, contre 1 % dans le bras contrôle ;

les autres effets indésirables rapportés consistaient en des bouffées de chaleur, des nausées, une leucopénie, des douleurs articulaires ;

dans 4 % des cas, les effets indésirables ont conduit à l’arrêt du traitement dans le bras expérimental, contre 3 % dans le bras placebo.

J.F. Morère Service d’oncologie médicale, hôpital Paul-Brousse, Villejuif.

J.F. Morère déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Pierre Fabre.

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38 | La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017

coordonné par le Pr J.F Morère En direct de

San Antonio

50 40 30 20 10

00 5 10

Années

Récidive (%)

Standard 32,0 % Dose dense 28,4 % 21,7 %

18,5 %

RR = 0,85 (IC95 : 0,81-0,89) log rank 2 p < 0,00001 Gain à 10 ans : 3,6 % (IC95 : 2,3-4,9) 34 122 femmes

50 40 30 20 10

00 5 10

Années

Mortalité par cancer du sein (%) Standard 22,2 %

Dose dense 19,5 % 11,9 %

10,5 %

RR = 0,87 (IC95 : 0,82-0,92) log rank 2 p < 0,00001 Gain à 10 ans : 2,7 % (IC95 : 1,5-3,9) 34 122 femmes

50 40 30 20 10

00 5 10

Années Années

Survie sans récidive (%) Standard 38,3 %

Dose dense 33,6 % 31,6 %

26,9 %

RR = 0,82 (IC95 : 0,76-0,88) log rank 2 p < 0,00001 Gain à 10 ans : 4,7 % (IC95 : 2,3-7,1) 9 209 femmes

RE– RE+

50 40 30 20 10

00 5 10

Mortalité par cancer du sein (%)

Standard 29,4 % Dose dense 26,3 % 17,4 %

14,9 %

RR = 0,86 (IC95 : 0,81-0,91) log rank 2 p < 0,00001 Gain à 10 ans : 3,1 % (IC95 : 1,5-4,7) 23 495 femmes

Figure 1. Analyse combinée des 25 essais cliniques de dose-intensi-

fication. Figure 2. Survie sans récidive en fonction des récepteurs aux estrogènes.

Référence bibiliographique

1. Norton L. Conceptual basis for advances in the systemic drug therapy of breast cancer. Semin Oncol 1997;24 (4 Suppl. 11):S11-2-S11-12.

Commentaire

En conclusion, l’utilisation de protocoles de chimio- thérapie adjuvante dose dense en rapprochant les cures tous les 15 jours, pour le moins en ce qui concerne les anthracyclines de type ACdd (J1 = J15) suivies ou précédées de taxanes, semblent à privi- légier, au moins pour les formes les plus à risque, et pas uniquement pour les sous-types n’exprimant pas les RH.

La dose-intensité se confirme comme une stratégie majeure pour la chimiothérapie adjuvante

(Gray R et al., abstr. GS1-01, actualisé)

Une nouvelle méta-analyse du groupe EBCTCG (Early Breast Cancer Trialists Collabora- tive Group) a porté sur les essais évaluant la dose-intensité de la chimiothérapie adju- vante. Le rationnel de cette modalité de traitement repose sur les travaux de L. Norton, qui avaient montré qu’en réduisant l’intervalle entre les doses de chimiothérapie on augmente l’intensité du traitement et l’efficacité antitumorale (1). Trois modalités d’intensification du traitement ont été analysées dans cette large étude présentée par R. Gray : l’augmentation de l’intensité de dose par la réduction de l’intervalle entre les cures de chimiothérapie, c’est-à-dire, en pratique, toutes les 2 semaines au lieu de toutes les 3 semaines ; le traitement séquentiel de type anthracyclines suivies de taxanes au lieu d’une combinaison des 2 nécessitant de réduire les doses de chaque produit pour des raisons de tolérance ; la conjonction des 2 modalités, c’est-à-dire un intervalle court associé à un traitement séquentiel. Les données individuelles de 34 122 patientes incluses dans 25 essais comparant ces modalités d’intensification à un traitement standard ont été rassemblées. Pour les 15 512 patientes incluses dans les essais comparant 2 à 3 semaines d’intervalle, le gain en survie sans récidive et en survie globale était de 17 % (RR = 0,83 ; IC95 : 0,76-0,91 ; p = 0,00004) et 14 % (RR = 0,86 ; IC95 : 0,77-0,95 ; p = 0,004), respectivement à 10 ans. La comparaison du schéma séquentiel et du traitement concomitant, chacun toutes les 3 semaines, a montré un gain de 13 et 11 %, respectivement (p = 0,03 pour la survie globale). Pour le groupe de plus de 6 000 patientes comparant traitement séquentiel toutes les 2 semaines et traitement concomitant toutes les 3 semaines, le gain en survie globale et en survie sans progression était de 18 % (p < 0,001). Au final, sur l’ensemble de la population des 25 essais, le gain de survie était de 15 % (figure 1). Ce bénéfice en termes de survie sans récidive et de survie globale était indépendant du statut hormonal des tumeurs (RH+ et RH–) ainsi que des autres caractéristiques clinicopathologiques (figure 2).

Concernant l’analyse des causes de décès qui ne seraient pas liées au cancer et donc possiblement en rapport avec les effets indésirables à court ou à long terme de la dose- intensité, cette mortalité n’est pas augmentée, voire est réduite, dans le bras dose-dense.

J.Y. Pierga

Institut Curie, Paris. J.Y. Pierga n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.

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La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017 | 39

100

Années Patientes à risque (n)

Probabilité

HR = 21,7 ; IC95 : 7,0-67,8 ; p < 0,001

Modèle de Cox multivarié : HR = 18,1 ; IC95 : 5,0-65,3 80

60

40

20

00 1 2 3 4 5

335 235 117 18 0 0

18 10 5 0 0 0

Temps médian en cas de CTC+ : 1,6 an (extrêmes : 0,5-2,8) Récidive/personne/an

CTC+ : 24,7 % CTC– : 1,5 %

Récidive à 2 ans VPP = 35 % VPN = 98 %

Figure. Durée avant récidive chez les patientes RH+ (n = 353).

Références bibliographiques

1. Rack B, Schindlbeck C, Jückstock J et al. Circulating tumor cells predict survival in early average-to-high risk breast cancer patients. J Natl Cancer Inst 2014;106(5).

2. Janni WJ, Rack B, Terstappen LW et al. Pooled analysis of the prognostic relevance of circulating tumor cells in primary breast cancer. Clin Cancer Res 2016;22(10):2583-93.

Commentaire

En conclusion, cette étude confirme la valeur pro- nostique de la détection de CTC au cours du suivi à long terme de patientes atteintes d’une tumeur RH+. Cette validation clinique ne démontre pas l’utilité clinique de ce marqueur. Cela supposerait de définir une stratégie thérapeutique particulière chez ces patientes CTC+, ce qui n’est pas encore le cas. De plus, le taux de détection de 4 % de CTC dans la population triple-négative ne récidivant pas interroge quant à la signification clinique de ces CTC (faux positifs, contrôle immunitaire ?).

Même 5 ans après la fin du traitement adjuvant, la détection de CTC reste un facteur pronostique défavorable

(Sparano JA et al., abstr. GS6-03, actualisé)

En situation adjuvante, la détection de cellules tumorales dans le sang des patientes avant l’instauration du traitement systémique est un facteur pronostique connu, basé sur les résultats de l’essai SUCCESS (1) et confirmés par la méta-analyse de W. Janni sur plus de 3 000 patientes (2). L’étude présentée par J.A. Sparano consistait à rechercher les CTC grâce à la technique CellSearch® chez des patientes sans récidive après un suivi médian de 5 ans (extrêmes : 4,5-7,5), qui avaient été incluses dans un essai thérapeutique E5103 en situation adjuvante pour des cancers de stade II et III HER2–. Un total de 543 patientes a été inclus. Le taux de détection de CTC était de 4,8 %, indépendamment du statut des RH de la tumeur et des autres caractéristiques tumorales. Avec un recul médian de 21 mois, 1 seule patiente ayant une tumeur RH– (triple-négative) a récidivé. L’analyse s’est focalisée sur le groupe des 353 patientes RH+, pour lequel le risque de récidive associé à la détection de CTC était très significativement augmenté (HR = 18,1 ; IC95 : 5,0-65,3).

La valeur prédictive négative de la détection des CTC était de 98 % à 2 ans, mais la VPP était de seulement 35 % (figure).

J.Y. Pierga

Institut Curie, Paris. J.Y. Pierga n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.

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40 | La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017

coordonné par le Pr J.F Morère En direct de

San Antonio

Références bibliographiques

1. Perez EA, Reinholz MM, Hillman DW et al. HER2 and chromosome 17 effect on patient outcome in the N9831 adjuvant trastuzumab trial. J Clin Oncol 2010;28:4307-15.

2. Paik S, Kim C, Wolmark N. HER2 status and benefit from adjuvant trastuzumab in breast cancer. N Engl J Med 2008;358:1409-11.

Commentaire

Cette étude montre de façon très claire l’absence de bénéfice à la prescription de trastuzumab dans les cas de tumeur sans véritable amplification de HER2 (ratio en FISH < 2) et souligne l’importance de bien caractériser les cas HER2 ambigus afin d’éviter un traitement inutile, onéreux et prolongé par trastuzumab.

Commentaire

En conclusion, cette étude ne répond pas à la ques- tion du réel intérêt de l’hormonothérapie au-delà de 5 ans mais si celle-ci est indiquée, un traitement de seulement 2 ans pourrait être une alternative ; cela conduirait alors à traiter ces patientes pendant 7 ans au total par hormonothérapie adjuvante.

Absence de bénéfice d’un traitement adjuvant par trastuzumab dans les cancers du sein HER2–

(Fehrenbacher L et al., abstr. GS1-02, actualisé)

L’essai NSABP B-47 a posé la question de l’intérêt d’adjoindre un traitement par trastuzumab à la chimiothérapie adjuvante dans les cancers du sein considérés comme HER2 “faible”, c’est-à-dire un immunomarquage coté à 1 ou 2 croix mais négatif par la technique de FISH.

Une analyse rétrospective des essais NSABP B-31 et N9831 testant le trastuzumab adjuvant dans des cancers HER2+ avait montré un possible gain en survie sans récidive dans un sous-groupe de patients dont la tumeur avait été considérée comme HER2+ et finalement requalifiée en HER2– après analyse centralisée par FISH (1, 2). Au total, 3 270 patientes atteintes d’un cancer du sein en situation adjuvante HER2 1 ou 2 croix mais FISH négatif ont été incluses et randomisées entre chimiothérapie seule et chimiothérapie associée à du trastuzumab. Avec un recul médian de 46 mois, on n’observe aucune différence en termes de survie sans récidive ou de survie globale. Le pronostic global était favorable, avec une survie sans récidive à 89 % à 5 ans.

J.Y. Pierga Institut Curie, Paris.

Au-delà, de 5 ans d’hormonothérapie adjuvante, une prolongation de seulement 2 ans

fait aussi bien que 5 ans

(Gnant M et al., abstr. GS3-01, actualisé)

L’essai autrichien ABCSG-16 a comparé une prolongation d’hormonothérapie par anastro- zole de 2 ou de 5 ans chez 3 484 patientes atteintes d’une tumeur exprimant les RH et ayant déjà reçu 5 ans de tamoxifène, d’un inhibiteur de l’aromatase ou d’un traitement séquentiel (tamoxifène puis inhibiteur de l’aromatase). Le recul était de 106 mois. Aucune différence n’a été observée entre les 2 bras de traitement en termes de survie sans récidive ou de survie globale (85 % à 10 ans), même en tenant compte des patientes non adhé- rentes au traitement. En revanche le taux de fracture en rapport avec une ostéoporose était signifi cativement augmenté dans le bras avec le traitement le plus long par inhibiteur de l’aromatase.

J.Y. Pierga Institut Curie, Paris.

J.Y. Pierga n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.

J.Y. Pierga n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.

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La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017 | 41 San Antonio

Acupuncture “vraie”

2 × sem. × 6 sem.

0 AI

> 3/10 pire douleur (n = 226)

6 12 24

Acupuncture simulée 2 × sem. × 6 sem.

Liste d’attente 6 sem.

Acupuncture “vraie”

1 × sem. × 6 sem.

Acupuncture simulée 1 × sem. × 6 sem.

Liste d’attente 6 sem.

Pas d’acupuncture 12 sem.

Pas d’acupuncture 12 sem.

Liste d’attente 12 sem.

70 60 50 40 30 20 10

0 Acupuncture

“vraie”

Pourcentage de changement de 2 points (%)

Acupuncture simulée

p < 0,009 p < 0,004

Liste d’attente

Figure 1. Schéma de l’étude

Figure 2. Acupuncture et douleurs articulaires chez des femmes atteintes d’un cancer du sein traitées par inhibiteurs de l’aromatase

Selon M. Lambertini

“Une suppression ovarienne temporaire obtenue par analogue de gonadotropin-releasing hormone peut avec effi cacité et sécurité protéger la fonction ovarienne et potentiellement préserver la ferti- lité des femmes en préménopause recevant une chimiothérapie pour un cancer du sein.”

Selon D.L. Hershman

“Nous espérons que ces données vont encourager non seulement les praticiens à discuter de l’acu- puncture comme un traitement de complément pour ces patientes traitées par antiaromatases, mais aussi les payeurs à rembourser ces patientes pour ce soin.”

Trois études “coup de cœur”

qui intéresseront nos patientes

La suppression ovarienne temporaire peut préserver la fertilité durant la chimiothérapie

(Lambertini M et al., abstr. GS4-01, actualisé)

M. Lambertini et al. ont conduit une méta-analyse de 5 essais randomisés avec revue des données individuelles. Dans ces essais, les femmes recevaient une chimiothérapie seule (n = 437) ou associée à un traitement par GnRHa (n = 436).

Les résultats sont les suivants :

le taux d’insuffi sance ovarienne prématurée est signifi cativement réduit dans le groupe GnRha (14 versus 30,9 %) ;

les auteurs ont constaté un taux de grossesse doublé dans le bras avec préservation (10,3 versus 5,5 %).

L’acupuncture réduit les douleurs articulaires des femmes traitées par inhibiteurs de l’aromatase

(Hershman DL et al., abstr. GS4-04, actualisé)

Un total de 226 patientes ont été incluses dans une étude randomisée (figure 1) :

59 dans un groupe “acupuncture simulée” ;

110 pour une acupuncture vraie ;

57 étaient placées sur une liste d’attente (pas d’intervention).

Après 6 semaines de traitement, les patientes traitées par acupuncture vraie ont présenté des scores de douleur dans le Brief Pain Inventory signifi cativement inférieurs à ceux des patientes des 2 autres groupes (figure 2) .

Ces différences restaient statistiquement signifi catives à 24 semaines, alors même que l’intervention, elle, ne durait que 12 semaines.

(9)

42 | La Lettre du Sénologue • N° 78 - octobre-novembre-décembre 2017

En direct de San Antonio

Les femmes ménopausées qui perdent du poids sont susceptibles d’avoir un risque réduit

de développer un cancer

(Chlebowski RT et al., abstr. GS5-07, actualisé)

R.T. Chlebowski et al. ont analysé les données de la Women’s Health Initiative (WHI) Observational Study, programme qui analyse la santé des femmes âgées de 50 à 79 ans.

Étaient éligibles les femmes sans antécédents de cancer du sein et ayant un IMC supérieur à 18,5 kg/m2.

Les mesures de taille et de poids ont été réalisées à l’entrée dans l’étude puis refaites tous les 3 ans. La répartition des poids initiaux était la suivante :

poids normal : 41 % des patientes ;

surpoids : 34 % des patientes ;

obésité : 25 % des patientes.

Parmi les 61 335 femmes de l’étude, 3 061 ont développé un cancer du sein invasif sur un suivi moyen de 11,4 ans. Celles ayant perdu du poids (> 5 %) ont eu une diminution du risque de cancer, par comparaison aux femmes ayant un poids stable. Une perte de poids de 15 % au moins a été associée à une réduction du risque de cancer du sein de 37 %.

Le gain de poids supérieur à 5 % n’a pas été associé à un risque global de cancer du sein ; les auteurs ont néanmoins noté une augmentation de 50 % du risque de cancer triple- négatif dans ce cas.

J.F. Morère Service d’oncologie médicale, hôpital Paul-Brousse, Villejuif.

Selon R.T. Chlebowski

“À partir de cette étude, nous avons la preuve qu’une stratégie de perte de poids peut être effi- cace pour réduire le risque de cancer du sein des femmes ménopausées.”

J.F. Morère déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Pierre Fabre.

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et à Brienz. Certainement, sans qu'elles fussent jolies, il faisait beau les voir ramer d'un bras vi- goureux, en chantant les rondes alpestres. li tues