CRUEL DESSEIN. Pièce de théâtre courte. Quatre personnages. Une femme - trois hommes. Décor

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Cruel dessein Page 1 sur 24 © Daniel Pina

CRUEL DESSEIN Pièce de théâtre courte

Quatre personnages

Une femme - trois hommes

Décor

Une table, quatre chaises, à l’intérieur d’un débit de boissons.

La vie de trois êtres va être totalement bouleversée au contact d’une personne dont la cruauté est sans limite pour arriver à ses fins.

Durée approximative : 20 minutes

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SCENE UNE

1 – Bonjour ! Je peux m’asseoir ici sans vous déranger ? 2 – Je vous en prie faite, de toute façon j’allais partir.

1 – À cause de moi ? 2 – Non ! J’allais partir.

1 – J’ai l’habitude vous savez ! 2 – De quoi donc ?

1 – Ça ne serait pas la première fois que je dérange.

2 – Vous ne me gênez pas puisque je m’en vais.

1 – C’est bien ce que je disais.

2 – Quoi ?

1 – Vous partez à cause de moi.

2 – Je pars parce que c’est l’heure à laquelle je dois partir.

1 – Je ne vous crois pas.

2 se lève

2 – Libre à vous.

1 – Maintenant je me sens mal.

2 – À cause de moi ?

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1 – La faute à qui d’après vous ? 2 – Vous êtes vraiment gonflé !

1 – Voyez ! Ça ne fait pas deux minutes que je suis là vous m’insultez déjà.

2 – D’abord je ne vous insulte pas je constate simplement que vous ne manquez pas d’air.

1 – Vous non plus vous n’en manquez pas pour me juger.

2 – Je vous signale que c’est vous qui croyez que je pars à cause de vous.

1 – C’est vrai.

2 – Pourquoi ?

1 – Je n’en sais trop rien, dès que j’arrive quelque part je fais fuir tout le monde.

2 – Vous exagérez !

1 – Non je vous assure, vous êtes un des rares à avoir tenu aussi longtemps.

2 – Vous n’avez pas à me rassurer, je ne suis pas inquiet.

1 – Personne ne s’inquiète jamais pour moi. Je fais fuir, c’est comme ça !

2 – Vous êtes contrôleur des impôts ? 1 – Même pas !

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2 – Vous sentez mauvais peut-être ? 1 s’approche.

1 – Qu’en pensez-vous ? 2 – Vous puez le tabac.

1 – Oui pourtant, je donnerai tout ce que j’ai pour arrêter.

2 – Allez-y, faites-le ! 1 – Que je fasse quoi ?

2 – Donnez-moi ce que vous avez comme ça vous n’aurez plus rien et vous pourrez vous arrêter de fumer.

1 – Non mais ça va oh ! Je vous vois venir l’autre là ! Vous essayez de m’embrouiller pour me voler mon argent.

2 – Loin de moi cette idée, voyons !

1 – Partout où je me tourne c’est la même comédie.

2 – Une tragédie oui ! 1 – Vous dites ?

2 – Que je comprends.

1 – Vous comprenez quoi ?

2 – Pourquoi les gens fuient quand vous arrivez quelque part.

1 – Vous êtes comme les autres.

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2 – Sûrement. Que cherchez-vous au juste, la bagarre ?

1 – Juste un endroit tranquille où je pourrai me détendre, je croyais l’avoir trouvé.

2 – Mais c’est fait, puisque je m’en vais vous allez être tranquille.

2 met sa veste qui était posée sur la chaise.

1 – Pourquoi partez-vous ?

2 – Parce que c’est l’heure.

1 – Je n’en crois rien.

2 – Alors là ! Vous pouvez bien penser ce que vous voulez ? 1 – Vous vous en fichez, c’est ça ?

2 – De vous ? 1 – Oui de moi.

2 – Comme de ma première tétée.

1 – C’était le biberon ? Moi c’était le biberon.

2 – Ma mère m’a donné le sein.

1 – Elle était belle.

2 – Ma mère ? 1 – Non la mienne.

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2 – Je m’en balance de votre mère.

1 – Je m’en doute, certainement de la vôtre aussi !

2 – Ce ne sont pas vos oignons.

3 apporte un verre à 1 - 2 s’éloigne 3 – Voilà ce que vous avez demandé.

1– Eh ! Ne partez pas s’il vous plaît, je n’ai pas de quoi payer.

1 revient

2 – Qui a commandé ça ? 1 – Moi !

2 – En sachant que vous n’avez pas d’argent ? 1 – Je ne retrouve pas mon portemonnaie.

2 – C’est combien ? 3 – Quatre euros.

2 – C’est quoi ?

3 – Un soda.

2 – Merci de m’en apporter un je vous prie.

2 ôte sa veste et la pose sur la chaise, puis se rassoit.

1 – Vous avez des remords ?

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2 – Non pourquoi ?

1 – Pourquoi êtes-vous revenu alors ?

2 – Vous êtes quand même bizarre, vous m’appelez parce que vous ne trouvez pas votre argent et vous me demandez pourquoi je reviens.

1 – C’est pour cette raison que vous êtes là ? 2 – Oui.

1 – Pour moi, vous avez fait ça pour moi ?

2 – Je viens de vous le dire.

1– Alors là !

3 apporte le soda à 2 qui paye.

2 – Merci.

2 s’adressant à 1 – Et vous pas de merci ? 3 – C’est vrai ça !

1 à 3 – Je n’ai pas à vous le dire, c’est lui qui paye.

2 – Et à moi pas de merci ?

1 – Vous je ne sais pas mais moi je vis dans un monde sans merci.

2 – Merci de nous le rappeler.

1 à 3 – Cette boisson est chaude, apportez-en une fraîche.

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3 – Demandé comme ça sûrement pas !

2 – Vous refusez de m’apporter un autre verre ?

3 – Tant que vous serez incorrect avec moi, oui ! 1 – Vous l’entendez ce… serveur ?

2 – Je l’entends et je l’approuve.

1 – C’est moi le client non ?

2 – Ça ne vous donne pas le droit de mépris.

1 – Mais si, justement ! Ça vient cette boisson fraîche ? 3 – Allez vous faire voir.

1 – Là voyez-vous, c’est vous qui allez vous faire voir dans un autre boulot car je vais vous faire virer.

3 – Écoute bien minus, si tu oses faire quoi que ce soit de ce genre, je te prie de me croire que lorsque tu seras passé entre mes mains tu n’auras plus aucune envie, pigé ?

1 – Il est violent ce type !

2 – Vous le faites exprès ou vous êtes vraiment comme ça ? 1 – Je suis comment ?

3 – Un bêcheur imbu de sa personne et parfaitement stupide.

1 – Moi ?

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2 – Je confirme !

1 – Pas du tout, les autres ne me comprennent pas, c’est tout.

3 à 2 – Merci pour votre sollicitude.

1 – Merci pour votre sollicitude, bah ! C’est de l’hypocrisie, rien d’autre.

2 – Même si c’est le cas, c’est quand même un sentiment, alors que vous !...

1 – Alors que moi quoi ?

3 – Vous n’avez aucune politesse, aucun sens moral.

1 – Ça fait de moi un être sans sentiments ça ? 2 – Peut-être pas. Mais un emmerdeur, sûrement ! 1 – C’est vous qui êtes grossier.

3 s’assied – C’est la pure vérité vous êtes un véritable emmerdeur.

1 – Eh bien ne vous gênez pas.

2 à 1 – Vous n’avez rien d’autre à faire ? 1 – Que quoi ?

3 – Casser les pieds aux gens qui bossent par exemple.

1 à 3 – Vous n’avez rien à faire d’autre qu’à vous asseoir pendant votre service ?

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3 – Non !

1 en tendant son verre – Allez me chercher la même chose mais en frais.

3 à 2 – Vous auriez pu échapper à ça, pourquoi êtes-vous revenu ? 2 – Ce type-là m’a fait rater le train.

1 – Mais non ! Vous êtes revenu parce que je l’ai voulu.

2 – Ah oui !

1 – Absolument, pour payer ce verre qui soit dit en passant, est imbuvable tellement il est chaud.

2 – Bah ! De l’hypocrisie, rien d’autre.

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SCENE DEUX

3 à 2 – Je suis sûr que c’est un frustré de la vie.

2 – Un pleurnichard.

3 – Un pochetron.

2 – Un refoulé qui crache son venin sur tous ceux qu’il estime être inférieurs à lui.

1 – Écoutez-le l’autre, il se prend pour un intello, pour un psychologue, et pourquoi pas les lignes de la main.

2 – Je sais les lire.

1 – Mais oui c’est ça ! Moi je lis dans les yeux de tous ceux que j’affronte.

3 – Allez-y, regardez-moi !

1 – Pas vous, vous faussez l’expérience avec votre arrogance naturelle, et puis vous n’êtes qu’un… serveur.

3 – Alors que vous vous êtes une personnalité je présume ! 1 – Vous voulez le savoir hein ?

3 à 2 – C’est intéressant ? 3 – Pas le moins du monde.

2 – C’est bien ce que je pense.

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1 – J’en ai autant à votre service, messieurs. Vous pouvez faire comme si j’étais invisible…

2 – Je suis sûr qu’il est divorcé.

3 – Que c’est elle qui est partie.

2 – Il a une tête de pervers je trouve.

3 – D’assassin aussi.

1 – Messieurs vous n’êtes pas sérieux, pas normaux.

3 – Et qu’est-ce qui te fais dire ça gros malin ?

1 – Vous êtes toujours là.

2 – Et alors ?

1 – Tout le monde fuit ma présence en général.

2 – Ça fait de nous des anormaux ? C’est toi qui es débile.

1 – Peut-être, ou peut-être est-ce vous !

3 – Dis-moi il vient de nous insulter ou j’ai rêvé ? 2 – Tu vois, c’est bien ce que j’ai cru entendre.

1 – Phase numéro deux.

3 – Ça veut dire quoi ça ?

1 – Il y a encore quelques minutes vous ne vous connaissiez pas et voilà que grâce à moi, vous vous tutoyez.

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3 – Tu commences à me porter sur les nerfs tu sais.

1 – Je sais.

2 – À moi aussi.

1 – Je sais.

2 – Comment sais-tu qu’on ne se connaît pas d’abord ? 1 – J’observe et j’écoute.

3 – Tu ne serais pas testeur par hasard ? 2 – Testeur de quoi ?

3 – De patience, ou une connerie comme ça ?

1 – Ah ! L’idée est séduisante, vous pousser dans vos retranchements pour voir jusqu’où vous êtes capables d’aller.

2 – T’es flic ?

3 – Détective privé ?

1 – C’est intéressant ? 3 – Pas le moins du monde.

1 – C’est bien ce que je pense ! 2 – Là, il se fout de notre gueule.

3 – C’est une évidence.

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1 – Du calme les amis…

3 – Je n’suis pas ton ami.

2 – Moi non plus.

1 – Quand bien même ! Je constate que si elle est au-dessus de la moyenne, votre résistance vole malgré tout en éclats assez rapidement.

3 – Quel emmerdeur ! Il n’y a pas quelqu’un qui t’attend ? 2 – Ça nous ferait des vacances.

1 – Si ma femme. S’adresse à 3 ce n’est pas votre cas je crois ?

3 – Ça veut dire quoi ça ?

1 – Juste que la mienne m’attend et que la vôtre non.

3 – Tu sais quoi au juste ?

1 – Qu’elle a quitté le domicile conjugal.

3 – Comment tu sais ça toi ? Tu m’espionnes ? Je vais te péter la…

2 – Alors c’est vrai ?

3 énervé et en colère – Je ne vois pas en quoi ça vous regarde ! 2 – Je pense que la question est comment il le sait ?

1 – Eh oui ! Et comment je sais que notre ami ici présent désigne 2 est… non, je n’ai pas le droit de révéler ce détail de sa vie privée.

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2 – De quoi veux-tu parler ?

1 – Non, vraiment je ne peux pas.

3 – Mais je veux le savoir moi.

2 – Comment ça tu veux savoir, ça ne te regarde pas, et tu veux savoir quoi, hein ?

3 – Ce qu’il sait sur toi.

2 – Des conneries tout ça, il ne sait rien.

3 – Il sait bien pour moi.

2 – Il ne me connaît même pas, il va à la pêche voilà tout, que veux-tu qu’il sache ?

3 – Il ne me connaît pas non plus alors comment tu expliques ça ? 2 – J’en sais rien moi, tu n’as qu’à lui demander.

3 – Maintenant tu veux que je lui demande ? Faudrait savoir ce que tu veux !

1 – La vérité, je connais la vérité.

2 – Quelle vérité à la fin ?

1 – Je donnerai ce que j’ai pour arrêter de fumer, et vous, vous êtes prêt à quoi ?

2 – Arrête de faire le mariole, nous sommes deux contre toi au cas où tu ne l’aurais pas remarqué.

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1 – Pour faire quoi ? 2 – Te faire taire.

3 – Mais moi je veux qu’ils parlent.

2 – Pourquoi ?

3 – Tu sais pour moi alors je veux savoir pour toi.

2 – Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait t’intéresser dans ma vie.

1 – Moi je sais ! 2 à 1 – La ferme ! 3 à 1 – Non, tu parles.

1 à 3 – Et vous, vous êtes prêt à me donner quoi en échange de cette information ?

3 – Mon poing sur ton pif.

1 – Je ne le mériterais pas, sachant que je ne suis pas responsable des infos que je livre.

2 – Vas-y après tout, je pense que ça risque d’être marrant.

1 – Ça, j’en doute un peu voyez-vous.

3 – Est-ce que ça concerne sa vie privée ? 1 – Absolument.

2 – Je ne crois pas que tu puisses savoir quoi que ce soit sur moi.

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3 – Alors laisse-le parler. Vas-y, après on avisera.

2 – C’est ça, on verra pour le sort qu’on te réserve après.

1 – Bon, si vous insistez ! Mais je précise à nouveau que je ne suis que le messager et non l’instigateur, nous sommes bien d’accord !

2 – Tu vas parler à la fin !

1 à 3 – Je suis navré pour votre femme, sincèrement, je sais que vous n’avez pas mérité le mauvais tour qu’elle vous a joué, elle a été manipulée et sa faiblesse a été de croire aux promesses faites par celui qui l’a détournée du droit chemin.

3 – Et ?

1 – Je connais l’homme qui a brisé votre ménage, montre du doigt 2 c’est lui.

2 – ??? Comment ! 3 – ??? Quoi !

1 – Ce type-là a piqué votre femme.

3 se lève d’un bond – C’est vrai, espèce de salaud, c’est vrai ce qu’il dit ?

1 l’empêche de frapper 2

1 – Asseyez-vous, allez assis je vous dis. Vous aussi. Mon but n’est pas de déclencher la troisième guerre mondiale.

3 – C’est raté. Je vais te tuer, ordure !

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1 – Personne ne va tuer personne.

2 à 3 – L’autre te dit n’importe quoi et tu gobes ? 3 – Tu nies ?

2 – Parfaitement, il a tout inventé.

3 – Dans quel but il aurait fait ça ?

2 – Je n’en sais rien, il n’est pas clair ce type.

1 – Vous persistez à dire que c’est faux ? 2 – Évidemment puisque ça l’est.

1 à 3 – Votre femme s’appelle Émilie, ce type lui a fait croire que vous la trompiez afin de pouvoir lui mettre le grappin dessus.

2 – Vous dites n’importe quoi.

1 – Vous êtes à la tête d’un réseau de prostitution et après l’avoir séduite vous vouliez très certainement qu’elle finisse sur un trottoir de Bangkok ou de Calcutta.

3 – Je rêve !

2 – N’importe quoi !

3 – Il a l’air de savoir de quoi il parle.

2 – Vous n’avez aucune preuve.

1 va vers la sortie

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1 – S’il vous plaît, faites entrer la victime.

Émilie entre, 3 vient vers elle mais elle se dirige vers 1 3 – Émilie, c’est toi, tu vas bien ?

Émilie – Pourquoi veux-tu le savoir, je t’intéresse maintenant ?

3 – Qu’est-ce qu’il y a, pourquoi tu me parles comme ça, ça fait des jours que j’attends de tes nouvelles et…

Émilie – Après m’avoir trahie.

3 – Mais ils t’ont droguée ou quoi ?

Émilie – Je te trouve culotté de vouloir encore m’adresser la parole.

3 – Je ne comprends rien, plus rien du tout.

1 – Vous êtes sûr de ne pas saisir la situation ? À 2 et vous, reconnaissez-vous cette femme ?

2 – Jamais vu de ma vie.

1 – Comme c’est commode.

3 à Émilie – Chérie allons, dis-moi ce qui se passe.

Émilie – Tu oses m’appeler chérie après ce que tu m’as fait.

3 – C’est justement ça que je ne comprends pas, que me reproches-tu au juste ?

Émilie – Tu me dégoûtes.

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3 – Émilie je n’ai rien fait qui puisse te mettre dans un état pareil ! Émilie – Tu m’as trahie et humiliée et tu voudrais que je te pardonne ? 3 – Pardonner quoi à la fin, expliques toi !

Émilie – Tu joues bien la comédie tu sais. Tu m’as jetée dans les griffes de ce salaud de proxénète et aujourd’hui tu fais semblant de m’aimer et de ne rien piger, tu es fort, tu es vraiment très fort.

3 – Je ne comprends rien à ce que tu dis, rien du tout.

2 – Je ne suis pas un proxénète, vous êtes malade.

1 – Gardiens, menottez-moi ces deux lascars, je ne voudrais pas qu’ils s’envolent.

3 – Il n’y a qu’un poulet pour parler comme ça ! Rideau ou obscurité

SCENE FINALE

2 et 3 sont menottés et assis l’un à côté de l’autre. Émilie est également assise mais à l’opposé, seul 1 est debout.

1 – Le fourgon est pris dans les embouteillages, encore un peu de patience.

2 – Je ne suis pas pressé.

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3 – C’est un véritable cauchemar.

1 à 2 – Combien de femmes faites-vous travailler ?

2 – Je vous répète pour la énième fois je ne suis pas un proxénète, vous comprenez ce qu’on vous dit ?

3 – Et moi je connais ce type que depuis tout à l’heure, je n’ai rien à voir avec lui.

1 – Peut-être mais j’ai des preuves qui prouvent le contraire.

3 – Quelles preuves pouvez-vous bien avoir, je n’avais jamais vu ce type avant ce matin.

2 – Je vous jure qu’il dit la vérité.

1 – Normal. Vous dites tous la même chose, surtout quand ça commence à chauffer pour vous.

Le portable de 1 sonne

1 – Oui, ça marche, je vous les envoie. Il raccroche messieurs, votre limousine est avancée.

3 – Non, attendez !

2 – Vous n’avez pas le droit.

1 en criant – Sortez, vous êtes attendus.

Rideau ou obscurité

Émilie se précipite dans les bras de 1 – Alors ça y est, nous sommes libres toi et moi.

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1 – Oui, nous allons pouvoir vivre notre idylle comme nous l’entendons.

Émilie – C’est judicieux de mettre mon mari à l’ombre en le faisant passer pour le complice d’un proxénète.

1 – Oh je peux bien te le dire maintenant, ce n’en est pas un, c’est juste un comptable qui a détourné un peu d’argent de son patron.

Émilie – Je ne comprends pas, tu t’es servi de lui mais pourquoi ? 1 – Mais pour toi ma jolie.

Émilie – Pour moi ?

1 – Lorsque je t’ai avoué que ton mari couchait avec ma femme, je mentais.

Émilie – Tu mentais !

1 – Il ne t’a jamais trompée, du moins pas avec elle.

Émilie – Mais !

1 – Il fallait que je l’éloigne le plus longtemps possible aussi il me fallait un bon motif.

Émilie – Motif ?

1 – J’ai fait d’une pierre deux coups.

Émilie – Pourquoi ? 1 – Pour l’argent.

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Émilie – Quel argent ?

1 – Mais le tien ma chérie, le tien.

Émilie – Je ne comprends pas.

1 sort une lettre de sa poche – Signe au bas de cette page et je t’explique tout.

Émilie – C’est quoi ? Mon testament ? Pourquoi es-tu en sa possession

?

1 – Signe en bas, et c’est moi qui hérite.

Émilie – Tu me fais peur.

1 – Si tu signes tu n’auras rien à craindre.

Émilie – Tu t’es joué de moi, c’est ça, tu m’as menti depuis le début, tu n’es pas amoureux de moi.

1 – J’aime ton argent, c’est pareil.

Émilie – Jamais je ne signerai.

1 sort un couteau de sa poche – Ou tu signes ou je te crève, pigé ? Émilie – C’est bon, c’est bon, je signe.

1 – Donne-le maintenant, doucement. Ne pleure pas, ce n’est pas bon pour le teint.

Émilie – Je t’ai fait confiance.

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1 – C’est bien pour cette raison que je l’ai fait. J’ai une dernière faveur à te demander après tu seras libre.

Émilie – Tu m’as fait assez de mal que veux-tu encore ? 1 – Un baiser, juste un baiser d’adieu.

1 s’approche d’Émilie. Lui soulève la tête de sa main gauche et la poignarde de sa main droite. Il laisse tomber le couteau.

1 – Adieu jolie Émilie, en mourant tu fais de moi ton légataire universel.

1 pose délicatement son corps inerte sur le sol.

1 – Pleurer n’est pas bon pour le teint, mais je trouve que mourir non plus.

Fin

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daniel.pina.auteur@gmail.com

Mars 2012