Communiqué de presse Paris, le 20 Juillet 2012
Opération Vice Grips 2
L’Institut de Recherche Anti Contrefaçon de Médicaments –IRACM-‐
acteur engagé de la lutte contre la contrefaçon de médicaments en Afrique
La sécurité et la santé publique des populations africaines sont gravement menacées par la contrefaçon et la falsification de médicaments. Face à l ‘explosion du trafic de faux médicaments et à la multiplication de nouvelles techniques de fraude, les douanes sont en première ligne pour lutter contre ce fléau et protéger les consommateurs.
C’est dans ce contexte que l’IRACM (Institut de Recherche Anti Contrefaçon de Médicaments) s’est associé à l’OMD (Organisation Mondiale des Douanes) pour l’organisation d’une grande opération de lutte contre la contrefaçon des produits de santé dans les principaux ports maritimes africains : l’opération Vice Grips 2. Quelques jours après sa mise en place, déjà une centaine de millions de médicaments contrefaisants ou illicites ont été saisis !
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La contrefaçon de médicaments, un fléau mondial qui se propage dangereusement
La contrefaçon de médicaments constitue l’une des nouvelles manifestations de la criminalité organisée les plus inquiétantes.
Aujourd’hui, 1 médicament sur 10 vendu dans le monde serait un faux1. Ce chiffre, en constante augmentation, s’explique entre autre par l’aspect très lucratif d’un tel trafic. Les ventes mondiales de médicaments contrefaits pourraient avoir atteint en 2010 75 milliards de dollars, soit 90% de hausse en cinq ans, selon une estimation publiée par le Center for Medicine in the Public Interest des Etats-‐Unis d’Amérique et relayée par l’OMS.
Les pays en voie de développement sont les plus touchés. Les médicaments de base comme les antibiotiques, les antipaludéens, ou encore les médicaments contre le VIH,…font partie des médicaments les plus contrefaits. Au Ghana et au Nigéria, deux études2 ont montré que 8% des antipaludéens certifiés par une autorité de réglementation ou l’OMS n’ont pas satisfaits aux tests de qualité car ne contiennent pas suffisamment d’ingrédients actifs. Les chiffres de la contrefaçon de médicaments en Afrique pourraient se situer au-‐delà de 60% (on compte 30%
pour le Kenya mais 70% pour l’Angola selon l’OMS). En 1995, un faux vaccin distribué lors d’une épidémie de méningite fait 2500 morts au Niger. En 2009, un sirop toxique contre la toux fait plusieurs dizaines de morts au Nigéria.
Fort de ce constat, l’Institut de Recherche Anti Contrefaçon de Médicaments –IRACM-‐ souhaite s’engager dans la lutte contre ce fléau aux côté de l’Organisation Mondiale des Douanes avec le lancement de VICE GRIPS 2, une opération d’une ampleur sans précédent.
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FDA, Food and Drug Administration
2 Etudes publiées mardi 10 juillet dans la revue britannique Research and Reports in Tropical Medicine
Chaque faux médicament ingéré expose le patient à un risque sanitaire réel.
L’absence de principe actif dans la plupart des produits contrefaits favorise, à terme, l’apparition de souches résistantes.
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16 administrations douanières africaines s’unissent pour lutter contre la contrefaçon de médicaments
L’opération VICE GRIPS 2 mobilise 16 administrations douanières du continent africain3 pour contrôler simultanément dans les principaux ports maritimes africains, durant une semaine, les envois susceptibles de contenir des produits de santé contrefaisants ou illicites représentant sans nul doute un danger réel pour les populations locales.
En amont de cette phase opérationnelle, les fonctionnaires des douanes participant à l’opération ont été formés durant 3 jours à reconnaître les caractéristiques techniques des différents produits susceptibles d’être contrefaits. Ils auront également été sensibilisés aux nouvelles méthodes d’enquête par les experts de l’OMD.
L’opération VICE GRIPS 2 vise à donner un signal fort aux contrefacteurs et à la communauté internationale : le continent africain ne veut plus être, comme le définit Christophe Zimmermann, Coordinateur Lutte Anti-‐contrefaçon au sein de l’OMD, le « dépotoir » de la planète. Cette opération présente plusieurs avantages :
• détecter les nouveaux vecteurs et les nouvelles techniques de fraude de manière à pouvoir mettre en place des moyens de lutte adaptés.
• former aux nouvelles techniques d’analyse de risque et de ciblage en situation réelle,
• quantifier et qualifier le niveau actuel du phénomène sur le continent africain.
A PROPOS DE L’IRACM
Association loi 1901 à but non lucratif, l’Institut de Recherche Anti Contrefaçon de Médicaments –IRACM-‐, a été créé en octobre 2010.
Ses missions : sensibiliser le grand public et les autorités au fléau que représente la contrefaçon de médicaments et aux enjeux de ce trafic, fédérer et former les acteurs engagés dans la lutte contre la falsification des médicaments et pour la préservation de la vie. Après sa première année d’activité, l’IRACM a déjà formé plus de 350 personnels des douanes, de la police et d’agences de santé, de plus de 50 nationalités différentes, à la lutte contre le faux médicament.
Pour plus d’informations
www.iracm.com
Contact presse : The Desk – Laurence de la Touche – 01 49 24 58 43 – l.delatouche@thedesk.fr
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Bénin, Cameroun, Congo-‐république Démocratique, Congo-‐République, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Libéria, Nigéria, Sénégal, Togo, Angola, Mozambique, Tanzanie, Kenya.
En 2011, 79 tonnes de faux médicaments ont été saisis et détruits par l’Administration des Douanes togolaises, selon les douanes du Togo.
Selon l’OMD et en 3 jours d’opération sur
le terrain, 100 millions de médicaments illicites et impropres à la consommation ont été saisis, notamment au Cameroun et en Angola.
Les résultats finaux seront dévoilés dans leur intégralité lors d’une conférence de presse à la rentrée.