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Pistes d action pour soutenir le développement social des enfants

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Academic year: 2022

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Pistes d’action pour soutenir le développement social des enfants

A partir du livre « L’agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans » de Sylvie Bourcier (Editions du CHU Sainte-Justine. Quebec, 2008)

Distinguer l’agressivité normale des troubles du comportement ANTIDOTE AUX COMPORTEMENTS AGRESSIFS

Un encadrement efficace :

- Un environnement prévisible et sécuritaire. Avec les rituels, l’enfant connaît le déroulement, intègre peu à peu la séquence des gestes à poser et anticipe les attentes.

- La souplesse : Ajuster au contexte, à l’âge de l’enfant, à son état du moment

- Des valeurs à transmettre : déterminer les priorités éducatives auxquelles toute l’équipe éducative adhère. Des règles incontournables soutiennent ces valeurs : respect de soi et de l’autre, honnêteté.

- Des messages clairs : la formulation des consignes doit permettre de comprendre quelles sont les attentes précises. Quels gestes, quels comportement doivent-ils accomplir ou arrêter ? « Calme-toi », « Sois gentil » peuvent signifier des choses différentes, selon le message et selon le contexte et ne sont donc pas assez explicites pour les enfants.

- Le « modèle adulte » est un facteur d’influence important. Transmettre les valeurs par des actes en cohérence avec les règles annoncées.

Clarté, constance, cohérence et sensibilité soutiennent un encadrement efficace.

Gérer les inconduites des enfants en s’adaptant à leur niveau de développement. Quel que soit l’âge, il faut avant tout reconnaître, décoder et verbaliser ses besoins ou ses sentiments. Un petit peut frapper par excitation, colère, détresse, insécurité, maladresse. La relation reste la priorité donc on n’exclut pas l’enfant sans lui expliquer pourquoi, sans suggérer des solutions de rechange et sans renouer avec lui quand il est en état de réceptivité. Pour se socialiser, l’enfant doit comprendre, apprendre et s’exprimer. Ce n’est pas dans la solitude qu’il amorcera ce processus.

Une attention positive :

L’utilisation de l’attention positive repose sur la conviction profonde que chaque enfant peut se développer harmonieusement. Cela valide et encourage l’autonomie affective de l’enfant et le rassure quant à sa valeur. L’attention qu’elle soit positive (encouragements, marques de reconnaissance) ou négative (punition, menace, chantage affectif) agit sur la fréquence ou l’intensité du comportement de l’enfant. Si on est attentif à un comportement, on augmente la probabilité qu’il se répète. En général, on accorde de 3 à 5 fois plus d’attention aux comportements dérangeants qu’aux comportements adéquats. Des études montrent que, entre 11 et 17 mois, le tout-petit se voit interdire une action toutes les 9min (Allan Shore). Il est important de choisir les comportements qu’on veut voir se consolider et se développer. Si on ignore les comportements positifs et qu’on relève les comportements négatifs, l’agressivité peut augmenter. L’absence de renforcement pour les comportements désirables empêche qu’ils fassent partie du répertoire de l’enfant. Germain Duclos parle de la renaissance des gestes positifs.

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La punition psychologique (chantage, infériorisation et culpabilisation) agit négativement sur la confiance en soi et le sentiment de sécurité. La punition physique confirme que l’usage de la force ou de la violence est un moyen efficace pour atteindre ses objectifs.

Favoriser l’expression verbale : le langage, un outil majeur

L’enfant qui réussite à dire qu’il est fâché ou que tel objet est à lui se distance de l’urgence du moment, réfléchit puis s’exprime. Cette distanciation freine le geste et lui permet d’agir de façon positive sans frapper ou pousser.

Proposer des activités physiques : favoriser le jeu

« L’enfant est une boule d’énergie » (E Antier L’agressivité). Demander à un enfant d’être immobile et sage, c’est nier son besoin d’activité motrice et exutoire qui lui est nécessaire. C’est oublier l’enfant pour répondre aux besoins des adultes. L’éducation consiste donc à canaliser cette énergie vers des activités ou des gestes acceptables. Certains jeux réduisent l’agressivité du jeune enfant en facilitant le passage de gestes agressifs à leur expression symbolique. Ce passage est favorisé par exemple par les jeux d’opposition ou avec des personnages menaçants comme des dinosaures = ils font partie du processus de symbolisation. Cela réduit les stress et l’anxiété et apprends à modérer les élans moteurs, évitant les blessures et l’abandon du partenaire de jeu. Ces jeux offrent la possibilité à l’enfant d’exprimer des émotions fortes, de pratiquer la maîtrise de soi, en modulant et réfrénant ses gestes et en négociant des rôles.

Morsures et coups : Comprendre le geste

Il est important de bien comprendre les raisons qui poussent l’enfant à utiliser la force physique.

C’est ainsi que nous pourrons l’aider à développer d’autres façons acceptables de répondre à son besoin ou d’exprimer ce qu’il ressent. La fatigue, les tensions familiales, l’insécurité autant de situations qui peuvent pousser l’enfant à s’exprimer violemment. Une des grandes sources de frustration de l’enfant, c’est la coupure relationnelle.

Certains enfants introvertis ou créateurs ont besoin de s’isoler, de jouer seuls. On doit donc leur offrir un lieu où ils n’auront pas à subir les sollicitations sociales. Ils doivent d’abord apprendre à reconnaître et à exprimer leur besoin de jouer seul. L’adulte doit observer les signes d’exaspération de l’enfant et les lui décrire (ils tournent le dos au groupe, ils se cachent sous la table ou dans un coin, ils s’agitent, ils poussent ou mordent..). Plus ils reconnaîtront ces signes plus ils seront en mesure de nommer leur besoin et d’éviter les gestes négatifs. Un des motifs possibles est le besoin de changer de niveau de stimulation de son environnement : trop de bruits, de fatigue, de proximité, le manque d’espace peuvent susciter des réactions chez le petit qui ressent une difficulté à s’adapter à toutes ces stimulations. Un enfant qui s’ennuie cherche à rendre son environnement plus stimulant en s’agitant, en perturbant l’activité. Fritz Redl aborde aussi la question des réactions excessives de certains enfants inquiets devant la nouveauté. L’enfant éprouve de la difficulté à anticiper la satisfaction que la nouvelle situation lui apportera. Il ressent une tension qu’il tente de liquider en touchant, en lançant ou en s’agitant. Il faut donc favoriser le sentiment de sécurité au quotidien et lors des sorties. Il faut aussi maintenir les consignes avec lesquelles l’enfant est familier. Il est bien de se montrer constant dans nos attentes, de faire appel à la mémoire des règles et de les préparer en

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amont, les aider à anticiper (par des photos, livres, histoire). L’enfant a besoin de sentir que vous reconnaissez son anxiété.

L’enfant de 4 ans peut réagir par des comportements régressifs, en revenant à un mode d’expression plus primitif. Il faut désigner par des mots le malaise ou l’inquiétude de l’enfant. Il se sentira compris et soutenu dans cette période difficile et il entendra les mots à dire pour exprimer sa peine ou sa colère. Devant une morsure les adultes sont désemparés et inquiets. Sans banaliser la douleur occasionnée, il faut remettre la situation dans son contexte. Chaque enfant apprend les règles sociales et à réfréner leurs pulsions.

LES CONFLITS DE POSSESSION : principale source d’altercations Etablir des règles claires :

1 L’objet tenu par un autre enfant n’est pas accessible. S’il est déposé, on peut le prendre.

2 On doit demander pour obtenir un jouet. « Veux-tu me prêter le jouet s’il te plaît ? » Féliciter l’enfant qui réussit à faire une demande et verbaliser s’il obtient un refus : « Tu es déçu, ton camarade n’est pas prêt maintenant à céder le jouet ». L’attente suppose la compréhension du

« avant/après ». Il peut s’avérer efficace de détourner leur attention vers un autre jeu si l’enfant s’impatiente.

Avec les petits de 2 ans, il est possible d’enseigner la méthode pacifique du troc pour réguler un conflit de possession. Lui donner alors dans la main un autre jeu susceptible d’intéresser l’enfant qui détient l’objet convoité. Plus tard l’enfant pourra choisir de lui-même un objet adapté qui pourrait plaire à l’autre.

Avoir en double les jouets très prisés. Il est inutile et peu éthique de demander à l’enfant « Tu voudrais que je te morde, moi ? » Le message devient incohérent. Cela suggère qu’il serait possible de recourir aux coups pour le raisonner. Le conditionnel n’est pas encore facilement compréhensible.

C’est le fait de verbaliser « Elle a mal » qui permet à l’enfant de comprendre l’impact de son geste et d’être attentif à ce que l’autre ressent.

Réagir aux comportements d’agressivité physique

Le retrait du groupe : Demander à l’enfant d’aller jouer seul, lui donner l’occasion de retourner au jeu de groupe lorsqu’il sera prêt. Quand le comportement de l’enfant est inacceptable, on lui demande de se retirer. Le retrait permet à l’enfant de se couper de sa frustration, favorise le sens de ses responsabilités car il vit une conséquence de son geste et lui permet ainsi qu’à l’adulte de se calmer. Ce moyen doit se jumeler avec l’attention positive. Un enfant souvent contraint à s’exclure du groupe finit par développer une image négative de lui-même. Le bon usage du retrait suppose de cibler un ou deux comportements susceptibles d’être suivis d’une brève exclusion. (4 min pour un enfant de 4 ans). Il est plus efficace d’utiliser le retrait préventif que le retrait en réaction aux comportements dérangeants. L’enfant doit voir le retrait comme un moyen de s’arrêter. Il est illusoire d’exercer l’isolement en pensant que l’enfant va réfléchir à son comportement. Ils ont pour cela besoin d’être guidé et accompagné par l’adulte.

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La question « Pourquoi as-tu fait ça ? » engage rarement l’enfant dans un processus réflexif constructif. Ce sont plutôt les phrases « Qu’est-ce que tu aurais pu faire ? Que feras-tu la prochaine fois ? » qui l’aideront à réfléchir à d’autres options.

La colère

Il n’y a rien de négatif à la colère. C’est une émotion légitime qu’il ne faut pas confondre avec la violence ou la méchanceté (la haine a son origine dans le passé et s’exprime en différé). C’est l’expression violente de la colère qui est injustifiable : les hurlements, insultes, les menaces, les gestes agressifs…

La colère est une émotion secondaire. Avant la colère, il y a parfois la fatigue, la faim, la tristesse, l’impuissance, le rejet, l’exaspération, la déception, l’humiliation, la frustration ou le sentiment que l’on n’est pas aimé. Les crises de colère peuvent témoignées du stress des familles. Les enfants sont dépassés par l’intensité de leur émotion, ils se sentent impuissants et parfois terrorisés par ce qui leur arrive. Il est donc pertinent de développer chez l’enfant ce sentiment de maîtrise interne en lui proposant des stratégies de gestion de la colère.

Vers l’âge de 4 ans, ils sont capables d’expliquer les causes de leur joie, de leur peine et de leur colère. Lorsque l’enfant sait reconnaître sa colère, nommer la situation frustrante et anticiper les conséquences, il développe des stratégies, avec l’aide de l’adulte, pour faire face à cette montée de colère.

Agir avant de réagir

Reconnaissez votre propre colère qd elle se présente. Cela envoie un message aux élèves leur disant qu’il est normal de ressentir de la colère et dites votre stratégie pour vous calmer.

 Faire une liste de mots permettant de décrire les degrés de votre colère : fâché, irrité, ennuyé, dérangé, contrarié, mécontent…

 Décrire à l’enfant comment son corps réagit : respiration, crispation, voix forte,…

 Préparer l’enfant à une éventuelle déception : « Peut-être que cela ne sera pas possible »

 Leur donner des techniques de relaxation

Proposer d’autres alternatives : Lorsque je suis fâché, je peux le dire à quelqu’un, marcher, m’asseoir seul, penser à des choses agréables, chercher mon doudou, dessiner, chiffonner un papier, écrire…

 Lire des albums de jeunesse et parler de la réaction des personnages Réagir = affronter la crise

Rappeler le cadre d’une voix ferme et calme : « Tu as le droit d’être fâché mais je ne peux pas accepter que tu… »

Ne pas minimiser ou disqualifier (« Tu te fâches pour rien »)

Chercher l’origine du problème. Il est possible qu’une diversion, un choix ou encore la réponse au besoin désamorce la colère naissante.

 Veiller à ce que personne ne se blesse et renouer le dialogue après la crise

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L’opposition : un passage nécessaire

S’affirmer c’est dire qui l’on est et ce que l’on veut. C’est aussi résister aux pressions des autres.

L’affirmation remplace l’agressivité et l’opposition. Elle permet d’apprendre le respect de soi. Ce n’est que vers l’âge de 7 ou 8 ans qu’on peut déceler un trouble oppositionnel, si les comportements d’opposition persistent. Eviter les rapports de force, les luttes de pouvoir (« Je ne cèderai pas à tes caprices, tu me provoques »). Cette « guerre » fragilise le sentiment de sécurité de l’enfant. L’opposition peut cacher autre chose qu’une résistance aux limites imposées par l’adulte.

Proposer aux enfants des choix raisonnables pour qu’ils développent un sentiment de compétence et de confiance.

Les aider à passer du « non » au « je voudrais »

Bien que nous sachions que les premières oppositions tirent leurs racines du besoin d’affirmation et d’indépendance de l’enfant, il est parfois difficile de ne pas les interpréter comme des affronts ou de l’insolence. Si nous nous sentons agressés par les résistances de l’enfant et que nous y répondons par la multiplication des conflits et des punitions, les tensions vont s’intensifier. Plus on insiste à coup d’arguments ou de menaces, plus la résistance de l’enfant grandit et moins il est enclin à répondre aux attentes.

Soutenir le besoin d’affirmation en assurant un milieu sécuritaire et sécurisant en fixant les limites :

« Montre-moi que tu sais faire selon les règles et je te laisserais faire seul ». Etablir des limites dans un milieu accueillant et chaleureux. Nommer les interdits non négociables et laisser des choix possibles. Eviter l’autoritarisme : au lieu de refuser catégoriquement dites plutôt « Pas maintenant, après l’activité ». L’utilisation des demandes affirmatives mène à une augmentation de la fréquence des réponses positives, alors que le recours aux demandes négatives a tendance à augmenter la fréquence des comportements inappropriés.

De la menace à l’intimidation

Quelques stratégies susceptibles de prévenir l’intimidation :

- Adopter une approche démocratique : offrir à l’enfant un modèle pacifique de négociation des conflits, où chacun a la possibilité de s’exprimer et le devoir de le faire dans le respect de l’autre.

- Les encourager à exprimer ce qu’ils ressentent, à écouter la petite voix à l’intérieur qui leur dit ce qui leur convient = apprendre à s’affirmer

- Leur apprendre à demander de l’aide à un adulte de confiance

- Leur apprendre à écouter une idée différente de la leur = respect de la différence

- Les aider à déterminer les mots qui blessent en observant les réactions de l’autre et en leur faisant connaître les limites. Il faut être au clair avec les mots que l’on estime offensants.

La résolution de conflit

Si le conflit se reproduit régulièrement, cherchez comment réaménager l’environnement pour diminuer les chances que le conflit réapparaisse = structurer l’environnement pour réduire les occasions de disputes. Certaines activités facilitent le partage : les jeux moteurs, le bricolage, les jeux de construction…

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Pour régler un différend, il faut mobiliser plusieurs habiletés : - Se calmer et s’arrêter pour écouter l’autre

- Exprimer ses sentiments

- Pratiquer l’alternance dans les tours de parole

- Reconnaître les conséquences de ces gestes et comprendre ce que les autres ressentent. Les enfants qui ressentent de l’empathie envers les autres semblent développer des stratégies comportementales plus adaptés sur le plan social et mieux réussir leur parcours scolaire.

- Comprendre la nature du problème et chercher des solutions acceptables

Pour encourager les enfants à adopter le point de vue de l’autre, développer des jeux de rôle de

« faire semblant ». Ex : jouer au papa et à la maman c’est se confronter aux pleurs du bébé ou à un enfant qui n’obéit. Les marionnettes, contes, dessins animés peuvent susciter des discussions sur les personnages, leurs émotions, leurs actions.

Le jeu « Imagine » Imagine qu’un enfant de la garderie te taquine en te touchant les cheveux = comment te sentirais-tu ? Que pourrais-tu faire ? Si tu décidais telle ou telle option, que se passerait- il ? Quelle est la meilleure option ? Ce jeu permet à l’enfant de réfléchir aux solutions à froid, sans être submergé par les émotions intenses que fait naître en lui la frustration d’un conflit réel.

Le jeu « Raconte-moi l’image » = attribuer une intention à quelqu’un dans une situation. Plusieurs enfants s’amusent dans la cour ; un des enfants reçoit un ballon dans le dos. S’il interprète ce geste comme intentionnel ou hostile, il aura tendance à vouloir se venger. Ex : image avec un enfant en patins roulettes qui est tombé et un autre qui lui tient le bras. Demander ce qui a pu arriver au garçon et aider à considérer la situation sous différents angles.

On sait qu’un enfant qui peut penser à 5 manières d’obtenir ce qu’il veut montrera généralement un comportement plus acceptable socialement qu’un enfant qui peut n’en trouver qu’un ou deux. En aidant à diversifier ses stratégies, nous donnons des outils pour faire de bon négociateur.

- Offrir un modèle de résolution de conflit - Pratiquer le « réfléchir à voix haute »

- Faire appel à leur mémoire quant aux stratégies efficaces qu’ils ont déjà observées ou utilisées

- Encourager à considérer le point de vue de l’autre - Les inviter à donner leur opinion

- Discuter de problèmes hypothétiques (jeu du « Imagine »)

- Aider à considérer une situation sous différents angles (jeu du « Raconte-moi l’image ») - Aider à diversifier ses stratégies

Chercher le coupable ne favorise pas la recherche de résolution au problème. La question

« pourquoi » oriente souvent la discussion vers des attitudes défensives, alors que de parler de ce qui s’est passé invite à l’énoncé des faits et des perceptions de la part de chacun. Il faut chercher une solution valable pour les deux personnes.

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L’excitation : excès d’agitation corporelle

Différentes causes possibles : fatigue, tension (le mouvement est libérateur de tension), insécurité (petit frère, maladie, décès, conflits familiaux)

Le rôle des fonctions exécutives dans l’autorégulation des conduites : Les fonctions exécutives qui concernent l’inhibition, la mémoire de travail et l’organisation des données permettent le choix d’une stratégie pertinente à l’émission d’une réponse adaptée = gestion des conduites (relations sociales et exécution d’une tâche). Puisque nous avons recours à ces fonctions pour réfléchir à nos actions, proposer aux enfants des activités qui développent ces fonctions. Ces fonctions facilitent la modulation des conduites, en coordonnant et supervisant les efforts de planification, de prise de décision. Ce sont aussi des facteurs de réussite scolaire. La capacité à inhiber un comportement inapproprié, attendre son tour, planifier les étapes de son dessin, se souvenir pour faire un choix, gérer son attention malgré les distractions (régulation attentionnelle), se maîtriser en inhibant un geste (marcher au lieu de courir), faire une tâche déplaisant requise…. cette maîtrise de soi exige un effort soutenu par la socialisation et la maturation du cerveau. Donc les exigences doivent être adaptées aux capacités réelles des enfants.

Enseigner les habiletés de maîtrise de soi

Mettre en place des situations d’apprentissage qui favorisent chez l’enfant le développement de stratégies de distanciation :

- Pratique des attributions causales (« pourquoi ? »)

- Anticipation et formulation d’hypothèses (« que penses-tu qu’il va se passer ? ») - Emission de solutions de rechange pour développer un répertoire varié de stratégies - Mémorisation (« tu te souviens de ce qui est arrivé au loup dans l’histoire ? »)

- Planification (« comment allons-nous faire ? ») - Vérification (« est-ce que c’était une bonne idée ? ») - Pratique du « penser tout haut »

- Capacité de décider, de faire des choix

- Expression de soi, de ses idées, de ses sentiments - Identification du problème (« qu’est-ce qui ne va pas ? »)

Aider l’enfant à reconnaître son excitation. Ils ont besoin d’aide pour saisir les messages que leur corps leur envoie et « ralentir leur petit moteur ». Apprendre à s’arrêter, à freiner ses élans moteurs.

Placer un mouchoir en papier devant sa bouche ; la respiration fait danser le papier, plus ou moins vite selon l’excitation

- Si l’enfant court, tombe, se cogne, c’est le moment de ralentir son petit moteur. C’est lui qui conduit la voiture et qui peut déterminer la vitesse

- Observer sa façon de réagir lors de l’excitation : saute, crie, grimpe partout, s’agrippe aux personnes

- Apprendre à détendre le corps (« spaghetti ») - Partager votre propre stratégie

- Jeu du « Jacques a dit… », de la statue

- utiliser un stéthoscope jouet pour écouter le cœur qui bat vite

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Si l’on veut éviter les débordements, il faut savoir agir avant la désorganisation de l’enfant, et lui enseigner ainsi à se connaître et à s’arrêter avant qu’il ne se blesse. Prévenir l’effet cocotte-minute : l’enfant se retient tellement de bouger qu’il finit par exploser.

Apprendre à attendre

Le caractère stable et prévisible de la succession d’actions permet au bébé d’anticiper la satisfaction de son besoin (préparation du biberon). Plus ces routines sont stables et prévisibles, plus l’enfant est capable de comprendre la notion d’avant et d’après. Avant l’âge de 7-8 ans, au moment où il acquiert la pensée logique, l’enfant est incapable d’évaluer objectivement le temps en minutes, heures, jours…Même adulte, la perception du temps varie selon les pulsions et les humeurs ressenties durant l’attente. Plus l’enfant aura à déployer des efforts pour réfréner ses pulsions, plus l’attente lui semblera longue. Il faut considérer aussi bien la durée de l’attente que la perception de cette durée. Il faut alors regarder la nature de la demande. S’agit-il de l’expression d’un besoin auquel l’adulte doit répondre dans un temps raisonnable ? Ou d’un désir auquel l’adulte peut répondre en faisant vivre une attente ou simplement refuser ?

- Jeu de passe de balle

- Le fait de parler rend l’attente supportable pour l’enfant. « je sais que tu es déçu de ne pas sortir tout de suite mais il faut d’abord que l’on range la classe »).

- Donner des repères temporels concrets pour mesurer le temps d’attente : « Tu pourras te lever de la sieste quand la cassette sera finie », « la grande aiguille est bientôt sur le 3 » = cela aide à structurer sa perception du temps

Les enfants qui savent se maitriser utilisent des stratégies pour se distraire de l’objet convoité, tandis que ceux qui possèdent moins d’habiletés à se maîtriser restent centrés sur l’objet désiré.

Marie Chalamette CPC Roanne Ouest

Références

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