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Peut-on prévenir les erreurs diagnostiques ?

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Academic year: 2022

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Bibliographie

1 Berner ES, Graber ML. Overconfidence as a cause of diagnostic error in medicine. Am J Med 2008;121 (Suppl. 5):S2-23.

2 Graber ML, Franklin N, Gordon R. Diagnostic er- ror in internal medicine. Arch Intern Med 2005;165:

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3 Klein JG. Five pitfalls in decisions about diagnosis and prescribing. BMJ 2005;330:781-3.

4 Nendaz M. Comment les médecins raisonnent-ils ?

In : Junod AF, editor. Décision médicale ou la quête de l’explicite. Genève : Médecine et Hygiène, 2003;17-31.

5 Nendaz MR, Gut AM, Perrier A, et al. Common strategies in clinical data collection displayed by expe- rienced clinician-teachers in internal medicine. Med Teach 2005;27:415-21.

6 Nendaz M. Medical education and quality of deci- sion-making : Is there an evidence-based relationship ? Rev Med Interne 2011;32:436-42.

0 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 25 janvier 2012 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 25 janvier 2012 151 présentation clinique

Un homme de 85 ans connu pour une fibrillation auriculaire paroxystique (FA) et une hypertension ar tériel le (HTA) est hospitalisé pour investigations d’une dysp­

née d’effort progressive apparue il y a deux mois. Une échocardiographie ef­

fectuée en ambulatoire a révélé comme seule anomalie une discrète insuffisance mitrale sur un prolapsus mitral connu de longue date. Les fonc tions pulmonaires sont normales. Parallèlement, la dyspnée s’aggrave progressivement et devient de grade 3, avec apparition d’œdèmes des membres inférieurs, et le patient arrête son traitement antihypertenseur en rai­

son d’une mauvaise tolérance (hypoten­

sion orthostatique), sans réapparition de l’HTA. L’examen clinique révèle un souffle holosystolique 2/6 maximum au foyer mitral. Il a une matité et un probable épanchement pleu ral droit confirmé par la radiographie du thorax. Le diagnostic de présomption est une décompensa­

tion cardiaque gau che due à un arrêt du traitement antihypertenseur. Malgré un traitement classique de diurétiques et la reprise d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion, l’état du patient s’aggrave, avec une dyspnée de stade 4 et une insuf fisance rénale prérénale.

Faut­il revoir notre hypothèse de départ et quel examen pratiquer pour poser le diagnostic correct ?

commentaire

Les erreurs diagnostiques constituent environ la moitié de toutes les erreurs médi­

cales et de nombreuses études démontrent que 15% environ des diagnostics posés en médecine interne sont erronés.1 Ces erreurs peuvent entraîner une invalidité ou un décès dans près d’un tiers des cas. Les causes les plus fréquentes en sont des erreurs co­

gnitives, autrement dit un raisonnement clini­

que fautif. Il peut s’agir d’une mauvaise col­

lecte de données à l’anamnèse et à l’examen clinique, ou d’une mauvaise interprétation de ces données liées à différents biais de raisonnement.2 Par exemple, si l’on recher­

che une maladie de Cushing chez tous les patients hypertendus parce que le dernier patient hypertendu que l’on a vu avait cette pathologie, on est victime du biais de dis­

ponibilité.3 Si l’on ne revoit pas la probabi­

lité d’une maladie en fonction du résultat d’un test diagnostique, on est victime du biais d’ancrage. Enfin, si l’on conclut sans tenir compte de toutes les données au diag­

nostic le plus fréquent, on risque de con­

clure prématurément.

Le raisonnement clinique a été bien étu­

dié et recourt à deux stratégies importantes et complémentaires : le raisonnement hypo­

thético­déductif (figure 1), et la reconnais­

sance immédiate.4 D’autre part, nous avons pu démontrer que des cliniciens experts, tout en ayant des styles de collecte d’infor­

mations différents, ont des caractéristiques communes qui semblent prédire l’expertise.

Ils consacrent du temps à caractériser et préciser la plainte initiale, posent les ques­

tions­clés précocement, récapitulent fré­

quem ment l’information disponible, et formu­

lent des hypothèses pour guider la collecte de données.5 Des données préliminaires sug gèrent que ces techniques peuvent être enseignées aux étudiants et améliorer leur performance diagnostique.6

Peut-on prévenir les erreurs diagnostiques ?

Quadrimed 2012

Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 151

A. Perrier M. Nendaz

Pr Arnaud Perrier Dr Mathieu Nendaz

Département de médecine interne, réhabilitation et gériatrie

HUG, 1211 Genève 14

Figure 1. Processus hypothético-déductif. Exemple de la dyspnée (Adaptée de réf.4 ).

J’ai de la peine à respirer depuis trois semaines, surtout quand je suis couché

Insuffisance cardiaque ? Problème pulmonaire ? Orthopnée non discriminative L’insuffisance cardiaque demeure plausible, problème respiratoire non exclu

Insuffisance cardiaque Information du patient

Génération d’hypothèse(s)

Interprétation des données

Vérification d’hypothèse(s)

Hypothèse finale

Implications pratiques

Les erreurs diagnostiques sont fréquen tes et ont des conséquences parfois gra ves pour les patients

Le raisonnement du médecin est plus souvent en cause que l’imperfection des tests diag- nostiques

Le raisonnement clinique emploie des stratégies complémentaires telles que la recon- naissance immédiate et le raisonnement hypothético-déductif

Des données préliminaires suggèrent que l’enseignement explicite du raisonne ment mé- dical aux étudiants en médecine pourrait améliorer leurs performances diagnostiques E

E E E

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