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Chapitre 2 LA VIE LIBRE ET INDÉPENDANTE

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Chapitre 2 LA VIE LIBRE ET INDÉPENDANTE

La vie est fonction d’un mouvement qui s’arrête à la mort.

Les animaux jouissent d’une liberté dont les végétaux sont privés. Celle-ci vient de leur possibilité de se mouvoir, de fuir des stimuli nocifs pour aller vers des stimuli plus agréa­

bles, d’aller de leurs ennemis vers leurs amis et parents, de choisir entre le combat et la fuite. Cette aptitude au mouve­

ment, parcellaire ou totale, est une des conditions de la survie chez les organismes supérieurs. Cependant, comme nous l’avons vu, même l’amibe, animal inférieur, peut se mouvoir grâce à ses pseudopodes.

En catégorisant les actions humaines et celles des ani­

maux supérieurs, nous sommes habitués à parler de leur apti­

tude à choisir une ligne d’action. En d’autres termes, nous pensons que l’organisme détermine sa propre direction. Evi­

demment, même notre terminologie suggère que cette « facul­

té » est davantage localisée dans la partie cérébro-spinale du système nerveux que dans sa partie végétative. Dans le pro­

cessus de l’évolution, la division du travail a entraîné la spé­

cialisation du mouvement chez les organismes supérieurs ainsi que la spécialisation des tissus impliqués : les muscles.

Les communications internes dépendent principalement du tissu nerveux.

Comme Setchenov et Sherrington l’ont dit très tôt, cha­

que partie du cerveau est connectée directement ou indirecte­

ment avec le muscle. Lorsque les nerfs agissent, les organes périphériques agissent, et ceci inclut le tonus musculaire.

Car le muscle est ce qui fait bouger l’animal et ses parties principales. Jusqu’à lui s'étend la voie finale commune ; il est la condition sine qua non de la vie libre et indépendante.

Ceci est peut-être tellement évident que nous ne nous en som­

mes pas aperçu. Un acte aussi simple que de plier les doigts de la main est un exemple d’acte volontaire ayant un but, et cette action est libre et indépendante, comme tous les autres

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actes libres et indépendants que vous pouvez faire. C’est de ce point de vue que* nous aborderons l’effort au chapitre 5.

La liberté d’agir pour leur propre bien et l’indépendance des organismes supérieurs résident alors, dans une certaine mesure, dans le muscle et son innervation. Si le système mus­

culaire est paralysé, par le curare ou par des préparations semblables, on n’obtient ni réponse d’adaptation ni réponse de survie, de combat, de fuite ou de procréation.

Chez l’homme, particulièrement chez les sujets en auto­

observation (avec notation auto-sensorielle), nous pouvons examiner la réponse d'adaptation-survie à la fois du point de vue subjectif et objectif. L’expérience clinique m’a conduit à l’évaluer à partir de quatre fonctions imbriquées et en inter­

relations. Je les considérerai successivement, mais il est impor­

tant de faire remarquer quelles n’ont pas lieu les unes après les autres dans l’ordre où elles sont données, mais quelles arrivent plus ou moins simultanément, chacune étant insépa­

rable des trois autres.

Une telle imbrication indissociable de fonctions est fami­

lière au physiologiste, car il est habitué à parler par exemple du système circulatoire ou d’autres systèmes en sachant par­

faitement que dans l’animal intact aucun de ces systèmes n’existe seul, et il ne peut parler de tel système que comme abstraction réalisée dans des buts pédagogiques.

La réponse d’adaptation-survie présente un plus grand développement chez l’homme que chez les organismes infé­

rieurs. Cela nous amène à chercher à la comprendre chez l’homme et les animaux supérieurs en examinant les formes inférieures, afin de déceler si les principes s’appliquent au mode plus primitif. La clinique et les expériences m’ont donc conduit à classer la réponse d’adaptation-survie en quatre caté­

gories : la perception, l’évaluation, la réflexion et l’action neuro-musculaire.

1. LA PERCEPTION (réponse interprétative aux signaux) Classiquement (rappelons John Locke), nous parlons des sens comme fondement de la perception. Cependant le progrès nous amène à considérer l’organisme vivant comme un instru­

ment complexe.

Signaux venant de l’extérieur ou de l'intérieur

Les signaux provenant de l’extérieur fournissent les infor­

mations nécessaires sur la réalité externe. Les signaux prove­

nant de l’intérieur fournissent les informations nécessaires sur les conditions internes.

Les signaux, ou les impulsions qui les convoient, peuvent être ou non perçus. Des actions stéréotypées peuvent suivre

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immédiatement certains types d’impulsions-signaux : ce so­

les réflexes. Dans ce cas, la perception peut ne pas précéder l’action mais la suivre.

Nous avons besoin de définir ce que nous entendons par perception. Dans une étude spéciale, j’ai trouvé que les signaux sensoriels en eux-mêmes ne constituent pas la percep­

tion. Quelque chose de plus est nécessaire : l’activité neuro­

musculaire, qui s’ajoute aux signaux sensoriels lorsque nous percevons un objet.

C’est cette action sensori-motrice globale qui fait que nous percevons (1). Par exemple : un mot imprimé est exposé à un sujet entraîné à faire une auto-observation précise. S il fixe le mot imprimé en accommodant au-delà de lui, le moc et son sens sont perdus, et il voit seulement les caractère;

imprimés, ceci indépendamment de la simplicité du sens er de la familiarité du mot. Supposons que le mot soit garçco et que le sujet soit éduqué, parle et lise le français ; le m::

comme tel et son sens s'estompent et disparaissent pour réapparaître lorsque (et seulement lorsque) il tend ses muscles du langage intérieur pour dire le mot, et tend ses muscles oculaires pour accommoder sur le mot, en associant musca- lairement les lettres qui signifient garçon.

Les auteurs divergent dans leur utilisation des termes sensation et perception. Les investigations électro-physiol giques indiquent que la sensation ne peut plus être considérée comme l'aspect simplement subjectif d'une action neuroniclê afférente, bien quelle en dépende en premier lieu.

« Il est clairement établi que, quoiqu’il puisse y conî-- buer par des impulsions d’origine sensorielle ascendante;

le système nerveux central possède un important mécanisr~£

de contrôle sensoriel descendant qui contribue aussi indu­

bitablement au contenu de la perception. » (2)

. Dans notre écrit, perception signifiera la sensation sou­

mise à une assignation neuro-musculaire.

Dans les circuits complexes en électronique, le circu::

dans un certain sens, voit les signaux. De même nous pouvons dire, en parlant au figuré, que l’indicateur neuro-musculaire voit la configuration sensorielle. Cette configuration senso­

rielle qu’il considère ainsi est une fonction non seulemer:, de configuration, mais aussi du pattern neuro-musculaire &

1 instant que celui-ci indique. Il s’ensuit que si les patte-...’

neuro-musculaires sont suffisamment relâchés, la percep tend à disparaître. Et si, comme nous le verrons, l'émoz: -

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est sous-tendue par la perception, il s’ensuit que si la percep­

tion diminue, l’émotion fera de même.

C est la tension résiduelle qui permet de percevoir ; elle possède tout ce qui permet de percevoir. Par « tension rési­

duelle », j’entends les activités neuro-musculaires (et les activités centrales attenantes) qui persistent après une expé­

rience, et qui en conséquence conditionnent la réception et la réponse à l’expérience suivante. Les délais temporels entre une expérience et l’autre sont généralement de l’ordre de la seconde, de la minute et de l’heure. Ce que quelqu’un fait détermine en grande partie ce qu'il continue à faire, car il y a une vitesse acquise dans nos actions perceptives comme il y a une vitesse acquise partout ailleurs où des particules se meuvent.

t ' La tension résiduelle et l’image résiduelle s’appliquent à l’émotion. Ceci explique pourquoi un état d'esprit, sollicité par une expérience, a tendance à se prolonger sur la suivante même si celle-ci est différente.

L’importance de la tension résiduelle à chaque instant de notre vie se voit même dans la simple action de marcher dans une nie, avec le danger des véhicules qui circulent. Si vous perdiez tout à coup, alors que vous traversez la rue, votre tension et sa représentation résiduelle, vous ne pourriez plus savoir ce que vous étiez en train de faire à l'instant, ce que vous alliez faire ou ce que vous comptiez faire. En résumé, la tension, plus l'image résiduelle, sont la continuation de la lancee et de l action passée, la clé de Vorientation présente et de la programmation du futur.

t La mémoire du passé nous sert à nous préparer pour 1 avenir ; mais la mémoire est une préparation potentielle, alors que la tension et l’image résiduelle sont une préparation- orientation toujours actuelle.

Les variétés de perceptions

Sur ces données nous pouvons mieux comprendre l'agita­

tion et la nervosité. Dans ces deux cas il y a excès de l’effort de préparation. Dans ces excès, les patterns de la tension et de l’image résiduelle ou persistante débordent les limites normales de l’adaptation.

A chaque instant nous ne percevons jamais la totalité de la réalité, mais seulement une faible partie. La vue, le plus important de nos sens, en est un exemple. Nous ne voyons pas la totalité du spectre de la lumière mais seulement une petite partie. Les ondes lumineuses doivent être comprises entre trois et plusieurs millions de millimicrons, sinon les cônes et les bâtonnets de la rétine ne répondent pas. Ainsi la gamme de nos signaux visuels est limitée.

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Il y a d’autres limitations : les signaux lumineux ne peuvent traverser les corps opaques interposés sur le chemin des rayons lumineux vers nos yeux ; il y a aussi les illusions étudiées par les psychologues. Je n ai pas besoin de rappeler les nombreuses découvertes des psychophysiologistes spécia­

lisés dans ce domaine. _ _

Cependant pour comprendre la perception visuelle, nous devons aller plus loin que les physiciens de la lumière. Les psychologues nous ont appris depuis longtemps que ce que nous percevons dépend en partie de notre expérience passée.

Notre but est pour l’instant de faire ressortir certaines relations entre la perception et l'émotion qui n’ont pas été clairement explicitées jusqu’ici. Pour éviter toute incompré­

hension je dois cependant ajouter que cela nous entraînerait au-delà des buts de cet ouvrage, de présenter ne serait-ce qu'un résumé des principales découvertes et conclusions des innombrables chercheurs dans le domaine de la perception.

Le lecteur intéressé devra se référer à l’excellent ouvrage publié récemment sous l’autorité de Hans-Lukas Teuber (3).

Dans sa conclusion, ce dernier auteur affirme : « On ne peut espérer comprendre les relations centrales essentielles de la perception en considérant le système nerveux comme un récepteur passif des informations sensorielles. Le système nerveux doit avoir une influence sur ces entrées, non seule­

ment en les sélectionnant, mais en fournissant les principales

« constantes », sans lesquelles l’information serait chaoti­

que » (4). . . .

A cette conclusion, nous pouvons ajouter le principe suivant ; lu perception de chaque individu se fait dans certai­

nes limites déterminées et modifiées par des émotions en relation avec la réponse d’adaptation-survie laquelle ^ est déclenchée par des forces internes provenant de l’hérédité et de l’apprentissage.

L'homme ne \ erçoit pas seulement par l'intermédiaire des signaux sensoriels.

Les sensations musculaires qui participent à chaque effort et à chaque émotion, sont parmi les signaux perceptifs les

■ plus importants et les plus négligés. Ces signaux apparaissent

; lorsque les délicats organes nerveux terminaux du fuseau

■ musculaire sont mis sous tension par la contraction muscu­

laire. Ils peuvent nous renseigner grossièrement^ sur la quantité et la localisation de l’énergie que nous dépensons à chacun de nos « efforts ».

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Toute perception inclut un schème de réponse neuro­

musculaire hautement orienté. La perception est toujours un effort, sous l’influence (souvent déformante) des émotions, en accord avec nos réponses d’adaptation individuelles et collectives.

2. L’EVALUATION

Pour s'adapter et prospérer dans le réseau de ses condi­

tions de vie, chaque organisme est obligé de les évaluer par rapport à son propre salut. Même l’amibe, exemple des réactions primitives des organismes unicellulaires, doit, pour ainsi dire, évaluer un fluide pour l’éviter ou l’absorber. Le lecteur peut préférer dire que l'amibe agit « comme si » le liquide était évalué. Nous ne savons pas et ne pouvons savoir ceci même en ce qui concerne nos propres cellules. Cepen­

dant, même si les celluPes sont réellement dénuées de toute forme primitive de conscience, elles agissent néanmoins toutes ensemble « comme si » elles n’en étaient pas dénuées.

On peut espérer que dans un futur proche, de nouvelles voies d'approche de cette conscience seront découvertes.

En attendant, nous pouvons nous tourner vers l’Homme car nous disposons actuellement de nombreuses informations sur ses réponses conscientes. Pour plus de sûreté, cependant, les individus doivent être entraînés à l'observation et à la description.

N’importe qui est en mesure de faire sa propre expé­

rience de ce que j’entends par « évaluation » s’il a l’habi­

tude de traverser les rues d’une ville encombrée par le trafic automobile. Il voit une voiture venir vers lui alors qu'il traverse et pour se protéger, il évaluera sa vitesse en fonction de la sienne. Il peut hâter son mouvement pour précéder le véhicule arrivant ou il peut ralentir pour attendre qu'il soit passé. Si la rue est glissante, il peut prendre ceci en consi­

dération, et modifier ses réactions d’une façon ou d’une autre. Peut-être la voiture arrive-t-elle avec une rapidité telle qu’il en sera effrayé. Alors son œsophage se serrera, transpor­

tant ainsi le message de peur.

Nous discuterons dans un chapitre ultérieur les réponses viscérales lors de l'émotion. Pour l’instant, il nous suffit de dire que, chez l'homme, l’émotion est toujours une réponse viscérale mais est également toujours une réponse neuro­

musculaire. Les mêmes mots s’appliqueront à la fonction d’évaluation dans la réponse d’adaptation-survie ; car de quelque façon qu’on la considère, la fonction de l’émotion est d’accomplir l’évaluation par rapport à la survie.

Je pense que les sensations venant des viscères et des muscles du squelette pendant la peur anxieuse ou la panique, façonnent le tableau interne ou subjectif tel qu’il est rapporté

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par nos experts observateurs. L’œsophage et les autres orga­

nes internes « évaluent » la situation ; les sensations venant des viscères signalent que la situation est dangereuse

Dans 1 emoüon comme dans l'évaluation, l’œsophage joue T sigmficâtif. Ce qui est important pour notre conduite, ce n est pas la situation en tant que telle, mais les signaux internes impliquant une évaluation des conditions qui vont

etre rencontrées. H

c'est une erreur commune de dire « cette situation ou

acœrdTvef 'T ““ ^ n,erv®ux » ou « me rend émotif ». En accord avec la première loi de Newton, les significations ne

provoquent pas le phénomène, pas plus que les messages transportes par les fils téléphoniques ou télégraphiques^

Jasent l’électricité ou d’autres4 changement!. Ce Jui pro voque les changements, ce n’est pas le sens, mais le? impul­

sions electnques qui signalent le message. P exemnlP^mPl^'v6 expIiciter davantage en rapportant un exemple simple Voici un automobiliste qui klaxonne à tout

réponse^aihh K,°Urquo1 ? D'une faÇ°n banale, nous pourrions repondre qu il klaxonne ainsi parce qu’il est pressé Cepen­

dant d apres mon expérience, un conducteur relaxé (j’en don­

nais de nombreux), ne klaxonne pas autant, qu’il soit pressé ou non Donc, je pourrai répondre que lé conducteur PS manipule excessivement son klaxon le fait parce que sa neuro­

musculature est excessivement tendue. Il est sous tension si didonTd! rq?ÜnC ?gressivcracnl en klaxonnant dans des con­

ditions de circulation a travers lesquelles des conducteurs moins irrités passeraient tranquillement. inducteurs

3. REFLEXION

situatSSrSt

TT

n confrontés de façon durable à des

.nr p, " et,a des stlmub, nous sommes conduits à réfléchir

De ce nZt nT6nt f n°ÎT rép°nse d'effort et d’adaptation.

De ce point de vue, la reflexion peut être considérée comme une évaluation prolongée, menant habituellement à une déci­

sion ou conclusion éventuelle dans l’action.

, situations et stimuli durables sont menaçants la plupart d entre nous répondent avec anxiété. On peut identifier dans 1 anxiété des états de tension, soit névrogènes, soit sim­

plement habituels. Il est prouvé que par la relaxation de la

SEtiTSwn Te]etvqUC et que par la relaxation

?fon ÎÎJf• , , des schemes de tension anxiogènes, 1 émo­

tion devient plus ou moins contrôlable. Il est important à la fois pour des raisons scientifiques et pratiques, qSP la !uggeï tion et 1 autosuggestion aussi bien que les formes d’hypntfses

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soient exclues. D'après mon expérience, le patient anxieux, qu'il soit hypocondriaque ou autre, devient dépendant lorsque le médecin ou le psychologue se fie à des procédures de sugges­

tion. Au contraire, le patient entraîné à observer ses propres schèmes de tension et à les relâcher, parce que c'est lui qui accomplit et qui a la possibilité d’arrêter l’action, devient beaucoup plus indépendant, non seulement de ses patterns d'anxiété, mais aussi du psychologue.

Ainsi, dans l’enseignement des techniques opérationnelles physiologiques de relaxation, nous ne devons pas agir par suggestion, ni par des voies secrètes ; nous ne devons pas non plus consacrer du temps à rassurer. En relâchant les tensions des patterns de l’anxiété, le résultat thérapeutique ne dépend pas au premier chef de la confiance. Tout nous indique que les schèmes neuro-musculaires sont les composantes néces­

saires de 1 anxiété, car quelle que soit la durée, ils disparais­

sent avec le contexte global de l’émotion anxieuse.

_ Le processus mis en œuvre n’est pas différent d’un acte simple comme celui de se lever pour ouvrir une fenêtre. Dans cette action je visualise la-fenêtre-à-ouvrir avant de me lever ou pendant que je quitte ma chaise. Cette visualisation persiste tandis que je marche à travers la pièce vers la fenêtre. Avec la visualisation, mes muscles oculaires et autres, y compris ceux du cou, se contractent. L image visuelle et les signaux de la tension musculaire peuvent décroître pendant l’acte, et ainsi prendre une forme qui n'est plus observable. J'appelle ceci la subvisualisation, forme accompagnée par de légers schèmes de tension des muscles oculaires, mesurables par des potentiels d'action (fournis par des électrodes placées en-des­

sous des yeux). Finalement, j’atteins la fenêtre où ma vue, accompagnée par des sensations tactiles, me fait connaître que je la ferme, achevant ainsi mon dessein.

Dans la réflexion, le but est visualisé sous une forme quel­

conque, quelles que soient la variété et la forme symbolique de la solution que je cherche. D’autre part, la réflexion pro­

longée utilise, pour être certaine, la facilitation et l’inhibition, mais en gros, elle se fait selon le schéma que j’ai indiqué lors­

que le but était de fermer là une fenêtre (5).

4. LA TENSION

Nous en arrivons à la quatrième catégorie dans la descrip­

tion de la réponse d'adaptation-survie chez l'homme, c'est-à- dire, 1 action neuro-musculaire, qu’elle soit franche ou réduite.

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nu'fl L?t h D apres mon expérience, le patient anxieux, U t-hyP°iC°ndri?qiile OU autre' devient dépendant lorsque t?n?e A?Cm °? le- psychoI°gue se fie à des procédures de sugges­

tion. Au contraire, le patient entraîné à observer ses propres schemes de tension et à les relâcher, parce que c'est lu° qui accomplit et qui a la possibilité d’arrêter l’action, devient beaucoup plus indépendant, non seulement de ses patterns d anxiété, mais aussi du psychologue. P S nhvsfoWimtT oenSe,ignCment des techniques opérationnelles physiologiques de relaxation, nous ne devons pas agir nar

suggestion, ni par des voies secrètes ; nous ne devons pî non plus consacrer du temps a rassurer. En relâchant les tensions des patterns de 1 anxiété le résultat thérapeutique ne dépend pas au premier chef de la confiance. Tout nous indiqueque

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saires de 1 anxiété, car quelle que soit la durée, ils disparais- ent avec le contexte global de l'émotion anxieuse.

• V6 processus_ mis en œuvre n’est pas différent d’un acte

U1 I?V6r pour ouvrir une fenêtre. Dans cette action je visualise la-fenêtre-à-ouvrir avant de me lever tandi^ nne^ ^ “a chai?e- Cette visualisation persiste tandis que je marche a travers la pièce vers la fenêtre Avec la visualisation, mes muscles oculaires et autres, y compris

HpT* < C°U56 con.tractcnt L’image visuelle et les signaux de la tension musculaire peuvent décroître pendant l’acte et ainsi prendre une forme qui n’est plus observable! J’appdîe ceci la subvisuahsation, forme accompagnée par de légers

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sous des yeux). Finalement, j’atteins la fenêtre où ma vue

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Dans la réflexion, le but est visualisé sous une forme quel­

conque, quelles que soient la variété et la forme symbolique de la solution que je cherche. D’autre part, la réflexion pro­

longée utilise, pour etre certaine, la facilitation et l’inhibition mais en gros, elle se fait selon le schéma que j’ai indiqué lors­

que le but était de fermer là une fenêtre (5). q

4. LA TENSION

Hnn *£ ? en arrivons a la quatrième catégorie dans la descrip­

tion de la réponse d adaptation-survie chez l'homme, c'est-à- dire, 1 action neuro-musculaire, qu’elle soit iranclve ou réduite.

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L’évaluation (y compris sa forme prolongée, la réflexion), culmine dans 1 action qui est une réponse neuro-musculaire ouverte. La perception n’est jamais une réponse exclusivement sensorielle. Nous développons un peu plus loin ce sujet.

Nos recherches ont montré que les muscles oculaires agissent, durant la visualisation imaginaire ou bien le souvenir ou encore 1 émotion, de la même façon (mais cependant en règle générale avec moins de potentiels d’action) que lorsque la personne voit l objet les yeux ouverts. Lorsque l’on perçoit un son, on bouge les yeux vers la direction d'où l’on pense que vient le son. Des tensions oculaires analogues apparaissent lorsque l’on perçoit une odeur (6).

Pour mieux nous faire comprendre, reprenons notre exem­

ple simple d une personne traversant une rue dans une impor­

tante et dangereuse circulation. Lorsqu'elle aperçoit une voi­

ture qui va croiser son propre chemin, ses muscles oculaires se tendent. Cependant, s il y a un réel danger, à l’instant où elle perçoit clairement un véhicule comme dangereux, elle tend les muscles de ses jambes, de son tronc et sans doute d autres parties de son corps, pour préparer sa fuite.

De la même façon, dans l’évaluation, les tensions neuro­

musculaires du squelette jouent un rôle indispensable.

, Lcs quatre phases de la réponse consciente : perception, évaluation, réflexion et action neuromusculaire, ont été autre­

fois étudiées extensivement par de nombreux chercheurs, mais d un point de vue non synthétique, donc différent du nôtre.

Les schèmes de la tension résiduelle neuro-musculaire que seuls discernent actuellement les sujets longuement entraînés à s'auto-observer sensoriellement, demandent à être étudiés par des méthodes plus objectives-scientifiques. Je pense que d ici une décade ou deux, des ordinateurs comme « Adeline » ou « Nadeline » pourront travailler au décodage des patterns de 1 oscilloscope sur l'oscilloscope lui-même. Nous avons enregistré pendant des années beaucoup de ces patterns élec­

triques pour nos recherches actuelles, mais nous devons attendre la mise au point d un système de dépouillement par ordinateur. Pourquoi parler de patterns résiduels avant ces confirmations ? Parce que leur présence est définitivement observable par une observation auto-sensorielle soigneuse et que cela est un progrès pour la biopsychologie de l'émotion.

L’intégration de la réponse d’adaptation-survie

Ce dont j'ai parlé ci-dessus aurait bien pu s’intituler « la réponse intégrative d adaptation-survie au niveau du système neuro-musculaire ». En lisant le livre prophétique de Sherring-

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REPONSE CÉRÉBRO-NEUROMUSCULAIRE CHEZ L'HOMME

rlnJChémai dei l(ï nse d’adaptation-survie chez l’homme Comme dans un calculateur analogique, mais à une échelle beaucoup plus complet’ il y a une programmation de l’acceptation ou du rejet de certaines « informations » (•). La perception de Venvironnement se fait grâce a l information traversant le système nerveux. Les signaux

ncjnt et représentant les conditions internes et environnementales de l organisme sont « mesurés » et certains d’entre eux sont « sélec­

tionnes » pour l évaluation et la réponse motrice. Cependant, même lors de cette première etape, la réponse neuromusculaire squeletti­

que joue évidemment un rôle (voir le texte). La sélection (étudiée subjectivement) consiste en processus neuromusculaires qui « choi­

sissent >> ou « désignent » certains signaux (voir le texte). Les mus­

cles viceraux reagissent comme s'ils faisaient partie de la fonction d évaluation. La réponse motrice appropriée provient ainsi de ce que l organisme total trouve significatif. Les flèches récurrentes servent a indiquer les interactions des réponses perceptives, évaluatives et de tension.

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Perception - Evaluation - Tension

La réponse universelle d’adaptation-survie est Perceptive-Eva- luatiye-Tensionnelle (P.E.T.). On peut se rendre compte de la corn- plexite de l incessante réponse adaptative PET chez Vhow.me et les animaux inférieurs. Des anomalies dans cette réponse caractérisent les divers désordres neuropsychiatriques. Ainsi lors de la tension anxieuse il y a dyséyaluation (dans les états dépressifs également).

ton, jai toujoiii-s été frappé du peu que nous savions sur I intégration lorsque cet ouvrage fut écrit. Ceci continue à me

frapper encore aujourd’hui. ...

Cependant, nous pouvons dire de l’intégration dans le système nerveux, particulièrement dans le cerveau, qu’à tra­

vers des réseaux ou d autres moyens de caractère et de com­

plexité encore inconnus, la réponse d’adaptation procède normalement d une manière ordonnée et conduit à la fin désirée.

Mais ceci n’est pas toujours vrai. Dans la névrose d’an­

goisse, la réponse d adaptation-survie a des tensions (mesurées

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en microvolts) beaucoup trop intenses et elle est trop longue a survenir. Un des buts de la thérapie est de diminuer et de

raccourcir ces réponses,

Souvenons-nous d’un autre type de réponse d’adaptation : {ipaammation. Cette réponse des liquides du corps et des cel­

lules peut etre poussée trop loin, ce qui arrive souvent. La thé­

rapeutique moderne pour les inflammations excessives con­

siste dans 1 administration d’A.C.T.H. ou de corticostéroïdes.

Cependant, quelquefois la guérison est ralentie, d'autres fois favorisée. L intégration n’est pas exclusivement une fonction nerveuse, une partie en est endocrinienne. De même en ce qui concerne 1 émotion, 1 intégration s’appuie partiellement sur le système endocrinien.

Nous avons vu que pour comprendre l'émotion, nous devons tenir compte de la réponse d’adaptation-survie. Dans le chapitre suivant, comme nous passerons en revue les recher­

ches sur le comportement émotif des animaux, nous verrons que pour avoir négligé cet aspect, les recherches sont restées dispersées et sans point de vue synthétique.

Références

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