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La filière arachide de bouche : technologie post-récolte et valorisation des produits

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(1)

La filière arachide de

post-récolte et

La valorisation des résultats de la recherche arachidière

consacrée à l'am élioration qualitative et quantitative

de la production se retrouve à deux niveaux : le matériel

végétal sélectionné et l'aval de la filière, c'est-à-dire

la technologie post-récolte. Celle-ci revêt une importance

considérable car la valorisation sous forme d'arachide

de bouche présente un intérêt économique majeur

pour les pays producteurs africains. Le processus

de fabrication de graines décortiquées d'arachide

de bouche est le même que celui des semences prêtes

à l'emploi jusqu'avant le traitement fongicide.

Les convergences entre ces deux catégories de produit

justifient que leur étude soit conduite de manière

simultanée (voir l'article de MAYEUX et al., 1 997,

dans ce même numéro). C'est notamment le cas

au Sénégal où la société privée NOVASEN SA

est la première structure en A frique de l'Ouest

à s'être équipée dans ce sens.

P. DIMANCHE

C irad-ca, BP 5 0 3 5 , 3 4 0 3 2 M ontpellier C ed e x 1, France

I. SO W

Programme de production d'a ra ch id e d e bouche en culture paysanne, N O V A S E N SA, BP 1 0 5, Kaolack, Sénégal

A. SALL

Atelier de dé corticag e d 'a ra c h id e de bouche, N O V A S E N SA, BP 1 0 5 , Kaolack, Sénégal

Clichés P. Dimanche Les termes techniques sont expliqués dans un lexique en fin d'article

valoris

L

e terme générique arachide de b o u c h e ( e d ib le g ro u n d n u ts ) e n g lo b e to u te s les a ra chide s destinées à l'a lim e n ta tio n hum aine sous diverses formes (graines, pâtes, beurre) autres que l'h u ile . Le c o m ­ merce international de ces produits est fondé sur des catégories com m er­ c ia le s d é fin ie s par des c ritè re s de t a i ll e , de fo rm e et de c o u le u r très pré cis ainsi que sur le respect des normes sanitaires.

En 1 9 9 6 -1 9 9 7 , la s o c ié té p r iv é e sénégalaise NOVASEN SA a traité la récolte d'arachide de bouche de plus de 50 000 hectares. A p artir de cet exem ple, nous présentons dans cet

(2)

bouche : technologie

ation des produits

article une description technique de la sous-filière arachide de bouche, à l'in te n tio n des chercheurs, des opé­ r a te u rs et des d é c i d e u r s c h a rg é s d 'o rg a n is e r la p ro d u c tio n dans les régions où pré dominent des systèmes paysannaux d 'o ù sont issus plus de 75 % de la p r o d u c t i o n m o n d i a l e d'arachide (tableaux 1, 2).

Le contexte mondial

Une place pour l'A frique

La c u ltu re de l'a ra c h id e de b ouche étant assez peu différente de celle de l'a ra chid e d 'h u ile rie ; elle constitue un premier niveau de diversification. La c r o is s a n c e du m a rc h é in t e r n a ­ tional ne pouvant être exclusivement couverte par les grands pays

produc-Tableau 1. Productio n m on dia le arachidière, marché international et cours des produits (m illiers de tonnes, 1995-1996).

Productio n m ondiale A u to c ons o m m ation M arché international

toutes formes alimentaires + semences 27 990 base coq ue (100 %) = 19 593 base décortiquée (70 %) 1 7 464 (89 %) 2 12 9(1 1 %) A rachide de bouche 1 260 (59 %) (Chine, Etats-Unis, Argentine, Vietnam ) H u ile 279 (13 %) (Sénégal, Argentine) Tourteau 590 (28 %) (Inde, Sénégal, Soudan, Argentine)

Tableau 2. Cours des produits arachidiers (dollars US par tonne, 1995-1996).

A rach id e de bouche G raine d 'h u ile rie H u ile brute Tourteau Coques triées (1)

Graines triées (2)

900-1 250

850-1 100 400-5 00 960-1 050 175-185

(1 ). Coques HPS de grosse taille 8/10 ou 10/12 coques à l'once. (2). Graines HPS de taille m oyenne 4 0 /50 graines à l'once.

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transformation d e l'arachide

teurs d 'a r a c h id e de b o u c h e (Etats- Unis, Argentine, Vietnam et la Chine d o n t on a nn on c e le retrait du m ar­ ché), les pays a frica in s b é n é fic ie n t d'u ne nouvelle o pp ortun ité de prise de parts de marché. Le niveau élevé des cours et leur croissance régulière perm ettent de rém unérer en consé­ quence les acteurs de la filière, pay­ sans et opérateurs industriels. La mise aux normes techniques et sanitaires des graines d 'a r a c h id e de b o u c h e résulte du trav a il c o n jo in t des p ro ­ ducteurs et des transformateurs, cha­ cun bénéficie donc d 'u ne partie de la plus-value finale dégagée.

NOVASEN SA

NOVASEN SA est la seule structure en A friqu e de l'O uest qui intègre tous les m aillons de la filière : culture, collecte, transformation industrielle et exportation de la fraction arachide de b o uch e (tableau 3). NO VASEN SA tra v a ille avec 42 0 0 0 exp lo itation s co n tra c tu a lisées sur 1 246 villages.

Pour garantir l'ap pro visio nne m ent de son atelier de décorticage (300 tonnes par jo u r de capacité base coque) en récoltes de qualité — les produits finis devant soutenir la concurrence internationale des Etats-Unis, de l'Argentine et de la Chine — NOVASEN SA fo u rn it à ses paysans contractuels tous les intrants (semences, fongicides, engrais, p h o s p h o g y p s e , in s e c tic id e s ) et les e n c a d re p o u r q u 'i ls res p e c te n t le c a le n d r ie r c u ltu ra l et le c o n d itio n n e m e n t p rim a ire des récoltes. La société assure un risque im portant en octroyant les intrants à créd it : 2,5 m illiards de francs CFA en 1996/1997 et 3,1 en 1997/1998. Mais, fait exceptionnel, les agriculteurs rem boursent leurs dettes entre 98 et 100 %.

N O V A S E N SA c u ltiv e et e x p o rte une large g a m m e de graines de types Spanish (variété 55-437), Runner (variété 73-33) et V irg in ia -D u m b o (variété G H - 1 19.20). Elle con tribu e également de manière très significative à la filière huilerie, à qui elle revend environ 60 % sous form e de sous-produits (graines brisées, faillies, non conformes, coques vides) et à la filière de « provenderie » q u 'e lle alim ente en sons gras et en sons maigres.

Tableau 3. NOVASEN SA en chiffres.

Capital 752,47 m illio ns de francs CFA,

• do nt 91,7 % privés répartis en 71,9 % nationaux sénégalais et 28,1 % privés français et suisses

• do nt 8,3 % publics (l'hu ile rie SONACOS) Effectifs 103 permanents, d o nt 14 ingénieurs

8 0 0 saisonniers (pendant 8 mois) 1 500 journaliers (pendant 8 mois)

Années Récoltes produites Chiffre d'affaires

(tonnes) (m illiards FCFA)

1991 23 800 3,06 1992 23 700 3,65 1993 13 100 2,22 1994 22 800 5,13 1995 36 500 7,50 1996 46 600 9,2 1997 38 500

-Un cours élevé, indexé sur

la production américaine

Le cours de la graine d 'a ra chide de bouche est élevé puisque indexé sur le p rix des graines produites par les Etats-U nis. Le rev e nu net q u 'e lle s produisent est im portant, aussi bien pour l'agriculteur — surtout pour les c o q u e s tr ié e s d 'e x p o r t a t i o n d o n t 70 % de la plus-value est généré par la m a in - d 'œ u v r e f a m i l i a l e — que p ou r l'o p é ra te u r ind ustriel, n o ta m ­ ment en raison de la part réduite des c o n s o m m a t i o n s i n t e r m é d i a i r e s e n tra n t dans le processus de fa b r i­ cation (contrairement à l'huilerie). Les cours de l'a ra c h id e de b ouche sont régulièrem ent croissants — sur plus de 15 ans — ce qui n'est pas le cas de ceux de l'h uile et du tourteau. C ela s 'e x p li q u e p ar le f a i t que la graine d 'a ra chide d 'h u ile rie subit la concurrence de bon nombre d'autres oléagineux (soja, colza, tournesol...) a lo rs q u e la g ra in e d 'a r a c h id e de b o u c h e s u p p la n te de plus en plus des fruits secs nobles plus co ûte ux — cajou, amande, noisette...

Une filière génératrice

d'em ploi

La p lu s -v a lu e lié e à l'a r a c h id e de b ouche bénéficie à tous les acteurs de la filière, notamment aux paysans, même dans les pays gros producteurs d ' a r a c h i d e d ' h u i l e r i e où c e tte

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transformation de l'a ra ch id e

Atelier de tri manuel de finition de graines HPS export.

s p éculation constitue une d iv e rs ifi­ cation au premier niveau. De plus, la valorisation de l'arachide de bouche par les opérations de décorticage, de calibrage et de tri, crée des activités d iverses et de n o m b r e u x e m p lo is , particulièrement en zone rurale.

Les normes

générales

de production

et de collecte

Respectées

par le producteur

Le producteur d'arachide de bouche d o it respecter scrup u le u s e m e n t les normes générales ou locales qui s'ap­ pliquent à la production arachidière. S'il vise un produit de qualité expor­ table dans une catégorie supérieure, il devra en o u tre te n ir c o m p te des recommandations suivantes :

- é v ite r les c h a m p s sur lesquels il existe des arbres, souches ou te rm i­ tières (refuges pour les parasites du sol) ;

- c u lt iv e r une variété bien adaptée aux c o n d it io n s c lim a tiq u e s et d o n t les c a r a c t é r i s t i q u e s des g r a in e s ré p o n d e n t aux norm es du m a rc h é i n t e r n a t i o n a l ou de la d e m a n d e locale ;

- p ro h ib e r les cultures associées et respecter l'alternance des cultures ; - a d o p te r une g é o m é trie de semis p e rm e tta n t à la fo is d 'o p t im is e r le peuplem ent et de faciliter les façons culturales mécaniques ;

- apporter de préférence un engrais m in é r a l t e r n a i r e (N P K + S), d o n t l ' a z o t e a c t i v e la c r o i s s a n c e des jeunes plants, et respecter strictement les prescriptions locales en matière de fu m u r e m in é r a le et d 'a m e n d e ­ ment calcique ;

- assurer une p r o t e c t io n s a n ita ire a d é q u a te ; t r a i t e m e n t f o n g i c i d e - in s e c tic id e des sem e nce s, app âts em p oison né s p o u r lutter co ntre les

iules en p ériode végétative, protec­ t io n c o n t r e les m a la d ie s f o l ia i r e s dans les zones à risques (ro u ille et cercosporiose), arrachage des pieds morts en cours de cu lture ainsi que des pieds de variétés étrangères, ne pas incorporer les restes en terre à la production récoltée ;

- appliquer des méthodes de séchage de la récolte adaptées aux conditions clim atiques (moyettes et meules, sic- cateurs, séchage forcé) ;

- effectuer les tris et criblages requis p ou r rép on dre aux normes d 'a c h a t en fo nction de la qualité, mesurée en p r i n c i p e p a r le p o id s s p é c i f i q u e (p o id s du lit re ), la p r o p r e t é (tau x d'impuretés, couleur des gousses) et la pureté variétale.

Respectées par l'organisme

ou le service responsable

de la commercialisation

L 'o rg a n is m e ou le s e rv ic e re s p o n ­ sable de la commercialisation assure la protection insecticide des meules, des stocks, des sites de c o lle c te et d 'u s in a g e et a c h è te et sé pa re les récoltes en fo nctio n de leur qualité. Pour évaluer cette qualité, le classe­ ment en fonction du poids spécifique permet de s'assurer de la maturité et du taux de remplissage des gousses. En revanche, la pureté variétale et la q ua lité sanitaire (gousses moisies et a tta q u é e s p a r les in s e c te s ) s o n t co ntrôlé es v is u e lle m e n t ; il ne fa ut envo yer à l'usinage en a rachide de bouche que les lots de bonne qualité et déclasser les mauvais lots.

Les récoltes doivent être collectées et usinées rapidem ent. Pour l'usinage, le m até rie l d o it être p e rfo rm a n t •— décorticage adapté, calibrage rigou­ reux, convoyeurs et élévateurs adap­ tés — a fin de liv r e r un p r o d u it de q u a lité o p tim a le ju s q u 'à l'u s in e de deuxième transformation ou au point d'e m barquem ent vers l'exportation.

(5)

transformation de l'a ra ch id e

La production

de gousses triées

pour l'exportation

Les diverses opérations (figure 1) cor­ respondent à une production répon­ dant aux normes les plus exigeantes du m arché international auxquelles prétendent les pays exportateurs tels q u e le S é n é g a l et le M a l a w i . La séquence des opérations peut varier en fo nc tio n du niveau de technicité et des exigences du marché local.

La récolte

La p roduction de gousses de qualité ne p e u t être o b te n u e q u 'a v e c une récolte fraîche égoussée en vert au fu r et à mesure de l'a rrach a ge . Les gousses dont la teneur en eau est éle­ vée (35 % à p le in e m a tu r it é ) sont encore relativem ent souples et peu­ vent ainsi subir un cond itio nn em e nt (égoussage, t r i, tr a n s p o r t) sans se détériorer.

Dès que la m aturité est atteinte, on arrache progressivement l'a ra c hid e que l'on laisse se ressuyer à même le sol p e n d a n t 24 heures a fin que la p e llic u le de terre q u i re c o u v re les gousses se désagrège. L'arrachage est effectué manuellement ou à la soule- veuse selon le degré d 'é q u ip e m e n t du p r o d u c t e u r . Il est f r a c t i o n n é p o u r q u e la q u a n t i t é r é c o lt é e ne dépasse pas la ca pa cité jo u rn a liè re d'égoussage et de tri du producteur.

Le tri

Le produit, une fois égoussé à la main ou à l ' a i d e d ' u n e b a tte u s e , est e n s u it e t r i é : s e u le s les g ousses b ig ra in e s ( V ir g in ia ) ou t r i - q u a d r i - gra in es (V a le n c ia ) à é tra n g le m e n t b ie n m a r q u é e n tr e les g ra in e s et in d e m n e s de d éfa u ts , s o n t e x p o r ­ ta b le s . Le re s te , c 'e s t - à - d i r e les gousses m o n o g r a in e s , a tta q u é e s ,

Ligne de décorticage en cascade (3 passages successifs).

Figure 1. Elaboration au champ et commercialisation primaire des gousses triées de qualité export.

(6)

m o is ie s ou ta c h é e s , b ris é e s ou fe n d u e s , sera é c a rté et e n v o y é au d é c o r t i c a g e . La p r o p o r t i o n de gousses de qualité export peut varier entre 40 et 70 % de la récolte.

Précautions par rapport

à la teneur en eau

Les gousses contenant plus de 30 % d 'e a u après a rrac h ag e, un c e rta in n o m b r e de m e s u re s d o i v e n t ê tre prises pour éviter la ferm entation et les moisissures.

Elles sont mises à sécher en couche m ince pendant une semaine sur des c la ie s , b âches, sacs ou nattes, de façon à ne pas être en contact avec le sol ; elles sont recouvertes ch aq ue soir de sacs vides ou de toiles afin de les protéger de l'h u m id ité nocturne qui pourrait favoriser les moisissures ou altérer la couleur.

L 'e n s a c h a g e des gousses p r e m ie r choix ou des écarts de tri ne d oit être effectué par le paysan que le jo u r de la livraison, afin d'é viter un échauffe- ment du produit.

Les contrôles au point

d'achat

Calibreur nettoyeur SAMAT permettant d'obtenir 3 calibres de graines en sortie.

Sur le p o i n t d 'a c h a t , p lu s ie u r s contrôles sont effectués :

- qualité du tri ; le p roduit livré doit c ontenir au m in im u m 80 à 85 % de gousses exportables ;

- q u a l i t é s a n i t a ir e ; a b s e n c e de gousses m oisies, d é c o lo ré e s , a tta ­ quées par les insectes.

Les lots jugés inaptes à l'exportation sont refusés ou retriés sur place. La graine d 'a ra c h id e étant stabilisée à 6 % d 'h u m id ité , un a ba tte m e n t de poids est c a lcu lé en cas d 'h u m id ité e x c é d e n ta ire , dans la lim ite s u p é ­ r ie u r e de 1 2 - 1 4 % au m a x i m u m . L'achat des écarts de tri destinés au d é c o rtic a g e en graines de b o u c h e pourra se faire simultaném ent sur la base de 6 % d 'h u m id ité ou ultérieu­ rement avec l'a ra chid e to u t venant, battue en sec. Les gousses de premier choix subissent ensuite un dernier tri en usine avant d'être exportées (figure 2).

(7)

transformation d e l'a ra ch id e

Conditions de réussite et de rentabilité d'une production

d'arachide de bouche

1. Choisir une variété sim ultaném ent adaptée : - aux c on ditions agro-écologiques de cultu re ;

- à un créneau (graines HPS) ou deux créneaux (gousses HPS + graines HPS) du m arché international.

2. Respecter l'itin éraire de cultu re approprié .

3. Intéresser les producteurs à l'ob te ntio n de récoltes de qualité (prix) avec pour objectifs de :

- transférer chez les paysans une part de la plus-value réalisée en bout de filière ;

- m in im ise r l'investissement industriel, notam m ent en appareils de nettoyage sophistiqués ;

- m in im ise r les frais d 'e x p lo ita tio n (tri, transport, déclassement à l'huilerie) liés au traitem ent de récoltes de m éd iocre qualité.

4. F aire v a l id e r la q u a l it é des p r o d u it s f in i s ( c o q u e s HPS et graines HPS) avant le démarrage de la grande cultu re et du traitem ent industriel.

5. C h o is ir des é q uipem e nts industriels m o d u la b le s (capacité u n ita ire de 3 0 0 0 -4 0 0 0 ton nes c o q u e entrée) de m a n ière à réaliser un investissement progressif.

6. Fidéliser une clientè le de transformateurs fina ux plu tô t que des négociants peu enclins à p ro m o u v o ir la qualité des graines. 7. P r iv ilé g ie r l'e x p o r t a t io n en c o n te n e u r s , seul m o y e n de p ré s e rv e r la q u a lit é ju s q u 'a u c li e n t f in a l et de p o u v o ir en conséquence être payé au départ, marchandises embarquées et non m a rch an dise s re c o nn ues à l'a rriv é e , f o r m u le lo n g u e et susceptible de nombreuses contestations.

Production de

graines décortiquées

triées pour

l'exportation

Il est essentiel que la récolte soit faite à maturité totale. La récolte manuelle, telle q u 'e lle est pratiquée en culture p a y s a n n e , p ré s e n te de m u l t i p l e s a v an tag es : la m a t u r it é est m ie u x contrôlée, le séchage se fait naturel­ le m e n t et p ro gressive m e nt, le n et­ toyage des gousses est mieux assuré. Le principal inconvénient réside dans le f a it que les ré c o lte s d e m e u re n t l o n g t e m p s au c h a m p en c o u r s de s é c h a g e (un m o is m in i m u m ) , exposées aux pluies tardives et sur­ tout aux insectes et prédateurs divers. Les contrôles à la récolte sont donc sévères, afin d'é viter que des lots de mauvaise qualité ne viennent dépré­ cier le produit. Le nettoyage au tarare ou à l'aide de cribles rotatifs est suivi d 'u n e inspection portant sur les c r i­ tères habituels — taux d'impuretés, pureté variétale.

Les lots sont ensuite achetés selon un barème de prix établi en fonction de le u r q u a lit é g én é ra le , é v alué e sur échantillons. Dans le cas de la varié­ té Virginia à grosses graines cultivée au Sénégal (C H 1 1 9 -2 0 ) , d o n t le p o id s s p é c i f i q u e s ta n d a rd est de 2 35 g ra m m es par litre , le barèm e comporte 3 catégories :

Agriculture et développement ■ n° 14 - Juin 1 997

Réception des arachides pré-triées logées en sacs

Pesage des camions

Contrôle de la qualité sanitaire et du tri Echantillonnage

Déclassement des lots non conformes (décorticage en graines de bouche)

{

Embarquement en cales de navire ou en conteneurs

(avec fum igation complémentaire)

Figure 2. Conditionnement en atelier de l'arachide de bouche en coques triées pour l'exportation.

(8)

transformation d e l'a ra c h id e

- A, p o id s du l i t r e s u p é r i e u r à 230 grammes ; - B, p o id s du l it r e c o m p r i s e n tr e 200 et 230 grammes ; - C, p o id s d u l i t r e i n f é r i e u r à 200 grammes.

Les lots C sont généralement exclus de la filiè r e de b o u c h e et envoyés directement à l'huilerie.

Figure 3. Fabrication en usine de graines décortiquées et conditionnement pour l'exportation ou l'utilisation en semences.

Le décorticage, opération

la plus délicate

L'ensemble des opérations de c o n d i­ tio n n e m e n t industriel est récapitulé en figure 3, depuis la réception des cam ions jusq u'à la mise sur navire. Le décorticage constitue l'opération la plus délicate : il convient de briser les g ra in e s le m o in s p o s s ib le a fin d 'o b t e n i r le m a x im u m de g ra in es d é c o r t i q u é e s e n tiè r e s , a v e c des gousses dont la taille peut varier dans un rapport de 1 à 3. La matière pre­ m ière est d 'a u ta n t plus hétérogène que l'on traite des variétés à grosses gousses. C o m m e le ca lib ra ge préa­ lable des gousses à l'entrée de l'usine n é c e s s ite ra it une in s t a lla tio n tr o p im p o r ta n t e , on préfère réaliser un décorticage en cascade traitant suc­ c e s s iv e m e n t les gousses grosses, moyennes et petites, en trois passages. Les g r a in e s d é c o r t i q u é e s s e r o n t ensuite calibrées afin de les répartir en c a tég ories de ta ille h o m o g è n e , conformes à celles du négoce inter­ n a t i o n a l . Puis e lle s s o n t tr ié e s m a n u e lle m e n t ou m é c a n iq u e m e n t par la m é th o d e é le c t r o - c o l o r i m é - t r iq u e , ou en c o m b in a n t les d e u x techniques, afin d 'é lim in e r les ava­ r ié e s , b le s s é e s , im m a t u r e s ou d 'a s p e c t e t de c o u l e u r n o n conform es susceptibles de c o n te n ir de l'aflatoxine.

L'importance du contrôle

de qualité des produits finis

Le c o n trô le de q u a lité des p roduits fin is est d 'u n e extrêm e im p o rta n c e p u is q u 'il c o n d itio n n e le classement du p roduit et, par voie de conséquen­ ce, le prix de vente. L'hom ogénéité du lot, tant au plan de la couleur, de la ta ille des graines que de l'aspect g é n é ra l est un fa c te u r p r i m o r d i a l d a n s le n é g o c e des a r a c h id e s de bouche. Les lots d o n t la q u a lité est reconnue loyale et m archande sont mis en sacs pour l'exportation tandis que c e ux d o n t la q u a lité est jug ée non conform e seront retournés pour un nouveau triage ou envoyés à la tri­ turation en huilerie avec les écarts de tri.

(9)

transformation de l'a ra ch id e

L

e

x

i

q

u

e

A f la t o x in e : t o x in e p r o d u it e pa r un c h a m p i g n o n m i c r o s c o p i q u e , Aspergillus flavus. A r r im a g e : a c t io n d e b ie n f i x e r un chargem ent de marchandises.

B a tta g e : o p é r a t i o n , m a n u e l l e o u m é c a n iq u e , q u i c o n s is te à s é p a re r les gousses des fa n e s . S y n o n y m e : égoussage.

Battu en sec : gousses séparées des fanes après séchage et stabilisation du taux d 'h u m id ité ; le séchage précède

le battage.

Egoussage en v e r t : s é p a r a tio n des gousses et des fanes dès l'a rra c h a g e des p ie d s : le s é c h a g e s u it a lo r s le battage (voir battu en sec).

E m p o ta g e r e m p lis s a g e d ' u n conteneur.

Ecarts de tri : e n s e m b le de gousses, g r a in e s et d é c h e t s d i v e r s n o n conform es à la qu alité du p ro d u it fini souhaité, élim inés par le tri.

G y n o p h o r e : o r g a n e f o r m é a p rè s fé c o n d a tio n de la fle u r à l'e x tr é m ité d u q u e l la gousse se d é v e lo p p e après pénétration dans le sol.

HPS ( H a n d P i c k i n g S e l e c t e d ) : a p p e lla tio n du négoce in te r n a tio n a l désignant des gousses ou des graines triées à la main.

LSK (Loose S o u n d kernels) : graines d é c o rtiq u é e s se tr o u v a n t a c c id e n te l­ l e m e n t d a n s le lo t d e g o u s s e s n o t a m m e n t lo rs de la liv r a is o n des récoltes à l'usine, susceptibles d'être fortem ent contam inées en aflatoxine. O n c e : u n it é d e p o id s b r i t a n n iq u e é q u i v a l e n t à 2 8 , 3 4 9 5 g r a m m e s , s e r v a n t à c a t é g o r is e r les d iff é r e n t s p r o d u i t s f i n i s c a l i b r é s m is s u r le m arché international. S p l i t : c o t y l é d o n o u d e m i - g r a i n e (splits e n tie rs , splits brisés) issus de la f r a g m e n t a t i o n d ' u n e g r a in e , notam m ent au cours du décorticage.

Pour en savoir plus

S C H IL L I N G R., 1 9 9 7 . L ' a r a c h i d e en Afrique tropicale. Paris, France, Maisonneuve et Laro se, c o l l e c t i o n Le t e c h n i c i e n d'agriculture tropicale, 171 p.

A R A C H ID E-IN F O S b u lle tin , 6 numéros parus de 1988 à 1 9 9 5. B u lle t in du réseau a r a c h i d e de la C o r a f ( C o n f é r e n c e des responsables de recherche agricole d'Afrique de l' O u e s t et du C e n tre ) , C ir a d é d it e u r , Montpellier, France. G ILLIE R P., SILVESTRE P., 1 9 6 6 . L 'a ra c h id e . Paris, France, M a is o n n e u v e et Larose, 292 p. W O O D R O O F J. G. (Ed.), 1983. Peanuts, p r o d u c t i o n , p ro c e s s in g , p r o d u c t s . A V I Publishing Company, Westport, Connecticut, Etats-Unis, 414 p.

Résumé... Abstract...

Resumen

P. DIMANCHE, I. SOW, A. SALL — La filière arachide de bouche : technologie post-rècolte

et valorisation des produits.

L'obtention de graines décortiquées d'arachide de bouche suit le même processus que les semences prêtes à l'emploi, ju s q u 'av an t le tra ite m e n t fongicide. La croissance du marché international ne pouvant être totalement couverte par les grands pays producteurs, l'Afrique bénéficie d'une n o u v e lle o p p o rtu n ité de prise de ports de m a rc h é , d'autant que le cours est régulièrement croissant et que cette filière est génératrice d'emploi. L'article décrit les normes générales de production et de collecte qui doivent être respectées par le producteur et par l'organisme ou le service responsable de la commercialisation. La production de gousses triées pour l'e x p o rta tio n est étu d ié e . Les opérations correspondent à une production répondant aux normes les plus exigeantes du marché international. Leur sé qu en ce v a rie selon le n iv e a u de te c h n ic ité et les exigences du marché local : récolte, tri, teneur en eau, contrôles au point d'achat. Les critères et les opérations de la production de graines triées pour l'exportation sont analysés.

M o ts -c lé s : a r a c h id e de b o u c h e , g r a i n e , gousse, conditionnement, norme, exportation, Sénégal, Afrique de l'Ouest.

P. DIMANCHE, I. SOW, A. SALL — The groundnut sector: postharvest technology and value adding The procedure for obtaining shelled groundnut seeds is the same, apart from the fungicide treatment, as that for o b ta in in g re a d y - t o - s o w seeds. The m a in p ro d u ce r countries cannot totally satisfy the increasing demand of th e i n t e r n a t i o n a l m a r k e t . This r e p r e s e n ts a new o pp o rtu nity fo r Africa to strengthen its share in the market, especially as demand is growing steadily and the gro un d nu t sector g enerates e m p lo ym e n t. The article describes the g e n e ra l stand ards fo r production and collection that should be respected by producers and the organization or service responsible for m arketing. The production of graded pods for export is examined. The operations meet the strict production standards of the international market. The sequence of operations varies depending on the technical level of production and on local m arket demands: harvest, sorting, w ater content, point-of-sale checks. The criteria and the operations for producing seeds for export are analysed.

Key words: groundnut, seed, pod, conditioning, standard, export, Senegal, West Africa.

P. D IM A N C H E , I. SOW, A. SALL — El sector del cacahuete comestible: tecnologia poscosecha y valorización de los productos.

La obtención de semillas descascaradas de cacahuete comestible sigue el mismo proceso que las semillas listas para su empleo, hasta antes del tratamiento fungicida. Como el crecimiento del mercado internacional no puede ser a b a s te c id o t o t a l m e n t e p or los g ra n d e s paises productores, Africa tiene ahora una nueva oportunidad de recuperar cuotas de mercado, sobre todo que las cotizaciones están regularmente en aumento y que este sector es generador de empleo. El artículo describe las normas generales de producción y recolección que deben ser respetadas por el productor y por el organismo o el servicio responsable de la com ercialización. Se está estudiando la producción de vainas clasificadas para la e x p o rta c ió n . Las o p e ra c io n e s c o rresp o n d en a una producción que respeta las normas más exigentes del mercado internacional y su secuencia varía según el nivel de tecnícidad y los requisitos del mercado local: cosecha, clasificación, contenido de agua, controles en el punto de c o m p ra . Los a u to re s a n a l i z a n los c rite rio s y las operaciones de la producción de semillas clasificadas para la exportación.

P alabras clave: cacahuetecomestible, semilla, vaina, acondicionamiento, norma, exportación, Senegal, Africa occidental.

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