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Le claquement du fouet

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HAL Id: jpa-00205306

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Le claquement du fouet

Z. Carrière

To cite this version:

Z. Carrière. Le claquement du fouet. J. Phys. Radium, 1927, 8 (9), pp.365-384.

�10.1051/jphys-rad:0192700809036500�. �jpa-00205306�

(2)

LE

CLAQUEMENT

DU FOUET.

par M. Z.

CARRIÈRE

Institut

Catholique

de Toulouse.

Sommaire. 2014 Un fouet de laboratoire est décrit et son montage détaillé de manière à obtenir, par chronophotographie, les formes instantanées de la corde et de l’onde

sonore qu’elle engendre.

Les formes succesives résultent d’une onde transversale se propageant vers l’extrémité libre du fouet et, à cette extrémité, se réfléchissant avec changement de signe. La vitesse de propagation de l’onde et la courbure qui définit l’onde croissent d’abord jusqu’à des valeurs très grandes réalisées à l’instant où s’opère la réflexion (vitesse supérieure à 350 mètres par seconde, courbure d’un millier de dioptries). Ensuite, la vitesse diminue et le rayon de courbure croit à nouveau en valeur absolue (son signe est changé). Au

maximum de vitesse et au minimum absolu du rayon de courbure, le bout libre du fouet subit d’énormes variations de direction, de tension, de torsion. Il en résulte, au voisinage, une onde sonore sphérique dont les clichés reproduits montrent la trace. On y retrouve toutes les particularités de l’onde de sillage fournie par les projectiles.

Application de la théorie est faite au fouet de charretier, pour deux façons usitées d’en obtenir le claquement.

Deux claquements très rapprochés dans le temps (fouet à deux ficelles d’inégale

longueur) donnent à l’oreille la sensation d’un son de hauteur déterminée que ne donne pas un claquement isolé.

1. Fouet de laboratoire. -- Pour

analyser

le

claquement

du

fouet,

il est nécessaire

d’employer

la

photographie

en chambre noire avec poses extrêmement courtes fournies par

des étincelles. Il faut donc obtenir le

phénomène cinématique

et sonore

appelé claquement

dans une

région

de

l’espace toujours

la même dont la

plaque photographiquc

fournira des

images

quasi

instantanées.

Ces conditions m’ont amené à substituer au fouet ordinaire un fouet de laboratoire

carac-térisé par le

dispositif

suivant.

, En

AA,

(fig. 1),

au

plancher

du

laboratoire,

est fixée l’une des extrémités d’un caoutchouc

de bonne

qualité (longueur

31 cm, section 5 X 5

mm2), capable

de

supporter

un

poids

de 3

kg

et des

allongements

de 300 pour i00. A l’autre extrémité

BB,

du caoutchouc est attachée une corde mince

BiC!

(longueur

110 cm, diamètre

1,~

mm,

poids

1,7

g par

mètre)

qui

est l’élément essentiel du fouet et que

j’appellerai simplement

rouet.

C’est d’ailleurs le

nom

qu’on

donne,

dans

l’industrie,

à la corde mince que

j’utilise

et

qui

est obtenue par

commettage

de trois fils de caret

(1).

Au fouet et au

plancher,

le caoutchouc est attaché par une sorte d’anse que forme un

bout de ficelle de

quelques

centimètres dont les deux extrémités terminées par des noeuds sont étroitement serrées par un fil à coudre contre le caoutchouc

(voir figure

B’).

Ce

dis-positif

d’attache réduit au minimum l’inertie des accessoires de

l’appareil ;

il s’est

montrê-toujours

efficace.

Tendu d’abord suivant la verticale ascendante du

point

A,

lé fouet

B,Ci

passe dans la gorge de la

poulie

très

légère

Pi

(47

mm de

diamètre,

axe à 160 cm du

plancher),

et redescend verticalement

jusqu’en

C,

où son extrémité

libre,

niunie d’un est arrêtée entre les branches horizontales d’une

petite

fourche convenablement calibrée. Les branches de la

fourche sont deux courtes

goupilles

parallèles plantées

dans l’axe

C,

C’ normal au tableau et

(l) Bor,&ssE. Cordes et jJ/embranes, p. 3î.

(3)

366

maintenues horizontales par la

palette

de fer doux

DID’

solidaire du même axe

lorsque

l’électro-aimant

E,

est excité. Un électro-aimant de sonnerie suffit à

équilibrer

la tension du fouet

(2 kg

et

plus)

si la

ligne

d’action de ce dernier est assez voisine de l’axe

géorné-trique

Quand

on lève le

pont Q1,

la traction fait basculer le n(-eud

échappe

en

glissant

le

long

des

goupilles

inclinées sur la

verticale;

le coup

part.

L’expérience

montre que le

système

, , ,

ainsi constitué

produit

le

phénomène

sonore

appelé

claquement

avec toute l’intensité désirable.

Il est évident et la suite de cette étude montrera que, pour

claquer,

le fouet doit aban-donner la

poulie

Pi et

son extrémité libre

échappée

de

Ci

doit monter, passer au-dessus de

,Pi, puis

redescendre vers la droite.

Le fouet balaie ainsi une

portion

du

plan

vertical

qui

contient

PP

1 et

que

j’appellerai,

pour cette

raison,

j)lan

de

fouettement

(il

est normal au tableau pour la

portion

droite de la

îigure

1,

parallèle

au tableau pour la

partie

inférieure

gauche

de la même

figure).

(4)

367

contre,

d’analyser

le

plus

possible

sa

phase

médiane

qui

se

déroule dans

le plan

de

fouette-ment au-dessus de la

poulie

°

En chambre

noire,

à des instants convenables,

je

prends

de ce

plan

des

photographies

instantanées au moyen d’étincelles

produites

en FF’. L’éclateur est

représenté

double parce

que, pour la mesure des

vitesses,

il est nécessaire d’avoir au moins deux poses relatives ~~

nième J’ai

emplo-vé

des éclateurs

triples

et même

quadruples.

La

figure

montre un

groupement

de 4

jarres

payant

chacune

1~3,~

décimètres

carrés)

et

de circuits réalisant cette condition. Les

pointillés

y

représentent

conventionnellement des tubes à eau

aptes

à procurer la

charge jJl’ogressiL’e, infranchissables

à l’étincelle de

Celle-ci est

provoquée

par

court-circuitage

des armatures internes au moyen du double

pont

M que lâche l’électro-aimant N

quand

le

pont

Q3

est levé. On

règle

l’intervalle des étincelles en

disposant

convenablement sur le parcours de M les extrémités des

conduc-teurs à court-circuiter.

A cause due l’ionisation intense

qu’elles produisent

dans leur

voisinage,

les étincelles ne

peuvent

être très

rapprochées

dans le

temps

et dans

l’espace

que

moyennant quelques

précautions.

Dans le

plan

moyen d’un anneau de bois dur

(en

F’,

en haut à

droite)

on perce

radia-lement et en croix

quatre

trous dans

lesquels

on

introduit,

convenablement

isolés, quatre

conducteurs

convergeant

vers le centre. On ne

peut

faire passer une étincelle par deux

conducteurs diamétraux. L’ionisation intense

qu’elle

crée au centre provoque

immédia-tement,

sans attendre l’intervention du

pont

M,

la

décharge

de la seconde batterie dont l’étincelle passe au même

point.

En connectant à

chaque

batterie deux conducteurs à

angle

droit,

on fait

jaillir

les étincelles

près

du centre de

l’anneau,

suivant deux

lignes parallèles

voisines,

mais non confondues.

On

empêche

l’action ionisante de l’une sur le

trajet

de l’autre en

interposant

une lame

de mica normale au

plan

de l’anneau.

,

Les éclateurs à

trois, quatre

coupures ont ces coupures sur

trois, quatre

verticales voisines

séparées

par des micas convenables.

,

Les coupures ont 1 mm environ.

Un

réglage

ne vaut que pour une tension déterminée

(20

000 volts

environ) :

d’où la

nécessité de l’électromètre

représenté

en G. La

charge

est

opérée

au moyen d’une machine

de Whimshurst mue à la rnain.

Le miroir concave H de 29 cm d’ouverture et dont le centre est en F

(HF

= 143

cm)

joue

le rôle de condenseur pour le faisceau lumineux incident

qu’il

réfléchit vers

l’objectif

de

l’appareil

photographique, disposé

un peu en arrière de F et

réglé

sur le

plan

de

fouette-ment. Un

petit

écran

placé

devant

l’objectif

et centré sur son axe

permet

d’appliquer

la méthode de

Foucault-Tcepler susceptible

de donner sur la

plaque photographique

la forme de l’onde sonore

qui

prend

naissance à l’instant du

claquement.

Pour l’étude

purement

cinématique

du

fouet,

on

peut

supprimer

le

petit

écran ou le

laisser;

en le

supprimant,

on

augmente

évidemment la luminosité de

l’appareil.

J’emploie

des

plaques

Lumière,

étiquette

violette

(sensibilité extrême).

Le

chronographe

à bille J donnera les intervalles de

temps

compris

entre les

deux,

trois

ou

quatre

étincelles. ..

La difficulté de

l’expérimentation

consiste à lever chacun des trois

ponts Q,, Q2, QJ

à des moments tels que, à l’instant où éclatent les

étincelles,

la bille

chronométrique

et le fouet à étudier se trouvent simultanément dans le

champ

de

l’objectif.

Il faut d’ailleurs

pouvoir

choisir à volonté les

positions

et les formes instantanées du fouet dont on désire un cliché.

A lever cette difficulté et à

permettre

ce choix sert la

guillotine

représentée

en bas et à droite de la

figure.

C’est une

simple

planche

R de 80 cm de

long,

tombant

debout,

en chute

quasi

libre,

entre deux fils

métalliques

verticaux xx, yy

qui

lui servent de

glissière

à frottement

négligeable.

Le,

long

et

près

de l’un des fils sont échelonnés les trois

ponts

à lever et leurs leviers de commande

disposés

pour être actionnés par la

guillotine.

L’opérateur charge

l’appareil photographique

dont il laisse l’obturateur

fermé ;

remonte

(5)

368

substitue alors à la lumière blanche la

lumière

rouge, ouvre l’obturateur de

l’appareil

photographique

et, de la main

droite,

actionne la machine de Whimshurst tandis que la main

gauche s’apprête

à

agir

sur le déclic de la

guillotine.

Celui-ci est actionné au moment

où l’électromètre G passe sur la division arrêtée à l’avance. 2. Formes successives du fouet. - La

figure 2 reproduit, d’après

les clichés

(voir

planches

1 et

II)

numérotées de 1 à

12,

dans l’ordre de leur

apparition, quelques-unes

des formes successives que

prend

le fouet

balayant l’espace

au-dessus de la

poulie

P, .

Ce sont de véritables courbes à chacune

desquelles

il faudrait donner pour cote l’instant

auquel

elles

2.

ont été dessinées par le

fouet,

cotes

qui

seront données

plus

loin

6).

La famille de courbes

se divise en deux dont l’une

correspond

à la montée du

bout du

jouet

(courbes

montantes

cotées de 1 à

6)

et l’autre

correspond

à la retombée du fouet

(courbes

descendantes cotées de 7 à

12).

Chaque

famille couvre une

portion

déterminée du

plan

de fouettement. Pour les

montantes,

la zone couverte est limitée par la verticale

A2

B~

0 et par la courbe

parabo-lique

Bi CI

0

qui

sont de véritables

enveloppes

tangentes

aux courbes de la famille. Au moins dans les conditions de

l’expérience (fouet ,de

l10 cm ; tension initiale de lancement

2

kg),

la verticale

Az B2

est

éloignée

de

Ai B,

de trois fois environ le rayon de la

poulie.

Pour des raisons

développées ci-après, j’appellerai

le

point

0

point critique;

hauteur

critique,

la distance de ce

point

au

plan

horizontal

supérieur

tangent

à la

poulie,

et courbe

critique,

la courbe

Bi

Ci

0.

(6)

369

raccordent à elle

apj-ès

traversée. Il faudrait chercher

plus

à

gauche

une véritable

enveloppe

dont l’étude est sans intérêt. La droite ON est limite de zone

balayée

par les courbes

descendantes,

et à ce

titre,

courbe de

sûreté,

mais non pas

enveloppe. L’expérience

montre que, hors de la

région représentée,

la

ligne

01~ s’incurve en tournant sa concavité

vers le bas.

L’angle

B2

0 N vaut 40

degrés environ;

il est à peu

près

bissecté par la courbe

critique.

La courbe 6 inscrite dans

l’angle

B20.N,

au

plus

près

du

sommet,

a en ce

point

un

rayon de courbure très

petit (clichés 4

et

5, pl.

II) ;

cette remarque n’est pas une

objection

au tracé : elle

prépare

l’analyse

du

phénomène

étudié

et,

à vrai

dire,

est l’élément essentiel

de l’étude

physique

ici

présentée.

Considérons les courbes montantes cotées 1 à 6. Elles

présentent

toutes un maxinîum

unique

ou somrnel

et,

en ce

maximum,

un ’rayon

de cOlll’hu1’P nliuÍJJlunt. A mesure que le sommet des courbes s’élève au-dessus de la

poulie,

il se

rapproche

de la verticale

.A.2 B2 et

son rayon minimum diminue. La diminution semble devoir aller

jusqu’à

l’annulation

(courbe 7

î

déjà

mentionnée)

puis

à l’inversion de

signe.

De 7 à

il,

le rayon de courbure croit à nouveau en valeur

absolue;

mais la concavité de ces

formes est tournée vers la droite de

Bi

Ci

0 tandis que, pour les formes 1 à

fi,

elle était

tournée vers la

gauche

de la même courbe. La forme 12

(dont

les clichés ont fourni

plusieurs

exemplaires)

n’est

qu’une

apparente

exception

à la

règle

de l’accroissement du rayon de courbure Cet accroissement est arrêté par la gorge de la

poulie qui s’oppose partiellement

à la tombée libre du fouet.

3.

Remarques

sur les clichés. - Tant

pour la

bille que pour le fouet et

chaque

pose, tous les clichés fournissent des

images

douhles

qu’il

ne faut pas confondre avec deux

poses différentes.

Ce dédoublement est dû non à

l’épaisseur

du miroir

(qui estargenté sur

sa face

concave),

mais à l’écartement inévitaLle

qu’impose

le

dispositif adopté,

tant pour l’éclateur E que pour

l’objectif

0,

par

rapport

au centre de courbure C du miroir M

(fig. 3).

On réduit au

~

Fig. 3.

minimum le dédoublement

(et

les

aberrations)

en rendant minimum la distance OE. Le

mon-tage

de la

figure

1

impose

OE =: CE.

°

L’appareil

photographique,

dont 0

représente

le centre

optique

de

l’objectif,

est

réglé

sur le

plan

AB de

fouettement,

distant de ia4 cm de

l’objectif

et de 9 cm du miroir. Le

quasi-plan

A’B’

image

de AB dans le miroir est à 152 cm de

0,

et donc aussi sensiblement A toute

image

d’un

point

du

premier

fixée sur le

cüché,

correspond

une

image

du

point correspondant

du second

qui

est aussi inévitablement fixée. De

chaque point

du

plan

de fouettement la

plaque

donne donc deux

images

dont l’écart

angulaire

est

égal

au diamètre

apparent

de AA’ vu de

l’objectif.

Supposons

horizontal le

plan

de la

figure

3,

vertical le fouet à

photographier,

dont A

représente

la

trace,

et

A’, l’image

de cette trace. Faisons tourner le

plan

de la

figure

autour

(7)

370

de GE. A décrit le fouet, A’

l’image

du

fouet ;

sur le

cliché,

on trouve deux

images

du fouet

angulairement

distantes de

l’angle

AOA’.

Supposons

horizontale la

portion

de fouet à

photographier,

le sommet par

exemple.

1

L’image

A’ de A est sur l’horizontale

qui

contient le îoueL Tous les

points

tels que A et

leurs

correspondants

A’ sont donc sur la même horizontale dont

l’objectif

donne une

image

unique.

Le dédoublement n’existe pas.

(8)

371

Dans la

figure

3,

je

suppose horizontale la Des clichés ont

été

pris

avec

d’autres inclinaisons

qu’il

est facile de retrouver en

cherchant,

sur les

clichés,

la direction

pour

laquelle

la

tangente

aux courbes n’esl pas dédoublée.

PLANCHE lI.

Très net sur les

clichés,

le dédoublement

n’apparaît,

sur les

plancles,

qui

en

repro-duisent

quelques-uns,

que comme un

élargissement

de

l’image

du sommets, où le

dédoublement

n’a pas lieu, le fouet semble

d’épaisseur

moindre.

(9)

372

Les billes

chronométriques

paraissent elliptiques

pour la même

raison ;

leur

grand

axe

est

parallèle

à la direction OE. Leur hauteur de chute est voisine d’un mètre.

La circonférence

qui,

sur les

clichés,

limite

l’impression

de la

plaque

est

l’image

du contour du miroir dont les défauts

d’argenture

(disposée

sur la face

réfléehiseante

et

exposée

à

l’air)

sont

reproduits,

ainsi que les défauts de courbure

(cercles concentriques

au contour

extérieur).

Sont visibles sur les clichés les 4

taquets

assujétissant

le miroir dans sa monture. Est visible

également,

vers le

bas, partiellement,

la

poulie

servant au lancement.

Une

ligne

fine verticale est

l’image

d’un fil à

plomb

tendu dans le

plan

de base du miroir sur

lequel

deux n0153uds distants de 20 cm serventde

points

de

repère

pour les mesures

chronométriques.

L’échelle est encore fournie par le diamètre du miroir

qui

vaut 29 cm. Mais l’échelle des courbes

représentant

le fouet est à réduire dans le

rapport

134 : 143 parce que le

plan

de fouettement est à 9 cm en avant du miroir.

Le cliché n° 6

(pl. II)

est

pris

dans des conditions un peu différentes

qu’il

est inutile de

préciser,

son intérêt résidant

uniquement

en ce que la forme

photographiée

est la forme

Bi C1

0 de la

figure

1 et que, à l’instant où cette forme

existe,

le noeucl

supérieur

sectionné

se détache. ’

Les clichés nOS j et 8

(pl. II)

sont obtenus sans

objeclif,

comme ombre

portée

du fouet

sur une

plaque

13 X 18.

4. Théorie de la

propagation. -

Les courbes de la

figure 2

sont les formes

succes-sives d’une corde le

long

de

laquelle

se propage une

déforllzation

transversale.

Il ne

s’agit

pas des déformations transversales

envisagées

par la théorie

classique qui

laissent à peu

près

constante la tension de la corde et

n’imposent

à sa direction que due

petites

variations. Dans le cas du

fouet,

la déformation est notable et le

changement qu’elle

amène dans la

tension,

en

grandeur

et

direction,

énorme. De

plus,

le fouet a un de ses bouts libres et chacun de ses

points

est animé d’un mouvement

cOlnplexe.

Aitken(’)

a étudié des chaînes sans fin en mouvement courbées en demi-circonférences ou même en circonférences entières. C’est le cas que

j’étudie,

à ceci

près

que les chaînes

passent

sur des

poulies

fixes tandis que le bout du fouet est libre de se mouvoir dans l’es-pace. Je suis heureux de déclarer que le fouet de laboratoire décrit ci-dessus n’est que l’un des

montages

d’Aitken transformé. J’ai libéré le bout de

chaîne,

laissé fixe par cet

auteur;

la suite de cette étude montrera

l’importance

de cette libération.

Aitken se borne à décrire des

phénomènes

et comparer des vitesses de

propagation qui

ne

peuvent

être que constantes. J’aurai à déterminer des vitesses et des accélérations énormes dans

lesquelles

il est

possible

de trouver

l’explication

d’un

phénomène

acoustique

très

important :

le

claqiiemeîît.

A l’instant où la fourche

Ci

C’ (fi;.

t)

libère le fouet et fait

partir

le coup, la traction du caoutchouc

(2 kg

environ)

cesse d’être

équitibrée

et

produit

une accélération énorme du

système

auquel

elle est

appliquée.

Ce

système

comprend,

outre le

caoutchouc,

la

poulie (de

moment 4’inerte 48

g-cm’,

de rayon à fond de

gorge 47 mm)

et le

fouet

(de

poids

1,9

g).

La

poulie prend

un mouvement de rotation très

rapide (plus

de 50 tours à la seconde

à son

maximum)

et la force

axifuge qui

en résulte ne tarde pas à détacher de la

poulie

le fouet

qui

se trouve alors constituer un

système

nouveau

indépendant

bien déterminé

(fig.

2,

1).

Considérons-le

(fig. 4)

comme une corde à deux brins verticaux

Ai

Bi

A2 H2

raccordés

tangents

à une demi-circonférence

B, EB2

coplanaire avec

les brins.

En

A,,

la tension est

nulle;

en

A1,

elle est

notable,

de l’ordre du

kilogramme;

la traction T du caoutchouc

qui

la maintient est la seule force extérieure

appliquée

au

sys-tème ;

elle doit être

dynamiquement

compensée

par les forces d’inertie.

Au moins au

début, quand

le fouet décolle de la

poulie,

son mouvement est un

glisse-(’) L. 5 p. 8 1-10 J.

(10)

373

pendant

lequel,

à

chaque

instant, chaque

élément de corde se substitue à

l’élé-ment voisin

placé

en

aval,

tant sur les verticales que sur la demi-conférence dont le

centre n’a

qu’un déplacement

négligeable.

Le mouvement suivant les verticales

engendre

des accélérations

proprement

dites ou

tangentielles ;

-, le mouvement le

long

du cercle donne lieu en outre à une accélération

axipète

et à la force d’inertie

axifuge F

correspon-dante.

La tension

Ti

en

B,

est la tension T

réduite,

parce que la masse de corde entraînée est

plus

petite

en amont de

B,

qu’en

amont de

Ai

La tension

T2

en

B2

est due seulement à l’inertie de la

longueur A2

Bz.

Fig.

4.

,

L’équilibre dynamique

des forces d’inertie

F, Tl T2

est

impossible

tant que

Tl

est

plus

grand

que

7B.

Il y a une résultante verticale

dirigée

vers le haut et un

couple

dont la

figure

4

précise

le

signe.

L’introduction d’un

couple

est

légitimée

par toutes les

expériences

d’Aitken,

qui

ont pour but

principal

de montrer la

rigidité

apparente

des

chaînes

ou des cordes en

rnouvenlent.

Au moment où le fouet abandonne la

poulie,

les conditions cl’Aitken sont réalisées et le

couple

mis en évidence se

traduira,

non pas par l’inclinaison du diamètre

B,B2,

mais par

la déformation du demi

cercle,

avec diminution de la courbure du côté

Bj

et

augmentation

du côté

B,.

La résultante F sera par

auqmeîîtée

et déviée vers la

gauche. Au

lieu de la demi-circonférence de rayon et de centre fixes

envisagée figure

4,

nous aurons les courbes de la

figure 2

dont le rayon du cercle osculateur minimum diminue avec lo

temps

en même

temps qu’il

relève et

s’approche

de la verticale

Cette ascension est une véritable

propagation.

La déformation

qui

se propage est la courbure

Bi

E

B2

le

long

de

laquelle

la direction du fouet tourne de 180

degrés penclantque

la tension diminue de

Ti -

T2.

Loin de s’arrêter ou de

s’amortir,

la

propagation

ne

peut

que

s’accélérer,

car toute

augmentation

de courbure accroit la résultante verticale des forces d’inertie et simula-nément le

couple

cause de cette

augmentation.

L’évolution du mouvement doit donc aboutir à une forme

critique

du fouet pour

lequel

la courbure sera infinie et la

(11)

374

vitesse de

propagation

de cette courbure doit elle-même croître

quasi

indéfiniment. La vitesse de

propagation

croît avec la courbure.

Aitken a observé que la vitesse de

propagation

le

long

d’une chaîne en mouvement

dépend

iiïziqiieineiit

de la tension de la chaîne et pas du rayon du cercle

qu’épouse

la chaîne déforme. Mais il

s’agit,

pour cet

auteur,

et dans le cas que

je

cite,

de

portions

de chaîne dessinant une

entière,

le

long

de

laquelle

toutes les forces d’inertie

s’équili-brent sensiblement. Dans une

expérience

à

laquelle j’ai

déjà

fait allusion et

qui

rm’a

suggéré

mon

montage,

il y a

bien,

chez Aitken comme chez

moi,

déformation en

demi-circon-férence ;

comme

moi,

Aitken

signale

alors une diminution du rayon de courbure

consécu-tive à la

propagation.

La vitesse de

propagation

V doit être mesurée le

long

de la corde

déformée,

à

partir

de

Ai

par

exemple.

Il faut la

distinguer

de la vitesse d’ascension U du sommet

(maximum)

des courbes de la

figure 2 qui

est mesurée sur une verlicale à

partir

du

plan

horizontal

supérieur tangent

à

P1

par

exemple.

Le

glissement

ne se

produit

pas avec la même vitesse de

long

des verticales

Ai BI

et

,

A2

B2 .

Soient

~1 et g~ ces vitesses.

On a :

Au

départ

du coup, Uest

négligeable,

g1 et g2 notables. A mesure que U

augmente,

g2

augmente

également

tandis que g, reste presque constant ou commence à dirninuer. Au

point critique,

g1 est

négligeable

devantq,

et devant U devenus très

grands.

5. Phénomènes au

point critique. -

Les clichés nIl 4 et 5

(pl. II)

montrent que,

sur le

point

de

prendre

la forme

critique,

la

portion

de fouet osculatrice au cercle éva~ nouissant embrasse encore un arc de 180

degrés.

Mais la tension

marquée T’a

sur la

figure 4

est,

e:l ce

point,

inclinée sur la

verticale;

sa

composante

verticale est très voisine de

zéro,

ainsi que sa valeur totale.

Quelle

que soit l’accélération

imposée

réellement au bout du

fouet,

la force d’inertie

qui

en dérive ne

peut

que s’annuler avec la masse accélérée. L’accélération

tangentielle

s’annule elle-même au

point critique, qui

est bien de vitesse maximum.

Le cercle osculateur ne

peut

arriver

à

l’évanouissement

complet.

La

rigidité

de la corde

s’oppose

à une diminution du rayon au-dessous d’un rayon limite de l’ordre du

millimètre;

la

rigidité statique

est d’ailleurs accrue de la

rigidité dynamique

due au

glissement.

Le

mouvement,qui

tend à l’évanouissement du cercle se transformera donc en un

mou-vement

compatible

avec les forces intérieures

engendrées

par la

déformation,

compatible

également

avec le

phénomène prévu

pour la

phase

ultérieure,

à savoir

augmentation

pro-gressive

du rayon de courbure

changé

de

signe.

Supposons

à un instant donné le cercle osculateur limite matériellement réalisé sous

forme

d’unegoupille

de 2 mm

(voir

clichés 4 et 5, pl.

II)

de

diamètre,

autour

duquel

est enroulé le bout du fouet sous un

angle

de iHO

degrés

environ

(en

1,

fig. 5).

En vertu de la vitesse

acquise,

sans vaniation de coul’bure désormais

exclue,

l’arc de cercle

(la goupille)

s’élève. Le

fouet

glisse

sur la

goupille

fictive tant

qu’un

reste de tension s’exerce à l’extrémité libre. En

2,

toute tension a

cessé,

ou du moins est

incapable

d’assurer le contact avec le cercle.

En 3 et

4,

le contact n’existe

plus

qu’au

voisinage

du diamètre horizontal. L’inertie assure

le passage de 4 à

puis

à 6

pendant

que le rondin fictif continue son ascension. En

6,

le

changement

de

signe

de la courbure est assuré et sa

grandeur

continuera sur les

courbes descendantes à subir les variations

prévues qui

doivent être une croissance du

rayon.

(12)

375

imposé

par la nature et le diamètre de la corde utilisée. L’intervention de la

rigidité

au

voi-sinage

du

point critique

est manifestée par le

phénomène

suivant.

Prenons un fouet neuf et faisons le noeud aussi

près

que

possible

du bout.

Lançons

après

avoir donné au caoutchouc une tension

notable, 2,5

kg

par

exemple.

Le fouet retombe

privé

de son naeud

qui

semble avoir été détaché par un coup de ciseaux. Le bout

sectionné,

violcmment

projeté

vers le haut’à un mètre et

plus)

retombe dans le

plan

de

fouet-ternent,

à droite de la verticale

A,Bi.Il

ne reste pas d’ailleurs àl’état noué. Non seulement le noeud est

défait,

mais encore les

fils

de caret

qui composaient

la

petite longueur

nouée sont

dissociés et

séparés.

La liaison des fibres dans le

fil de_caret

persiste

cependant

plus

ou moins

relâchée.

Le sectionnement ne prouve pas l’existence d’une tension du fouet

égale

à la tension de

rupture

(qui

est,

pour le fouet que

j’utilise, supérieure

à

20 g).

Il

peut

y avoir

rupture

Fig. ~.

par

flexion

dans

laquelle

les fibres

placées

à l’extérieur du cercle

critique

ont seules à

sup-porter

en 1 et 2

l’allongement

de

rupture,

tandis que les fibres intérieures sont

pressées

dans le sens

qui

tend à les raccourcir.

Ces dernières sont donc seules à

supporter

l’effort de traction du à la force

axifuge

quand

s’opère

le passage 4-5

(figure

4),

et elles

rompent

à leur tour.

Il

peut

y

avoir,

même

quand

la flexion

préalable

laisse le fouet

inchangé,

rupture

véritable par traction.

La vitesse au

voisinage

du

point critique

est,

en

effet,

au moins

égale

à 300 mètres par

seconde. La masse par mètre de corde étant I7

décigrammes,

admettons que le noeud

con-centre en un

point

la masse d’un centimètre de corde et que le centre de rotation C

(fig. 4)

est à 5 mm du passage 4-5 , la force

axifuge

représente

une trentaine de

kiIo-grammes. Elle

peut

suffire pour la

rupture

par traction. Sa directrice est assez voisine

de la verticale pour que les débris du noeud retombent à

quelques

décimètres seulement de la verticale A,

Bi

(à droite).

Le cliché 6

(pl.

II)

montre le noeud se détachant du fouet dans le

prolongement

même du fouet.

La flexion d’une corde ne va pas sans détorsion. Le

commettage

des fils de caret tend à diminuer. La diminution est

permanente

vers le bout s’il

n’y

a pas de noeud. Libérées du

frottement mutuel que leur

imposait

la torsion, les fibres ne sont

plus

solidaires

et,

sous

l’influence de l’action

axifuge,

au

voisinage

du

point critique,

certaines se

détachent et

sont

projetées

à des hauteurs

variables,

retombant lentement à peu de distance de la verticale d’ascension.

-J’ai mis en évidence cette détorsion par

l’expérience

suivante. J’enfume l’intérieur d’un

(13)

376

ont pour traces

B2

0 N. J’utilise une corde

Ineuve

bien propre munie du noeud terminal.

Quand

elle

prend

successivement les formes

4,

5, fi,

elle frôle le dièdre par un de ses

points

éloigné

du bout de

quelques

eentinzètres et y retient adhérente une tache noire. La tache

relative à la courbe 4

(fig.

2)

est

plus

éloignée

du bout que celle de la courbe 6. Les

formes 8 et 9 ne donnent

qu’un

noircissement terminal. Ramené au repos, le fouet

porte,

sur sa face

latérale,

une

ligne

noire lieu des

points

de contact successifs. C’est une hélice de même sens que celle des fils de

caret ;

elle

correspond

bien à une détorsion.

Le cliché 8

(pl.

obtenu avec une grosse ficelle

(sans

objectif, simple

ombre

portée)

un peu

après

le

point critique,

montre une

large houppe

de fibres terminales’ dont

l’éta-lement semble dû surtout à la détorsion. La même

houppe

a

fourni,

un peu avant le

point

critique,

le cliché n8 7 où le

glissement empêche

l’étalement.

Ma

technique impose

un naeud terminal

qui supprime

le

décommettage permanent

et limite

l’effilochage

à la

portion

située au

’delà

du noeud. A condition de modérer la tension

de

lancement,

le noeud n’est pas arraché à

chaque

coup, on

peut

même donner

plusieurs

dizaines de coups avec le même fouet si l’on a soin de laisser au delà du nceud une lon-gueur de 15 à 20 millimètres.

Cet

appendice

ne subit

qu’un

effilochage progressif.

Dissociées comme les crins d’une queue de

cheval,

ces fibres subissent individuellement sans

dommage

la flexion

critique

qui,

ainsi localisée sur

elles,

épargne

le noeud.

Lorsque

l’effilochage

a réduit suffisamment

l’appendice,

c’est le noeud

qui

se retrouve en bout et subit l’arrachement par la force

axifuge.

6. Vitesses. - Au

point critique,

la vitesse linéaire du bout du fouet est maximum et

dépasse

300 mètres à la seconde

(pour

la tension de lancement 2

kilogrammes).

Elle ne dure

qu’un

instant très

court,

moins d’un dix-millième de

seconde,

et il faudrait des poses

extrê-meinent

rapprochées

pour localiser ce maximum au moyen des clichés. Mes meilleures

expériences

fournissent des vitesses moyennes mesurées sur un intervalle d’un millième de seconde et c’est parce que ces moyennes sont élevées

(100

à 150

mètres)

quand

elles

com-prennent

le passage au

point critique,

que

j’ai

voulu obtenir la vraie valeur à ce

point

cri-.

tique,

ou du moins la certitude que cette valeur est un maximum.

Dans ce

but,

j’ai

utilisé

l’enregistrement

direct sur tambours enfumés dont la

figure

2,

en

haut, représente

deux

profils.

L’un est une

poulie épaisse

If de Il cm de

diamètre,

creusée d’une gorge en V

profonde

de 35 mm et dont le

profil

est celui de

l’angle

B20N

quand

les

joues

sont verticales.

Montée

à hauteur convenable sur un axe horizontal

qui

est dans le

plan

de frottement et

qui

fait 100 tours à la

seconde,

la

poulie-tambour

conserve, sur les

pentes

de la gorge,

après

un

coup de

fouet,

la trace de la

trajectoire

relative du bout de ce fouet.

L’expérience

montre que les mesures de vitesse aux différents

points

de cette trace sont illusoires.

Malgré

la vitesse élevée du

tambour,

malgré

la différence des vitesses des bords

et du fond de la gorge, la trace

a.la

forme d’un ’7" contenu dans un

plan

dont

l’angle

avec

l’axe de rotation est de

quelques degrés

seulement. On ne

peut

retenir que la vitesse

moyenne déduite de la

petite

différence deslazimuts de la

poulie

à l’entrée et à la sortie de la gorge.

Encore faut-il remarquer que cette différence

provient

presque exclusivement des deux derniers centimètres du V frolés immédiatement avant la sortie

(le développement

total de

la trace a ’7 5

mm).

La vitesse moyenne ainsi mesurée atteint et

dépasse

350 mètres par seconde.

J’ai voulu contrôler ce résultat au moyen d’un

enregistreur

tel que tous les

points

de la surface enfumée aient la même vitesse linéaire. D’où le second tambour L

représenté

figure

2,

simple cylindre

de 276 mm de

diamètre,

de 47 mm

d’épaisseur,

dont l’axe de

rota-tion est dans le

plan

de fouettement, incliné sur la verticale de manière que ses

génératrices

occupent

successivement la

position

de la droite La trace obtenue sur le tambour dont

la vitesse

périphérique

est 57 mètres par seconde est à

l’entrée,

au

voisinage

de

LO,

sensi-blement })arallèle

arca

génératrices;

elle est un peu incurvée

après

3 centimètres de parcours

(14)

377

C’est donc au

voisinage

immédiat du

point

0

qu’est

localisée la vitesse maximum. Sa

valeur,

non mesurable par

l’expérience

présente,

est certainement

supérieure

à 570 m :

même pour des tensions initiales modérées du caoutchouc.

Au-dessous du

point

critique,

tant pour les courbes montantes que pour les

descen-dantes,

les mesures de vitesses ont été faites à

partir

des clichés

(dont quelques-uns

repro-duits

pl. I).

Les mesures des vitesses d’ascension U

(ou

de

descente)

sont immédiates. Il est malheu-reusement

chimérique d’espérer compléter

les

renseignements

relatifs à un coup de fouet

Fig. 6.

par ceux relatifs au coup suivant. Des écarts considérables existent pour les vitesses

mesu-rées dans des conditions

qu’on

croît

identiques.

Je n’ai pas pu mettre en évidence les facteurs

qui

commandent ces

variations,

pas

plus

que

je

n’ai pu obtenir

plusieurs

fois de suite

exactement la même pose. La réactivité du caoutchouc ne doit pas être

incriminée,

car

j’ai

eu le même insuccès en donnant un coup par

jour

seulement et laissant le fouet armé,

hen-dant les 24 heures

séparant

deux coups.

J’en suis

réduit,

pour chiffrer les vitesses dont

je m’occupe,

à

prendre

une moyenne sur une centaine de clichés utilisables.

La

figure

6

représente

les vitesses d’ascension U en fonction des élévations H mesurées à

partir

de la

tangente

horizontale

supérieure

de la

poulie.

La courbe est sensiblement une

droite au

voisinage

de

l’origine

près

de

la,quelle

elle coupe l’axe des élévations. On ne

peut

(15)

378

et,

par

intégration

D’où, quel

que soit

10’

une valeur infinie

pour t

-

to si l’on donne à Il la valeur zéro. En

réalité, t

-

Io a

toujours

des valeurs très

petites.

On doit écrire

et

Quand

les

longueurs

sont

mesurés

en mètres et le

temps

en

second es,

on a :

= - mm est l’ordonnée à

l’origine

de la droite étudiée.

C’est

d’après

ces calculs que

j’admets

12 millièmes de seconde nécessaires pour que le

fouet passe du contact de la

poulie

à la forme

1,

valeur difficile à déterminer d’autre

part

par

l’expérience.

A

partir

d’une certaine

hauteur,

à peu

près égale

à la moitié de la hauteur

critique,

la vitesse croît

beaucoup

plus

vite que H. La droite s’incurve vers l’axe des vitesses et rencontre

l’horizontale du

point critique

en un

point

tellement

éloigné qu’elle

semble rester

asymptote

à cette droite.

d’après

la formule

précédente

et

d’après

les moyennes

prises

sur de nombreux

clichés,

en millièmes de

seconde,

les

temps

nécessaires pour le passage du fouet par les

formes successives

représentées figure 2 ;

la forme zéro

correspond

au

temps

zéro et à

l’adhé-rence du fouet à la

poulie.

Courbe 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9101112

Temps

0

12,0

15,2

17,4

19,0 19,6 19,9 20,0 20,2 ~0,~ 20,9 21,6 22,6

Différences

3,2

2,2

1,6

0,6

0,3

0,1

0,2

0;3

0,4

0,7

1,0

Ainsi,

à

partir

du moment où il est

lancé,

le fouet ne met

guère

plus

de deux centièmes de seconde à

balayer l’espace compris

dans

l’angle

Bz0N

au-dessus de la

poulie,

et pas

plus

d’un centième pour passer de. la forme 1 à la forme t 2. De là la difficulté des

réglages

par

lesquels

on cherche à obtenir un cliché

reproduisant

une forme déterminée à

l’avance ; de

là l’effet de

statistique qui

fournît en

multiples exemplaires

les formes voisines-de

1, 2

ou

3,

en

exemplaires plus

rares les formes

comprises

entre 5 et

8,

en

exemplaires

très rares la forme 7.

Pour mesurer les vitesses sur les clichés de la

planche

I,

il faut

compter

la hauteur de chute du centre des billes à

partir

d’un

point

situé à 1096 mm au-dessus de l’horizontale

tangente

vers le haut à la

poulie

de lancement.

7.

Claquement

au

point critique.

-- Les clichés n°S 1 à 3

(pl. II) pris

avec l’écran

Faucault-Toepler,

portent

parfaitement

nettes des traces de l’onde sonore.

(16)

379

Ces traces sont circulaires et leurs centres sont au

voisinage

des

points

critiques qu’il

est facile de situer en

remarquant

que le fouet a à peu

près

la forme 8 de la

figure

2. Les mêmes

caractéristiques

valent pour deux autres clichés que

j’ai

obtenus dans des condi-tions

analogues.

Le

voisinage

du centre de l’onde et du

point

critique

n’est pas fortuit. Il

s’agit

de trou-ver, dans les conditions

cinématiques

du fouet

passant

au

point

critique,

la cause

génératrice

de l’onde

photographiée.

En

balistique,

le

claquement

résulte du mouvement d’un

projectile

animé d’une vitesse

supér-iell1>e

à la vitesse du son. La balle d’un fusil Lebel pousse devant elle l’onde dite de

sillage

qui,

latéralement et en

arrière,

se déforme et traîne en

quelque

sorte un cône

d’angle

au sommet bien déterminé.

Le bout de fouet a, lui

aussi,

près

du

point critique,

une vitesse

supérieure

à celle du

son.

D’après

le

paragraphe

précédent.

le maximum de cette vitesse est réalisé

quand

le fouet

prend

la forme

7, quasi verticale,

et

quand

son extrémité libre frôle le

plan

hori-zontal

passant

au

point critique

(voir

fig.

6).

Cette extrémité est alors exactement dans les conditions d’un

projectile,

à cela

prèa

que son mouvement ne reste horizontal et très

rapide

que

pendant

un très court instant et sur un parcours limité à un

petit

nombre de centi-mètres. L’onde sonore est

engendrée

à ce moment et lancée dans le

plan

horizontal

qui

con-tient le

point

critique;

elle n’est pas

entretenue;

elle n’est pas troublée dans sa

propa-gation

par le bout de fouet

générateur dont

la

trajectoire

ultérieure est à 45

degrés

de l’horizon.

Du cône à sommet arrondi caractérisant l’onde de

sillage

d’une balle n’existe ici que le sommet

arrondi,

une sorte de calotte

sphérique

tournée vers le

point critique.

Le cliché n° 1

(pl. Ii)

montre

bien,

en

clair,

la trace de cette

calotte;

j’ai

obtenu un

petit

nombre d’autres clichés où l’arc de circonférence sotus-tend des

angles

notablement’

plus

petits,

mais est

toujours

du côté où va le fouet et au

voisinage

du

plan

horizontal

critique.

En

réalité,

l’arc est

plus développé,

au-dessous

qu’au-dessus

de ce

plan,

ce

qui

peut

provenir

de l’inclinaison de

ON,

trajectoire

du bout de fouet

après

l’émission de l’onde

sonore.

Comme pour un

obus,

l’onde

produite

par le fouet est

unique,

sans

périodicité

(cliché

3,

pl.

II. Très satisfaisant comme

détails,

mais mal venu à la

reproduction

parce que

notahle-ment

plus

clair que les autres’.

L’impression

laissée sur la

plaque photographique

est de même nature dans les deux cas

(’) :

une

ligne

claire et fine dessine la trace du front de

l’onde;

elle est suivie

(du

côté du

centre)

d’une zone

plus large,

obscure,

limitée par des

arcs

concentriques.

L’onde frontale est évidemment

condensée;

la zone

suivante,

dont le

noir est

plus

intense que celui du reste du

cliché,

correspond

sans doute à une dilatation.

En tout cas, l’obus

fournit,

pour l’onde de

sillage,

la même

ligne

frontale étroite suivie d’une zone

plus

large

et les

transparences

relatives sont dans le même

rapport.

D’autre

part,

dans le cliché 3 ’de la

planche

II, qui

n’a subi aucune

retouche,

la

présence

de deux cercles

concentriques

limitant l’onde frontale et la zone troublée

arrière,

empêche

de supposer que les variations de teinte observées sont dues à des causes acci- °

dentelles

étrangères

au

phénomène.

A l’oreille et à

distance,

le

claquement

du fouet se

confcnd,

avec le

claquement

d’un fusil

Lebel,

voire

même,

dans certains cas, avec celui d’un obus de

petit

calibre. 11 est encore

analogue

au bruit

produit

par une boule de verre

qu’on

fait

éclater,

en la

soufflant,

sous

forte

pression; également

au bruit des

pistolets

à vent

qui

servent de

jouets

aux enfants et

dans

lesquels

l’air

emprisonné

et

comprimé

dans un

cylindre

entre deux bouchons

qu’on

rapproche

ne tarde pas à

expulser

le bouchon obturateur.

°

Par

contre,

à

l’oreille,

le

claquement

du fouet semble très différent du bruit

produit

par le

crève-vessie,

ou par le bris d’une

ampoule

de

lampe

électrique

vidée d’air. Si le

crève-vessie a une cavité

susceptible

d’engendrer

une résonance et de créer une

périodicité

dans le

phénomène

sonore, on ne

peut

rien arguer de semblable pour

l’ampoule,

dont le verre est

(17)

380

quasi pulvérisé.

Il semble bien .que l’onde solitaire condensée caractérise le

claquement

du

fouet comme les autres

claquements.

Un bruit sourd très différent du

claquement

caractérise un coup de fouet mou dont la vitesse au

point

critique

est inférieure à la vitesse du son.

IL est facile de contrôler

expérimentalement

cette conclusion.

Plaçons

une

capsule

de

Koenig

de manière

qu’elle

reçoive

sur sa membrane flexible

l’onde du cliché n" 1

(pl. II) ;

évitons que cette membrane soit frôlée par le bout de fouet ou bombardée par les brins

qui

s’en détachent. Observons le sens de la

prelllière

variation de

la flamrne

(l’observation

se fait sans coup

perdu

si on fait lever le

pont Ql

de la

figure

1 au

moment convenable par le miroir tournant

utilisé).

L’expérience

montre que la

première

variation de la flamme est un

allongement.

Autre

dispositif : parallèlement

au

plan

de fouettement et à

petite

distance,

dressons

une

grille métallique

à mailles de 5 millimètres sur les bords

desquelles,

au moyen d’un

large

pinceau trempé

dans un

liquide

savonneux, nous tendons des membranes

légères

et peu

résistantes. Faisons

claquer

le fouet. De nombreuses membranes sont

crevées,

principale-ment en

regard

du

point

critique.

Sur une seconde

grille

non savonnée peu distante de la

première,

recueillons les

gouttelettes

d’eau savonneuse en

lesquelles

se résolvent les membranes crevées. La

position

de cette seconde

grille

quand

elle

reçoit

les

gouttelettes

détermine le

signe

de l’onde incidente.

Au voisinage

du

point critique,

les

gouttelettes

sontprojetées loinduplandefouettement.

Au

voisinage

de la verticale

A,B,

(fig. ~),

les

gouttelettes

sont attirées vers le

point

de

fouettement.

Corrélativement,

au

voisinage

de la même

verticale,

la flamme de la

capsule

de

Kcnnig

commence par se raccourcir. Ce sont deux indices d’une évacuation d’air

qui

n’est pas une

onde

proprement

dite parce

qu’elle

est lente et met un

temps

relativement

long

à se

déve-lopper.

J’ai

appelé

glissement

le mouvement de la

portion

de fouet

qui

monte suivant

A2B2.

Un

piston glissant

dans son

cylindre

produit

un vide derrière lui. Derrière le

fouet,

se

produit

également

un vide

qui

d’ailleurs est

rapidement

comblé par

l’atmosphère.

Cependant,

l’entraînement de l’air vers le haut ne

peut

dépasser

le

point critique

où,

par un

brusque

crochet,

le fouet entraîneur rebrousse chemin. Butant contre

l’atmosphère

immobile,

l’air ascendant doit

produire

un choc dont

l’énergie s’ajoute

à celle transmise par

le fouet et

contribue,

par

conséquent,

à la

production

de l’onde sonore.

Dans l’effet de vide que

j’analyse,

le n0153ud

n’augmente

pas sensiblement la masse d’air

entraînée.

Le volume d’air entraîné est

toujours plus grand

que le volume du

cylindre

entraîneur.

"

Où se

trouve,

avant le

claquement.,

l’énergie

actuellement localisée dans l’onde sonore ?

Il semble

qu’elle

existe sous forme

cinétique

dans la

portion

du fouet

glissant

le

long

de la

verticale

A2B;l.

Un peu avant le

claquement,

en

effet,

le

glissement

gi est

négligeable

et le

glissement ,q¿

très

grand.

En

appelant

1 la

longueur

du brin vertical

considéré,

on

peut

.

écrire,

pour cet intervalle de temps :

= constante.

Admettons que la

portion

verticale

pendante

du fouet a une

longueur

de 5 cm

quand

la

vitesse est de 300 mètres à la seconde. Son

énergie cinétique,

en ergs, est

égale

à :

soit environ

0,4

kilobramrnètres..

La formule rend

compte

de l’énorme accroissement de g2

quand

le bout du fouet

approche

du

point critique;

elle donnerait

même,

en ce

point,

une valeur infinie pour cette

vitesse. J’ai montré au

paragraphe

5 comment on

peut

écarter cette conclusion. Cela revient à dire que la formule

proposée

est valable sur la verticale

B2’

près

du

point

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