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Effets associés et utilisation de gènes majeurs réduisant
la taille chez la poule domestique
P. Merat
To cite this version:
P. MERAT INRA Laboratoire de
Génétique
Factorielle 78350Jouy-en Josas
Effets
associés
et
utilisation
de
gènes majeurs
réduisant la
taille
chez la
poule
domestique
Les
gènes
réduisant la taille
peuvent
être
utilisés dans les différentes
souches de
poules.
Leur
intérêt
est
uneréduction de la
consommation
alimentaire
et
de la surface allouée
auxanimaux. Si
dans les souches
«
chair
»,
les
poulets
issus
des
reproductrices
nanifiées
sont
de taille
normale du fait de la récessivité du
gène,
dans les souches de
pondeuses,
la réduction de la taille
s’accompagne
d’une réduction du
poids
des oeufs.
Des
gènes
marqueurs identifiés par des cri-tèresqualitatifs
(visuels,
biochimiques
ouséro-logiques)
peuvent montrer une association avecdes caractères
quantitatifs
soit à cause d’uneffet
pléiotropique -
situation où ungène
influence
plusieurs
caractères - soit par suited’un
linkage
avec d’autresgènes.
Il est trèsdif-ficile de faire la discrimination entre un effet
pléiotropique
et unlinkage
étroit, sauflors-qu’une interprétation
raisonnable de l’effetquantitatif
attribué augène
marqueur peut êtredéduite de son effet
primaire.
Des éléments permettant de
distinguer
uneffet
pléiotropique
ou unlinkage
étroit d’unepart, un
linkage
lâche d’autre part, sont ledegré
depersistance
des effets associés au cours desgénérations
pour une mêmepopula-tion et leur
degré
de similitude entrepopula-tions différentes. Un effet
pléiotropique
estconstamment attaché à un
gène,
alorsqu’un
effet par l’intermédiaire d’un
linkage
pourra être inversé dans certains groupesgénétiques.
Cependant,
des interactions entre legène
enquestion
et le reste dugénome
oul’environne-ment peuvent aussi entrer en
ligne
de compte, commel’indique
le tableau 1.Une autre
approche
pour rechercher desgènes
individualisés ayant un effetimportant
sur des caractèresquantitatifs
consiste à lesdéceler à
partir
de l’examen deparamètres
sta-tistiques,
notamment existence deplusieurs
modes ou de déviations des distributions defréquences
vis-à-vis de lanormalité,
hétérogé-néité des variances selon les
génotypes
paren-taux pour le ou lesgènes majeurs supposés.
Diverses méthodes ont été
proposées.
Cesméthodes ont un faible
pouvoir
dediscrimina-tion, et même si l’existence de
gènes
à effetpropre
important
estsuggérée,
leproblème
d’identifier les
génotypes
individuels n’estsou-vent pas résolu. Chez les oiseaux
domestiques
l’application
de telles méthodes n’a pas conduitjusqu’ici
à des résultatssignificatifs.
Dans une brève revue des effets
quantitatifs
associés à des
gènes
marqueurs chez lesvolailles
(limitée
àl’espèce
GallusGallus),
nouschoisirons ceux
qui paraissent
leplus
suscepti-bles
d’applications,
ou lesplus
intéressants surle
plan scientifique.
Cet article concerne desgènes
réducteurs de la taille.Résumé
_________________________Parmi les
gènes majeurs
réduisant la taille chez lapoule,
legène
lié au sexe dw afait
l’objet
de nombreuses études etd’applications
enélevage.
Son caractèrerécessif et le fait
qu’il
abaisse d’un tiers lepoids
de l’oiseau et de 20 à 25 % saconsommation alimentaire l’ont fait utiliser pour « nanifier » des
reproductrices
« chair »,qui
donnent despoulets
de taille normale en croisement avec unesouche mâle standard. Pour la
production
d’oeufs,
l’application
au stade indus-trielprésente
plus
dedifficultés,
du fait que dans les souches «ponte
», surtoutcelles de
petite
taille(Leghorn),
l’introduction de cegène
entraîne une réductiondu nombre d’oeufs et de leur
poids
moyen. Endépit
decela,
dans les souchesmi-lourdes de
type
« oeuf brun », legène
dw améliore l’efficacitéalimentaire,
évitele rationnement des
pondeuses
et réduit lepourcentage
d’oeufs cassés ou sanscoquille.
Des travaux ont donc cherché à mieux cerner les conditionsoptimales
d’utilisation depondeuses
« naines » :incorporer
legène
depréférence
dans despopulations
mi-lourdes,
éviter la sous-consommationalimentaire,
seplacer
dansdes conditions de
production
où une économie sur l’aliment estparticulièrement
importante.
Un autre facteur lié au sexe issu de races Bantam, abaissant
plus
modérément la taille(10-15
%),
sans effet réducteur du nombred’oeufs, pourrait
avoir une utilitéLe
gène
de nanisme lié
au sexe(dw)
’
Le
gène
de nanisme lié au sexe de lapoule
(dw)
a été décrit par Hutt(1949).
Il est apparu par mutation dans diversespopulations
(Guil-laume
1976).
On a montré que legène
dwabaisse le taux
plasmatique
detri-iodothyro-nine
(T3)
et d’IGF 1, et augmentelégèrement
celui de la
thyroxine (T4)
et de l’hormone decroissance
(GH).
La déiodination dans le foieest réduite
malgré
laprésence
de déiodinase dans les celluleshépatiques,
et l’attachement de l’hormone de croissance aux celluleshépati-ques est réduit chez les oiseaux nains. Ces
modifications aident à
interpréter
l’effetdépres-sif du
gène
de nanisme sur la croissance du fait de l’influence de T3, GH et IGF 1 sur celle-ci.Les
conséquences
sur laproduction
d’œufsque le
poids corporel
est moins diminué par legène
de nanisme dans unelignée
sélectionnéepour un
poids
élevé que dans unelignée
sélec-tionnée en sens contraire.
Cependant
cecin’ap-paraît
pas dans toutes lescomparaisons
entrepopulations
lourdes etlégères (figure 1).
J.
b / Caractères de
production
d’oeufsL’effet sur certains critères de
production
d’aeufs diffère chez les
lignées
«pondeuses
»(Leghorn
ou type mi-lourd à œufsbruns)
etchez les
lignées
« chair» (figure 1).
J.
L’âge
moyen aupremier
ceuf est retardé dequelques
jours
à deux semaines. Lepoids
de l’oeuf est réduit corrélativement à la diminution dupoids corporel,
mais moins en moyennedans les
lignées
« chair » que dans leslignées
« ponte ». Le nombre d’oeufs est abaissé dans lespopulations
«pondeuses
», etdavantage
dans le type
Leghorn plus léger
que dans lestypes à oeuf
brun,
mais il ne subit pas de réduc-tion dans leslignées
« chair ». Enconséquence,
l’efficacité alimentaire des
reproductrices
chair est améliorée de l’ordre de 25 %(par
grammed’œuf)
par legène
de nanisme, du fait que lamasse d’oeufs n’est affectée que par la diminu-tion modérée du
poids
moyen de l’aeuf. Chez les types « ponte» mi-lourds,
malgré
uneréduction du nombre
d’œufs,
l’efficacitéali-mentaire des
poules
dcvcomparées
auxpoules
de taille normale fait
apparaître
ungain
moyend’environ 13
% ;
chez lesLeghorns
legain
moyen est
faible,
mais l’efficacité estcependant
plus
souvent améliorée que détériorée.Les oeufs anormaux
(à
deuxjaunes
ou sanscoquille)
sont presquesupprimés
par legène
dw
(Guillaume
1976, Mérat1984).
L’absence d’effet défavorable de cegène
sur l’intensité deponte dans les souches lourdes en est
vraisem-blablement une
conséquence. Jaap
etClancy
(1968)
ont montré que lespoules
de type« chair » ont un nombre excessif de follicules
ovariens de
grande
taille,
entraînant unpour-centage élevé d’œufs anormaux et un taux de
ponte
réduit,
alors que lespoules
de type«
ponte
» ont un nombre moindre de cesfolli-cules,
plus compatible
avec une ponte normale.Dans les deux cas, le
gène
dm lié au sexe réduitle nombre des
grands
follicules ;
dans les popu-lations« chair »,
il le ramène à des valeursproches
del’optimum,
entraînant la suppres-sion des œufs anormaux, alors que dans lespopulations
depondeuses
il abaisse ce nombreau-dessous du niveau permettant la
production
d’œufs maximum.Un autre effet de dw est de raccourcir la
lon-gueur des séries de ponte, ceci étant associé à
un
allongement
de l’intervalle de temps entreovipositions
successives parcomparaison
avecle
gène
Du!+.De nombreux auteurs
(voir
la revue de Mérat,1984)
ont montré que legène
du! réduit -sou-vent de
plus
de moitié - lepourcentage
d’aeufscassés en
batterie,
aussi bien dans les soucheslégères
que dans les souches lourdes. Il n’a pasd’effet
appréciable
surl’épaisseur
descoquilles
ou lepoids spécifique
des œufsqui
lui est lié.La réduction de
fréquence
des oeufs cassés peut être attribuée aupoids corporel plus
faible de lapoule,
car toutpoids appliqué
sur leplancher
des cages augmente le choc
mécanique
subipar l’œuf
pondu.
En outre, la hauteur de chute de l’oeuf àl’oviposition
peut être moindre du fait des tarsesplus
courts despoules
naines. Letempérament réputé plus
calme despoules
dwpourrait
éventuellement aussijouer
un rôle.Il n’a pas été trouvé d’effet du
gène
dw sur laconsistance de l’albumen de l’oeuf
(unités
Haugh) ;
nous avons montré d’autre part que,dans les
triglycérides
dujaune,
le pourcentage d’acidelinoléique
passe d’une valeur moyennede 14,8 % chez les femelles Dw+ à 22,9 % chez les
poules
du! tandis que les valeurs correspon-dantes pour l’acideoléique
sontrespectivement
de 51,8 et 43,3.c / Mortalité
Pour la mortalité
globale,
lamajorité
des résultats ne font pasapparaître
de différencessignificatives
entre lespoules
Dn!+ etdw;
l’avantage
semble êtreplus
souvent en faveurde ces dernières que l’inverse.
Quisenberry
(1972,
cité par Guillaume1976)
comparant despoules
naines et normalesauxquelles
on distri-bue des aliments àquatre
tauxprotéiques
diffé-rents(de
22 à 14‘%)
observe pour les pon-deuses naines une survie meilleure au tauxpro-téique
leplus
élevé et moins bonne auplus
fai-ble taux.
Concernant des maladies
spécifiques,
le tableau 2 résume les effets trouvés associés augène
dw parcomparaison
augénotype
normal.d
/ Fertilité et taux d’éclosionLa fertilité n’a pas été trouvée
significative-ment différente pour des
reproductrices
Div+et dw
accouplées
à des mâlessemblables,
à lafois dans des
lignées
« chair » ou « ponte »(revue
de Guillaume 1976, Mérat1984)
Dans les souches
lourdes,
lesreproductrices
nanifiéesprésentent
unléger
avantage pour letaux d’éclosion
(Ricard
1976, revues par Guil-laume 1976 et Mérat1984),
attribuable à la fai-blefréquence
des oeufs anormaux.2
/
Réponses
des
animaux nains
à
des facteurs de l’environnement
Les cas,
rapportés
dans la littérature, d’uneréponse
différente à des facteurs du milieuassociée au
gène dvvq
sont en nombre limité.Pour certains d’entre eux, une base
physiologi-que peut être
proposée.
Un catabolismeprotéi-que
plus
rapide
et un accroissement de laglu-conéogénèse
ont étésuggérés
par Guillaume(1976).
En outre, la masse d’œufsexportée
parles
poules
naines estplus
importante
si on larapporte au
poids corporel.
En
fait,
d’après
certains résultats de la littéra-ture lespoules
dii,répondaient davantage
à uneaugmentation
desprotéines
totales ou de laméthionine que des
poules
Dw+ ; d’autres résultats ne montraient pas d’interactiongène
xration.
Le niveau
énergétique
de l’aliment n’affecte pas lapondeuse
naine defaçon spécifique.
Pour le métabolismelipidique,
il est modifiépar le
gène
de nanisme, avec unelipolyse
syn-Dans
les souches de
pondeuses,
legène
du
nanismepermet
une économied’aliment.
Mais il faut éviter un niveau de consommationtrop faible,
préjudiciable
auxperformances
deponte.
thèse des acides gras libres est vraisemblable.
L’effet d’une
augmentation
du taux delipides
de la ration sur lerythme
de ponte despoules
naines est en tout cas faible.
Concernant le métabolisme du calcium chez les
pondeuses,
uneproportion
plus
élevée decet élément
paraît
être tirée de l’aliment par lapondeuse
naine durant la formation de lacoquille
(Bordas
et Mérat1976).
Lespondeuses
naines
légères
ont été trouvées affectées par unfaible niveau de calcium
alimentaire,
et lesmini-pondeuses
bénéficiaientpeut-être
plus
que les autres d’une alimentation
calcique
séparée.
Relativement à
l’éclairement,
iln’y
a pas deraison de s’attendre a
priori
à uneréponse
par-ticulière des
poules
dw.Cependant,
elles ontun
plus long
intervalle de temps moyen entreovipositions
successives ; de cefait,
ellespeu-vent être relativement
avantagées
par des nyc-thémèressupérieurs
à 24 heures. Ceux-ciévi-tent les
interruptions
des séries de ponte, pro-venant dudécalage
entre lerythme
interne dela
poule
et lecycle
de 24 heures. Uneréponse
dans ce sens -
d’amplitude
toutefois limitée-a effectivement été observée sur des
pondeuses
dw mi-lourdes en
nycthémères
de 26 et 27 heures.Il est connu
qu’aux températures
ambiantesélevées un faible
poids corporel
augmente
lathermolyse
par suite del’augmentation
durap-port de la surface au
poids corporel.
Cepen-dant,
dans le cas dugène
dw les choses ne sontpeut
être pas sisimples ;
Horst et Petersen(1979)
suggèrent
l’existence d’unoptimum
dif-férent dupoids
de lapoule
pour lesgénotypes
Dm+ et dw selon la
température
ambiante. Ades
températures
relativementbasses,
plusieurs
auteurs ont observé une diminution de la
consommation alimentaire des
poules
naines,contrairement aux
poules
Dw+ ; par contre,nos propres données non
publiées n’indiquent
pas de réduction de ponte pour les
poules
dw à 18&dquo; Ccomparativement
à 25° C. Auxtempéra-tures
élevées,
divers résultats montrent unnombre et un
poids
moyen des oeufslégère-ment moins diminués pour les
poules
naines que pour leurshomologues
normales parréfé-rence aux
températures
modérées,
maiscer-tains autres résultats ne font pas
apparaître
d’avantage
relatif despondeuses
dw enambiance chaude.
Enfin,
on n’a pas mis en évidenced’interac-tion
significative
entregénotype
au locus Dw etmode
d’élevage (sol
oucages)
ou densitéd’oc-cupation
des cages.3
/
Interaction
avecle
reste
du
génome
et
utilisation du
gène
dw
pour
la
production
d’aeufs
Dans les souches de
pondeuses,
l’intérêtpotentiel
dugène
de nanisme réside dans laréunion d’un meilleur taux de conversion
ali-mentaire pour le
production
d’oeufs,
d’une éco-nomie de 25 à 30 % sur la consommationd’ali-ment
jusqu’à
la maturitésexuelle,
d’uneréduc-tion de la
fréquence
des oeufs cassés et mous ou sanscoquille,
d’un volume dedéjections
de20 %
plus
faible parpoule,
et d’un moindre besoin en surface parpondeuse.
Lessouches mi-lourdes de
type
oeuf brun. Lapro-portion
plus
élevée d’acides graspolyinsaturés
dans le
jaune
d’oeufpeut
êtrelégèrement
favo-rable pour l’alimentation humaine. Sont oppo-sés à ces avantages un abaissement dupoids
moyen de
l’ceuf,
et engénéral
du nombred’œufs dans les
lignées légères.
Il est doncnécessaire de rechercher les conditions de
nature à
optimiser
le bilan d’ensemble dugène.
a /
Poids
corporel optimal
La
figure
1 montre que legène
de nanisme estplus
avantageux en moyenne dans despopulations
detype
« œuf brun » que dans deslignées Leghorn plus légères.
A l’intérieur dechaque
type,
lafigure
2 montre, àpartir
de donnéesbibliographiques,
lepoids
adultemoyen d’une
population
d’unepart,
et d’autrepart, l’écart,
en pourcentage dugénotype
nor-mal, apporté
par legène
dwrespectivement
pour le nombre
d’œufs,
leurpoids
moyen et letaux de conversion alimentaire.
En
dépit
del’hétérogénéité
desdonnées,
comprenant en
particulier plusieurs
sourcesdistinctes de mutation, celles-ci ne s’écartent
pas
significativement
d’unerégression
linéaireunique ;
plus
lepoids corporel
moyen estfai-ble,
plus
l’effetdépresseur
dugène
dw sur lenombre des ceufs et leur
poids
moyen estimportant,
et moins l’effet sur l’indice deconsommation est favorable. En moyenne ce
dernier effet commence à être avantageux
lors-que le
poids
despoules
dw adultes excède 1kg.
Ceci semble en accord avec l’observation d’une
corrélation
phénotypique
positive
à l’intérieur delignées
nanifiées detype
ponte entre lenombre d’ceufs et le
poids corporel (voir
Mérat1984).
Ces résultatsrejoignent
lasuggestion
selonlaquelle
un format suffisant estrequis
pour lesmini-pondeuses.
b / Amélioration
génétique
dela
production
d’œu&
La
figure
1 montrequ’il
existe despopula-tions, y
compris
en raceLeghorn,
où l’effet dugène
dw estplus
favorable que la moyenne, et cetavantage
peut êtreaugmenté
par unesélec-tion à
long
terme pour la ponte. Les résultats deYoo et al
(1984)
suggèrent
de combinerl’em-ploi
dugène
de nanisme avec une sélectionpour un court intervalle entre
ovipositions.
Leenstra et al(1986)
ontproposé
d’introduire legène
dw dans deslignées produisant
unpour-centage élevé d’ovulations
multiples
(de
façon
comparable
auxlignées
« chair ») :
dans cecontexte, le
gène
dwrapprocherait
le tauxd’ovulation de la valeur
optimale.
Le succèsd’une telle formule
dépendrait
cependant
de l’absence deréponses
liées défavorables à la sélection pour des ovulationsmultiples.
Les inconvénients associés au
gène
dwpour-raient être minimisés par
l’hétérosis ;
c’est dumoins le cas d’un
croisement
Leghorn
xAus-tralorp (Yoo
et al 1980, cités par Horst1981).
Si ceci avait un caractèregénéral,
lesperspectives
de l’utilisation du
gène
de nanisme pour lapro-duction d’œufs
pourraient
êtreplus
optimistes
que ce que font
prévoir
les résultats obtenus enlignées pures.
c / Eviter une sous-consommation
alimentaire
des
pondeuses
nainesS’ajoutant
à une utilisation médiocre desprotéines
par lesmini-pondeuses,
il est àpré-voir que leur
ingestion
deprotéines
estplus
fai-ble relativement à la masse d’œufsproduite
que pour despoules
deplus grande
taille. Deplus,
une tendance à la sous-consommation est
sug-gérée
pour les oiseaux nains. Lespoussins
nains mettentplus longtemps
que les autres pouringérer
une moindrequantité
d’aliment.Le
poids
àl’abattage
despoulets
issus sd’un croisement femelle nanifiée x
mâle standard
est très
légèrement
tinférieur à celui des
poulets
standards,
l’adiposité
étant tidentique.
au lieu
d’augmenter
aux bassestempératures.
Le
gène
« Cou nu » augmente moinsl’ingestion
de nourriture chez les
poules
naines que chezcelles de taille
normale ;
il acependant
un effetbénéfique
sur le taux deponte
despremières
(Mérat,
données nonpubliées).
En outre, il aété montré
qu’une
consommation insuffisante d’aliment et enparticulier
deprotéines
affectela
longueur
des séries deponte
d’unefaçon
analogue
à l’effet dugène
dw dans lespopula-tions de
type ponte. L’opinion
selonlaquelle
une
augmentation
del’ingestion
alimentairedes
pondeuses
nainespeut
améliorer leur pro-duction a été avancée par divers auteurs.d / Situations
particulières
Des situations
particulières
peuvent
maximi-ser les avantages ou minimiser les
inconvé-nients associés au
gène dw,
parexemple
lors-que le
poids
des ceufs a uneimportance
secon-daire ou nulle
(fabrication
d’ovoproduits),
sil’on utilise une
lignée
maternelle nanifiée dans un croisement «ponte
», oulorsque
desécono-mies sur le coût des aliments sont d’une
impor-tance
particulière,
cequi
est le cas des pays endéveloppement.
L’emploi
dugène
de nanisme lié au sexepour la
production
d’œufs devrait être mis enbalance avec le résultat de l’abaissement du
poids corporel
par une sélection «classique
»(French
etNordskog
1973, cités par Guillaume1976).
Une bonnepartie
des effets associés augène
dwpeuvent
être obtenusgrâce
à uneréduction de taille non liée à ce
gène.
Cepen-dant,
on nepeut
exclure lapossibilité
deréponses
liées défavorables dans une sélectionà
long
terme pour un faiblepoids corporel.
4
/ Utilisation du
gène
dw
en
production
«chair
»La réduction du
poids
adulte par legène
de nanisme lié au sexe et sa récessivitépermettent
l’obtention de
poulets
de chair de taille normaleà
partir
dereproductrices
nanifiées croisées àdes coqs Dw+Dw+. Les besoins alimentaires de la
reproductrice
naine sont abaissés à la foispendant
sapériode d’élevage
et celle de lareproduction (environ
25 % par gd’oeuf,
davantage
par douzained’oeufs).
Les effets surla ponte, le taux d’éclosion et la viabilité dans les souches lourdes sont
plutôt
favorables,
eton peut
prévoir
un nombre depoussins
parmère accru de 4 % en moyenne,
principalement
du fait de la
quasi
suppression
des oeufs à deuxjaunes,
mous ou cassés. Ce dernierpoint
seraitparticulièrement
important
dans le cas d’unereproduction
en batterie. La diminution de lasurface nécessaire par
poule
peut allerjusqu’à
40 %. La fertilité des
mini-poules
avec des coqslourds en
accouplement
normal n’est pasconsi-dérée en
général
comme une difficultémajeure,
quoiqu’elle
puisse
être diminuée si ladisproportion
de taille est tropgrande.
La ther-motolérance meilleure notée pour despoules
naines peut concernerparticulièrement
despopulations
lourdes detype
« chair ». Cesavantages doivent être
comparés
à l’effetlégè-rement
négatif
sur la croissance despoulets
d’un croisement terminal. La mère naine
pro-duit des oeufs de 3 à 4 g moins lourds en
moyenne, d’où un
petit
effetdépresseur
sur ledébut de la croissance des descendants. En
récapitulant
14 résultats de lalittérature,
Mérat(1984)
a trouvé une valeur médiane pour ladiminution du
poids
àl’abattage
de la descen-dance femelle d’environ 0,7 % ou 10 à 15 g. L’allèle dw est d’autre partincomplètement
récessif,
de sorte que lepoids
àl’abattage
des mâles Dw+ dw n’est pas tout à faitégal
à celuides
homozygotes
normaux. Enrécapitulant
lesmêmes 14 rapports, la déviation médiane
cor-respondante
parrapport
àl’homozygote
nor-mal était
proche
de 2,8%, représentant
40 à 60 gselon
l’âge
àl’abattage. D’après
la même revue,il
n’y
avait pas d’effet décelable associé augénotype
Dw+ dw sur l’efficacité alimentaire nisur
l’adiposité.
Des situationsparticulières
peu-vent maximiser les avantages :
production
depoulets
abattustôt,
où les économies sur lecoût du
poussin
d’unjour
ont une influencerelative
plus grande
sur leprix
de revienttotal ;
production
« chair » dans des pays endévelop-pement,
où les économies sur le coût del’ali-ment soient
particulièrement
importantes.
Autres
gènes
réduisant la taille
Deux autres
gènes
réduisant la taille corpo-relle chez les volailles méritent d’être cités.1
/ Nanisme
autosomal
(adw)
Ce
gène récessif,
trouvé en raceLeghorn,
réduit le
poids
du corps d’environ 30%,
abaisse le tauxd’éclosion,
retarde la maturitédans les
troupeaux
depondeuses
pourdimi-nuer les besoins alimentaires nécessiterait d’in-troduire l’allèle dans toutes les
lignées
paren-tales d’un croisement. Leenstra et Pit(1984)
proposent
de l’utiliser pour réduire la taille d’unelignée
de mâles « chair» accouplés
à desfemelles dw
(nanisme
lié ausexe)
pour éviterdes difficultés de fécondation. Dans une
popu-lation de
type
« chair » étudiéepar ces auteurs,
le
génotype
adwadw était associé à desanoma-lies des pattes affectant la
viabilité,
mais leurs donnéessuggéraient
une récessivitécomplète
du
gène
adw pour
la croissance.L’emploi
éven-tuel de ce
gène
dépend
de recherchesulté-rieures pour savoir si sa relation avec les
ano-malies des tarses est permanente ou causée par un
linkage
ou par une interaction entre desgènes
particuliers.
2
/
Nanisme
type
«Bantam
»(dw
B
)
Plusieurs auteurs ont montré l’existence d’un
gène
récessif lié au sexe pour une taille réduitechez des races de
type
Bantam. Cegène
a étélocalisé à
proximité
des loci S et K. Custodio etJaap
(1973)
ontsuggéré
que ce facteur était unallèle
(dw)
au locus DwD’après Shivaprasad
et
Jaap
(1977),
dws’accompagne
seulement d’une réduction de 10 % dupoids
et d’uneponte
supérieure
à celle despoules
dw.Coque-relle et Mérat
(1979),
comparant
des oiseauxporteurs
d’un facteur lié au sexe similaire issude la race Ardennaise naine à des animaux de
taille normale de même
origine,
l’ont trouvé associé à une réduction dupoids corporel
adulte de 13
%,
dupoids
moyen de l’oeuf de 4%,
pas de diminution du nombre d’oeufs etun
gain
de 6 % sur le taux de conversionali-mentaire pour la
production
d’oeufs.Apparem-ment en accord avec ces
résultats,
Yoshida et Saito(1983),
pour un facteuranalogue
lié aulocus K, ont observé une diminution du
poids
adulte de 8 à 17
%,
unpoids
moyen d’oeufsabaissé de 3-4
%,
sans modification du nombred’oeufs.
Un tel
gène
lié au sexe a une valeur limitéepour améliorer l’efficacité alimentaire pour la
ponte
parcomparaison
avec la sélection pourréduire le
poids corporel. Cependant,
sonintro-duction dans la
lignée
mâle d’un croisementpourrait
être relativementsimple.
Cet article est
adapté,
pourl’essentiel,
de celui de Mérat P., 1990.Pleiotropic
and associated effects ofmajor
genes. In Crawford R.D.(Ed),
Poultry Breeding
andgenetics,
429-467,Else-vier, Amsterdam.
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bibliographiques
(La
listecomplète
estdisponible auprès
del’auteur)
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Summary
Associated effects and utilization of
major
genes
reducing
body
size in the fowl.Among
themajor
genesreducing body
size inthe domestic
fowl,
the sex-linkeddwarfing
gene dw was the
subject
of numerous studiesand of
applications
on an industrial scale.Itsrecessiveness ant the fact that it lowers the
body weight
of the birdby
one third and itsfeed
consumption
by
20-25 % led to itsutiliza-tion in female broiler
parental
lines,
giving
normal-sized broilers when crossed with a
standard broiler male line. For egg
produc-tion, the use in the
industry
is moredifficult,
due to the fact that in egg
production
stocks,
especially
those of smallerbody
size(leg-horns),
the introduction of this gene causes alowering
of egg number and mean eggweight.
In
spite
ofthis,
in medium-size brown eggtype
lines the dw geneimproves
feedeffi-ciency,
avoids feed restriction programs and reduces thefrequency
of cracked and of soft-shelled eggs. Hence research work has been done so as to better estimate theoptimal
con-ditions for the use of «
mini-layers » :
prefer-able
incorporation
of the gene into medium-sizedlaying
stocks,
avoidance of feedunder-consumption,
utilization inproduction
condi-tions where feed
savings
arerelatively
mostimportant.
Another sex-linked mendelian factor from
Bantam
breeds,
lowering body weight by only
10-15 % without any deleterious effect on eggnumbers,
could be useful inspecific
crosses.MERAT P., 1990. Effets associés et utilisation de
genes majeurs réduisant la taille chez la