<*
s
V
'EXTRAIT
DICTIONNAIRE
DU
SCIENCES
DES
MÉDICALES
ARTICLE
PARIS
G.
MASSON
lidraire de l’académie de médecine
120, Boulevard Saint-Germain
ASSELIN ET O
LIBRAIRES DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
Place de l'École-de-Médecine
HERMAPHRODISME
(tératologie). 609iierlitz
(David). Médecin allemand,connu
sous lenom
de IJerliciiis, est né à Zeits, dans l’État deMisnie, le28 décembre
1557. Il fit scs éludes phi- losophiques et médicales àWittemberg,
à Leipzig et à Rostock, et fut quelquetemps
principaldu
collège de Guslrow.Nommé
en1582 médecin
pensionné à Prentzlau, il alla en1585
s’établir àAnclam.
11 s’occupabeaucoup
d’astro- logie et il est l’auteur, paraît-il, des premiers recueils populaires consacrés à la prévisiondu
temps. SesÉphémérides,
publiées pour la première fois en 1584, eurentun
grand succès et furent traduites dans les principales langues de l’Europe.En
1585, il passa professeur demathématiques
à l’Université de Greifswald, futmédecin
pensionné à Stargard, de1598
h 1606, puis àLubeck
jusqu’en 1614, et retourna habiter à Stargard, où ilmourut,
le 15 août 1656.De
sesnombreux
ouvrages nous citerons seulement :I. l)e curationibus gravidarum, puerperarum et infanlium. Anclam, 1584, in-8°; autres Édit. 1602, in-4°; Stettin, 1618, in-8°.
—
II. Exercilationes philosophicœ de lacrymis,risu, saliva, sudo?-e et slernutatione. Greifswald, 1584, in-8°. A. D.
HEiniiW
(Les).Hermann
(Paul). Médecin et botaniste allemand, né à Halle le50
juin 1646,mort
à Leyde le 29 janvier 1695.Reçu
docteur àPadoue
en 1670, ilpartit
pour
Batavia en qualité demédecin
dans laCompagnie
hollandaise, et après son retour futnommé,
en 1679, professeur de botanique à l’Université de Leyde.Nombreuses
sont les plantes nouvelles décrites parHermann.
Outre le catalogue des plantesdu
jardin de Leyde (1687), il a publié :I. Lapis lydiusmaleriac mcdicae. Lugd. Eotav., 1705.
—
II. Cynosura maleriaemedicae,etc. Argent., 1710.
—
III. Florae Lugd. Bal. flores. Lugd. Batav., 1090. L. Un.Hermann
(Jean). Médecin et naturaliste français, né à Barr (Alsace), le51
décembre
1758,mort
le 8 octobre 1800.Réçu
docteur à Strasbourg en 1762,il fut
nommé
en1769
professeur extraordinaire de médecine, en1778
profes- seur de philosophie, enfin, en 1784, succéda àSpielmann
dans la chaire d’his- toire naturelle médicale.En
l’an 111, il devint professeur de botanique et de matière médicale à l’École demédecine
nouvellement créée. Lemusée
réuni parHermann
a été le point de départdu
richemusée
d’histoire naturelle de Strasbourg. Ce savant était en outre directeurdu
jardin botanique. Scs travaux sontnombreux,
mais le plus important a pour titre :Tabula
affinitatum ani-malium... cam
annotationibusad
liistoriamnaturalem animal mm avgendam
facienlibus, Argent., 1785, in-4°.
— Son
fils, Jean Frédéric, né en 1768,mort
en 1795,médecin
militaire, étaitlui-même un
naturaliste distingué. Il avait été reçu docteur à Strasbourg en1792
avecune bonne
thèse sur l’ostéologiecomparée. L. Un.
iicrii
\
1*11KO IUSHI:
. § 1.
Tératologie. L’hermaphrodisme
(ou plus exactement hermaphroditisme), au sens strictdu
mot, est la réunion desdeux
sexes sur
un même
individu. Cet état se trouvenormalement
chez la plupart des végétaux et dans certains groupes d’invertébrés; il est dit suffisant lorsque l’hermaphrodite est capable de se féconder lui-même, insuffisant, lorsque lafécondation exige l’accouplement réciproque de deux individus.
Parmi
les Vertébrés, l’hermaphrodismenormal
n’existeque
chez quelquesDICT. ENC. 4" S. XIII. 59
610
HERMAPHRODISME
(tératologie).Poissons [voy. plus bas) ; on n’en connaît
aucun exemple
authentique chez les Vertébrés supérieurs ; par contre, il arrive assezfréquemment
chez ces derniers qu’unmême
animal présente, par suite d’une anomaliedu
développement, quelques-uns des caractères distinctifs desdeux
sexes. Cethermaphrodisme anormal
est toujours très-imparfait; l’étude des formes variées qu’il alfecte chezl’homme
et lesMammifères
les plus voisins fait l’objetdu
présent article.S’il est
un
chapitre de tératologie qui soit propre à nousmontrer
de la façon la plus évidentecombien
cette science est étroitement subordonnée à l’embryolo- gie normale, c'est àcoup
sûr celui qui se rapporteaux
vices de conformation des organes génitaux. Aussi nous paraît-il indispensable, avant d’aborder la description des différents casd’hermaphrodisme
constatés dans l’espècehumaine
et chez quelques
Mammifères,
de rappeler brièvement l’évolutionnormale
de l’appareil reproducteur chez l’embryon.Vers la fin
du deuxième mois
de la vie intra-utérine l’ébauche des organes de la génération est représentée par les glandes génitales primi-tives [testicules ou ovaires), par
le corps de
Wolff
et son canal excréteur(voies c/énitalesmâles
)
et par les conduits de Millier [voies génitales femelles).
Tous
ces conduits débouchent dans le
cloaque par l’intermédiaire
du
sinus uro-génital; c’est à l’ex- trémité antérieure de la fente cloacale qu’apparaissent ulté- rieurement les rudiments des organes génitaux externes, à sa- voir l'éminence génitale (pénis
ou
clitoris), le sillon génital (portion terminale de l’urèthreou
petites lèvres) et les replisgénitaux
(scrotumou
grandes lèvres [voy. la figure]). Chez lemâle
les glandes génitales de- viennent les testicules, et lescanaux
de Wolff les canaux dé- férents. Les conduits de Müller disparaissent, à l’exception de leurs extrémités (utérusmâle
et hydatidesnon
pédiculées). Les corps deWolff
aussi s’atrophient, saufen ce qui concerne la partiemoyenne
qui s’accole dechaque
côté au testicule et se trans- forme en épididyme.Le
tubercule génital se change en pénis. Le sillon génital se ferme, constituantun
canal (portion spongieuse de l’urèthre) qui fait suiteau
sinus uro-génital (portionmembraneuse).
Les replis génitaux se soudent sur la lignemédiane
etdonnent
ainsi naissance au scrotum.Chez la femelle les glandes génitales développées représentent les ovaires. Les conduits de Müller confondus dans leur partie inférieurefournissent les trompes, l’utérus et le vagin. Les
canaux
et les corps de Wolffdisparaissent, à l’exceptionFigure schématique indiquant la disposition des organes et
i des conduits génito-urinaires sur unjeune embryon de mammifère.
cw, corps de Wolff.
—
og, glande ou organe génital.—
m,m, conduits de Müller.
—
w,w, canaux de Wolff.—
cg,cordongénital.
—
u,u, uretères.—
v, vessie.—
su,si-nusuro-génital.
—
7, intestinposlérieur.—
cl, cloaque.—
ig, tuberculegénital.
HERMAPHRODISME
(tératologie). 611 de laportion qui correspond à l’épididyme et qui forme l’organe deRosenmüller ou
parovariumdu
ligament large. Le tubercule génital,beaucoup moins
déve- loppéque
chez le mâle, devient le clitoris. Enfin la gouttière génitale reste ouverte et ses bords (petites lèvres) limitent l’entréedu
sinus uro génital qui reste très-court (vestibule). Les replis génitaux restent séparés et se renflent pour constituer les grandes lèvres.Le tableau ci-contre qui
résume
la destinée ultérieure des différentes parties de l’appareil génitalembryonnaire nous
permettra de nous en tenir à cet exposésommaire
des faits (nous renvoyons, pour plus de détails, aux articles Ovaire Testicule, Uro-génital [Sinus], Pénis, Utérus,Wolff
[Coi'ps de]).Segment profond.
Segment externe.
LD
X
-c F-
2
Imoyen. .•LD
O
cn
ta
Z
-<
Cl C3
O
Embryon.
Glande génitale.
Partie géni taie.
Corps de Wolff.
. _
Partie uri- naire.
1Conduit de Wolff. . . .
Femme.
Ovaire.
Conduitde Millier..
Sinus uro- génital.
Partiesupé- rieure. .
Partieinfé- rieure. .
Partie supé- rieure. .
Partie infé- rieure Tubercule génital. . .
Sillon génital
kReplis génitaux. . . .
Canaliculesefférents du I
corps de Rosenmüller
]
(époophore)
(
Grains du parovarium (paroophore)
( Conduit de Gartner. ( )
Canal de Rosenmüller.
fHydatide pédiculée.
!
Trompe.
Pavillon
Pavillons accessoires.
I Utérus.
I Vagin ' . , I Trigonevésical. . . . , ( Tout l’urèthre.
Vestibule Clitoris Petites lèvres Grandes lèvres
Homme.
Testicule.
Cônes efférents.
Vasa aberrantia.
Rete leslis.
Corps de Giraldès (paradidyme).
Conduit éjaculateur.
Canal déférent.
Canal de l’épididyme.
Hydatide pédiculée.
Hydatide nonpédiculée.
Utriadeprostatique.
Trigone vésical.
Portion prostatique del’urèthre et glandes annexes.
Portionmembraneuse de l’urèthre Pénis.
Portion spongieuse de l’urèthre.
Scrotum.
Ce tableau
montre
au premier coup d’œil qu’au point de vue de leur dériva- tionembryogénique
et de leurs usages les organes dela génération peuvent être divisés en trois segments superposés :un segment
profondcomprenant
les glandes génitales;un moyen
représenté par les corps et les conduits deWolff
et les conduits de Müller;
un
externe répondant aux organes génitaux externes.Il est vrai
que
vers lemoment
de la naissance les testicules avec leurs annexes descendent à travers lescanaux
inguinaux et vont se loger en dehors de l’ab-domen
dans les bourses; mais cette migration ne modifie en rien leur signifi- cation morphologique.Chacun
de ces segments étantcomposé
dedeux
parties équivalentessymétriquement
disposées de chaque côté de la lignemédiane
lenombre
de segmentsou
subdivisions anatomiques se trouve, en dernierressort porté à six. I. Geoffroy Saint-Hilaire, s’appuyant surtout sur ce faitque
chaque partie est alimentée par des troncs vasculaires différents, a introduit le premier dans la science celte « division de l’appareil générateur en six segments princi- paux, correspondantàautant de centresdistinctsde formation,etpar suite pouvant se montrer, dans certaines circonstances, indépendants les uns des autres. »L’ébauchc embryonnaire tellequellevientd’êtredécriteest nettementbisexuelle en ce qui concerne le
segment moyen
où coexistent les corps et conduits de Wolff (organes males) avec les conduits de Müller (organes femelles).Au
cou-g.|2
HERMAPHRODISME
(tératologie).traire, les
deux
autres segments paraissent unisexués;on leur appliquefréquem- ment
l’épithète d’indifférents,pour
exprimer qu’ils sont susceptibles d’évoluer soit vers le type male, soit vers le type femelle.Cependant
les recherchesmodernes
ont prouvé, ainsi qu’on le verra plus loin,que
cette indifférence n’est qu’apparentepour
les glandes génitales primitives. Ces organes présentent au contraire des caractères de bisexualité plusou moins
évidents suivant les espèces animales, caractèresqui paraissent se reproduire, dans certains cas téra- tologiques, chez lesMammifères
et chezl’homme. En
ce qui concerne lesegment
externe, l’ébauche est réellement simple: elle ne saurait
donc donner
naissancesimultanément
àun
appareilmâle
et àun
appareil femelle bien conformés.On
peut dire enrésumé que
le jeuneembryon
a tout ce qu’il fautpour
deve- nir à la foismâle
et femelle dans lesegment
profond et lesegment
intermé- diaire (dont la réunion répond àpeu
près à ce qu’on décrit en anatomie sousle
nom
d 'organesgénitaux
internes),mâle ou
femelle seulement dans le seg-ment
externe.Partant de ce stade très-jeune
on
voit les sexes se différencier progressivement par la suite d’aprèsun
plan général parfaitementétabli.Le dimorphisme
sexuel ne porte pas seulement sur les organes génitaux, mais aussi sur l’habitus géné-ral
du
corps : port, barbe, voix, mamelles, conformationdu
squelette,du
bassin en particulier, etc.La
différenciation physiologique est complète après la puberté,une
foisque
la sécrétiondu sperme
d’une part, l’ovulation et lesmens-
trues de l’autre, se
montrent
régulièrement. Il se fait enmême temps
dans la personnalité morale des individusune
différenciation, qui se manifeste aussi bien par l’orientation générale des idées, des goûts et des habitudes,que
par lespenchants sexuels
proprement
dits.Or il n’est
aucun
de ces caractères soit matériels, soit psychiques, qui ne puisse se trouver modifié accidentellement de telle sorte qu’il paraisse être en désaccord avec le type sexuel de l’individu sur lequel on l’observe.De
là la possibilité de certaines déviationsdu
développement se traduisant parun mélange
en propor- tions variables de caractèresmâle
et femelle surun même
individu.Classification. Alors
que
les Anciens réservaient lenom
d 'hermaphrodites pour les individus auxquels ils attribuaient la possession simultanée d’organes mâles et d’organes femelles, avec la facuté de remplir tour à tour les fonctions de l’un et de l’autre sexe, ce terme a prispeu
àpeu une
plus grande extension.C'est ainsi
que
I. Geoffroy Saint-Hilaire définit l’hermaphrodisme la réunion chez lemême
individu desdeux
sexesou
de quelques-uns de leurs caractères.En
prenant lemot
dansune
acception aussi vaste on arriverait àcomprendre
sous cette rubrique toute aberration physique ou
morale du
type sexuel, depuis les modificationsmorphologiques
et anatomiques de telle ou telle partiedu
corpsjusqu’aux perversions si curieuses de l’instinct sexuel sur lesquelles l’at-tention a été attirée dans ces dernières années (voy. Gley, Les aberrations de
l'instinct sexuel. In
Revue
philosophique, 1884). Mais dans le langage térato- logique usuel ladénomination
à'hermaphrodisme
s’applique àune
catégorie defaits
beaucoup
plus restreinte. Aussi longtempsque
l’appareil reproducteur est bienconformé
etque
l’anomalie sexuelle ne porteque
sui les caiacteies secon- daires de l'habitus extérieur, de la voix, des penchantsmoraux,
cet état ne constitue pas àproprement
parlerun hermaphrodisme. Comme
le dit Ahlfeld,un homme
à seins développés, présentant les apparencesdu féminisme, une
femme
à barbe,une
virago, ne sont pasencore des hermaphrodites.On
ne leurHERMAPHRODISME (tératologie
).1 613donne
cenom que
si les organes de la génération sont affectés enmême temps
de quelque vice de développement pouvant faire naître des doutes sur la sexua-lité réelle de l’organisme.
Ambroise
Paré avait divisé les hermaphrodites en quatre groupes, suivant qu’ilsétaient mfdes,femelles, neutresou bisexués, et Pierquin (Montpellier,1825) a encore suivi lemême
procédé en établissant les trois sections :monogames
androgynes et gynantbropes,
agames
et digames. Depuis Meckel (De duplicitatemonstrosa commentatio.lh\x,
1815.— Anal
path. et Anat. générale) on avait adopté généralement la division deshermaphrodismes
endeux
grandes classes : 1°hermaphrodisme
vrai, réel, double oucomposé; hermaphrodisme
avec aug- mentationdu nombre normal
des parties ; 2°hermaphrodisme
faux, apparent, pseudo-hermaphrodisme;hermaphrodisme
simple,ou
avec conservationdu nombre normal
des parties. Ce principe,admis
avec diverses variantes dans lesouvrages de Metzger(Diss. de monstris. Regensburg, 1793),
Blumenbach (Com-
ment.Soc. sc. Gœlting, 1815.— Handb.
d. Naturgesch., 1825), Dugès(Mém.
sur l'hermaphrod.Éphém. msd.
Montpellier, 1827), Gurlt (Handb. d. path. Anat.d. Ilaussdugethiere, Berlin, 1852), a servi également de hase pour la classifi- cation de 1.-Geoffroy Saint-Hilaire (Ac. des sc., 1855.
—
Traité des anomalies de l'organisation chezl'homme
et lesanimaux,
II, Paris, 1856), la pluscom-
plète à tous égards qui ait jamais été donnée. Appliquant aux monstruosités la
méthode
usitée en histoire naturelle, Geoffroy Saint-IIilaire établitcomme
ilsuit sept ordres
d’hermaphrodismes
répartis endeux
classes :1" CLASSE Hermaphrodismes simples,
ou sans excès DANS LE NOMBRE DES PARTIES.
Appareil sexuel
essentiellement mâle essentiellement femelle
intermédiaire, ni mâle ni femelle., enpartiemâle eten partie femelle.
I. IIerma])hroclisme masculin.
II. Hermaphrodisme féminin.
III. Hermaphrodisme neutre.
IV. Hermaphrodisme mixte.
II” CLASSE
Hermaphrodismes complexes, ou avec excès DANS LE NOMBRE DES PARTIES.
Appareil sexuel
mâleavec part femellessurajoutées, femelleavecpart,mâlessurajoulées.
double: unmâle et une femelle. .
V. Herm. masculin complexe.
VI. Herm. féminin complexe.
imparfait.
VII. Herm. bisexuel
parfait.
Chaque
ordre estlui-même
subdivisé en genres, et la nomenclature s’applique à tous les cas possibles d’hermaphrodisme, soit normal, soit tératologique.On
reconnaît sans peine dans l’œuvredu
grand tératologiste lespréoccupa-
tions d'ordre physiologique dont s’étaient inspirés ses prédécesseurs depuis A. Paré.
Nous
retrouvons lesmêmes
tendances, encore plus accentuées, dansl’école allemande contemporaine. Jean Muller (Entwickelungsgeschichte der Genitalien. Düsseldorf, 1850), considérant
que
la caractéristique essentielledu
sexe est fournie par laglande
génitale, distingua trois catégories d’hermaphro- dites: 1° conformation indécise des organes génitaux externes, avec des organes internescomplètement
mâles ou femelles ; 2° conformation indécise des organes génitaux externes avec duplicité partielle des organes internes; 5° organes internes mâles d’un côté, femelles de l’autre,hermaphrodisme
latéral. Millier insistait en outre sur la nécessité de pratiquer l’examen microscopique des organes et de n’admettrecomme
testicules ou ovairesque
les glandes pourvuessoit de canalicules spermatiques, soit de follicules de de Graal.
C’est sur ces préceptes qu’ont été édifiées depuis lors les classifications des divers auteurs. Voici, par exemple, celle deKlebs (llandb. d. path. Anat., 1875),
qui est généralement usitée aujourd'hui :
614 Il
LRM APIIRODISME (tératologie)
I. Hermaphrodisme vrai (coexistence d’ovaires et de testicules).
1° Ilormaplirodisme vrai bilatéral.
2° Hermaphrodisme vrai unilatéral.
3° Hermaphrodisme vrai latéral (ou alterne, Péris).
II. Pseudo-hermaphroclisme
j
1° Masculin, (glandes génitales d'un seul sexe) . . . |
2° Féminin.
Suivant
que
l’anomalie porte sur les organes externes, sur les internes (seg-ment
moyen), ou sur lesdeux
à la fois, lepseudo-hermaphrodisme
danschaque
sexe est subdivisé enpseudo-hermophrodisme
externe, interne ou complet.Àhlfeld (Missbildungendes
Menschen
, Leipzig, 1882)met
en doute l’existence de l’hermaphrodisme vrai ; il trouve le système de Klebs trop compliqué et n’est pas éloigné de vouloir'rayer leterme hermaphrodisme du
langage tératologique.11 décrit les
pseudo-hermaphrodismes
de Klebs en chapitres séparés : Utérusmâle
, Fissures génitales externes (Épispadias et Hypospadias), Hypertrophiedu
clitoris.
Fœrster avait
du
reste déjà procédé d’une façon àpeu
près analogue(Missbil-
dungen
, 1865).Sans méconnaître ce qu’ont d’artificiel toutes ces classifications, forcément compliquées, puisqu’il s’agit de décrire des anomalies très-complexes et variées, nous ne croyons pas
que
l’on doivesupprimer
la dénominationhermaphrodisme
et dissocier en quelque sortele
groupe
d’anomalies désigné sous cenom
en troisou quatre malformations simples des organes génitaux. C’est en se fondant sur les données de l’embryogénie et de l’anatomie
comparées que
la tératologie descriptive est arrivée à prendre rangparmi
les sciences biologiques. Or, sinous
continuons d’appliquer cette règle et d’étudier le développementanormal
en lecomparant
audéveloppement
normal, il nous suffira de quelques considérations très-simplespour
voirque
la conception de l’hermaphrodisme tératologique n’a nullementperdu
son droit de cité. C’est elle seule quinous permet
d’embras- ser dansune vue
d’ensemble et de relier entre eux des vices dedéveloppement
multiples, très-variésquant
à leur morphologie. Loin de la restreindreou
de l’infirmer, les acquisitions récentes de l’embryologie nous paraissent au con- traire devoirdonner
plus d’extension à sondomaine
en y rattachant des mal- formations demoindre
importance qu’on avait l'habitude de décrire séparément jusqu’à ce jour.En nous
reportant à l’esquisseembryogénique
donnée plus haut nous consta- tons facilementque
ledimorphisme
sexuel s’établit pardeux
procédés bien distincts, suivantque
l’on envisage les organes génitaux internes (segment profond etsegment moyen) ouïes
organes externes (segmentexterne). L’ébauche interne est double; elle acquiert son caractère unisexuel grâce à ce faitque
l’une de ses parties
composantes
(soit le testicule,avec le canal de "Wolff, soit l’ovaire avec le conduit de Muller) se développe seule, tandisque
l’autre reste à l’état rudimentaire. L’ébauche externeau
contraire est unique, et évolue versle type
mâle
ou vers le type femelle.La
connaissance de ces faitsnous permet
de voir nettement la limite des malformations possibles dans la catégorie qui nous occupe. Si l’on entend parhermaphrodisme
vrai la réunion chez lemême
individu desdeux
appareils sexuels complets et capables de fonctionner, la production dune
pareille ano- malie ne saurait en effet se concevoir, et l’onretombe
dans les monstruosités imaginaires des auteursdu
seizième siècle.Mais rien ne s’oppose à priori à ce
que
l’ébauche embryonnaire des deux613
illi
H M A
1*11R
0DISME
(tératologie).segments profond et
moyen
sc développe entièrement,donnant
ainsi naissance à des glandes et à des conduits desdeux
sexes.Quant
aux organes externes, ilspourront conserver plus ou
moins
la forme primitiveque
nous voyons chez lejeune
embryon
et chez les ovipares. Cette forme, qui n’aurait rien d’absolument extraordinaire ni de surnaturel, n’ajamais été constatée jusqu’ici, il est vrai,mais on connaît des cas qui s’enrapprochent sensiblement,
même
dans l’espècehumaine
(voy
.
plus loin le cas de lleppner).
En
tous cas elle nous représente théoriquement le type à'hermaphrodisme
vrai le plus completque
l’on puisse concevoir chez lesanimaux
supérieurs ; la suite de cette étude nous montrera dans quellemesure
il s’est trouvé réalisé jusqu’à ce jour, etcomment
il peut être priscomme
point de départ pour arriver à l’interprétation des formesmoins
complexes.Il y a donc lieu de distinguer : 1° les
hermaphrodismes
bisexuels,herma-
phrodismesvrais de Ivlebs, et parfaitement désignés par I.-Geoffroy Saint-Hilaire sous lenom
d’Hermaphrodismes
bisexuels imparfaits; 2° leshermaphrodismes
unisexuels,hermaphrodismes
apparents, pseudo-hermaphrodismes. Ces derniers nous présentent des formes en quelque sorte intermédiaires entre lesdeux
types sexuels; on pourrait les diviser, suivant l’état desdeux
segments internes, en masculins, féminins etneutres. Mais il suffira de mentionner la dernière variété qui résulte de l’avortement des glandes génitales; il en sera de
même
deshermaphrodismes
transverses (Eschricht) ou superposés(Geoffroy Saint-Hilaire).Nous
étudierons successivement l’hermaphrodisme dans les trois segments de l’appareil de la génération, etnous
suivrons,pour
notre description,une marche
analogue à celle qui est indiquée dans l’ouvrage déjà cité de Ivlebs.I.
Conformation
bisexuelledu segment profond
(coexistence de l'ovaire etdu
testicule chezun même
individu).Hermaphrodisme
vrai,hermaphrodisme
bisexuel imparfait. C’estlaforme qui se rapprocheleplusde l’hermaphrodisme normal. Suivantle
nombre
et la disposition des glandes génitales, l’hermaphro-disme du segment
profond se subdivise en : d°hermaphrodisme
vrai bilatéral (un testicule etun
ovaire dechaque
côté); 2°hermaphrodisme
vrai uni- latéral (un testicule etun
ovaire d’un seul côté, le côté opposé ne présentant qu’une glande génitale ou en étantcomplètement
dépourvu) ; 5°hermaphro- disme
vrai latéral ou alterne (un testicule d’un côté,un
ovaire de l’autre).1° et 2°
Hermaphrodismes
vrais bilatéral et unilatéral. Les malformations appartenant à cettecatégorie sont bien plus raresque
cellesdu
troisième groupe, etd’autre partil resteun
point obscur dans lesdonnées embryogéniquesque
nous devons invoquer pour encomprendre
la genèse.En
effet, nous netrouvonsnorma- lement
qu’une glande génitale primitive de chaque côté de lacolonne vertébrale, et cetteforme d’hermaphrodisme
estcaractériséepar laprésence simultanée d’un ovaire et d’un testicule, soit d’un seul côté(hermaphrodisme
unilatéral), soit desdeux
côtés(hermaphrodisme
bilatéral) de l’abdomen.Pour
s’expliquer l’origine de cette dispositionanormale
il est nécessaire de se reporter auxphénomènes
histologiques qui président aux premiers développements des glandes génitales.
L’éminence génitale primitive est constituée au
moment
de son apparition parun
simpleamas
de tissu conjonctifembryonnaireà la surface duquel l’épithéliumdu
péritoine s’épaissit pour former Y épithéliumgerminatif
de Waldeyer. De bonne heure on aperçoitparmi
les cellules prismatiques de cet épithélium des éléments sphériques plus volumineux, les ovulesprimordiaux
, et bientôt il se produit des involutions épithéliales qui pénètrent dans le stroma mésodermique-G1G
HERMAPHRODISME (tératologie).
de la glande génitale, entraînant avec elles les ovules primordiaux.
Pour
les Ver- tébrés inférieurs(IHagioslomes,
Semper,
Balfour; Batraciens, Gœlte; Beptiles, Braun) onadmet
généralementque
les ovules femelles et les spermatogonies (ovules mâles)
proviennent également des cellules génitales primitives incluses dans l'épithélium germinatif. Mais cette homologie complète entre les éléments reproducteurs des
deux
sexes, telleque
l’a formulée Ch. Hobin, est loin d’ètredémontrée
en ce qui concerne les Vertébrés supérieurs. Alorsque
tous les obser- vateurs s’accordentpour
considérer les ovules femellescomme
des descendants directs des ovules primordiaux, on a émis au contraire les vues les plus diver- gentes au sujet de l’origine des éléments testiculaires. Waldeyer,notamment,
ainsi
que Schenk
et Witlich, fait provenir ces derniers d’unbourgeonnement
des canaliculesdu corps de Wolff. Mais,que
l’on se rallieà la théorie de l’homologie parfaite(comme
le fontBornhaupt, Egli, Janosik et Kôlliker)ou
qu’on regarde lesspermatogonies, les cellules
mères
de spermatozoïdes,comme
représentantune
formation wolffienneabsolument distincte des ovules primordiaux de l’épithélium germinatif, dans l’un et l’autre cas il est également difficile de considérer ces glandes génitales primitivescomme
desorganes indifférents, etneutres enquelquesorte. Suivant la
remarque
de Reuter citéplus bas, le testicule et l’ovaire sont, des organes trop différentspour
qu’on puisse serésoudrefacilement à les fairedériver d’une ébauche primitive unique, alors qu’on nerépugne
nullement à admettre semblablecommunauté
d’origine pour les organes génitaux externes dont toutes les parties sont équivalentes d’un sexe à l’autre au point devue
morphologique.Si l’on adopte la
manière
de voir de Waldeyer, la glande génitaleembryonnaire
possède tout à la fois lesrudiments
de l’ovaire etdu
testicule;normalement
l’un des deux seulement se développe et l’autre s’atrophie; mais on peut supposerque
la formatiomvolflienne (mâle) et la formation germinative (femelle) se sont déve- loppées simultanément, et se sont séparées plus tard l’une de l’autre, de façon à donner naissance à
un
testicule et àun
ovaire situésdu même
côté. Suivantque
cette anomalie se sera produite à droite et à gauche,
ou
d’un seul côté, l’her-maphrodisme
sera bilatéralou
unilatéral. De son côté, l’anatomiecomparée
nous fournitun
point d’appui solide en faveurde labisexualitéprimitive de la glande génitale de l’embryon.Parmi
les Vertébrés inférieurs, où les ovules tant imlesque
femelles prennent également, naissance dans l’épithélium germinatif, ilexiste des exemples
d’hermaphrodisme normal
chez quelques Téléostéens : telssont les genres Chrysophrys et Serranus (où Aristote déjà l’avait indiqué). Dans le testicule des Plagiostomes il n’est pas rare de trouver quelques ovules femelles (Balbiani, Génération des Vertébrés.
— Swaen
et Masquelin, Arcli. de biol.belges, 1883).
On
saitque
dans le genre Bufo il se développeà côtédu
testiculeun
ovaire rudimentaire.L’hermaphrodisme
vrai peut se montrer exceptionnelle-ment
sur la carpe et sur le hareng (Cari Vogt,Sur
linhareng
hermaphrodite.—
F. A.Smitt, Description d'unhareng
hermaphrodite. InArch
debiol. belges, 1882). Voicicomment
s’exprime Smitt : «A
son origine, l’épithélium germinatif est indifférent, et la différenciation des sexes estun
processus secondaire qui, chez les Poissons, peut se produire très-lentement. Chezbeaucoup
de Poissons, telsque
les Serrans, la différenciation se fait en partie double;une
partie des cellules de cet épithélium se transforme en éléments mâles, l’autre partie se transforme en ovules femelles. »Pour
les Vertébrés supérieurs,Waldeyer
(Eier- stock u. Ei., 1870) a signalé la présence d’ovules primordiaux dansl’épithélium recouvrant la surfacedu
testicule, et depuis lors desfaits analogues ont été con-HERMAPHRODISME (tératologie).
617statés par divers observateurs. Laulanié
notamment
(Acad, dcssc., 5 août 1885.—
Soc. deBiol., 1887) a décritdes formations bisexuelles aussi bien sur l’ovaireque sur le testicule chez les Oiseaux et les
Mammifères.
11 est donc possible
que
l’interprétalion proposée par Smilt s’applique égale-ment
àlabisexualité anormale des glandesgénitales chez lesVertébrés supérieurs.Tous
cesfaits tendent à faireadmettre, ainsi qu’il a été ditplus haut,que
l’ébauche embryonnaire de l’appareilreproducteur estbisexuelle aussibienpour
lesegment
profond que pour Jesegment moyen.
D’une façon générale, cethermaphrodisme
est
moins
nettementmarqué
pour le premier de ces segments; il semblemême
qu’à l’état adulte il n’en reste
aucune
tracenormalement
chez lesVertébrés vivi- pares. Mais, chez ces derniers et jusque chezl’homme
on rencontre des ano- maliesqu’on peut considérercomme
des manifestations lointaines de labisexualité originelle. Il fautremarquer
cependant qu’on n’a jamais trouvé jusqu’ici chezl’homme
de glande hermaphrodite contenantsimultanément
descanaliculcs sper- matiques et des follicules de de Graaf. Mais celte objection perd beaucoup de sa valeur si l'on considèrecombien
estminime
lenombre
des cas qui ont été sou- mis àun examen
microscopiqueun peu
approfondi.iNous relatons ci-après les principales observations actuellement connues se rapportant à ce
dédoublement
des glandes génitales dans l’espèce humaine.Hermaphrodisme
vrai bilatéral. Constaté à plusieurs reprises chez les ani-maux,
ce type, qui est le plus complet de la série, n’est représenté chezl’homme que
parun
petitnombre
de cas méritant quelque créance.Schrcll (Med. chir. Pract.v. Schenk. 1, 1804.
—
Anal, inGeoffroy Saint-Hilaire.Tératologie, II, p. 165) parle d’un enfant deneuf mois qui présentait, outre
un
véritable pénis en rapport avec des organes génitaux mâles complets,
une
petite vulve, avec grandes et petites lèvres, conduisant, par l’intermédiaire d’un vagin, àun
utérus rudimentairepourvu
de trompes; lesdeux
ovaires étaientimpar-
faitement développés.Vrolik (Tabulae
ad
illustr.embryogen.,
tab.94
et 95. Lipsiæ, 1854) décritles organes d’un hypospade
mort
à ci n<[liante-huit ans. Conduit uléro- vaginal sur-monté
dedeux
trompes terminées encæcums;
à gauche,un
ovaire etun
lesticulerudimentaires
demeurés
dans l’abdomen; à droite lesdeux
glandes se trouvent placées dansune
hernie inguinale. Le testicule ne présente point de canalieules, mais seulement des kystes remplis d’un liquide dont l’aspect rappelle celuidu
sperme; l’ovaire nemontre que du
tissu conjonctif, sans trace de follicules.H. Millier (inCannstatlsJaliresb.Rt]. IV. ,p.
I2,1854)résume,
d’aprèsun
dessin,une
observation deBlachmann
(1855) relative àun
cryptorchide detrente-six ans : vagin et utérus avec des trompes perméables,deux
ovaires etdeux
testicules;prostate normale. Cet individu aurait présenté des hémorrhagies mensuelles par
le pénis et aurait toujours manifesté de la répulsion pour les
femmes.
Arthur
Durham (Guy
s IIosp. Reports, 5e s., t. VI, p. 424, 1860) aexaminé
les organes d’un hypospade de vingt-cinq ans. Habitus général féminin. Le scro-
tum
estcourt et renferme dechaque
cotéun
testiculenormal
avec épididyine etcordon spermatique. Au-dessus de
chaque
testicule se trouveun
corps lobulé, de forme conique,composé
de tissu conjonctif avec des cellules adipeuses.Durham
considère ces corpscomme
des ovaires ayant subi la dégénérescence graisseuse.Heppner
(Reichert's Arch. für Anal., 1870, p. 702) décritun
hypospade de deux mois dont les parties génitales externes se rapprochentdu
type masculin.618 11E
R M A
P11H0
DISM E
(tératologie).Le
sinus uro-génital s’ouvre au-dessous d’un pénis imperforé; il se continue directement avec l’urèllire et sur sa lace postérieure vient déboucher, parun
orifice en forme de fente,
un
vagin long de 2 centimètres. La prostate entoure l’urèthre et le vagin. L’utérus, àforme
infantile, possèdedeux
trompes per- méables avec pavillons ; dechaque
côtése trouventun
ovaireetun
testicule situé au-dessous etun peu
en dehors de celui-ci ; entre eux se voit le parovarium.Au
microscope l’ovaire présente des follicules de de Graaf et des ovules, le testicule des conduits se réunissant vers le hile de l’organe et remplis de cellules et de noyaux.
Ce cas a
une
importance considérable, bienque
l’on doive s’associer dansune
certaine
mesure aux
réserves formulées par Ahlfeld(loc. cil., p. 249) au sujet de l’examen histologique
un peu
tropsommaire
des testicules.La
descriptionanatomique
est faite avecbeaucoup
de soin, contrairement aux quatre observa- tions qui précèdent, et les figures données par Iieppner ne laissent guère sub-sister de doutes sur la bisexualité réelle de cet hermaphrodite.
Hermapln odisme
vraiunilatéral.On
trouvedans Lilienfeld (Beitr.zur Mor-
phologie u. Entwickelnngsgesc.il. der Geschlechtsorgane. Inaug. Diss. Marburg,1856) la relation de l’autopsie d’une
femme
de vingt-deux ansmorte
à Vienne le17
novembre
1850. Près de l’orificedu
canal inguinalgauche
on voyaitun
testi-cule bien développé, avec
épididyme
et canal déférent; latrompe
utérinedu même
côté semblait
normale;
le ligament large contenaitun
organe de ftosenmüller etun
renflementcorrespondant
àl'ovaire,mais
dans lequel on n’a paspu
constater d’ovules. Les organes génitaux internesdu
côté droit faisaient défaut (la de- scription a été faite d’aprèsun
dessin, et ce cas doit être considérécomme
fort douteux).Le seul
exemple
probant a été rapporté par P. Gast (Beitragzur Lehre von
der Bciuch Blasen-Genitalspalte u.vondem Hermaphroditismus
verus.Inaug.
Dissert. Berlin-Greifswald, 1884). Il se rapporte à
un
fœtusmonstrueux
mort- né,venu
àpeu
près à terme, et affecté d’éventration, d’exstrophie vésicale complète avec anus contre nature, d’atrésie anale et de spina bifida. Les organes génitaux externes se composaient d’un pénis avecun
canal uréthral; le scro-tum
était indiqué pardeux
replis. Dans l’abdomen existaitun
utérus double dans toute sa longueur (utérus didelphe). L’utérusgauche
présentaitune trompe
courte terminée parun
pavillon; près de ce dernier se trouvaitun
ovaire, et, àpeu
de distance,un
testiculeavec songubernaculum.
L’utérus droit, inséré surun
vagin, avaitune trompe
très longue avec ligament large, sans trace de glande génitale.L’examen
microscopique de l’ovairemontra
des follicules de de Graaf et des ovules en abondance, celuidu
testicule des canalicules avecun
épithéliummal
conservé.5°
Hermaphrodisme
alterne (Péris) ou opposé (hermaphrodisme
latéraldes auteurs). Il existe
un
testicule d’un côté,un
ovaire de 1 autre, 1une
desglandes embryonnaires ayant évolué vers le type male, l’autre vers le type femelle. C’est la
forme d’hermaphrodisme
vrai dont on possède le plus grandnombre
d’observations;nous mentionnerons
les suivantes choisies parmi lesmieux
connues et les plus authentiques.Sue
etMorand
(1746) ont trouvé à l’autopsie d’un hypospade avec fissure scrotaîc âgé de quatorze ans :un
vagin etun
utérus; à droiteune trompe munie
d’un pavillon,un
ovaire etun
ligament rondj à gauche, dans le canal inguinal,un
testicule coiffé de son épididyme d’où partaientdeux
conduits (canaux défé-HERMAPHRODISME
(tératologie). 619 rents?) allant s’insérer sur l’utérus (Morand,De
hermaphroditis. Th. de Paris,1749.
—
Arnaud,Sur
les hermaphrodites. InMém.
de chirurgie, I. 1768).Yarocler (1754) fit à l’Hôtel-Dieu l’autopsie d’un hypospade âgé de dix-huitans présentant
un développement
notable des mamelles.La
moitié droitedu scrotum
renfermaitun
testicule dont le canal déférent aboutissait àune
vésicule sémi- nalecommuniquant
avec l’urèthre et d’autre part avecune
petite matrice dépourvue de col. Celle-ci se prolongeait àgauche
enune trompe normale
avec pavillonsurmontant un
ovaire etun
ligament rond (Pinel,Mém.
de la Soc.méd.
d'émulation, t. IV, p. 542, Paris, 1801).Maret
[Mém.
de l'Acad. de Dijon, t. II, p. 157, 1767) adonné une
de- scriptionanatomique
très-complète desorganes génitaux d’un hypospade de dix- sept ansmort
à l’hôpital de Dijon. Lesmamelles
étaient développéeset l’habitus général offrait des caractèresdeféminisme
assez prononcés; au-dessousdu
pénis imperforé s’ouvrait la fente vulvaire, présentant à sa partie supérieure l’orificede l’urèthre, et plus bas l’ouverture d’un conduit vaginal rétréci par
un hymen.
La
lèvrevulvaire gauche contenaitun
testicule bien conformé dont le canal défé- rent débouchait dansune
vésicule séminale renfermantdu sperme;
à droite existaitune
matrice rudimentaire avecune trompe
dont le pavillon allaitembrasser
un
ovaire d’apparence normale.Rudolphi
(
Abh
. der k.Akad.
d. Wissensch.za
Berlin, 1825) aexaminé un
enfant hypospade âgé de
deux
à trois mois. Fissure scrotale donnant accès dans le sinus uro-génital. Utérus avectrompe
etpavillon àgauche;
le ligament largedu même
côté enveloppeun
ovaire,un
corps deRosenmüller
etun
liga-ment
rond. Dans la moitié droitedu
scrotumun
testicule avec épididyme et canal déférent, sans vésicule séminale ; ce canalchemine
dans l’épaisseur de la paroi droitedu
conduit utéro-vaginal et vient s’ouvrir dans le sinus uro-génital.Prostate rudimentaire.
Berthold en
1834
(Abh. der k. Gesellsch. d. Wissensch.zu
Gôttingen, Bd. II, p. 104. 1845) a trouvé les dispositions suivantes sur le corps d’un enfantmort peu
de jours après la naissance. Petit pénis imperforésurmontant une
fissure uro-génitale. Pas de'petites lèvres. Vagin débouchant dans le sinus uro-génital.Utérusunicorne; à
gauche
trompe, pavillon, ovaireet ligamentrond. Dans lagrande lèvredroiteun
testiculeavecépididymeetcanal déférentsecomportantcomme
dansle cas précédent. Ni vésicules séminales, ni prostate. Le testicule avait la struc- ture histologiquenormale. L’ovaire, « en forme de rate, était
formé
d’unemasse
grenue, avec quelques corpuscules épars qui ne présentaient pas fort nettementle caractère d’ovules ».
MarieDoroth. Derrier, Dôrge, Dürrge, etc., appelé plus tard Charles D..., hypo- spade né à
Potsdam
en 1780, futexaminé
de son vivant parune
série demé-
decins : Hufeland, Mursinna, Feiler, Stark. Ce dernier, qui le vit à l’âgede vingt- trois ans, lui trouva
un
habitus masculin, quoique délicat. Le scrotum, divisé, était vide; l’individu présentait les penchants sexuels d’unhomme,
des érec- tionset despollutions. Mayer, qui fit l’autopsie deD... àBonn, en 1835,constata qu’au-dessusdu
vagin terminé en cul-de-sac se trouvaitun
utérus plein avecdeux
trompes; à l’extrémitéde latrompe
droite se trouvaitun
testicule avec des canalicules spermatiques évidents; à gauche, au contraire, se voyaitune
glande ressemblant àun
ovaire,complètement
tapissée par le péritoine etcomposée
depetits corpuscules agglomérés; la prostate existait également (Mayer, Casper's Wochenschr., 1835, n° 50.