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ARS Bretagne - Pôle communication Aurélien Robert – Chargé de communication 02 22 06 72 64 – aurelien.robert@ars.sante.fr
Démographie des professionnels de santé : une information plus précise pour une action plus pertinente
Le Projet Régional de Santé fixe comme priorité le déploiement d’une offre de soins de qualité sur l’ensemble de la Bretagne. L’atteinte de cet objectif passe par l’identification des besoins, donc un recensement précis des professionnels de santé. Le document DémoPS 2014, récemment publié par l’ARS Bretagne, répond à cette attente. Il précise, par territoire et par profession, les forces et faiblesses régionales.
Cette nouvelle édition intègre des données démographiques sur de nouveaux métiers, jusqu'ici non couverts par l'étude, mais également des données sur les parts des diplômés d'autres régions ou pays parmi les professionnels bretons, ainsi que des données sur les flux attendus de nouveaux professionnels au titre de la formation initiale réalisée en Bretagne.
DemoPS 2014 : une 3
eédition, des améliorations
Après 2011 et 2012, l’ARS Bretagne publie la 3e édition de DemoPS, véritable observatoire de la démographie des professionnels de santé. Si l’utilité d’un tel outil n’est plus à démontrer, l’ARS Bretagne l’améliore d’année en année. Pour la première fois, DémoPS intègre les pharmaciens.
Le périmètre des personnels non médicaux se trouve lui aussi élargi.
Ainsi, l’enquête DémoPS 2014 concerne : les médecins (spécialistes et généralistes), les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes, les professions paramédicales (audio- prothésistes, diététiciens, Ergothérapeutes, infirmiers, manipulateurs en radiologie, masseurs- kinésithérapeutes, opticiens-lunetiers, orthopédistes, orthésistes, orthophonistes, orthoprothésistes, orthoptistes, pédicures-podologues, podo-orthésistes, psychomotriciens, psychologues, techniciens de laboratoire) et trois usages de titre (chiropracteurs, ostéopathes, psychothérapeutes).
La présentation des flux des sorties des facultés, directement dans le corps du document, permet une lecture plus aisée. Elle met notamment en perspective les parts de diplômes d’autres régions ou d’autres pays parmi les professionnels bretons.
Mardi 14 octobre 2014
DOSSIER DE PRESSE
DemoPS 2014 : quelques constats généraux
DemoPS indique, en Bretagne, une densité globale de 317 médecins (toutes spécialités confondues) pour 100 000 habitants ; une donnée moins favorable que la densité de la France métropolitaine établie à 340 médecins pour 100 000 habitants.
Des situations territoriales inégales
DemoPS 2014 met en lumière des inégalités territoriales. La densité médicale du secteur de Pontivy-Loudéac s’établit à 204,3 pour 100 000 habitants pour 317 à l’échelle de la région. De plus, 32 % d’entre eux âgés de 60 ans et plus sur ce secteur pour 23 % à l’échelle de la Bretagne et 26 % à l’échelle de la France métropolitaine, et seulement 7 % d’entre eux âgés de moins de 40 ans pour 20 % à l’échelle de la région.
Médecine : par spécialité, des situations contrastées
A l’échelle des spécialités médicales, les situations sont très contrastées.
Certaines affichent une densité proche de celle observée en France métropolitaine :
la médecine générale (158,6 médecins généralistes en Bretagne pour 100 000 habitants pour 158 à l’échelle de la France métropolitaine) ;
la médecine du travail (8,8 en Bretagne pour 8,9 à l’échelle nationale) ;
l’hématologie (0,9 en Bretagne pour 0,8 à l’échelle nationale) ;
l’oncologie (1,1 en Bretagne pour 1,3 à l’échelle nationale) ;
la radiothérapie (1,1 en Bretagne pour 1,3 à l’échelle nationale) ;
la gériatrie (2,3 en Bretagne pour 2,4 à l’échelle nationale) ;
la gastro-entérologie (5,6 en Bretagne pour 5,6 à l’échelle nationale) ;
la rhumatologie (4 en Bretagne pour 4,1 à l’échelle nationale) ;
la plupart des chirurgies.
D’autres disposent en Bretagne d’une densité plus favorable que la France métropolitaine :
la médecine physique et de réadaptation (4,2 en Bretagne pour 3,1 à l’échelle nationale) ;
la pneumologie (4,9 en Bretagne pour 4,5 à l’échelle nationale).
En revanche, certaines spécialités présentent, en Bretagne, des densités moins favorables que la France métropolitaine :
la pédiatrie (9,7 en Bretagne pour 11,9 à l’échelle nationale) ;
la cardiologie (9 en Bretagne pour 10,6 à l’échelle nationale) ;
la psychiatrie (19,7 en Bretagne pour 23,1 à l’échelle nationale) ;
la radiologie (11 radiologues pour 100 000 habitants en Bretagne pour 13,2 à l’échelle de la France métropolitaine) ;
l’anesthésie-réanimation (15,5 en Bretagne pour 16,9 à l’échelle nationale).
Pharmaciens : des indicateurs contradictoires
DemoPS 2014 met en lumière une densité en pharmaciens plus faible en Bretagne qu’à l’échelle nationale avec par contre une densité plus forte de titulaires d’officine qu’à l’échelle française.
Des professions en tension
DemoPS 2014 présente des densités en infirmiers significativement supérieures en Bretagne aux densités nationales, avec 1 023 infirmiers pour 100 000 habitants pour 947 à l’échelle française.
Ces données confirment que la Bretagne ne présente pas de déficit de professionnels pour cette profession. Des tendances similaires, mais dans de moindres proportions, sont observées pour les opticiens-lunetiers et les pédicures-podologues.
A l’inverse, les psychologues bretons sont 70,6 pour 100 000 habitants pour 77,2 pour la France métropolitaine, la même tendance est observée pour les manipulateurs en électro-radiologie et les psychomotriciens.
L’indicateur de la comparaison de densité bretonne avec la densité nationale n’est pas toujours pertinent et suffisant pour apprécier la situation démographique d’une spécialité.
A titre d’exemple, la densité bretonne en médecine physique et de réadaptation, qui apparaît comme très confortable, est faussée par le besoin de fonctionnement des gros centres de rééducation présents sur le territoire breton.
La densité en médecin du travail bretonne n’est pas atypique par rapport à sa densité nationale, celle-ci est par ailleurs considérée partout comme très insuffisante avec des tensions en recrutement à l’échelle nationale.
Origine des diplômés : une majorité de bretons, très peu d’étrangers
DemoPS 2014 précise que 59 % des médecins inscrits à l’Ordre exerçant en Bretagne présentent un diplôme dont l’origine est bretonne, et seuls 4 % d’entre eux un diplôme d’origine non française.
Le plan d’actions de l’ARS Bretagne
Afin de proposer, sur l’ensemble du territoire breton, une offre de soins de qualité, l’ARS Bretagne mène des politiques diversifiées et complémentaires en lien avec ses partenaires.
La promotion du Contrat d’Engagement de Service Public (CESP)
Le Contrat d’Engagement de Service Public comprend une dimension sociale à travers une aide au financement des études de médecine et une dimension citoyenne puisqu’il complète les différentes mesures déjà mises en place par l’Etat et les Collectivités territoriales pour développer l’attractivité de l’exercice de la médecine dans des territoires où la densité médicale est faible. A destination des étudiants et des internes en médecine et en odontologie, il ouvre droit à une allocation brute mensuelle d’un montant de 1 200 euros versée par le Conseil National de Gestion.
En Bretagne, 26 signataires de Contrats d’Engagement de Service Public sont suivis dans la perspective de leur future installation en médecine générale, 5 en odontologie, 1 en ophtalmologie, 1 en pédiatrie et 1 en anesthésie réanimation.
La promotion du statut de Praticien Territorial en Médecine Générale
Le statut de praticien territorial de médecine générale (PTMG) vise à faciliter l’installation de jeunes médecins généralistes dans des zones sous-dotées en leur garantissant un revenu mensuel pendant un délai déterminé ainsi que le versement d’une rémunération forfaitaire en cas d’arrêt maladie ou maternité. 20 contrats ont été attribués à l'ARS Bretagne pour 2013-2014. A ce jour, 16 signatures.
Le développement des coopérations hospitalières et des postes d’assistants partagés L’ARS Bretagne a développé un outil au service de la stratégie territoriale : le contrat hospitalier de territoire. Cet outil s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des principes de gradation et de territorialisation de l’offre de soins, portés par le Projet Régional de Santé. Ainsi, le contrat hospitalier de territoire a vocation à venir en appui aux recompositions hospitalières en cours sur la région, et à accompagner la structuration des Communautés Hospitalières de Territoire (CHT).
Le champ du contrat intègre, notamment, l’accompagnement de la mise en œuvre du projet médical et l’accompagnement à la gestion des ressources humaines. Dans ce cadre, l’ARS Bretagne finance, au-delà de l’enveloppe accordée par le Ministère, des postes d’assistants spécialistes partagés, ce qui témoigne de l’engagement majeur de l’Agence dans une politique de promotion du partage de postes médicaux. Les quotités de temps mises à disposition des centres hospitaliers référents non universitaires et périphériques sont plus importantes en 2014 qu’en 2013. A ce stade de la campagne 2014, 89 projets ont été présentés dans un état d’aboutissement avancé en 2014 (contre 58 projets retenus en 2013).
L’édition 2014 de l’Atlas du Projet Régional de Santé (jointe à ce dossier de presse) décrit les projets de coopération en cours en Bretagne.
Les zonages conventionnels
En Bretagne, il existe cinq zonages conventionnels. Ils concernent les infirmiers, masseurs- kinésithérapeutes, sages-femmes, orthophonistes et chirurgiens-dentistes libéraux. Ces dispositifs permettent de définir les territoires sous ou sur-dotés en professionnels de santé et servent de base à la mise en place de dispositifs visant à une meilleure répartition de ces acteurs (aides à l’installation ou au maintien dans les zones sous-dotées, mesures de régulation à l’installation dans les zones sur-dotées pour certaines professions). Ces cartes figurent dans l’Atlas du Projet Régional de Santé.
L’exercice coordonné, source d’attractivité d’un territoire
Le développement des Pôles et Maisons de santé pluriprofessionnels, soutenu par l’ARS Bretagne, encourage à de nouvelles modalités d’exercice favorisant les échanges et la coordination entre professionnels de santé. Les objectifs sont principalement d’améliorer la qualité de prise en charge des patients, de rendre les conditions d’exercice des professionnels de santé plus attractives et de maintenir une offre de soins lisible et structurée où cela est nécessaire. A ce jour, 55 pôles et maisons de santé sont en fonctionnement et 25 structures supplémentaires sont en projet. A travers une carte, l’Atlas du Projet régional de Santé présente les projets soutenus par l’ARS Bretagne
Formation : les effectifs d’internes revus à la hausse
Pour faire face aux difficultés liées à la démographie médicale, l’ARS Bretagne a, ces dernières années, en lien avec les deux doyens des facultés de médecine de Brest et Rennes, proposé des hausses des effectifs d’internes à former dans les deux subdivisions bretonnes. Les dispositions suivantes sont ainsi d’ores et déjà actées :
+ 50 % de postes d’internes en radiologie sur la période 2010-2014 ;
+ 15 postes sur la période 2010-2014 en anesthésie-réanimation ;
+ 22 postes sur la période 2010-2014 en psychiatrie.
Enfin, pour la période 2014-2018, le nombre de postes d’internes en médecine générale pour 5 ans s’établit maintenant à 1 057 (contre 959 pour la période 2013-2017).