DAHOU Foudil Université de Ouargla
De quel pouvoir d'interprétation,l'interprète s' investit-tl ?
Quel devoir de
« Jidélité »»,I'interprète se doit-il
de respecter dans Ia transaction de la paroled'Autrai
?De
quelle manipulation langagière, l'interprète est-il en demeure de se préserver ?Qaelle parole, à la
fois
originelle et originale, se donne-t- elle à transposer dans l'opération d'interprétotion ?Entre le
colcul interprétatif et I'insécurité interprétative, dansl'ordre
pédagogiqueet
didactique,la
manipulation sémiotique des textes/pmoles d'auteurs est une entreprise cleconviction.
« (...) Un individu ne dit «
je
» que parce qu'on lui adit
« tu ». Aussi le propre de
la
société humaine est d'être une rencontre, porteuse de richesse et de complexité.»ilil
Cette rencontre est un pacte d'éternité perpétuellement renouvelé par la puissance de
la
communication néanmoins parasitée parf
inconstance humaine. C'est pourquoi, confiait Albeft carrus, « (...) dans la société intellectuelle, .jene
sais pourquoi,j'ai
toujours I'impression d'avoir quelque chose àme faire pardonner ( ..).
»iiIii]
Notre semblable
a le
devoir de nous excuser de notre malencontreuse intrusion dans le monde syrnbolique de son intimité Iangagière. Ce devoir de pardon nous préserve de toirt angoisse d'excommunication,
son absenceest
anxiogèllepour uos esprits déshérités parce que, nous
le
savons, « /eNtU I1\RGINI no 1i. Jan
-
lr,rin 200547
t
DAIIOU
Foud.illcrngcrge s'in.sc:rit tlans cles relaliort's tlc pttt'rt'oir
" lu
ptu'ole,o,rtribrc ir
infltrcnc:er, lrtnsf t»'merott délruire celui
cltti l'écoutc.»iiiIiii]
Cette
pirissancecle la palole
follciatriceerige
rllle puissatrcc de décryptage sil'oti
vetlt collrpl'clldre le sells de la clUestionde
l'inierprétationdatls les
réseaLtr d'itltetltiotls caractéristiques dc notre petlsée conlplere'De cette complexité de la pensée tnarlifèste erl llropos' il est fort difTcile d'arriver aux «
/"'l
inlentic»ts cle signiliculionilc
l'ittteltcz,.».ivliv]
cl'autantplits
cltreles
c1éterrrlirlistlles socinux pèsent sl"lr totlte modalité de discoLrrs'v[v]Ce
cliscoitrs.il corlvient cle
l'attalyserell
sachatttper.tiuentrnent que dans le cas parlictrlier de l'irltel'pr'étation.
celle-ci repose a iu
t;r
sLlr Lln effort théoriqtte de cottllaissanceel
Lute pratiqLre systérlatiqr-re.Llll
exercicecotttitltt
cletra,spositio.
didactiquede ,os
pettsées. Plus exactetltent ,.,,',.,,.,.,ar-,.,ogs cle plus en p|-ts cotlscietlts clLte «/c
L'on'\ctl'\tt'\rrctttcl rultpelle qtre le's inrlividus
tlr
c'ottttttttttiquertl P(ts Purpl.trcrses ,?isc.rère.s ntri,s pot" mt cn,tentl,.le tl
.'é,ortcé's crttr.sliltrtrrr/
'clc.s
ctrgtuti.tctlic.tns
cohéran/c,s séttrtttr/itltrcrttartl
cl prugmuîi;'Ltetilcttl. cla't di,scrtttt''s' >>r'iIvi]
Attssi serait-il errotléi.
iuppor",. que l'i,terpr'étatio, él'acLte les rtotiotrs cle clisctli-trs et d,éionciation poLrr ne plus s'etrtèruer qtte datts la silnplicité apparertte et paftallt trollpetlse de sotl opératiorl'C'est
por,trcltroilloLls prcsclltolls ici tllle
rcf iexionéclecticlue sLir les options ofTèrtes par ['anall'se dLr discotlrs à l'étucle cle l,interprétation professiotlnelie Not|e réflexiott se
veLrt avallt totlt Lln préaiable à l'approche acadéruiqLre cle cette mêure interprétatioil circorlscrite clatls le chatllp d'utte atlall'se du cliscoltrs dout tloLrs !1e potl\orts
tti
tre devot.ts pré"itrger cles possioilitéset
cles iimites.et
cliercltatltà
se potlt'sttirre
à1.irllérieLrrdescatégoriespropl"esaLlphétlc.tllètledela
trarJttctiotl.
48
nlUfanèflt
no 11. Jan-
luin 2005Pourtant"
l'i,terprétatio,
semble déranger nos habitucles,e,taies. la
traduction s'accorder avec elles:
réellerrent illaut aller plus loin
dansnos
représentations sociales et admettre que, dans nos pratiques éclrrcatives,le
ternte cletrad,ctio, occllpe Lrre place de choix très clifficile à réviser.
ll
ne faudrait pase,
co,crure qLre l'opération tracrLrisanteest
plLts aiséeque
I'opération interprétative,ni
rnêrne lecontraire: au plan pédagogiqLre
et
cliclactique. elles exigent toutes deur'queto,t le
savoir. savoir-raire et sa'oir-êtrJ del'enseignant doit poLrr oir se concent'er. sLrr l'objectivité cle leur reucontte dans le no rnan's lancl de I'oral et cle l'écrit.
L'éqLrilibre précaire
existà,t e.tre
ces cieux crerniersp'océdés de mémorisation
et
de corservatior,à
cles clegr.ésclifférents, remet eu question I'autononrie de la tracluctio,-, el .je l'interprétatio, sachant que << (...) la ltruticlue lctttgctgière cluns ce .'u,\ e.\'l une pr(tlicltre d'crcliol.
»vii[vii]
Par
ailleLrrs,si rlous
col)veltonsclue
l,opératiorr traduisarte relève cle la
sphèrecle l'écrit.
I'opération interprétative de Ia sphèr'e cle I'oral.,o,s sor,res
égalemente, de,reure de reco,raître qLle Ia
dépense J'érergie intellectLrelle tant de I'enseignant que deIapprerart
cloit-se trouver réconrpensée dans leLrr parfaite coorclinatio, ou prus .iLrsternent dans leurs interactiors.II
sLrfl'it pour ce faire q,e I'apprenantne soit ni
l'aclversaireni le complice
cleI'erseigrant rrais so, véritable partenaire pédagogiqire, c'est- à-clire
qu'il
accepte de se plier aux pri,cipes cle I'inierte\te et cle I" inteld iscorrrs.«rVori.s désignons .\otrs ces cleux ternres le.s, élérnent,s conlenL,\ dans la nÉmoire longugière des incrit,itrus, résulrctnt de leur ./récluenrorion préolcrble de.ç texres, ou
d'rne
tttnnière plus générctla dufair
tle lertr e^-périence comnrunictrrit,e rtrqleel écrile.
L'inlerdi,sc:ours clé,signepltr.t
prér:i,sénten/ lesélémett'
ruémcrisé,s,à pttrtir. de
cli,çcour,s, « e//'eclitterttent i\'Itr'1''\RÔ1),1no 11. lan-
fr-rin2005
4L)DAIIOU
Foud.ilénctncé.s
» tlonl oil (t
mémorisé égulentenl les cit'con:;tctnce,\énonciotives. L'inlertexte,
ltti,
denttttte
pluS générttle' e'slc ctn,s l ilr,r é tl e I' en s e nùl e tle's pr é c: on st rt'r c t iott s l un gu g i èr e s cl on t rtous
héritons
sonsen
conrtcrîlr.el'r»'igine
clttipeul
elre lointuine olt toute récente (...r.»viii[viii]
ce
sont I'intertexte et l'interdiscours qui cotlstrttisent la transactior.t clela
parole d'Ar,rtrLri dont l'étronciatiorl est despli-rs particr-rlières. L'interprète est aiors tetltr de la résoLrdre. E.lr
Lffet, d'Lrne part. «
( ) il
e.çl t,rcti tlue l'érr,nciuteur gëtrère rtrt clisctntr,s à 1)urilr. da,s éléttrcnls' qu'il pos',\ètle en tnéttroire. tle.s struclLtrescltr'il
connoîtct
des misesult point tlont il
estcrtpttble >>ix;ix]
;
cl'autre part. « l'énrtncé résulla cl'mt chrtix aatitare cle l'éutetTeur; i!
correspond uu degré dc cttntplexité sctuhoilé pur ltti. >>xlx)C'est potrrqr:oi, si llotls
cottsidérous l'opération trtrcluisante clansla
dotrble perspectivede
l'interprétatiorl professionlelle et des déboLrchés de la traductiotl datls le tissu éco,rorlique ert Algérie; nous devotrs adtnettre qr"re la prise decouscieltce traduisatlte
cotlstitue Llne
sérieuse tentativeacacléntique cl,en finir, dans I'ordre pédagogiqLre et didactiqLre,
avec ulte
r:lppressante insécLrrité interprétatil'edoltt
sollt victitres et les enseigtlatlts et les apprettauts'Il
s'agit clès lors cle tror-rver Llll colllprol.nis qLli répare cerutalaise psl,cltologique à ntênie de
colllprotttettre l,enseigner.uent/apprentissagede
l'interprétationdatts
soll aspect pratique. lrrésolu, le problènle peLrt se cotllpliquer' se cloLrblei cl'ui
complexe de rnan ipu latiort lan eagière cottdlti satrt à l'hésitation et à l'incertitude.En effet.
à
l'èi'e cles autoroutes de l'itlfornlatiorl, de la ruumérisation cles donnéeset dlt
cot.nuerce électrottiqr"re, la traclr-rction/interprétation tertte clese
recollstrLtirertll
rrythe éconoutiquc à sa rnesure: elle rend présentes des sociétés ertgal
de clevenir et ntatérialise ler-trs aubitiolts techtlologiqLres 50 .\,1U'IARGi-U rro 11. f zrrr-
Tuin 2005grâce au transfeft du savoir. La doLrble valeur intellectrrelle et marchande de celui-ci prédestine l'être et l'avoir des peLrples
en leur transmettant, sittot't l'intégrité, dtt moins la totalité de ce qui compose la pierre angulaire de l'humanité à travers les
âges: la maîtrise de l'instrument et de
l'outil.
Pourtant, utteultime question interpelle nos esprits
:
quelle configuration économique commandele dispositif de la
traduction/interprétation et p'our quels enjeux'?
Car nous en sommes
pleinement couscients, la tradr.rction/interprétation est Llne valeur qui tout à la fois génère et détruit d'autres valeurs. Mais parcequ'il
ne peut y avoir de valeur en l'absence d'action, << lout ce quifait
comnterce naîtdu travail de I'homme, de son industrie. »xi[xi]
Par ailleurs, parce que colrlrercer, c'est
déjà communiquer,la
présencede l'opération
traduisar-rte/interprétative combinée est promesse d'action et de devenir en
corruruu.
Le
problème d'existence spécifique de l'opération traduisante/interprétative réside dans la pennanence du sens de['action
à
mener mêmesi
dans l'actiott matrice/génératrice, l'interprétation se distingue foncièrement de la traduction.Si
tradLrctionet
interprétation sont subordonnéesà
lalecture
de la parole d'Autrui,
l'interprétationl'est
plusceftainement. plus profondément et suftottt
plusirnrnédiatement : inscrit dans le couft terme politique, son rôle est des plus cruciaux dans/pour le devenir de la collectivité.
Cependant, poLlr que l'acte d'interprétation puisse se définir cornme acte de cornmunication sociale, on considère
qu'il
doit être pofieur d'ut-r pouvoir de conviction.Pour convaincre,
il s'agit de
produire des idées, de développer un argumentaire abondammeut fourni reposatlt sltr une organisation, une hiérarchisation et un critérium de règles à la fois conventionnelles et singulières-la
convention afin de nousfaire
suffisamment comprendre,la
singularitéafin
de .\11:'IÀî1GiÀ1 noll.
ian-
luin 2005 51DAEOA
Foad.ôldénralquer notre paroie. En d'autres tenrres se doter d'une grarrura ire.
Pour
ce
faire. une grarnrnairede
production serait enparfaite
adéqLrationavec les ambitions de
l'interprète.notanlnrent
s'il
cornprend raisonnabletlertt qu'Lure tellegranrrlaire
«(...) tenle
d'intctpiùter /e.s nrécutti.sntc.s qui condtri,Een/ l'éntetleur à .ftibriquer de.s lerte.ç it ltut'rir cle .se.g propt'a,\ irtlcnlic»ts tle .signific'ctlir»t.lltrrlct'
tirte lurtguc c''c.s/, clons'c'es'contli/ion.s, ntellre en etNre rle.; nto.tctt.s. littgtri.sliqtrc.s en élcrnt respc.trt,soble de choix ;ttulliple.s', Ious .sértrturlicltte,s ù lcr bose, ntuis conlruint.s clc se ruouler clcrns le,s c'udt'es ,s;yrtlttxiclue,sde
lct langue.Toul
énoncé cli.scrut rte.s'interrïion,y cla sen.srésultaru cle c,e,s re,s:port.sctbililé,s ltersotltelle.s, t{cur,s
le
c'uclre d'Lrne .s.ynlctxe sociuli,sée. »xii[xii]
Parce que
tout
énoncé réfèreà la
sy'ntaxiede
deur langues eu rencontre. l'interprétatir:n inrplose dans l'esprit clel'interprète en exerçant des ravages sémioio-tiques dans sa conscierrce de l'altérité
;
conscieirce très sourrent tloLrblée par la non-saisie correcte dtt « (...1 nroclule énonc:iutil'tlui retrroiccnlx
tlt(1rque.\tle subjectit;ité t{u loculetr clutts
sotl cliscours. »xi i i [xi ii]Cette sub,jectivité discLrrsive constiti-le pour I'interprète Lur cas de corrscience rrajeur dans sa teutiitire cie restitLrer le rerbe d'ALrtrui
;
dans sa tentationde
rendre llclèlement laL parole originelle d'un autre homrne, la parolc cnginalc cl'un honrnre autre avec l'idée qLre <<les ntol,s et len's.sen.s.forntulert/ de.spos,sibilités ;f ttntais achevées', ktujoLu',s tnoLtÿunles, cy'lerte.s à l'hotrtme clui parle. »xivfxiv]
PoLrr pasticher Boilear-r-Narcejac,xv[xv] nous pourrions afTrrrer que I'interpr"ète pourra bien repérer les traces laissées
par I'auteur'/interprété;
il
ne pourrajarrais
fàute de motifi.faire la preuve définitive cle la jLrstesse de sou interprétation.
52
UUTI\itGtNl
rro j1. ian-
[uin 2005Cette dernière cefiitlrde, au lieu de réconfofier I'interprète rnis aLr clevant de ses propres limites. le cordarlre clavantage à
I'irlpnissance, c'est-à-dire
à
reconnaître l,échec dans son expérience de l'expression et cle la colnntLrnication.<<C'e nour-eau procès clu longtge ne
porle
ptt,s,.s,ur lcrhr»,ta
otr
rrtutn,ui.seloi. ll
tre ,s'crgil ?slu.tir:i
cle rér,r.itrtiner contre I'inju.srice ëtublie, L,{)nlt^e le t!é.yorclre rnorul el ,sociol.tnai s rle prenclre consc' ient:e cl'un e I iw it ctti on con,s I i tul i r,n n eI I e
cle
ltr purole
huntrtitit,tl'unc
in,tuffi,strnca on/ologique. Le,s ntol.\' .\'onl t/e.\ rtrr»'en.\ cla c.r.tutrrrurtit:cttioit lrè,s im7tut.fitil.s .. bien sottvcnl ils' dissimulenr ilLrlicu
tle ntuni,fbstar,c/
oltlttt.tcrtl itI'homme utt écrror lù où il ret,c tlc
Tttu.ftritc lrütt,\:p(trencs. » xvi [xvilDc transparcnce point, car pr-oclante philippe Breton. « /c porole huntttine, clle, a c,cci cle parliculiar qu'clle pet.rt clire le c:on/roire
de
c:e que ,\ott ûtrtetfi,.lrtil. L'honture e,ytle
,seul' crnirrtol tnenreut'.r,rviifxviil
D'où I'intér'êt cle la collaboratiorr dLr sensxviiifxviii] afin de lai'e éclater la r,ér'ité en aborissart Ie nrcnsonge grâce à Ia résLrltante assirnilée de trois coefrcients cl'inrportance liésà
la paroie-et
partant à son interprétationconditionnée-: l'auteur de la parole. son
pLrblic. ses circoltstarrces d'énorrciat iorr.l-outes ces
considérations épistémolo-eiqLres uoLlsdémontrent
la
narure contplexeet
firyante des obstacles àsLrrmorrter eu matière d'interpr'étation prolessionnelle qui, atr sens propre des rlots^ se caractérise nolt Dar trne succession
cl 'é1ats
il"iirne iniiis pral unc uoi.rtinuite d'Jtats cle conscience
consta|nrrent
renouvelésen raison d'rrn
engaqeurent persounel/intpersonnei de la personne de I'interprète.Par conséqueltt,
all itlau
péda_eogiqueet
cliclactiqLre,abo'der
i'enseignerlert <.le I'irterprétation professionnelle, c'est urultiplier I'institr-rtion de recherches dans re clonraine clela tradLrction seloir Ies tel'nrcs dc la tlansciisciprinarité avec la -\tlll'i'r\LÈ11\11 no 11, lan
-
lrLin2C05
53DAIIOU
Fou.d.àlfinalité de
parvenirà une
représentationcle l,objet
cleI'irterprétation didactiq.e
a,
ser.ls de cliscoLrrs à créveropper sLrrle pout,oir d'interpréter-. Egalentent.
l.interprétation prolèssionnelle est à considérer conrne une catégorie possible d'approche dLr phénorrène social de la tracluction. f).tée cl'u,evaleu.
spécifiqLre,I'interprétatio, profèssio,relle
reste néann.roir.rs r-rn sujet dont Ie devenir est orclouné par l'ôr.clretraduisant car <<
il n' y
ct pcts cle raison,il n'
.y ct pcrs cleprohubilité qlr'rn
sys/ènte lingui.triquesoir
in/rtrcluisiblc.()roire
lu
trqductiort pc_tssiblejustlu'ir
un c,erluin poirt/, c.'e.sltffirnter
tlue l'étrtrrtger e,sl,n
honrnte, bref c,'a.tt ct.,ire qtre luc' o nt nt u n ic ct t ion e s t p o,s.s iôlc. »xi x [xixl
Cette noul,elle assurance
ne
préntunit ccpenclant 1tas.eucore une fois. I'interprète contre les efïèts de l'insécLrr.ité interprétative
dalts la
volonté humaine c1'orgarriser et
de préserver le lien social. L'interprète le sait pertinen.rnrent i\ ses dépens:
<< I'hontrne nret chr scn.\ purloul.Il
nc paul p(t.\. .\aclélhire tle la continuelle prot{trclit»r cle .scn,s qui curut,tér.i.sa .s.tr
pnrole, au poirtr c1u'il tloit,e renoncer t) ce qui ftrir pout-t.utr la
lrl
comrnun clu moindre anirrtul. t,oir, .yenlir, pe,c.et.oi, lc récl clelu
tttêntefuçou
que .\on congénàre. S'uc,c,ortlct. .\,ut. ttlt minirttttttt de poinr,s de t-tte cotnntun,\ néc'e.t,sire un ,qigurrte,squc /rcrvuil pc-ttu' des résuhals rotrjours ns.sc: trtotla.s/a.\, et rotrf rut..s ir reconrmencer. »xx[xx]Au terme de notre contrittirtion. qu,est-ce
(lue l'interprétation?
lrorrnêternent,noLts I'ignorons. \
otrsl'ignorotrs parce que.justellent l'interprétation n'est pas à
définir mais à vivre. l-elle aura été poLr noLls. Ia gratrde ieÇon
de la
cornr.,r-rrication. L'i,terprétation està
saisira,
c-r.lr turêrle de la tolérance intellectLrelle. I-'interprétatiorr ne peLrtsouffrir d'être emprisonnée dans cles concepts étroits, dars cles
notions rigides; l'interprétation vagabonde
parce qu'expression particLrlière de l'incoustance lrunlaine.54 tr{t'TÀRG1,\l no I
l,
Ia"-
.lrLir 20()5En conséquence^ <<contprendre
l'«ulre
dan's 'son ultérité es,senlielle ne,signiJie pctscn
admetlre nécessttirentenl les principe,s el le,s.fondetttenl,s. Enc'ore rnoirts s'iclentificr ù I'utrlre-p(11'
wle
sorïede
mimélisrne cullu'el; tütle
morttleu
se's1:urodies
el
ses clérit,e,s d'inaulhentic'ilé" la
ctttnprëhen'sionrt'c:xcltrl ptrs
ln
conla's/trliott, clttt'crttluga: elle ett c'\/
lu conclition cte possibilfté. Bref, l'éthique t{e lcr dilférenc:e n'est pcrs celletlu
coméléon.»xxi[xxi] E,galenletrt se représente ànous l,idée séduisante selon laquelle: « (...1 lu cotnmttniculirttt prépcu'e lcr t,oie
à
lcr c'rétrTion réfléchie,et
celle pédugogie« actit:c ».fLtit naître trn rtouyel iildit,iclu prêt it contprertclre le's phénornène.s, prôt ir le't urtulyser et it le,s utili'ger plu/ôt qu'ù les
,rzôir. »xxiiIxxii]
Principales références bibliographiques
xxiiifi]
JACQf-AI{D AIberr.,§.'ierrc'.el
citt»cnneri, Coll'« Lundis philo. », Pleins Feur. 2002. p.50.
rxiv[ii]
CAMUSAibert'
« Pottrquoi -ie fais du théâtre»'
irrORGANTBAC, Thèntes
de
ctrlntre généruleat
littéraire, Ed' Magnarcl, SD, p.2,14.xrv[iii]
BACHMANN Christian, LINDENFELD Jacqueline.slNloNIN .lacli.v. Ia,g(tga el c'otilmLtniccrliOns sctcioles. coll. LAL.
Hatier i Crédif. Paris, 1991. P.09.
xxviIiv] POTTIE,R Bernard, Théorie el ancthse en lirtgtti's'tit1ue"
coll. l_angue
-
Linguistique cornurunication. Hachette classiques.Paris, 1987. p,i03.
xxvii[v] Cf.
BACHN4ANN Christian. L'INDENFELD Jacqueline. SIMONIN Jack,v. op. cit.. p.09.rxviii[vi]
tsOUCHARD Roben" « L'étLrde de la production discursive >>. in Le f;rançais clan's le moncle, no spécial.'juillet 1996, p.172.\il:'l
ÀRGII'T noll.
lan -'Tuin 2005 55DAIIOU
Fou.dilxxix[vii] ALIX Clhristian, I(ODRON Christoph. Doc,untcnt.ç tle trat'uil : coopérer - se comprendre
-
se renc:onrrer,lnstitut Ailenrancl de Recherche Pédagogique Internationale. Franklur-t. 2002, p.10.xxxfviii] BOUCHARD Roberr. op. cit., p.l7g.
xxxi[ix] POTTIER Bernard, op. cit., p. i55.
xxxii[x] Idem, p.102.
xxxiii[xi] AOUAR MLrsrapha, « Editorial ».
it
Lcr Ret,tta cle lct Gctre, n"04, Les Editions de la Gare, Vitr1,,-sur-Seine. .iart'ier/rnars 2004, p.07.xxxivfxii] POTTIER Bernar.d, op. cit.. p.97.
urv[xiii]
KANEMAN-POUGATCH \4assia. « pour évaluer l'argunrentation olale:
Llne approche plr-r.idinrensionnelle,.in
1-cFrunçuis clan,s le monde, n" spéciai. juiltet 1996. p.166.
xxrvi[riv]
GUSDORF Georges.Lu
pcu.ole.Coll.
SL,p.lnitiation philosophique. PUl.6 ''u'écl.. paris" 196g. p.33.
xxxvii[xv1 BOILEAU-NARCE.IAC.
Le
Rttttturt polit:iu.. euesais-je ?, PUF, Vendôrne. i975. p.17.
xxxviii[xvil GUSDORF Georges. op, cit.. pp.72,,73.
ixxix[rvii]
BRIITON Philippe" Lct purole muniptrlée. l_a Découverte/Poche Essais n"88. paris. 2000. p.3 l.xl[xviii] Cf. GUSDORF Georges^ op. cit.. p.80.
xli[rix]
RICOEUR Paul, « Civilisation universelle et cultLrres nationales »>, in Esprit no 10, octobre 196l,
pp.4391453.xlii[xx] BRETON phitippe. op. cit., p.32.
rliii[xxi]
ABDAL.LAH-PRETCEILLE Martine. I,,er.s utlepëtlugogie interculturelle. Ed. Anthropos, paris, 1996, p. 154.
xliv[xxii] MARTIN
Michel, Sémiologiecle
I'intuge at 1:édagogie, Coll. « Pédagogie d'aLrjourd'hui». pUF. paris. 19g2.p.1 L
56 NIUTÀIiGll1 :r"