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Les changements climatiques et la production des arbres fruitiers en Colombie-Britannique Le 18 mars 2018

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Texte intégral

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Les changements climatiques et la production des arbres fruitiers en Colombie-Britannique Le 18 mars 2018

Présenté au

Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts par

Pinder Dhaliwal, président, Association des fruiticulteurs de la Colombie-Britannique, et Glen Lucas, directeur général, Association des fruiticulteurs de la Colombie-Britannique

L’incidence des changements climatiques sur le secteur de l’arboriculture fruitière

On définit le changement climatique comme une augmentation des températures moyennes. Le réchauffement de la planète fait l’objet d’un débat houleux, même si les données scientifiques semblent indiquer des hausses à long terme de la température planétaire moyenne. À mesure que l’air se réchauffe, il retient plus d’humidité et d’énergie. De nos jours, on définit le

changement climatique comme « une variabilité accrue et des risques plus élevés de phénomènes météorologiques extrêmes ».

Pour l’arbre fruitier, les dangers saisonniers liés aux phénomènes météorologiques extrêmes sont les suivants :

 les inondations causées par la fonte des manteaux neigeux d’altitude supérieure;

 la propagation de maladies favorisée par l’humidité élevée découlant des inondations printanières;

 les précipitations fréquentes, surtout en juin, en juillet et août, période où les cerises mûrissent;

 les dommages causés aux fruits par le vent;

 les brûlures causées par le soleil sur les fruits;

 la taille réduite des fruits en raison de la chaleur et de la sécheresse.

Heureusement, les arbres fruitiers ne souffrent pas des incendies forestiers ni de la fumée provenant de ces incendies.

En raison des changements climatiques, les phénomènes météorologiques deviennent : a) de plus en plus extrêmes;

b) de plus en plus fréquents.

L’emplacement de l’arboriculture fruitière d’Okanagan et sa zone biogéoclimatique La vallée de l’Okanagan est située dans les terres intérieures de la Colombie-Britannique, environ 220 km à l’est de Vancouver. La vallée s’étend sur un axe nord-sud d’environ 150 km et est relativement étroite. Connexes aux secteurs d’arboriculture fruitière d’Okanagan se trouvent la vallée Similkameen, Shuswap et la vallée Creston.

Le plancher de la vallée de l’Okanagan se situe à une altitude d’environ 1 100 pieds et est entouré d’un plateau dont l’altitude est d’environ 4 000 pieds. Les montagnes situées sur ce

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plateau sont les meilleures au monde pour le ski. En outre, le plateau emmagasine

naturellement l’eau sous forme de manteau neigeux, jusqu’à sa fonte à la fin du printemps jusqu’en juin. Cette fonte fait gonfler les ruisseaux, qui sortent parfois de leur lit. Les pires inondations dont on se souvienne sont survenues au printemps 2017.

Une autre particularité de la vallée de l’Okanagan est qu’elle connaît peu de précipitations en été. En effet, celles-ci s’élèvent annuellement en moyenne à 387 mm ou à 15,2 po. Le climat de la vallée est semi-aride.

Le climat de la vallée de l’Okanagan est pratiquement idéal pour la production de fruits du verger. L’hiver y est froid, mais pas trop, ce qui encourage la nouaison, tue une partie des insectes nuisibles qui survivent à l’hiver, et aide à éclaircir les fruits puisqu’un petit pourcentage de bourgeons est endommagé par l’hiver. En de rares occasions, la vallée connaîtra un froid extrême l’hiver qui endommagera gravement les bourgeons des fruits, ou encore un coup de froid au printemps qui gèlera les fleurs. Dans des cas extrêmes, l’arbre peut subir des dommages ou mourir, mais cela ne semble se produire qu’une fois tous les 50 ans, voire tous les 100 ans.

Les coups de froid peuvent être particulièrement dommageables lorsqu’ils se produisent avant que les arbres n’amorcent leur période de dormance à la fin de l’automne.

L’été est chaud et sec dans la vallée de l’Okanagan. Les arbres fruitiers ne supportent pas bien les températures supérieures à 30 degrés Celsius. D’ailleurs, au-delà de 35 degrés Celsius, la croissance des fruits cesse. Les arboriculteurs fruitiers constatent que les chaleurs extrêmes l’été sont plus fréquentes que par le passé, ce qui accroît les besoins en irrigation (pour compenser l’évapotranspiration ainsi qu’à des fins de refroidissement).

Les administrations publiques locales et l’industrie – S’adapter aux changements climatiques Les administrations publiques régionales de la vallée de l’Okanagan s’affairent activement à s’adapter aux changements climatiques par la gestion de l’eau. La province a amélioré la surveillance des manteaux neigeux et des sécheresses. Un élément important de ces nouvelles activités est la communication avec tous les organismes concernés, y compris les associations agricoles, comme le montre l’exemple suivant.

« Entre juin et août, Kelowna a battu son record du PLUS FAIBLE VOLUME DE PRÉCIPITATIONS REÇUES EN ÉTÉ, n’ayant reçu qu’une accumulation de 7,3 mm.

Penticton et Vernon se dirigent respectivement vers un nouveau record de sécheresse.

En outre, Kelowna a battu le record du mois de juillet et d’août LE PLUS CHAUD.

Tout cela à la suite d’un printemps où l’on a enregistré des records pour LE PLUS DE PRÉCIPITATIONS REÇUES de mars à mai en 100 ans de données consignées, Vernon ayant reçu le deuxième volume de précipitations en importance, Kelowna, le quatrième, et Penticton, le premier. »

Bulletin de l’Okanagan en matière de sécheresse, no 2, 1er septembre 2017 Office des eaux du bassin de l’Okanagan

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Inondations printanières à Cawston, en Colombie-Britannique, le 1er juin 2017.

Photographe : Glen Lucas.

Il convient de souligner qu’il existe plusieurs initiatives d’adaptation aux phénomènes

météorologiques extrêmes dus aux changements climatiques dans le secteur de l’arboriculture fruitière.

 Le secteur est passé d’une irrigation par installations d’arrosage mobile déplacées à la main à une irrigation par minidiffuseurs et au goutte-à-goutte.

 Une initiative de lutte contre les changements climatiques : o a élaboré un outil de planification de l’irrigation;

o a adopté un système d’aide à la décision qui aide les producteurs à comprendre le développement des insectes nuisibles et à planifier les traitements à l’avance en se fondant sur deux semaines de prévisions météorologiques;

o a créé un modèle d’évolution du climat afin de déterminer l’expansion des secteurs propices à l’arboriculture fruitière en Colombie-Britannique.

 Le centre de recherche et de développement de Summerland d’Agriculture et Agroalimentaire Canada est un chef de file en matière de modélisation et de cartographie des changements climatiques.

Le gouvernement et l’industrie font preuve d’innovation, mais certains risques pour lesquels nous ne sommes pas préparés s’intensifient.

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Améliorer l’adaptation de l’industrie de l’arboriculture fruitière et de l’ensemble de l’agriculture aux changements climatiques

Il faut remédier à plusieurs lacunes dans les programmes :

Préparation aux sécheresses pluriannuelles par l’emmagasinage et la conservation de d’eau. Nous recommandons d’accorder la priorité à l’emmagasinage d’eau, pour l’agriculture et les villes. En particulier, nous recommandons fortement de ressusciter l’Administration du rétablissement agricole des Prairies, que le gouvernement

précédent a malheureusement aboli alors que les besoins sont urgents en raison des risques accrus liés aux changements climatiques. Cet organisme était respecté, efficace, professionnel et efficient. C’était l’équivalent canadien de l’U.S. Army Corps of Engineers et il doit être rétabli.

Augmentation de l’alimentation en eau à des fins agricoles. Nous recommandons de rendre l’accroissement de l’emmagasinage d’eau admissible à des fonds d’infrastructure selon l’ordre de priorité. De grands projets d’amélioration de la qualité de l’eau dans la région d’Okanagan et de Creston compromettent la viabilité des systèmes agricoles.

Nous recommandons que le gouvernement fédéral exige un investissement parallèle dans les systèmes d’alimentation en eau des exploitations agricoles lorsqu’il fournit des fonds pour le dédoublement des réseaux d’alimentation en eau (séparant le réseau alimentant les exploitations agricoles de celui alimentant les résidences) afin que ceux-ci demeurent viables.

Tenir compte des cas extrêmes de manière proactive dans le Programme d’assurance- production. Par exemple, les arbres fruitiers ont été endommagés par des vents extrêmes pour la première fois en 2015. Or, les dommages causés par les vents n’étaient pas couverts dans la portion portant sur la qualité du programme provincial d’assurance-production. Ils ont subséquemment été ajoutés à la liste des périls

couverts, mais cela a apporté peu de soulagement aux producteurs dont les arbres ont subi des dommages en 2015 alors que cela n’était pas couvert. Nous recommandons d’utiliser une partie du financement consacré à la lutte contre les changements

climatiques pour étudier les incidences futures des changements climatiques et adapter le Programme d’assurance-production afin qu’il tienne compte des périls à venir et les inclue dans sa couverture avant que les producteurs en soient touchés.

 Utiliser Agriflex pour améliorer d’autres programmes, renforçant la protection contre les changements climatiques. AgriFlex ne fonctionne pas pour les catastrophes naturelles localisées, telles que les chutes de grêle extrêmes qui causent des dommages au-delà de ce qui est prévu dans le programme d’assurance-production. Nous recommandons qu’Agriflex soit utilisé pour améliorer l’assurance-production relativement aux périls non précisés et aux risques qui ne sont pas couverts adéquatement par l’assurance- récolte existante.

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Des pomiculteurs au sud d’Oliver ont subi des dommages considérables lorsqu’une tempête de vent a abattu des arbres et fait tomber les fruits au sol en 2015. Photographe : Pinder Dhaliwal

Résumé

Comme le disait Mark Twain, « Tout le monde parle de la météo, mais personne ne fait rien à ce sujet ». Nous encourageons le Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts à prendre les devants en rajustant les programmes agricoles, en ressuscitant l’Administration du rétablissement agricole des Prairies et en cherchant de nouveaux programmes et de nouveaux fonds pour la lutte contre les changements climatiques.

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