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Étude pharmacodynamique des principales préparations de valériane

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Thesis

Reference

Étude pharmacodynamique des principales préparations de valériane

SIKORSKA, Hélène

SIKORSKA, Hélène. Étude pharmacodynamique des principales préparations de valériane. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1899

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27346

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27346

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DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE

ÉTUDE PHAilMACODYNAMIQUE

DES

PRINCIPALES PRÉPARATIONS

DE

VA_LÉRIANE

PAR

Hélène SIKORSKA

de Varsovie

THÈSE

PRÉSENTÉE

A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE GENÈVE POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN MÉDECINE

~

GENÈVE

IMPRIMERIE ARNOLD MALA vALLON 18, Péli~sl'l·ie

1899

(3)

La Faculté de Mé~ecine autorise l'impression de la présente thèse, sans prétendre par là émettre d'opinion sur les propo- sitions qui y sont énoncées.

Genève, 23 mai I8gg.

LE DOYEN,

An. D'ESPINE.

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des instruments intellectuels prêts à les aban- donner et les sacrifier à la plus petite vérité. ~

Claude BERNARD.

Notre foi en « la nature médicatrice » nous a naturelle- ment conduit à nier l'action des remèdes, à croire ferme- ment que l'organisme seul peut lutter efficacement contre la maladie, et que le devoir du médecin est plutôt de sur- veiller le cours naturel du mal, que d'intervenir et de corriger.

Craignant cependant que notre profond scepticisme ne soit qu'une preuve d'ignorance, nous avons voulu appro- fondir la question en étudiant l'action intime des substances médicamenteuses. Et c'est ce qui nous a suggéré l'idée de faire une thèse de thérapeutique.

Sur la proposition de M. le professeur Mayor, nous a v ons choisi l'étude de la Valériane, remède le plus po pu- laire, le plus employé et le moins connu peut-être.

La grande diversité des théories sur son action nous a intéressé vivement. La valériane - dont les uns vantent

(9)

.s

l'efficacité salutaire, et dont les autres disent qu'on peut la boire comme de l'eau pure- était justement le sujet recherché pour affermir ou ébranler notre scepticisme.

Qu'il nous soit permis ici d·exprimer à M. le professeur Mayor notre profonde. reconnaissance pour ses savants et précieux conseils, qu'il n'a pas cessé de nous prodi- guer pendant tout le temps de notre travail, et de remer- cier M. le docteur Babel - assistant de M. Mayor - à qui nous devons l'aide théorique· et pratique concernant le domaine de la chimie.

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AVANT-PROPOS

En passant en revue les publications sur la Valériane) nous avons trouvé beaucoup d'observations chimiques et très peu d'expériences physiologiques.

Les anciens appréciaient la valériane d'après lés résul- tats d'observations directes sur les malades. Il paraît qu'elle fut très efficace, car le nombre des maladies dans lesquelles on préconisa ce médicament fut presque illimité.

D'après Tabernal-fi!.ontanus et Mathiole il n'y avait pas de maladies réfractaires à la valériane. Son efficacité

.

était vantée dans l'épilepsie par Lazare, Rivière, Tissot, Haller, Bouteille et autres; dans l'hystérie, la chorée, l'hydrophobie; dans les états spasmodiques, la dyspnée nerveuse, les crampes d'estomac, l'asthme convulsif, l'affai- blissement des sens, le tremblement, le· hoquet ,opiniâtre, le vomissement nerveux, les 'migraines, etc. Bergnis la dit

· emménagogue, Juncker antifébrile, Pringle antiseptique, Desparancher, de ·Blois, Vaidy !~emploient au lieu du quinquina, avec succès. Gubler, Trousseau et Pidoux la vantent dans les états asthéniques, Yvon et Bouchard disent qu'elle est un médicament d'épargne. Elle est même vermifuge, topique et anti-hémorrhagique.

· Dernièrem.ent elle a perdu beaucoup de son prestige ; on la trouve plus ou moins superflue (Nothnagel et Ross-

(11)

10

bach) et en général on n'hésite pas à ]a classer parmi les remèdes purement suggestifs.

Tous les anciens étaient-ils victimes d'une chimère ? Nos cerveaux actuels sont-ils seuls puissants et infaillibles?

N'est-il pas juste et raisonnable de choisir plutôt entre les deux extrêmes; de croire que peut-être cette célèbre valériane a mérité sa célébrité et son nom ?

Sans a voir la prétention de résoudre la question, ni d'établir la valeur thérapeutique de la valériane, nous

· essayerons uniquement dans notre thèse de préciser son action physiologique en laissant aux médecins praticiens l'application de nos résultats pharmacologiques.

Avant nous, on a expérimenté sur la valériane, Reiss- ner, Grisor et Bock entre autres. Reissner 1 a étudié l'ac- tion de l'acide valérianique sur la muque.use stomacale.

Cet acide produisait l'inflammation et la mort des animaux en expérience (les lapins).

Grisar 2 a trouvé par ses expériences que l'essence de valériane diminue les réflexes; produit en général un

~baissement des fonctions du système nerveux, une som-

nolence et· une paralysie. Sa propriété paralysante des centres réflexes est' si forte, qu'elle annule les convulsions de la strychinine, de la brucine et du carbonate d'ammo- niaque. Du reste l'essence de valériane agit à peu près comme toutes les essences.

Bock 3 a continué les expériences de Grisar sur l'essence

1 Reissner De acido valerianico,, Diss. inaug. Bérol. 1855.

2 Grisar : Experimentelle Beitrage iur Phat·makodynamik der rethe- . ris chen Oele. Diss. inaug. Bonn. 1873.

3 Bock. Experimente über die Wirkungsweise der Radix valerianre.

Diss. inaug. Gottingen 1874.

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de valériane et confirmé ses résultats; en outre il observe.

une diminution du nombre des respirations et leur arrêt, ainsi que le ralentissement du cœur, qui après la cessation des mouvements respiratoires, s'arrête en diastole. Chez les oiseaux et les mammifères l'essence diminue aussi les- réflexes et ralentit la respiration ; mais chez ces derniers ces effets ne s'observent qu'avec de fortes doses seulement.

D'après s_es observations le Valérianate de soude, lui aussi, diminue les réflexes ainsi que le nombre des respirations et des battements cardiaques ; mais son influence est mains notable et plus passagère que celle de l'essence; les con- vulsions strychniques ne sont pas arrêtées par l'injection du Valérianate. L'extrait et la teinture de Valériane n'in- fluent presque pas- d'après l'auteur- sur le cœur et la.

respiration, mais produisent aussi une diminution des ré- flexes. Du reste il ne s'occupe de ces préparations qu'en passant.

En expérimentant sur les grenouilles intoxiquées par l'extrait de valériane, M. le professeur Mayor a été frappé par une forte exagération des réflexes que présen- taient ces animaux, et qui jusqu'alors n'était signalée nulle part. Intéressé par ce fait il nous a proposé de véri:..

fier et d'approfondir le sujet, tout ·en étudiant en même temps l'action de la valériane en général.

Dans nos expériences personnelles nous a v ons essayé d'abord de reconnaître l'action de l'extrait de valériane, du valérianate de soude et. de l'essence de valériane ; de noter tout simplement tout ce qui se présentait à notre observation. Nous avons cherché ensuite à préciser cette action, à nous rendre compte de la cause intime des phé·

nomènes observés, du siège de la principale altération!'"

(13)

12

Nos expériences ont porté spécialement sur le système nerveux, nous avons cependant observé en même temps l'action de la valériane sur la respiration et la circulation.

En terminant nous avons étudié l'action des différentes préparations pharmaceutiques de la valériane ; nous a v ons cherché à montrer leur valeur comparative et à déterminer

le principe le plus actif de la plante.

Nous avons expérimenté surtout sur les grenouilles;

quelques-unes de nos expériences seulement se rapportent aux cobayes et aux lapins.

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13

CHAPITRE 1

EXTRAIT DE V ALÉR1ANE a) EXPÉRIENCES SUR LES GRENOUILLES.

Pour étudier l'influence de l'extrait de valériane sur les grenouilles nous avons fait absorber le médicament de deux façons : 1 o en plongeant les grenouilles dans un bain d'~xtrait en solution aqueuse; 2° en injectant le même extrait sous la peau ou dans le péritoine.

§ 1. GRENOUILLES PI.ONGÉES DANS LE BAIN D'EXTRAIT DE VALÉRIANE

Notre procédé ici était tout à fait simple : nous met- tions une grenouille dans un bocal rempli de l'extrait en solution aqueuse (en général à 2 o

1

0) en quantité suffisante pour que l'animal soit plongé dans ce liquide sans que sa respiration puisse être gênée; pour éviter la volatilisation nous couvrions le bocal en laissant ainsi l'animal dans une atmosphère de valériane, qu'il respirait, tout en absor- bant l'extrait liquide par sa peau. En général vers la fin l'animal laissait plonger sa tête dans l'extrait, et il en a valait un peu.

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14

EXPÉRIENCE

Une grande grenouille rousse est mise à 3 heures dans un bain d'extrait aqueux de valériane à 2

o /o.

L'animal, très vif au commencement, devient de plus en·

plus lent, et cesse enfin ·de sauter.

4 h. 30. Oté du bocal, il reste immobile sans aucun mouvement spontané, les yeux fermés, les pupilles rétrécies;

mais, si on le pince, ou même si on le touchelégèrement, il répond par des mouvements réflexes d'une vivacité ex- trême et d'une puissance musculaire remarquable. Où peut ainsi obtenir tout le tableau classique des réflexes, obser- vés chez la grenouille excérébrée : lui pince-t-on un doigt, il recule la patte; pincé dans la région caudale il étend ses cuiss~s ou fait un saut; si on lui irrite la peau du dos, il essuie avec sa patte postérieure la place irritée, etc.

Lorsqu'on répète les excitations .successivement pendant un certain temps, l'animal réagit de moins en moins et finit par être incapable de t'aire un mouvement quelcon- que; en un mot, paraît être paralysé. Laissé en repos, il se rétablit complètement après un temps plus ou moins long, puis fatigué encore, présente les mêmes phénomènes.

5 h. Nous replongeons la grenouille dans le bain.

6 h. Otée de nouveau, elle présente les phénomènes précités, mais nous observons en outre une tendance à la paralysie : les réflexes deviennent plus lents et moins par- faits; quand on excite la grenouille elle saute encore, mais en sautant elle traîne un peu. ses membres. posté- rieurs. - Replongée dans le bain.

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15

6 h. 30. La paralysie devient manifeste, l'animal ré- pond à peine aux excitations ; il ne saute plus; excité for- tement il présente une certaine raideur des membres, qui.

deviennent difficile à fléchir, ou bien présente des secous- ses fibrillaires.

7 h. La paralysie est complète, l'animal ne répond plus à aucune excitation. Le lendemain rétabli.

Pour plus de clarté nous ne citons à cette place qu'une seule expérience, qui résume en elle l'action du médica- ment. Etant continuée un temps assez long, elle permet en outre de suivre sur la grenouille toutes les phases de l'intoxication. Nous avons fait encore 14 expériences sem- blables, dont quelques-unes se trouvent relatées à la page 67.

§ 2. INJECTIONS D'EX'TRAIT DE VALÉRIANE PROCÉDÉ TüRCK

Nous avons ensuite expérimenté avec le même extrait aqueux en injection, en essayant spécialement de nous rend.re exactement compte de l'exagération de la puissance réflexe médullaire et de l'état des nerfs de sensibilité. Pour atteindre notre but nous avons employé le procédé de Türck, consistant à mesurer l'excitabilité de l'animal par le temps qui s'écoule entre l'excitation d'une partie de l:1 peau par F'acide sulfurique dilué, et le mouvement réflexe.

Dans nos expériences nous plongions les membres posté- rieurs de la grenouille- saine d'abord puis à différents degrés de l'intoxication-· dans une solution d'acide sulfu- rique à 0,5

°/

0, en mesurant le temps au moyen d'un chro- nomètre.

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EXPÉRIENCE

Une grenouille verte de grandeur ·moyenne (30 gr.)- pré- sentant normalement des réflexes après 8 secondes, reçoit 2 c. c. de la solution d'extrait à 2 °/0, en injection dans le péritoine. 10 h. 2~ 'Yn.

Après l'injection la grenouille saute beaucoup et très vivement, puis devient plus lente et cesse de se mou- voir spontanément. Réspiration rapide.

10 h. 50 m. Excitée, la grenouille répond aux excita- tions par des réflexes adaptés, puissants, excessivement vifs. Méthode Türck: réflexes après une seconde.

11 h. 5 m. L'animal est toujours excessivement excita- ble, mais ses mouvements deviennent génés; excité il fait un grand saut, mais r'etom be en traînant ses membres.

post~rieurs inertes ;quelquefois il saute de travers,.c'est ce que ·nous attribuons aux troubles de coordination.

11 h~ 20 m. L'animal reste immobile, aplati, ne saute plus, même quand · on l'excite; cependant les réflexes.

méthode Türck apparaissent après 3 secondes. Respira- tion lente 23 fois par minute.

11 h. 35 m. Réflexes Türck

=-

4 secondes; retenue par ses pattes la grenouille se débat avec une force très grande,.

cependant ne répond plus aux pincements.

Le second jour rétablie.

Nous avons fait encore 10 èx.périences pareilles (voir page 70).

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17

R ésurné de l'action de l'extrait de valériane sur les grenouilles.

D'après les expériences ci-dessus, nous pouvons conclure que l'extrait de valériane a une action indiscutable s:ur l'organisme animal.

Les grenouilles se présentent après des doses suffisan- tes, comme des grenouilles décapitées. L'exagération des réflexes devient phénoménale. Ces réflexes sont adaptés, .coordonnés et très complexes : action d'essuyer le ·dos, sauts, mouvements de recul, extension des cuisses, etc.

Rien ne distingue plus ces .grenouilles des grenouilles sans cerveau : elles restent en effet des heures, voire même des jours entiers, sans mouvement, aplaties, les yeux fermés, paraissant mortes ; et cependant, si on les pince, si on les touche même, on assiste à une explosion de ~ouvements

réflexes, vifs, forts,, coordonnés.

Avec des doses fortes, ou si le bain est trop prolongé, on voit apparaître une parésie de plus en plus marquée, qui, si l'on augmente encore les doses, se transforme en une paralysie complète. Parallèlement, l'exagération des réflexes est. remplacée par des secousses de tout le corps (qu'on pourrait comparer à des secousses tétaniques) ou par des secousses fibrillaires, enfin par de la roideur.

A la fin, et sous l'action de doses croissantes, tous les phénomènes que nous venons de décrire s'effacent devant la paralysie. En employant d'emblée des doses fortes on obtient la diminution des réflexes et la paralysie, sans passer par la phase que caractérisent les phénomènes d'exagération. (Voir expérience I, pagè 70.)

2

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18

Le phénomène qui attire plus particulièrement l'atten- tion dans le tableau que nous venons œesquisser, c'est cette apparition sous l'influence d'excitations légères, de réflexes puissants et remarquablement adaptés. Nous croyons pou- voir l'attribuer à· une diminution et même à la suppression.

de l'activité .cérébrale.

Cette hypothèse paraît être confirmée : 1 o par la perte complète dê sponta.néité et par l'attitude de l'animal, qui est celle de la grenouille privée de cerveau. 2° par l' exa- gération même et par la complexité des réflexes. 3° par le fait,· que la ~estruction du cerveau ne ebange en rien cet . état d'exagération.

La paralysie motri~e qui vient ensuite n'est pour nous qu'une extension de la paralysie cérébrale à la moelle, qui par la suite perd son excitabilité.

Dans presque toutes nos expériences, l'exagération des réflexes, qui se manifeste après des doses petites ou moyen- nes, et la pàralysie qui s~ccède aux doses fortes, se dissi- pent après quelque temps - 3 jours au plus - et l'ani- mf),l redevien~ tout à fait normal. Quelquefois cependant la mort s'en est suivie, les doses étant trop fortes.

Un phénomène qui nous a frappé dès le début d·e nos expériences, était cette sorte de fatigue que manifestent fes animaux intoxiqués. Cette fatigue, que faisait apparaî- tre les excitations. répétées, pouvait devenir assez intense pour . parésier et même paralyser l'animal. Cependant après quelque temps de repos, l'animal reprenait la possi- bilité de se mouvoir et recommençait à réagir vis-:à-vis des excitations avec l'exagération primitive. On pouvait ainsi produire à volonté la paralysie, puis, par un repos plus ou moins prolongé, laisser la grenouille reprendre ses mouve-

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ments. Cependant cette ~xpérience ne peut se reproduire :à l'infini : après qu'on l'a trop souvent fatigué, l'animal présente de la roideur croissante et en même temps de-

vient de moins en moins excitable; à la fin il ne répond plus .aux excitations--et meurt sans reprendre ses forces.

L'expérience III (page 68) est intéressante à ce point de vue : nous l'avons continuée pendant plusieurs jours et .sans rajouter de nouvelles doses, nous sommes parvenu à tuer l'animal par la seule action de la fatigue.

Cette question de fatigue et de roideur nous a paru des plus intéressantes : l'animal excité essaye de se mouvoir, fait un saut énorme, et retombe à plat, roide, les ni. embres parésiés. Après un moment de repos, il ramène ses mem- . .bres dans la position normale, par un mouvement excessi- . vement lent, sorte de mouvement de reptation. Puis, excité,

il sa~te de nouveau et les mêmes phénomènes que ci-des- -sus se reproduisent.

Ces phénomènes ressemblant à ceux observés avec la vératrine, (et qui se manifestent sous la forme classique de la contraction prolongée) nous avons cru tout d'abord que la fatigue que nous observions était - ~omme celle .de la vératrine - d'origin~ purement musculaire.

Nous avons pensé que roideur et fatigue étaient le ré- sultat d'une cause commune : l'accumulation des matériaux·

de désassimilation du muscle en travail. 1\Iais la roideur disparaît après la destruction des· centres. Elle est. donc, -contrairement à notre hypothèse, d'origine centrale.

Pour éclairer la question, nous avons d'abord examiné . quel rôle jouent dans l'apparition du phénomène les nerfs

périphériques et les muscles.

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§ 3. ACTION DE L'EXTRAIT DE VALÉRIANE SUR LES NERFS PÉRIPHÉRIQUEs·. PROCÉDÉ CL. BERNARD

Nous avons expérimenté sur les nerfs périphériques, en.

employant le procédé classique de Cl. Bernard, qui consiste à lier les vaisseaux d'un ou de deux membres, pour sous- traire ainsi les nerfs des membres ligaturés à l'action du.

poison.

Notre procédé opératoire était : la ligature en masse des tissus du tronc- .excepté les nerfs - faite au~dessus.

de la racine des membres postérieurs. Nous avons opéré .tantôt sous l'éther, tantôt après la destruction du cerveau.

EXPÉRIENCE

Grenouille verte moyenne, opération Cl. Bernard sous- l'éther. 20 minutes après à 4 h. 40 m. injection de 2 cc.

d'une solution d'extrait à 2 o

1

o.

4 h. 55 m. Tous les 4 membres présentent de forts.

réflexes.

5 h. 15 rn. Réflexes très exagérés .

5 h. 30 m. Commencement de parésie des membres pos- térieurs. (ligaturés) très puissants.

5 h. 45 m. La paralysie s'accentue. Diminution d'exci- tabilité.

Le lendemain les membres ligaturés de la grenouille sont tout à fait paralisés, pâles, desséchés- phénomènes dus à l'anémie. Les membres antérieurs et le tronc sont excessivement ~ensibles.

Cette expérience et 11 autres, nous montrent que la.

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21

ligature n'a aucune influence, sur le processus - sinon par le fait de l'anémie qu'elle produit, ou par la compres- :Sion des muscles que provoque une ligature trop serrée.- Les membres dont les vaisseaux sont liés, présentent aus~i

'bien l'exagération et la paralysie, que les autres. De plus les grenouilles ayant le cerveau détruit ont donné le même résultat que celles ayant le cerveau intact; nous avons seulement observé chez ces dernières un certain retard dans la réaction réflexe, ce qui peut être dû à un reste de l'action inhibitoire du cerveau.

Ces expériences nous permettent - croyons-nous -

·d'exclure l'intervention des nerfs périphériques dans la .genèse du phénomène que nous étudions.

§ 4. AC'l'ION DE L'EX'l'RAI'.r DE VALÉRIANE SUR LE.S MUSCLES MYOGRAPHE DE 'MAREY

Nous· avons essayé de reconnaître le rôle que p®vait jouer le muscle dans la question. Nous nous sommes servi pour cela du myographe de Marey. Nous avons fait une série d'expériences avec des grenouilles ayant le cerveau détruit, tantôt saines, tantôt valérianisées ; une autre sé- rie avec les grenouilles ayant en outre la moelle détruite.

·Chez ces dernières, nous avons expérimenté successive-:- ment avec les deux membres postérieurs, prenant le pre~

mier tracé avec le gastrocnémien droit avant l'injection, Je second avec le muscle cqrrespondant du membre gauche après l'injection de l'extrait. Nous avons choisi cet ordre spécial d'expérimenter, vu que le membre gauche se fati- guant normalement plus vite, la fatigue produite par la

valériane serait comparativement plus· accentuée.

(23)

22

Nos vingt courbes ainsi obtenues ne nous ont montré- rien de bien positif. Les grenouilles valérianisées donnent.

en somme à peu près les mêmes courbes, que les gre- nouilles normales. La destruction de la moelle ne parait.

en rien influencer le résultat; seulement valérianisées ou non, les grenouilles sans moelle se sont fatiguées plus, vite.

En résumé, les muscles, aussi bien que les terminai- sons· des nerfs moteurs, ne paraissent pas être atteints- . par l'extrait de valériane, à l'inverse de ce qu'on observe-

avec lavératrine.

La conclusion qui s'impose c'est que l'extrait de valé-·

riane exerce son action uniquement sur les centres . ner- veux. C'est donc dans ces derniers qu'il nous faut recher- cher aussi .la cause de la fatigue et de la roideur.

Ces deux phénomènes apparaissant plus ou moins simul- tanément il ·nous est presque impossible de les séparer danstnotre étude. Cette simultanéité signifie-t-elle qu'ils.

sont produits par une cause unique, ou bien, par deux causes agissant simultanément?

Toutes nos expériences nous poussent à croire que·

nous avons affaire ici à deux causes, qui, bien qu'agissant.

en même temps, ne paraissent pas agir sur les mêmes éléments anatomiques, ni de la même façon. Elles nous.

semblent, au contraire, présenter entre elles un certain antagonisme : l'une produisant une tendance à la para- lysie, tandis que l'autre déterm~ne l'exagération de l'exci- tabilité médullaire. Et en fait, ces deux phénomènes nous.

les avons observés sur nos grenouilles plus ou moins simul- tanément, ce qui nous a beaucoup embarrassé pour inter- prêter l'action de l'extrait.

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Une fatigue assez intense pour produire chez un ani- mal en apparence sain- jouissant de tous ses mouvements normaux -·-une parésie et même une paralysie des plus manifestes, quoique passagères, ne pourrait être que l'effet de l'action inhibitoire du cerveau sur la moelle, ou-d'une paralysie momentanée des fonctions motrices Çle la moelle elle-même. La première hypothèse paraît être confirmée par le fait que les grenouilles ayant le cerveau détruit sont plus réfractaires à la fatigue . La seconde hypothèse, cependant, ne peut pas être complètement exclue, car dans nos expériences avec le valérianate de soude, où la fatigue était un phénomène constant et très accentué, la moelle était atteinte. visiblement et en premier lieu.

Quant à la roideur elle dépAnd probablement de la moelle; car la moelle détruite, elle disparaît toujours, l'animal devenant alors tout à fait flasque, malgré l'inté- . grité des nerfs. Elle paraît n'être ici qu'un degré supérieur de la tonicité musculaire. Cette tonicité dependant de la moelle (Waller)\ nous po_uvons admettre que la· roideur observée par nous, est le résultat direct de l'exagération de l'excitabilité de la moelle et de sa fonction tonifiante.

Cette roideur n'est pas aussi prononcée ni aussi manifeste que dans les expériences avec la vératrine, où elle va jus- qu'à simuler un tétanos. Chez nous, l'animal après un brusque mouvement reste un moment immobile, les mem- bres étendus, roides; mais bientôt il redevient normale- ment mou et plastique. Nous avons pu souvent constater que lorsque, dans la première période, nous voulions fléchir le membre nous éprouvions une résistance manifeste.

1 Waller, Eléments de physiologie humaine, 1898.

(25)

24

, Enfin, nous attribuons à la roideur la lenteur et la diffi- culté. avec laquelle l'animal remet ses membres dans la

position normale (flexion) .

. Cette roideur ne se montre pas toujours; nous avons observé des cas, où elle ne s'est pas présentée du tout, d'autres cas, où elle a été spécialement démonstrative.

De toutes nos observations découle que les animaux qui présentaient une excitabilité.réflexe notablement exagérée, que venait compliquer une parésie précoce étaient ceux chez lesquels la, roideur était le plus facile à démontrer.

Ainsi elle a été spécialement manifeste dans les expé- riences où nous avons combiné l'action de l'extrait avec celle de l'essence, !'-extrait produisant l'exagération de l'excitabilité, et l'essence, comme nous le dém{)ntrerons plus loin, la paralysie.

L'extrait lui-même, étant un mélange d'une substance excitante et d'une autre paralysante (voir plut; loin) con- firme n~tre hypothèse, puisqu'il donne lieu à la roideur.

En p'artant de ce fait d'observation, nous avons de même·

conclu à priori, que puisque, ainsi que nous le verrons tout à l'heure, l'essence produit la roideur, cette substance devait contenir, à côté de sa partie paralysante, une autre partie excitante. Nos prévisions ont été vérifiées par les faits. 'L'une des parties de l'essence -le camphre valéria- nique - s'est montré excitant.

D'un autre côté, les substances, qui ne renfermaient pas à la fois des corps paralysants et des corps excitants;

·n'ont pas donné la roideur. Telles ont été les deux parties de l'extrait, mentionnées plus haut, telles aussi les trois parties de l'essence : le valérène, le camphre valérianique et un terpène. Cependant, avec le valérianate de soude,

(26)

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un corps simple et franehement déprimant, nous a v ons aussi observé la roideur. Elle apparaît au moment où la fatigue s'accentuant fortement, nous ne cessons pas d'exci- ter l'animal. Nous avons donc ici encore deux forces anta- gonistes, dont l'une est la fatigue de l'animal, l'autr'e le pincement par lequel nous l'irritons.

Sans que ce fait puisse confirmer directement ce que nous avons dit sur les causes de la roideur, il ne nous semble cependant pas être contradictoire.

b) EXPÉRIENCES STJR LES ANIMAUX A SANG CHAUD

Dans-nos expériences sur les animaux à sang chaud, nous avons constaté une grande ressemblance avec ce que nous avons observé sur les grenouilles. Les cobayes et les lapins deviennent apathiques, lents, perdent plus ou moins leur spontanéité, deviennent facilement hypnotisables, peuvent être fatigués, parésiés et même paralysés, suivant les do:;;es.

Après des doses très fortes nous avons observé la mort.

avec forte dyspnée et arrêt consécutif du cœur.

EXPÉRIENCE

!Jn cobaye de 415 gr. reçoit .par injection dans le pér·itoine, 5 cc. d'une solution d' e.:ctrait à 5 of o • 4 h. 35 m.

5 h. 45 m. L'animal se hérisse fortement, marche lente- ment, en sursautant; il devient hypnotisable, c'est-à-dire qu'il garde un certain temps les positions anormales qu'on lui donne.

5 h. 55 m. Il présente un commencement de fatigue.

Excité, il marche encore, quoique lentement et avec peine;

présente des secousses, reste triste, la tête penchée, im- mobile. Dyspnée.

(27)

26

6 h. 10 m. La dyspnée s'accentue; parfois la respira- tion s'interrompt, puis surviennent de grandes inspirations convulsives et quelques secousses des membres. Excité1

l'an~mal se met encore en marche, mais il traîne un peu .les membres postérieurs, et il lui arrive de tomber pour se

relever aussitôt.

La dyspnée augmentant de plus en plus, ainsi que la pa- ralysie.

· 6 h. 15 m. L'animal tombe sur le côté et meurt, malgré la respiration artificielle. A l'ouverture du thorax le cœur bat encore.

EXPÉRIENCE

Un jeune lapin 1;715 gr. Injection clans la veine margi- nale de l'oreille droite cle 6 cc., d'une solution cl' extrait de valériane à 20 °/0 à4 h. 5 m.

4 h. 25 m. L'animal reste tranquille, répond normale- ment aux excitations.

4 h. 30 m. Injection de 5 cc. de la même solution.

4 h. 40 m. Exagération des réflexes patellaires, l'ani- mal devient facilement hypnotisa ble; quand, en l'excitantl on obtient qu'il se mette en marche, les pattes postérieures ont de la tendance à traîner : il tombe puis se relève, pour bientôt tomber de nouveau. Lorsqu'on le fatigue par des excitations successives, la paralysie s'accentue beaucoup ; après une période de repos, au contraire, elle s'atténue et même disparaît.

4 h. 50 m. Mouvement de plus en plus paresseux, ré- pond difficilement aux excitations. Respirations 120 par minute.

(28)

27

6 h. Paraît normal, cependant il est très facilement fa- tigué, jusqu'à la paralysie, qui peut ainsi être produite à volonté et qui disparaît chaque fois après un repos plus ou·

moins p~olongé.

Le lapin meurt le lendemain.

Autopsie : cœur en systole, poumons congestionnés à la base, estomac et intestin remplis d'un liquide brunâtre diarrhéique. Nous avons fait encore six expériences pa- reilles.

Action de l'extrait de valériane sur la circulation.

Kymographe.

EXPÉRIENCE

Lapin de 2 k. 225 gr. ln}ection dans le bout central de l'artère iliaque droite de 32 cc. d'une solution d'extrait à 25 o / o en 20 fois, (total 8 gr. d'extrait pur).

La hauteur du mercure da.ns le manomètre, indiquant la tension artérielle est, .avant l'opération: 114 mm. Nom- bre des pulsations cardiaques : 31~ par minute.

Hauteur mm. Nombre de puls.

4 h. 10 m. pe i11jection 1 cc. 112 288 4 h. 12

m.

2 » 1 cc. 112 273 4 h. 15 m. 3 » 1 cc. 110 273 4 h. 19 m. 4 » 1 cc. 126 282 4 h. 22 m. 5 » 1 cc. 124 279 4 h. 26 m. 6 >> 1 cc. 130 264 4 h. 30 m. 7 » 2 cc. 136 246 4 h. 33 m. 8 » 1 cc. 140 255 4h.46 m. 12 » 31/2 cc. 140 228

(29)

28

Hantenr mm. Nombre de puls.

5 h. 2 m. 15 injections 41/2 cc.144 177 ~ 5 h. 12 m. 16 » 4 1/2 cc. 128 165 5 h. 18 m. l 7 8 1/2 cc. 136 180 5 h. 25 m. 18 » 9 1/~ cc. 140 174 5h. 28 m. 19 )) 8 1/2 cc. 124 255

5 h. 36 m. --· » 98

6h. 5 m. 20· » 4 1/2 cc. 62 6 h. 10 m. l'animal meurt 0

En résumé : sous l'influence des injections de l'extrait de valériane ·la tension artérielle monte assez irr~guliè­

rement depuis 112 mm. jusqu'à 144, pour redescendre -ensuite à ~8, 62 et O. Le nombre des pulsations cardia- ques diminue depuis 315 par minute, jusqu'à 255, 228, 165, puis augmente de nouveau au mop:tent de l'applica- tion de la respiration artificielle à 25 5 par minute, pour diminuer ensuite définitivement ·au moment où le cœur s'arrête. L'expérience a duré deux heures, pendant les- quelles l'animal était presque constamment éthérisé.

c) DOSES

Nous ne pouvons pas fixer les doses de l'extrait d'une manière précise, car elles varient suivant beaucoup de causes. Chez les grenouilles, suivant: Pies espèces, (rana temporaria paraît être plus sensible que rana esculenta);

2° la saison, (les grenouilles de printemps étant plus exci- tables, celles d'hiver plus faciles à paralyser); 3° les sexes, (influent très peu); et naturellement la grandeur de l'ani- mal. (Dans nos expériences nous indiquons comme petites les grenouilles pesant à peu près 15 gr. comme:: moyennes

(30)

29

celles pesant30 gr., comme grandes les grenouilles de 40 gr.

et au-dessus).

Sans prendre en considération toutes ces variations in di:..

viduelles, nous exposons simplement nos observations sur ce sujet.

Avec les doses de 0,01-0,04 gr. nous observions sur des grenouilles une exagération simple des réflexes; de 0,04-0,08 exagération et la parésie; de 0,12 gr. exagéra- tion très forte, puis paralysie, 0,40 gr. d'oxtra1t produi- sait la paralysie d'emblée, sans excitation.

Chez les animaux à sang chaud; le cochon d'Inde avec des doses de 0,08-1 gr. ne présentait rien de bien particu- lièr ; de 2 gr. à 4 gr. il montrait de la parésie et de· la pa- ralysie précédées d'excitations; 5 gr. ont tué l'animal. .

Le lapin avec 0,24 gr. présentait une parésie légère et de la fatigue; avec 2 gr. est survenu la paralysie et la.

mort, précédées de l'exagération des réflexes.

L'extrait de valériane étant un corps complexe, conte- nant entre autres les valérianates et l'essence, nous nous sommes proposé d'étudier ces deux derniers corps, espérant trouver· dans leur action l'explication des phénomènes.

observés avec l'extrait.

(31)

30

CHAPITRE Il

VALÉRIANATE DE SOUDE a) GRENOUILLES.

Pour étudier le vaJérianate de -soude nous avons em- ployé les m'êmes procédés que dans notre étude de l'extrait de valériane ; nous ne détaillerons donc plus ~e qui a été expliqué précédemment.

GRENOUILLES PLONGÉES DANS LE BAIN DE VALÉRIANATE DE SOUDE

PRoCÉDÉ DE TüacK EXPÉRIENCE

Une grenouille verte de faillemoyenneestmiseà 10 h. 40rn.

dans -un bain d'une solu,tion de valérianate de soude à

5 o 1 0 • Réflexes normaux après 3 secondes.

10 h. 30 m. La grenouille change de couleur, de verte foncée devenant verte très claire. Elle bouge continuelle- ment et très vivement.

10 h. 45 m. L'animal paraît être normal et saute spon- tanément, mais après plusieurs excitations devient fatigué, cesse presque de réagir, reste sur le dos sans se retourner.

Après 2 minutes de repos réagit de nouveau.

10 h. 50 m. Réflexes méthode Türck après 7 secondes.

11 h. » » » ~, 18 secondes.

(32)

11 h. 10 m. L'·animal réagit au pincement, mais ne peut plus sauter ; après un repos il fait un saut, mais re- tombe à plat, les membres_ parésiés, étendus' et ne peut plus sauter, malgré ses efforts: excité, il réagit par un trembJement. Reposé, recommence encore à se mouvoir, etc.·

Comme nous voyons, le phénomène de la fatigue est ici .excessivement net; les périodes de repos sont comparati-

vement longues, la réaction qui vient après est énergique, .mais toujours uniqne, puis diminue en énergie et enfin, malgré les forts pincements, cesse de se produire. Ré- flexes : 65 secondes.

2 h. La grenouille est trouvée morte.

Nous avons rait encore 10 expériences semblables (voir page 71).

INJECTIONS DE VALÉRIANATE DE SOUDE. PROCÉDÉ DE TùRCK

EXPÉRIENCE

Une grenouille rousse moyenne, présen:tant normxûement les réflexes après 5 secondes, reçoit une injection intrapéri- tonéale de 2 cc. de valér·ianate de soude en solution aqueuse à 20

°/

10 heures.

10 h. 12 m. L'animal présente des secousses musculai- res, une paralysie commençante, reste sans bouger spon- tanément; très peu excitable. Réflexes Türck après 20, puis 40 secondes.

10 h. 40 rn. La grenouille reste inerte, endormie; exci- tée, elle se réveille, ouvre les yeux, essaye de bouger, mais ne le pouvant pas, elle se rendort.

(33)

32

10 h. 50 m. La respiration, eapide au commencement,.

devient de plus en plus lente, interrompue pal' des pauses, irrégulière.

11 h. L'animal ne réagit plus aux excitations, reste im- mobile sur le dos, plongé dans un sommeil profond,_ sorte- decorna.

11 h. 40. La respiration est arrê~tée; cependant si nous excitons fortement la grenouille elle fait encore un mou- vement respiratoire.

11 h. 50 m. L'animal para.ît être mort, reste immobile,.

Sèl.ns respiration, les yeux fermés, pupilles rétrécies. Excité- fait un brus-que mouvement, puis devient roide, et présente- coup sur coup quelques secousses musculaires resf;emblant au tétanos.

Morte le lendemain.

Nous avons fait 15 autres expériences, dont quelques- unes se trou vent à la page 7 2.

Résumé de l'action de valérianate de soude sur .les grenouilles.

Toutes nos expériences sur le valérianate de soude nous montrent, qu'il agit à la façon d'un corps, qui déprimerait le système nerveux.

Nos grenouilles ont présenté une diminution des réflexes.

souvent très marquée, suivie, si les doses étaient suffisam- ment fortes, d'une parésie et enfin d'une paralysie. En outre, 1~ fatigue, observée déjà par nous avec l'extrait,.

est ici beaucoup plus accentuée; elle est le phénomène prédominant de l'action de valérianate. A ce point de vue- spécial, et cette question d'intensité relative mise à part,

(34)

33

tout se passe comme avec l'extrait. : on peut faire revenir

l'~nimal à lui après un repos plus ou moins long, etc.

Nous avons aussi co~staté la ro~deur et les secousses musculaires.

La spontanéité n'est pas abolie par le valérianate, elle est émoussée seulement.

Avec des doses assez fortes, nous observons encore un phénomène, qui ne se présentait pas avec l'extrait, c'est une somnolence, qui se change souvent en un vrai sommeil:

la grenouille reste aplatie, immobile, les yeux fermés, les pupiles retrécies; quand on l'excite, elle se- réveille avec lenteur, ouvre les yeux et répond aux excitations d'une manière paresseuse et avec un retard notable; puis se ren- . dort de nouveau. Par des excitations successives, on peut

réveiller l'animal complètement, et alors il commence à sauter et à répondre normalement ·aux excitations ; mais bientôt, par suite de la fatigue les phénomènes de para- lysie motrice interviennent et compliquent le tableau. Si à ce moment, on n'ôte pas la grenouille du bain, ou si on fait encore une injection, on obtient quelquefois, après une courte excitation, une dépression très marquée, qui finit par une sorte de corna se continuant jusqu'à la mort.

Nous observons en outre des troubles de la respiration : fréquente et régulière au commencement, elle devient de plus en plus lente, interrompue par des pauses qui s'allon- gent graduellement, jusqu'à la cessation complète de tout mouvement respiratoire. Au moment où la grenouille ne respire plus, on. peut encore, en l'excitant, provoquer des inspirations isolées.

Nous avons observé constamment, que; sous l'influence

3

(35)

34

de valérianate, les grenouilles changent de teinte ; forte- ment pigmentées d'abord, .elles deviennent ensuite très pâles et restent ainsi quelques heures, ou même, plus sou- vent, quelques jours, jusqu'au rétablissement complet. Puis elles reprennent leur teinte normalement foncée.

Nous pouvons conclure de ce qui précède que le :valé- rianate de soude a une action tout à fait différente de celle de l'extrait de valériane. Il produit surtout la diminution des réflexes, la fatigue et avec de fortes doses la paralysie de la moelle. Le cerveau paraît peu atteint, puisque la spon- tanéité persiste et qu'il

n'y

a pas d'exagération des réflexes;

cependant la somnolence prouve, que le valérianate ne le ménage pas complètement. Après la destruction du cerveau l'état de parésie ou de paralysie persiste, la fatigue par contre est très difficile à produire, ou ne se produit plus du tout ; ce dernier fait nous semble confirmer l'hypothèse que la fatigue pourrait être d'origine cérébrale. De plus, ici, comme avec l'extrait, les nerfs périphériques et les muscles paraissent pouvoir être exclus de la cause, d'après les résultats que nous avons obtenu au .moyen du procédé CL Bernard et avec le'myographe. L'application directe du valérianate sur le nerf l'altère assez profondément, et le muscle donne alors au myographe une .courbe d'épui- seme.nt rapide.

Beaucoup de nos grenouilles ont été tuées par le valé- rianate, plus ou moins tardivement. Celles qui se sont réta- blies ont présenté, quelque temps après le rétablissement, l'ex-agération des réflexes.

. b) ANIMAUX A SANG CHAUD

Les lapins et les cobayes paraissent être assez indiffé- rents à l'action du valérianate de soude. Nous avons, par

(36)

,exemple, injecté dans la veine marginale d'un lapin de 2 k.

250 gr., 35 cc. d'une solution de valérianate de soude à 10

°/

0, c'est-à-dire 3 gr. 1/ 2 du sel pur, sans observer rien

·de particulier. De même un cobaye de 515 gr. reçoit 20 cc.

d'une solution de valérianate à 10 o 1 o en injection dans .le :péritoine ( := 2 gr.), sans présenter rien d'autre, qu'un peu de somnolence et de l'apathie. En injectant le lende- main au même cobaye 10 cc. d'uJ?.e solution de valérianate .à 40 o / o, nom; sommes parvenu à le tuer ; cependant la marche des phénomènes d'intoxication et la cataracte dou- ble apparaissant au courant de l'expérience, nous ont mon- tré que la mort était due à la concentration trop grande de la solution, et non pas à l'action toxique du valé- rianate.

ACTION DU V ALÉRIANATE DE SOUDE SUR LA CIRCULATION KYMOGRAPHE

EXPÉRiENCE

Lapin de 1 kilogr. 775 gr. Indection dans le bout centTal de l'artère iliaque droite de 86 cc. de valérianate de soude à 6

°/

0 (solution aqueuse) en 29 fois. Total 5 gr.

du sel pur. Durée de l'expérience deux heures.

Hauteur du manomètre avant l' expérie~ce 86 mm.

Nombre de pulsations cardiaques 275 par minute.

pe injection 2 cc. Hauteur 7 4 mm. Nombre de puis. 27 5 2 » 2 cc. » 70 » » » » 290

'3 » 2 cc. » 72 » » » » 250)

4 » 2 cc. » 74 » }) » » 230

8 » 2 cc. » 72 » » » » 220

11 » 5 cc. » 70 >> » » » 215

15 » 5 cc. » 64 ), » » » 205

(37)

36

17me injection 5 cc. Hauteur 58 mm. Nombre de puis. 185·

18 » 5 cc. » 76 » » » » 18(}

22 » 5 cc. » 64 » )) )) 220

24 )) 5 cc. » 54 » » )) )) 195·

25 )) 5 ec. )) 20 )) )) » » 140

27 » 5 ec. » 74 » >> » »

En résumé : sous l'influenee des injeetions de valéria- nate de soude la tension artérielle· ne eesse de se mainte- nir à son niveau normal, et reste presque invariable- jusqu'aux dernières injections. Pendant la durée de l'expé- rience elle deseend quelquefois momentanément, mais le- ehiffre de 7 4 mm. se répète constamment.

Le nombre des pulsations eardiaques diminue par contre- graduellement, sans toutefois présenter un grand éeart avec le nombre des pulsations à !;état normal. L'animal a présenté une diurèse abondante et une irrégularité très marquée de la respiration, avec tendance à l'arrêt vers la :fin de l'expérience; auparavant il ne paraissait pas être trop incommodé. Notre expérience concorde avec celle de- Bock.

DOSES

Chez les grenouilles les doses faibles de 0,02-0,20 gr~

produisent la fatigue, et la diminution des réflexes~

les doses plus fortes 0,40, 0,50 gr. produisent en outre la somnolence et la paralysie, ainsi que les troubles de la res- piration, mentionnés plus haut. La mort a été produite- par des doses variables·, et paraît dépendre de l'individua- lité de l'animal.

Chez les rongeùrs, comme nous avons vu, des doses assez.

fortes de 2-4 gr. ont été supportées sans tr011~les appa- rents.

(38)

CHAPITRE III

ESSENCE DE VALÉRIANE

a) EXPÉRIENCES SUR LES GRENOUILLES

INJECTION D'ESSENCE. ÉTUDE DES RÉFLEXES PROCÉDÉ TüRCK

EXPÉRIENCE

V ne grenouille verte, rnoyenne, présentant normalément le réflexe de flexion de la cuisse, après 4 secondes d' im- mersion dans la solution acide, reçoit une injection de () ,2 cc. d'essence dans le sac dorsal, à 11 heures.

Après l'injection l'animal reste immobile; respiration rapide.

11 h. 3 m. Excité, il saute et retombe lourdement à plat, les jambes étendues; il les traîne un moment, avant -de pouvoir les remettre dans la position normale. Réflexe : .après 9 secondes.

11 h. 5 m. Saute spontanément, toujours avyc une ·visi- ble parésie, qui se manifeste comme nous l'avons dit, par

·Cette impuissance motrice momentanée, après chaque saut isolé, et qui force la grenouille à laisser ses membres éten-

<(}us, traînants.

(39)

38

11 h. 7 m. Respiration lente, trè~irrégulière, interrom- pue par des pauses. Réflexes après 12 secondes.

11 h. 15 m. L'animal reste immobile, les yeux fermés,.

plongé dans un sommeil profond; excité, ne répond pas tout de suite; mais par des excitations successives on arrive à le réveiller : il ouvre les yeux et répond par un 'mouvement des membres, par un mouvement de recul ou par un saut, puis se remet à dormir ou bien saute encore spontan8ment, toujours avec les phénomènes de parésie.

Il h. 20 m. L'animal répond aux excitations par des.

secousses musculaires, sans mouvement de fuite. Réflexes après 22 secondes.

11 h .. 23 m. Excité, ne bouge plus ; réflexes après.

32 secondes.

11 h .. 25 m. La grenouille ne respire plus; réflexes.

après 80 secondes. Myosis.

Morte. Cœur arrêté en diastole, poumons congestion~és.

INJECTIONS n'ESSENCE. ÉTUDE DE LA RESPIRATIO~

EXPÉRIENCE

Grenouille 1Jerte, moyenne, préSentant normalement son réflexe après 6 secondes. lny'ection de 0,1 cc. d'essence de valériane à 3 h. 35 m.

Tout de suite après l'injection l'animal reste immobiler excité il saute difficilement, tout en présentant une paré- sie notable. Respirations : 44 par minute.

3 h. 38 m. réflexes après 9 secondes; respirations.: 40 par minute.

(40)

39

3 h. 40 m. réflexes après 20 secondes; respirations : 25 par minute.

· 3 h. 45 m. L'animal ne peut plus bouger; respirations =.

11 par minute.

4 h. Réflexes après 15 secondes; respirations: 20 par minute.

4 h. 5 m. La respiration devient encore plus lente : 3 respirations par minute, et bientôt cesse complètement. Au commencement elle a été très superficielle, et rapide; puis elle devient de plus en plus lente et, en même temps, les respir~tions isolées gagnent en profondeur; elles ROnt assez régulières, mais interrompues par des pauses, qui devien- nent graduellement de plus en plus longues jusqu'à la sus- pension complète de tout mouvement respiratoire.

4 10 m. La grenouille sommeille; la paralysie est très·

.avancée, l'animal ne répond plus aux excitations; cepen- dant il présente quelques mouvements spoiltanés; pas trace de respiration.

4 h. 15 m. Thorax ouvert, le cœur bat 12 fois par minute.

Nous avons fait encore 22 expériences pareilles, qui nous ont donné des résultats semblables. (Voir page 7 5 ). Le mode d'injections ne change en rien les phénomènes obser- vés; pour le prouver, nous avons fait tantôt des injections.

intrapéritonéales, tantôt sous-cutanées, tantôt enfin nous avons introduit l'essence dans l'estomac des grenouilles au moyen d'une petite sonde œsophagienne.

-ACTION DE L'ESSENCE SUR LES MUSCLES. MYOGRAPHE DE MAREY

Nos expériences avec le myographe, nous montrent que l'influence de l'essence sur les nerfs périphériques ne

(41)

40

s'exerce que par application directe. Nous avons injecté

1

/2 cc. d'essence sous la peau de la cuisse droite, d'une gre- nouille rousse'; après 10 minutes le membre droit a été paralysé, et le muscle ne se contractait pas malgré le maxi- mum d'intensité du courant, tandis que le membre gauche répond bien aux excitations du courant très faible et son muscle se contracte régulièrement. Les autres tracés myo- graphiques obtenus après l'injection intrapéritonéale de l'essence, ne se distinguent en rien des tracés normaux.

b) ANIMAUX A SANG CHAUD EXPÉRIENCE

Un cobaye .pesant 260 gr. reçoi.t dans le pér'itoine 'Mne indection de un cc. d'essence pure, à 4 h. 30 m.

Après un moment d'immobilité, le cobaye bouge un peu et grince des dents.

4 h. 40 m. Irrité, il répond avec paresse; si on lui pince l'oreille il tourne seulement la tête ; aucune excita- tion ne le ·fait plus courir.

4 h. 45 m. Reste immobile, sommeillant. Légère dysp- née. Il présente une oscillation latérale de la tête et du tronc sur les pattes antérieures qui vacillent.

5 h. La dyspnée augmente. L'animal se tient toujours immobile, vacillant, un peu hérissé; il sommeille.

5 h. 20 m. Respiration 136 par minute. Après des exci- tations répétées l'animal se met' en marche, mais très len- tement; en marchant il traîne un peu ses jambes posté- rieures.

5 h. 30 m. Il a de la peine de se tenir sur ses jambes;

démarche éthylique.

(42)

5 h. 40 m. Présente tous les phénomènes de l'ivresse, il marche sur la pointe des pieds.i puis la démarche devient vacillante, cérébelleuse; la tête semble lui peser, elle s'in- cline fortement en avant; il sommeille. Si on l'xcit.e, le co- baye marche encore, mais il tombe bientôt sur le côté; puis -il se relève, pour retomber de suite. La dyspnée augmente de plus en plus, et enfin à 6 heures, le cobaye meurt, après de grandes inspirations convulsives. La mort n'est pas précédée des convulsions asphyxiques bulbo-médullaires;

ce qui indique un état de dépresssion intense du bulbe et de la moelle, et permet de supposer par conséquent, que l'asphyxie est elle-même d'origine bulbaire.

Autopsie : Congestion des viscères : foie, reins, pou- mons, intestin; ce dernier est rempli d'url liquide diarrhéi-:- que. Cœur arrêté en diastole, re·mpli de caillots. Un peu de liquide graisseux dans le péritoine.

PNEUMO GRAPHE DE MAREY, TRACÉ GRAPHlQUE DE LA RESPIRATION

EXPÉRIENCE

Un cobaye reçoit dans le pérotoine 2 cc. d'essence de valé- ria ne pure, en quatre fois dans l'espace de 3 heures.

Le tracé des mouvements respiratoires est exces~ive­

ment irrégulier. Les respirations changent à chaque ins- tant de rythme et de profondeur ; de plus en plus super- ficielles et espacées, elles deviennent à la fin imperceptibles et par moments cessent complètement. Vingt minutes avant la mort, les inspirations deviennent très profondes, con- vulsives, très espacées. Après la cessation des respirations le cœur bat encore quelques secondes.

(43)

42

ACTION DE L'ESSENCE DE VALÉRIANATE SUR LA CIRCULATION KYMOGRAPHE

EXPÉRIENCE

Un lapin de 2 kilogr. 175 g'r. reçoit 8 cc. d'essence en quatre:

fois. Nous injectons Z: essence dans le péritoine, craignant q_ue l'essence introduite directernent dans les va~sseaux

sanguins ne forme embolie. ·

Hauteur du manomètre avant l'expérience= 92 mm~

Nombre de pulsations cardiaques = 295 par minute.

4 h. 30 m. 1re injection .

4 h. 50 m. 26 injection

5 h. 35 m. 3e injection

Hauteur mm.

90 92 94 90 92 90 88 94 90 92 94 5 h. 50 m. 4e injection g4 88 80 94 60 66

Nombre de puls.

285 295 245 2GO 220 265 200 265·

245

195, 205, 215·

185

(44)

43

6 h. 45 m. Nous interrompons l'expérience. Le lapin dort tranquillement, le cœur bat 150 fois par minute ; respiration 38 par minute. Mort dans la suite.

En résumé : sous l'influence des injections d'essence de valériane nous avons observé une diminution du nombre de pulsations cardiaques de 295 fois par minute, jus,qu'à 185 fois par minute; cette diminution n'est pas régulière .ni parallèle aux variations de la tension artérielle .. Cette dernière varie à peine, les chiffres de 92 et 94 mm. se répétent constamment et ce n'est qu'à la fin de l'expérience, que nous observons des hauteurs de mercure de 60 et 66 mm.

Quand à la respiration elle affecte un rythme parti cu~

lier, analogue à celui qui caractérise la respjration de Cheyne-Stokes; après quelques respirations normales sur- vient une pause. Ces pauses se repètent d'une manière régulière, créant ainsi un rythme spécial et anormal. Par mon:tents la respiration reprend le type normal.

Notre expérience est d'accord avec celles de Bock fai- tes sur les chats. Seulemeht il a observé la mort dans un espace de temps de 45 ou même de 10 minutes après l'injec- tion de l'essence ; tandis que notre lapin a_ vécu au moins 4 heures. Comme les injections de Bock ont été faites direc- tement dans les veines, nous croyons pouvoir attribuer cette mort rapide à des embolies d'essence.

· Rés·umé de l'action de l'essence de valériane.

Nous avons obtenu avec l'essence ·un tableau différent de ceux que nous avons observés avec rextrait et avec le valérianate. Ce tableau, chez les grenouilles, nous pouvons

(45)

44

le résumer de la façon suivante : Diminution des réflexes, précédée quelquefois d'une légère excitation. - Parésie très marquée et apparaissant comme premier phénomène

·de l'action de l'essence (l'animal saute et retombe pattes étendues). - Puis :·paralysie, laquelle est ici un phéno- mène constant et comparativement précoce. La fatigue, comme telle, est difficile à reconnaître, par suite de cette apparition si précoce de la parésie ; cependant là où nous avons pu l'observer, nous avons constaté plutôt une résis- tance de l'animal contre la fatigue : plus on. l'excite, plus il devient vivace et mieux il répond aux exci~ations. (Bock a observé la même chose). Par contre nous avons observé une somnolence très marquée, et beaucoup plus. notable qu'avec le valérianate. La grenouille 'reste les yeux fermés, plongée dans un sommeil profond accompagné de myosis ; les excitations, au commencement la réveillent à demi, elle ouvre les paupières, et réagit légèrement : si on continue à l'exciter, on arrive à la réveiller de plus en plus, jusqu'à provoquer un saut, puis elle retombe dans son sommeil. A la longue l'excitabilité diminue de plus en . plus, l'animal ne se réveille plus, cesse de réagir et plongé dans une sorte de coma il meurt. Quelquefois aü moment où il cesse de répondre aux excitations, il fait des mouve- ments spontanés, se réveillant de lui-même, saute un p.eu et retombe après dans son sommeil.

Les animaux à sang· chaud présentent la même somno- lence ; l~ cobaye sommeille; le lapin dort tranquillement et meurt sans se réveill~r.

La · m,art est arrivée dans toutes nos expériences; elle paraît être causée par la paralysie du centre respiratoire.

Les grenouilles présentent très vite une diminution du

(46)

45

nombre des respirations, une irrégularité très frappante, puis un arrêt complet de la respiration. Les animaux à sang chaud, meurent avec une grande dyspnée, précédé de la même respiration irrégulière, très rapide au com- mencement, lente vers la fin, interrompue par de longues pauses.

Le cœur ne paraît se paralyser qu'après la respiration.

Il s'arrête toujours en diastole.

Nous avons observé aussi, chez les grenouilles de la roideur et des secousses musculaires. Cette roideur dispa- raît avec le progrès de la paralysie.

Le double tableau que nous venons de tracer, et qui indique en résumé les phénomènes que l'on observe d'une part·chez la grenouille, d'autre part chez les rongeurs au cours d'une intoxication graduelle par l'essence de valé- riane nous paraît démontrer que ce corps agit· surtout à la manière d'un poison, qui déprimerait fortement l'activité des centres nerveux.

Or, en détruisant le cerveau, nous n'avons pas obtenu - comme normalement - une exagération des réflexes, mais au contraire une diminution de ceux-là; ceci prouve- rait. que la moelle était déjà paralysée. Le manque de con- vulsion bulbo-médullaires avant la mort, visiblement asphy\:ique, que produisait l'essence, nous paraît donner une nouvelle preuve de ce fait.

La spontanéité existe encore, quand les réflexes dispa- raissent, elle se manifeste même avec évidence alors que déjà l'animal est profondément parésié. La moelle est donc atteinte par l'essence avant le cerveau, à l'inverse de ce que nous avons observé avec l'extrait. Cette paralysie mé- dullaire pourrait être secondaire à l'excitation du cerveau

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et à l'exagération de l'action inhibitoire qu'il exerce sur la

moelle~ ou bien elle pourrait être primitive. Dans le pre- mier cas, la destruction du cerveau provoquerait une aug- mentation des réflexes; or c'est l'inverse que nous avons observé ; nous en pouvons conclure qu'il s'agit d'une para- lysie directe de la moelle.

Le fait qu'une excitation unique ne donne souvent rien, et que des excitations rép·étées peuvent arriver à pro- duire le saut, serait pour nous la preuve que les centres réflexes automoteurs de la moelle étant paralysés, la con- duction - bien que ralentie - se fait encore. L'excita- tim_l arrivant au cerveau, produit encore une réaction, celle-là consciente et volontaire, n'ayant aucun des carac- tères de la réaction réflexe, brusque, automatique, toujours la même, qne nous avons observée avec ,l'extrait. Sous l'influence de l'essence, au contraire, la grenouille répond aux excitations d'une manière capricieuse et variable : tantôt elle ouvre les paupières, tantôt elle tâche de se soustraire aux irritations en reculant, ou même en sautant.

Tout cela n'est pas en rapport direct avec l'intei1sité de l'excitation, et se produit plus ou moins tardivement.

Le cerveau cependant est atteint aussi, ce que nous prou- vent et la sommolence et la diminution de la spontanéité.

La sensibilité nous paraît diminuée, puisqu'il fautftexci- ter Panimal à plusieurs reprises, pour qu'il réponde; pour- tant elle persiste, même alors que la parésie motrice de- vient très manifeste. Quand. l'animal ne peut plus répondre aux excitations par des mouvements des membres ou du tronc il manifeste encore sa sensibilité en remuant les paupières.

Chez les cobayes nous avons tout le tableau de l'ivresse :

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