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Histoire du Rhône genevois

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Histoire du Rhône genevois

PARÉJAS, Edouard

PARÉJAS, Edouard. Histoire du Rhône genevois. Annales du Collège de Genève , 1944, vol.

3, p. 13-18

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:138314

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ron I 300 francs - a été réparti entre le Don national (nos élèves n'oublient iamais les soldats) et le Fonds d'entr'aide qui vient d'hre constitué. Cette soirée, à laquelle ont collaboré en très grand nombre petits et grands, a permis aux parents et aux amis du Collège d'applaudir d'excellents acteurs dans «Le Roi Babolein »,

pièce de marionnettes de Marc Monnier, et « Fantasio »,

d'Alfred de Musset. Les deux pièces ont été brillamment jouées ; dans la première, les jeunes ont pu donner libre cours à leur tempérament; dans l'interprétation de la seconde.> les grands ont prouvé beaucoup d'adresse, de finess·e et d'intelligence.

Au printemps, M. le Dr Robert Junet a fait un exposé de haute portée morale sur l'éducation sexuelle aux élèves de 5 me et de. 2 me et Ire.

Le service d'information de

l'I.

P. avait convié nos élèves, le 8 ma_i,

à

une séance au cours de laquelle ils entendirent un .exposé de M. Albert .Picot, président du Conseil d'Etat, et ils virent un beau film intitulé « Jeu- nesse forte, peuple libre ».

Sous la surveillance des mahres de la division inf é- rieure et des maîtres de sport, les élèves nés en I 929 ont passé, les I7 et 19 mai, les examens d'aptitude physi~

que prescrits par le Département militaire fédéral.

Les collégiens eurent aussi le privilège d'entendre ·des concerts symphoniques organisés au Victoria-H all,

à

l'in- tention des élèves des écoles secondaires, par le Dépar- tement de l'instruction publique et la Ville de Genève, avec le concours de la Société des émissions de Radio- Gcnève.

Comme de coutume, les anniversaires patriotiques : Escalade et 30 décembre, Ier juin, furent célébrés dans la cour du Collège.

Le chroniqueur.

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Histoire du Rhône genevois

Le Rhône genevois sort de l'ombre des temps géologi- ques à la fin de l'ère tertiaire. Lorsque la mer qui, venant du sud, avait porté ses rivages jusqu'à Bellegarde et à Mornex, se fut retirée et que les lacs de la molasse se furent asséchés, le bassin de Genève fut traversé d'est en ·ouest par un Rhône primitif qui n'a laissé d'autre trace visible qu'une gorge profonde entre le Crédo et le Vuache-la cluse de Collonges ou du Fort de l'Ecluse.

Plus

à

l'amont, en territoire genevois, ce vieux Rh&ne s'était creusé une vallée rocheuse dans l~s grès de la molasse. C'est ce qu'ont montré des sondages forés entre Genève et Chancy, le long du fleuve, depuis qu'il est industrialisé. Ainsi, la pile du Pont Butin voisine de la rive droite est fondée précisément sur le bord, enseveli sous des glaises et des graviers, d'une ·falaise molassique de ce Rhône ancien. On a retrouvé plus à l'aval par des sondages le tracé de ce sillon préglaciaire, à l'Ile du Nord, au pont de Peney, près du moulin de Vert, aux Prés de Bonne sous Cartigny.

Il

y avait donc déjà en cette lointaine époque une vallée rhodanienne creusée entre les collines molassiques de Bernex et de Choully. Une all.tre dépression sensiblement parallèle à la première se marquait entre le coteau de Bernex et le Salève dans l'axe de la vallée actuelle de l' Aire. Là coulait une ancienne Arve qui s'unissait au Rhône dans la région de Chancy.

Au début de l'ère quaternaire, le climat qui était resté chaud et sec pendant longtemps devient froid et humide,

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ce qui provoque au nord de l'Europe et dans les Alpes une extension considérable des glaciers. Celui du Rhône et celui de l' Arve confluent à peu près sur l'emplacement de la ville de Genève actuelle. Ils ont apporté du Valais et du Mont Blanc des ma.sses de débris, sous forme de moraine de fond principalement, qui recouvrent la molasse et remplissent les sillons creusés par le ~hône tertiaire et ses affluents.

Cette première invasion glaciaire doit correspondre

à

ia phase rissienne des géographes allemands. Mais le cli- mat se réchauffe quelque peu, le gla,cier fond et recule son frorit. Il cède la place, dans le centre de la cuvette genevoise et le long de l'ancien cours du Rh8ne,

à

un ou plusieurs lacs où se déposent les marnes dites « à lignites » . Elles renferment parfois des troncs, des branches et des · feuilles noircis qui appartenaient

à

des chênes (Quercus pedunculata). On peut les observer au pied des falaises de Cartigny.

Les torrents issus des glaciers en retraite délavent les moraines et répandent dans les régions basses les graviers puissants . de l' «alluvion ancienne», ceux-là mËme qui forment aujourd'hui les falaises de St-Jean, du Bois de la Bâtie et des bords de l' Arve. L'alluvion ancienne s'accumule sur une épaisseur qui peut atteindre 45 mètres et, cimentée par des infiltrations d'eau chargée de carbo- nate de chaux, se transforme par places en de véritables conglomérats. Des mammouths errent sur ces plaines gra- veleuses. On a retrouvé leurs os ou leurs défenses sur la rivè gauche du Rh8ne actuel, au Bois de la Bâtie, puis

à

l'aval des ruines du Moulin de l'Evaux, dans la vallée de la London et près de Russin.

Vers la fin de cette époque de l'alluvion ancienne le Rh8ne, qui semblait avoir disparu, reparaît sous forme d'un sillon profond .de 20 mètres au moins entaillé dans

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ces graviers interglaciaires. On le suit du Pont Butin

à

Peney et Chancy en passant par les Iles d' Aïre et le ois Cie .Jjay. Mais cette vallée rnterglaciatre du Khone n'a pas le temps d'évoluer beaucoup car une nouvelle vague de froid ramène pour de longs siècles les glaces et .les moraines. Les glaciers de cette nouvelle période glaciaire, dite de Würm, avancent par poussées successives suivies de légers retraits puis recouvrent les plaines allu- viales et la molasse mise

à

nu sur les coteaux. Toute la topographie est revËtue d'une nouvelle moraine de fond, la moraine würmienne. Cette glaise bleue et jaune à cailloux striés, le « diot » de nos paysans, constitue le sol

arable du plateau genevois. ·

Les glaciers würmiens fondent à leur tour et reculent par étapes. La gorge du Fort de l'Ecluse, obstruée par un .bouchon de matériaux morainiques, est devenue étanche et ·retient un lac boueux qui s'élève au moins jusqu'à une altitude de 428 m. Ce lac n'est que l'extrémité aval d'un Lém~n postglaciaire plus vaste et plus profond que l'actuel.

Dans notre région, la c8te sud du lac . de 428 m.

passe approximativement par les repères suivants em- pruntés à la géographie d'aujourd'hui : Sézegnin, Carti- gny, La Petite Grave d'où part vers l'est un long pro- montoire déterminé par le coteau molassique de Bernex ; la berge, tournant par le Petit-Lancy, revient sur Confi- gnon et Lully en dessinant un golfe dans la vallée actuelle de l' Aire ; par Perl y, A rare, Saconnex au-~elà d' Arve, elle gagne Etrembières où l'Arve se déverse dans le lac de 428 m. Reve~ant v~rs l'ouest, le rivage tourne le coteau de Cologny par le sud à la hauteur du plateau de la _ Gradelle. La c8te nord, venant du Fort de l'Ecluse, longe le Rhône actuel jusqu'à mi-hauteur du coteau de Challex, passe à peu de distance au sud de Dardagny,

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côtoie la molasse de Satigny, envoie un golfe allongé dans la vallée actuelle de l' Avril. Revenant au sud- ouest, le rivage . dessine un promontoire rectangulaire autour du plateau de Vernier et de Meyrin, remonte l' Avanchet et se dirige sur Versoix. A peu de distance de cette côte existe une île, allongée- de Châtelaine au Grand- Saconnex et noyautée par la molasse de Pregny.

Quatre larges c8nes. torrentiels baignent dans le lac de 428 m.

I 0 Les graviers et les sables apportés par I' Arve et qui couvrent les plateaux de Moillesulaz, Chêne-Bourg, Mala- gnou et Grange-Canal.

2 ° Le cône de l'Arande-Eau Morte auquel appartien- nent les graviers rubéfiés de la Petite Grave, Cartigny, Avully, Soral, Malagny et Veigy, les sables d'Avusy, Champlong, Passeiry et Sézegnin.

} 0 Au même niveau mais sur la rive opposée du Rhône, le cône graveleux et sableux de Russin et de Dardagny a été construit par une ancienne London cou- lant à une soixantaine de mètres au-dessus de l'actuelle.

4° Sur territoire français enfin, l'ancienne Annaz- Groise a élaboré un cône d'alluvions, morcelé aujourd'hui en deux lambeaux, celui de Pougny et celui du Crêt.

Dans ce lac dè 428 m. se déposent des argiles et des sables stratifiés où l'on peut reconna1tre des couches sai- sonnières, les varves des glaciologues scandinaves. Les ni veaux sableux, plus épais et plus clairs représentent les dépôts d'été tandis que les niveaux argileux, plus minces et plus foncés sont des sédiments d'hiver. Le front du glacier du Rhône würmien, aminci et en recul, flotte, des icebergs s'en détachent et dérivent au gré des vents. Les blocs qu'ils portent glissent parfois et, plon- geant dans l'eau, viennent s'enfoncer dans les vases à couches saisonnières en bousculant' la stratification. Voilà

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tout ce qu'on peut lire dans les affleurements ou les carrières d'argiles du canton de Genève. Ces faits sont du Nant d'Avanchet.

Le lac de 428 m. n'a qu'une durée éphémère. L'obsta- cle mor ainique du Fort de l'Ecluse, peu résistant par sa nature, cède et le lac se vide jusqu'à un n iveau de 408 m.

environ. C e nouveau lac, bien diminué, prolonge le P etit Lac actuel et se termine dans la dépression de l' Aire.

Ses eaux remontent jusqu'au voisinage de Lully et recou- vrent la r égion de Plainpalais et de Carouge. L' Arve se jette dans le lac de 408 m. entre Champel et Pinchat en déposant les gr aviers à stratifications inclinées deltaï- ques des Tranchées. Le Rhône en sort entre les hauteurs de St-Jean et du Bois de la Bhic. L'ancien sillon molas- sique puis la vallée interglaciaire, creusés et comblés tour à tour, se marquent encore par une légère dépression. Le Rhône p ostglaciaire gui s'échappe du lac de 408 m. la retrouve et commence le troisième cycle de son histoire.

Guidé par cette trace, le fleuve n'hésite pas, mais des obstacles nouveaux se présentent et qu'il doit éviter. C'est l'origine de ses premiers méandres. Ce sont d'abord des amas morainiques, analogues aux drumlins nordiques, bosses de forme elliptique et dont le grand axe a gardé la direction moyenne nord-est sud-ouest du mouvement du glacier würmien. Suivons le cours du Rhône vers l'aval. D ès sa sortie du lac de 408 m. à St-Jean, il vient buter contre les drumlins de CM.telaine et d' Aïre et les évite par le sud. Au lieu de reprendre son ancien tracé plus direct par Chèvres et ·Peney, il est rejeté au nord par les drumlins de Carabot et de Loëx. Ainsi dévié contre le versant droit molassique de sa vallée préglaciair e, en creusant, il atteint rapidement la roche et s'y incruste. Voilà pourquoi le fleuve coUle dans la

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molasse entre Loëx et Chèvres. Mais les drumlins de Vernier ont tê>t fait d'arrêter sa progression au nord et cônes anciens de l' Arande-Eau Morte et de la London entre lesquels il est forcé de passer. Cela le déporte encore une fois au nord de son ancien tracé et l'oblige à s'entailler un cours surimposé dans la molasse de La Plaine, de Challex et d'Epeisses. Cet obstacle franchi, guidé maintenant par les drumlins de Pergy et des Ripes, il va droit au sud-ouest, vers Chancy. Il quitte notre territoire à Vers Vaux qui est le point le plus occidental de la frontière suisse.

Désormais le Rhône va évoluer normalement jusqu'à notre époque. Ses méandres vont s'accentuer en s'encais- sant. Ce creusement, déterminé par un soulèvement récent de tout le pays, se fait en trois étapes marquées chacune par une terrasse d'alluvions ou un système de terrasses de plus en plus rapprochées du talweg actuel. La terrasse supérieure correspond au niveau du lac de 408 m. et se trouve en moyenne à 34 m. au-dessus du niveau naturel du Rhê>ne. Une terrasse moyenne est à 16 m. et une infé- rieure suit le cours du fleuve

à

9 m. environ.

On a pu dater la terrasse moyenne relativemeat

à

la préhistoire. Le Rhône coulait

à

son niveau un peu avant l'époque magdalénienne.

Nous touchons presque aux événements actuels. Depuis que l'homme a pris possession de sa vallée, le Rhône a subi bien des vicissitudes. On l'a civilisé et industrialisé.

B~rré de puissantes usines hydro-électriques, dévié, régle- menté à bientê>t canalisé, il est entré au siècle dernier dans une quatrième période de son évolution. Il serait bien intéressant de raconter ce qu'on a fait de lui dans les cinquante dernières années mais, comme dirait Kipling, c'est une autre histoire.

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L'homme de Cro-Magnon

Septembre. Les matins sont plus frais et le Collège a rouvert ses portes. Plus frais aussi les visages enfantins qui mêlent

à

la lumière un peu grise dispensée par les hautes fen&tres la lumière neuve de leurs yeux. Ce sont les nouveaux. Essaimés tantê>t de leurs écoles primaires, les voici inscrits en septième année du Collège. Ils sont au seuil des sept années de classes qui les conduiront au certificat de maturité, puisqu'on le nomme ainsi, comme si le collégien était un fruit, une poire ou un potiron, que des maîtres-jardiniers ont pour mission d'amener

à

se gonfler de · pulpe savoureuse et

à

s'épanouir au soleil.

du savoir.

Le jeune maître contemple ses nouveaux élèves et simultanément il repère leurs noms sur le plan de classe qu'il s'est empressé de composer. Les noms qui commen- cent à lui être familiers ne coïncident pas encore bien avec les visages. Ce grand brun mal peigné, c'est Duchoux ; ce joli blond, c'est Figuière et le rouquin, c'est Bonzanigo ; mais les autres sont encore tout embué~

du mystère des premières présences. Il convient donc de les identifier au plus tôt, pour pouvoir les interpeller, les interroger, les rappeler

à

l'ordre. Justement en voici un qui fait une grimace derrière le dos du voisin. C'est un grand, le visage plutôt p~le, effilé, les cheveux par- tagés par une raie et trop longs. Il est dans le cinquième banc de la colonne du milieu : Langlin.

Langlin, ne grimacez pas !

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