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Carte des groupements végétaux des environs de La Motte-du-Caire

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Carte des groupements végétaux des environs de La Motte-du-Caire

L. Ayasse, René Molinier

To cite this version:

L. Ayasse, René Molinier. Carte des groupements végétaux des environs de La Motte-du-Caire. Revue forestière française, AgroParisTech, 1955, pp.696-707. �10.4267/2042/27134�. �hal-03383832�

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6g6 REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

CARTE DES GROUPEMENTS VÉGÉTAUX DES ENVIRONS

DE LA MOTTE-DU-CAIRE (B.-A.) au 1/10.000

e

Utilisation de la photo aérienne

On sait toute l'importance prise par la photographie aérienne dans les domaines les plus divers: établissement des cartes topo- graphiques, levés de cartes botaniques, questions intéressant la géo- graphie, l'agronomie, la sylviculture, la préhistoire, etc..

L'examen des photographies aériennes, à l'œil nu déjà, à la loupe et, mieux encore, en vue stéréoscopique, fait apparaître avec une netteté remarquable — si le cliché est convenable naturellement — une foule de détails.

La France est actuellement couverte par les photographies aérien- nes de l'Institut géographique national auxquelles s'ajoutent de nombreux documents à destination militaire ou particulière. Ces photographies servent surtout aux levés topographiques au 1/20 οοοθ dont l'I.G.N. a entrepris la publication. Mais celle-ci est loin d'être terminée et, dans les régions pour lesquelles la publication n'en est point faite, la photographie aérienne pallie très heureusement les insuffisances de la carte d'Etat-major au 1/80 000e en hachures — ou son agrandissement au 1/50 οοοθ —.

Cette utilisation de la photographie aérienne est cependant limitée quant à l'exactitude et quant à la nature des/ observations possibles.

L'établissement de la carte topographique, ä partir de la photo- graphie aérienne, est un travail long et compliqué. Il ne saurait être question de se contenter d'un calque des photographies convenable- ment assemblées: les déformations périphériques des clichés, l'obli- quité possible des prises de vue, contraignent à une « restitution »

permettant de situer exactement l'un par rapport à l'autre les di- vers points à figurer. La mission aérienne de prise de vues est d'ail- leurs précédée de missions au sol la préparant. Tout un travail de triangulation géodésique et de topographie est d'abord fait qui per- mettra l'interprétation des photographies aériennes et le tracé cor- rect des courbes de niveau. Après l'exécution des cartes, des véri- fications s'imposent encore sur le terrain.

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CARTE DES GROUPEMENTS VEGETAUX ÔÇ7 Néanmoins, un assemblage convenable des photographies aérien^

nés, dans les régions où le 1/20 οοοθ n'est pas établi, permet de dresser, avec une certaine approximation, un fond topographique sur lequel bien des renseignements botaniques peuvent être figurés.

En premier lieu, les contours des masses de végétation sont par- ticulièrement visibles: forêts, landes ou maquis, pelouses, rochers, arbres isolés, cultures peuvent être reconnus et figurés. De plus, l'examen à la loupe ou au stéréoscope permet des identifications bo- taniques très utiles. La forme des arbres en plan, celle de leur ombre portée, permettent de distinguer les feuillus des conifères et sou- vent leur nature: Chênes, Hêtre, Pins, Sapin, Epicéa (1).

Cependant, cette identification spécifique est déjà plus difficile et tous" les botanistes qui ont utilisé les photographies aériennes recon- naissent qu'il est indispensable d'avoir recours à l'observation sur le terrain pour vérifier cette identification : « Rien ne peut rem-

« placer l'étude de la végétation sur le terrain et on n'a pas d'au-

« tre procédé pour connaître sa composition et sa valeur écono-

« mique » (GAUSSEN H. - L'avion, la cartographie botanique et la production végétale. Bull, techn. d'Inform. des Ing. des Serv. agrie, n° 23-24, 1947).

La reconnaissance et la reproduction cartographique des associa- tions végétales sur des cartes à grande échelle étant basées sur l'examen de « relevés » phytosociologiques complets ne sauraient être faites, évidemment, d'après de simples photographies aériennes, quelle qu'en soit la précision. Seuls les arbres pourront peut-être se reconnaître et l'on ne verra rien du sous-bois.

Par ailleurs, lorsque les plans directeurs au 1/20 000e existent, ils reproduisent la plupart des indications signalées ci-dessus comme possibles et utiles; l'essentiel des renseignements que donne la pho- tographie aérienne y figure: contours — et souvent nature — des

forêts, des groupements arbustifs, des pelouses, des cultures. Et la grande échelle de ce fond topographique exige une analyse dé- taillée de la végétation sur le terrain que ne sauraient remplacer quelques identifications laborieuses faites d'après les photographies.

Les possibilités d'utilisation des photographies aériennes paraissent donc assez limitées lorsqu'on dispose des plans directeurs à grande échelle de l'I.G.N.

Il n'en est plus de même lorsque ces plans n'existent pas, comme pour la région de la Motte-du-Caire à une vingtaine de km au N E de Sisteron (Basses-Alpes) où l'un de nous (Mlle AYASSE) a fait des études photosociologiques et cartographiques, cette région étant choi- sie uniquement en raison de considérations de séjour familial.

Ont alors été utilisées: les minutes au 1/40ooo* en courbes de (1) REY (P.). — Esquisses photogrammétriques. Bull. Soc. Hist. nat. Tou- louse, t. 88, 1953. — Photographies aériennes et problèmes forestiers. Rev.

for. fr., n° 11, nov. 1953.

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ÓO/$ REVUE FORESTIERE FRANÇAISE

niveau qui ont servi à rétablissement des cartes en hachures au 1/80 000e dites d'Etat-major et les photographies aériennes de ΓΙ.

G.N. également agrandies au 1/10 000e. Ces documents, assemblés avec quelques retouches, ont donné un fond topographique satisfai- sant bien qu'évidemment approximatif.

Sur ce plan topographique de base ont été reportés sans difficul- tés les contours des masses principales de végétation. Dans l'ordre approximativement décroissant de facilité ont été ainsi reportés les éléments suivants : les cultures avec notamment les vergers de la ré- gion de la Motte, les falaises culminales, les détails des lits torren- tiels du Grand-Vallon, du Sasse et de leurs affluents, les marnes grises oxfordiennes non fixées par la végétation, les bois de Pins, les pelouses et lavandaies, la masse des forêts et taillis de feuillus : Chê- naie et Hêtraie,

Les contours généraux de ces divers éléments étant tracés, il s'agissait de les définir floristiquement et écologiquement, ce qui exigeait des relevés phytosociologiques faits sur place. Nous étu- dierons brièvement les associations végétales reconnues en précisant l'apport de la photographie aérienne dans chaque cas.

Cultures (fig· 1.)

On les voit localisées sur les alluvions des vallées ; elles consis- tent essentiellement en vergers de Poiriers et de Pommiers, sur prairie lorsque l'irrigation est possible, sur céréales ailleurs. Elles sont surtout développées entre le Caire et la Motte où la photogra- phie aérienne permet admirablement de les situer — on compterait les arbres —, de distinguer prairies et céréales; mais il n'a pas été possible de distinguer les poiriers des pommiers, — principale ri- chesse de la région —, les premiers formant 70 % des vergers et donnant 540 tonnes de fruits par an, les seconds formant 30 % et donnant 240 tonnes.

La photographie aérienne montre l'étroite correspondance qui existe entre alluvions et vergers, et l'absence ou la rareté des cul- tures dans la vallée du Sasse s'explique par le caractère encaissé qu'y prend la vallée et l'absence conséquente ou la faible étendue des alluvions.

Rochers et eboulis

Les grandes falaises sont formées par les calcaires tithoniques dont les affleurements en bordure de deux synclinaux perchés, Abian et Jalinier, justifient le relief général de la région étudiée (ñg. 2).

Cette région comporte une moitié Ν dont la crête est orientée NE- SW (Jalinier, Grand-Abian), et une moitié S orientée N-S (Bois Devant-Ville).

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LE C Â F R ^ I Y T · . ·

\\"v\ Prairies e pubescen I"e |v->:¿NJ E bou ! 15 .

¿gra de H ^ V l ¿) Ebo tfKs fjpr£| Harnes nues

E 3 Cultures Τ R n s noirs f R n s sylvestres

FIG. I .

Carte des Groupements végétaux

de la Région de la Motte-du-Caire (Basses-Alpes).

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yòò R E V U E F O R E S T I E R E FRANÇAISE

F l G . 2.

Carte géologique.

ι. Alluvions récentes.

2. Néocomien.

3. Calcaire Lithonique.

4. Séquanien - Kiméridjien.

5. Marnes grises oxfordiennes.

6. Calcaires du Dogger.

7. Calcaires du Lias.

8. Trias.

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CARTE DES GROUPEMENTS VEGETAUX 7OI Les rochers exposés au Ν portent le Sileneto Alplenietum fontani

Mol. 1934 avec les caractéristiques :

Asplenium fontanum Phyteuma Charmelii (2) Saxífraga Ungulata (i) Primilla marginata (3)

qu'accompagnent diverses caractéristiques des Asplenietea:

S e dum dasyphyllum Asplenium trichomanes Hier actum humile A. ruta -muraria

H. amplexicaule Arabis muralis Silène saxífraga

Cette association méditerranéo-provençale paraît être ici à ses limites N. Elle est très homogène et bien localisée aux ubacs ; il suffit d'en avoir quelques relevés pour -généraliser sa présence sur les falaises élevées révélées par la photographie aérienne.

A l'exposition S on voit seulement quelques espèces de l'Ordre des Asplenietea ne révélant pas d'association particulière d'après les rares relevés que nous en avons.

Les éboulis marneux et calcaro-marneux portent l'association à Calamagrostis argentea avec les caractéristiques :

Calamagrostis argentea Epilobium Dodonaei Vincetoxicum officinale Calamintha ne peta Ρtychotis heterophylla Laserpitium gallicum

et diverses espèces de la Lavandaie appelée à lui succéder.

La photographie aérienne permet de généraliser cette association à ce type d'éboulis sur le versant Ν du Grand Abian et du Jalinier ; mais dans la moitié S de la chaîne étudiée existent des éboulis très pauvres que nous avons fait figurer sous la rubrique « éboulis nus ».

En réalité, des relevés précis y feraient apparaître sans doute une association particulière; de toute manière, la photographie aérienne ne permet pas de généraliser l'extension du Calamagrostidetum à la partie S de la région étudiée.

Lits torrentiels

La photographie aérienne met en place, avec une grande netteté, les nombreux îlots formés par la ripisilve à Peupliers et Saules, suf- fisamment homogène pour en permettre la généralisation lorsqu'on

(1) Endémique liguro-provençale à sa limite NW.

(2) Orophyte subalpine près de ses limites S.

(3) Endémique Sud-alpine près de sa limite altitudinale inférieure.

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702 R E V U E F O R E S T I E R E F R A N Ç A I S E

dispose de quelques relevés. Il s'agit du Saponarieto-SaUcetiim pur- pur aeac Tchou 1947 avec notamment:

Salix purpurea Populus nigra S. incana Fraxinus oxycarpa S. alba Myricaria\ germanica Alnus incana Saponaria officinalis A. glutinosa

auxquelles se mêlent quelques espèces du Qucrcctum pubescentis présent sur les talus.

On situe aisément aussi les sables et graviers ou lits de galets co- lonisés par le stade à Melilotus albus. La photographie aérienne per- met donc une bonne figuration cartographique de la végétation rive- raine des torrents.

Marnes nues

Les marnes grises oxfordiennes, très étendues (fig. 2), sont for- tement sensibles à l'érosion lorsqu'elles sont dépourvues de cou- verture végétale. La photographie aérienne montre avec une netteté saisissante l'emplacement de ces zones sensibles sur lesquelles doit s'exercer particulièrement l'effort de reboisement.

Bois de pins

En dehors des quelques rares bois de Pins sylvestres établis in- différemment sur pelouses, Lavandaie, Chênaie, Hêtraie, la région comporte de grandes surfaces de marnes grises très heureusement reboisées en Pins noirs d'Autriche dont la photographie aérienne dessine très exactement les contours. Toutefois, il est difficile de préciser si Ton a affaire à des (Pins sylvestres ou à des Pins noirs, sauf parfois sur les lisières lorsque l'ombre portée est visible.

Le plus souvenf les reboisements comportent, en sous bois, des élé- ments de la Chênaie pubescente appauvrie; leur développement est gêné par la densité du Pin et probablement par ses sécrétions raci- naires. Le sol pédologique est extrêmement pauvre, même en des points à faible pente et sous des peuplements de plus de 50 ans d'âge. Enfin, la régénération naturelle du Pin noir se fait mal. Il semble donc que le Pin noir, qui a admirablement réussi comme fixateur des pentes, doit être considéré seulement comme un pionnier préparant le retour du climax, la Chênaie pubescente. Mal- gré son intérêt économique plus grand que celui des essences de la Chênaie, il est prudent de conduire la reconstitution du manteau forestier vers la forêt mixte de Pin noir et de Chêne pubescent.

Dans la vallée, au S de la Motte, existent des bois de Pins noirs ou de Pins sylvestres ou d'un mélange des deux essences sur diver- ses pelouses ou sur la Lavandaie. Il s'agit généralement de stades ré-

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CARTE DES GROUPEMENTS VEGETAUX 70S cemment colonisés sur des alluvions qui pourraient être rendus à la culture. La photographie aérienne ne permet évidemment pas de distinguer ce type de pinède des précédentes.

Pelouses et landes

Ces stades de dégradation des feuillus sont très étendus surtout dans la moitié Ν du Massif. La photographie aérienne permet de distinguer assez bien, pas toujours avec netteté, les pelouses et les divers types de Lavandaie. Parmi ces derniers, ceux qui compor- tent le Genet cendré sont particulièrement bien visibles. Il s'agit du Lavanduleto-Astragaletum p.urpuraeae Mol. 1936, avec les caracté- ristiques suivantes:

Genista cinerea (dominant) Coronilla minima Lavandula vera (co-dominant)' Onobrychis supina Linum saisoloides O. saxatilis

Aphyllanfhes monspeliensis Carlina acanthifolia

Helianthemum italicum Carduncellus monspeliensium Car ex humilis Chrysanthemum pall ens Astragalus purpureus Cirsium acaule

A. monspessulanus etc...

Liée aux ;sols marneux, cette association est rare sur les affleu- rements de calcaire liasique de Clamensane. Elle succède, en géné- ral, au Calamagrostidetum comme fixateur des pentes et prépare alors le retour du Pin sylvestre puis de la Chênaie pubescente.

La photographie aérienne ne permet pas de distinguer les La- vandaies ¡des pelouses et même des taillis de Chêne pubescent lors- qu'ils sont recouverts par les Pins.

Les pelouses n'occupent que peu de place et ne jouent qu'un rôle secondaire; il est donc sans importance que la photographie aérienne n'en permette pas l'identification. Toutes appartiennent aux Brometalia erecti; d'anciennes prairies fauchables sont devenues des pelouses à Bromus erectus; la pelouse à Festuca glauca indique un substratum sec et pierreux ; la pelouse à Brachypodium pinna- tum se localise au bas de pentes un peu humides.

Il n'est pas davantage possible de distinguer, sur la photographie aérienne, certaines Moliniaies situées dans la vallée du Sasse ou celle du Grand Vallon et dont la présence indique un excès d'eau en rapport avec une forme particulière du fond de la vallée qui en per- met une longue 'Stagnation.

Les forêts de feuillus

Une grande partie du massif étudié est occupée par les deux fo- rêts climaciques : Chênaie pubescente et Hêtraie.

La Hêtraie Jse localise sur les -ubacs, entre 800 m environ d'alti-

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704 R E V U E F O R E S T I È R E F R A N Ç A I S E

tude et la ligne de crête qui oscille de ι 200 m (Grand Abian) à I 450 m (Jalinier). Dans la moitié S du massif, elle est à l'ubac du Bois Devant-Ville et dans quelques vallons frais voisins ; mais cette moitié S du massif est surtout Idans le domaine de la Chênaie pu- bescente.

La photographie aérienne n'a pas permis de séparer les deux types de climax et les limites ont dû en être précisées sur le terrain. L'exa- men des arbres isolés, l'étude des lisières des peuplements et des ombres portées n'ont vraiment fourni aucun critère permettant une distinction certaine, pourtant capitale, des deux climax.

Seules des photographies prises en hiver alors que les Hêtres ont perdu leurs feuilles et que les chênes portent encore leurs feuilles rousses, auraient permis cette distinction. C'est évidemment là une grave lacune de la photographie aérienne appliquée aux levés de cartes de groupements végétaux. Naturellement, elle ne permet pas la distinction des mélanges entre les deux climax, assez fréquents à leur contact, notamment lorsque l'exposition change progressivement.

Floristiquement assez pauvre, la Hêtraie comporte notamment (moyenne de 16 relevés) :

Strate arborescente (couverture 100 \%) :

* Fagus sihaticns (dominante) ° Sorbus domestica

* Acer 0palus ° S. aria

0 Quer eus pubescens ° Acer campestre

0 Tilia cordata

Strate arbustive (couverture 20 %) :

* Evonymus latifolius ° Corylus avellana

0 Amelanchier ovalis ° Cornus mas

0 Viburnum lontana ° Laburnum anagyroides

0 Coronilla emerus ° Cot y nus coccygia

0 Cytisus sessilifolius • ° Prunus mahaleb

0 Lonicera xylosteum Genista pilosa

0 Cotoneaster tomentosa Juniperus communis Strate ¡herbacée (couverture 30 %) :

* Euphorbia dulcís ° Hepática triloba

* Geranium Robertianum ° Primula officinalis

* Lathyrus vernus ° Campanula trachelium

* Ranunculus nemorosus ° Helleborus foetidus

* Festuca heterophylla ° Mercurialis perennis

* Paeonia officinalis * Vicia septum

* Aquilegia vulgaris * Luzula maxima

* Lilium martagón * Prenanthes purpurea

* Troc¡kiscanthes nodiflorus * Cicerbita muralis

* Convallaria majalis etc...

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CARTE DES GROUPEMENTS VEGETAUX 705 En dehors des caractéristiques de la Hêtraie (*), cette liste com-

porte déjà beaucoup de caractéristiques »de la Chênaie pubescente ou de la Classe des Querceto-Fagetea (°) à laquelle appartiennent les deux climax. Les difficultés d'accès et le temps limité consacré à cette étude ont conduit à se cantonner à proximité des lisières ou des zones de contact où les deux associations se pénètrent. Les pen- tes élevées, au Ν (du Jalinier, comportent certainement des Hêtraies beaucoup plus pures.

Cependant, la Hêtraie est déjà ici dans des conditions assez éloi- gnées de (son optimum médio-européen. En fait, plus au S, on n'en voit plus guère que des vestiges au Luberon (Vaucluse) et dans le Haut Var en dehors de l'îlot relictuel de la Sainte-Baume (Var) ; dans les Basses-Alpes, elle est bien près de ses limites méridionales dans le bassin rhodanien. Détruite, elle passe d'ailleurs à la Chênaie pubescen- te qui tend à la supplanter.

La Chênaie pubescente est par contre extrêmement riche en espè- ces et donne l'impression de sa plénitude optimale. On connaît d'ail- leurs son énorme extension dans tout le bassin durancien, dans les fonds de vallée, au bas des ubacs et sur tous îles adrets jusque vers 1 200 m d'altitude environ. Sa composition floristique est la sui- vante (moyenne de 20 relevés) :

Strate arborescente (couverture 100 % ) :

0 Quercus pubescens ° Sorbus domestica

0 Acer monspessulanum ° >S\ aria

0 A. 0palus ° Tilia cordata

0 A. campestre R Fagus sylvatica Strate arbustive (couverture 50-60 %) :

0 Buxus sempervirens ° Sorbus domestica

0 Rubus tomentosus Crataegus monogyna

0 Lonicera etrusca ° Cor y lu s avellana

0 Amelanchier ovális Lonicera xylosteum

0 Viburnum lontana Cornus sanguinea

e Coronilla emerus Prunus spinosa

0 Prunus mahaleb Evonymus vulgaris

0 Cotynus coccygia Clematis vitalba

0 Sorbus torminalis Strate herbacée (couverture 80 (%) :

0 Centaurea montana ° Hypericum hyssopifolium

0 Lathyrus latifolius ° Lathyrus pannonicus

0 Cnidum silaifolium ° ínula spiraefolia

0 Trifolium ochroleucum ° Chrysanthemum corymbosum

0 T. alpestre ° Melittis inelissophyllum

β Τ. rubens ° Helleborus foetidus

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7 θ 6 REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

0 Polygonatum odoratum Symphytum tuberosum

0 Campanula percicifolia * Euphorbia dulcís

0 Digitalis lutea * Festuca heterophylla

0 Hepática triloba Poa nemoralis

0 Campanula trachelium * Lilium martagón

C. glomerata etc...

° Caractéristiques du Querce tu^n pub escent is; * caractéristiques du Fagion.

Conclusions

Io La végétation du massif de la Motte-du-Caire présente des caractères de transition entre régions méditerranéenne et médio-eu- ropéenne. Par son climat, cette région manifeste déjà — minimum estival de précipitations atmosphériques encadré par deux maxima de printemps et d'automne — qu'elle appartient à la région médi- terranéenne; mais l'été y est déjà plus humide que l'hiver et les brouillards y sont fréquents, ce qui rappelle des climats plus sep- tentrionaux.

La végétation (manifeste ce caractère de transition :

— par l'absence de tout taillis de chêne vert, de garrigues à Chêne Kermès ou Romarin, de pelouses de l'ordre des Thero-Brachypodie- talia.

— par la présence de la Hêtraie, sans doute floristiquement assez pauvre, mais cependant plus riche que les Hêtraies plus méridio- nales ; <<

— par l'énorme extension, à toute exposition, d'une Chênaie pu- bescente riche d'un grand nombre d'espèces caractéristiques.

Toutes ces particularités confèrent à la région étudiée un caractère subméditerranéen qui se prolonge ainsi profondément vers le cours su- périeur de la Durance ; et il paraît certain que, malgré l'absence de l'Olivier ou de la Chênaie d'Yeuse, il est possible de rattacher encore une grande partie du Bassin durancien à la région méditerranéenne.

Dans ce sens, les limites plus étendues que lui donne ici EMBERGER L.

d'après l'étude des climats locaux (i) seraient plus satisfaisantes que les limites établies par FLAHAULT et DURAND d'après l'aire de l'Olivier, ou par BRAUN-BLANQUET d'après celle du Quercetum ili- eis.

2° Cette étude souligne la nécessité, pour sauvegarder l'avenir, de compléter l'oeuvre admirable de reboisement des Basses-Alpes opérée avec le Pin noir d'Autriche, en orientant ces boisements vers la forêt mixte de Pin et de Chêne pubescent.

3° Première application, en France, de la photographie aérienne

(i) L. EMBERGER. Les limites de l'aire de végétation méditerranéenne. Bull, Soc. Hist, nat.'Toulouse, 1943.

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CARTE DES GROUPEMENTS VEGETAUX 707 aux levés cartographiques 'à grande échelle des groupements végé-

taux, par les méthodes phytosociologiques, elle conduit aux remar- ques suivantes concernant l'utilité de la photographie aérienne.

— La photographie aérienne est très utile 'dans les régions où n'existent pas encore les plans directeurs au 1/20 οοοθ et en courbes de niveau établis par l'Institut géographique national. Elle y permet une figuration au moins approximative de la topographie, du relief, des contours des masses de végétation distinctes tpar leur physiono- mie (forêts, landes, garrigues et maquis, pelouses) et parfois la dis- tinction de l'essence dominante lorsque celle-ci, ayant une forme bien définie (résineux par exemple), en permet l'identification soit par l'examen direct et en plan, soit par l'étude des ombres portées.

Elle permet, dans tous les cas où elle a conduit à une localisation cer- taine d'un type ide végétation, d'éviter un parcours total du ter- ritoire ; il suffit, en effet, s'il s'agit d'un groupement floristiquement homogène (associations ruprestrès, ripisilve, etc..) de généraliser les résultats de quelques observations de reconnaissance faites sur le terrain.

— Ces avantages tombent à peu près tous lorsqu'on dispose du plan directeur au 1/20 000e de l'I.G.N qui utilise toutes ces données et les figure parfois avec beaucoup de précisions.

—• La photographie aérienne peut suffire pour des cartes physio- nomiques comme le sont la plupart des cartes à petite échelle (1/200 000e et moins) de la végétation, mais ne peut rendre que des services limités pour la carte des groupements végétaux' basée moins sur la physionomie que sur la composition fioristique des peuple- ments. Elle ne permet notamment pas la distinction de forêts de feuillus telles que Chênaie à feuilles caduques et Hêtraie avec toute la précision que permet et exige la grande échelle (1/20 οοοθ

et moins) ; à plus forte raison, elle n'en permet pas la distinction floristico-écologique.

La photographie aérienne est donc toujours utile à consulter, mais elle est d'emploi limité pour les levés à grande échelle de la Carte des Groupements végétaux par les méthodes phytosociologiques.

L. AYASSE et René MOLINIER.

Laboratoire de Biologie végétale . Faculté des Sciences de Marseille.

6 juin 1955.

Le Ier Salon International du Bois prévu du 3 au 11 décembre 1955

ne pourra pas avoir lieu

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