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ARTICLE ORIGINAL
Incontinence urinaire chez des coureuses de loisir de marathon
Urinary incontinence in non-professional female marathon runners
Y. Abitteboul
a,b, F. Leonard
c,∗, L. Mouly
b, D. Riviere
d, S. Oustric
baConsultationdemédecinedusport,centrehospitalierJean-Rougier,rueWilson,46000 Cahors,France
bDépartementdemédecinegénérale,universitéToulouseIII,31062Toulouse,France
cServicedegynécologieobstétrique,centrehospitalierJean-Rougier,rueWilson,46000 Cahors,France
dServicedemédecinedusport,hôpitalLarrey,31059Toulousecedex9,France
Rec¸ule15d´ecembre2014;acceptéle24mai2015 DisponiblesurInternetle7juillet2015
MOTSCLÉS Incontinence urinaire; Femme; Coureuse; Course; Marathon; Sport
Résumé
Objectif.—Déterminerlaprévalencedel’incontinenceurinaireauseind’unepopulationde coureusesdeloisirinterrogéeslorsd’unmarathon.
Matérieletméthodes.—Étudeobservationnelleréaliséeaucoursd’unmarathonàpartir de l’analysedequestionnairesremis auxparticipantesavantla course.Le questionnaireaété remisaux800participantesetparmielles,517(64,6%)ontacceptédeleremplir.Ondistinguait 268(52,4%)marathonienneset243(47,5%)relayeuses.
Résultats.—Lamoyenne d’âgedescoureusesétaitde41,1(±9,7)ans,479(93,7%)d’entre ellesétaientd’originecaucasienne,leurindicedemassecorporellemoyenétaitde20,7(±1,9) kg/m2et173(34%)étaientnullipares.Parmilesrépondeuses,157(30,7%)coureusesontdéclaré avoirdesfuitesurinaires(toutescirconstancesconfondues).Parmiles157coureusesquiont déclaréuneincontinenceurinaire,83(52,9%)avaientdesfuiteslorsdelacourseàpied.Dans lamoitiédescas,cesfuitessurvenaienthabituellementenfin d’épreuve.Laprévalencede l’incontinenceurinairesurvenantlorsdelatoux,l’éternuementoulerireparmilesrépondeuses était de 96/517(18,5%).La prévalence de l’incontinenceurinairesur urgenturies était de 63/517(12%).Concernantlafréquencedesépisodes,39/517(7,5%)femmesdéclaraientavoir aumoinsunefuiteparsemaine.Lagêneétaitévaluéeà1,6(±1,7),suruneéchellede0à10.
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:franck.leonard@ch-cahors.fr(F.Leonard).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2015.05.009
1166-7087/©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
Conclusion.—Danscetteétude,laprévalencedel’incontinencechezdescoureusesdeloisir étaitde30,7%,cequisemblecomparableàcequiestobservéenpopulationgénérale.
Niveaudepreuve.— 4.
©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
KEYWORDS Incontinence;
Woman;
Runners;
Race;
Marathon;
Sport
Summary
Objective.—Todeterminetheprevalenceofurinaryincontinencewithinapopulationoffemale recreationalrunnersduringamarathon.
Methods.—Observationalstudycarriedonamarathonfromtheanalysisofquestionnairehan- dedtotheparticipantsbeforethebeginningofthemarathon.Thequestionnairewashanded to800participantsandamongthem,517(64.6%)agreedtofillit.Amongtheparticipants,268 (52.4%)weremarathonrunnersand243(47.5%)wererelayrunners.
Results.—Meanage ofthe runnerswas 41.1 (±9.7), 479 (93.7%) ofthem were caucasian, meanbodymassindexwas20,7(±1.9)kg/m2and173(34%)werenulliparous.Amongrespon- ders,157(30.7%)runnersdeclaredtohaveurinaryincontinencesymptoms(anycircumstances).
Among157runnerswhodeclaredanurinaryincontinence,83(52,9%)presentedwithurinary leaksduring therunning. In halfofthe cases,these urinaryleaks usually arose attheend ofrace. Urinaryincontinence duringcoughing,sneezingorlaughingwasreportedby96/517 (18,5%)women.Theprevalenceofurgeurinaryincontinencewas63/517(12%).Concerningthe frequencyofurinaryincontinence,39/517(7.5%)womenreportedatleastonceweekly.For urinaryincontinencebother,scoresontheVisualAnalogueScale(VAS0to100)was1.6(±1.7).
Conclusion.—Inthisseries,theprevalenceofurinaryincontinencewas30.7%withinapopula- tionoffemalerecreationalrunners.Thisrateseemstobesimilartothecurrentprevalencein thegeneralpopulation.
Levelofevidence.— 4.
©2015ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
L’incontinenceurinaire(IUE)estdéfinieparl’International Continence Society par «a complaint of involuntary uri- nary loss», ce qui peut se traduire par la «plainte de touteperteinvolontaire d’urinepouvant êtreresponsable d’unegêne»[1].Enpopulationgénérale,laprévalencede l’incontinenceurinaireestcompriseentre25%et45%[2].
Elle peut atteindre 29% dans certaines études [3]. Cette pathologieestconsidéréecommeunhandicapparleminis- tèredelaSantéetlaHauteAutoritédesantérecommande son dépistage lors de la rédaction du certificat de non- contre-indicationàlapratiquedusport.
La pratique d’une activité sportive régulière est un facteur de prévention et de traitement de nombreuses pathologieschroniques(maladiescardiovasculaires,cancer, diabète). Toutefois, plusieurs études semblent montrer que certains sports pratiqués à haut niveau pourraient êtredes facteursderisqued’incontinenceurinaire [4—7].
Les sports étant classés en 3groupes en fonction de leur
«impact périnéal» [4], la course à pied fait partie des sportsàhautimpact.S’ilexistedesdonnéessurlessports pratiquésàhautniveau,enrevanche,peudedonnéessont disponibles concernant l’éventuel impact de la pratique dela course à piedpratiquée en tantque sport deloisir, sur l’incontinence urinaire.Or de plus enplus enplus de
franc¸aisesetdefemmespratiquentlejogging.Ellesseraient environ 2millions à courir au moins 1fois par semaine (http://www.sports.gouv.fr/IMG/archives/pdf/StatInfo no11-02denovembre2011.pdf). La coureusede loisirest définiecommeune coureusenon inscrite surune listede sportifsdehautniveauetnerecevantpasderémunération pourlapratiquedesonactivité.
L’objectifprincipaldenotreétudeétaitdoncdedéter- minerlaprévalencedel’incontinenceurinaireauseind’une populationdecoureusesdeloisirinterrogéeslorsdumara- thondeToulouseen2012.Lesobjectifssecondairesétaient la recherche de l’association entre la course à pied et les autres facteurs de risque connus d’IUE, l’ancienneté etla fréquence de la course à pied, la distance parcou- rue,leretentissementdesfuitessurlapratiquesportiveet l’analysedurôledesprofessionnelsdesantédansledépis- tagedesfuites.
Matériels et méthodes Population
Les800coureusesparticipantaumarathondeToulouseen 2012ont été incluses dans l’étude. Au total, 800femmes étaientinscritessurlemarathoncompletousurl’épreuve
derelais(4participantessepartageantladistancetotale).
Parmi toutes ces femmes, on comptait 740francophones, 50hispanophoneset10anglophones. Les2joursprécédant l’épreuve,unquestionnaireanonymeaétéremisauxcou- reusesaprèsrecueildeleurconsentementlorsdelaremise desdossardspar12internesdemédecine généraleformés pouraiderauremplissagedesquestionnaires.
Questionnaire
Lequestionnaire(AnnexeA)aétébâtien5parties:caracté- ristiquesdelasportive,pratiquedelacourseàpied,autres sportspratiqués,facteursderisqued’incontinenceurinaire, fuitesurinaires(àl’effort,sururgenturiesoulorsd’autres circonstances)survenantpendantlesactivitéssportivesou lorsd’activitésquotidiennes.Ilneconcernaitpaslesfuites urinaires survenues au cours du marathon en lui même puisqu’ilétaitrempli avant. Ila ététraduiten anglais et enespagnol.Lequestionnaireaétévalidéparleservicede santépublique ducentre hospitalier universitairede Tou- louseaprèsapprobationdelaméthodologiedel’étudepar lecomitéd’éthiquedelafacultédemédecinedeToulouse.
Le questionnaire a été remis aux 800participantes et parmielles,517 (64,6%)ont acceptédele remplir. Après analyse,511(63,8%)questionnairesétaientcomplètement interprétables.
Analyse statistique
L’analysestatistiqueaétépriseenchargeparleservicede santépubliqueduCHUdeToulouse.Labasededonnéesaété fourniesous laformed’unfichierExcel.Lelogicielutilisé estSTATA12(StataCorpLP,Lakewaydrive,CollegeStation, Texas77845, États-Unis). Pourl’analyse des données, les arrondisontétéeffectuées1chiffreaprèslavirgule.Enana- lysedescriptive,lesrésultatssontprésentéssouslaforme d’effectifs absolus (nombre de cas) et d’effectifs relatifs (pourcentage).Enanalyse bivariée,le seuildesignificati- vitépourlerisquedepremièreespèceétaitfixéàp<0,05.
Lacomparaisondeseffectifsétaiteffectuéeparuntestdu
Chi2sileseffectifsthéoriquesétaientsupérieursouégauxà 5etparuntestdeFishersileseffectifsétaientinférieursà 5.Lescomparaisonsconcernantlesvariablesquantitatives ontétéeffectuées paruntest tdeStudentouuntest de MacWhitney.
Éthique
Lecomitéd’éthiquedelafacultédemédecinedeToulousea approuvélaméthodologiedecetteétude.Lesparticipantes ontdonnéleuraccordpouryparticiper.
Résultats
La moyenne d’âge des coureuses était de 41,1±9,7ans (16,4—69,1), 479 (93,7%) d’entre elles étaient cauca- siennes, leur indice de masse corporel moyen était de 20,7±1,9kg/m2 (13,6—27,0) et 173 (34%) étaient nulli- pares. On distinguait268 (52,4%) marathoniennes et 243 (47,5%)relayeuses.Lesmarathoniennesétaientplusâgées, couraientplus souventetsurdeplusdelonguesdistances que lesrelayeuses etilyavaitplus denullipareschezles relayeuses (Tableau 1). Les caractéristiques obstétricales sont résumées dans le Tableau 2. Les facteurs de risque d’incontinence urinaire sont exposés dans le Tableau 3.
Parmilesrépondeuses,157 (30,7%)coureuses ontdéclaré avoirdesfuitesurinaires(toutescirconstancesconfondues).
Parmi les 157coureuses quiont déclaré une incontinence urinaire, 83(52,9%) avaientdes fuites lorsdelacourse à pied.Danslamoitiédescas,cesfuitessurvenaienthabituel- lementenfind’épreuve.Vingtfemmesdéclaraient(12,7%) des fuites urinaires au cours d’autres sports. La préva- lencedel’incontinence urinairesurvenantlorsdelatoux, l’éternuement ou le rire parmi les répondeuses était de 96/517 (18,5%). La prévalence de l’incontinence urinaire sururgenturiesétaitde63/517(12%).Lesseulsfacteursde risque significativement associés à l’incontinence urinaire étaientl’âge,laconstipationetlaparité(Tableau4).
Tableau1 Caractéristiquesdesmarathoniennesetdesrelayeuses.
Marathoniennes Relayeuses p
Nullipares 71(27%) 100(42%) <0,001
Parité 1,5±1,2 1,2±1,1 0,0018
Âge(ans) 42,8±8,9 39,2±10,2 0,0001
Fréquencehebdomadaire(heures) 3,3±1,0 2,1±1,0 <0,0001
nkmshebdomadaires 38,7±19,6 18,5±12,2 <0,0001
Anciennetédepratique(mois) 113,9±95,8 77±81,8 <0,0001
Tableau2 Caractéristiquesobstétricalesdelapopulation.
Oui Non Inconnu
Accouchements 338(66%) 173(34%)
Voiebasse 310(91,9%) 28(8,1%)
Extractionsinstrumentales 96(31,5%) 209(69,5%) 3
Rééducationpérinéalecomplète 237(71,6%) 94(28,4%) 7
Tableau3 Autres facteurs de risque d’incontinence urinaire.
n(%)
Constipation 120(23,7)
Ménopause 72(14,1)
Traitementhormonala 20(29,9)
Pathologiesurogynécologiques 77(15,2)
Tabagisme 68(13,4)
a Parmilesfemmesménopausées.
Concernant l’ancienneté des fuites urinaires pour 104/517(20,1%)descoureuses,lesfuitesétaientprésentes depuismoinsde5ans.Concernantlafréquencedesfuites urinaires, 39/517 (7,5%) déclaraient avoir au moins une fuiteparsemaine. Ellesévaluaient leurgêneenmoyenne à1,6±1,7(0—8),suruneéchellede0à10,15/517(2,9%) considèrentquelesfuitesavaientunimpactnégatifsurleur moralet4/517(0,7%)coureusesontstoppéoumodifiéleur activitésportiveàcausedesfuites.Surles517répondeuses, 73 (14%) déclaraient réaliser une miction par précaution avantlacourseet37(7,1%)déclaraientporterdesprotec- tionspendantlesport.
Lamajorité(474/517 [91,6%])des inscritesà cemara- thon, et ayant répondu au questionnaire, ont déclaré ne jamais avoir été interrogé par leur médecin concernant l’éventuelleexistencedefuitesurinaires,ycomprislorsde larédactionducertificatdenon-contre-indicationàlapra- tiquesportive.Quarante-six(8,8%)descoureusesayantdes pertesinvolontairesd’urineenontdiscutéavecunprofes- sionneldesanté.
Discussion
Dansla population étudiée, la prévalence totale d’incon- tinence urinaire (tous types confondus) était de 30,7%.
L’effectifétudiéétaitassezlargepourqu’onpuisseendéga- gerdes conclusions pertinentes.Cette prévalence semble comparable à celle observée en population générale [8].
Chez les sportives de haut niveau, pratiquant des sports à«fortimpactpérinéal»,laprévalence del’incontinence urinaire varie de 28% [4] à 80% [9]. Les données biblio- graphiques relatives aux sportives de loisir montrent des valeursdeprévalence comprises entre14,9% [10] et60% [4]. Concernant spécifiquement les coureuses de loisir, seulesdeux étudessont disponibles [9,11].La prévalence d’incontinenceurinairedanscesdeuxétudesétaitrespecti- vementde60%et40%.Nousobservonsdoncuneprévalence
Tableau4 Pourcentaged’incontinenceurinaireenfonctiondesdifférentsfacteurs.
Incontinentes Continentes p
Âge 43,0 40,3 0,003
Marathoniennes Relayeuses
84(31,2) 73(30,2)
185(68,7) 169(69,8)
0,774 Fréquence
hebdomadaire
2,7±1,1 2,8±1,1 0,8
nkmshebdomadaires 27,6±15,7 30,1±21,6 0,61
Anciennetépratiquea 102,3±91,6 95,8±93,1 0,2
Nombredegrossesses 1,5±1,1 1,3±1,1 0,02
Nullipares Non
Oui
117(34,6) 40(23,1)
221(65,4) 133(76,9)
0,009 Césarienne
Aumoins
1accouchementpar voiebasse
5(17,8) 112(33,1)
23(82,2) 196(66,9)
0,073
Rééducationpérinéale post-partumb
Non Oui
33(35,0) 81(34,2)
61(65,0) 156(65,8)
0,873 Utilisation
d’instruments
Non Oui
77(36,8) 32(33,3)
132(63,2) 64(64,7)
0,553
Constipation Non
Oui
106(27,4) 49(40,8)
281(72,6) 71(59,2)
0,006
Ménopausée Non
Oui
132(30,3) 24(33,3)
305(69,7) 48(66,7)
0,602 Pathologiesurologiques Non
Oui
127(29,5) 29(37,7)
304(70,5) 48(62,3)
0,155
Tabac Non
Oui
133(30,1) 24(35,1)
303(69,1) 44(64,9)
0,392
a Enmois.
b Complète.
moindred’incontinenceurinairedansnotresérie.L’effectif d’unedeces étudespubliéesétaitplus faibleque dansla sériequenousrapportons.Dansunedecesétudes,ilfaut soulignerqueseuleslesfuitesurinairessurvenuespendant lacourse étaient étudiées etqu’elles étaientobjectivées par un pad test [11]. Les données que nous rapportons sontoriginalespuisqu’ellesontétérecueilliesàpartird’un questionnairequelespatientesremplissaientavantlemara- thon qu’elles allaient courir,afin d’évaluer la prévalence dessymptômesd’incontinenceurinairedansleurviequoti- dienne.Notreobjectifn’étaitpasd’évaluer laprévalence desfuitesurinairessurvenantau coursdumarathonenlui même.
Une des limites de notre étude est que le question- naireutilisén’estpasvalidé.Toutefois,lesquestionsquiy étaientposéessontprochesdecellesinclusesdanslesques- tionnaires validés existants. Denouvelles études seraient toutefois intéressantes dans cette population particulière descoureusesdeloisir,surdepluslargeséchantillons,avec cettefois-ciremplissagedequestionnairesvalidésetréali- sationd’unpadtestencoursd’épreuvesportive.
Parmi les coureuses rapportant des fuites urinaires,la prévalencedesfuitesurinairessurvenantpendantlesefforts decourseétaitinférieureàcelledéclaréeaucoursdesépi- sodesd’effortstelsquelatoux,le rireoul’éternuement.
Cecipeutêtreliéaufaitquelesfemmesressententmieux lesfuites urinairesàcesmoments parrapport àlacourse oùlesfuitesurinairessemêlentàlasudation.Demême,on peutpenser qu’avantdecourir,lespatientes utilisentdes moyensdepréventiondesfuitescommelesmictionsdepré- caution,cequin’estpaspossiblepourdeseffortsimprévus telsquelatoux.
Ilest ànoter aussi que chezlesfemmes qui déclarent avoirdesfuitesurinairespendantlacourseàpied,lesfuites surviennent surtout enfin d’épreuve. Ce point avaitdéjà étéremarquépard’autresauteurs[5,12].Cecilaissepenser qu’ilexistepeut-êtreunlienentrelasurvenuedesfuiteset lafatiguemusculaire.
Les facteurs de risque significativement associés à la présenced’uneincontinenceurinaireétaientl’âge,lacons- tipationetlaparitésupérieureouégale à1.Cecipourrait permettrederepérerlescoureusesàrisqued’incontinence urinaireetde lesconseiller pourleur permettredepour- suivre leur activité sportive. Des conseils portant sur la nécessité d’exercices de gainage et de renforcement du contrôle postural pourraient être évalués dans cette population [13]. La fréquence hebdomadaire, la distance parcourueetl’anciennetédelapratiquedelacourseàpied n’étaient pas corrélées à la présence d’une incontinence urinairedansnotrepopulation.
Aufinal,notreétudesemblemontrerquelapratiquede lacoursedeloisirnesemblepasêtreassociée àunepré- valenceaccrued’incontinenceurinaire,contrairementàce quiaétéobservédanslecadredusportdehautniveau[3,5].
Cerésultatestenaccordaveccertainesétudes[4,6,14,15]
etendésaccordavecd’autres[7,11,16].
Nousn’avonspasmisenévidencedemodificationdela pratiquedelacourseàpiedchezlescoureusesinterrogées, àcausedel’incontinenceurinaire.Cerésultatestconcor- dant avec le fait que les coureuses interrogées semblent peugênéesparleursfuites.Cetteprévalenceestplusfaible que celui retrouvé dans la littérature [10,15,17]. Il est
possiblequelescoureusesdeloisirlesplusgênéesn’aient pas participé au marathondu fait de la gêne induitepar l’incontinenceurinaire.
Lamajoritédescoureusesinterrogéesaumomentdela rédaction du certificat de non-contre-indication à la pra- tique dusport,concernantl’existence d’uneincontinence urinaire.Ledépistaged’uneincontinenceurinairechezles coureusesdeloisirpourraitpermettred’enévaluermieuxle retentissementetsibesoindeproposerunethérapeutique adaptéequifavoriseraitlemaintiend’uneactivitésportive dontlebénéficesurlasantén’estpasàdémontrer.
Nos résultats méritent d’être confirmés par d’autres étudesprospectivesutilisantdesquestionnairesvalidésafin demieuxconnaîtrelaprévalenceetlesfacteursderisque del’incontinenceurinaireparmilescoureusesdeloisirdont lenombrenecessedegrandir.
Conclusion
Dans cettesérie, laprévalence de l’incontinence urinaire (toustypes confondus)parmiunepopulation decoureuses de marathonde loisir,a étéestimée à 30,7%. Cette pré- valence est comparable à celle observée en population générale.
Annexe A. Matériel complémentaire
Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur http://www.
sciencedirect.cometdoi:10.1016/j.purol.2015.05.009.
Déclaration d’intérêts
F.L.estconsultantpourCousin.
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