A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. C ARTAN
Les groupes bilinéaires et les systèmes de nombres complexes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 12, no2 (1898), p. B65-B99
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1898_1_12_2_B65_0>
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B.65 On
peut
même voirimmédiatement,
en considérant lesproduits
e23 e3.,, que ab est
égal
à i et c réel.Nous pouvons, par
suite, prendre
dans E les 9 unités suivantesOr,
si nous calculons leproduit 03B303BD,
nous trouvonssi donc b est
égal
à l +irn,
on a nécessairementd’où l’on tire Mais alors on a
Il en résulte que le nombre
admet aussi p racines
distinctes,
mais il a deux racinesimaginaires
de moins que le nombre d’où nous sommes
partis,
cequi
est contraireà
l’hypothèse
que nous avions le nombre minimum de racinesimagi-
naires.
80. Il n,c reste donc
plus
commehypothèse admissible
que celle où toutes les racines decaractéristique
sont imaginaires . Il faut par suite supposer que le nombreentier p
estEn raisonnant comme dans le numéro
précédente
nous pouvons suppo-ser que et , et c~ et c;~ , ... , et sont
respectivement
naires
conjuguées.
Nous verrons demême que
e2i-1,2j-1, e2i-1,2j, e2i,2j sontimaginaires conjuguées
de nombres de la forme~2~27 ?
..
Nous pourrons alors introduire
les p2
unités suivantes de 03A3et ces
p2
unitéspeuvent
êtreprises
pour déterminer E. Les cij sont desconstantes réelles ou
imaginaires,
les cii étantégales
à l’unité.On voit immédiatement que le
produit
de deux de ces unités estnul,
sile second indice inférieur de la
première
est différent dupremier
indice in-férieur de la seconde. Il ne nous reste donc
qu’à
étudier lesproduits
de laforme
eije’jl,
....Pour
cela,
nous formerons un Tableau carréanalogue
à la Table de mul-tiplication,
leslignes correspondant
auxpremiers facteurs,
les colonnes auxseconds facteurs.
Auparavant
remarquonsqu’en désignant
parcl?j
la quan-tité
imaginaire conjuguée
de cij, les nombrese13 c013, e15 c015, ...
sontrespective-
C13 Ci o
ment
imaginaires conjugués
de c.~ ,,, c., ~, .... Nous pouvonsprendre
cesnombres pour nouvelles unités e, 5, ..., à condition de
changer
aussid’une
façon convenable,
e5 t, c3~, ..., mais sans avoir besoin de chan- ger c.",, c.,~, .... Nous pouvons donc en somme supposer que et5, C17’ ... ont pourimaginaires conjugués
c.,,,, c.~~, ..., autrement dit que les constantes c, sontégales
à l’unité. ,Or on a
la forme du second membre montre
qu’il
estégal
à cette unité étant la seulequi
contienne avec un coefficient réel. On a doncet si dans cette formule on fait i = 1 , , on trouve c~l = i, c’est-à-dire que
toutes les constantes c~~ sont
égales
à l’unité.De
même,
la considération desproduits
eij ete~~
montre quecl~
estégale
à et parsuite,
toutes les constantes c’ sontégales
entre elles.Enfin le
produit
- -montre que c’ doit être réel. Si c’ était
négatif
onverrait,
comme dans lenuméro
précédent,
quel’équation caractéristique
n’a pastoujours
ses racines
imaginaires,
parexemple
pour u =l?; 1.
Donc c’ estpositif.
En rem-plaçant
alorse’"ij
pare"ij c’, e’"ij c’,
on trouve sans difficulté le Tableau sui-vant :
8 1 . En
résumé,
si lesystème prolongé
d’unsystème
réel eslsimple,
cc
système
réel rentre dans l’un dcs deuxtypes
suivants :i’ Les
systèmes
dupremier type
onlp2
unitésindépendantes
Cij
(1, j
= 1 , 2, ..., p),
Cl la loi demultiplication
est donnée par lC%’formules
2° Les
systèmes
du secondtype
ont unitésindépendantes eij
,e’"ij
et la loi demultiplication
est donnée par lcsformules
.Il est bien clair que ces
systèmes
réels sontsimples,
c’est-à-dire n’ad-mettent aucun
sous-système
invariantréel;
sinon lesous-système prolongé
de ce
sous-système
invariant serait lui-même invariant dans lesystème
total
prolongé,
cequi
estimpossible.
Au cas
de p
= icorrespondent
deuxsystèmes particuliers
remar-quables :
celui dupremier type
est forme d’une seule unitéégale
à soncarré ;
celui du secondtype
est formé dequatre
unités et a évidemmentpour
système
transformé ce que nous avonsappelé
unquaternion.
Cesquatre unités e, e’, e",
e"’ ont la loi demultiplication indiquée
par le Ta-bleau suivant : .
C’cst à ’cc
système
réelqu’on
réserve d’ordinaire le nom de quater-nion,
c’est sous cette formequ’il
a été découvert par Hamilton.On voit que les formules
(13~ peuvent
être résuméessymboliquement
par la loi de
multiplication (14)
duquaternion
et la loi demultiplication
des indices inférieurs
82. Le cas des
systèmes prolongés simples
étantrésolu,
passons auxcas où le
système prolongé
E’ estsemi-simple.
L’équation caractéristique
dusystème
réelE, qui provient
del’équa-
tion
caractéristique
dusystème prolongé,
sedécompose
alors enplusieurs équations irréductibles, qui,
si l’on se permetl’usage
des nombresimagi- naires, proviennent
des facteurs irréductibles dupremier
membre del’équation caractéristique
de E’. Si tous ces facteurs irréductibles de E’donnent
pour 2
des facteursréels,
à chacun dessystèmes simples qui
com-posent
E’correspondra
unsous-système
réel de 03A3 et, parsuite, S
se dé-composera en
plusieurs systèmes simples
des deuxtypes
étudiés dans lenuméro
précédent.
Supposons
maintenantqu’un
facteur irréductible P du déterminantcaractéristique
de ~’ donnepour S
un facteurimaginaire
A +iB ;
alorsil devra y avoir un second facteur
irréductible Q qui
devra fournir la quan- titéimaginaire conjuguée
A - iB. Il est bienévident,
parsuite,
que ces deux facteurs devrontcorrespondre
à deuxsystèmes simples ~;,
de 1:’ayant le même nombre d’unités. De
plus,
l’ensemble dessystèmes
estmanifestement
prolongé
d’unsous-système
réel 03C3 de 03A3.Les racines de
l’équation caractéristique qui correspond
au facteurP = A + iB ne peuvent pas
être,
pour un nombre arbitraire deE, réelles,
car elles satisferaient à P = oet Q
= o, et, parsuite,
les deuxquantités
Pet Q
auraient un facteur commun. Elles sont donc toutes ima-ginaires.
Maisl’équation
I’ = o nepeut
pas admettre nonplus
deux racinesimaginaires conjuguées,
car elles satisferaient aussià Q == o.
Parsuite,
les deux
équations
admettent des racines toutes
imaginaires
et les racinesconjuguées
de cellesde la
première
sont celles de la seconde.Cela
étant,
si nousdésignons
par eij les unités de03C3’1 et e’ij
. celles de03C3’2(i, j
= r, 2, ...,p),
un nombre arbitraire de 03A3peut
êtresupposé
de la formeles termes non écrits se
rapportent
aux autressystèmes simples qui
çom-posent
~’ : lesquantités ~" À2,
...,Àp
sont les racines deP,
et les quan- tités03BB’1, 03BB’2,
...,03BB’p
sont celles deQ.
Parsuite,
tout nombrede 03C3’1
est ima-ginaire
et admet pourimaginaire conjugué
un nombre de~~.
83. Il en résulte
qu’aux
unités ei J de satisfaisant aux relationscorrespondent
dans~l
des nombres satisfaisant aux mêmes relations et, parsuite, qu’on peut
identifier avec lesunités e’ij.
Nous pouvons donc poser
et les
2 p2
unitése’ij peuvent
êtreprises
pour déterminer lesous-système
réel v de E.
La loi de
multiplication
de ccsystème
réel J à2p?
unités csl alois,fournie
par lc Tableau suivant :système
réel 03C3 estsimplc,
c’est-à dire n’admet aucunsous-système
invariant réel.
Si,
enefïet,
le nombrefaisait
partie
d’un sous-groupeinvariant,
il en serait de même des deux nombresSi donc l’un des nornbres
Àij,
n’est pasnul,
lesous-système
invariantcontient toutes les unités
puisque
le déterminant des coefficients deeâ~
dans les deuxexpressions précédentes
est’~i~
+’~~‘-’ ~=
o. Le sous-système
invariant se confondrait donc avec lesystème
total.Il est bien clair alors que tout
système
réel~,
admettant poursystème prolongé
unsystème semi-simple,
s’obtient par lacomposition
desystèmes
réels rentrant dans le
type précédent
ou dans l’un des deuxtypes
du n° 81.84. Il est facile maintenant de voir
qu’on
obtient ainsi tous lessystèmes
réels
simples
etsemi-simples.
Eneffet,
si unsystème
réel ~ a poursystème prolongé
unsystème
E’qui
n’est nisimple
nisemi-simple,
cesystème
E’admet un
système
invariantpseudo-nul,
et cesystème
invariant s’obtienten
égalant
à zéro les dérivéespartielles
du coefficient de c~’’~2 dansl’équa-
tion
caractéristique.
Mais si l’onprend
pour unités de ~’ les unités deX,
ce coefficient de Wr-2 est réel ct, par
suite,
leplus sous-système
invariant
pscudo-nul
de E‘ estprolongé
d’unsous-système
invariantpseudo-nul
de E.Donc S et S’ sont en même
temps semi-simples
ou non.Nous énoncerons donc le théorème suivant : :
85. Tout
système
réelsimPle
rentre dans un des troistypes
sui-vants :
r° Les
systèmes
dupremier type
sont àp‘-’
unités eij avec la loi demultiplication
2° Lcs
systèmes
du secondtype
sont à2p2
unitése’ij
avec la loi dfemultiplication symbolique
3° Les
systèmes
du troisièmetype
sont àp?
m2ités ,eïJ
avecla loi de
multiplication symbolique
Z ôut
système
réelsemi-simple
est, pardéfinition, formé
pan la com-position
deplusieurs systèmes
réelssimples.
cas de p = I
correspondent :
Pour le
premier type,
unsystème
à une seule unitéqu’on peut
identifieravec le
systè m e
des no m brcs réelsordinaires ;
Pour lc second
type,
unsystème
à deuxunités,
c,c’, qu’on peut
iden-tifier avec le
système
des nombresimaginaires ordinaires,
c étant l’unité réelle et c’ l’unitéimaginaire 1 ;
Pour le troisième
type,
unsystème
àquatre
unitésqui
n’cst autre que lesystème
desquaternions
d’Hamilton.Lc cas
général
sc ramène d’ailleurs à ce casparticulier
de p = r, , à la condition deregarder
lc.scoefficients
de e,c’, e",
c"’(ou
de e,c’
; oude
e)
commc des nombrescomplexes
d’unp?-ion.
. Celarevient,
dans lctroisième
type,
parcxcmplc,
il poscret le nombre le
plus général
dusystème
est alorsOie
peut
encore ramener lcssystèmes
dcc second ct du troisièmetypc
à ceux du
premier,
à la condition deregarder
lcscoefficients
cl.c.sunités eij comme des nombres
imaginaires (2e type)
ou comme desquaternions (3e typc).
86.
Étudions
maintenant lessystèmes
réels ~qui
ne sont nisimplcs
nisemi-simples.
Ils admettent alors(84)
unplus grand sous système
inva-riant
pseudo-nul 03C3 qui, prolongé,
donne leplus grand sous-système
invariant
pseudo-nul
~’ dusystème ~’, prolongé
de ~. Je dis d’abonclqu’on peut
choisir lc.s unités de 03A3 ct Lcspartager
cn deux séries de telle,façon
que lespremières
déterminent rcnsous-système simple
ou semi-simple
et les derm;ère.s lcsous-système
invariantpscudo-nul
03C3.Pour
cela, reportons-nous
ausystème prolongé
~’ de ~. Pour cc sys-tème, qui
n’estplus
réel, le théorème est vrai(72). Imaginons
que nous ayonspris
les unitéscanoniques indiquées
au n° 60 et obtenues en par-tant d’un nombre arbitraire de ~’.
Supposons
enfin que ce nombre arbi- traireappartienne
à E.Les
Hp2-ions
deE’,
si l’on fait abstraction des nombrespseudo-nuls,
fournissent
alors,
soit un par un, soit parcouple
dedeux,
dessystèmes
réels
simples
de l’un des troistypes possibles.
Supposons
d’abordqu’un p2-ion (e;~)
de ~’fournisse, toujours
en fai-sant abstraction des nombres du
système pseudo-nul,
unsystème simple
de 03A3 du
premier type.
Alors les unités C22, ..., epp sont nécessaire-ment réelles. On
peut
choisir arbitrairement el2appartenant
au carac-tère
(1,2)
relativement aux modulespartiels
et t, e22, ..., epp; or, l’el1- semble des nombres de caractère(i, 2)
se déduit de nombresréels;
onpeut
donc supposer e 12réel,
de même c, 3, ..., c, Alors seraréel,
caril
n’y
aqu’un
nombrequi
satisfasse à la relatione 12 étant donné et, par
suite,
e, 2 et C t t étantréels,
ce nombre nepeut
êtreque
réel ;
de même pour e;" ..., Cpl. On en déduitformule
qui
donne pour eij un nombreréel, puisque
c’est leproduit
dedeux nombres
réels,
et l’on démontre alors immédiatement que cesp2
unités réelles forment un
système.
c.Q.F.D87.
Supposons,
en secondlieu,
que deux desf)2-ions
de ~’donnent,
dans
~,
en faisant abstraction des nombres dusystème
invariantpseudo- nul,
unsystème simple
du secondtype.
Alors les unités cj dupremier p2-ion
de E’ sontimaginaires
et iln’y
aqu’à prendre
leursirnaginaires conjuguées
pour avoir d’autres unitésqui
forment unp2-ion qu’on peut
supposer être le second
p2-ion
considéré de S’. On endéduit,
comme aun°
83,
y l’existence de2p2
unités réelles formant dans 2 unsous-système simple
du deuxièmetype.
. 88.
Enfin;
supposonsqu’un p2-ion
de ~’ donne dans~,
en faisanttoujours
abstraction des nombres dusystème
invariantpseudo-nul
c, unsystème simple
du troisièmetype.
Alors nous montrerons, comme aun°
80,
que, abstraction faite de nombres de c, on peut supposer quesont
imaginaires conjuguées.
Nous allons d’abord traiter leproblème
danslc cas où tous les
produits
de deux nombresquelconques
de s sont nuls.Remarquons
d’abordqu’en désignant
par un nombre de r’apparte-
nant au caractère
( i, j )
parrapport
aux modulespartiels
e, " c_>,,, ..., toutnombre ,r~?i_,,~,;_, est
imaginaire conjugué
d’un nombre toutnombre d’un nombre .
Cela
étant,
l’unité c~i.~,,.~1_, estimaginaire;
l’unitéimaginaire conjuguée
est de la forme e2i,2i +’~.,i,2i; en écrivant
quelle
estégale
à soncarré,
onvoit manifestement que ~.,i,~,i est nul. Donc d’abord e.,~_,,?i~, et sont
imaginaires conjuguées.
Prenons maintenant les unités c, 3, c, ~, ... et les unités c~,, ....
On a
Les nombres
imaginaires conjugués
de ces unitéspeuvent
êtrepris
pour unités e.,,,, e26, ... et c,,?, .... On abien,
eneffet,
enremplaçant
dansles
égalités précédentes chaque
nombre par sonimaginaire conjugué,
Enfin,
considérons l’unité et 2; elle a pourimaginaire conjugué
unnombre de la forme - +
Supposons
que le nombre ne soit pas nul.Alors,
si l’ondésigne
sonimaginaire conjugué,
lenombre c.,, t cst
conjugué
de -( c, 2
+ ~,2). Or,
des relationson
tire,
enprenant
lesconjugués,
d’où,
comme lesproduits
de deux nombres Yl sontsupposés nuls,
Prenons alors les deux nombres
on voit facilement
qu’ils
sontimaginaires conjugués;
mais ils satisfont àla relation
Par
suite,
ou supposer que e12 ct - e21 sotatimaginaires conju-
Cela
étant,
nous nous sommes donné les nombresprenons alors
Nous obtiendrons
p‘-’ unités, qui
formcront encore un mais rnainte-nant nous voyons facilement que les nombres
sont
irnaginaires conjugues ;
les deuxpremiers,
parexemple,
s’obtiennent par deux formules dont les seconds membres sontimaginaires conjugués;
de même pour les deux autres.
En introduisant alors les unités réelles comme au n°
80,
nous arrivons à un
sous-système simple
réel.89. Nous avons
supposé,
dans cequi précède,
que leproduit
de deuxnombres
quelconques
de d était constamment nul. Il est facile de levercette restriction.
Désignons
par ~2, ... l’ensemble des nombres de 03C3 dont les deuxproduits
avec un autre nombrequelconque
de 03C3 sontnuls;
désignons
de même par03B61, 03B62,
... l’ensemble des nombres de 03C3 dont les deuxproduits
avec un autre nombrequelconque
de a nedépendent
que de r~" ... ; ensuiteappelons 0,,
... l’ensemble des nombres de o’dont les
produits
avec un autre nombrequelconque
de o’ nedépendent
que.
des 03B6
et des 11, et ainsi de suite. Il est facile de voir que leproduit
d’unnombre
quelconque
de S par un nombre 7i donne encore un nombre r~, par unnombre ~
donne une combinaisondes (
et des r~, et ainsi de suite.Désignons
par~~, À2,
... la dernière série de nombres de o’ ainsiobtenue,
et par A2, ... l’avant-dernière.
Cela
étant,
onpeut
déterminer dans S4 p2 unités,
eij,c,’.;
ete;.,
tellesque les
produits
deux à deux de ces unitéss’expriment
àpart
des nombres de oqui pourront
être au secondmembre,
comme dans la loi demul tipli-
cation des
systèmes
réelssimples
dutroisième type. Commençons
d’abordpar faire abstraction des nombres x, ...,
0, ~,
,~;si,
dans les formulesqui
donnent la loi de
multiplication
de~,
onsupprime
tous ces termes, onobtient des formules
qui peuvent
êtreregardées
comme détinissant la loi demultiplication
d’un nouveausystème;
le raisonnement est le mêmequ’au
numéro 35. Mais ce nouveau
système
a pourplus grand sous-système
inva-riant
pseudo-nul
les nombresqui correspondent
auxÀ,
c’est-a-dire des nombres dont lesproduits
à deux sont tousnuls, puisqu’ils
nedépendaient primitivement
que des x, ...,0, ~,
r~.Mais, d’après
le numéroprécédent,
onpeut
supposer choisies les unités eij,c,‘.Î, c:;:,
defaçon quelles
forment unsous-système. Donc,
en revenant ausystème E
lui-même,
nous voyons que nous pouvons faire en sorte que lesproduits
des eij, ne
dépendent
pas des nombres À.L’ensemble des nombres obtenus en
supprimant
les unités À forme encorealors un
système
surlequel
onpeut répéter
le raisonnementprécédent,
les Àétant ici
remplacés
par les x. Et ainsi desuite,
deproche
enproche.
A
chaque opération,
nousaj outons
donc aux unités e,c’,
c"’ des nombres de o’ tels que lesproduits
de ces unités deux à deux nedépendent plus
desÀ,
des x, ..., des0, des (
et enfin des Yj.Par
suite, on peut
supposer quc ces4p2
unitésforment
un sous-système.
90. En
résumé,
les résultatsprécédents peuvent
s’énoncer de lafaçon
suivante : :
Tout
système
réelqui
n’est iazsimple
nisemi-simple
estformé
d’unsous-système simple
ousemi-simple
ct cl’unsous-système
invariantpseudo-nul.
Dcplus,
la natune dusous-système simplc
ouest
parfaitement
déterminée.Nous allons maintenant étudier d’un peu
plus près
la loi deIl1ultiplica-
tion de ces
systèmes
réelsgénéraux
et notamment la loi demultiplication
de deux
facteurs,
dont Funappartient
ausous-système simple
ou semi-simple
et l’autre ausous-système
invariantpseudo-nul.
Nous commencerons par supposer quc lc
plus grand sous-système
semi-simple
sc compose desystèmes simples
pourlcsqucls
l’entier canac-téristique p est égal
à c’est-à-dire desystèmes analogues
au sys-tème des nombres réels
ordinaires,
à celui des nombresimaginaires
ordi-naires et à celui des
quaternions
d’Hamilton.9L Dans cette
hypothèse,
si lesystème semi-simple
se cornpose de Ilsystèmes simples,
onpeut appeler
les unités de cesous-système,
l’indice i
parcourant
la suite r,... , fi,
mais pour certains nombres de cette suite les unitésc",
c"’ ou encore les unitésc’, c",
c"’ devant êtresupprimées.
On peut, comme au n°
20,
déterminer les unitésde
o-, de tellefaçon cju’a
chacune d’elles
correspondent
deux indices a,~,
constituant le caractère de cetteunité,
de telle sortequ’on
aitAlors on a
manifestement
pour les mêmes valeurs de 1 etde j,
de même
au
contraire,
lesproduits e«,
~, si les unitése«, e«, e« existent, appartiennent
au caractère(oc, ~);
deplus,
cesquatre
nombressont
indépendants ; si,
eneffet,
ils étaient liés par une relationou les À sont des constantes
réelles,
onaurait,
parmultiplication
àgauche
successivement avec
~, ~ c~
et ces
quatre équations
ont pour déterminant(À 2
+ À’2 + À’/2 +~"’2 ~’-’ qui
estessentiellement différent de zéro.
Si ca
etex
seulesexistaient,
on démon-trerait,
de la mêmefaçon,
que q et sont deux nombresIndépendants.
92. On peut
particulariser davantage
les unités ’/] etséparer,
dans cer-tains cas, y celles
qui appartiennent
à un caractère déterminé enplusieurs
catégories.
]Blais nous n’entrerons pas dans ces détails et nous nous conten- terons de remarquer que leproduit
d’une unité de caractère(03B1, 03B2)
par uneunité de caractère
( ~, ~)
est nulsi )
est différentde ,,
et nedépend
que des unités de caractère(a, ~)
estégal
il ~~.Enfin,
onpeut
faire en sorte aussi que, lesunités ~
conservant chacuneun caractère
déterminé,
onpuisse
les affecter d’indices tels que leproduit
de deux unités ~~ ne
dépende
que des unités ~~ dont l’indice estsupé-
rieur à L et
j.
Nous
exprimerons
tous ces résultats dans le théorème suivant :93.
Étant
donné unsystème
réel dont lcplus grand sous-système semi-simple
sc compose de Izsystèmes simples
pour chacundesquels
l’entier
caractéristique
p cstégal
à c’cst-â-dri°c desystèmes analogues
ausystème
dcs nombres réelsordinaires,
ausystème
desimaginaires
ordinaires ct ausystème
clcsquaternions
d’Ha-milton, on choisir lcs unités ~1 , r,, ..., ~k du
plus grand
sous-système
invariantpseudo-nul
dusystème
donné, dcfaçon
quc lcstions suivantes soient réalisées :
I° A
chaque
unité rcorrespond
unsystème
de deux nombres03B1, 03B2
dcla suite r, , 2, ..., h constituant lc caractère de cette unité et tels que l’on ait
tous les
produits ei~, e’i~, e"i~, e’’’i~, ~ej, ~e’j, ~e"j, ~e’"j
étant nuls pour zdifférent
de a etj différent
de03B2
;, ei,e’i, e"i, eir désignant, conformément
aux notations du n°
85
, dusystème simple,
à condition dene pas tenir
compte,
suivant les cas, des deux dernières ou des trois nières de ccs unités ;2° Suivant les cas, le
produit
ou les troisproduits e’03B1~, e"03B1~, e’’’03B1~
donnent un ou trois nombres de même caractère
(a, 03B2) que
~ ct indé-pendants
entre eux et dc ~ ;3° Le
produit
d’une unité ~ de caractère03B2)
par une unité ~ de caractère(03B3, 03B4)
cst nul si03B2
cstdifférent
de 03B3 et ncdépend
que des unités de caractère( a, à)
si03B2
cstégal
à 03B3 ;4° Le
produit
de deux unités ~i, ~j ncdépcnd
que dcs unités dont l’indice est à chacun des indices i etj.
Nous dirons que toutes les fois que les conditions
qui
viennent d’êtreénoncées seront
réalisées,
lesunités e, e’,
..., ~ serontcanoniques,
cequi n’implique
naturellement pas l’existence d’un seul choix d’unités cano-niques.
94. Si nous
appelons systèmes
réels de lapremière
classe lessystèmes
que nous venons
d’étudier,
nous passerons de cessystèmes
à ceux de ladeuxième classe absolument de la même
façon
que dans le cas dessystèmes quelconques.
Tout
système
réel 03A3 de deuxième classe se réduit d’unsystème
réel 03A3’ de
première classe,
de lafaçon
suivante :Imaginons
que nous ayons choisi des unitéscanoniques
pour cc sys- tèmechacune d’cllcs
appartient
à ma certain caractère(a, 03B2),
où03B1, 03B2
sontdeux dcs indices dc la suite I, 2, ...,
H,
cnsuppo.sant
quc leplus grand sous-système semi-simple
de 03A3’ sedécompose
cn Hsystèmes simples.
Nous
ferons correspondre
àchaque
unité de caractère(03B1, 03B2)
uncertain nombre p03B1 p03B2 d’unités
ciP’,
oùi parcourt
la série I, , 2, ..., , pa etj
la série 1 , 2, ..., p03B2, lcs nombres p, , p2, ..., pH étant H nombres entiers.
ici lcs
formules qui
donnent leproduit
de deux unités clc 03A3’sont
les
formules qui
donnent lcproduit
de deu.x de 03A3 sontl, j,
i parcourantrespectivement
lcs séries r, , 2 , ..., ; i , , 2 , ..., , p03B2;I, 2, ..., py, si les caractères de et cLc sont
respectivement (a, 03B2)
ct
(03B2, 03B3).
Lesproduits
non sont tous nuls.On peut faire la même rernarque
qu’au.n°
60 etregarder
les nombresdu second
système
comme des nombres dupremier
les coefficien ts dcs unités étant des nombrescomplexes.
Nous dirons encore que, dans ce cas, les unités choisies sont
canoniques.
J ~.
Reprenons
commeapplication
leproblème
de trouver tous les sys- tèmes réels ilmultiplication
commutative. Nous verrons, comme au n°74 , qu’un système
de cette nature,qui
ne sedécompose
pas, est formé d’unsous-système simple
et d’unsous-système
invariantpseudo-nul.
Deplus,
lesous-srstème simple
est à une ou deux unités.Tous les
systèmes
réels nondécomposables
àmultiplication commu-
rentrent dans m2 dcs deux cas suivants :
Dans lc
premier
cas, onprendre
pourdéfinir
lesystème
dcsc, , ..., , telles que l’on ait
lcs constantes étant
égales
à et nulles toutes lesfois
que s ne dé- passc pas à lafois
les deux indices i ctj.
Dans lc second cas, lc
sous-système simple
cstfor’mé
de deux unités ra, c’ ct l’on voitfacilement
quc les unitésqui
sont cn nombrepair,
peuvent
êtrepartagées
en, dcux séries ~1, ... , , d’une part, ~’1
,~’2
, ...,~’k
,part,
dc tellefaçon qu’on
ait les relationsles constantes et étant
égales
et nulles toutes lcsfois
que s ficdépasse
pas à lafois
lcs deux indices i etj;
de même pour lcs03B2.
En
particulier,
on retrouve lesystème
des nombres réels ordinaires et lesystème
des nombresimaginaires
ordinaires dans le casparticulier
où lesystème
estsimple.
96.
Enfin,
un dernierproblème
intéressantqu’on peut
se poser ausujet
des
systèmes
réels est le suivant :En
général,
il existe dans unsystème
des nombresqui, multipliés
par des facteursconvenables,
donnent desproduits
nuls. Onappelle
cesnombres les diviseurs de Pour un
système
nonrccl,
c’est-a-direqui
contient tous les nombres
qui
se déduisent linéairement de r unités avecdes coefficients réels ou
imaginaires quelconques,
il y atoujours
des divi-seurs de zéro autres que zéro lui
même,
sauf dans le cas d’unsystème
à uneseule
unité ; si,
eneffet,
lesystème
n’est passemi-simple,
c’estévident, puisqu’il
admet unsous-système pseudo -nul
dont toutes les unités sont desdiviseurs de
zéro ;
s’il estsemi-simple,
il en est demême ;
il suffit deprendre,
dans unsystème simple
eij’ les deuxunités et
t et e22 dont le pro- duit est nul.Pour un
système réel,
aucontraire,
il y a d’autressystèmes
que celui àune seule unité
qui
n’admettent aucun diviseur de zéro. Toutd’abord,
untcl
système
doit êtresimple,
pour les raisonsqui
viennent d’êtreexposées.
De
plus,
lenombre p, caractéristique
de cesystème simple,
doit êtreégal
al’unité,
sinon onaurait,
comme tout àl’heure,
deux unités c,~ de pro- duit nul.Il reste donc seulement les trois
systèmes simples
à i, 2,Il unités,
c’cst-à-dire le
système
des nombres réelsordinaires,
celui des nombresimagi-
naires ordinaires et celui des
quaternions
d’Hamilton.Réciproquement
pour les deuxpremiers
de cessystèmes,
lapropriété
n’a pas besoin d’être
démontrée ;
quant autroisième,
on la démontre enconsidérant directement le
produit
de deux nombresles coefficients de c,
e’, e",
e"" dans leproduit
sont des formes bilinéaires des x etdesy,
et le déterminant des coefficients des x dans ces formes est’
(y?
+y’2
+ + d’où l’on déduit que lesquatre
formes nepeuvent
être nulles que si l’on a à la fois tous les x nuls ou tous les y nuls.
Jî. Nous avons donc le théorème suivant : :
Étant
donné unsystème
réel de nombrescomplexes
àmultiplication
associative,
si l’on veut que lamultiplication satisfasse
ci la loi que leproduit
de deuxfacteurs
ficpuisse
nul sans que l’un desfacteurs
soit
nul,
cesystème
est :Ou bicn lc
système
dcs nombres réels ordinaires ;Ou bien le
système
des nomhrcsimaginaires ordinaires ;
Ou bien Lc
système
desquaternions
d,’Hamilton.Si l’on veut, en outre, quc la
multiplication
soitcommutative,
il nereste que le
système
des nombres réels ordinaires et celui dcs nombresimaginaires
ordinaires.D’ailleurs,
ce théorème aurait pu se démontrer avant toutdéveloppe-
ment sur les
systèmes
réels de nombrescomplexes,
la condition pourqu’un système
n’admette pas de diviseur de zéro étant que le termeindépendant
de (jû dans lepremier
membre del’équation caractéristique
nepuisse
s’annuler pour aucun nombre dusystème.
Celaétant,
ce indé-pendant
de (D est unproduit
de déterminants dedegrés
p,, P2’ .... L’un deces déterminants
peut
s’annuler enannulant,
parexemple,
tousles p
élé-ments d’une même
ligne,
cequi
fait auplus
2 péquations
linéaires réelles.Il faut donc que /’ ne
dépasse
pas 2p; cequi exige déjà
que p nedépasse
pas 2. On a alors ou bien un
quaternion,
ou bien unsystème
depremière
classe à deux unités ou une unité.
VIII.
LES GROUPES BILINÉAIRES SIMPLEMENT TRANSITIFS.
98. Nous avons
vu (il) qu’on pouvait toujours
choisir lesparamètres
d’un groupe bilinéaire
simplement transitif,
defaçon
que ce groupe devintson propre groupe des
paramètres.
Alors onpeut
faire en sortequ’on
aiten même
temps
Il
correspond ( 1 ~ )
à ce groupe unsystème ~
de nombrescomplexes
à runités
indépendantes
Ct, c~,, .. , c~, dont la loi demultiplication
est fourniepar les relations
Réciproquement
si l’on part d’unsystème
de nombrescomplexes
définipar les formules
(3),
il luicorrespond
un groupesimplement
transitif dont les transformations infinitésimales ont la forme(T).
Enfin,
leséquations
finies du groupecorrespondant
à la transformationfinie a1X1f +...+ arXrf sont
.elles
expriment
toutsimplement
quex~~
et +...+ est leproduit
dcsdeux nombres x, c, +...+ xrer et En
particulier,
latransformation
finie X, f
donne leproduit
du nombre x, e1 +...+par l’unité Le nombre
complexe
a, et + ... +symbolise
donc latransformation finie de
paramètres
a,, a.,, ..., al" et la transformation ré- sultant de la succession de deux transformationsparticulières (a"
a.,, ...,a,.)
et
(b1, b2, ..., hr)
estsymbolisée,
d’unepart,
pard’autre
part,
par le nombrecomplexe produit
des deux nombres99. A tout
sous-système
de 03A3correspond
un sous-groupe deG,
et cesous-groupe est encore bilinéaire. A tout
sous-système
invariant de ~correspond
un sous-groupe g :Y1f,
..., G tel que l’onait, quelles
que soient les transformations infinitésimales
X f
deG, Y f de g,
a
fortiori
le crochetaura une
expression
de même forme. Il enrésulte, d’après
uneterminologie
bien connue, que g est un sous-groupe invariant de G.
Donc à tout
sous-système
invariant (j de Scorrespond
un sous-groupeinvariant g
de G. Il n’est même pas nécessaire que or soit unsous-système
proprement
dit;
il peut n’avoir pas demodule,
il ne lui encorrespond
pas moins un sous-groupe invariant deG;
mais naturellement ce sous-groupe invariant n’estplus
bilinéaire.En
particulier
à un sous-groupe invariantcorrespond
un sous-groupe invariant g,Y, f,
..., tel que l’on ncpuisse
amais avoirpour aucune des transformations
Y f de
ce sous groupe etXI
du groupe (~.()n ne pourra non
plus jamais
avoircar on aurait de même
Y)
appartenant
à 03C3 et c à 03A3. Mais on saitdu’il
existe un entier m tel que soitnul ;
si l’Ildésigne
leplus petit
des entiers satisfaisant à cettecondition,
on a, enmultipliant
àgauche
par"f~’n ~
les deux membres de(6),
ce
qui
estimpossible, puisque
Yj estpseudo-nul.
Lc invariant g
qui correspond
ausous-système
riant
pseudo-nul
03C3 estdonc,
une dénomination duc àKilling,
de : son
équation caractéristique
n’admet que des racines nulles.100. Si le
système S
sedécompose
en deuxsystèmes ~,,
on voitfacilement que le groupe G est formé de deux groupes
G,
etG2 qui
n’ontaucune variable ni aucun
paramètre
en commun etqui
sont chacun bili- néaires. Aupoint
de vue du groupeG,
iln’y
a donc intérêt à considérer que lessystèmes qui
ne sedécomposent
pas. -Prenons d’abord les
systèmes simples.
Ils sont définis par p unités e~~satisfaisant aux relations