A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
J. C. L OOTGIETER
La σ-algèbre asymptotique d’une chaîne de Galton-Watson
Annales de l’I. H. P., section B, tome 13, n
o3 (1977), p. 193-230
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La 03C3-algèbre asymptotique
d’une chaîne de Galton-Watson
J. C. LOOTGIETER Laboratoire de Probabilités. Tour 56,
4, Place Jussieu, Paris 5e
Vol. XIII, n° 3, 1977, p. 193-230. Calcul des Probabilités et Statistique.
SOMMAIRE.
L’exposé qui
suit recoupe les travaux de Dubucportant
sur les fonctions
harmoniques
d’une chaine de Galton- " atson surcriti- que( [6], [7]
et[8] )
et ceux de Seneta( [17]
et[18] ).
Enfait,
nous nous proposons d’étudier essentiellement dans le cassurcritique,
dans le cadre de la théoriepotentielle
des chaînes de Markov(cf.
Neveu[13]),
la(-algèbre
asympto-tique
d’une chaîne deGalton-Watson,
et de mettre en lumière lespropriétés
fonctionnelles et
spectrales
de la loi de la variable aléatoire limite.SUMMARY. - This work has certain connections with the works of Dubuc on harmonic functions of a
supercritical branching
process([6], [7], [8])
and those of Seneta([17]
and[18]).
The tail 6-field of abranching
process is
studied, mainly
in thesupercritical
case, in the framework ofpotential theory
of Markov chains(Neveu [13]).
The functional and spec- tralproperties
of the limit laws are alsobrought to . light.
I.
PRÉLIMINAIRES
Fà
(resp. Z) désigne
l’ensemble des entiers naturels(resp.
entiersrelatifs),
l~ l’ensemble des
réels,
l’ensemble des réels >0,
l’ensemble des réels > 0.(Qo, désigne l’espace
mesurable oùQo égale
l’ensembleproduit
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B - Vol. 3 - 1977.
194 J. C. LOOTGIETER
et
j~o
laplus petite a-algèbre
departies
de I~ ~ rendant mesurables lesappli-
cations coordonnées
0,
de I~!’~ dans %.Si
(S2, ~, ~ )
est un espace deprobabilité, E( . ) (resp. E~( . )) désigne l’espérance mathématique (resp. l’espérance
conditionnelle relative àune
sous-algèbre é3
de la6-algèbre j~)
définie surl’espace
des variables aléatoires réelles sur(Q, A) positives ou Q-intégrables.
Si la sous03C3-algèbre B
de s~ est
engendrée
par les variables aléatoiresXl, X2, ... , X~,
nousécrivons
E(. 1 Xl, X2,
...,Xn)
au lieu deE~( . ).
SilA
est la fonction indi- catrice d’unepartie
A de Q dans d nous écrivonsj2~(A)
au lieu de(resp. 1 Xl, X2,
...,Xn)
au lieu deE(lA Xi, X2,
...,Xn).
Si P est une matrice markovienne sur pour n Pn
désigne
lapuis-
sance n-ième de
P ;
P° - 1 où 1désigne
la matrice identité. La matricepotentiel
associée à P est la matrice G définie par : G= ~
n> 0 Pn .0 ~
est une suite de matrices markoviennes sur N et v uneprobabilité
surf~,
nousdésignons
parvP
laprobabilité,
définie surl’espace
mesurable
(Qo, engendrée
par la loi initiale v et la suite des matrices detransition {Pn, n ~ 0};
surl’espace
deprobabilité (Qo,
lasuite des
applications coordonnées {Zn, n ~ 0}
constitue une chaîne deMarkov stationnaire dans le cas où
Pn
nedépend
pas de n.vE( . ) désigne l’espérance mathématique
associée à laprobabilité ~P.
Si v =bi (~i désigne
la mesure de Dirac au
point i)
nous écrivonsiP (resp. iE( . ))
au lieu de03B4iP (resp.
Si P est une matrice markovienne sur
~l,
unefonction Ç (resp.
estdite
P-harmonique (resp. P-harmonique
dans letemps)
si et seulement si(resp. (~* :
~l(~+
etn)
= +1)
pour toutx
~l ). ; > o
Une fonction
cjJ (resp. cjJ*) P-harmonique (resp. P-harmonique
dans letemps)
est dite extrêmale si la relationÇ
ett/J P-harmonique
(resp. (~*
> ett/J* P-harmonique
dans letemps) implique
l’existence d’une constante )" > 0(resp.
~,* >0)
telle queAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Si ~c
= ~ ,u(j), j
>0 ~
est uneprobabilité
surf~,
nousdésignons
par la convoluéei-ème,
i E~l,
de laprobabilité
,u(,u*° _ ~o).
Enfin au lieu de
l’expression
«presque-sûrement »
nous écrirons « p. s. ».Rappelons
maintenant la définition d’une chaîne de Galton-Watson.DÉFINITION l.I. Soient v et ,u deux
probabilités
surI~ ;
soit P la matrice markovienne sur I~définie
par :Soit
v~( . )
laprobabilité définie
surl’espace
mesurable(SZo, engendrée
par la loi initiale v et la matrice de transition P.
La suite des
applications coordonnées {Zn,
n >_0} définie
surl’espace
de
probabilité (S2o,
est une chaîne de Markov stationnaireappelée
chaîne de Galton-Watson de loi initiale v et de loi
génératrice
p.De la définition 1. I il découle que la matrice de transition d’une chaîne de Galton-Watson est
parfaitement
déterminée par la loigénératrice
~c de cettedernière ;
dans la suite nous supposerons que,u(i)
1 surf~,
sansquoi
la chaîne de Galton-Watson est visiblement triviale.Si ,u est la loi
génératrice
d’une chaîne de Galton-Watson nous notons par m la moyenne de :par
f (s) (0 ~
s1)
la fonctiongénératrice
de :0 ~
la suite des itérées def (s) :
par qo la
plus petite
solutionpositive
ou nulle del’équation :
par
f_ 1 (s)
la fonctionréciproque
def (s),
définie sur[qo, 1] et
à valeursdans
[qo, 1],
et par{
n ~1 }
la suite des itérées de/-i(s) :
Le théorème suivant
rappelle
les relations élémentaires que vérifient la loigénératrice
et la matrice de transition P d’une chaîne de Galton- Watson.196 J. C. LOOTGIETER
THÉORÈME 1.I. - Nous avons les
propriétés
suivantes : J(b)
Pour m1,
qo = 1 ; pour m > 1 et,u(0)
=0, qo
=0 ;
pour m > 1 et,u{~)>4, 0 ~
1.(c)
Sur]qo, 1[
lasuite { fn(s),
décroît strictement selon n et :Dorénavant v, P et
désignent
lesobjets
telsqu’ils
sont définis etconstruits dans la définition 1.I.
L’étude des chaînes de Galton-Watson a conduit à
distinguer plusieurs
cas suivant la
place
de la moyenne m par rapport à 1 : Cassous-critique :
m 1Cas
critique
: m = 1Cas
surcritique
: 1 m + 00Cas
explosif
: m = + oo .Le résultat
classique qui
suitprécise
la nature des états d’une chaîne de Galton-Watson.THÉORÈME 2.1.
- (a)
T out état i > 1 est transient et 0 est absorbant.(b) .~~( ~ Zn
= 0 pour n assezgrand ~ )
=qô , i~( ~
limZn
= +oo ~ )
= 1 -qb pour i EN.
ni +«
Le théorème suivant rassemble certaines
propriétés remarquables
deschaînes de Galton-Watson
surcritiques.
THÉORÈME 3.1. - Si 1 m existe une
suite ~ c(n), n > 0 }
de nombres réels
positifs
telle que :et telle que si W est la variable aléatoire
définie ponctuellement
par :la loi de
W,
sous lesprobabilités (i
>_1),
est nondégénérée,
(b)
Latransformée
deLaplace g(À)
=lE(exp - ÀW)
estl’unique
solu-Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
tion,
parmi
lestransformées
deLaplace
desprobabilités
nondégénérées
sur
(considérées
à une homothétieprès~,
del’équation fonctionnelle
(c)
La loi de W admet sur une densité continue et strictementpositive h(x). Définissant
par récurrence,h(0, x)
=0, h( 1, x)
=h(x),
X
h(i
+ 1,x)
=qôh(1, x)
+qoh(i, x)
+0 h(1,
’ x -t)hii, t)dt,
...,l~uis :
alors les
fonctions
ducouple (i, n), mnh(i,
sontP-harmoniques
dansle temps. Les
fonctions
de i,h(i, x),
sontP-harmoniques sauf peut-être
pour des x appartenant à une
partie
de de mesure deLebesgue
nulle.(d)
Pour tout réel a tel que 0 a 1 :(e)
Les assertions suivantes sontéquivalentes :
(iii)
amn pour une constante a > 0quand
nT
+ oo.Le théorème 3.1. est la somme des contributions de différents auteurs : Seneta
[17]
et[18],
Dubuc[8], Heyde [11 ], Athreya [2]
et[3].
Nous allons ici nous borner à donner la démonstration de l’assertion
(a).
Démonstration de l’assertion
(a).
- Comme m > l, l’assertion(b)
duthéorème 1.I assure que qo 1. Soit alors so un réel tel que qo
so 1
et posons :
Les fonctions
~q
sont visiblementP-harmoniques
dans le temps ettoutes bornées par 1. Dès
lors,
les suites{ ~q (Z", n), n >_ 0 }
sont des mar-tingales positives bornées,
et convergent donciP-p.
s. vers les limitesrespectives Xq ;
il est alors clair que le théorème de convergence dominé deLebesgue implique,
en faisant tendren i
+ oo dansl’égalité
Vol.
198 J. C. LOOTGIETER
l’égalité :
L’assertion
(c)
du théorème 1. I assure quen)
est décroissantselon q
pour
(i, n) fixé ;
par suiteXq
décroît selon q, et comme la suite de variablesaléatoires {Xq, q ~ Z}
estbornée,
il va de soi que de l’assertion(c)
duthéorème 1.I l’on déduit :
Comme 0 est un état absorbant et que 1
~({
0 pour n assezgrand ~) =
qo(cf.
Théorème2.I),
il est clair que l’assertion(c)
du théorème 1. I etl’éga-
lité
(1.3.I)
assurent que :De
plus :
0 ~Xq
1 s. Parconséquent
leségalités (3.3.1) impli-
quent sans difficultés :
Le lecteur démontrera aisément que la loi faible des
grands
nombresassure que, pour q e Z
fixé,
lasuite { 2014~ ,~ > ) ~ ~
converge enproba-
bilité vers la constante mq sur
{
limZn
== +~}
et que par suite :n~ + ~
(5.3.1)
Pour?eZ,
=Xo itP-p.
s. sur{lim Z,
= +ce ) .
ni + 00
Par suite les
égalités (5.3.1)
et(4.3.1)
entraînent visiblement que :(6.3.1)
Pour?eZ,
0X.
1iP-p.
s. sur{
limZ~
= +ce ) .
n~ + ~
Choisissant alors = -
Log
pour ~ ~0,
il est clair que :et de
(6.3.I)
il découle que :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
et on a vu que :
Le théorème 1. I assure que lim c
-1 (n) _
+ oo . Comme la suiten~ + ~
Zn + 1 n
>:0
convergei P
enprobabilité
vers m sur lapartie ( Z ~ - j
{
limZn
= + oo},
il va de soi que limc(n
+1) | ( c(n)
= m. Il est évi-M’[’ T + oo n T + o0
dent alors que :
Les >
0 ~
convergeantrespective-
c(n) c(n) g
pment s. vers W . m et
W,
il est clair que : .Si W était
dégénéré,
W serait alors nécessairementégale
à une constantek > 0 et l’on aurait :
ce
qui
estincompatible
avecl’hypothèse
faite sur la loigénératrice
:Sous la
probabilité i~,
le lecteur observera sans difficultés que la suite~ 2014"-, ~ >; 0~ c(n)
’~ ~ ~ converge~~
~° s. vers ~° ~~~~ W ~ et ~~ que :~~~ ~La démonstration de l’assertion
(a)
est donc achevée.REMARQUE SUR L’ASSERTION
(c)
DU THÉORÈME 3.1. - Pour tout x>Oon a :
pour tout i
pour tout i Vol.
200 J. C. LOOTGIETER
D’autre part la relation
assure l’existence d’une
partie
D cp~*
de mesure deLebesgue
nulle telle que : 1par
suite,
pourx ~ D,
il résulte de la relation(8.3.1)
que la fonction de i,x),
estP-harmonique.
Dès lors nous sommes amenés à nous demander sous
quelles hypothèses h(i, x)
est finiquelque
soit lecouple (i, x)
de (~ x Commeréponse
nous n’avons pas pu trouver mieux que le résultat suivant dû à Dubuc
[7] :
tions de x,
x),
sont continues et bornées selon x.Nous
désignons
parf ~l~
la dérivée def
sur[0, 1].
Dans la suite nous aurons besoin du lemme suivant :LEMME 1.I. -
(Cas surcritique)
Sous l’une des deuxhypothèses (Hl)
ou
(H2)
suivantes :on a pour tout x > 0 :
oT~
h( l, x) désigne
la densité citée dans l’assertion(c)
du théorème 3. I.DÉMONSTRATION DU LEMME 1 . I . 2014 On sait
(cf. Athreya-Ney [4])
quesous
l’hypothèse (H 1 )
la transformée de Fourierde la densité
h(1, x)
estintégrable,
si bienqu’en
ce cash(1, x)
est bornéede x ; il va de soi alors que
l’hypothèse
assure queSous
l’hypothèse
il est bien connu(cf. [4])
que la transformée deAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Fourier
g(iu)
est dérivable par rapport à u et sa dérivée estintégrable
en u, si bien
qu’en
ce casxh( l, x)
est bornée selon x ; comme 1, visiblementl’hypothèse (H2)
assure la conclusion du lemme 1.I.La démonstration du lemme 1.1 est donc achevée.
II.
03C3-ALGÈBRE ASYMPTOTIQUE
DES
CHAÎNES
DE GALTON-WATSONNous allons d’abord introduire
quelques
notations et desdéfinitions
usuelles.
i est une famille de variables aléatoires réelles sur
l’espace
mesurable
(Qo, do),
nousdésignons
par i EI)
la6-algèbre engendrée
par les
X~,
i E I.{ 0 ~ désignant toujours
la suite desapplications
coordonnéessur
l’espace (Qo,
nous notons pard n
la6-algèbre a(Zq,
0 _ q _n),
par
~n
la6-algèbre 6(Zq, q >_ n).
La6-algèbre 00
définie par :est
appelée
la03C3-algèbre asymptotique
associée à lasuite {Zn,
n >_0}.
Que
dire de la(-algèbre asymptotique ~ ~
pour une chaîne de Galton-Watson ~ Zn,
n >_0 ~
à une 1~-équivalence
p. s. ? Laréponse
à cette ques- tion estl’objet
des deuxparties qui
suivent.A. Cas
sous-critique
etcritique
Ces cas n’offrent pas de difficultés. Nous avons le résultat suivant : THÉORÈME 1.II. - Pour une chaîne de
Galton-Watson {Zn,
n >_0}
sous-critique
oucritique,
le6-algèbre asymptotique
est s.égale
à la
6-algèbre triviale { 03A90, Ø}
et toutefonction 03C6* P-harmonique
dans letemps bornée est constante.
DÉMONSTRATION
DU THÉORÈME 1 . Il. -Ici,
l’état 0 est absorbant et laprobabilité
d’atteinte de cetétat,
soit :égale
1,d’après
le théorème 2.I. Des argumentsclassiques (cf. [1]
et[5])
ayant trait à ladescription
de la03C3-algèbre asymptotique
des chaînes de Markovimpliquent
alors que :202 J. C. LOOTGIETER
Soit maintenant une fonction
P-harmonique
dans le temps bornée par 1. La suite de variablesaléatoires {03C6*(Zn, n), n > 0}
constitue alorsune
martingale positive bornée,
et parconséquent
converge s. versune variable aléatoire
~ ~-mesurable L ;
de cequi précède
il découle que Lest
iP-p.
s. constante.Observons alors que :
Sans difficultés on remarque que :
Le lemme de
Fatou-Lebesgue appliqué
à(1 . 1 . Il)
donne en faisanttendre
n~ + ~
que :Alternativement,
en considérant la fonctionP-harmonique
dans le temps 1 -q)
on obtient :Par suite :
Remarques.
On sait(Lootgieter [12] )
que dans le cascritique
toutefonction (~ P-harmonique
bornée ou non est de la forme :Que
dire des fonctionsP-harmoniques
dans le temps non bornées?Dans le cas
critique
cettequestion
soulève l’étude des fonctions ÀP-har-moniques,
pour 0 03BB 1(cf. [12]), qui
reste, à notreconnaissance,
unproblème
ouvert.Dans le cas
sous-critique
cettequestion
est engénéral
ouverte.B. C as
sur-critique
Nous allons d’abord formuler l’idée
intuitive,
donnée par le théorème 3.1 que « conditionnellementen {W == ~ }
lasuite zn , n >_ 0
convergec(n) J
p. s. vers x » en nous appuyant sur le
procédé
de relativisation d’une chaîne de Markov(cf.
Neveu[13]).
1 . B. RELATIVISATION PAR W DE LA
CHAINE (Zn, n ~ 0 } .
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
1)
Les espaces deprobabilité (SZo, i~(x, - )).
Pour x >
0, i~(x, . ) désigne
laprobabilité
surengendrée
par la loi initiale~t
et la suite des matricesmarkoviennes { 0 }
définiespar :
où
h(i, x) désignent
les densités continues et strictementpositives
citéesdans le théorème 3.I.
Si qo >
0,
alorsi~(o, . ) désigne
laprobabilité
sur(Qo, engendrée
par la loi initiale
~i
et la matrice de transitionPo
définie par :Pour x >
0,
la suite des variables aléatoirescoordonnées {Zn, n ~ 0}
définies sur
l’espace
deprobabilité (Qo, ))
constitue une chaînede Markov non stationnaire. Pour x =
0,
la0 ~
constitueune chaîne de Markov stationnaire sur
l’espace
deprobabilité (Qo, ~o, ))-
2)
Les moléculesAx.
Pour x >
0, Ax désigne
lapartie
deQo
dansd 0
définie par :Pour x =
0, Ao désigne
lapartie
deS2o
dansd 0
définie par :Ao = ~ ~ ~
= 0 pour n assezgrand } .
Nous avons alors le résultat suivant :
THÉORÈME 2. II.
- (a)
Si qo >0, ;P(0, Ao)
= 1 pour tout i > 1.(b)
Si qo =0, Ax)
= 1 pour tout x > 0 et tout i >_ 2.(c)
Si l’une des deuxhypothèses (H1)
ou(H2)
estvérifiée (que
qo soit nulou
positi.f’), Ax)
= 1 pour tout x > 0 et tout i > 1.DÉMONSTRATION DU THÉORÈME 2.II. - L’assertion
(a)
est bien connue.Passons à la démonstration des assertions
(b)
et(c).
204 J. C. LOOTGIETER
1. Cas où qo = 0. Soit W la limite s. de la
suite ~ 2014"-, ~ > 0 .
qo t p
c(n)
,-
Comme qo =
0,
Wprend
s. ses valeurs dans et sous laprobabilité
la loi de W admet sur
I~*
la densité continue et strictementpositive x).
Par
suite,
commeil suit que pour tout a > 0
(théorème
de convergence dominée deLebesgue) :
D’autre part le lecteur
explicitera
sans difficultés que :et utilisant le fait que
h(i, x)
est continue et >0,
on peut affirmer sans difficultés l’existence d’unepartie Aa
deI~*
telle queÀo(Rt - Aa)
= 0(Ào désigne
la mesure deLebesgue
sur et :Mais l’on remarque que :
Faisant varier a dans l’ensemble des rationnels strictement > 0 et posant :
les relations
(3. 2 . Il)
et(4 . 2 . II)
assurent que :-.
Tout en observant que
A)
=0,
la dernière relation(5.2.II)
assure en fait que :
Le
lecteur,
remontant à la définition desprobabilités iP(x, . ),
remar-Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
quera que
i~(x, . )
est mesurable en x sur et, moyennantquelques
arguments
classiques
de la théorie de la mesure obtiendra :Alors,
il n’est pas difficile de s’assurer que la strictepositivité
des fonc-tions de x,
h(i, x),
etl’égalité
impliquent
que pour presque tout x deI~* (par
rapport à la mesure deLebesgue ~,o
surDès
lors,
dans unepremière étape,
on peut affirmer(en
confrontant les relations(5 . 2 . II)
et(8 . 2 . II)
l’existence d’unepartie
D de avecD)
=0,
et telle que :Reste à établir que la relation
précédente (9. 2. II)
reste vraie si l’on rem-place
D par Pourcela,
considérons une version °identique à ~ ~ (SZo, )) ~ ,
x >0 ~ , ~ Zn,
n >0 ~ ~ .
Sur
l’espace produit (Qo, ~o) O (~o~ ~o)
nous nous donnons la pro- babilité;P * qui
sur la classe despavés
mesurables ded 0
8)a pour
expression :
- _ _ . ,pour C x
C
QConsidérons alors la
suite {Zn
+0};
de(9 . 2. II)
il n’est pas difficile de déduire l’existence d’unepartie Dx
de[0, x]
ne différant de[0, x[
que d’unepartie
deLebesgue
de mesure nulle telle queoù
At désigne l’homologue
deAt, autrement
dit :206 J. C. LOOTGIETER
Par
suite,
il n’est pas difficile d’observer que la définition(10. 2. Il)
de la
probabilité ~~ * 1 !P(x, .)
assure que :Nous avons alors le lemme suivant dont nous laissons au lecteur le soin de la démonstration :
LEMME 1. 2 . II.
- L’image
de laprobabilité ;P
* 1P(x, .)
parl’application
mesurable :
de
(SZo,
Q(~o~
dans(SZo,
est laprobabilité
i +).
La relation
( 1 1 . 2 . Il)
et le lemme 1 . 2 . Ilimpliquent
alors visiblementque :
L’assertion
(b)
est donc démontrée. Pour démontrer l’assertion(c)
dans le cas où qo =
0,
reste à établir la relation(12 . 2 . Il)
pour i = 1.Pour
cela,
lapropriété
de Markovappliquée
à la0 ~
définie sur
l’espace
deprobabilité do, ))
entraîne sans diffi-cultés que :
quelque
soit n >_ 0.Compte
tenu de(12.2.11)
il vient :Mais sous l’une des deux
hypothèses (H1)
ou(H2),
on a vu(lemme 1.1)
que : 1
Faisant tendre dans
l’égalité (13 . 2. Il)
et compte tenu du faitque
h(1, x)
> 0, il vient en définitive :2. Cas où 0
(Démonstration succincte).
Reprenant
les arguments utilisés dans le cas où qo =0,
on obtientpour x > 0 :
quelque
soit i >_ 0.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Mais nous avons la relation de récurrence
(cf.
théorème3. I) :
si bien
qu’un simple
calcul de récurrenceappliqué
à la relation(14 . 2 . Il)
entraîne
quelque
soit i > 0.Par
suite,
pour tout i ~ 1, nous avonsl’inégalité :
D’autre part la
propriété
de Markovappliquée
à la0 }
définie sur
l’espace
deprobabilité (Qo, ))
conduit à :La relation
(15.2.II)
et l’harmonicité des fonctions ducouple (i, n),
entraînent :
Mais d’autre part le théorème des accroissements finis assure que :
Alors,
sous l’une des deuxhypothèses (H 1)
ou(H2),
compte tenu du lemme1.1,
il vient en faisant tendre dans( 1 7 . 2 . Il) :
Comme h(i, x)
>0,
cette dernièreégalité implique
L’assertion
(c)
du théorème 2.II est donc établie.2. B. RELATIVISATION PAR W
(MODULO
LES PUISSANCES ENTIÈRES DEm)
DE LA
CHAINE {Zn, n ~ 0 } .
1. Les espaces de
probabilité (SZo, ~(x, . )).
Vol.
208 J. C. LOOTGIETER
Considérons les fonctions de x sur
I~* x)
définies par :qui
ont été introduites dans’ l’énoncé du théorème 3.1.Pour x > 0 tel que
h(i, x)
soit fini surdésigne
laprobabilité
sur
(00, engendrée
par la loi initialebi
et la matrice de transitionPx
définie par :
..
Dès lors la
suite { 0 }
définie’ surl’espace
deprobabilité (Qo, ~o~
))
constitue une chaîne de Markov stationnaire.2. Les molécules
Âx.
Pour x >
0, Âx désigne
lapartie
deQo
dansd 0
définie par :Notons que = et
Âxm
=Âx.
Sousl’hypothèse
on sait
(cf.
théorème4.1) qu’en
fait les fonctionsh(i, x)
sont finies. Le théo-rème 2.II entraîne alors le corollaire suivant :
COROLLAIRE 1. 2 . II. - Sous pour
tout x, 1 _ x m, on a les assertions : ~
quelque
soit i > 1 et nEZ.’ ’ ’
DÉMONSTRATION SUCCINCTE DU COROLLAIRE 1.2.II. - On observe d’abord que pour toute suite
finie ~ io,
il, ...,Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Par suite les méthodes habituelles de
prolongement
de la théorie de lamesure conduisent à :
Cette dernière
égalité
confrontée au théorème1.2.II, l’hypothèse (H2)
étant visiblement
assurée,
conduit alors aux relations(a)
et(b)
du corol-laire
( 1 . 2 . Il).
ne
joue
en définitivequ’un
rôle mineur : les assertions(a)
et(b)
seraientintégralement
maintenues si l’onpouvait
démontrer que les fonctionsx)
sont finies sans aucune
hypothèse.
Introduisons les
algèbres
de Banachcomplexes L 1 ( l~ + )
et etl’espace
des mesurespositives Mh sur R +
défini par :Pour tout n > 1, nous
désignons
par[h]n
lasous-algèbre
deL1(1R+) engendrée
par la fonctionintégrable mnh(l, xmn).
Nous laissons le soinau lecteur de remarquer que si
[hn] désigne
l’adhérence dans de lasous-algèbre [h]n
on a :Nous avons alors le corollaire suivant :
x
COROLLAIRE 1. 2 . Il.
- (a)
L’ensemble est dense dansn= 1
(b)
Si ri 1 et ~2 sont deux mesures de~Ih
telles quealors suivant la valeur de qo :
(l)
Si qo =~~
W - ~IZ sur(ii)
Si qo >0,
sous l’une des deuxhypothèses (H 1)
ou(H2), ~ 1
- ~I2sur
~+.
(c)
Si qo = 0 pour ~ 0 x y(resp.
1 x ym)
lesfonctions
ducouple (i, n), mnh(i,
etmnh(i, (resp.
de i,h(i, x)
eth(i, y), quand
ces dernières sont
finies)
sont linéairementindépendantes ;
ce résultat estVol. XIII, n° 3 - 1977.
210 J. C. LOOTGIETER
conservé
quand
qo > 0 pourvu que l’une des deuxhypothèses (H 1)
ou(H2)
soit
vérifiée.
Si qo > 0 chacune desfonctions
ducouple (i, n), mnh(i, xmn), (resp.
de i,h(i, x) quand
cette dernière estfinie )
est linéairementindépendante
de la
fonction qô
de i.DÉMONSTRATION DU COROLLAIRE 2 . 2 . II . 1. Cas où qo = 0.
Soient ~1 et ~2 deux mesures de
Mh portées
par R*+ telles que :Partant de
l’égalité (17.2.II)
les méthodes habituelles de la théorie de la mesure et lesprocédés
de relativisation d’une chaîne de Markov assurent que : 1pour tout i ~ 1 tel que
P(1, i)
> 0(les
deux membres del’égalité (1 8 . 2 . Il)
prenant alors des valeurs finies sur(Qo, do)).
Soit alors B une
partie
mesurable de posons :13
est manifestement unepartie
mesurable deQo
dansdo.
Le théorème 2. IIassure alors que pour i > 2
Fixant
io a 2 tel
queP(1, io)
>0,
la relation(18.2.II)
entraînepour toute
partie
mesurable B deI~* (les
deux membres del’égalité (19.2.II)
comme ceux de
l’égalité (18.2.II)
étant alorsfinis).
Comme
h(io, x)
est continue et strictementpositive
de x la rela- tion(19 . 2 . Il)
assure que 11 1 =L’assertion
(b)
est doncétablie ;
l’assertion(a)
découle de l’assertion(b) d’après
le théorème de Hahn-Banach.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
2. Cas où qo > 0.
Pour établir l’assertion
(a)
on se ramène au casprécédent (qo
=0)
en observant que la densité de
probabilité
a pour transformée de
Laplace g(î~)
définie par :et que si
f(s)
est la fonctiongénératrice
définie par :alors :
. L’assertion
(b)
s’établit en utilisant les mêmes arguments que dans le casprécédent (qo
=0) ;
mais alors le lemme 1.1 est nécessaire : cequi
suppose que l’une des deux
hypothèses (Hl)
ou(H2)
soit vérifiée.Le lecteur s’assurera facilement que l’assertion
(c)
est uneconséquence
de l’assertion
(b).
bli
l’indépendance
linéaire des fonctionsh(i, x)
eth(i, y)
pour 1 _ x y m ; le corollaire(2.2. II)
assurequ’en
fait cette dernièrepropriété
se conserve sousl’hypothèse plus
faible(Log j)‘
+00,laquelle
assure;>_ 1
(cf.
théorème4.I)
que les fonctionsx)
sont finies.REMARQUE 2. - On peut se demander sous
quelles hypothèses
la sous-algèbre
est dense dansL1((~+) ;
cettequestion,
non dénuéed’intérêt,
est étudiée dans la
partie
IV de cetexposé.
3 . B . 03C3-ALGÈBRE ASYMPTOTIQUE ET FONCTIONS HARMONIQUES DANS
LE TEMPS.
désigne
la(-algèbre engendrée
par la variable aléatoire limite W citée dans l’énoncée du théorème 3.I.Rappelons que F~ désigne
la03C3-algèbre asymptotique
associée à la0 ~
desapplications
coordonnées définies surl’espace
mesurable
(Qo, do).
Vol. 3 - 1977.
212 J. C. LOOTGIETER
Dans cette
partie,
en nous appuyant sur le théorème 3.IIqui suit,
dûà Dubuc
[7],
nous établissons que la6-algèbre asymptotique ff 00
estégale
à
6(W)
à uneéquivalence iP-presque sûre,
donnons lareprésentation intégrale
des fonctionsharmoniques
bornées dans le temps et les dérivées mutuelles desprobabilités ;P,
i ~1,
sur la6-algèbre asymptotique ~ ~ .
Dans toute la
partie
3. B nous supposerons que la chaîne de Galton-Watson {Zn, n ~ 0}
estapériodique,
c’est-à-dire que nous demandons à ce que le p. g. c. d. d de l’ensemblesoit
égal
à 1 ; de surcroît nous supposerons queTHÉORÈME 3. II
(Dubuc [~’]) (*).
Si la loigénératrice
,u de la chaîne de Galton-Watsonapériodique ~ Zn,
n >_0 ~ vérifie
alors pour toute
suite {jn,
n >_0}
dans N et tout x > 0 tels quenous avons :
Les théorèmes 3.I et 3. II
impliquent
alors visiblement l’assertion(a)
du corollaire
suivant,
les théorèmes 2. II et 3. II l’assertion(b).
COROLLAIRE 1 . 3 . Il. Pour tout q >_
0,
i et k >_ 1 sousl’hypothèse
que lachaîne {Zn, n~0}
estapériodique
et queLog j
+ ce, nousavons :
Î~
sur (
ni lim + ceZn
= +oo ~ .
quelque
soit x > 0.(*) S. Dubuc et E. Seneta ont généralisé le théorème 3. Il : « The local limit theorem for the Galton-Watson process ». Ann. Probability, t. 4, n° 3, 1976, p. 490-496.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
Le corollaire
qui
suit donne la6-algèbre asymptotique (à
uneéquivalence s.),
lareprésentation intégrale
des fonctionsP-harmoniques
dansle temps bornées et assure l’extrêmalité des fonctions
harmoniques mnh(i,
x,mn)
etx).
COROLLAIRE 2. 3 . II. Sous
l’hypothèse que la chaîne ~ Z",
M ~:0 ~
estapériodique
etLog j
+ 00 :j>_ 1
(b)
Pour toutefonction P-harmonique
dans le temps bornée il existeune mesure ~
positive unique
sur(resp. R*+
si qo =0)
telle que :Sur admet une densité
f(t)
bornée par rapport à la mesure deLebesgue ;
si ne
dépend
pas de n,f(t)
=f(tm)
surQ~* sauf peut-être
sur unepartie
de mesure deLebesgue
nulle.(c)
Pour tout x >0,
lafonction
ducouple (i, n), mnh(i,
est P-ltarmo-nique
extrêmale dans le temps et, lafonction
de i,h(i, x), quand
cette dernièreest
finie,
estP-harmonique
extrêmale.La
fonction
de i,qô,
estP-harmonique
extrêmale dans le temps.DÉMONSTRATION DU COROLLAIRE 2.3.II.
Assertion
(a).
Soit g une variable aléatoire > 0 bornée~~-mesurable.
Les
propriétés classiques
d’une chaîne de Markov entraînent que :d’où
L’espérance
conditionnelleZn)
est la formen) où 03C8
est uneapplication positive
bornée sur (~ sur lescouples (i, q)
tels quei)
> 0l’application 03C8
estunivoquement déterminée,
et la relation(1.3.11)
assure que pour n >_ q eti)
> 0 :Vol.
214 J. C. LOOTGIETER
soit :
Pour
f)
>0,
la suite des variablesaléatoires {Pn-q(i, Zn) Pn(1, Zn), n
>0
1
, _
J est bornée par ; et la théorie des
martingales implique :
Du corollaire 1 . 3 . Il des relations
(2.3.II), (3.3.II)
et du théorème de convergence dominée deLebesgue
il découle que pouri)
> 0 :Il est facile d’observer alors que la relation
(4. 3.II)
entraîne :W)
est une variable aléatoirer(W)-mesurable, donc oo-mesurable (il
est visible que6(W)
c~~).
Lespropriétés classiques
d’une chaîne deMarkov
impliquent
alors que :Des relations
(3.3.II), (5.3.II)
et(6.3.II)
il découle donc que g ests.
6(W) mesurable ;
et commea(W)
il suit queDe même, à de
légères
modificationsprès,
le lecteur observera que les argumentsprécédents
assurent que :La démonstration de l’assertion
(a)
est donc achevée.Assertion
(b).
Soitn)
une fonctionP-harmonique
dans le tempsbornée ;
il est clair que pour toutcouple (i, q)
E ~I x N : :La
suite ( n),
n >_0 ~
constitue unemartingale positive bornée ;
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
cette dernière converge donc
1 ~-presque
sûrement vers une variablealéatoire
~ ~-mesurable
g ; l’assertion(a) précédente
assure alors que g est de la forme :où
f
est mesurable et bornée.Le corollaire
1 . 2 . Il,
les relations(7. 3.II)
et(8. 3.II)
et le théorème deFatou-Lebesgue impliquent :
soit
Alternativement,
étant bornée(par
1 pour fixer lesidées),
il suit que pour .la fonctionP-harmonique
dans le temps 1 -Des
inégalités (10 . 3 . Il)
et(1 1 . 3 . Il)
il découle que :Si
n)
nedépend
pas de nn))
est alorsP-harmonique),
0
désignant l’opérateur
de translation sur(Qo, do),
nous avons :Et comme W admet sur une densité strictement
positive,
il va desoi que
f(t)
=f(tm)
pour presque tout t > 0(par
rapport à la mesure deLebesgue).
Du corollaire 2.2.II et de ce
qui précède,
il découle que la démonstra-tion de l’assertion
(b)
est achevée.Assertion
(c).
Le lecteur n’aura pas de difficultés à s’assurer que la fonc- tionqb
de i est bienP-harmonique
extrêmale dans le temps.Vol.