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Document 1. La mobilisation de la main d’oeuvre.

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Academic year: 2022

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Document 1. La mobilisation de la main d’oeuvre.

« Aux Femmes françaises,

La guerre a été déchaînée par l'Allemagne, malgré les efforts de la France, de la Russie, de l'Angleterre pour maintenir la paix. A l'appel de la Patrie, vos pères, vos fils, vos maris se sont levés et demain ils auront relevé le défi.

Le départ pour l'armée de tous ceux qui peuvent porter les armes, laisse les travaux des champs interrompus: la moisson est inachevée le temps des vendanges est proche. Au nom du gouvernement de la République, au nom de la nation tout entière groupée derrière lui, je fais appel à votre vaillance, à celle des enfants que leur âge seul, et non leur courage, dérobe au combat. Je vous demande de maintenir l'activité des campagnes, de terminer les récoltes de l'année, de préparer celles de l'année prochaine. Vous ne pouvez pas rendre à la patrie un plus grand service. (…) Il n'y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime. Tout est grand qui sert le pays. Debout! à l'action! à l'œuvre! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde.

Vive la République Vive la France »

Pour le Gouvernement de la République : Le président du Conseil des ministres, René Viviani.

Mireille Le Van Ho précise dans son introduction que son but est de montrer comment furent mobilisés ces 90 000 Vietnamiens (qui font partie des 887 400

« indigènes » mobilisés entre 1916 et 1918) dans la colonie indochinoise, puis de décrire leur vie une fois en métropole (…) En mai 1915, deux millions de Français se retrouvent au front pour contenir l’invasion allemande. Le Nord et l’Est du pays se retrouvent ravagés par les combats et le gouvernement français est obligé de rechercher des expédients à une main-d’œuvre mobilisée à la guerre. Le « front de l’arrière » a besoin d’être renfloué et les colonies apparaissaient de plus en plus comme une réserve inépuisable. Plusieurs hommes d’États et des généraux avaient déjà avancé l’hypothèse d’un recours à la population coloniale : le général Pennequin, par exemple, au tournant des années 1910, avait présenté son projet d’armée jaune, reposant sur la mobilisation de 100 000 Annamites.

CR de lecture de Bastien Golovkine : Mireille Le Van Ho, Des Vietnamiens dans la Grande Guerre : 50 000 recrues dans les usines françaises, Paris, Vendémiaire, 2014.

L'illusion d'une guerre courte ayant rapidement disparu, le gouvernement d'Union sacrée qui se met en place en France, dès le début de la guerre doit orienter le pays vers une économie de guerre.

La Première Guerre mondiale est-elle la « guerre absolue » de Clausewitz ?

Montrez d’abord que la Première Guerre mondiale est une Guerre Totale dans le sens où l’entend Ludendorff (mobilisation complète de toute la population d’une nation). (doc 1 à 3)

Puis montrez que ce conflit ne rejoint pas pleinement la notion de "Guerre absolue ». (doc 4 et 5)

Document 2. L’économie de guerre.

« Le gouvernement aura le devoir de régler et organiser la production. Si, un jour, il est obligé de répartir les commandes selon l'ordre d'urgence ou de répartir la main-d'oeuvre selon les nécessités, il devra imposer aux industriels quelques obligations lourdes. Mais il sait que ce n'est pas en vain qu'il fera appel à leur dévouement envers la Patrie et qu'il n'aura pas besoin de recourir à des mesures d'autorité.

Albert Thomas, ministre français de l'armement, devant une réunion d'industriels, 28 août 1915 L’ypérite est un produit vésicant, lacrymogène et toxique. Elle se caractérise aussi par sa grande persistance et sa faible volatilité. Elle n’a pratiquement aucune action par sa vapeur (point d’ébullition de 217°C) mais agit surtout sous forme de gouttelettes fixées sur des particules de poussière ou d’eau en suspension dans l’air. Elle est alors susceptible d’agir sur les voies respiratoires et sur toutes les parties du corps en contact avec ces fines particules. Elle agit également par contact direct.

Thème 2.

Axe 1 : La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux Activité 5 : La Première Guerre mondiale : une « guerre totale ».

Guerre 1914-1918. Femmes et ouvriers chinois travaillant dans une usine d’armement française © Roger Viollet

Recherche sur les gaz dans l’usine Bayer à Leverkussen qui ont permis la création de l’Ypérite.

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Document 3. Convaincre la population du bien fondé de la guerre : la diabolisation de l’ennemi.

Toutes les matières enseignées doivent avoir un but de pédagogie patriotique. En géographie étudier les lieux des batailles.En calcul : exemple d’un problème d’arithmétique :

« Jacob Québerlé, instituteur allemand, a noté le nombre de punitions qu’il a infligées à ses élèves en 50 ans : 911 527 coups de bâton, 124 010 coups de verge, 20 989 coups de règle

136 715 coups de main [...] Combien a-t-il distribué de punitions ? » Problème proposé par la Revue de l’enseignement primaire.

Ou calculer la production d’obus, la rentrée d’argent pour l’emprunt national, etc.

Ardemment patriote, le vieux maitre d’école a imaginé la plus éloquente des leçons de choses. Il a dessiné la silhouette de la France agrandie en inscrivant les noms de nos grands chefs militaires : Joffre, Pau, Galliéni, Foch et leurs émules. Et les bambins suivent passionnément les explications de l’instituteur.

Document 4. La bataille du Chemin des Dames : une remise en cause des officiers par les politiques.

Avant le déclenchement de l’offensive, Pétain subissait une forme de disgrâce : le commandant en chef l’avait privé de la direction de l’opération principale. L’échec du 16 avril conforte le ministre de la Guerre dans son désir de nommer Pétain à la tête des armées françaises, d’autant que le président du Conseil y est désormais favorable. Certains généraux, notamment Mazel, des combattants et nombre de parlementaires réclament également des changements radicaux à la tête de l’armée française. Messimy fait plus généralement pression pour qu’une réforme radicale des modes de conduite de la guerre soit engagée (…) Le ministre de la Guerre veut profiter des succès de début mai pour obtenir la nomination de Pétain au commandement en chef. Devant le Conseil des ministres réuni le 7, Painlevé met sa démission dans la balance. La séance est orageuse, mais seul Malvy soutient Nivelle jusqu’au bout. Le 15, Pétain est nommé commandant en chef des armées du Nord et de l’Est ; Foch lui succède comme chef d’état-major général. (…). Un mois après le lancement de l’offensive du 16 avril, le ministre de la Guerre a donc, par sa ténacité, obtenu satisfaction. Pour Painlevé, il n’est pas question seulement d’un changement de personne : en choisissant de porter Pétain à la tête des opérations, il entend impulser un changement de stratégie et de tactique. Il s’agit d’abord de restaurer l’ordre dans les tranchées afin de se donner les moyens, ensuite, d’être victorieux.

Anne Laure ANIZAN, Paul Painlevé, Sciences et politique de la Belle Epoque aux années 30. Chap VII. Presses Universitaire de Rennes.

2012.

Document 5. La bataille du Chemin des Dames : une remise en cause des officiers par les politiques.

En modifiant un peu la citation la plus connue de Clausewitz, on pourrait dire que : « la paix, c’est la poursuite de la guerre par d’autres moyens ». Cette formule s’applique en tout cas très bien à la période qui commence le 11 novembre 1918.

Théoriquement, un armistice est une suspension d’armes, qui ne met pas fin à l’état de guerre mais permet d’ouvrir des négociations, et qui reste politiquement neutre. (…) Cette politisation des armistices, et en particulier de celui de Rethondes, tient à deux facteurs essentiels. Tout d’abord, tous les belligérants, des deux côtés, ont voulu qu’il en fût ainsi : Allemands, Américains, Britanniques, Français, tous ont voulu inscrire dès le texte de l’Armistice des clauses leur apportant des garanties fondamentalement politiques en vue des négociations de paix à venir. (…) Les Français s’en rendaient compte. Ils hésitèrent d’ailleurs à accorder un armistice avant que les troupes alliées n’aient pénétré sur le territoire du Reich (on se battait en fait toujours en France, rappelons-le). Poincaré, président de la République, et Pétain, commandant en chef français, auraient souhaité que l’on administrât aux Allemands la preuve de leur défaite décisive. Mais Clemenceau, président du Conseil, et Foch, commandant en chef interallié, réagissant dans le cadre d’une guerre démocratique, firent valoir qu’il n’était pas possible de continuer à faire tuer des hommes alors que l’adversaire demandait la paix.

Georges-Henri Soutou, 1918 : la fin de la Première Guerre mondiale ? 2008.

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