UNE APPROCHE HILBERTIENNE DE L’HYPOTH`ESE DE RIEMANN G´EN´ERALIS´EE
par Anne de Roton
R´esum´e. — En g´en´eralisant dans [9] le th´eor`eme de Beurling et Nyman `a la classe de Selberg, nous avons reformul´e l’hypoth`ese de Riemann g´en´eralis´ee en terme d’un probl`eme d’approximation. Nous poursuivons ici ce travail de g´en´eralisation par l’´etude d’une distance li´ee `a ce probl`eme. Nous donnons une minoration de cette distance, ce qui constitue une extension du travail de Burnol [7] et de celui de B´aez-Duarte, Balazard, Landreau et Saias [2], travail qui concernait la fonctionζde Riemann et que nous ´etendons aux fonctions de la classe de Selberg.
Abstract(An hilbertian approach of the generalised Riemann hypothesis)
In [9], we generalised Beurling and Nyman’s criterion to functions in Selberg’s class and therefore gave a formulation of the generalised Riemann hypothesis as an approximation problem. We give a lower bound for the distance involved in this problem. This is an extension of the papers [7] and [2], in which the Riemann zeta function was studied whereas we study any function in Selberg’s class.
1. Pr´esentation des r´esultats ; historique
Le th´eor`eme de Beurling et Nyman (cf. [4]) reformule l’hypoth`ese de Rie- mann pour la fonction ζen terme d’un probl`eme d’approximation. On pourra consulter [3] pour un nouvel ´eclairage de ce th´eor`eme.
Texte re¸cu le 4 avril 2005, accept´e le 26 octobre 2005.
Anne de Roton, Institut ´Elie Cartan, UMR 7502, Nancy-Universit´e, BP 239, 54506 Vandœuvre-l`es-Nancy (France). • E-mail :deroton@iecn.u-nancy.fr
Classification math´ematique par sujets (2000). — 11M41.
Mots clefs. — Hypoth`ese de Riemann g´en´eralis´ee, classe de Selberg, op´erateurs, transform´ee de Mellin, distance hilbertienne.
BULLETIN DE LA SOCI´ET´E MATH ´EMATIQUE DE FRANCE 0037-9484/2006/417/$ 5.00 c
!Soci´et´e Math´ematique de France
Les travaux r´ecents de B´aez-Duarte, Balazard, Landreau et Saias [2] et Bur- nol [7] ont permis de poursuivre l’´etude de ce probl`eme d’approximation, tou- jours pour la fonctionζde Riemann.
Nous avons ´etendu dans [9] le th´eor`eme de Beurling et Nyman aux fonctions de la classe de Selberg. Nous allons dans cet article ´etendre le r´esultat de Burnol, qui am´eliore le r´esultat de [2], `a cette mˆeme classe de fonctions.
Pour cela, nous construirons des vecteurs «presque orthogonaux» (nous pr´eciserons plus loin cette notion) index´es par les z´eros de la fonction de la classe de Selberg consid´er´ee. Afin d’obtenir un r´esultat analogue `a celui de Burnol, nous prendrons en compte la multiplicit´e des z´eros.
Commen¸cons par rappeler la d´efinition de la classe de SelbergS, introduite en 1989 dans [?], et qui est conjecturalement l’ensemble des fonctions L de formes automorphes.
D´efinition 1. — On dira qu’une fonctionF appartient `a la classe de SelbergS si elle v´erifie les conditions suivantes :
1) pour Res >1,F(s) =!∞
n=1ann−sest une s´erie de Dirichlet absolument convergente ;
2) il existe un entier naturelmtel que (s−1)mF(s) soit une fonction enti`ere d’ordre fini ;
3) la fonctionF satisfait une ´equation fonctionnelle de la forme : Φ(s) =ωΦ(1−s) o`u Φ(s) =Qs∆(s)F(s), avec ∆(s) ="r
j=1Γ(λjs+µj),λj >0, Reµj ≥0,Q >0 et|ω|= 1 ; 4) pour tout ε >0,an=O(nε) ;
5) pour Resassez grand, logF(s) =!+∞
n=1bnn−so`u bn = 0 sin n’est pas une puissance d’un nombre premier etbn=O(nθ) pour unθ < 12. Notations 1. — On notera :
• d= 2!r
j=1λj le degr´e deF,
• µ=!r
j=1(µj−12).
• f la fonctions#→f(s).
Parmi les z´eros d’une fonctionF de la classe de Selberg, on distinguera :
• les z´eros de la forme −(n+µj)/λj, n ∈ N, j ∈ [1, r], que l’on appelera z´eros triviaux deF;
• les z´eros deF de partie r´eelle ´egale `a 12 sont appel´esz´eros critiquesdeF;
• la droite d’´equation Res= 12 sera appel´eedroite critique.
• la partie du plan constitu´ee des points de partie r´eelle comprise entre 0 et 1 sera appel´eebande critique.
Conjecture 1. — Les z´eros non triviaux deF sont de partie r´eelle ´egale `a12.
o
C’est ce que l’on appellehypoth`ese de Riemann g´en´eralis´eepour la fonctionF et nous la noterons d´esormais (HRG).
Notons qu’en utilisant la sym´etrie induite par l’´equation fonctionnelle, cette conjecture est ´equivalente `a la non-annulation de la fonction F dans le demi- plan Res >12.
Afin de caract´eriser l’hypoth`ese de Riemann g´en´eralis´ee pour une fonctionF de la classe de Selberg, nous avons introduit dans [9] la fonction compl´ementaire associ´ee `a F.
D´efinition 2. — Soit F une fonction de la classe de Selberg. On d´efinit la fonction compl´ementaire associ´ee `a F par
ΨF :R+#−→C, x#−→Res#xs
s F(s),1$
−%
n≤x
an. On d´efinit ´egalement la fonction ΨF(1) par
ΨF(1)(x) = ΨF
#1 x
$.
Nous avons d´emontr´e dans [9] que l’hypoth`ese de Riemann g´en´eralis´ee pour une fonctionF de la classe de Selberg ´etait ´equivalente `a la densit´e d’un sous- espace de fonctions dans L2(0,1). Plus pr´ecis´ement, pour λ >0, on d´efinit le sous-espace de fonctions
BFλ =&
f :t#→
n
%
k=1
ckΨF
#αk
t
$, n∈N,∀k∈[1, n], ck ∈C, λ≤αk ≤1' . Dans le cas o`u ΨF(1)∈L2(0,+∞), on d´efinit la quantit´eD(λ) comme la distance dans L2(0,+∞) entre la fonctionχ indicatrice de l’intervalle [0,1] et le sous- espaceBλF.
Le th´eor`eme que nous avons obtenu est le suivant :
Th´eor`eme 1. — Soit F une fonction de la classe de Selberg S. Alors les as- sertions suivantes sont ´equivalentes :
1) la fonctionF v´erifie l’hypoth`ese de Riemann g´en´eralis´ee ; 2) on aΨF(1)∈L2(0,+∞)et limλ→0D(λ) = 0.
Remarque 1. — Nous avons d´emontr´e que la condition ΨF(1) ∈ L2(0,+∞)
´etait v´erif´ee pour les fonctions de la classe de Selberg de degr´e strictement inf´erieur `a 4 (cf. [10]).
Nous nous int´eressons dans cet article `a la fonction distanceD(λ) dans le cas o`u ΨF(1) ∈ L2(0,+∞). Le th´eor`eme que nous d´emontrons permet de majorer la vitesse de convergence de la fonction distanceD(λ). Plus pr´ecis´ement, nous obtenons le th´eor`eme suivant :
Th´eor`eme 2. — Soit F une fonction de la classe de Selberg telle que ΨF(1) appartient `aL2(0,+∞).Alors on a
λ→0limD(λ) (
log#1 λ
$≥ )
*
* +
%
ρ
m2ρ
|ρ|2,
o`u la somme porte sur les z´erosρde F dans la bande critique etmρ d´esigne la multiplicit´e du z´ero ρde F.
Remarque 2. — La majoration, donn´ee dans [?], du nombreN(T) de z´erosρ d’une fonction de la classe de Selberg v´erifiant|Imρ|< Tassure la convergence de la somme!
ρm2ρ/|ρ|2.
Ce r´esultat est l’analogue de celui de Burnol [7] pour la fonction ζ. Le r´e- sultat des auteurs de [2] ne faisait pas intervenir la multiplicit´e des z´eros de la fonction ζ et ´etait donc moins pr´ecis. Il est d’autre part notable que seuls les z´eros critiques interviennent dans ce r´esultat alors que la d´emonstration du th´eor`eme de Beurling et Nyman ´etait bas´ee sur la question de l’existence des z´eros de partie r´eelle sup´erieure `a 12.
La d´emonstration de notre r´esultat est bas´ee sur la construction de vecteurs index´es par les z´eros critiques de la fonctionF de la classe de Selberg `a laquelle on s’int´eresse, vecteurs qui seront orthogonaux `a un espace proche deBλF. Un calcul de transform´ee de Mellin permet de fournir des candidats naturels pour ces vecteurs. Cependant, ces candidats n’´etant pas des vecteurs deL2(0,+∞), nous serons amen´es `a les modifier de mani`ere `a conserver leur propri´et´e d’or- thogonalit´e tout en rendant nos calculs formels licites. Une telle modification se fera par l’application d’op´erateurs deL2(0,+∞).
Nous ´etablirons dans le second paragraphe quelques estimations li´ees `a l’uti- lisation de la formule de Stirling complexe. Nous rappelerons ensuite quelques propri´et´es des fonctions de Bessel, puis des op´erateurs. Le cinqui`eme paragraphe sera consacr´ee `a l’´etude de l’action d’un op´erateur dit«de phase» associ´e `a la fonction ΨF(1).
Nous construirons dans le sixi`eme paragraphe des vecteurs index´es par les z´eros de la fonctionF et v´erifierons leurs propri´et´es d’orthogonalit´e.
Nous d´emontrerons le th´eor`eme 2 dans la derni`ere partie. Pour cela, nous minorerons la distance D(λ) par la norme de la projection orthogonale d’un vecteur proche de χsur le sous-espace vectoriel engendr´e par les vecteurs que l’on viendra de construire.
Nous supposons d´esormais que F est une fonction de la classe de Selberg telle que ΨF(1) ∈L2(0,+∞).
o
2. Quelques cons´equences de la formule de Stirling complexe Par soucis de clart´e, nous regroupons dans ce paragraphe quelques esti- mations techniques qui proviennent de la formule de Stirling complexe. Nous utiliserons la proposition suivante dont on trouvera une d´emonstration dans [5]
(formule (19), (VII.2.3)).
Proposition 2.1. — Il existe des constantes cν = cν(a) telles que, pour toutM ∈N,
(1) log Γ(s+a) =#
s+a−1 2
$logs−s+1
2log 2π+
M
%
ν=1
cνs−ν+O# 1
|s|M+1
$
uniform´ement pour|arg(s)| ≤π−εavecε >0fix´e etadans un compact deC,
|s|tendant vers l’infini.
2.1. ´Etude d’une fonction li´ee `a l’´equation fonctionnelle de F Notations 2. — Siω, Qet ∆(s) ="r
j=1Γ(λjs+µj) sont les donn´ees deF apparaissant dans l’´equation fonctionnelle qu’elle v´erifie, on pose
(2) UF(s) =ω Q2s−1 ∆(s)
∆(1−s)· s 1−s· Notations 3. — Poura >0 etν≥0, on pose
fa,ν(s) = 1 2
#2 a
$s−ν Γ(12s) Γ(ν−12s+ 1)· Nous allons relier la fonctionUF `a la fonctionfa,ν. Proposition 2.2. — Si on pose pourk= 0ouk= 1 (3) νk= 2 Reµ+d
2 +k, βk= 2k−1 + 2µ, a=d# Q−2
r
,
j=1
λ−2λj j$1/d
, alors il existe des constantes c1,k et c2,k, d´ependant uniquement des donn´ees de F et dek telles que, lorsque|s|tend vers l’infini, on ait uniform´ement par rapport `as tel queε <|args|< π−ε,
UF(s)
s2−k =c1,kfa,νk(ds+βk) +c2,ks−1fa,νk(ds+βk) +O-
|fa,νk(ds+βk)| · |s|−2. .
D´emonstration. — Dans toute la d´emonstration, les constanteski seront des constantes convenables qui ne d´ependront que des donn´ees deF.
En utilisant la formule (1), on a pourε≤ |arg(s)| ≤π−ε, si |s|tend vers l’infini,
log# ∆(s)
∆(1−s)
$=
r
%
j=1
-log Γ(λjs+µj)−log Γ(−λjs+λj+µj).
=
r
%
j=1
&
-λjs+µj−12.
log(λjs)−λjs
−-
−λjs+λj+µj−12
.log(−λjs)−λjs' +k1s−1+O(s−2)
=12ds-
logs+ log(−s).
+s#%r
j=1
2λjlogλj−d$ +
r
%
j=1
-µj−12.
logs−#%r
j=1
-µj−12. +12d$
log(−s) +k2+k3s−1+O(s−2).
On a donc (4) logUF(s)
sk = 12ds-
logs+ log(−s). +s#
2 logQ+ 2
r
%
j=1
λjlogλj−d$ + (1 +µ−k) logs−-
µ+12d+ 1.
log(−s) +k4+k5s−1+O(s−2), uniform´ement pour s tel queε <|args|< π−εavec ε >0,|s| tendant vers l’infini.
D’autre part, pour α >0,a >0,ν ∈Retβ∈C, on a log-
fa,ν(αs+β).
=αs(log 2−loga) + log Γ-1
2(αs+β).
−log Γ- ν−12
-αs+β. + 1.
+,1. En utilisant la formule de Stirling (1), on obtient
(5) log-
fa,ν(αs+β).
=12αs-
logs+ log(−s).
+α(lnα−lna−1)s +12(β−1) logs+-1
2(β−1)−ν.
log(−s) +,2+,3s−1+O(s−2) uniform´ement pour s tel queε <|args|< π−εavec ε >0,|s| tendant vers l’infini, o`u les constantes,i d´ependent deα,a,ν et β.
En comparant (4) et (5), on obtient logUF(s)
s2−k = logfa,νk(ds+βk) +k6+k7s−1+O(s−2).
o
Il existe donc des constantes c1,k et c2,k, d´ependant uniquement des donn´ees de F et dektelles que, lorsque |s| tend vers l’infini, on ait uniform´ement par rapport `astel queε <|args|< π−ε,
UF(s)
s2−k =c1,kfa,νk(ds+βk) +c2,ks−1fa,νk(ds+βk) +O-
|fa,νk(ds+βk)| · |s|−2. . Proposition 2.3. — On a
(6) /
/UF(σ+iτ)/
/) |τ|d(σ−12)
uniform´ement pourσ∈[σ1, σ2]et|τ|tendant vers l’infini. Poura >0etν∈R, si|τ|tend vers l’infini, on a
(7) /
/fa,ν(σ+iτ)/
/) |τ|σ−1−ν, uniform´ement pour σ∈[σ1, σ2].
D´emonstration. — Ces estimations se d´eduisent facilement de (4) et (5).
2.2. Estimation d’un quotient de fonctions Γ en certains points.
Proposition 2.4. — Pourν∈R,Rez=N+12 avec N ∈NetN ≥ |ν|+12, on a
Γ(1−z)
Γ(ν+z) * e2N
|z|N|ν+z|N+ν·
D´emonstration. — En utilisant la formule des compl´ements, on obtient : Γ(1−z)
Γ(ν+z)= π/sin(πz) Γ(ν+z)Γ(z)· On a pourz=N +12+it,
/ / /
π sin(πz)
/ / /=/
/ /
2iπ
eiπ(N+12)e−πt−e−iπ(N+12)eπt / /
/= 2π e−π|t|+ eπ|t|·
Evaluons `´ a pr´esent le produit de fonctions Γ. D’apr`es (1), on a uniform´ement pour Rez≥ |ν|+ 1,
log/
/Γ(ν+z)Γ(z)/ /=-
Rez−12
.log|z|+-
ν+ Rez−12
.log|ν+z| − |Imz|π + Imz#
arctanRez
Imz + arctanRez+ν Imz
$
−2 Rez−ν+ log 2π+O# 1
|z|
$
≥-
Rez−12
.log|z|+-
ν+ Rez−12
.log|ν+z|
− |Imz|π−2 Rez−ν+ log 2π+O# 1
|z|
$.
On obtient pour N≥ |ν|+12 et 4z=N+12+it, log/
/Γ(ν+z)Γ(z)/
/≥Nlog|z|+ (ν+N) log|ν+z| − |t|π
−2N−1−ν+ log 2π+O# 1
|z|
$ . On a donc
Γ(1−z)
Γ(ν+z) * |z|−N|ν+z|−ν−Ne2N. On a donc bien la majoration annonc´ee.
3. Fonctions de Bessel
Les fonctions de Bessel sont ´etudi´ees dans le livre de Watson [12] qui est notre principale r´ef´erence dans ce paragraphe. Nous en rappelons ici quelques propri´et´es et nous en donnons une repr´esentation int´egrale (proposition 3.1) qui ne se trouve pas dans [12].
Notations 4. — Siσ∈R, d´esormais0
(σ) d´esignera l’int´egrale0σ+i∞
σ−i∞. D´efinition 3. — Soit ν un r´eel. On d´efinit la fonction de BesselJν comme suit (formule (8),§3.1 de [12]) :
∀x∈R, Jν(x) =
+∞
%
m=0
(−1)m(12x)ν+2m m! Γ(ν+m+ 1)·
Cette s´erie converge absolument surR+∗et la convergence est uniforme pourx dans un compact donn´e deR+∗ et ν dans un compact deR(§3.13 de [12]).
Soitν∈R. Lorsquextend vers l’infini, la fonctionJν v´erifie
(8) Jν(x) =O# 1
√x
$.
Nous allons exprimer la fonction x−νJν comme une int´egrale proche d’une transform´ee de Mellin inverse. Nous savons d´ej`a (formule (7),§6.5 de [12]) que siν ≥0, alors pour touts∈Ctel que Res∈]0, ν+ 1[, on a
M-
x−νJν(x).
(s) = 2s−ν−1Γ(12s) Γ(ν−12s+ 1)· Nous allons ´etendre ce r´esultat.
D´efinition 4. — SoientT >0,Λ etcdes r´eels tels quec≤Λ. On consid`ere le contour
C(T, c,Λ) :=1
c−i∞;c−iT; Λ−iT; Λ +iT;c+iT;c+i∞2 . Enon¸cons `a pr´esent quelques lemmes pr´eliminaires.´
o
Lemme 1. — Soit f une fonction m´eromorphe sur Cv´erifiant : 1) T0:= sup3
|Imρ|; ρpˆole de f4
<+∞; 2) Λ0:= sup3
Reρ; ρ pˆole de f4
<+∞;
3) il existea >0 etb∈Rtels que, pour toutσ1< σ2, on ait //f(s)/
/* |τ|aσ−b−1
uniform´ement pour σ∈[σ1, σ2] et|τ| tendant vers l’infini.
Si T,c etΛ v´erifient les conditions (9) T > T0, c < b
a et Λ>Λ0, Λ≥c alors l’int´egrale
I(x) := 1 2iπ
5
C(T,c,Λ)
f(s)x−sds
converge pour x > 0 et sa valeur ne d´epend pas des param`etres T, c et Λ v´erifiant (9). De plus, pour toutε >0, on a lorsquextend vers l’infini,
I(x) =Oε(x−b/a+ε).
D´emonstration. — Il suffit d’appliquer le th´eor`eme des r´esidus entre deux contours v´erifiant les hypoth`eses (9).
Lemme 2. — Soient a, b∈R+∗. Supposonsb≥1. Alors on a 5 +∞
0
dτ
(a2+τ2)b ≤ π 2
a1−2b
√b ·
D´emonstration. — Remarquons dans un premier temps que puisque a > 0 et b > 12, l’int´egrale est bien convergente. On a de plus, en effectuant le chan- gement de variableτ& =τ /a,
5 +∞
0
dτ
(a2+τ2)b =a1−2b 5 +∞
0
dτ (1 +τ2)b, Un calcul avecMapledonne
5 +∞
0
dτ (1 +τ2)b =
√π
2 ·Γ(b−12) Γ(b) · La fonctionϕ(b) =√
bΓ(b−12)/Γ(b) admet comme d´eriv´ee logarithmique ϕ&(b)
ϕ(b) = 1 2b+%
q∈N
# 1
q+b− 1 q+b−12
$≤ 1 2b+
5 +∞
0
# 1
t+b− 1 t+b−12
$dt≤0.
On a donc pour b≥1, 5 +∞
0
dτ
(a2+τ2)b =a1−2b
√π
2 ·Γ(b−12) Γ(b) ≤
√π 2 ·a1−2b
√b ϕ(1) =π 2 ·a1−2b
√b ·
Lemme 3. — Soient a > 0 et ν ≥ 0. Si fa,ν est la fonction d´efinie dans la notation 3, alors on a uniform´ement pour xdans un compact deR+∗ :
N→+∞lim 5
(−2N+1)
fa,ν(s)x−sds= 0.
D´emonstration. — Posons KN(x) :=
5
(−2N+1)
fa,ν(s)x−sds.
PourN ≥ |ν|+ 1, on a en posantz= 1−12set en utilisant la proposition 2.4 : KN(x) =
5
(N+12)
#2 a
$2−2z−νΓ(1−z)
Γ(ν+z)x2z−2dz
=O#1 x
#eax 2
$2N5
(N+12)
|dz|
|z|N|ν+z|N+ν
$ . Or siu, v≥1, on a 1/(uv)≤1/u+ 1/v. On a donc
KN(x) =O#1 x
#eax 2
$2N#5
(N+12)
|dz|
|z|N + 5
(N+12)
|dz|
|ν+z|N+ν
$$. Or on a d’apr`es le lemme 2,
5
(N+12)
|dz|
|z|N = 5 +∞
−∞
dt
((N +12)2+t2)12N * (N+12)1−N
√N et
5
(N+12)
|dz|
|ν+z|N+ν = 5 +∞
−∞
dt
((N+ν+12)2+t2)12(N+ν) * (N+ν+12)1−N−ν
√N+ν · Si N ≥2|ν|+ 1, on a donc
KN(x) =O#1 x
√N#eax 2
$2N#
N−N +#N 2
$−12N$$
. Il est donc clair que l’int´egrale KN(x) := 0
(−2N+1)f(s)x−sds tend vers 0 lorsqueN tend vers l’infini uniform´ement pourxdans un compact deR+∗. Proposition 3.1. — Siν∈R et si
(10) T ≥1, c < ν et Λ>0, Λ≥c, alors l’int´egrale
5
C(T,c,Λ)
fa,ν(s)x−sds
est convergente et sa valeur ne d´epend pas des param`etres T,c etΛ v´erifiant les conditions (10). De plus, on a
x−νJν(ax) = 1 2iπ
5
C(T,c,Λ)
fa,ν(s)x−sds.
o
D´emonstration. — Afin d’all´eger les notations, on ´ecriraf pourfa,ν dans cette d´emonstration.
Les pˆoles de la fonction fa,ν(αs+β) sont les points −(2n+β)/α, n ∈ N. Le lemme 1 et l’estimation (7) permettent de montrer la premi`ere partie de la proposition.
Montrons maintenant que l’int´egrale g(x) := 1
2iπ 5
C(T,c,Λ)
f(s)x−sds
est bien ´egale `ax−νJν(ax). SoitN > 12(1−ν) un entier naturel positif. D’apr`es le lemme 1, comme −2N+ 1< ν, on a
g(x) = 1 2iπ
5
C(T,−2N+1,Λ)
f(s)x−sds.
Appliquons maintenant le th´eor`eme des r´esidus `a la fonction f(s)x−s sur le rectangleR:= [−2N+ 1−iT,Λ−iT,Λ +iT,−2N+ 1 +iT]. On obtient
(11) g(x) = 1
2iπ 5
(−2N+1)
f(s)x−sds+
N−1
%
m=0
pmx2m, o`upm= Res(f(s),−2m) = (2/a)−2m−ν(−1)m/(m! Γ(ν+m+ 1)).
D’apr`es le lemme 3, l’int´egrale KN(x) := 0
(−2N+1)f(s)x−sds tend vers 0 lorsque N tend vers l’infini uniform´ement pour xdans un compact de R+∗. On a donc, en faisant tendreN vers l’infini dans (11),
g(x) = %
m≥0
pmx2m=x−νJν(ax).
4. Op´erateurs invariants
4.1. Rappels. — Afin de donner des versions rigoureuses de calculs formels, nous travaillerons avec des op´erateurs, lin´eaires et semi-lin´eaires, de l’espace L2(0,+∞).
D´efinition 5. — Soit θ un r´eel stictement positif. On d´efinit l’op´erateur de dilatation-contractionDθpar
Dθf(t) = 1
√θf#t θ
$
pour toute fonction f de L2(0,+∞) et tout r´eel t > 0. L’op´erateur Dθ sera appel´eop´erateur de dilatation siθ >1 et decontraction sinon.
Remarquons que si L2(0,1) d´esigne l’ensemble des fonctions deL2(0,+∞) identiquement nulles sur [1,+∞[, ce que nous supposerons implicitement par la suite, les contractions laissentL2(0,1) stable.
D´efinition 6. — Un op´erateur T sur un sous-espace de L2(0,+∞) sera dit invariants’il commute avec les dilatations-contractions,i.e. si pour toutθ >0, on aDθT =T Dθ.
Donnons `a pr´esent quelques exemples d’op´erateurs lin´eaires et semi-lin´eaires qui nous seront utiles par la suite.
Exemple 1. — On d´efinit :
• l’op´erateur de HardyH (qui est un op´erateur invariant) par H :f(t)#−→ 1
t 5 t
0
f(u)du;
• leprojecteur orthogonalQλdeL2(0,+∞) surL2(λ,+∞) pour toutλ >0 ;
• l’op´erateur d’inversion J (J n’est pas lin´eaire mais semi-lin´eaire), par J:f(t)#−→ 1
tf#1 t
$.
On remarquera que l’image deL2(0,1) par l’op´erateurJ est ´egale `aL2(1,+∞).
La transformation de Mellin-Plancherel M:f(t)#−→ Mf(s) =
5 +∞
0
f(u)us−1du
´etablit une isom´etrie entre L2(0,+∞) et L2(s = 12 +iτ,2π1 dτ) dont l’inverse est
M−1:F(s)#−→
5
s=12+iτ
F(s)t−sdτ 2π· Rappelons qu’ici,
• 0+∞
0 f(u)us−1dud´esigne la limite dans L2(0,+∞), lorsque T tend vers l’infini, de0T
1/Tf(u)us−1du;
• 0
s=12+iτF(s)t−sdτ /2π d´esigne la limite dansL2(R), lorsqueT tend vers l’infini, de0T
−TF(12+iτ)t−12−iτ2π1 dτ.
On notera,., les normes dansL2(0,+∞) etL2(12+iτ,2π1 dτ).
Rappelons (voir par exemple [7]) que si T(s) est une fonction Lebesgue- mesurable et essentiellement born´ee sur Res = 12, alors la transformation F(s) #→ T(s)F(s) d´efinit via la transformation de Mellin inverse un op´era- teur born´e invariant que l’on notera aussiT surL2(0,+∞) et que tout op´era- teur born´e invariant peut ˆetre obtenu de cette mani`ere. La classe d’´equivalence pour l’´egalit´e presque partout de la fonction T(s) est appel´ee le symbole de l’op´erateurT. Nous noterons ´egalementT(s) toute extension m´eromorphe de la fonction T(s) initialement d´efinie sur la droite critique. Remarquons que si|T(s)|= 1 presque partout sur la droite critique, alors l’op´erateurT est uni- taire.
o
Exemple 2. — Le symbole associ´e `a l’op´erateur de HardyH est la fonction H(s) = 1/(1−s).L’op´erateur 1−H admets/(1−s) pour symbole et est donc unitaire.
Nous introduisons ici la notion d’op´erateur de phase, d´efinie par J.-F. Burnol dans [7] :
Proposition-D´efinition 1. — Soit f ∈ L2(0,+∞) une fonction dont la transform´ee de Mellin est presque partout non nulle sur Res = 12. La fonc- tion de phase associ´ee `af, d´efinie sur Res= 12 par
Uf(s) := Mf(s) Mf(s)
est presque partout d´efinie et de module1. L’op´erateurUf qu’on lui associe est appel´e op´erateur de phaseassoci´e `a la fonctionf; il est invariant, unitaire et v´erifie Uf(f) =J(f). En particulier, sif ∈L2(0,1), alors Uff ∈L2(1,+∞).
Comme annonc´e pr´ec´edemment, on notera Uf(s) tout prolongement m´ero- morphe de la fonctionUf(s) d´efinie originellement sur Res= 12.
La proposition suivante nous permet de caract´eriser l’action de certains op´e- rateurs `a l’aide de leur action sur la fonction indicatriceχ.
Proposition 4.1. — Soit U : L2(0,+∞) → L2(0,+∞) un op´erateur born´e invariant. On suppose que la fonction ϕ:=U χ est de classe C1 sur R+∗. On suppose de plus que la fonction Φd´efinie surR+∗ par
Φ(x) :=x ϕ&(x)
appartient `aL2(0,+∞). Alors pour toute fonctionf deL2(0,+∞), la fonction Uf est d´efinie par la limite suivante dansL2(0,+∞) (cette limite existe bien):
Uf(t) := lim
T→+∞
5 T 1/T
f(v) d dvU χ#t
v
$dv.
D´emonstration. — Soitθ >0. PourT ≥max(θ,1/θ), on a gT(t) :=
5 T 1/T
Dθχ(v) d dvϕ#t
v
$dv
=θ−12 5 θ
1/T
d dvϕ#t
v
$dv=θ−12# ϕ#t
θ
$−ϕ# T t$$
. Or0+∞
0 |ϕ(T t)|2dt=T−1,ϕ,2, donc la limite de la fonctiongT dansL2(0,+∞) lorsqueT tend vers +∞est la fonctionDθϕ=U Dθχ(carU est invariant). Par lin´earit´e, on en d´eduit la propri´et´e recherch´ee pour les fonctionsf en escalier.
Reste `a d´emontrer la propri´et´e pour toutes les fonctions de L2(0,+∞).
SoitT >0. Consid´erons l’op´erateurKT d´efini surL2(0,+∞) par KTf(x) =
5 T 1/T
f(v) d dvϕ#x
v
$dv.
Sif ∈L2(0,+∞), alors l’int´egrale d´efinissantKTfest absolument convergente.
Nous allons montrer que KT est un op´erateur lin´eaire born´e deL2(0,+∞) `a valeurs dansL2(0,+∞). Pourf ∈L2(0,+∞), en posantu= 1/v, on a
KTf(x) =− 5 T
1/T
1 uf#1
u
$Φ(xu)du, ce qui montre queKTf est continue surR+∗. D’autre part,
/
/KTf(x)/ /
2≤#5 T 1/T
1 u2
/ / /f#1
u
$/
/ /
2
du$#5 T 1/T
/ /Φ(xu)/
/
2du$
≤ ,f,2#5 T 1/T
//Φ(xu)/ /
2du$ . Or
5 +∞
0
5 T 1/T
//Φ(xu)/ /
2dudx= 5 T
1/T
5 +∞
0
//Φ(xu)/ /
2dxdu
=,Φ,2 5 T
1/T
du
u = 2,Φ,2logT, la fonctionKTf est donc une fonction deL2(0,+∞) et
,KTf, ≤6
2 logT,Φ, · ,f,. L’op´erateurKT est donc continu `a valeurs dansL2(0,+∞).
L’op´erateur UT d´efini par UTf = U(f[1/T,T]) o`u f[1/T,T] est la restriction de la fonctionf `a l’intervalle [1/T, T], est continu `a valeurs dansL2(0,+∞) et co¨ıncide avecKT sur l’ensemble dense des fonctions en escalier, doncKT =UT. Sif ∈L2(0,+∞), par continuit´e de l’op´erateurU,Uf est la limite quandT tend vers l’infini deU(f[1/T,T]) =KTf. On a donc bien la propri´et´e recherch´ee.
5. ´Etude de l’op´erateur de phase associ´e `a ΨF(1) Rappelons (voir [9]) que pour 12 < σ <1,
MΨF(1)(s) =−F(s) s ·
o
La fonction F appartient `a la classe de Selberg donc la fonction MΨF(1) se prolonge m´eromorphiquement `a C en une fonction presque partout non nulle sur Res=12.
On peut donc d´efinir l’op´erateur de phaseUF de la fonction ΨF(1). Son sym- bole associ´eUF(s) qui est ´egal `asF(s)/(sF(s)) sur la droite critique se prolonge m´eromorphiquement `aCen la fonction
UF(s) = F(1−s) F(s) · s
1−s =ωQ2s−1 ∆(s)
∆(1−s)· s 1−s· On retrouve la fonctionUF introduite en (2).
Nous allons d´ecrire ici l’action de l’op´erateur UF sur une fonction de L2(0,+∞). La proposition 4.1 nous montre que pour ´etudier l’action de UF, il nous faut d’abord ´etudier les fonctions ϕ(x) =UFχ(x) et Φ(x) =xϕ&(x).
Lemme 4. — Les fonctionsϕ(x) =UFχ(x)etΦ(x) =xϕ&(x)sont bien d´efinies surR+ et pour toutε >0, au voisinage de0, on a
ϕ(x) =O(x−ε) et Φ(x) =O(x−ε).
D´emonstration. — Pour ´etudier les fonctionsϕet Φ, nous consid´erons les trans- form´ees de Mellin inverses des fonctionsUF(s)/setUF(s).
Les pˆoles de la fonctionUF(s) sont les points 1 et−(n+µj)/λj, avecn∈N, j = 1, . . . , r. On a
ϕ(x) = 1 2π
5
s=12+iτ
UF(s) s x−sdτ,
donc d’apr`es le lemme 1, l’estimation (6) et une application du th´eor`eme des r´esidus, on a pour tousT >max1≤j≤r|Imµj|/λj, 0<Λ<1 etc < 12,
ϕ(x) = 1 2π
5
C(T,c,Λ)
UF(s) s x−sdτ.
En choisissantc < 12− 1d, on montre que la fonctionϕ est de classeC1 et la fonction Φ est d´efinie par
Φ(x) =− 1 2π
5
C(T,c!,Λ)
UF(s)x−sdτ,
pour tous T >max1≤j≤r|Imµj|/λj, 0<Λ <1 et c& < 12−1d. En choisissant c <0,c& <0 et Λ petit dans les ´ecritures int´egrales de ϕet Φ, on ´etablit que pour toutε >0, au voisinage de 0, on aϕ(x) =O(x−ε) et Φ(x) =O(x−ε).
Nous allons `a pr´esent donner une estimation des fonctionsϕ et Φ en +∞. L’un de nos objectifs est de montrer que la fonction Φ appartient `a l’espace L2(0,+∞) afin de pouvoir appliquer la proposition 4.1.
Proposition 5.1. — On a (12) ϕ(x) =O-
x−12(1+1d).
et Φ(x) =O-
x−12(1+1d). . D´emonstration. — D’apr`es le lemme 1, si
(13) T > T0:= max
j=1,...,r
|Imµj| λj
, ck< 1 2−k
d et Λ>1, alors l’int´egrale
5
C(T,ck,Λ)
UF(s)sk−1x−sds
est convergente et sa valeur ne d´epend pas des param`etresT,ck et Λ v´erifiant les conditions (13). Pourk= 0 ouk= 1, on d´efinit donc la fonctionIk par
Ik(x) := 1 2iπ
5
C1,k
UF(s)sk−1x−sds,
o`u C1,k = C(T, ck,Λ) avec T, ck et Λ v´erifiant les conditions (13). Avec ces notations, on a
ϕ(x) =I0(x)−1
xRes#UF(s) s ,1$
et Φ(x) =−I1(x) + 1 xRes-
UF(s),1. . Nous allons utiliser la fonction fa,ν, d´efinie `a la notation 3, afin de relier les fonctionsϕet Φ aux fonctions de BesselJν. Reprenons les notations de la proposition 2.2 et posons
(14) rk(s) :=UF(s)
s1−k −sc1,kfa,νk(ds+βk)−c2,kfa,νk(ds+βk).
En utilisant la proposition 2.2 et l’estimation (7), on a
(15) rk(s) =O-
|τ|d(σ−12)+k−3. .
Les pˆoles derk sont les points 0, 1, et les points de la forme−(2,+βk)/det
−(2,+µj)/λj o`u ,∈Net j ∈[1, r]. En utilisant le lemme 1, on obtient donc que pourC2,k=C(T, ck,Λ) avec
(16)
ck< 1
2 +2−k d , T >max#
1≤j≤rmax
|Imµj| λj
, 2|Imµ| d
$, Λ>max#
1,−1−2 Reµ d
$, la fonction
Rk(x) = 1 2iπ
5
C2,k
rk(s)x−sds est bien d´efinie et v´erifie pour tout ε >0
(17) Rk(x) =Oε-
x−12−2−kd +ε. ,
o
lorsquextend vers l’infini. Notons Hk(x) = 1
2iπ 5
C3,k
fa,νk(ds+βk)x−sds, Gk(x) = 1
2iπ 5
C3,k
sfa,νk(ds+βk)x−sds, o`uC3,k=C(T, ck,Λ) avecT,ck, Λ v´erifiant
ck <1 2 −k
d, T > 2|Imµ|
d , Λ>max(0, ck).
Par d´efinition, on a
Ik(x) =c2,kHk(x) +c1,kGk(x) +Rk(x).
Nous allons `a pr´esent relier les int´egralesGk etHk aux fonctions de BesselJνk. Apr`es changement de variable, siC3,k& d´esigne l’image deC3,k par la transfor- mations#→ds+βk, on obtient en posantθ= 2 Imµ/d
Hk(x) = 1
dxβk/d 1 2iπ
5
C3!,k
fa,νk(z)(x1/d)−zdz
= 1
dx−12+(k−1)/d+iθJνk(ax1/d) =O-
x−12+2k−2d3. , d’apr`es (8). D’autre part,Gk(x) =−xHk&(x) donc on a
Gk(x) =−1 d
#−1
2 +k−1 d +iθ$
x−12+k−d1+iθJνk(ax1/d)
− a
d2x−12+kd+iθJν&k(ax1/d)
=O-
x−12−2d1+k−d1. ,
d’apr`es (8) et l’´equation diff´erentielle xJν&(x)−νJν(x) = −xJν+1(x) (for- mule (4), §3.2 de [12]).
Finalement, on a Ik(x) =O(x−12−21d+k−d1), donc puisqued≥1, on a ϕ(x) =O-
x−12(1+1d).
et Φ(x) =O-
x−12(1+d1). .
La fonction Φ appartient donc `a l’espaceL2(0,+∞) et donc d’apr`es la pro- position 4.1, l’op´erateurUF agit sur une fonctionf deL2(0,+∞) de la mani`ere suivante :
(18) UFf(t) := lim
T→+∞
5 T 1/T
f(v) d dvϕ#t
v
$dv.
6. Choix de vecteurs orthogonaux
6.1. ´Etude formelle. — Nous minoreronsD(λ) par la norme de la projec- tion orthogonale de χ sur un sous-espace orthogonal `a BλF. Nous chercherons donc des vecteurs orthogonaux `aBλF.
On supposera d´esormais que la fonction F ne s’annule pas dans le demi- plan Res > 12.
En effet, si la fonctionF s’annule dans ce demi-plan, alors la distance D(λ) ne tend pas vers 0 d’apr`es le th´eor`eme 1 et la minoration du th´eor`eme 2 est alors ´evidente.
Notations 5. — Soient w un nombre complexe et , un entier naturel. On d´efinit la fonctionψw,*surR+∗ par
ψw,*(t) =# log1
t
$*
t−wχ(t).
Notons que la fonctionψw,*appartient `aL2(0,+∞) si et seulement si Rew < 12. Rappelons que pour 12 < σ <1,
MΨF(1)(s) =−F(s) s ·
Si on consid`ere le produit scalaire hilbertien de l’espaceL2(0,+∞), en posant f :=
n
%
k=1
ck√αkDαkΨF(1)∈ BFλ, on a donc formellement pour tout,∈Net Res= 12 :
-f, ψs,*.= 5 +∞
0
f(t)ψs,*(t)dt=#
−d ds
$* n
%
k=1
ckαsk#
−F(s) s
$.
Le second membre est nul pour s = ρ o`u ρ est un z´ero de F et pour tout ,≤mρ−1 o`u mρ est la multiplicit´e du z´ero ρ de F. Si les vecteurs ψρ,*
appartenaient `a l’espaceL2(0,+∞), on aurait doncmρvecteurs orthogonaux `a l’espace BF pour chaque z´ero ρde F. Nous allons donc modifier ces vecteurs afin d’obtenir des vecteurs deL2(0,+∞).
Avant tout, commen¸cons par modifier la fonctionf afin d’obtenir une fonc- tion deL2(0,1).
D´efinition 7. — • SimF d´esigne l’ordre du pˆole 1 deF, on d´efinit la fonc- tionZF comme suit :
ZF(s) =#s−1 s
$mF#
−F(s) s
$.
o
• On noteP l’op´erateur unitaire de symbole P(s) :=s−1
s ·
• L’op´erateurP est l’inverse de l’op´erateurH−1.
• Les fonctionsAF et χk sont d´efinies par
AF :=PmFΨF(1) et χk :=Pkχ.
On a la propri´et´e suivante :
Proposition 6.1. — La fonction AF appartient `aL2(0,1) et pourRes > 12, MAF(s) =ZF(s).
D´emonstration. — Pour 12 < σ <1,
MAF(s) =ZF(s).
Or la fonctionZF est une fonction de l’espace de Hardy du demi-plan Res > 12 donc d’apr`es le th´eor`eme de Paley-Wiener,AF est une fonction deL2(0,1) et l’´egalit´eMAF(s) =ZF(s) est valable pourσ > 12.
Remarquons de plus que comme l’op´erateurP est unitaire, la distance Dλ
que l’on cherche est ´egale `a la distance entre la fonction χmF et l’espace CFλ suivant :
D´efinition 8. — On appelleraCFλ le sous-espace deL2(0,1) suivant : CFλ =&
t#→
n
%
k=1
ck√
αkDαkAF(t) ; n∈N,∀k∈[1, n], λ≤αk≤1' .
Cette premi`ere op´eration nous a permis de remplacerBλF par un sous-espace deL2(0,1).
Avec ces notations, pour f(t) :=
n
%
k=1
ck√
αkDαkAF(t)∈CFλ, on a donc formellement pour Res= 12 et pour tout,∈N
-f, ψs,*.=#
− d ds
$* n%
k=1
ckαskZF(s).
6.2. Modification des vecteurs : conservation de l’orthogonalit´e Nous allons `a pr´esent modifier les vecteursψs,* en leur appliquant des op´e- rateurs.
D´efinition 9. — On d´efinit l’op´erateurVF, op´erateur de phase associ´e `a la fonctionAF. On a donc
VF(AF) =J(AF), et le symbole associ´e `aVF est la fonction
VF(s) :=# s 1−s
$2mF
UF(s).
D´efinition 10. — Soitλ un r´eel v´erifiant 0 < λ < 1. Supposons que la li- mite lorsque le complexe w de partie r´eelle strictement inf´erieure `a 12 tend verss= 12+iτ de
VF−1QλVF(ψw,*)
existe dansL2(0,+∞). On note alorsYs,*λ,F cette limite.
En cas d’existence de la limite, calculons le produit hilbertien d’une fonction appartenant `a l’espace CλF avec la fonction Ys,*λ,F. Nous allons montrer que l’application des op´erateurs conserve le produit hilbertien.
Proposition 6.2. — Si la limite qui d´efinitYs,*λ,F existe, alors pour toute fonc- tion f ∈CFλ d´efinie par
f :=
n
%
k=1
ck√αkDαkAF, on a
-f, Ys,*λ,F.=#
− d ds
$*#%n
k=1
ckαskZF(s)$ . D´emonstration. — Soitwun complexe v´erifiant Rew < 12. On a
;VF−1QλVF(ψw,*), f<
=
n
%
k=1
ck√αk
;VF−1QλVF(ψw,*), DαkAF
<
=
n
%
k=1
ck√αk;
VF(ψw,*), QλDαkVFAF<
en utilisant successivement le fait que VF est unitaire, invariant et Qλ auto- adjoint. Observons `a pr´esent que VFAF =JAF. On obtient donc
;VF−1QλVF(ψw,*), f<
=
n
%
k=1
ck√αk;
VF(ψw,*), DαkVFAF<
=
n
%
k=1
ck√αk-ψw,*, DαkAF.
o
=# d dw
$* n
%
k=1
ck√
αk-Dα−1
k ψw,0, AF.
=# d dw
$* n
%
k=1
ckα−wk 5 1
0
t−wAF(t)dt.
Prenons maintenant la limite lorsquew tend versspuis le conjugu´e de notre expression. On obtient
-f, Ys,*λ,F.=#
− d ds
$*#%n
k=1
ckαskZF(s)$ .
6.3. Convergence dans L2(0,+∞). — Nous venons de voir qu’en cas d’existence de la limite, les vecteurs que l’on a choisis conservent le produit hilbertien formel. Nous allons maintenant montrer que le choix des op´erateurs de phaseUF etVF garantie l’existence de cette limite. En effet, c’est le compor- tement deψw,*au voisinage de 0 qui entraine la divergence du produit scalaire formel. Les op´erateurs UF et VF conservent la localisation de ce probl`eme et l’application du projecteurQλle supprime, et permet ainsi d’obtenir une limite dansL2(0,+∞).
Au vu de (18), il est naturel d’introduire la fonction suivante.
D´efinition 11. — Soientk∈ Net w∈Ctel que 0 <Rew < 12(1 +1d). On d´efinit, si elle existe, la limite ponctuelle de la fonction deR+∗ suivante :
φw,k(t) := lim
η→0
5 1 η
#log#1 v
$$k
v−w d
dvUFχ#t v
$dv.
Remarque 3. — D’apr`es (18), on a d´ej`a montr´e l’existence de cette limite pour Rew < 12 et l’on sait de plus que dans ce casUFψw,*=φw,*.
Nous allons montrer l’existence deφw,k(t) pour 0<Rew < 12(1 +1d) et nous en donnerons une majoration uniforme en wappartenant `a un compactK de la bande verticale 0<Rew < 12(1 +1d).
Proposition 6.3. — Pour toutt >0, toutk∈Net tout complexewv´erifiant 0<Rew < 12(1 +1d), la limite d´efinissant φw,k(t) existe. Pour toutt >0 fix´e, cette limite est holomorphe en w. Si ε est un r´eel strictement positif et si w appartient `a un compactKde la bande verticaleε≤Rew < 12(1 +1d), alors on a uniform´ement par rapport `awles majorations
φw,k(t) =
O(t−12(1+1d)), sit≥1,
δ0,kUFχ(t) +# d dw
$k
(UF(w)x−w) +O(t−ε) si0< t≤1.
D´emonstration. — Int´egrons par parties l’int´egrale d´efinissantφw,k(t) : 5 1
η
#log#1 v
$$k
v−w d
dvUFχ#t v
$dv
==#
log#1 v
$$k
v−wUFχ#t v
$>1 η
+ 5 1
η
#k+wlog1 v
$#log#1 v
$$k−1
v−w−1UFχ#t v
$dv
=δ0,kUFχ(t)−# log#1
η
$$k
η−wUFχ#t η
$
+ 5 1/η
1
(k+wlogu)(logu)k−1uw−1UFχ(tu)du en effectuant le changement de variableu= 1/vdans la derni`ere int´egrale.
Lorsquettend vers l’infini, on aUFχ(t) =O(t−12(1+1d)) d’apr`es (12) ; donc
#log#1 η
$$k
η−wUFχ#t η
$*t−12(1+d1)# log#1
η
$$k
η12(1+1d)−Rew et si Rew < 12(1 + 1d), on a
η→0lim
#log#1 η
$$k
η−wUFχ#t η
$= 0.
• Si on supposet≥1, on a pour Rew <12(1 + 1d), 5 +∞
1
(k+wlogu)(logu)k−1uw−1UFχ(tu)du
=O#5 +∞
1
(k+wlogu)(logu)k−1uRew−1(tu)−12(1d+1)du$
=O(t−12(d1+1)).
La limite d´efinissantφw,k(t) existe donc bien. Pour toutt≥1 fix´e, cette limite est holomorphe en w. Si w appartient `a un compactK de la bande verticale 0 < Rew < 12(1 + d1) et si t ≥1, alors on a uniform´ement par rapport `a w la majoration
φw,k(t) =O(t−12(1+d1)).
• Supposons maintenant 0 < t < 1. Remarquons tout d’abord que, pour tout k∈N, on a
# d dw
$k
(wuw−1) = (k+wlogu)(logu)k−1uw−1.
o