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DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

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Academic year: 2022

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(1)

DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

SO 3 ( R ) est simple, mais pas seulement

Leçons : 161, 204, 101, 103, 106, 108, 160, 203

[H2G2], partie VII.A [Per], partie VI.2 Théorème

SO

3

( R ) est un groupe simple, connexe et compact.

Démonstration :

→ Montrons que SO3

(

R

)

est compact.1

On a SO3

(

R

) =

ψ−1

({

I3})∩det−1

({

1})est fermé dansM3

(

R

)

, oùψ:

M3

(

R

)

→ M3

(

R

)

M 7→ tMM est une application continue.

Aussi, O3

(

R

)

est borné car ses éléments sont des isométries ; donc SO3

(

R

)

est borné.

Ainsi, commeM3

(

R

)

est de dimension finie, SO3

(

R

)

est compact.

→ Aussi, SO3

(

R

)

est connexe (par arcs) ; on va montrer qu’on peut relier continûment ses éléments à I3. SoitM∈SO3

(

R

)

, on dispose du résultat de réduction :

∃P∈O3

(

R

)

,M

=

PUθP−1, oùUθ

=

1 0 0

0 cosθ −sinθ 0 sinθ cosθ

 avecθR.

Soit alorsγ:

[

0, 1

]

→ SO3

(

R

)

t 7→ PUP−1 ;γest un chemin continu reliantMà I3, et restant dans SO3

(

R

)

. Donc SO3

(

R

)

est connexe (par arcs).

→ On va maintenant montrer que SO3

(

R

)

est simple ; pour cela, soitH/SO3

(

R

)

, non-réduit à{I3}. Voilà ce qu’on va faire : on va montrer que les retournements deR3 sont tous conjugués dans SO3

(

R

)

, puis queHen contient un ; ainsiHles contiendra tous, et comme ils engendrent SO3

(

R

)

2, on aura H

=

SO3

(

R

)

, d’où la simplicité de SO3

(

R

)

. Commençons par le lemme suivant.

Lemme

SO3

(

R

)

agit transitivement sur l’ensemble des droites deR3. Démonstration :

SoientD,D0deux droites deR3, engendrées par les vecteurs unitairesdetd0.

1. Notons que la connexité et la compacité de SOn(R)se montre exactement de la même façon, pour toutn∈N. 2. Soitn∈N, on va d’abord montrer que les réflexions orthogonales engendrent On(R).

Un rappel : une réflexion orthogonale, c’est une matrice diagonalisable de spectre{−1, 1}, avec−1 de multiplicité 1.

Soitu∈ On(R)etFu ={x∈E|u(x) =x}l’espace de ses points fixes. On posepu=n−dimFuet on va en fait montrer queuest produit d’au pluspuréflexions orthogonales.

On raisonne par récurrence surpuN. Le caspu=0 est trivial puisqu’il correspond àu=In.

Supposons doncpu >0 ; soitx ∈ Fu\{0}, et soity = u(x). Commex ∈/ Fu,y6= x; et commeFuetFu sontu-stables, y ∈ Fu. De plus, hx−y,x+yi = kxk2− kyk2 = 0 (car uest une isométrie), donc x−yetx+ysont orthogonaux. Soit alorsτla réflexion orthogonale associée au vecteurx−y(ie telle queE−1 =Vect{x−y}). On a donc :τ(x−y) = y−xet τ(x+y) = x+y, d’où, par demi-différence :τ(u(x)) = τ(y) = x. Aussi,x−y ∈ Fu, ce qui implique surτ Fu = IdFu. En conséquence,Fu⊂Fτu; maisx∈Fτu\Fu, doncpu>pτu. On utilise donc notre hypothèse de récurrence surτu:τu=τ1. . .τr, où lesτisont des réflexions orthogonales etr6pτu. Mais alors on au=ττ1. . .τretr+16pu, ce qui achève la récurrence.

Désormais, soitu∈SOn(R).

Pourn = 3, on conclut alors que les retournements engendrent SO3(R): siu 6= I3, alorsu =τ1τ2 = (−τ1)(−τ2)et les opposés des réflexions orthogonales sont ici des retournements.

Quandn > 3, il y a encore un peu de travail ; on peut déjà écrireu = τ1. . .τ2pavec 2p 6n, lesτi étant des réflexions orthogonales. Prenons une paire de réflexions orthogonalesτ1,τ2; alors on peut trouver une paire de retournementsσ1,σ2telle que :τ1τ2 = σ1σ2. En effet : soient H1etH2 les hyperplans laissés fixes parτ1etτ2et soitVun sev deH1∩H2qui soit de dimensionn−3. Alorsτ1τ2 V=Id et doncτ1τ2

V

⊂V. Mais d’après le casn=3, on peut écrireτ1τ2 V =σ1σ2, où les σisont des retournements deV. Il ne reste qu’à les prolonger par l’identité surV, et on a gagné.

Florian L

EMONNIER

1

Diffusion à titre gratuit uniquement.

ENS Rennes – Université Rennes 1

(2)

DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE

Soient

(

e1,e2

)

et e01,e20

des bases orthonormales deDet deD0⊥.

On a donc construit deux bases orthonormales deR3; la matrice de passagePde l’une à l’autre est donc dans O3

(

R

)

.

Mais quitte à changerd0en−d0, on peut supposer queP∈SO3

(

R

)

. SoientRDetRD0deux retournements deR3d’axes respectifsDetD0. Par le lemme, il existeS∈SO3

(

R

)

envoyantDsurD0.

AlorsSRDS−1∈SO3

(

R

)

est semblable àRD; c’est donc un retournement deR3. Soitx∈ D0, on a :SRDS−1x

| {z }

∈D

=

SS−1x

=

x; ainsi l’axe deSRDS−1estD0, id est :SRDS−1

=

RD0. On a ainsi montré que tous les retournements sont conjugués dans SO3

(

R

)

.

Reste à trouver un retournement dansH.

Soith∈ Havech6=I3. On pose :ϕ:

SO3

(

R

)

R

g 7→ tr ghg−1h−1 .

ϕest une application continue, doncϕ

(

SO3

(

R

))

est un compact connexe deR, un segment.

∀g∈SO3

(

R

)

,ghg−1h−1∈SO3

(

R

)

doncϕ

(

g

)

est de la forme 1

+

2 cosθ, avecθR(par le théorème de réduction des éléments de SO3

(

R

)

).

Comme en plusϕ

(

I3

) =

3, on en déduit queϕ

(

SO3

(

R

)) = [

a, 3

]

, pour un certain réela.

Par l’absurde, supposons quea

=

3.

Alors∀g∈SO3

(

R

)

, tr ghg−1h−1

=

3, et doncghg−1h−1

=

I3. En conséquence,h∈Z

(

SO3

(

R

)) =

{I3}, ce qui est exclu.3 On a donc biena<3.

La suite

1

+

2 cosπ n

n∈Nayant 3 pour limite, on peut prendren∈Ntel quea<1

+

2 cosπ n <3.

Soit alorsgn ∈SO3

(

R

)

tel queϕ

(

gn

) =

1

+

2 cosπ n.

On posehn

=

gnhg−1n h−1;hn∈ H, carHest conjugué dans SO3

(

R

)

et carh∈H.

Comme trhn

=

1

+

2 cosπ

n, on obtient quehn est une rotation d’angle±π

n ; ainsihnn ∈ Hest une rotation d’angleπ, autrement dit, un retournement. Ce qui conclut la preuve.

Références

[H2G2] P. C

ALDERO

et J. G

ERMONI

– Histoires hédonistes de groupes et de géométries, Calvage & Mou- net, 2013.

[Per] D. P

ERRIN

– Cours d’algèbre, Ellipses, 1996.

3. En effet, soitn>2, eth∈Z(SOn(R)); on va montrer quehest une homothétie.

SoitDune droite deRn; on a :Rh(D)=hRDh−1=RD, carhest central.

Donchlaisse stables toutes les droites deRn, c’est donc une homothétie (c’est facile : on prend deux vecteurs non-colinéaires, ce sont des vecteurs propres deh, leur somme également, et on montre que tous les vecteurs sont de même valeur propre.)

Florian L

EMONNIER

2

Diffusion à titre gratuit uniquement.

ENS Rennes – Université Rennes 1

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