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Submitted on 1 Jan 1965
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Sur les propriétés pyroélectriques de quelques matériaux et leur application à la détection de l’infrarouge
Armand Hadni, Yolande Henninger, Robert Thomas, Pierre Vergnat, Bruno Wyncke
To cite this version:
Armand Hadni, Yolande Henninger, Robert Thomas, Pierre Vergnat, Bruno Wyncke. Sur les pro-
priétés pyroélectriques de quelques matériaux et leur application à la détection de l’infrarouge. Journal
de Physique, 1965, 26 (6), pp.345-360. �10.1051/jphys:01965002606034500�. �jpa-00205976�
345.
SUR LES PROPRIÉTÉS PYROÉLECTRIQUES DE QUELQUES MATÉRIAUX
ET LEUR APPLICATION A LA DÉTECTION DE L’INFRAROUGE Par ARMAND HADNI, Mlle YOLANDE HENNINGER,
ROBERT THOMAS, PIERRE VERGNAT et BRUNO ’WYNCKE,
Faculté des Sciences de Nancy.
Résumé, - Étude des propriétés pyroélectriques des sulfate et séléniate de glycocolle et du phosphate diacide de potassium. Réalisation de récepteurs d’infrarouge sensibles dans tout le
spectre jusqu’aux ondes millimétriques avec une détectivité qui peut rejoindre dans certains cas
celle du récepteur pneumatique de Golay : D* = 1,5 x 109 (500 °K 2014 1 s). Des caractères
originaux : robustesse, faible encombrement, possibilité de réalisation en grande quantités, réponse beaucoup plus rapide que celle des autres récepteurs thermiques, et surtout facilité d’emploi, peuvent le faire préférer au récepteur pneumatique dans de nombreuses utilisations. De plus il est possible d’associer un grand nombre de détecteurs en une mosaïque continue ou discontinue et
d’envisager la réalisation d’une rétine pyroélectrique ou ferroélectrique utilisable dans un tube vidicon. Si l’on peut mettre au point des procédés d’inspection électronique assez sensibles, on disposera d’un tube de prises de vues utilisable dans tout l’infrarouge. Le tube est décrit sommai- rement.
Abstract 2014 Study of pyroelectric properties of triglycine sulphate and selenate, and of potas-
sium dihydrogen phosphate. Construction of detectors sensitive in the whole infrared up to millimetric waves with a detectivity (500 °K - 1 s) which approaches that of Golay’s pneu- matic detector : D* = 1,5 109. Original features : reliability, compactness, possibility of being produced in large quantities, speed greater than other thermal detectors, and especially
convenience, make it préférable to pneumatic detectors in a number of cases. Moreover it is possible to group a large number of detectors to form a mosaïc either continuous or non conti- nuous, and to consider the construction of a pyroelectric or ferroelectric retina for use in a
vidicon tube. If sensitive enough electronic inspection procédures can be designed, then a camera
tube would be available for the whole infrared.
PHYSIQUE 26, 1965,
I. Introduction, schema d’un recepteur pyro-
dlectrique.
-Le principe d’un recepteur pyro-
6lectrique de rayonnement avait ete indique par
Chynoweth [3], Hanel [13], Cooper [10], et quel-
ques resultats exp6rimentaux concernant le tita- nate de baryum sont signal6s tres brievement [10].
II s’agissait pour nous de savoir si, en pratique,
avec un materiau convenable, il 6tait possible de
r6aliser un d6tecteur d’infrarouge dont le bruit soit équivalent a un flux rayonn6 aussi petit que dans le cas du recepteur de Golay (10-1° watt pour une constante de temps de l’ordre de la seconde), mais beaucoup plus robuste. On s’autorisait a utiliser,
si c’6tait n6cessaire, des cibles de grande surface, compatibles avec ces r6cepteurs. Nous avions montre il y a deux ans [11] que la conclusion est
positive moyennant certaines precautions. La pyroélectricité permet de r6a]iser des r6cepteurs d’infrarouge a grande cible, sensibles dans tout le
domaine spectral, capables de suivre des signaux
lumineux modules a des fréquences pouvant d6-
passer 1000 cps. Nous nous proposons de donner ici tous les principaux elements de cette etude qui
concernait alors principalement le sulfate de glyco-
colle (TGS) et que.nous avons 6tendue maintenant a d’autres composés : en particulier le s6l6niate de glycocolle et le phosphate de potassium.
La figure 1 représente le schéma du récepteur.
La cible est constituée par une lame en sulfate de
glycocolle, semi m6tallis6e à ]’or pur sur la face
,
FIG. 1.
-Schema d’un recepteur pyroélectrique.
La fenetre, bien qu’indispensable, n’a pas 6t6 figur6e.
avant soumise au rayonnement thermique et com- pl6tement m6tallis6e a l’or pur 6galement sur sa
face arriere. Un cone aux parois internes noircies et thermostat6es d6limite I’angle solide utile pour recevoir un faisceau lumineux. La figure 2 est une
vue en coupe tres agrandie de la cible et de son montage.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01965002606034500
FIG. 2.
-Schema de la cible d’un recepteur pyroélectrique.
La couche semi m6tallis6e a l’or pur a une resis- tance carr6e de l’ordre de 500 ohms et sa trans-
mission, dans ces conditions est de l’ordre de 20 %.
Avant la métallisation, on effectue un d6gazage ionique de la surface pour que la lame soit adhe- rente. D’autre part, avant de l’utiliser, il faut
laisser vieillir la couche ; contrairement a ce qu’on pourrait penser, la resistance augmente. L’action
de l’ultraviolet qui acc6l6rerait ce processus pour l’aluminium [12] ne se produit pas pour l’or, il s’agit sans doute d’une simple oxydation ozonique.
La figure 3 donne dans le proche infrarouge, d’une part, la transmission apparente fi d’une lame
FIG. 3.
-Propri6t6s optiques du sulfate de glycocolle
dans le proche infrarouge (5 a 30 microns). La trans-
mission T d’une lame cristalline mince (e = 100 microns)
est nulle ; la courbe T’ correspond a une pastille conte-
nant 0,50 mg de TGS dans 250 mg de KBr. La courbe R donne le pouvoir reflecteur d’une lame epaisse semi- m6tallis6e a l’or. R est le quotient des elongations obte-
nues avec cette semi-metallisation et avec une m6tal- lisation complete effectuée apr6s le premier spectre de
reflexion. On voit que la cible est pratiquement noire
pour le proche infrarouge. Toutefois, a partir de 2 mi-
crons et Jusqu’a la limite de l’ultraviolet, le TGS est
transparent.
(e = 100 03BC) de sulfate de glycocolle, non métallisée,
d’autre part, le pouvoir réflecteur de la lame semi m6tallis6e. On voit que T est nul entre 5 et 30 mi- crons, d’autre part R reste inférieur a 20 %. On
en deduit que l’absorption A = 1- fi ---y R est
superieure a 80 % dans tout l’infrarouge moyen. La courbe superieure donne la transmission T’ d’une
pastille contenant 0,50 mg de sulfate de glycocolle
dans 250 mg de bromure de potassium. Elle permet d’expliquer l’origine de l’absorption du cristal et
montre qu’elle est considerable. La figure 4 repre-
FIG. 4.
-Le sulfate de glycocolle pr6sente une réflexion
sélective intense vers 50 microns. L’axe du cristal est
perpendiculaire a la lame. En ce qui concerne la trans- mission, elle croit a partir de 100 microns et, au dela
de 200 microns, une lame d’6paisseur 70 microns trans- met plus de 50 %. On voit donc que, dans l’infrarouge
lointain (X > 100 microns), c’est la couche semi-m6tal- lisee qui joue surtout le role d’absorbant.
eente le spectre de reflexion d’un cristal d’épaisseur
5 mm dans tout l’infrarouge lointain entre 40 et
800 microns. On voit qu’h 50 microns il y a un maximum de reflexion tres important de l’ordre
de 50 %. Sur la meme figure, on constate que la transmission T d’une lame de 0,2 mm redevient
notable a partir de 100 microns. En ce qui con-
cerne l’infrarouge proche, une lame e = 0,06 mm
transmet 85 % de 0,4 a 2 03BC et la transmission s’annule vers 3,2 03BC.
II. Variation de temperature de la lame.
-Nous consid6rerons d’abord le probleme de
1’echauffement de la lame. Des calculs simples
montrent que si la luminance du faisceau d’angle
solide Q varie suivant la loi AL = (ALm/2) (1- cos cct), 1’616vation de temperature, si l’on n6glige les ph6nom6nes transitoires, suit bientot la
loi
.FIG. 5.
2013Variation de la température 03BE d’une cible rece-
vant un faisceau de luminance L modul6e sinusoidale- ment en fonction du temps. L’amplitude §M est inver-
sement proportionnelle a la frequence de modulation et a la capacite calorifique unitaire de la cible et ne depend
pas du facteur de perte des que la frequence d6passe la frequence thermique propre de 1’616ment. La différence de phase entre L et E sur la figure est arbitraire.
avec
soit
On a designe par e et 9 la capacite calorifique
et la conductivite thermique par unite de surface ;
et par C sa chaleur spécifique, parunit6 de masse :
À’ represente la conductivite thermique de l’isolant d’épaisseur e’. En prenant
et
On voit sur la deuxieme expression de §M que
si 6) » 1 IT,
l’amplitude de variation de la temperature est
inversement proportionnelle : a la frequence de
modulation ; a la capacite calorifique du recepteur,
et le facteur de perte g ne joue plus aucun role (sauf pour determiner 03BE0). Nous ayons effecti-
vement trouve que pour une frequence de decou- . page optique de 150 cps ou meme de 12,5 cps, la lame pyroélectrique pouvait etre col]ée directement
sur le bloc de cuivre avec de la colle a I’argent ou
etre suspendue par deux fils de cuivre sans que la
r6ponse ne soit modifiée. Par ailleurs le signal n’augmente pas sensiblement lorsqu’on fait le vide
dans la chambre de mesure. Nous voyons que ce resultat surprenant avant tout calcul, s’explique simplement. Ici -t - 0,04 s, et il suffit que
m » 25 rad sw.
III. Representation du condensateur pyro6lee- trique.
-La figure 6 represente un condensateur
pyroélectrique dont les armatures ont ete court- eircuit6es. Soit P la polarisation du cristal.
FIG. 6.
-Un condensateur pyro6lectrique se trouve charge
sous une différence de potentiel nulle.
Lorsqu’on l’introduit entre les armatures du con-
densateur court eircuit6, les charges libres se d6- placent pour que 1’etat d’équilibre, unique pour un
potentiel donne, se conserve : une densite super- ficielle de charges + P et - P apparalt sur les
armatures de telle sorte que le condensateur est
charge alors que la diff6rence de potentiel a ses
bornes est nulle, on en d6duirait que sa capacite
est infinie. Le physicien a toujours quelque r6pu-
gnance a considerer des grandeurs infinies et notre
conclusion ci-dessus provient d’une analyse insuf-
fisante du phénomène. La pyroélectricité ne peut
etre identifi£e a un moyen commode d’avoir de
grandes polarisations meme sans champ ext6rieur et, par suite, des constantes di6lectriques infinies.
En fait, c’est un processus qui permet de charger
un condensateur, c’est une source de charges elec- triques, et le probleme qu’on se pose alors est de définir la force électromotrice v n6cessaire pour faire apparaitre les memes charges, dans le conden-
sateur contenant le meme cristal, mais dans un
6tat ou il n’y a plus d’orientation privil6gi6e des domaines f = 1/2) :
d repr6sentant 1’6paisseur du di6lectrique, et ER la
constante di6lectrique d6finie plus haut (c’est-4-
dire mesur6e au point 0 de la figure 7 ou
FIG. 7.
-Pour le TGS, la pyroélectricité s’accompagne
de f erroelectricite : la polarisation P depend non seule-
ment du champ E applique, mais de ses valeurs ant6-
rieures.
Le schema que nous adopterons pour le conden- sateur pyroélectrique precedent sera celui de la figure 8. La difference de potentiel aux bornes du
FIG. 8.
-Schema dynamique
d’un condensateur pyroélectrique sans pertes.
condensateur du schema est alors v, et C = AP/v
est finie. En resume, notre analyse de la pyro6lec- tricit6, nous fait définir ER comme grandeur sous
la dependance exclusive de la polarisabilité (6lee- tronique, ionique, etc...), ind6pendante de f et
de ps. C’est dire que dans 1’expression de P,
P = aE + (2 f -1 ) Ps, le premier terme permet
de définir la capacite du condensateur equivalent
de notre schema pyroélectrique (1) et, le deuxi6me,
sa force électromotrice.
En fait, les di6lectriques sont imparfaits et,
surtout dans le cas des f erroelectriques au-dessous
du point de Curie, il y a hysteresis di6lectrique. Le
vecteur deplacement 6lectrique D ne vibre pas en
phase avec le champ 6lectrique E. Il en r6sulte que la permitivit6 absolue e = D jE est complexe. On
posera e = eo Eh e-i9 et on supposera que la con-
ductivit6 y est nulle (cas du sulfate de glycocolle
( 1) D’autres schemas seraient 6videmment possibles mais
moins fructueux. On pourrait par exemple calculer la difference de potentiel v’ n6cessaire pour produire les
memes charges aux bornes d’un condensateur sans di6lec-
trique :
par exemple). cp depend de la frequence et de la temperature. Si l’on applique aux bornes du con-
densateur une difference de potentiel alternative
u = U e- , on trouve que le vecteur densite de courant dans le di6lectrique (enti6rement de depla- cement) s’écrit :
On peut encore poser :
Or
d’of a nouveau :
Nous voyons que si cp # 0, JD et E ne sont pas
en quadrature de phase et il y a dissipation de
chaleur dans le di6lectrique par hysteresis.
JD = /coeo eR. E (cos cp -- j sin cp). La densite de courant watt6 s’écrit donc Jw = CJ)Zo eR E sin cp et serait fournie de meme par un di6lectrique
sans hysteresis mais poss6dant une conductivite y = weo ER sin cp. C’est dans ce sens qu’on pourra repr6senter notre condensateur par une capacite parfaite, shunt6e par une resistance.
Bien entendu p’ varie avec la frequence, non
seulement parce que m figure explicitement mais
parce que cp depend de la frequence. Au point de
vue experimental, on peut mesurer la difference de phase entre JD et E et atteindre cp, ou encore mesurer la chaleur degagee : les deux mesures possibles peuvent se calculer avec Ie schema pro-
FIG. 9.
-Schema dynamique d’un condensateur pyro-
6lectrique avec pertes : p’ represente les pertes, unique-
ment par hysteresis di6lectrique dans le cas du TGS ;
p represente une resistance ext6rieure variable. La valeur p’ depend de la frequence et de la temperature.
La force électromotrice pyroélectrique v = vo cos mt
est sensiblement en phase avec la luminance et vo
depend aussi de la frequence et de la temperature :
pose qui est donc acceptable, mais doit etre modifi6
avec la frequence. En definitive, nous proposons le schema de la figure 9 pour un condensateur
pyroélectrique shunt6 par une resistance p. Bien
entendu, ce schema n’est valable qu’en regime dynamique.
IV. Calcul du signal pyroelectrique.
-Nous
avons vu que
par suite
on posera
d’ou
Pr6cisons quelques ordres de grandeur dans le
cas du sulfate de glycocolle : 03BC ~ 1 au voisinage
si le cristal a ete polarise ;
Par suite,
On voit d6jA qu’on peut negliger le deuxieme terme du crochet.
10 REPONSE DU CRISTAL A UN RAYONNEMENT DONT LA LUMINANCE VARIE DE FA§ON SINUSOIDALE
EN FONCTION DU TEMPS.
-Nous avons vu que si l’on 6crit T = To + ç on avait
ou
soit
Dans ces conditions, nous allons chercher une
solution de la forme v = vo e;(CI)t+q», puisque le
schema de la fig. 9 suppose implicitement que la composante continue de v est annul6e par les por- teurs libres, soit
et il faut pouvoir trouver vo et cp tels que l’équa-
tion (8) soit satisfaite :
or 03BCAT « 1, soit
c’est dire que 9 - 0. On rappelle que
avec T == C/S ; d’ou v = vo cos wt ; avec
et nous rappelons que C represente la capacite du
condensateur.
Toutefois ce que l’on mesure n’est pas v mais V = pi, I 6tant le courant qui passe dans la r6sis- tance de charge p (fig. 9).
Or
avec i, = i + i2 et P’i2 = Pi, ; soit
d’ou
FIG. 10. - R6ponse d’un recepteur pyroelectrique en
fonction de la f requence de modulation du faisceau, calcul6e pour une constante de temps thermique
T = 40 ms et une constante de temps 6lectrique relati-
vement faible ’t" = 250 ms.
FIG. 11.
-R6ponse observ6e en tonction de la fr6-
quence dans le cas d’une resistance de charge faible (p - 106 ohms) : ie signal est a peine divise par 3 lorsque
la frequence passe de 12,5 a 1 000 cps et le recepteur peut etre utilise a des fréquences encore bien superieures
FIG. 12. - R6ponse observ6e en fonction de la f requence
dans le cas d’une resistance de charge 6lev6e (p ~ 1,5 X 107 ohms) : le signal est ici divisé par un facteur plus élevé, de l’ordre de 10, mais le bruit suit
une loi en 1 / w et se trouve aussi reduit.
On pose T’ = RC, constante de temps du schema 6lectrique equivalent pour la frequence 6), soit
d’où V == pi :
or v = vo cos oot, d’oA V = Vo cos (cot + cp) ;
avec
soit
ou,
20 REPUNSE DU CRISTAL A UNE VARIATION
BRUSQUE DE LA LUMINANCE (ECHELON UNITE).
-On peut determiner les constantes T et "t"’ du r6cep-
teur par une experience pr6alable. Envoyons sur Ie
cristal un echelon lumineux unite ( fig. 13) et appli-
FIG. 13. - R6ponse du recepteur a un signal lumineux brusquement applique. Le recepteur est directement branche sur l’oscillographe cathodique et le signal est
relativement fort (cristal a 38 OC, éclairement assez
intense). La constante de temps thermique est de l’ordre
de 38 ms = T, et la constante de temps 6lectrique
To = 300 ms.
quons directement le signal du d6tecteur a l’ampli-
ficateur continu d’un oscilloscope cathodique. II
faut se donner un schema statique du conden- sateur pyroélectrique, le schema de la figure 9 ne
convient plus car il est evident que le générateur v
ne va pas d6biter indéfiniment. En fait, le conden-
sateur pyroélectrique est une source de charges
li6es et celles-ei sont annul6es au bout d’un certain
temps, qui depend de la conductivite statique 6lectrique, par les charges libres du cristal. Une variation de temperature modifie Ps et fait appa- raltre une charge dQl = A dp et modifie le poten-
tiel de A IC . dP, mais, dans le meme temps, le
courant de conductivite neutralise une charge
dQ2 = i. dt, dQ2 = v dtlp, d’où
soit
On integre 1’equation sans second membre :
vo - vo e-t/Po. On fait alors le changement de
variables : v = vo(t) e-’/"’, avec r’ = pC, qui nous
conduit a reporter 1’expression de v et celle de
en tenant compte que ç = ço(1
-e-t/"). On
obtient :
d’ou
soit
En 6crivant les conditions initiales (v = 0 si
t = 0), on trouve que Bo est exactement oppose au
coefficient de la deuxieme exponentielle, d’ou :
On voit que vest nul pour t = 0 et t = oo et passe par un maximum pour t = tm, tel que
On retrouve donc 1’allure généraIe de la courbe exp6rimentale ( fig. 13). Pour le cristal 6tudi6,
tm N 0,09 sec et nous avons vu que T’ » T. Par
suite, au d6but (si t « r’), le signal est de la
forme v = vo(1- e-t) et est Ie temps néces-
saire pour que v atteigne les (1- 0,37) -- 63 %
de 1’61ongation maximum.
On voit que, ’t’ 0,03 s, mais ce n’est qu’une
valeur tres approch6e et par def aut. Au
contraire, pour t » T, on a v N vo e-th’, et ’ apparalt comme le temps n6cessaire pour qu’a partir de l’instant t quelconque, mais assez grand,
v soit divise par e = 2,72. Dans le cas du cristal
de la figure 13, on voit que ’ = 0,30 s. Adoptons
donc cette valeur et calculons T a 1’aide de 1’6qua-
tion (15) qui nous permet d’utiliser la determination de tm c± 0,09 s. Le tableau I montre que
TABLEAU I
T = 0,038 s donne la mgme valeur aux deux
membres de 1’6quation (15) et constitue une solu-
tion.
On voit que la precision est de l’ordre de la
milliseconde. L’ordre de grandeur de r est celui qu’on pouvait attendre. En ce qui concerne r’, si
l’on prend C = 3 X 10-8 F, on a p’ 107 ohms : c’est la resistance de la liaison a l’ oscilloscope. La figure 14 montre que la courbe de r6ponse du
FIG. 14. - R6ponse du recepteur a un signal lumineux
constant brusquement appliqué. On voit que la cons- tante de temps 6lectrique To = RC, depend fortement
de la temperature et varie entre 130 ms a la température
ambiante et 1 sec au voisinage du point de Curie. Elle est essentiellement conditionn6e par la constante di6lec-
trique, ce qui explique sa variation avec la temperature,
et par la resistance de la sonde qui permet d’appliquer
le signal a l’oscillographe cathodique. Si l’on rend cette resistance infinie en utilisant un tube 6lectrom6tre et en
soignant l’isolement des connexions, la constante de
temps dépasse alors 10 s meme a température ordi-
naire : pratiquement le signal se maintient alors comme
le flux lumineux qui lui est applique.
cristal a un echelon unite, depend beaucoup de sa temperature lorsqu’il est shunt6 par une r6sis- tance p N 107 ohms. Au voisinage du point de Curie, T’ est de l’ordre d’une dizaine de secondes.
A 30 OC, la constante de temps 6lectrique est infé-
rieure a 0,2 s, soit quinze fois moins.
Par contre si l’on supprime la resistance de
charge p, t devient de l’ordre d’une dizaine de secondes et, quelle que soit T, on ne voit plus la
d6croissance du signal. Cela montre bien la r6sis-
tance considerable du cristal en regime continu.
Dans ces conditions
avec Ço = QALjM/S, soit
D’ou la possibilite de mesurer r et Àço/C en fonc-
tion de la temperature.
V. 2tude du signal pyroelectrique ; Cas du sul- fate de glycocolle.
-10 VARIATION AVEC LA FRÉ-
QUENCE.
-On supposera tres grossierement que la constante de temps 6lectrique T’ est de l’ordre de
0,25 sec en continu (ce qui suppose l’utilisation d’une resistance p relativement faible, de l’ordre
de 106 ohms au voisinage du point de Curie), et 0,01 s pour une frequence de l’ordre de 100 cps.
La constante de temps thermique r est de l’ordre
de 0,04 s. D’ou 1 jT’ - 4 rad s-1 et 1/r 25
rad s-1. On posera
et, dans la mesure ou R ne varie pas, c’est j6(co) qui donnera la loi de variation de Vo avec la frequence.
Si
-