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Désarroi, démocratie, destin : les significations mimétiques, symptomatiques et conventionnelles du roman monumental en France, de L’Astrée aux Hommes de bonne volonté

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mimétiques, symptomatiques et conventionnelles du roman monumental en France, de L’Astrée aux Hommes

de bonne volonté

Augustin Voegele

To cite this version:

Augustin Voegele. Désarroi, démocratie, destin : les significations mimétiques, symptomatiques et con-

ventionnelles du roman monumental en France, de L’Astrée aux Hommes de bonne volonté. Formules,

revue des littératures à contraintes, Instituut voor Culturele Studies, 2016. �halshs-02086190�

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Désarroi, démocratie, destin : les significations mimétiques, symptomatiques et conventionnelles du roman monumental en France, de L’Astrée aux Hommes de bonne volonté

La littérature française aime la mesure, c’est entendu : « Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. »

1

Elle n’est pourtant pas aussi ennemie de la profusion qu’on le pourrait croire : en témoignent (entre beaucoup d’autres romans excessifs) L’Astrée, Artamène, Les Misérables, Le Comte de Monte-Cristo, la trilogie Les Trois Mousquetaires – Vingt ans après – Le Vicomte de Bragelonne (on pourrait rajouter Joseph Balsamo, Le Collier de la Reine, Les Mohicans de Paris et tant d’autres productions de Dumas et de ses associés), les Rougon- Macquart, La Comédie humaine, Jean-Christophe, L’Âme enchantée, À la Recherche du temps perdu, La Chronique des Pasquier, Les Thibault, Les Hommes de bonne volonté... la liste est aussi longue que les récits qui la composent. Que nous dit cette surabondance de l’esprit littéraire français ? Comment fait-elle sens, à l’époque baroque d’abord, puis au temps des romans- feuilletons et des romans-cycles, et enfin à l’ère du roman-fleuve ?

Le désarroi baroque, ou la démesure comme symptôme

Le roman démesuré naît en France à l’âge baroque : ce sont L’Astrée et

Artamène qui inaugurent cette tradition pléthorique. Il est bien difficile

d’attribuer un sens à cette surabondance presque informe. Elle est certes

symptomatique de l’esprit de l’époque, mais si on peut l’interpréter, ce n’est

qu’en vertu d’une mimesis négative, et à la lumière d’un texte bien plus tardif, et

qui lui-même n’a rien d’excessif, si du moins on ne considère que ses

dimensions. C’est peut-être dans Jacques le Fataliste qu’on trouve la clef de la

profusion du récit baroque, qui ressemble beaucoup à ce château qui annonce à

celui qu’il accueille : « Vous y étiez avant que d’y entrer, vous y serez encore

quand vous en sortirez »

2

. Ce qui est signifiant, donc, c’est l’absence de forme,

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c’est cette disparition de toute cloison intérieure comme de toute limite extérieure, qui ne trahit pas tant une crise d’hybris qu’une certaine faillite typiquement baroque : tout se meut et rien ne se fixe, l’excès tient lieu de mesure. « La littérature de l’âge baroque est la traduction [d’un] désarroi fondamental »

3

, nous dit Jean-Pierre Chauveau. « La vie apparaît factice, désordonnée, fragile, douloureuse »

4

, rajoute Yves Stalloni. Ici, donc, la forme fait sens, mais c’est malgré l’auteur : le roman sans limites n’est qu’un des visages du « tournis baroque »

5

, qu’une des formules des « furieuses extrapolations de l’angoisse baroque »

6

. Leur inscription périlleuse entre

« préciosité » et « burlesque » font de L’Astrée et d’Artamène des romans

« révélateurs » non seulement « de la psychologie et de l’état d’esprit des lettrés du XVIIème siècle »

7

, mais aussi, mais surtout, « de la hantise de l’inconsistance du réel ou de sa dérive »

8

. Dès les premières pages d’Artamène, le monde apparaît illisible et indomptable : alors qu’il se croit sur le point de délivrer Mandane, Artamène découvre « l’embrazement de la Ville de Sinope »

9

(mais n’est-ce pas l’univers entier qui est en proie à l’incendie ?) Puis, à chaque fois qu’il perd espoir, Artamène découvre une raison d’espérer ; et dès qu’il se croit en droit d’espérer, l’objet de sa quête lui échappe. En chaque ami il découvre un rival, en chaque ennemi il découvre un possible allié.

Et même le triomphe et le bonheur hyperboliques de Cyrus qui couronnent le roman (Cyrus est « Maistre de tous les Thresors de David, de Salomon, et de Cresus », il peut « estre proposé pour Modelle à tous les Princes qui l’ont suivy », sa « félicité » n’est « plus troublée d’aucune sorte de malheur », et il monte « sur un Thrône si eslevé, qu’il n’y en [a] point d’autre en toute la Terre qui ne [soit] beaucoup au dessous »

10

) forment une apothéose presque caricaturale et indéniablement révélatrice : devant la débâcle d’un monde qu’on ne peut saisir ni maîtriser, la seule ressource est une compensation rhétorique que sa démesure même rend dérisoire.

Quant aux mots qu’Honoré d’Urfé adresse, avant de commencer son récit, « à

la bergère Astrée »

11

, ils en disent long sur l’imprécision de la ligne de faille qui,

à l’époque baroque, ne sépare qu’à grand-peine la fiction de la réalité. Le seuil

paratextuel, qui devrait donner forme et donc sens à l’œuvre, ajoute ici à la

porosité de la frontière ontologique entre œuvre, personne et personnage, et le

livre semble prêt à sortir de ses gonds : « Il n’y a donc rien, ma Bergère, qui te

puisse plus longuement arrêter près de moi ? Il te fâche, dis-tu, de demeurer plus

longtemps prisonnière dans les recoins d’un solitaire cabinet, et de passer ainsi

ton âge inutilement. »

12

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Orgueil et démocratie : la longueur au XIXème siècle

Le récit colossal refait surface au XIXème siècle. Il a changé de forme(s), et de sens aussi. L’auteur s’affirme, il affirme sa maîtrise d’un univers qu’il prétend comprendre, et d’un monde qu’il prétend changer. Avec les synthèses monumentales de Victor Hugo, les interminables romans de Dumas, les cycles de Balzac et de Zola, le roman monumental est roi (si l’on peut qualifier ainsi une forme littéraire hautement démocratique), il domine les récits de l’époque de sa stature prodigieuse, titanesque même (car Hugo et Dumas sont bien de ces géants qui prétendent faire concurrence aux dieux.) Après la « démesure baroque »

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, voici venu le temps de l’ « hybris romantique »

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. Ce n’est plus le livre, mais l’auteur qui sort de ses gonds. S’il fallait attribuer une signification symptomatique unique aux formes longues du roman romantique, ce serait celle- ci : l’auteur romantique est grisé par l’orgueil, il croit s’égaler à Dieu.

Mais la mécanique de la signification des formes est en l’occurrence plus complexe. Ici, ce sont deux faits de société, contradictoires et pourtant historiquement indissociables, qui se cristallisent dans le triomphe d’une forme : la démiurgisation du créateur d’une part, la consécration du peuple d’autre part.

Car c’est la multitude qui est au cœur du roman, qu’elle en soit l’héroïne ou la destinatrice.

Les Misérables ne sont pas le roman d’un homme, mais bien de « l’homme » tout entier, de l’homme hugolien capable d’une « communication réelle » avec tout ce que la « nature infinie » recèle d’ « occulte »

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: « Ce livre est un drame dont le premier personnage est l’infini. L’homme est le second. »

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Il va de soi que le premier et le second ne font qu’un : l’homme selon Hugo est infini, comme l’infini a quelque chose d’humain (« Je crois [...] à l’Infini ayant un Moi.

L’Infini sans Moi serait limité, quelque chose lui manquerait, il serait fini. Or, il est l’Infini »)

17

. Notons d’ailleurs que ce personnage collectif tout-présent fait signe vers les futurs « unanimes »

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de Jules Romains, eux aussi plongés dans un

« continu psychique »

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qui n’a d’autres limites que celles de l’univers. Chez

Hugo, comme plus tard chez Romains, l’ubiquité des personnages impose qu’ils

s’ébrouent dans un monde de fiction élargi aux dimensions du cosmos : c’est là

une signification (mimétique, ou si l’on veut analogique) parmi d’autres du

choix hugolien de la forme longue. Hugo, donc, se rêve et se comporte en

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démiurge – mais en démiurge révolutionnaire. Il se veut tout-puissant, mais c’est pour renverser définitivement les rois : « avec Hugo, Paris cesse d’être le siège de la cour pour devenir la cité d’un peuple »

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, note Aragon. Il en va du livre comme de la ville, puisque Les Misérables ont pour monarque un forçat. Si Hugo écrit beaucoup, c’est aussi parce qu’il veut faire de son livre un instrument à la dimension de l’action qu’il projette, c’est parce qu’il veut faire de son œuvre un levier assez puissant pour jeter à bas sans possibilité de renaissance l’édifice de la monarchie. La forme, alors, fait sens comme un outil, elle tire son sens de son efficacité. Si le « roman d’Hugo » est si vaste, nous dit Claudel, c’est parce qu’il

reprend [...] la tâche des drames et des poèmes, le réquisitoire contre ce qui existe au nom de ce qui n’existe pas, l’épreuve à laquelle les puissances formidables de l’horizon se chargent de soumettre tout ce qui sur terre est d’institution humaine.

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La longueur des romans de Dumas a d’autres raisons d’être. Elle est démiurgique, certes (l’ambition de Dumas n’a rien à envier à celle de Hugo), mais elle est aussi économique et démagogique. Dumas (avec le concours de ses associés, au premier rang desquels Maquet) fait de la ligne pour le feuilleton. Il écrit aussi beaucoup afin de ne manquer aucun lecteur ; cette démagogie, d’ailleurs, est mi-calculée, mi-sincère. Certes, être lu de tous, c’est s’assurer la prospérité et la postérité, et l’on a beaucoup reproché à l’œuvre de Dumas de se donner « le tort de se soucier du lectorat »

22

. Cela n’empêche pas qu’on peut compter Dumas parmi les loyaux « serviteurs de la démocratie »

23

. Hugo affirmait : « la littérature du dix-neuvième siècle n’aura qu’un nom ; elle s’appellera la littérature démocratique. »

24

Dumas réalise à lui seul, ou presque, ce programme, et s’en vante en ces termes faussement modestes : « Lamartine est un rêveur ; Hugo est un penseur ; moi, je suis un vulgarisateur. »

25

Le naturalisme, de son côté, se verra reprocher (mais cette accusation est-elle

infâmante ?) d’être précisément « l’expression de la pire littérature

démocratique »

26

. De fait, il n’est pas nécessaire de prouver que Zola s’est

occupé des modestes plutôt que des grands. Ce souci du socialement petit le

conduit d’ailleurs à adopter une focalisation rapetissante : Zola se caractérise par

son « souci du détail », par son « obsessionalité », ce qui débouche sur une sorte

d’ « infini de la minutie »

27

. Chez lui, la forme longue fait sens par sa

contenance : son cycle romanesque est de grandes dimensions car il y range

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beaucoup de petites choses.

Quant au cycle balzacien, il est à la mesure et à l’image de l’objet que le romancier prétend représenter. En effet, avec Balzac

apparaît cette idée que l’élan créateur d’un romancier doit s’efforcer de coïncider non seulement avec celui d’un individu, d’individus, mais avec celui d’un monde, d’une totalité supérieure aux individus et qui se manifeste par eux, par leurs affinités et leurs contradictions.

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C’est cette totalité subsumante (mais qui n’est connaissable que par le biais des phénomènes subsumés) que rend visible, par un mécanisme d’analogie, le cycle, cet ensemble à la fois vaste et complexe qui tire sa cohérence non de sa linéarité, mais du jeu de rapports et de rappels qui l’anime et le structure. Tout cycle, en effet, est aussi une collection, et « fabrique du liant, invente des connections inaperçues, réunit ce qui a été séparé »

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.

Des livres du destin : les romans-fleuves du premier XXème siècle

Au XIXème siècle, donc, le romancier se découvre une ambition de totalité. Il faut tout dire – que ce tout soit microcosmique, comme ces univers-îlots qui occupent Balzac ou Zola (et qui occuperont plus tard l’ironique Thomas Mann, dans les Buddenbrook en particulier) ou macrocosmique, comme « l’infini » auquel Hugo n’hésite pas à se confronter.

Cette ambition ne se perdra pas chez les auteurs de la troisième période du roman interminable, qui court de 1904 – c’est L’Aube de Jean-Christophe – à 1946, année où sont publiés les derniers volumes des Hommes de bonne volonté de Jules Romains. Cette fois, la forme est franchement signifiante et clairement mimétique – sans préjudice d’une certaine portée théorico-historique d’une part et symptomatique d’autre part (car Rolland, Proust, Duhamel, Martin du Gard et Romains ont tous eu leur part d’honneurs, du Goncourt au Nobel et de l’Académie à la Présidence du PEN Club International, et les dimensions de leurs romans sont ainsi à la mesure de leur ambition).

La dimension imitative des romans de Romain Rolland, de Proust et de Jules

Romains est incontestable. Jean-Christophe et L’Âme enchantée sont peut-être

les seuls romans-fleuves au sens strict du terme

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: tous deux sont placés sous la

tutelle de la métaphore fluviale (Jean-Christophe naît tout à côté du Rhin, et le

nom d’Annette Rivière nous dispense de tout commentaire), et ils retracent l’un

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comme l’autre un destin, c’est-à-dire un mouvement sans retour mais non sans méandres qui mène à la mer finale (et c’est ainsi que Jean-Christophe mourant entend les grondements conjugués du fleuve et de l’océan.)

Jean-Christophe est particulièrement intéressant car, dans la mesure où il est le roman d’un individu qui naît sous le signe du Rhin et qui s’ouvre peu à peu, jusqu’à l’osmose finale, au « sentiment océanique »

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, il évolue, et de roman- fleuve devient récit-océan : il réalise de la sorte la trajectoire idéale décrite, quelques décennies plus tard, par Maurice Blanchot dans Le Livre à venir. Après les péripéties et les anecdotes, voici venu le temps de la « rencontre » essentielle avec cet « au-delà »

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où les contraires se rejoignent : « Harmonie, couple auguste de l’amour et de la haine ! [...] Hosanna à la vie ! Hosanna à la mort ! »

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Ce qui est étonnant, surtout, c’est que la structure de Jean-Christophe annonce à certains égards celle de À la Recherche du temps perdu. De même que la Recherche (et cela vaut aussi, mutatis mutandis, pour Jean Santeuil) est le vaste roman paradoxal des aventures et des accidents qui amènent le narrateur jusqu’au point révélateur qui, a posteriori, donne non seulement sens, mais aussi réalité à cette longue série d’événements, qui pourtant ont dû advenir pour que ce point qui les transfigure soit atteint

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; de même, dans Jean-Christophe, l’apocalypse océanique donne sens aux contingences fluviales qui pourtant l’amènent et la préparent. La longueur, donc, dans Jean-Christophe et dans La Recherche du temps perdu, fait sens doublement : le roman s’étire comme la liste des péripéties préparatoires, en nombre théoriquement indéfini sinon infini ; et il faut que les contingences se multiplient pour que leur somme soit à la mesure de la révélation ultime.

Mais le cas de l’œuvre de Proust est plus complexe encore, car la Recherche

est hautement autoréflexive. Elle n’est que l’histoire d’une vaste parenthèse, en

principe infinie, et tout le texte n’est qu’une digression qui mène d’un instant à

lui-même, sublimé, et surtout du livre à lui-même, transfiguré : « la parenthèse

est par essence une figure réflexive — là où le texte pense, là où il fait image de

lui-même. »

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La Recherche est mallarméenne autant que proustienne. Le monde

et le livre de Proust (mais n’est-ce pas tout un, malgré le « hiatus » entre « le

poème et l’homme »

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?) aboutissent à un livre. La structure circulaire construite

par Proust fait écrire à Jean Rousset que la « Recherche est de ces œuvres dont

on peut dire que leur contenu est dans leur forme »

37

. Le livre du monde (dans le

sens aussi bien cosmique que mondain du mot) aboutit à un livre du livre :

l’œuvre de Proust illustre, de manière plus éclatante encore que Jean-Christophe,

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la thèse de Maurice Blanchot, puisque le roman, qui raconte des événements qui lui sont extérieurs (c’est ce que fait À la Recherche du temps perdu jusqu’au Temps retrouvé), se transforme en un récit qui, dans un geste à la fois poétique et métatextuel, raconte la rencontre finale, qui se joue en lui, du livre avec lui- même. Ici, donc, la forme longue signifie en ceci qu’elle permet de boucler la boucle, de faire le tour du cercle vertueux qui permet au livre de s’atteindre lui- même (sans compter qu’il y a aussi, plus simplement, une coïncidence parfaite entre la forme et son sens : le temps perdu à retrouver le temps disparu, c’est le temps perdu à écrire et à lire le livre).

Jules Romains, de son côté, prétend proposer un vaste roman simultanéiste : il s’agit de montrer comment Paris (comme plus largement le monde, et encore plus largement l’univers) forme un seul corps, uni organiquement et psychiquement. Dans l’idéal, Les Hommes de bonne volonté seraient le tableau (et non le récit) d’un instant unique de la vie unanime

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de l’univers. La forme du roman est mimétique, mais pas directement : car nul récit ne sera jamais tabulaire, ni dans sa production, ni dans sa réception. Il faut donc maîtriser l’art de la transcription, pour puiser dans le lexique musical, ou si l’on préfère un terme du vocabulaire littéraire, de l’adaptation. On a une certaine image du monde, qui est fondamentalement anti-temporelle, mais on doit la rendre intelligible par le biais d’un art soumis aux lois du temps. Ce n’est donc qu’au prix de contorsions formelles (juxtapositions de scènes sans lien narratif entre elles, mais répondant aux lois de la contiguïté spatiale et temporelle, chapitres qui se succèdent en fonction d’affinités psychiques entre les personnages présentés et non conformément au mouvement de l’action) qu’un lien mimétique approximatif s’établit entre la conception romainsienne de l’univers, fondée sur la notion de « continu psychique », et sa concrétisation romanesque.

Cela nous conduit à prendre conscience du fait qu’il convient de tenir compte,

à l’intérieur de la forme longue, des choix de structuration. Aude Leblond, dans

son essai sur L’Esthétique du roman-fleuve, décrit certaines des formes-sens

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(montages, ellipses, fils rouges, excroissances) qui structurent le roman-fleuve,

et qui d’après elle installent le lecteur dans un imaginaire de la précarité. À

l’échelle de la tomaison également, la structuration fait sens. Roger Martin du

Gard, par exemple, choisit de faire sortir son roman du chemin qu’il lui avait

tracé, et de raconter ce qu’il avait d’abord jugé irracontable : la Grande Guerre,

ou du moins ses premiers et ses derniers jours. Cela donnera L’Été Quatorze

d’abord, et l’Épilogue ensuite, qui couronnent de manière quelque peu

incongrue une œuvre qui ne les annonçait pas. Mais précisément, cette sortie

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hors de la droite voie du projet initial ne fait-elle pas sens, quand on songe au bouleversement que l’événement provoqua dans toute construction qui comptait sur la durée ? Quant à Jules Romains, son œuvre a pour clef de voûte et pour axe de symétrie le diptyque formé par Prélude à Verdun et Verdun (les tomes XV et XVI des Hommes de bonne volonté). Et justement, il a choisi cette structure pour son roman afin de rendre formellement palpable sa vision de l’histoire comme suite d’ « ondes d’historiques » : celle qu’il raconte dure vingt-cinq ans, du 6 octobre 1908 au 7 octobre 1933, et elle a pour « crête »

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la bataille de Verdun.

C’est donc une vision du monde (ou de l’univers) qui se traduit, selon des modalités variables, par le choix de la forme longue. Faut-il voir, dès lors, dans la longueur du roman-fleuve du premier XXème siècle français, le signe d’une volonté de construire des mondes fictionnels « habitables »

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, des univers romanesques hospitaliers, dans lesquels on puisse, à volonté, s’installer, ou voyager ? Il va de soi que les dimensions impressionnantes des Hommes de bonne volonté par exemple ajoutent au réalisme, et donnent au lecteur le sentiment d’une liberté réelle de mouvement au sein du roman, de telle sorte que la forme fait sens en tant qu’elle participe de la stratégie mimétique globale du livre. Toutefois, l’adjectif « habitable » ne s’applique pas qu’aux romans longs : ainsi, si Mauriac l’appliquait à Proust et Balzac (dont il aimait les œuvres dans la mesure où il pouvait y entrer et en sortir quand il voulait

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), il l’appliquait aussi à ses propres romans. Plus récemment, Bernard Vouilloux l’a utilisé pour qualifier les récits de Julien Gracq

43

. Sont ainsi « habitables » aussi bien des œuvres interminables que des récits brefs – sans compter que, pour Mauriac, l’archétype de l’œuvre inhabitable, c’est Ulysse, donc une œuvre longue, très longue même.

Mais ce n’est peut-être pas les dimensions des romans-fleuves qui en font des

œuvres habitables. Certes, pour Tiphaine Samoyault, l’aboutissement d’un projet

littéraire aussi ambitieux qu’un roman-fleuve est le signe d’une foi renouvelée

dans la capacité du livre à rendre le monde intelligible

44

. Cependant, on peut

aussi bien considérer (c’est l’avis d’Aude Leblond) que le roman-fleuve, parce

qu’il semble impossible de le conclure, de le borner, de cerner ses contours, est à

l’image d’un univers déroutant et indéchiffrable. Jules Romains, Georges

Duhamel et Roger Martin du Gard seraient ainsi les héritiers lointains des

romanciers baroques. Il est en tout cas difficile de contester que le roman-fleuve

est un genre ouvert, qui se distingue par son « refus de conclure »

45

, et qui par là

même est propre à raconter le destin inélucidable d’une « époque disloquée »

46

.

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Jules Romains ne le cache pas, il a songé à poursuivre son roman, et à y intégrer le récit de la Seconde Guerre mondiale. Il a d’ailleurs donné une « suite » (certes de faible qualité littéraire, mais ce n’est pas là ce qui importe) aux Hommes de bonne volonté, en racontant, dans Le Fils de Jerphanion, la jeunesse désorientée, pour ne pas dire délinquante, de l’enfant de l’un des personnages principaux de son œuvre maîtresse. Quant à Roger Martin du Gard, s’il n’a pas prolongé textuellement Les Thibault, il a choisi un explicit qui fait signe vers un avenir fragile. Les Thibault se terminent sur le nom de Jean-Paul : c’est le fils de Jacques, qui, héros pacifiste, est mort en martyr et en vain, et le neveu d’Antoine, qui meurt d’avoir respiré de l’ypérite. Or Jean-Paul (le roman ne le dit pas, mais le lecteur le sait, et l’auteur a eu le temps de le savoir) aura vingt ans, ou un peu plus, en 1939…

Ainsi, si les romans-fleuves sont ouverts dans leur forme, c’est qu’ils le sont aussi dans leur propos, c’est qu’ils peinent à prêter un sens au monde dont ils rendent compte :

Jallez disait, à personne en particulier :

— Ce monde moderne serait tout de même quelque chose de bien épatant, si…

Aucun des autres n’avait besoin qu’il expliquât le si. Aucun non plus n’avait sous la main une réponse.

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C’est sur ces mots incertains que se clôt le roman de Romains. Quant aux Pasquier, la béance qui leur tient lieu d’apothéose n’est guère optimiste :

Rien n’est jamais fini dans notre monde misérable. Il n’y a de repos, dit Goethe, que sur les cimes glacées. Hélas ! ce n’est même pas vrai. Il n’y a de rémission que sur les planètes mortes, quand toute vie est abolie depuis des millions de siècles et que les souvenirs mêmes sont endormis pour toujours.

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La longueur au second degré

Il importe par ailleurs de remarquer que la première moitié du XXème siècle

est une époque d’intense théorisation des formes longues, et plus généralement

de prise de conscience des significations qu’acquiert la forme longue du fait de

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ses réalisations archétypiques et de ses métaphorisations critiques. Un Duhamel, par exemple, ou un Romains, sait très bien dans quelle tradition architextuelle il s’inscrit. La Préface aux Hommes de bonne volonté, que Romains rédige alors qu’il n’a encore écrit que quatre des vingt-sept volumes de son œuvre, ressemble fort à un cours d’histoire littéraire sur le roman « monstrueux ». Romains tient à se distinguer successivement de Zola, de Balzac, de Victor Hugo, de Romain Rolland, de Proust, et même de Galsworthy et de Thomas Mann

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. Et si Duhamel se défend d’écrire un roman-fleuve (car il ne veut pas imiter la coulée du cinéma ou de la radio, qui « ne se répètent pas » mais « charrient un mélange détestable où l’on rencontre souvent le pire et rarement le meilleur »

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), Roger Martin du Gard, lui, ne craint pas une certaine fluidité, même désordonnée, de la création : « J’estime qu’à trente ans, on peut très bien se permettre de lâcher la bonde, généreusement, torrentueusement ; et je demande seulement qu’on puisse trouver quelques paillettes dans ce flot boueux d’avalanche. »

51

Tous deux, donc, prennent position, non pas pour ou contre une forme, mais en faveur ou en défaveur d’une certaine conception métaphorisante de cette forme. Il appert d’ailleurs de l’essai d’Aude Leblond qu’il est fait de l’image du fleuve un usage allégorique multiple : après Héraclite, l’imaginaire fluvial du temps apparaît presque irrévocable ; mais le fleuve, ce peut être aussi le destin (le Rhin de Jean- Christophe se jetant dans l’océan final) ; ce peut être la narration, qui va sans cesse de l’avant ; et la lecture elle-même, qui suit le roman au long cours, peut être fluviale. Notons aussi, toujours avec Aude Leblond, le passage, dans l’imaginaire critique, d’une idée fougueuse à une idée apaisée du fleuve. Ainsi, André Thérive, dans un texte consacré aux Hommes de bonne volonté, écrit qu’un

roman de ce type exceptionnel […] semble accompagner le cours paisible d’un siècle, où il surviendra certes de brusques catastrophes, mais où l’on rencontre, comme au long d’un fleuve, plus de plaines que de défilés, des anses élargies où l’eau stagne, des tourbillons presque immobiles.

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Cette évolution, on le voit, n’est pas sans rapport avec la conception de l’histoire dont le fleuve romanesque se veut le signe allégorisé.

La forme fait ainsi sens par ses métaphorisations autoréflexives ou critiques.

À la Recherche du temps perdu est une œuvre cathédrale

53

, nous dit par exemple

Luc Fraisse. Aude Leblond reprend cette image, mais en infléchissant

différemment la métaphore allégorisante. Si Les Hommes de bonne volonté, La

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Chronique des Pasquier et Les Thibault peuvent à certains égards être perçus comme des œuvres cathédrales, ce n’est pas simplement parce qu’ils sont monumentaux, et fortement structurés ; c’est aussi (surtout peut-être) en ceci qu’ils abritent les reliques d’un passé sanctifié, et dont on voudrait qu’il soit capable, par un improbable miracle, de modeler l’avenir à sa semblance. Mais il se trouve que ces œuvres qui se souhaiteraient optimistes sont érigées sur un présent instable et précaire, et qu’elles ressemblent à la cathédrale de Strasbourg, qui repose sur un marécage – sur un marécage, qui plus est, que Romains, Duhamel et Martin du Gard n’ont pu en aucune façon stabiliser. Le roman- fleuve est donc à la fois une œuvre-monument et un « livre tombeau »

54

. Plus exactement, les romans-fleuves ressemblent au cénotaphe surpeuplé de la Fête de la Victoire, dont Jules Romains, dans Les Hommes de bonne volonté, évoque la vacuité écrasante

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. Comme le cénotaphe, ils sont habités profusément, et inoccupés cependant (ils sont doublement vacants, même : ils ne sont que des fictions où abondent les êtres chimériques ; de plus, ceux dont ils célèbrent la bonne volonté sont des héros d’un autre temps).

Certaines de ces métaphorisations et de ces désignations génériques ne viennent qu’a posteriori orienter les œuvres – c’est-à-dire leur donner à la fois forme et sens. Mais d’autres précèdent la création, et y président même. Des auteurs comme Duhamel, Martin du Gard ou Romains ont une expérience suffisante de l’histoire littéraire pour connaître les vertus de la forme longue. Car une forme signifie aussi par tradition, et non pas simplement de façon mimétique. Il y a une signification des formes de pure convention historique, et qui ne vaut que pour l’auteur et pour le lecteur lettré. Il existe ainsi en Europe toute une tradition du roman familial au long cours, qui culmine si l’on veut avec les deux volets tolstoïens (le bonheur familial dans Guerre et Paix et l’effondrement conjugal dans Anna Karénine), et qui se poursuit en Allemagne avec Les Buddenbrook, et en France avec La Chronique des Pasquier (qui montre comment les élites, en deux générations, sortent du peuple) et Les Thibault (qui montrent, au contraire, comment quatre ans de guerre suffisent à détruire des élites longuement mûries).

Ce n’est donc pas simplement le sens de la forme longue qui évolue, c’est son

mode même de signification : à l’âge baroque, la démesure est à la fois

symptomatique et négativement mimétique ; au XIXème siècle, l’immensité de

la forme est une double-condensation imitative, qui suggère à la fois l’ampleur

de l’ambition auctoriale et l’évolution démocratique de la littérature ; enfin, dans

la première moitié du XXème siècle, la forme acquiert un véritable pouvoir

(13)

mimétique qui répond à une volonté de l’auteur, en même temps que l’épaisseur

historique que lui confèrent les précédents baroques, romantiques et

réalistes/naturalistes donne à l’architexte monumental un pouvoir de

signification par héritage qui contribue à générer et à orienter les œuvres

nouvelles qui viennent s’inscrire dans cette tradition titanesque.

(14)

1

Boileau, Nicolas. L’Art poétique, Paris : De l’imprimerie d’Aug. Delalain, 1815. 3.

2

Diderot, Denis. Jacques le Fataliste et son maître, Paris : Le Livre de poche, 2000. 85.

3

Chauveau, Jean-Pierre. Lire le Baroque, Paris : Armand Colin, 2005. 27.

4

Stalloni, Yves. Écoles et courants littéraires, Paris : Armand Colin, 2015. 48.

5

Prigent, Christian. « Roue, roue voilée, roue en huit. » Figures du Baroque, Jean-Marie Benoist, éd., Paris : Presses universitaires de France, 1983. 169.

6

Bourg, Lionel. Matière du temps, Portiragnes : Cadex, 1996. 58.

7

Gheysens, Fabienne. Baroque, préciosité et burlesque : quand l’instabilité s’empare des lettres françaises, 50 minutes, 2015. Web. 14 décembre 2015. 13.

8

Delecroix, Vincent. Poussin. Une journée en Arcadie, Paris : Flammarion, 2015. 220.

9

Scudéry, Madeleine de. Artamène ou le grand Cyrus, partie 1, livre 1, Paris : Augustin Courbé, 1656. 5.

10

Scudéry, Madeleine de. Artamène ou le grand Cyrus, partie 10, livre 3, Paris : Augustin Courbé, 1656. 850.

11

Urfé, Honoré d’. L’Astrée, première partie, Paris : Champion, 2011. 109.

12

Ibid.

13

Poletto, Christine. Arts et pouvoirs à l’Âge baroque : crise mystique et crise esthétique aux XVIème et XVIIème siècles, Paris : L’Harmattan, 1990. 197.

14

Besançon, Alain. « The Roots of Modern Iconoclasm. » Jan Assmann, Albert I.

Baumgarten, éd., Representation in Religion: Studies in Honour of Moshe Barash, Leyde: BRILL, 2001. 320.

15

Hugo, Victor. Les Travailleurs de la mer, Paris : Ollendorf, 1911. 80.

16

Hugo, Victor. Les Misérables, volume 2, Paris : Gallimard, 1973. 79.

17

Hugo, Victor. « Lettre au rédacteur en chef du Croisé. » Œuvres complètes : Correspondance, tome III, Paris : Albin Michel, 1952. 64.

18

Voir Romains, Jules. « Petite Introduction à l'unanimisme. » Problèmes d'aujourd'hui, Paris : Kra, 1931. 149-182.

19

Ibid., 164.

20

Aragon, Louis. Avez-vous lu Victor Hugo ? Paris : Pauvert, 1964. 22.

21

Claudel, Paul. « Sur Victor Hugo. » Œuvres en prose, Paris : Gallimard, 1965.

80.

22

Philippe Dufour. « Flaubert lecteur : une histoire des écritures. » Flaubert : revue critique et génétique (2, 2009). Revues.org. 14 décembre 2015.

23

Voir La Forge, Anatole de. Les Serviteurs de la démocratie, Paris : G. Maurice, 1886.

24

Hugo, Victor. « Lettre à Champfleury. » Œuvres complètes : Correspondance, tome II, Paris : Albin Michel, 1950. 331.

25

Dumas, Alexandre. Causeries, volume I, Paris : Michel Lévy frères, 1860. 5.

26

Robert, Guy. « Zola et le classicisme ». Revue des sciences humaines (49-50,

1948). 138. – Voir aussi Borie, Jean. « Une littérature démocratique ? La

(15)

situation des écrivains naturalistes. » Qu'est-ce que la culture française ? Jean- Paul Aron, éd., Paris : Denoël-Gonthier, 1975. 77-102.

27

Schalk, David. « Zola et l’histoire : l’historien Zola. » Les Cahiers naturalistes (67, 1983) : 47-55. 48.

28

Thibaudet, Albert. Réflexions sur la littérature, Paris : Gallimard, 2007. 881.

29

Besson, Anne, Vincent Ferré et Christophe Pradeau. « Avant-propos ». Anne Besson, Vincent Ferré et Christophe Pradeau, éds., Cycle et collection, Paris : L’Harmattan, 2008. 7-14. 11. – Sur le cycle romanesque, on pourra consulter également : Pradeau, Christophe. L’Idée de cycle romanesque. Thèse de Doctorat. Université de Saint-Denis, 2000 ; Conrad, Thomas. Poétique des cycles romanesques, de Balzac à Volodine. Thèse de Doctorat. Paris 3 Sorbonne Nouvelle, 2011.

30

Au sujet de débats sur la délimitation du corpus des romans-fleuves, voir Leblond, Aude. Sur un monde en ruine. Esthétique du roman-fleuve, Paris : Champion, 2015. 12 : « [Pour certains, parmi lesquels Tiphaine Samoyault], le terme de roman-fleuve [ne doit être retenu] que pour les romans où la narration s’organise effectivement autour d’un fleuve, sous forme matérielle ou allégorique ».

31

Rolland, Romain. « Lettre à Sigmund Freud. » Un beau visage à tous sens.

Choix de lettres de Romain Rolland, Paris : Albin Michel, 1967. 264-266.

32

Blanchot, Maurice. Le Livre à venir, Paris : Gallimard, 1959. 10 et 18.

33

Rolland, Romain. Jean-Christophe, Paris : Albin Michel, 2007. 1482.

34

Voir Blanchot, Maurice. Op. cit., 19-37.

35

Piat, Julien. « Proust par/entre parenthèse(s). » Acta fabula (XIV/2, février 2013). Web. 14 décembre 2015. – Julien Piat propose une recension de l’ouvrage d’Isabelle Serça, Les Coutures apparentes de la Recherche. Proust et la ponctuation, Paris : Honoré Champion, 2010.

36

Rousset, Jean. Forme et signification, Paris : Corti, 1989. 135.

37

Ibid., 138.

38

C’est le titre du recueil poétique majeur de Jules Romains, paru en 1908. Voir Romains, Jules. La Vie unanime, Paris : Gallimard, 1983.

39

Voir Leblond, Aude. Op. cit., 337-436.

40

Romains, Jules. Ai-je fait ce que j’ai voulu ? Paris : Wesmael-Charlier, 1964.

110.

41

Voir Leblond, Aude. Op. cit., 507.

42

Voir « François Mauriac à propos de Mémoires intérieurs ». INA. 1959. Web.

14 décembre 2015.

43

Vouilloux, Bernard. Julien Gracq : la littérature habitable, Paris : Hermann, 2007.

44

Voir Samoyault, Tiphaine. Excès du roman, Paris : Maurice Nadeau, 1999.

45

Voir Leblond, Aude. Op. cit., 447-457.

46

Romains, Jules. Le Fils de Jerphanion, Paris : Flammarion, 1956. 137.

47

Romains, Jules. Le 7 octobre (Les Hommes de bonne volonté, t. 27), Paris :

(16)

Flammarion, 1946. 324.

48

Duhamel, Georges. La Passion de Joseph Pasquier (La Chronique des Pasquier, t. 10), Paris : Omnibus, 1999. 1343.

49

Romains, Jules. « Préface. » Le 6 octobre (Les Hommes de bonne volonté, tome I), Paris : Flammarion, 1932. VII - VIII .

50

Duhamel, Georges. Défense des lettres : biologie de mon métier, Paris : Mercure de France, 1937. 33.

51

Martin du Gard, Roger. « Lettre à Jean Fernet. » Correspondance générale, tome 1, Paris, Gallimard : 1980. 200.

52

Thérive, André. « Les Hommes de bonne volonté. VII. Recherche d’une église.

VIII. Province. » Bulletin des Amis de Jules Romains (10, 1977) : 39.

53

Voir Fraisse, Luc. L'Œuvre cathédrale : Proust et l'architecture médiévale, Paris : Corti, 1990.

54

Voir Leblond, Aude. Op. cit., 23.

55

Voir Romains, Jules. Vorge contre Quinette (Les Hommes de bonne volonté,

tome XVII), Paris : Flammarion, 1939. 237-243.

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