J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
C
HRISTOPHE
B
ROUILLARD
Action du groupe de Galois sur les périodes de
certaines courbes de Mumford
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
6, n
o2 (1994),
p. 363-390
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_1994__6_2_363_0>
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Action du
groupe
de Galois
surles
périodes
de certaines courbes de Mumford
par CHRISTOPHE BROUILLARD
RÉSUMÉ - Nous étudions l’action du groupe de Galois sur les périodes des courbes de Mumford qui sont des revêtements cycliques de
P1K.
Lorsque ledegré de ce revêtement est premier à la caractéristique résiduelle du corps
de base, nous décomposons le réseau des périodes en une somme directe de modules monogènes, le nombre de ces modules monogènes étant déduit de
la géométrie de la courbe (théorème 4). Ceci nous permet de donner une
condition nécessaire et suffisante pour que le module des périodes soit libre
(théorème 5).
ABSTRACT - We study the Galois-action on periods of Mumford curves
which are cyclic coverings of
P1K.
When the degree of this covering is primeto the characteristic of the residue field we write the periods lattice as a direct sum of modules generated by one element; the number of such
modules is deduced from the geometry of the curve (theorem 4). We give
a condition (necessary and sufficient) for the periods-module to be free
(theorem 5).
1. Introduction
Soit K un corps
algébriquement
clos,
muni d’une valeur absolueul-tramétrique ;
on suppose ce corpscomplet
pour sa valeur absolue. SoitC une courbe de Mumford définie sur le corps K
(voir
[Mum]);
on supposeque la courbe de Mumford C est un revêtement
cyclique
dePl.
L’objet
de ce travail est d’étudier l’action du groupe deGalois 9
du revêtement C dePl
sur lespériodes
de lacourbe,
et depréciser
la structure du9-module
des
périodes.
Une courbe de Mumford C sur K
est,
dupoint
de vueanalytique rigide,
unquotient
SZ/r,
où Q est un sous-espaceanalytique
dePk
"sans bordet borné dans aucune
direction" ,
et r un groupe deSchottky,
libreà g
générateurs, g
étant le genre de la courbe. Une théorie des fonctionsthêta,
due àMyers
[My],
Manin et Drinfeld[M-D],
Gerritzen[Ge 4],
permet
de construireanalytiquement la jacobienne
de C: celle-ci se décrit comme étantle groupe des facteurs
d’automorphie
des fonctionsthêta,
modulo le réseauengendré
par les facteursd’automorphie
des fonctions thêtaqui
sont sanszéros ni
pôles;
elles est donc de la forme où R est un réseau de( K * ) 9 ,
le réseau despériodes
deC,
de rang 9 le genre de C.Dans un
premier
temps,
nous donnons une caractérisation des courbesde Mumford
qui
sont des revêtementscycliques
dePl
(proposition
3.1);
nous ne faisons aucune
hypothèse
sur ledegré
du revêtement. Cetteca-ractérisation
porte
sur le groupe deSchottky
r de lacourbe,
etpermet
de montrer que les
périodes
forment un9-module
projectif
(proposition
3.5).
Delà,
nous sommes conduit à étudier les rangs locaux de cemodule;
nous avons une formule(lemme 3.8)
qui,
par des calculsélémentaires,
nouspermet
de savoir si le rang du moduleprojectif
est défini.Nous supposons que le
degré
du revêtement C de1~x
estpremier
à lacaractéristique
résiduelle du corps K. Une caractérisationgéométrique
des revêtementscycliques
dePal
qui
sont des courbes de Mumford(proposition
4.4)
permet
dedécomposer
le!g-module
projectif
en somme directe de9-modules
monogènes,
ceux-ci sont en nombrer;2
où rdésigne
le nombre depoints
de ramification de C surPl .
Cettedécomposition
n’est pasunique
engénéral;
enrevanche,
ellemajore
les rangs locauxpar ’ 22»
Cette
majoration
et le lemme 3.8 établissent que le9-module
despério-des est libre de rang et seulement si la courbe est totalement ramifiée
sur
Pu-
(théorème 5);
deplus,
le rang du moduleprojectif
est défini si etseulement si le module des
périodes
tensorisépar Q
est un(Ç
Q9zQ)-module
libre
(théorème 5).
De tels résultats rendaient tentant de continuer cette étude sur un
systè-me de2g
périodes,
comme c’est le cas sur C ou encore sur notrecorps K
selon le
point
de vue de Fontaine etMessing
[F-M].
Cela nous a conduit àexaminer l’action du groupe de Galois sur
HDR(CIK), 1
lepremier
groupede la
cohomologie
de De Rham de C sur K.À
l’aide de résultats récentsde L. Gerritzen
([Ge 2], [Ge 3])
qui
décriventHhR(CIK),
on déterminelorsque
ledegré
du revêtement C dePl
estpremier
à lacaractéristique
résiduelle du corps etlorsque
lecorps K
est decaractéristique
zéro,
unréseau de
qui
sedécompose
en une somme directede!g-modules
monogènes
en nombre r -2,
ce réseau étant deplus 9-libre,
de rang r -2,
si et seulement si la ramification de C sur K est totale
(théorème
6).
Onpeut
citer autour de cetype
deproblème
le travail de Weil[W]
qui
cherche à
exprimer
lespériodes
de certains revêtements dePl
en termesdes coefficients de
l’équation
affineassociée,
et celui de Teitelbaumqui
fait la même étude pour les courbes de Mumford de genre 2uniquement.
Je remercie le referee pour l’ensemble des
commentaires,
desremar-ques, et des
suggestions
qu’il
a bien voulu me faire etqui
m’ont été d’ungrand
bénéfice.2.
Rappels
et notationsPour les
généralités
sur les courbes deMumford,
on renvoie à[Mum];
notre
point
de vue est celui de(G-vdP~.
Pour lesgénéralités
degéométrie
rigide,
on renvoie à[B-G-R], [F-vdP]
et[G-vdP].
Soit K un corps
algébriquement
clos,
muni d’une valeur absolueul-tramétrique ;
on notelx
E1} ,
K°° =K;
Ixl
1}.
Lequotient K
= est un corpsappelé
corps résiduel deK;
l’entiercar(K)
s’appelle la
caractéristique
résiduelle de K.Courbes de
Mumford :
soit r un sous-groupe deSchottky
dePGL(2, K)
de rang g
(par
définition r est un groupe libre discontinu de rangg);
soitOr
=Gr
oùGr
désigne
despoints
limites deF;
lequotient
a une structure
d’espace analytique isomorphe
(au
sens de lagéométrie
analytique
rigide),
àl’analytifiée
d’une courbeprojective
C sur le corpsK,
régulière,
de genre g(le
rang der).
Nous
prendrons
comme définition d’une courbe de Mumford l’une destrois définitions
équivalentes
données par laproposition-définition
2.1.PROPOSITION-DÉFINITION 2.1. Les assertions suivantes sont
équivalentes :
(i)
La courbe C s’écritanalytiquement
comme unquotient
dutype
Or Ir
où r est un groupe de
Schottky.
(ii)
La courbe C est localementanalytiquement isomorphe
àPk.
(iii)
La courbe Cpossède
une réductionanalytiques
dont lescomposantes
irréductibles sont des se
coupant
en despoints
doubles ordinaires.Preuve : ces
équivalences
sont établies dans[G-vdP]
chap.
IV etV,
et dans[F-vdP]
chap.
IV.Nous savons
qu’alors l’application
7r :S2r
2013~ C est lerevête-ment universel
(au
sensanalytique
rigide)
de la courbeC,
de groupe r et ona les
isomorphismes:
N(r)/r
oùN(r)
désigne
le normalisateur de r dans
PGL(2, K) (cf.
[Ge 1~,
[G-vdP]
VII)
est un groupe fini dont on connait
précisément
l’ordre(cf. [He])).
Dans lasuite,
sans que cela nuise à lagénéralité
de notreproblème,
on supposeraque oo E
S2r.
Périodes de la courbe : étant donnée une courbe de Mumford C sur
K,
ondéfinit les
périodes
(au
sens deMyers,
Manin etDrinfeld,
Gerritzen et vander
Put)
de lafaçon
suivante : poura, b
dans on définit la fonctionthêta par le
produit :
il existe unhomomorphisme
ier z--ybde groupes ca,b de r dans K*
appelé
facteurd’automorphie
de la fonction thêta tel que l’on ait0(a, b; z)
=9(a, b; 7z)
forme
automorphe
surOr
est unproduit
fini de telles fonctions thêta et ondéfinit de manière
analogue,
à l’aide duproduit,
les facteursd’automorphie
des formesautomorphes
surOr.
Pour a Er,
on poseuo:(z)
=8(a,
aa;z);
la fonction
ua (z),
qui
nedépend
pas du choix de a EOr,
et sans zéros nipôles.
DÉFINITION
2.2. Lespériodes
de la courbe C sont lesfacteurs
d’automor-phie
associés auxua (z)
lorsque
cxparcourt r;
on note 7Z l’ensemble despériodes.
Fixons
{~1,~2? " ’
une base der,
et soit C l’ensemble des facteursd’automorphie
des formesautomorphes
surÇlr; l’application
est un
isomorphisme
de groupesqui
transforme l’ensemble despériodes
R en un réseau W de(K*)9
etla jacobienne
(analytifiée)
de la courbe définiesur K par le
quotient
J(C)(K)
=C/R - (K*)91W
estisomorphe
au groupePic° (C) (voir
parexemple
[M-D], [Ge 4]
ou[G-vdP]
chap.
VI).
L’application
où ca
désigne
le facteurd’automorphie
de ua, se factorise en unebijection
(qui
est unisomorphisme
degroupes) :
et on pourra donc
regarder
lespériodes
R de la courbe comme les élémentsdu groupe
Action du goupe des
automorphismes
de la courbe :soit !g
le groupe desau-tomorphismes
de la courbeC;
legroupe G -
N(r)/r
agit
defaçon
naturellesur l’ensemble des fonctions
méromorphes
surS2r;
soit 0’ un relèvementdans
N(r)
d’ungénérateur
deQ;
l’action naturelle de a EPGL(2,
K)
surles fonctions
méromorphes
surSlr
est la suivante :Cette action se
prolonge
en une action sur lespériodes
de la courbe.D’autre
part
le normalisateur de Fagit
parconjugaison
sur lequo-tient
r/ [r, ri,
et donc sur lespériodes
de lacourbe,
en associant aufac-teur
d’automorphie
de la fonction ua le facteurd’automorphie
de lafonc-tion Nous montrons que ces deux actions sont
compatibles
avecl’isomorphisme
de(2.3) :
r/[IBr]
2013~ R.PROPOSITION 2.4. Soit ca le
facteur d’automorphie
de laforme
automor-phe
ua(z),
et soitcâ le
facteur d’automorphie
de laforme
automorphe
= Pour
tout,
E r on al’égalité
=câ (~y) .
Preuve d e l a
proposition 2.4.
Un calculsimple
montrequ’il
existe uneconstante A non nulle telle
qu’on
ait leségalités :
ce
qui
prouve laproposition.
Rernarque
~.5. L’action du groupe desautomorphismes
de la courbe surles
périodes
R se ramène donc à l’action parconjugaison
de sur laquotient
parl’isomorphisme
~ R.NOTATION-DÉFINITION
2.6. On notera dans la suitefab
pourE
N(F),
nous noterons (j sa classe dans lemorphisme
rab
2013rab
induitpar la
conjugaison
surr,
lemorphisme
Q-linéaire
rab
2013r ab
induit par.
Onappelle
tracede ?
et onnote
l’application
rdb
-~rab
définie
par =1-~- cr
+ ... +un;
on
définit
defaçon analogue
rab
--rab
parTr()
-A n
1 + Û
+ ...1+0-+’"+.
3. Le module
pro jectif
despériodes
On donne la caractérisation suivante des revêtements
cycliques
dePk
qui
sont des courbes deMumford;
ellegénéralise
celle donnée par van Steenqui
ne caractérise que les revêtements d’ordrepremier
à l’aide de la formuledu
produit
(iv) (cf.
wS~ ) .
Rappelons
la définition d’un revêtementcyclique
de Pk :
Définition
etrappels.
Un revêtementcyclique
dePk
dedegré n
est la donnée d’une courbeprojective
C,
nonsingulière,
connexe, définie sur lecorps
K,
et dont le corps des fonctions rationnellesK(C)
est une extensioncyclique
d’un corps de fonctions rationnelles à une variable.Lorsque
lacaractéristique
de K ne divise pas n, le corps est de la forme :où les entiers ~,~1,’" ar sont
premiers
entre eux dans leur ensemble.Quitte
à effectuer unchangement
de variables en x, yqui
laisse les corpsK(x, y)
etK(x)
invariants,
onpeut
supposer que les relations suivantessont satisfaites :
(B ./,..., ,,o é - 1 - - -
La deuxième relation
signifie
que lemorphisme f :
C ~Pk
déduit del’inclusion
K(x)
cK(x, y)
n’est pas "ramifié à l’infini".On
appelle
groupe de Galois du revêtementf :
C ~ et on notele groupe
Gal(K(x,
y)1 K(x)).
PROPOSITION 3.1. Soit C une courbe de
Mumford
de groupe deSchottky
ret soit n > 2. Les assertions suivantes sont
équivalentes.
(i)
C est un revêtementscyclique
d’ordre n derk.
(ii)
Il existe u EN(r)
dontl’image
«ô7 dansN(r)/r
est d’ordre n et dontla trace
agit
trivialement surrdb.
(iii)
Il existe CT EN(r)
dontl’image (j
dansN(r)/r
est d’ordre n etdont la trace
agit
trivialement surrab
Q9ZQ-(iv)
Il existe a EN(r)
dontl’image
Q dansN(F)lr
est d’ordre n etqui
vérifie
laformule
duproduit :
Preuve. Il est clair que les assertions
(ii), (iii), (iv)
sontéquivalentes.
Pourmontrer
l’équivalence
entre(i)
et(ii)
nous avons besoin du lemme :LEMME 3.2. Soit Q E
N(F)
d’image (j
dansN(r)/r
d’ordre n,
puis ro
=Ir, u
>, et soitOd le polynôme cyclotomique
d’ordred;
alors:1 - on a
l’égalité
Gr
=Gro;
2 - le
quotient
S2r/ro
est une courbealgébrique
dont le genre go est donné3 - on a la
décomposition
en somme directe : rPreuve du lemme 3.2.
1 - r est d’indice fini dans
ro,
ceci prouvel’égalité
f-r
=jCro’
Montrons que les
Q-espaces
vectorielsfO,ab
Q9zQ
etKer(u -
1)
sontiso-morphes.
Les inclusions
[F, r]
C[]Fo, ro]
C F donnent la suite exacte :On a de
plus
les suites exactes :On obtient en tensorisant
par Q l’isomorphisme
(
Un calcul
simple
permet
d’interpréter
1ce
qui
montre que l’on a 13 - C’est le lemme des noyaux que l’on
peut
appliquer
puisque Q [X]
estprincipal.
Le lemme est
prouvé.
Prouvons maintenant la
proposition:
(ii)
-(i).
Soitro
= >, le lemme nous ditOr
=Oro;
comme lequotient
S2ro /ro
est une courbealgébrique
(notée
Cro ),
onpeut
définir lemorphisme analytique
etalgébrique
on a alors
Cr /
>~Cro
ct p est unmorphisme
dedegré n
(puisque 0,
détermine un
automorphisme
de la courbe d’ordren) .
Pour montrer que pest un revêtement
cyclique
d’ordre n de il suffit de voir que go estnul;
mais ceci est trivial
puisque
un relèvement de 1
la somme directe
ce
qui
prouve laproposition.
Remarque
3.3. Laproposition
3.1 nous dit que si la courbe C est unrevête-ment
cyclique
d’ordre n dePl
alors il existe ~,qui
est nécessairement ungénérateur
deGal(C/rk-),
qui
vérifie(ii);
en fait la preuve de laproposition
montre que tout
générateur
deGal(C /P k )
vérifie(ii);
une autrefaçon
de le voir est de constater que si k est un entierpremier
à n, alors lepolynôme
Tr(X)
diviseTr(Xk)
et donc si l’action de est triviale sur]rab,
il enest de même de l’action de
COROLLAIRE 3.4. Avec les notations de la
proposition 3.1,
si la courbe deMunford
C est un revêtementcyclique
d’ordre n dePk,
alors on a ladécomposition
en somme directe:Preuve du corollaire. C’est une
conséquence
du lemme 3.2.Tout est en
place
pour énoncer laproposition
3.5 :PROPOSITION 3.5. Le Z des
périodes
est un moduleprojectif.
Preuve. Comme
Fab
est detype
fini,
il suffit de prouver que pourtout p
dans le défini par
rab,p
est sans torsion.
z
1-
Remarquons
tout d’abord que les idéauxpremiers
de sontde la forme
(q5d (~»
ou(p,
où d est un diviseur de n différent de1,
et p est un nombre
premier qui
ne divise pas d.On a donc = U
V(4)d(a));
cette réunion estdisjointe.
2- Montrons que pour tout idéalpremier p
dans lemo-dule des
périodes
localisé en p, = est sans torsion.Soit p =
(p,
avec ppremier
ne divisant pas d.On a
désigne
une racineprimitive
d-ièmede l’unité. L’anneau est donc
principal,
doncintègre.
Soit alors x Erab
tel que x = x ~ 1 soit de torsion dansr ab,p.
Il existe a E = tel
que ax =
0;
une clôture
intégrale
de dansQ(ed);
comme l’anneauZp[gd]
estintégralement
clos,
on a la relation :N(a)x
= 0(où
Ndésigne
la normede l’extension
Q(~d)
surQ)
etN(a)
EZp
est non nul. Il existe donc m unentier non nul tel que mx = 0. Soit s E tel que smx =
0;
ona alors msx = 0 et comme le module
rab
est sansZ-torsion,
on a sx = 0.Donc Y = 0 et
Fab,p
est sanstorsion,
cequi
prouvequ’il
estlibre ;
cequi
conclut la preuve de
proposition
3.5.Soit p = (~d(Q));
on al’isomorphisme :
r ab,p :=
oùKd
désigne
le corps(Q)/(d()).
’
z
Le module est donc un
Kd-espace
vectoriel,
donc unKd-module
libre. En
particulier
la valeur du rang local sur lacomposante
connexeV(~d(~))
de vautdimKd
Ceci démontre lecorollaire 3.6 suivant :
COROLLAIRE-DÉFINITION
3.6. Soiton a:
On note
N(d) la
valeur du rang local despériodes
sur lacomposante
Remarque
3.7. Le rangprojectif
n’est pastoujours
défini(i.e.
lorsque
lesrangs locaux ne sont pas
égaux
entreeux).
Nous allons donner unexemple
dans
lequel
le rang despériodes
n’est pas défini. Nous utiliserons dans cetexemple
le lemme 3.8 :LEMME 3.8. Soit C une courbe de
Murraford
qui
est un revêtementscyclique
d’ordre n de
Pl;
on suppose que n estpremiers
à lacaractéristique
deK;
écrivons le corps desfonctions
rationnelles de la courbe sous laforme
K(x,
y)
avec xet y
vérifiant
une relationstype :
.’Preuve du lemme.
Si g
est le genre de la courbe de MumfordC,
on a :ce
qui,
avec la formuled’Hurwitz,
prouve le lemme.Exemple
3.9 : Considérons la courbe de Mumford définie par un modèleaffine
singulier
de la forme :avec p, q des nombres
premiers
distincts;
on saitqu’il
estpossible
de choisir convenablement les élémentsa, b, ... , h
pourqu’un
tel modèle soit celuid’une courbe de Mumford
(cf.
laproposition
4.4).
Le lemme 3.8 nousdonne la formule:
Supposons l’égalité
N(p)
=N(q)
=N(pq);
on a alors(3 -
N(p)) (Pq -1) _
(p - 1)
cequi
estimpossible.
Donc le rang du module
projectif
rab
n’est pas défini et celui-ci n’est pas libre surZ[u]ITr(ô).
4. La somme directe de modules
monogènes
Nous venons de voir que les
périodes
de la courbe forment un moduleprojectif
sur l’anneauZ[] /Tr()
(proposition 3.5).
Le but de cepas-sage est de
décomposer
ce module en une somme directe deZ[]
/Tr()-modules
monogènes
le nombre de ces modulesmonogènes
étantégal
àT 2 2
où r
désigne
le nombre depoints
de ramification de C sur!Pk.
Cettedécomposition
n’est pasunique
engénéral;
enrevanche,
ellemajore
lesrangs locaux
par ’ 2 2
Cettemajoration
et le lemme 3.8 établissent que le module despériodes
est libre de si et seulement si la courbe esttotalement ramifiée sur
Pl
(théorème
5).
4.
Hypothèses
et notationsNous
énonçons
leshypothèses
et notations utilisées dans la suite.Soit n un entier
premier
à lacaractéristique
résiduelle du corpsK;
on(4.0.H) :
La courbe C est un revêtementn-cyclique
desoit 9
le groupede ce revêtement. Soit
K(x, y)
est le corps des fonctions rationnelles de lacourbe où x et y vérifient la relation :
Soit
f
lemorphisme
C -Pl
déduit de l’inclusionK(x)
cK(x, y).
Si C est une courbe de Mumford de groupe de
Schottky
rqui
vérifie(4.0.H),
ondésigne
par Q un revêtement dans le groupeN(r)
d’ungénérateur
de 9
via la
surjection :
N(r)
-N(r)/r
~Aut(C),
([Ge 1]).
THÉORÈME 4. Soit C une courbe de
Mumford
de groupe deSchottky
rvérifiant l’hypothèse
(l~.O.H).
--1 - Nous avons la somme directe suivante :
H est un ensemble
fini
d’indices,
et les "th,pour h
EH,
des éléments derab-2 -
Card(H) -
r;2
où rdésigne
le nombre depoints
deramification
de Csur Pk.
Pour prouver le théorème 4 nous avons besoin de caractériser
"géométri-quement"
les revêtementscycliques
deP%
qui
sont des courbes de Mum-ford. Les lemmes 4.2 et 4.3 suivantspermettent
d’établir cette nouvelle caractérisation des revêtementsn-cycliques
dePk
qui
sont des courbes deMumford;
onpeut
utiliser les méthodes de[M];
la rédaction donnée ici estdifférente et nous a été
suggérée
parQ.
Liu.Soit C un revêtement
n-cyclique
dePk
comme dans(4.O.H) .
On ne supposepas que C est une courbe de Mumford. En
reprenant
les notations de(4.0.H)
on a le lemme suivant :LEMME 4.2. n existe une réduction
analytique
pré-stable
r :Pk
~ Z telleque Z est
formé
dePk
secoupant
en despoints
doublesordinaires,
rsépare
les
points
deramification
deC,
= 0, telleque de
plus
pour toutecomposante
irréductible L deZ,
card{L
n(Zsing
Ur(A))} ~
3.DÉFINITION 4.2.1.
1 - Soit T le
graphe
d’intersection deZ,
alors T est un arbre([G-vdP]
Chap.l
§2).
Si L est unecomposante
irréductible deZ,
on notei(L)
lesommet de T
correspondant;
et de la mêrraefaçon
si P est l’intersection des deuxcomposantes
irréductibles deZ,
alors on notei(P)
l’arête de Tcorrespondante.
2 - Soit L°° la
composante
irréductible de Z contenantr(oo).
On oriente T de lafaçon
suivante : l’arête d’extrémités s’ et s est orientéepositivement
de s’ vers s, on note s’ - s, si
l’unique
chemin allant de s’ ài(L°°)
passepar s.
3 - Soit L et L’ des
composantes
irréductibles deZ,
on dit que L’ est avantL si L = L’ ou bien si le chemin alliant de
i(L’)
àI(LOO)
passe pari(L);
sous ces
hypothèses,
on dit aussi que L(resp.
i(L))
estaprès
L’(resp.
i(L’)).
.!~ -
Soit L unecomposante
irréductible deZ,
on posern(L) _ ~ m(.~)
la sommation se
faisant
sur l’ensemble des .~ E A pourlesquels
il existeune
composante
irréductibLe L’ deZ,
L’ avant L et telle quer(À)
E L’(remarquons
que si pour A EA,
L’existe;
alors L’ estunique).
L’entierrrz(L)
s’interprète
aussi comme la somme desm(a)
étendue à l’ensemble desÀ e A pour
lesquels
r (A)
appartient
à lacomposante
connexe deT B
fi (L)
qui
ne contient pasr(oo).
5 -
Enfin
siL ~
L°° est unecomposante
irréductible de Z soit L°l’unique
composantes
irréductible de Z telle que L° intersecte L et que l’arêtei(L)
-i(L-)
soit orientéepositivement.
LEMME 4.3. La reduction r du lemme
4.2
induit viaf
une réductionpré-stable R :
C )
C. On a lediagramme commutatif
suivant :où
f
est déduit def
par passage aux réductions. Deplus
on a:est
analytiquement isomorphe
à une réuniondisjointe
de couronnesou-vertes, et que pour toute
composante
irréductible L deZ,
f 1 (L)
est lisse. 4.3.1 - Soit L et L’ deuxcomposantes
irréductibles de Z d’intersection nonvide;
onpeut
supposer que L’ est avant L et on note p lepoint
d’intersectionde L avec L’ . L’ensemble est une couronne ouverte de la forme
suivante
Comme
premier
à lacaractéristique
résiduelle deK,
ilexiste
une
sérieconvergente
e (t, plt)
E K°°t, p/t
>, telle quef -1 (r-1 (p))
s’écrive :(4.3.1.1)
f -1 (r-1 (p))
estanalytiquement isomorphe
à la réuniondisjointe
depgcd(n,
m(L’))
couronnes ouvertes.4.3.2 - Soit maintenant A’ E
A;
posons q =f(ÀO);
l’ensemble est unl’application
rsépare
lespoints
deA,
on a, pour tout À de A distinct deÀO,
lÀ - B’ 1 ~~ 17r 1
et doncf-1(r-1(q))
s’écrit :En
posant
)
- on obtient :
pour
puisque
n estpremier
à lacaractéristique
1 1
résiduelle de
K,
il existe une sérieconvergente
z,B de K u >,qui
soitracine n-ième de
( 1-
u ) "’L ‘ ,
c’est à dire1 - ’10
en
posant
on obtient :(4.3.2.1)
est doncanalytiquement
isomorphe
à la réunion depgcd(n,
m(A°))
disques
ouverts ;
lespoints
de= f 1
(r(;BO))
sont
réguliers.
4.3.3 - Soit
L ~
L°°,
est unecomposante
irréductible deZ,
soit U =L B
(Zsing U r(A)).
Soit L°l’unique
composante
irréductible de Z telle que L° intersecte L et que l’arêtei(L)
->i(L°)
soit orientéepositivement
(L°
existe dès que
L ~
L°°).
Notons
L ,
L2,
... , L-’ les autrescomposantes
de Zqui
intersectent L.Soit
xi = L fl Li
pouri = 0, ... ,
s.L’ensemble est la couronne ouverte =
{x
EPl
1
10.1
1111};
il existeal, ... ,
as ettl, ... ,
t-’ tels que l’on aitr-l(xi) =
fx
Elail
~ -til
pour i
=1, ... ,
s,
qui
vérifient deplus
leségalités :
1 a
_1 tO - ti~
_1 ti
-tj
pour
i, j
distincts dans l’ensemble{1, ... , s}
lai
>lail
pour i = l, ... ,
s.Il est clair que la famille
A1, ... ,
AS forme unepartition
de A.L’ouvert U s’écrit donc :
Puisque
l’intersectionr(A)
n U est vide on a/ ~(r ~(!7))
qui
s’écrit :..-..
Remarquons
que si e et e’ sont deux éléments distincts dutype
ei
oue
alors
le
-e/l
=1;
autrement dit e et e’ dont "distincts en réduction" .Deux cas se
présentent :
soit ~ E
Ai
et lequotient
( ~-t )’~’2~~‘~
est de la forme 1 + z avecIzl
1;
soit a E A’ et le
quotient
(9 )"~(~)
est de la forme 1+ z’
aveclz’I
1.Posons alors v =
(x -
enregroupant
les termes dans leproduit ;
f -1 (r-1 (U))
est l’ensemble descouples
(v, y)
vérifiant les condtions sui-vantes :(4.3.3.1)
f-1(r-1(U))
est doncanalytiquement isomorphe
à unproduit
decouronnes, en nombre
pgcd(
(cette
dernièreégalité
découle de la définition4.2.1).
Par suite =
f 1(U)
est unproduit
d’ouvert de Zariski deLe cas L = L°° est
analogue
au casprécédent.
Ceci termine la preuvedu lemme 4.3.
Les lemmes 4.2 et 4.3 établissent la
proposition
4.4qui
caractérise les revêtementsn-cycliques
dePk
qui
sont des courbes de Mumford(sous
PROPOSITION 4.4. Soit C un revêtements
n-cyclique
dePk
vérifiant
(4.0.H)
dont on
reprend
lesnotations;
avec les notation de4.3.3,
ondéfinit
lesnombres
rrL(Li),
=1...s),m(À)(pourrCX)
EL), m(L)
comme en4.2.1
et4.3.3;
on a alorsl’équivalence
entre les assertions suivantes.(i)
C est une courbe deMumford.
(ii)
Pour toutecorraposante
irréductible L deZ,
l’entier n divise tous lesentiers,
sauf
deuxexactement,
de la liste suivante :,r;, ....
Preuve de la
proposition l~.,~.
La courbe C est de Mumford si et seulementsi toute
composante
irréductible deC
est de genrenul;
laproposition
4.4 estprouvée
si nousappliquons
le lemme 4.5 suivant à la conditionc(L)
de4.3.3 :
LEMME 4.5. Soit C une courbe
projective,
nonsingulière, définie
sur lecorps
K,
et de corps defonctions
rationnellesK(x, z)
avec x et zvérifiant :
le
morphisme
déduit l’inclusionK(x)
CK(x, z).
Alors la courbe C est degenre nul si et seulement si m divise tous les entiers
m(À)(ÀEA) et
E
m(a)
À~A
sauf
deux exactement.Preuve du lemme
4.5.
Si C est de genrenul,
alors unautomorphisme
durevêtement C est un
automorphisme
del~K
d’ordre m ; c’est donc unehomographie
non-triviale Ix d’ordre fini. Comme K estalgébriquement
clos,
c’estque h
estreprésentée
par une matricediagonalisable
avec deuxvaleurs propres distinctes. Une base de K x K de vecteurs propres associés définit deux
points
deP2013
qui
sont despoints
fixespar F
deC;
ce sont les deux seulspoints
de ramification de F.La
réciproque
découle de la forme d’Hurwitz.Le lemme 4.5 est
prouvé,
et avec lui laproposition
4.4.Preuve
(abrégée)
du théorèmes4.
Soit C une courbe de Mumford de groupede
Schottky
r, qui
vérifie leshypothèses
et notations de(4.O.H);
ondésigne
par fI un relèvement dans le groupe
N(r)
d’ungénérateur
de Ç
via lasurjection :
N(r)
-N(r)/r
~Aut(C) ([Ge 1]).
On construit Z et
C
des réductionsanalytiques
dePl
et de la courbe commelemme 4.3 :
La preuve est en deux
temps.
- Nous construisons un
graphe
fini et connexe G surlequel
agit
l’automor-phisme
a= et dont le groupe fondamental estisomorphe
àF;
nousétudions l’action sur les sommets et les arêtes du
graphe
Gqui
in-duit une action sur le groupe
fondamental ;
cette action est la même-via
l’isomorphisme
F,
que l’action parconjugaison
de a sur F.L’étude de l’action de a sur
F,
donc sur lequotient hab
(et
surR,
lespériodes
de lacourbe),
se ramène donc à l’étude de l’action de a suret sur les lacets du
graphe G,
c’est-à-dire à une étude combinatoire dugraphe
G. Cette étudepermet
d’écrire lespériodes
comme somme directedes modules
monogènes.
-
Ensuite,
nous montronsque le nombre de tels modules
monogènes
s’exprime
en termes de nombre depoints
de ramification de C surPl.
- Pour le vocabulaire et les
propriétés principales
desgraphes,
nousren-voyons à la
monographie
de J.-P. Serre([S]);
pour lesgénéralités
sur legroupe fondamental d’un
graphe,
onpeut
consulter le livre deClaude Godbillon
([Go]).
Remarque.
Dans la suite nousparlerons
des lacets et de groupe fonda-mental(ou d’homologie)
sanspréciser
lepoint-base;
la raison en estqu’une
relation du
type :
(*)
a( ¡)
=-y,
avecq,
¡’
E 7r1(P, G)
nedépend
dupoint-base P
qu’à
conjugaison
près
dans7r¡ (P, G )
(cf.
[Go]
chap.
V2 .5 ) ,
et donc la relation obtenue àpartir
de(*)
par passage auquotient
dans lequotient
rab
nedépend
pas dupoint-base
P choisi.NOTATIONS 4.6. En
reprenant
lesdéfinition
de.~.,~.1,
on noteI(L)
lesommet du
graphe
d’intersection Gcorrespondant.
Si P est l’intersection de deuxcomposantes
irréductibles deC,
on noteI(P)
l’arête de Gcor-respondante.
Soitf * :
G 2013~ Tl’application
induite parf :
C 2013~Z,
doncpar
f :
Cf *
est enparticulier
définie
par: f * (I (L) )
=i ( f (L) ) .
LEMME 4.7.
L’automorphisme (j
opère
sur C donc surG,
et par suite sur7ri (G) .
Legraphe
G estfini
et connexe.L’application f * :
G - Tfait
dugraphe
G un revêtementramifié cycliques
de l’arbreT,
de groupe 0’ >, legroupe du revêtement C
- P £ ;
C/
0’ >= Z. Le groupefondamental
dugraphe
G estisomorphe
au groupe deSchottky
r deC,
cetisomorphisme
Preuve.
Presque
tout résulte desdéfinitions,
saufl’isomorphisme
de 1, avec7r1(G)
qui
se trouve dans[G-vdP],
Chap. III, 2.12.3.
page 121.Conséquence.
Il nous sufht donc d’étudier l’action parconjugaison
de a sur le groupe ?rI(G)
pour prouver le théorème 4.Précisons ce que nous entendons par boucle : une boucle est une arête dont les sommets sont
égaux;
on a alors le lemme :LEMME 4.8. Il
n’y
a aucune boucle dans legraphe
G.Preuve du lemme. Les
composantes
irréductibles de C sont nonsingulières.
DÉFINITION
4.9. Soit L unecomposante
irréductible de Z distincte de L°°.Soit
L’
l’unique
composante
irréductible de Z telle que l’arête deT,
i(L)
-i(LO)
soit orientéepositivement.
Ondéfinit
les nombres suivants : .’, . , ,- , , , ,
Notons P°°
= i(L°°)
et soit P un sommet de Tdifférent
deP°°;
ondéfinit
les entiers :
A(P)
=A(L),
S(P)
=S(L),
g(P)
=g(L),
où L est lacomposante
irréductible de Z telle quei(L)
= P.Remarque
l~.9.1.
A(L)
[resp. S(L)]
représente
le nombre d’arêtes[resp.
desommets]
dans G au dessus de l’arête deTi(L) ~
i(L°)
[resp.
du sommeti(L)].
Remarque
l~.10.
Le fait que la réduction C de la courbe de Mumford soitformée de
Pk-
secoupant
en despoints
doubles ordinairesimplique
uneliaison entre les nombres
(cf.
déf. 4.2.1 et4.9), m(L),
S(L), A(L)
etg(L)
lorsque
L ~
L°°. Cette liaison est décrite par le lemme 4.3 et laproposition
4.4 que nous utiliserons constamment dans la preuve du lemme4.11;
le lemme 4.3 donne deséquations
de la réductionC,
et laproposition
4.4 traduit sur ceséquations
le fait que lescomposantes
irréductibles deC
soient des
l~K.
LEMME 4.11. Soit L une
composantes
irréductible de Z. Les nombres(cf.
définition
4.2.1
et4.9), m(L), S(L), A(L)
etg(L) (lorsque L :0 L°°),
sont donnes par le tableausuivant,
danslequel
L’désigne
unecomposante
irréductible de Z
(lorsqu’elle existe)
telle que l’arête deT,
i(L’)
-i(L)
Preuve du lemme
4.11.
4.11.1- Si
L nr (A) =
r(À2)},
alors la droiteprojective
f 1(L)
admetun modèle affine
singulier d’équation :
alors n divise
chaque
m(L’)
et la somme :donc aussi
M(1B1)
+m(~2);
enparticulier
(r~, m(~1)) _
(n, m(~2)).
Le nombre de droites
projectives
de C "au-dessus de L" estS(L) =
(n,m(ÀI));
siL 0
L°°,
soit LO définie en4.2,
en utilisant le lemme 4.3et le passage 4.3.3.1 on obtient que fl
L°))
est réuniondisjointe
de(n,
m(L))
= n couronnesouvertes,
c’est à direA(L)
= n.4.11.2 - Si L n
r(A) =
alors la droiteprojective
admet unmodèle affine
singulier d’équation :
deux
possibilités
seprésentent :
a)
s’il existe unecomposante
irréductible L’ deZ,
i(L’)
-i(L)
telle quen ne divise pas
m(L’)
alors pour toute autrecomposante
irréductible L"telle que
i(L")
-i(L)
on a n diviserra(L")
et n divise la sommem(L) =
+
E
m(L’)
donc n divise +m(L’);
enparticulier
L’/i(L’)-.i(L)
(n, (L’)).
Après
simplification
on est ramené au modèleaffine
d’équation
z’~ = Le nombre decomposantes
irréductibles de
7-1 (L)
vautS(L) _ (n, m(Al»
et siL #
L°° on obtienttoujours
avec le lemme 4.3 et les notations de 4.3.3.1 queest réunion
disjointe
de(n,
rrc(L))
= n couronnes ouvertes, c’est à direA(L)
= n.b)
sinon pour toutecomposante
irréductible L’ de Z telle quei(L’)
~i(L), n
divisel’équation
du modèle affine s’écrit: z’~ =le nombre
m(L)
a même congruence que modulo n et on obtient defaçon analogue
à cequi précède
S(L)
=A (L) = (n,m(~1)). ,
14.11.3 - Si
Lflr(A)
= 0 la droiteprojective
7-1 (L)
admet un modèle affinesingulier d’équation :
et troispossibilités
se
présentent :
a)
pour toutecomposante
irréductible L’ deZ,
i(L’)
-- >i(L),
on a ndivise
m(L’)
et donc n divise la sommem(L) =
E
rre(L’);
on al’égalité :
S(L)
=n; et
lorsque L
L°°,
A(L)
= n.b)
il existe uneunique
composante
irréductible L’ deZ,
i(L’)
-i(L),
telle que n ne divise pas
m(L’);
alors la droiteprojective
admet unmodèle affine
singulier d’équation
zn =(v -
e2 )m(L");
on obtientS(L) =
(n, m(L’))
etA (L) =
(r~, m(L’))
siL #
LOO.c)
il existe uneunique
paire
decomposantes
irréductiblesL’,
L" deZ,
f 1 (L)
admet un modèle affinesingulier d’équation
zn =(v -
e2)"’rL (v
-et n divise donc la sommem(L’)
+m(L")
et la sommem(L) =
E
m(L’);
on obtientS(L) =
(n,
m(L’))
etA(L)
= n siL ,~
LI.Remarque 4.11.4.
Si Ln r(A) =
on a vu que n divise+
m(À2)
et queg(L)
= n -(n,
m(À1));
alorsg(L)
représente
lacontribution au genre de la courbe C des
points
{Ai, a2~
comme le montrela formule d’Hurwitz.
Remarque
l~.11.5.
Quitte
àrajouter
un recouvrementanalytique
qui
définit la réductionZ,
onpeut
supposer(et
onsupposera)
queS(L°°)
= n.Remarque
4.12.
Nous allons étudierl’homologie
dugraphe
G au-dessus d’une arête a de T. Dans unpremier
temps
nous allons nous ramener au cas d’ungraphe
G’ pourlequel
le nombreg(P)
(avec
P 0
P°°)
esttoujours
non
nul;
auquel
cas le nombreA(P)
vaudra constamment n. Cechangement
de
graphe
revient àsupprimer
l’homologie
triviale dans legraphe
G.NOTATION 4.13. Soit T le
graphe
d’intersection de Z(cf. 4.2),
f *
et Gcomme en
,~.6;
soitP ~
P°° un sommet deT;
al’unique
arêtepositive
deT,
de somrraet initial
P,
Q
étant l’autre sommet de a; soit ao un antécédentpour
f *
(dans
legraphe
G)
de l’arête a, de sommetsPo, Qo
(avec
P =On note
(resp.
l’orbite dePo
(resp.
Qo,
ao)
sousl’action de u; soit r = card = card
O(Qo) et
N = cardO(ao) (
N divise
n).
On pose
Pi
=o,(Pi-1),
i =1... r, Qi
=a(Qi-1),
i =1... s,
etenfin
ai =
Q(ai_1),
i = 1... N. Les entiers cardO(Po)
et cardO(Qo)
divisentcard et on a avec La
déf.
4-9:
(4.14)
g(P)
= N - r.Soit
!1(P)
lesous-graphe
de G formé des sommets UO(Qo)
etdes arêtes
O(ao)
et soitÀ(P)
le sous-arbre de T formé de l’arête a et dessommets P,
Q.
Rerraarque
4.15.
Lesous-graphe
A(P)
de G est stable sous l’action de 0’, etconstitue un revêtement
cyclique
du sous-arbreÀ(P)
de T.LEMME 4.16. Si
g(P)
= 0 ou P =P°°, le graphe
A(P)
est réuniondis-jointe
etfinie
de sous-arbres de G.Preuve du lemme.
g(P)
= 0implique
r = N(cf. 4.14),
et s diviser;
en
particulier
A(P)
est réuniondisjointe
des sous-arbres deG,
Ai(P) (i
=0, ... ,
s -1)
formés des arêteslorsque k
=u ks+i (ao)
ayant
pour sommetsPLs+i
etQi lorsque
kparcourt
0,
... ,¡ -1.
Le cas
Q =
P°° estidentique
au casprécédent :
on obtient s = N et rdivise s
(remarque
4.9.1);
ceci prouve le lemme.Considérons le
graphe
quotient
G’ =G/A(P)
( ~5~,
chap.
1,
§2);
G’ est munid’une action
canonique
de cr et on définitl’application
7*
par lediagramme
commutatif suivant:
LEMME 4.17. Si
g(P)
= 0 ou P =P°°,
l’application
est une
équivalence homotopique.
Preuve. On renvoie à
1,
§2,
prop. 13.En
appliquant
le lemme 4.17 à l’aide d’une récurrencefinie,
qui
correspond
à tous les sommets P de G vérifiantg(P)
= 0 ou P =P°°,
on a montré lelemme 4.18 suivant :
LEMME 4.18. Il existe un
graphe fini
G
surlequel
agit
a, et un arbreT
qui
vérifient :
(i)G/~>^_JT.
(ü)
F ~1r1(G)
et cetisomorphisme
estcompatible
avec l’action de a.(iii)
Pour toute orbite C7 de sommets deÛ,
on a : card 0 n.(iv)
Pour toute orbite 0’ d’arêtes deG,
on a : card 0’ = n.(v)
Le nombre d’orbites de sommets deÛ,
i. e. le nombre de sommetsde
T,
estégal
au nombre decomposantes
irréductibles L de Z telles queg(L) =1=
0.Notons s le nombre d’orbites de sommets de
G
et le nombre de sommetsde
T;
une étude combinatoire dugraphe
Gpermet
de définir une base de1r1(G)
de la forme U1-fh,KIK E J(h) ~
tellequ’en
notant d’une barrehEH
l’image
dans lequotient
1r1(G)/[1rI(G),1rI(G)]
d’un élément de onait :
et card H = s - 1.
Ceci montre le
point
1 du théorème 4.Pour montrer le
point 2,
il sufht de prouver laproposition
4.19,
cequi
finira la preuve du théorème 4.
PROPOSITION 4.19.
1 - Il existe une
partition
de l’ensemble A sous laforme :
.’De
plus
pour toutecomposantes
irréductible L de Zqui
vérifie
g(L) ~
0, n
divise la somme+ m(À2(L)).
2 - card
(H)
= ~
card(A) -
1.Preuve de la
proposition .~.19.
Il faut montrer les troispoints
suivants : A -À
toutecomposante
irréductible L de Z vérifiantg(L) ~
0 onpeut
associer une
paire
d’éléments de A~~1(L), ~2(L)~
qui
vérifie : n diviseB - Pour un élément À de A il existe une
composante
irréductible L de Ztelle que
g(L) ~
0 etqui
vérifie À =~1(L)
ou~2(L).
C - Si l’intersection
~~1(L),.~2(L)}
n{.~1(L’),~2(L’)~
est nonvide,
alorsL=L’.
La démonstration utilise le lemme 4.11 :
On montre le
point
A : Trois cas seprésentent:
1 - Si Ln
r(À) =
r(~2)}
alorsg(L) ~
0 comme le montre le tableau du lemme 4.11ligne
1,
et n divise la somme+m(À2)
alors on associela
paire
~2~
à lacomposante
L.2 - Si L fl
r(A)
= 0 commeg(L) ~
0 le lemme 4.11ligne
6 nous ditqu’il
existe un
unique
couple
decomposantes
irréductiblesL’,
L" tel quei(L’)
-i(L)
eti(L")
-->i(L)
et vérifiant :nim(L’), nlm(L"),
+m(L");
on a alors card(L’
f1r(A))
2 et card(L"
nr(A))
2.Par
récurrence,
il existe deux entiers Ket t,
et deux suites decomposantes
irréductibles de Z :Lo,K,... ,
Lo,l
etLt°°, ... ,
Ll,o
telles que :égalités :
m(L’)
= mod(n)
etm(L")
=m(À2)
mod(n)
etdans le tableau du lemme 4.11 nous pouvons lire
g(LO,K)
=g(Lt,O) =
0 etnous asssocions à L la
paire
A21-On
peut
situer"géographiquement"
i(L)
comme l’intersection desche-mins reliant
i(L’)
à(L°°)
eti(L")
ài(L°°)
dans l’arbre T.3 - Si L n
r(A) =
comme 0 on a nécessairement que ndivise
m(L)
comme onpeut
le voir dans le tableau du lemme4.11;
unerécurrence
permet
de construire une suite finie decomposantes
irréductiblesde Z :
LK, LK_1, Lx-2, ... , Li qui
vérifiei(LK) -->
i(LK_1) -~
... --+i(Ll)
= 0pour p =
1, ... ,
0 et enfinmod
(n)
pour p =1, ... ,
K.Nécessairement
card(LK
flr(A))
= 1 et on poseLK
f1r(A) = {r(a2)} ;
on a alors n
qui
divise le nombrerra(L)
=m(ÀI) +m(À2)
(cf.
tableau4.11);
donc à L on associe la
paire
A21-Avec les notations 4.2
LK
est avant L.De
plus,
ce caspeut
être vu comme un casparticulier dégénéré
du cas 2- il suffit de
poser L = L’ et
LK
= L". On a donc montré lepoint
A.Remarque 4.19.A.
Dans tous les cas etr(À2(L))
sontplacés
surdes
composantes
irréductibles de Z situées avant L(cf.
déf.4.2).
Montrons lepoint
B :Soit
Ai
E A et soit L lacomposante
irréductible de Zqui
contientr(À1).
Sig(L) ~
0 c’est queÀ1
est de la formeAi(L)
ouÀ2(L),
sinong(L)
= 0. Enappliquant
la troisièmeligne
du tableau 4.11 on a nécessairementsoit K le
plus
petit
entier réalisant :Un tel entier K existe car la courbe n’est pas ramifiée à l’infini et n divise