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Editorial, mars 1999

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S w i s s - N O S O

I n f e c t i o n s n o s o c o m i a l e s e t h y g i è n e h o s p i t a l i è r e : a s p e c t s a c t u e l s

Volume 6 N° 1 Bulletin de mars 1999

Editorial

Surveillance épidémiologique des infections du

site chirurgical : des principes à la pratique.

Nicolas Troillet, Sion

Les infections du site chirurgical (ISC) demeurent un défi majeur pour la santé publique malgré les progrès réalisés dans leur prévention grâce à l’amélioration des techniques et à l’utilisation d’anti-biotiques prophylactiques. On estime par exemple qu’elles représentent aux Etats-U n i s u n q u a r t d e s i n f e c t i o n s nosocomiales, soit environ 500’000 cas par an et qu’elles sont chaque année responsables directement de plus de 3’200 décès et indirectement de près de 10’000 décès (Morbid Mortal Wkly Re-port 1992; 41: 783). Le coût moyen d’une telle infection, en ne considérant que l’excès de dépenses pendant le sé-jour hospitalier, est proche de 6’000 francs suisses (Infect Control Hosp Epidemiol 1998; 19: 254).

En Suisse, une étude de prévalence réalisée dans 4 hôpitaux universitaires en 1996 (Med Hyg 1998; 56: 1853) a montré que l’ISC est la plus fréquente des infections nosocomiales lorsque les bactériuries asymptomatiques ne sont pas prises en compte. En fait, 9.4% (53/ 562) des opérés inclus dans l’observa-tion souffraient de ce problème. Une surveillance en cours dans 5 hôpitaux régionaux valaisans et vaudois depuis 9 mois démontre un taux d’incidence d’ISC de 7.5% (50/665) en chirurgie digestive (Communication personnelle). La prévention des ISC devrait donc être une priorité des programmes de pré-vention des infections. Or, parmi les moyens reconnus (Am J Infect Control 1986; 14: 71. Swiss-NOSO 1996; 3), il en est un qui n’est encore que peu utilisé

d a n s n o t r e p a y s : l a s u r v e i l l a n c e épidémiologique.

Définition, but et efficacité de la

surveillance épidémiologique

La surveillance épidémiologique peut être définie comme la collecte, l’ana-lyse et l’interprétation continues et sys-tématiques de données essentielles pour le planning, la réalisation et l’évalua-tion des intervenl’évalua-tions de santé publi-que. Il est important de noter que cette définition inclut la communication des résultats au personnel soignant impli-qué dans la prise de mesures appro-priées.

Le but de la surveillance des infec-tions nosocomiales est la diminution de leur incidence avec comme corollaires la réduction de la morbidité et l’amélio-ration de la qualité des soins. La sur-veillance ne doit donc pas être perçue comme une collecte passive de données mais comme un moyen indispensable pour établir le taux de base (ou endémi-que) des infections, pour détecter des variations significatives de ce taux et pour identifier les problèmes spécifi-q u e s spécifi-q u i c o n t r i b u e r a i e n t à s o n augmentation.

L e p r o j e t S E N I C ( S t u d y o n t h e E f f i c a c y o f N o s o c o m i a l I n f e c t i o n Control) a démontré qu’un programme bien conduit, incluant une surveillance avec communication des résultats aux chirurgiens, diminuait l’incidence des ISC de 35% (Am J Epidemiol 1985;

L’infection du site chirurgical est l’une des infections nosocomiales les plus fréquentes et les plus redoutées, y compris en Suisse. En effet, malgré les progrès importants réalisés en ma-tière de technique chirurgicale, d’anesthésie, d’instrumentation, et d’environnement opéra-toire, l’infection du site chirurgical reste asso-ciée à une morbidité significative et à des surcoûts majeurs; elle a ainsi un impact impor-tant pour le patient, sa famille, et le système de santé.

Les principaux facteurs de risque d’infection du site chirurgical, les principes généraux de leur prévention ainsi que certaines mesures spécifiques ont été revu dans plusieurs articles antérieurement publiés dans Swiss Noso.

La prévention des infections du site chirurgi-cal passe par leur détection. En effet, la sur-veillance de ces infections et le compte rendu de leur taux aux soignants, tout particulièrement au chirurgien, sont associés à une réduction importante de leur incidence.

L’article de N. Troillet dans ce numéro est consacré aux aspects pratiques de l’activité de surveillance épidémiologique des opérés : quels patients surveiller ? ; quelles informations col-lecter ? ; comment reconnaître, résumer, et interpréter les taux d’infections obtenus ? Il est essentiel que les résultats de la surveillance soient nuancés par rapport au risque infectieux lié au type de patient et d’intervention, en particulier en cas de comparaison d’incidence, que se soit entre différents services, hôpitaux, ou encore chirurgiens.

La prévention des infections postopératoires devrait constituer une priorité de santé publi-que. A l’heure du “ benchmarking ” (compa-raison des performances entre hôpitaux), les institutions de soins, publiques ou privées, doi-vent mettre sur pied des programmes de sur-veillance et de prévention des infections nosocomiales. Une information de qualité im-plique entre autre une surveillance épidémiologique conduite par des groupes pro-fessionnels pluridisciplinaires et une interpré-tation adéquate et concertée des résultats obte-nus. Alors, au travail ....

Didier Pittet et Olivier Huber, Genève

Réutilisation de filtres

d’hémodialyses ... 5

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Tableau 1: Exemples de la classification des interventions chirurgicales selon le système NNIS (Am J Infect Control 1991; 19: 19).

e i r o g é t a C Ta Description CodeCIM-9b P M A 1 u o e r b m e m n u ' d n o i t a t u p m A u o s t g i o d . c . y , n o i t a l u c i t r a s é d s l i e t r o 9 1 . 4 8 -0 . 4 8 P P A 1 Apapspseanndt"icneocntocmoimep(aripspe.)"en 47.0,47.2,47.9-47.99 I L I B 4 s e r i a il i b x u a n a c s e l r u s n o i t a r é p O u o e u q i t a p é h e i g r u r i h c u o e i m o t c e t s y c é l o h c ( e u q i t a é r c n a p ) e s i r p m o c n o n -3 9 . 1 5 , 9 6 . 0 5 -6 . 0 5 , 4 . 0 5 -2 . 0 5 , 0 . 0 5 -2 . 2 5 , 9 0 . 2 5 -0 . 2 5 , 9 9 . 1 5 , 6 9 . 1 5 9 9 . 2 5 -2 9 . 2 5 , 7 . 2 5 L O H C 2 Cholécystectomie 51.2-51.22 O L O C 3 Canhairsutrogmieosduescgorloênle(-yc.ocl.on) , 0 5 . 5 4 , 9 4 . 5 4 , 1 4 . 5 4 , 3 0 . 5 4 , 0 0 . 5 4 , 4 9 . 5 4 -2 9 . 5 4 , 0 9 . 5 4 -7 . 5 4 , 2 5 . 5 4 , 4 1 . 6 4 -1 . 6 4 , 4 0 . 6 4 , 3 0 . 6 4 , 0 . 6 4 -2 8 . 6 4 , 0 8 . 6 4 -5 7 . 6 4 , 9 3 . 6 4 -3 . 6 4 4 9 . 6 4 , 2 9 . 6 4 N A R C 5 Ctrérapnainoatotimonies(npoonnccotiomnpsrioseus) , 1 9 . 2 0 , 4 1 . 2 0 -1 . 2 0 , 9 5 . 1 0 -2 . 1 0 , 1 1 . 8 3 , 1 0 . 8 3 , 9 7 . 7 0 -5 . 7 0 , 2 9 . 2 0 1 8 . 8 3 , 1 6 . 8 3 , 1 3 . 8 3 S E C 1 Césarienne 74.0-74.2,74.4-74.99 C A R F 2 Oousteéxotesrynnethésesparfixationinterne , 1 3 . 9 7 , 6 2 . 9 7 , 5 2 . 9 7 , 2 2 . 9 7 , 1 2 . 9 7 , 2 5 . 9 7 , 1 5 . 9 7 , 6 3 . 9 7 , 5 3 . 9 7 , 2 3 . 9 7 9 8 . 9 7 -0 8 . 9 7 , 6 5 . 9 7 , 5 5 . 9 7 T S A G 3 . c . y ( e u q i r t s a g e i g r u r i h C , e ll e i t r a p u o e l a t o t e i m o t c e r t s a g ) e i t s a l p o r o l y p t e e i m o t o g a v 2 9 . 4 4 -2 . 4 4 , 3 0 . 4 4 -2 . 3 4 , 1 . 3 4 -0 . 3 4 R E H 2 , s e l a n i u g n i s e i n r e h ' d n o i t a r a p é R s e l a c il i b m o u o s e l a r o m é f t n e m e l u e s 9 4 . 3 5 -0 . 3 5 T S Y H 2 Hystérectomieabdominaleavecou s e x e n n a s e l s n a s 68.3,68.4,68.6 … c t E … … …

a Durée de référence pour l’intervention. Sert à l’établissement d’un indice de

risque (voir texte et tableau 6).

b Classification internationale des maladies (procédures chirurgicales), 9ème

ré-vision.

121: 182), une efficacité confirmée par d’autres études et qui est associée à un r a p p o r t c o û t / b é n é f i c e f a v o r a b l e (Managing hospital infection control for cost-effectiveness. American Hospital Publishing Inc., 1986). Cet effet de la surveillance peut être attribué à une meilleure détection et identification des problèmes, permettant ainsi l’applica-tion de mesures préventives mieux ci-blées. Néanmoins, l’effet “Hawthorne”, c’est à dire l’effet dû au fait que l’on se sait ou que l’on se croit observé, joue probablement aussi un rôle important.

Quoi qu’il en soit, la surveillance épidémiologique est actuellement con-sidérée par de nombreux experts comme une activité essentielle pour la préven-tion des infecpréven-tions nosocomiales (Infect Control Hosp Epidemiol 1998; 19: 114).

Aspects pratiques

Généralités

La mise en route d’un système de sur-veillance dans un hôpital nécessite une bonne définition préalable des objectifs ainsi que des moyens nécessaires et des méthodes envisagées pour les atteindre. Le système américain développé par les C e n t e r s f o r D i s e a s e C o n t r o l a n d Prevention (CDC) dès 1970 (National Nosocomial Infection Surveillance, NNIS) peut servir de référence. Il pro-pose en effet aux hôpitaux des méthodes standardisées de surveillance (Am J In-fect Control 1991; 19: 19) ainsi qu’une base de données multicentrique réguliè-rement mise à jour sur internet et à laquelle des résultats individuels peu-v e n t ê t r e c o m p a r é s ( h t t p : / /

w w w . c d c . g o v / n c i d o d / h i p / S u r v e i l l / NNIS.HTM).

Quels patients surveiller?

La population des patients surveillés définit le dénominateur qui permet le calcul du taux d’incidence des ISC. Eta-blir une surveillance simultanée pour tous les patients opérés dans un hôpital (c’est à dire choisir le dénominateur le plus grand) peut dépasser les moyens à disposition. Il est donc judicieux d’ef-fectuer avec les chirurgiens un choix parmi les interventions pratiquées dans l ’ é t a b l i s s e m e n t . L e s c a t é g o r i e s d u sytème NNIS (Tableau 1) peuvent ser-vir de base pour ce choix. Elles offrent l’avantage d’être bien définies et de permettre des comparaisons au sein de chacune de ces catégories. La sur-veillance peut aussi s’adresser en alter-nance à des catégories d’interventions différentes, de manière à obtenir une vison d’ensemble de l’activité chirurgi-cale de l’établissement, sans surcharger les personnes responsables du suivi et de la récolte des données.

Tout patient qui subit une des procé-dures choisies sera inclus dans le suivi. La sélection de ces patients s’opère ha-bituellement à partir du registre quoti-dien des interventions pratiquées par le bloc opératoire.

Quelles informations récolter chez les patients surveillés et comment y accéder?

Le nombre de données récoltées dé-pend bien sûr des moyens à disposition et de la facilité d’accès à ces données. Le tableau 2 recense les principales in-formations nécessaires ou intéressan-tes. La classification des plaies chirur-gicales selon leur degré de contamina-tion et le score de l’American Society of Anesthesiologists (score ASA) sont rap-pelés dans les tableaux 3 et 4.

La plupart de ces informations sont usuellement consignées sur la feuille d’anesthésie de routine qui fait partie du dossier médical. Certaines, comme la classe de contamination de la plaie sont rarement mentionnées sur cette feuille ou dans le dossier. Dans ce cas une ou plusieurs rubriques pourraient être systématiquement ajoutées à la feuille d’anesthésie ou d’autres voies d’accès aux données, propres à chaque institution, devraient être identifiées en tâchant de ne pas les multiplier et de

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Tableau 2: Informations à récolter pour chaque patient inclus dans la surveillance. s e l l e i t n e s s e s n o i t a m r o f n I Informationsintéressantes e c i v r e s u o l a t i p ô H · t n e i t a p u d n o i t a c i f i t n e d I · A S A e r o c S · a e l b a s n o p s e r n e i g r u r i h c u o r u e t a r é p O · n o i t n e v r e t n i' l e d e t a D · n o i t n e v r e t n i' d e p y T · b n o i t n e v r e t n i' l e d e é r u D · e i a l p a l e d n o i t a n i m a t n o c e d e s s a l C · e r i o t a r é p o c ? e p o c s o r b i f n u ' d n o i t a s il i t U · S I N N e c i d n i' l n o l e s e u q s i r e d e i r o g é t a C · d ? r e g n a r t é s p r o c n u ' d n o i t a t n a l p m I · e l t n a s i c é r p n e x u e i m u a ( i v i u s u d t a t l u s é R · ) C S I ' d e r n e g e l t n a é h c é s a c e t n e i t a p u d e x e s t e e g A · ? e c n e g r u n e n o i t n e v r e t n I · ? e m s i t a m u a r T · e i t r o s e d t e n o i s s i m d a ' d s e t a D · C S I ' d c i t s o n g a i d l e u t n e v é 'l e d e t a D · s t n e m e v è l é r p l e u t n e v é ' d t a t l u s é R · s e u q i g o l o i b o r c i m ) é t i s é b o , e t è b a i d : . x e ( s é t i b r o m o C · e i s é h t s e n a ' d e p y T · e i x a l y h p o r p a l e d s é t il a d o m t e e r u t a N · e u q i t o i b i t n a r u e t a r é p o t n a t s i s s A · s p m a h c 2 ( e r t u a e n u à e é n i b m o c n o i t n e v r e t n I · 1 ( s e l p i t l u m s e r u d é c o r p u o ) s e r i o t a r é p o ) p m a h c … c t E · a Voir tableau 3 b Voir tableau 1 c Voir tableau 4

d Peut s’établir secondairement, lors de la saisie ou de l’analyse des données.

Voir tableau 6.

e Voir tableau 5 (ISC=infection du site chirurgical)

rester pragmatique. La connaissance du type d’intervention suffit souvent pour déterminer la classe de contamination. Cependant, le recours au protocole opé-ratoire peut être nécessaire pour certai-nes interventions (par exemple appen-dicectomie ou laparotomie exploratrice). Comment effectuer le suivi des patients? La qualité de ce suivi est très impor-tante pour déterminer le numérateur et établir le taux d’infection au cours du temps. Plusieurs méthodes ont été étu-diées. Elles vont de l’examen de routine de la plaie opératoire par des personnes formées (meilleures sensibilité et spéci-ficité, mais difficile) à la simple revue des résultats du laboratoire de

micro-biologie qui concerneraient ces patients (relativement facile, mais peu sensible et peu spécifique).

Par ailleurs, comme l’ont démontré deux études récentes au Brésil et aux Etats-Unis (Am J Infect Control 1995; 23: 290. J Infect Dis 1996; 173: 963), la majorité des ISC peuvent désormais se déclarer après la sortie: 70-80% pour les ISC de chirurgie gynécologique, jus-qu’à 85% pour la chirurgie générale, 94% pour l’orthopédie et près de 70% pour la chirurgie cardiaque. De ce fait, un suivi après la sortie doit être prévu. Il couvre habituellement le mois qui suit l’intervention (l’année en cas d’implan-tation d’un corps étranger).

A moins de disposer de données

infor-matisées complètes pour tous les pa-tients durant le séjour hospitalier et après la sortie, comme cela existe dans cer-tains HMO américains, plusieurs mé-thodes doivent généralement être com-binées pour parvenir à des résultats réa-listes. Ainsi le suivi pendant l’hospita-lisation peut s’effectuer par la revue régulière des cardex, des entretiens avec le personnel soignant et la participation à des visites médicales. Après la sortie, un questionnaire standardisé écrit ou téléphonique peut être adressé au pa-tient, au chirurgien et/ou au médecin traitant et servir à la détection des cas pour lesquels des recherches complé-m e n t a i r e s p o u r r a i e n t s ’ a v é r e r nécessaires.

Comment reconnaître une infection du site chirurgical?

Le diagnostic d’ISC peut s’avérer dif-ficile ou source de divergences entre observateurs. Des critères fiables et re-productibles sont donc nécessaires. Plu-sieurs définitions, faisant parfois appel à des scores, ont été proposées. Bien que certaines d’entre elles puissent être plus sensibles (J Hosp Infect 1998; 39: 119), les définitions des CDC réalisent un bon compromis entre la sensibilité, la fiabilité et les aspects pratiques (In-fect Control Hosp Epidemiol 1992; 13: 606). Elles sont les plus largement utili-sées actuellement et classent les infec-tions en trois types, selon qu’elles: 1. touchent uniquement la peau et le

tissu sous-cutané (infections superfi-cielles de l’incision),

2. s’étendent au niveau des fascia et des muscles (infections profondes de l’in-cision)

3. concernent les organes ou les cavités (infections d’espace) (Tableau 5). L’expérience des personnes qui effec-tuent le suivi est déterminante pour la Tableau 3: Score de l’American Society of Anesthesiologists (ASA), (www.asahq.org). e d o C Statuspréopératoire 1 Bonnesanté 2 Maladiesystémiquemodérée 3 Maladiesystémiquegrave 4 Mmealnaadcieecsoysntsétmaniqteuepogurravlaevaievelc 5 Ppaastiesnatnmsoorpibéorantdioqnuinesurvivrait

Tableau 4: Classes de contamination des plaies opératoires (Federal Register 1998; 63 (116): 33167). e s s a l C Définition I Propre , f i t s e g i d s u t c a r t s e l ù o t e , n o i t a m m a l f n i s n a s , e é t c e f n i n o n e i a l P e n u , s u l p e D . s é s i c n i s a p t n o s e n l a t i n é g -o r u u o e r i o t a r i p s e r i s , e é n i a r d t e n o i t n e t n i e r è i m e r p n e e é m r e f t s e e r p o r p e i a l p . s o l c e m è t s y s n u r a p , e r i a s s e c é n I I Propre-contaminée s n a s t e e l ô r t n o c s u o s , n o i s i c n i e n u t n a n e r p m o c e i a l P u o e r i o t a r i p s e r , f i t s e g i d s u t c a r t s e d , e ll e u t i b a h n i n o i t a n i m a t n o c , s e r i a il i b s e i o v s e l r u s t n a t r o p s n o i t a r é p o s e L . l a t i n é g -o r u e t t e c s n a d s e u l c n i t n o s x n y r a h p -o r o 'l t e n i g a v e l , e c i d n e p p a 'l u o n o i t c e f n i' d e c n e d i v é ' d s a p t i a y ' n l i' u q n o i t i d n o c à e i r o g é t a c . e i s p e s a ' d e u q i n h c e t a l s n a d n o i t p u r r e t n i' d I I I Contaminée c e v a s n o i t a r é p O . e t n e c é r e t r e v u o e u q i t a m u a r t e r u s s e l B e g a s s a m : . x e ( e i s p e s a ' d e u q i n h c e t a l s n a d n o i t p u r r e t n i . l a n i t s e t n i u n e t n o c e l r a p e t n a t r o p m i e r u ll i u o s u o ) e u q a i d r a c n o n , e ü g i a n o i t a m m a l f n i e n u e r t n o c n e r n o 'l ù o s n o i s i c n I . e t n e l u r u p V I Sale-infectée u s s i t e d e c n e s é r p c e v a e n n e i c n a e t r e v u o e u q i t a m u a r t e r u s s e l B -é r p e u q i n il c n o i t c e f n i e n u r u s t n a t r o p n o i t a r é p O . é s il a t i v é d . é r o f r e p x u e r c e r è c s i v n u r u s u o e t n a t s i x e

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Taux d’incidence global des ISC en pour-cent :

Nombre de patients qui ont présenté une ISC X100 Nombre de patients opérés et surveillés

Taux d’incidence pour un type d’intervention (même principe pour un chirurgien ou service)

Nombre de patients avec une ISC après appendicectomie X100 Nombre de patients surveillés après appendicectomie

Tableau 5: Définitions des infections du site chirurgical (Infect Control Hosp Epidemiol 1992; 13: 606).

Note: Diagnostic positif si A+B ou A+C ou A+B+C.

Tableau 6: Calcul des taux d’incidence reconnaissance des ISC. Tout cas sus-pect ou peu clair pour une personne en formation doit être discuté avec un ex-pert neutre (par exemple un chirurgien non impliqué directement, un spécia-liste en maladies infectieuses ou une infirmière expérimentée en contrôle des infections). Ceci améliore non seule-ment la qualité scientifique de la sur-veillance, mais certainement aussi son acceptation par les chirurgiens. Saisie informatique, analyse et stratification par catégorie de risque

De nombreux programmes informati-ques peuvent servir à la saisie et/ou au traitement des données: par exemple Epi Info (CDC, Atlanta et OMS, Genève), Access (Microsoft), ou SPSS (Chicago). Les principes du calcul des taux d’inci-dence en pour cent sont présentés dans le tableau 6.

Comme les risques d’ISC varient en

fonction de nombreux facteurs, un ajus-tement ou un équilibrage des taux d’ISC par rapport à ces risques est nécessaire pour pouvoir procéder à des comparai-sons dans le temps ou entre hôpitaux, services ou chirurgiens (Infect Control Hosp Epidemiol 1991; 12: 609). Un in-dice relativement simple, l’inin-dice NNIS, est actuellement utilisé par le système de surveillance du même nom (Tableau 7) (Am J Med 1991; 91(suppl 3B): 152S). Cet indice ne prend certes pas en compte tous les facteurs de risque po-tentiels pour la survenue d’une ISC. Il pourrait par exemple être insuffisant pour l’appréciation des risques liés à des interventions particulières. Une cer-taine part de subjectivité dans la défini-tion du score ASA, qui constitue un de ses paramètres, peut créer des difficul-tés. En général, sa valeur prédictive n’en demeure pas moins bonne, supérieure à la simple classification des plaies selon

leur degré de contamination, et ceci éga-lement dans le contexte d’un hôpital régional suisse (Med Hyg 1998; 56: 1857). De plus, sa facilité d’emploi, tant au niveau de la récolte des données que de la communication des résultats, et son utilisation pour la stratification des risques dans les résultats mis à dis-position par le système NNIS le rendent très intéressant pour le «benchmarking». Communication des résultats et

benchmarking

Ainsi, si l’on entend procéder à des comparaisons scientifiquement correc-tes, les résultats de l’hôpital ou des chi-rurgiens participant à la surveillance devraient leur être communiqués par type d’intervention, avec des sous-caté-gories établies par l’indice NNIS. De telles comparaisons, ajustées pour les risques, entre une institution ou un chi-rurgien et un ensemble de référence dé-finissent la pratique du «benchmarking» qui est sur le point de devenir une acti-vité requise par la «Joint Commission o n A c c r e d i t a t i o n o f H e a l t h C a r e Organizations» des Etats-Unis (Infect Control and Hosp Epidemiol 1998; 19: 114).

Comme le chirurgien constitue l’élé-ment influençant l’incidence des ISC à tous les niveaux (indications opératoi-res, prophylaxie antibiotique, facteurs liés à l’intervention, participation à un programme de surveillance, etc.), c’est logiquement à lui que les résultats de la

A. Infection survenant dans les 30 jours après l’opération (jusqu’à un an si implantation d’un corps étranger) B. Présence d’au moins un des trois critères suivants:

n o i s i c n i l e d e l l e i c i f r e p u s n o i t c e f n I ) é n a t u c -s u o s u s s i t t e u a e p ( n o i s i c n i ' l e d e d n o f o r p n o i t c e f n I ) s e l c s u m , a i c s a f , é n a t u c -s u o s u s s i t , u a e p ( e c a p s e ' d n o i t c e f n I ) s e n r e t n i s e n a g r o t e s é t i v a c ( . 1 Ecoulementpurulentprovenantdes n o i s i c n i ’l e d s e ll e i c i f r e p u s s e h c u o c . 1 Ecoulementpurulentprovenantdes n o i s i c n i' l e d s e d n o f o r p s e h c u o c . 1 Ecoulementpurulentprovenantd'undrain e n r e t n i e n a g r o n u u o é t i v a c e n u s n a d é u t i s 2. Culturepositive(prélèvementaseptique) t n a n e v o r p u s s i t e d u o t n e m e l u o c é n u ’ d n o i s i c n i ’l e d s e ll e i c i f r e p u s s e h c u o c s e d . 2 Déhiscencespontanéedelaplaieou e d s a c n e n e i g r u r i h c e l r a p e r u t r e v u o é r : s t n a v i u s s e r è t i r c s e d n u ' d e c n e s é r p C * 8 3 > e r i a ll i x a e r u t a r é p m e t -x u a c o l s e n g i s t e r u e l u o d -s t s e e r u t l u c a l i s f u a s térile . 2 Culturepositive(prélèvementaseptique) t n a n e v o r p u s s i t e d u o t n e m e l u o c é n u ' d e n r e t n i e n a g r o n u ' d u o é t i v a c e n u ' d . 3 Aumoinsundessignessuivants:: -douleur -oedème r u e g u o r -r u e l a h c -e l r a p e i a l p a l e d e é r é b il é d e r u t r e v u o t e e l i r é t s t s e e r u t l u c a l i s f u a s , n e i g r u r i h c . 3 Abcèsouautreévidencedi'nfection e n u ' d s r o l s é s il a u s i v n o i s i c n i' l e d e d n o f o r p u o e u q i g o l o t s i h n e m a x e n u , n o i t n e v r e t n i é r e u q i g o l o i d a r n e m a x e n u . 3 Abcèsouautreévidencedi'nfectiond'une s é s il a u s i v e n r e t n i e n a g r o n u ' d u o é t i v a c n e m a x e n u , n o i t n e v r e t n i é r e n u ' d s r o l e u q i g o l o i d a r n e m a x e n u u o e u q i g o l o t s i h

(5)

surveillance doivent être régulièrement communiqués. Les résultats devraient comprendre ses propres taux comparés à des taux de référence qui peuvent être ceux du système NNIS ou ceux de l’en-semble des autres chirurgiens ou hôpi-taux qui participent à un même pro-gramme. Ces données doivent naturel-lement être considérées comme sensi-bles. Leur traitement doit donc garantir un haut degré de confidentialité pour avoir l’appui des chirurgiens. Ainsi, les modalités de la surveillance doivent être bien précisées avant le début du pro-gramme et l’étendue des résultats com-muniqués au Comité de contrôle des infections de l’hôpital, aux instances administratives ou à d’autres partenai-res doit être clairement définie.

Enfin, l’équipe du contrôle des infec-tions, qui organise la surveillance, doit

Tableau 7: Catégories de risque selon l’indice NNIS (Am J Med 1991; 91 (suppl 3B): 152S).

L’indice NNIS d’un patient chirurgical peut prendre une valeur de 0 à 3. Il définit donc 4 catégories de risque (0, 1, 2, 3) et s’obtient en additionnant les points obtenus dans les trois paramètres suivants:

· Classe de contamination de la plaie : 1 si / III 0 si < III

· Score ASA : 1 si / 3 0 si < 3

· Durée de l’opération : 1 si > Ta 0 si < T

entretenir des contacts réguliers avec les chirurgiens participants de manière à planifier avec eux d’éventuelles inter-ventions de prévention additionnelles.

Conclusion

Loin de constituer un phénomène mar-g i n a l o u d u p a s s é , l e s i n f e c t i o n s nosocomiales qui touchent le site chi-rurgical (anciennement dénommées in-fection de plaie) ont toujours un impact important sur la mortalité, la morbidité et les coûts de la santé. Ce problème existe aussi bien en Suisse, que dans d’autres pays.

A l’heure du contrôle de la qualité et du «benchmarking», il serait certes ju-dicieux d’encourager la surveillance épidémiologique de ces infections dans nos hôpitaux. Cette activité, pour autant

qu’elle réponde à certains critères qui ont été abordés dans cet article, consti-tue en effet un moyen de prévention dont l’efficacité et le rapport coût/béné-fice favorable ont été démontrés scien-tifiquement et qui est désormais forte-ment recommandé par diverses instan-ces qui font autorité en la matière. o

Références

1. Departement of Health and Human S e r v i c e s , C e n t e r s f o r D i s e a s e s C o n t r o l a n d P r e v e n t i o n . D r a f t g u i d e l i n e f o r t h e p r e v e n t i o n o f surgical site infection, 1998. Federal Register 1998; 63 (116): 33167-92. 2. Holzheimer RG, Haupt W, Thiede A,

Schwarzhopf A. The challenge of postoperative infections: does the sur-g e o n m a k e a d i f f e r e n c e ? I n f e c t Control Hosp Epidemiol 1997; 18: 449-456.

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surgical-site infection surveillance. Infect Control Hosp Epidemiol 1997; 18: 659-68.

Réutilisation de filtres d’hémodialyses

Andreas F. Widmer, F. Brunner, Bâle

Introduction

Comme déjà évoqué dans un article de Swiss-Noso (1998;5:2), la réutilisation de matériel à usage unique dans les hô-pitaux est réglée par l’Ordonnance sur les dispositifs médicaux (ODim) entrée pleinement en vigueur à partir du 14.6.98 (SR 819.124; AS 1996 987, disponibles par pdf-file http://www.admin.ch/ch/d/ sr/c819_124.html,). Cette ordonnance prévoit que des dispositifs médicaux ne peuvent être mis sur le marché que s’ils satisfont à des exigences précises. Cel-les-ci sont décrites dans l’annexe 1 de la norme 93/42/EWG 7 et pour les disposi-tifs médicaux acdisposi-tifs et implantables dans l’annexe de la norme 90/385/EWG 8. Si l’on souhaite réutiliser des dispositifs médicaux prévus pour un usage unique, il est nécessaire que ces dispositifs soient l’objet d’un certificat de conformité comme s’il s’agissait de dispositifs

neufs. On estime que renoncer totale-ment à réutiliser du matériel à usage unique entraînerait une surcharge bud-gétaire pour les hôpitaux suisses de l’or-dre de grandeur de 100 millions de francs par année. Dès lors, il serait souhaitable de trouver rapidement des solutions qui permettent de réutiliser une partie de ce matériel, en respectant les exigences p r a t i q u e s , f o n c t i o n n e l l e s e t microbiologiques. Les exigences de l’ODim en matière de conformité sup-posent notamment l’utilisation de pro-cédés normalisés et validés pour per-mettre une réutilisation (par exemple la stérilisation). Ceci nécessite pour cha-que dispositif médical une connaissance du matériel utilisé, de la fonction du dispositif et des contrôles éventuels. De telles exigences ne peuvent plus être satisfaites sans des investissements im-portants. Dès lors, sur la base de l’inter-prétation de l’ODim par l’Office

Fédé-ral de la Santé, la réutilisation de dispo-sitifs médicaux à usage unique n’est de facto plus possible en dehors de certai-nes exceptions. La Loi sur les agents thérapeutiques qui est attendue pour l’année prochaine permettra de clarifier certains aspects pratiques. Elle devrait permettre de régler, par ordonnances, le problème des certificats de conformité en matière de réutilisation à l’intérieur d’un hôpital. En tout état de cause, les exigences en matière de qualité reste-ront sans doute valables avec cette nou-v e l l e L o i , e t l e s a c q u i s r é a l i s é s aujourd’hui grâce aux investissements consentis pour l’amélioration de la qua-lité demeureront.

Cas particulier de l’Odim :

dispositifs sur mesure

Dans sa forme actuelle, l’ODim pré-voit néanmoins une simplification des

(6)

exigences en matière de conformité pour un produit à usage unique qui serait réutilisé exclusivement chez un même patient (Art.3c, Dispositif sur mesure : «tout dispositif médical non fabriqué en série, conçu selon la prescription écrite et sous la responsabilité d’une personne dûment qualifiée, et destiné à n’être utilisé que pour un patient nommément désigné ”).

Les filtres de dialyse - qui sont le plus souvent des articles à usage unique se-lon le fabricant - entrent dans cette caté-gorie particulière, dans la mesure où ils sont réutilisés exclusivement chez un même patient. A l’hôpital cantonal de B â l e , i l a é t é e s t i m é q u e l a n o n -réutilisation des filtres de dialyse (pré-vus pour un usage unique) serait asso-ciée à un coût additionnel de 400’000.– francs suisses par an. Aux Etats-Unis, on estime que ce sont plus de 500 mil-lions de francs suisses qui sont écono-misés chaque année en réutilisant ces filtres (Schustermann NH. Am J Kidney Dis 1989;14;81-91). Une désinfection

dite de haut niveau permet de satisfaire relativement facilement aux exigences microbiologiques. Du fait que les filtres sont réutilisés exclusivement chez le même patient, la transmission d’agent infectieux transmis par le sang est ex-clue. De plus, la qualité fonctionnelle du f il t re p eu t êtr e t es tée av a n t la réutilisation. Dans le pire des cas, un éventuel problème sera détecté durant la dialyse, de telle sorte qu’un danger réel pour le patient peut être écarté avec une marge de sécurité importante.

Cependant, après réutilisation multi-ple, les performances du filtre dimi-nuent, en raison de dépôts de protéines. De plus, il y a des évidences suggérant que la mortalité des patients qui sont dialysés dans des centres où l’on réuti-lise les filtres serait augmentée. Ces deux facteurs parlent donc plutôt contre une réutilisation. Toutefois, les don-nées concernant la mortalité concerne essentiellement les filtres qui sont dé-sinfectés à l’aide d’acide péracétique et non de formaldéhyde, et ces données

sont antérieures à 1992 où l’on utilisait des concentrations d’acide péracétique de 2,5% au lieu de 3,5%, ce qui pourrait expliquer que des contaminations par Mycobacterium chelonae aient été ob-servées (J Infect Dis 1990;161:85-90). Dans d’autres études, une augmentation de mortalité n’était observée que dans les centres qui n’étaient pas directe-ment associés à des hôpitaux. Dans les centres de dialyses hospitaliers, il n’y avait aucune différence ni dans la mor-talité ni dans la qualité de la dialyse entre les centres réutilisant ou ne réuti-lisant pas les filtres. Dans une grande étude qui a inclut 13’926 patients de 1989 à 1990 et 20’422 patients de 1991 à 1993, aucun lien entre réutilisation et létalité n’a pu être démontrée. Par con-tre, il y a des évidences indiquant qu’aux Etats-Unis, les centres de dialyse à but lucratif et qui réutilisent les filtres ont une mortalité qui tend à être plus éle-vée. Il est vraisemblable que ces diffé-rences ne sont dues ni à la réutilisation des filtres ni au fait qu’il s’agisse de centres à but lucratif, mais plutôt à la manière dont les filtres sont réutilisés: c'est dans les hôpitaux où les filtres ne sont pas réutilisés correctement qu'on observe une morbidité et une mortalité augmentées. La prévention sous-entend aussi l’application de mesures généra-les (http://www.cdc.gov/ncidod/hip/ Dialysis/dialysis96.pdf). De plus, on doit s’assurer d’une part que le désin-fectant a agit correctement et d’autre part qu’il a été éliminé par les rinçages, à savoir par le NaCl 0.9%. La personne qui réutilise un filtre est considérée comme un fabricant et doit donc satis-faire au cahier des charges d’un fabri-cant . En cela, l’Ordonnance sur les dispositifs médicaux a amené une base légale en matière d’assurance de qualité qui manquait jusqu’ici.

A côté des éventuels inconvénients liés à la réutilisation des filtres de dia-lyse, il y a également des avantages potentiels. Ainsi le syndrome dit de “ first use” d’un filtre, est diminué en cas de réutilisation. Il s’agit d’un syn-drome certes rare mais néanmoins désa-gréable. Il est caractérisé par des cépha-lées, des nausées, des vomissements et des douleurs thoraciques. On l’observe plus fréquemment dans les centres qui ne réutilisent pas les filtres (Am J Nephrol 1996;16:52-59). En 1996, Food and Drug Administration (FDA) (http:/ /www.fda.gov/cdrh/dialyzer.html) a Tableau 1: Coûts annuels comparés de l’usage unique versus la réutilisation des

filtres de dialyse (Hôpital cantonal de Bâle, 1997)

* Réutilisation moyenne (y compris usage unique): 3,2-fois

# Utilisation de produits de désinfection (Acetoper 200): env. 1 bidon (Fr. 32.-)/jour

e s y l a i d o m é H l a t o t e r b m o N 9071 e s y l a i d e d e r t l i F n e y o m x i r P Fr.63.00 e u q i n u e g a s u r u o p t û o C e s y l a i d e d s e r t l i F 9071xFr.63.00 Fr.571'473.00 n o i t a n i m il é ' d s i a r F ) x u e i t c e f n i s t e h c é d ( 9071xFr. 4.00 Fr. 36'284.00 l a t o t t û o C Fr.607'757.00 * n o i t a s i l i t u é r e d s r o l t û o C e s y l a i d e d s e r t l i F 2835xFr.63.00 Fr.178'585.00 n o i t a n i m il é ' d s i a r F ) x u e i t c e f n i n o n s t e h c é d ( 2835xFr. 2.00 Fr. 5'670.00 : t n e m e t i a r t e r e l r u o p s i a r F / t n e m e s s i t r o m A / l i e r a p p A -e c n a n e t n i a M l e n n o s r e P -n o i t c e f n i s é d e d s t i u d o r P - # 0 0 . 0 0 0 ' 0 1 . r F 0 0 . 0 0 0 ' 0 2 . r F 0 0 . 0 0 0 ' 0 1 . r F l a t o t t û o C Fr.224'255.00 e u q i n u e g a s u ' d s r o l l a t o t t û o C Fr.607'757.00 n o i t a s il i t u é r e d s r o l l a t o t t û o C Fr.224'255.00 e l l e u n n a e c n e r é f f i D Fr.383'502.00

(7)

également décrit des effets secondaires toxiques lors de l’utilisation de nou-veaux filtres qui pouvaient durer relati-vement longtemps.

Aux Etats-Unis, on estime qu’environ 70% de tous les filtres sont réutilisés et la FDA autorise la mise sur le marché de machines commerciales pour le traite-ment automatique des filtres. La FDA a édicté des principes généraux (http:// www.fda.gov/cdrh/ode/dilreuse.pdf).

Etapes pour satisfaire aux

exigences de l’Odim

Pour être conforme à l’ODim en ma-tière de réutilisation, il faut un proces-sus qui soit validé, qu’il y ait une docu-mentation adéquate de toutes les exi-gences sur le plan fonctionnel ainsi qu’une évaluation de tous les effets se-condaires potentiels. Il s’agit notam-ment de docunotam-menter l’efficacité de la désinfection, les performances du filtre après traitement et l’absence de pro-duits toxiques ( en particulier de désin-fectant) avant réutilisation chez un pa-tient. En cas de retraitement par une machine, celle-ci doit avoir un certificat de conformité CE, c’est à dire qu’elle doit satisfaire elle-même aux exigences de conformité selon la norme 93/42/ EWG. De plus, le personnel qui procède à la réutilisation doit avoir reçu une formation adéquate. Tous les filtres doi-vent porter le nom du patient ainsi que les dates d’utilisation. Un protocole doit être suivi, et l’étiquette «usage unique» doit être enlevée ou recouverte d’une autre étiquette.

En cas de dialyse en urgence ou s’il s’agit de patients porteurs du virus de l’hépatite B, il convient d’utiliser des filtres à usage unique. On garantit ainsi que , s’il devait y avoir un échange de filtres ou un problème de désinfection, on évite un risque de transmission. Dans l’hépatite B, l’antigène de surface HbsAg peut être présent en quantité très élevé, de l’ordre de 109 particules par ml, et le

virus peut persister sur des surfaces. Plusieurs épidémies ont été ainsi décri-t e s ( M M W R 1 9 9 6 ; 4 5 ; 2 8 5 - 8 9 ) . L a prévalence de l’hépatite B et de l’hépa-tite C est plus élevée chez les patients dialysés ainsi que dans le personnel de dialyse que dans la population générale. On suspecte ainsi qu’une transmission pourrait être possible lors d’exposition prolongée et répétée, même si les

mesu-res de prévention sont observées. De ce fait, les filtres de patients qui présen-tent une infection due à un agent trans-missible par le sang ne devraient en principe jamais être réutilisés.

Aspects pratiques

Le moyen le plus simple pour le trai-tement des filtres est d’utiliser une ma-chine disponible dans le commerce (par exemple le Renatron® à l’Hôpital can-tonal de Bâle). De telles machines, qui doivent porter le marquage CE ou être approuvées par la FDA, traitent les fil-tres automatiquement. La FDA consi-dère que les filtres traités de cette ma-nière sont appropriés à un usage multi-ple même si ils sont étiquetés comme étant à usage unique. Les filtres sont désinfectés automatiquement à l’aide de rinçage itératifs par une solution désinfectante contenant 4,5% d’acide peracétique et 28% d’H2O2(ce qui s’ap-pelle un «sterilant» selon la classifica-tion de la FDA). Les appareils récents documentent l’ensemble de la procé-dure à l’aide d’un programme informa-tique, mais cela peut également être fait manuellement, comme à Bâle. Les con-centrations de désinfectant nécessaires doivent être vérifiées manuellement durant la procédure. La capacité fonc-tionnelle du filtre doit être contrôlée par la mesure de la pression différen-tielle lors des passages aller-retour de la solution (57 cycles). L’appareil s’ar-rête automatiquement lorsque l’une ou l’autre des étapes n’est pas réalisées selon le programme prévu. Après rin-çage par une solution saline stérile, l’ab-sence de résidus de désinfectant est tes-tée et documentes-tée avant réutilisation. Un filtre n’est libéré que lorsque toutes les étapes nécessaires à sa réutilisation ont été effectuées et documentées, et que les paramètres mesurés sont dans les limites de tolérance. A cela s’ajoute l’envoi à l’Office Fédéral de la Santé Publique du formulaire prévu pour les dispositifs médicaux sur mesure (que l’on peut obtenir à l’adresse: http:// www.admin.ch/bag/heilmitt/pharma/ medizin/d/normlist.htm)

A Bâle, la procédure a été réalisée avec le soutien de l’Office Fédéral de la Santé Publique ce qui a permis de s’as-surer qu’elle satisfaisait pleinement aux exigences en matière d’assurance qua-lité. La pratique de la réutilisation des filtres de dialyse telle qu’elle était

réa-lisée jusqu’ici a du être renforcée sous bien des aspects pour satisfaire aux nou-velles exigences, ce qui a amené des mesures d’assurance de qualité supplé-mentaires ainsi qu’une meilleure docu-mentation de la procédure. Cela est réalisé maintenant avec une surcharge de travail minimale. En suivant une telle procédure, un hôpital est donc en me-sure de prendre la responsabilité du re-traitement des filtres de dialyse. Une documentation adéquate de la procé-dure permet de reconstruire, d’analyser et de corriger les éventuelles complica-tions qui pourraient être dues à un pro-blème lié à la réutilisation. Une telle documentation peut également être utile en cas de litige. Cet exemple montre que, même dans le cadre de l’ODim, une réutilisation de certains dispositifs mé-dicaux à usage unique peut être réalisée de manière rationnelle, sûre, économi-que et légale.

Nous remercions Monsieur M. Zobrist, de l’Office fédéral de la Santé, pour son soutien dans ce projet. o

Références

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(8)

Swiss-NOSO est publié trimestriellement avec le soutien de l'Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) et de la Société Suisse d'Hygiène Hospitalière (SSHH).

Rédaction Patrick Francioli (Lausanne), Enos Bernasconi (Lugano), Kathrin Mühlemann (Bern), Didier Pittet

(Genève), Pierre-Alain Raeber (OFSP), Christian Ruef (Zürich), Hans Siegrist (SSHH), Nicolas Troillet (Sion), Andreas F. Widmer (Bâle)

Mise en page Christophe Gnaegi & Alex Gnaegi (Buchillon)

Correspondance Prof. P. Francioli, CHUV, 1011 Lausanne

Internet http://www.hospvd.ch/swiss-noso

Courrier du lecteur

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Est-il encore acceptable de procéder à des examens directs ou à des ensemencements de matériel suspect de tuberculose sans mesures spéciales ? Y a-t-il une ordonnance ou des directives précisant ce qui est nécessaire en matière d’hygiène au laboratoire ?

A. Hänni

La CNA a récemment publié un fascicule concernant la prévention des maladies professionnelles dans les laboratoires de microbiologie diagnostique (réf. 2869/27). Cette brochure rappelle la répartition des micro-organismes dans des catégories à risques (de 1 à 4). Cette classification permet d’adopter, dans les laboratoires où l’on travaille d’emblée avec des micro-organismes connus, des mesures appropriées pour chaque catégorie d’organisme. La tuberculose appartient au groupe 3 et nécessite un ensemble de mesures de sécurité «renforcées». Dans les laboratoires de microbiologie diagnostique, l’identification nécessite plusieurs étapes préliminaires. On doit considérer, dès la réception des échantillons et jusqu’à l’identification des germes, qu’il pourrait s’agir d’organismes de risques élevés. Chaque laboratoire doit pouvoir prendre des mesures de sécurité particulières lors de travaux présentant un danger accru notamment ceux susceptibles de générer des aérosols en grande quantité (centrifugation, homogénéisation, traitement par ultrasons).

Dans le laboratoire de bactériologie du CHUV, l’intégralité de l’ensemencement des échantillons respiratoires, ainsi que l’homogénéi-sation est effectuée sous une hotte de sécurité. De plus tous les nouveaux cas de tuberculose diagnostiqués dans l’unité de tuberculose sont annoncés afin de prendre des mesures adéquates de sécurité lors de la manipulation des échantillons.

Un projet d’ordonnance sur la protection des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des microorganismes (OPTM) est en cours de rédaction et viendra compléter les articles 81 à 86 de la loi sur l’assurance-accidents et les articles 6, 4e alinéa, et 40 de la loi sur le travail. Deux sites Web des CDC méritent une attention particulière et pourront certainement vous guider dans votre démarche. Le premier (http:/ /www.cdc.gov/od/ohs/tb/tbdoc2.htm) est un guide des bonnes pratiques destiné aux laboratoires de tuberculose. Le second (http:// www.cdc.gov/phppo/dls/pdf/tb-ayl.pdf) vous propose sous forme de questionnaires l’évaluation des normes de sécurité appliquées dans votre laboratoire.

Guy Prod’hom, CHUV, Lausanne

An outbreak of multidrug

resistant pneumococcal

pneumonia and bacteremia

among unvaccinated nursing

home residents

Nuorti J.P. et al., N Engl J Med 1998; 26: 1861-1868

L’article de Nuorti et al. illustre les consé-quences potentielles de ne pas procéder à une mesure préventive simple chez les per-sonnes âgées séjournant dans un établisse-ment médico-social, à savoir la vaccination anti- pneumococique. En février 1996, dans une région rurale de l’Oklahoma, 11 sur 84 pensionnaires (13%) développèrent une pneumonie bactérienne dont 3 furent mor-telles. Le germe en cause était un S.

pneumoniae serotype 23F multiresistant qui

a pu être isolé dans les hémocultures ou les cultures d’expectorations de 7 sur 11 pa-tients avec pneumonie ainsi que dans des frottis du naso-pharynx de 23% des pension-naires et de 3% du personnel soignant. Tous

les isolats avaient le même type moléculaire déterminé par la méthode du pulsed-field gel electrophoresis, ce qui démontrait la nature épidémique de cette souche. Au mo-ment du début de l’épidémie, seuls 3 sur 84 des pensionnaires avaient reçu le vaccin anti-pneumococique 23-valent. Après vac-cination de tous les pensionnaires et admi-nistration prophylactique d’antibiotiques, aucun nouveau cas n’est survenu et le nom-bre de porteurs de pneumocoques diminua de manière significative.

Cette étude illustre différents points. Tout d’abord, elle démontre le potentiel épidémi-que des infections à pneumocoépidémi-ques. Des épidémies dues à un seul sérotype de pneu-mocoques n’ont été décrites que relative-ment rarerelative-ment. Elles ont été observées dans des hôpitaux, dans des camps militaires, des prisons, des hôpitaux de jour ou des établis-sements pour personnes âgées. Le potentiel épidémique des pneumocoques est proba-blement sous-estimé par manque d’atten-tion et également en raison des limites de l’examen microbiologique.

Un deuxième aspect important est le fait

que la vaccination anti-pneumococique est une mesure de prévention efficace contre les infections invasives à pneumocoques.

Un troisième aspect, particulièrement re-marquable, est le fait qu’il s’agissait d’une souche de pneumocoque multiréssistant. Depuis quelques années, on assiste aux Etats-Unis aussi bien qu’en Europe à une augmen-tation du nombre de souches résistantes (Swiss-NOSO 1996; 3:29). Dès lors, la vac-cination pourrait faire partie de la stratégie pour lutter contre la dissémination des orga-nismes multirésistants dans le futur.

Il y a maintenant suffisamment d’évidence pour recommander une vaccination anti-pneumococique chez les personnes à risque, c’est à dire présentant les conditions suivan-tes: asplénie (anatomique ou fonctionnelle), personne de > de 65 ans, personnes souffrant d’une maladie cardio-pulmonaire, quel que soit leur âge, diabète, alcoolisme, cirrhose hépatique, personnes séjournant dans des établissements médico-sociaux, fistule de liquide céphalo-rachidien (ne pouvant pas

être corrigée chirurgicalement). o

Figure

Tableau 1: Exemples de la classification des interventions chirurgicales selon le système NNIS (Am J Infect Control 1991; 19: 19).
Tableau 2: Informations à récolter pour chaque patient inclus dans la surveillance. selleitnessesnoitamrofnI I n f o r m a t i o n s i n t é r e s s a n t e s ecivresuolatipôH· tneitapudnoitacifitnedI· ASAerocS· a elbasnopserneigrurihcuoruetarépO· noitnevr
Tableau 5: Définitions des infections du site chirurgical  (Infect Control Hosp Epidemiol 1992; 13: 606).

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