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Formulation d’une stratégie groupes objectifs

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Academic year: 2022

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(1)

N/\Til/NS UNIES INSTITUT AFRICAIN DE DEVELUFPDŒNT ECUNürU QUE

ET DE PLAlifiFIC.ATIUN D fJ K A R.

.w: Redistribution Ho llis Chenery Montek

s .

Ahluwalia

C. L. G • .Bell John R. Duloy Richard Jolly.

CHAPITRE V ;z:

FORMULATION D'UNE STRATEGIE GRUUPEs-UBJECTIFS

Par

O.L.G. BELL et JUHN H a DUL0y

REPR0DUCTION/39i

JUIN "1976.

(2)

f

. . . --~·~·

FORMULATION D'UNE STRATEGIE

' U.l:tùUPEs-O:SJECTIFS

REPRODUCTÎÔN/3 91 Page 1.

On peut definir le groupe-objectif comme U1l g;r<;>upe de personnes qui_

nQ.~. seulement est entière_ment oonsti tué de pa'q'Vref!.l)lais: ,gui présente . égale~.

men.t une certaine homogé.~é.i té quant à l'effet que. pourrait avoir !sur ces membres un .ensemble donné d'instrumenta .. de politique. Notre approche exige

: .:·· . ·, . . . ' ·'.·. '

.;;que ·l;a défi.nit:io:n, des. gr.oul>e~ objeoti.fs r~~te autant que, possible les causes. de la: pauvreté. plut_8t que ses sympt8m~_s.. Ce rapport de .. g:~upe­

objectif .pe~et <ie tenir compte de la com~;lémenta;rité dea instrument~ de.

poli "!;~que _.et dono d,e la néoessi té d' enseml>lee -~e politiques. Par exemple,

_çm· admet en général que 1 'enseignement primaire universel et .la suppression de .l}analphabétisme sont ~ la fo~s des ob~ectifs sociaux et des instruments-.

qu,~; permettent d,' atténu~:r- la pauvreté. Tputefois il est peu probable que l'of1re de possibilités d'instruction aUf p~sa~s analpha'bètes ou à leura, enfants· oq aux deux, sans une. r~f'orme des. co.ndi tions de .la ~~_:r:J.ure,. c.ontribue beau.coup à la réduction de leur pa_llvreté. V,ioe versa, une f'éfci:~ne de. la

tenure ou une réforme agraire contribueront probablement, plu_s· à 1 •.accrois-. sement des revenus des bénéficiaires si ceux-ci sont instruits et sont par

_çonsé~uent pl.u~ àm~me d1aoc.éder aux informa;tionset aux pratiques.oulturales amél-iorées.

' -..

. ... -.... ~ ... ~- -·· ... ~--·····-······ ...... ... ~ -::: . ·.:... .. ........ ., -~

Çe concept rend plus,.façile. l'id~ntif~oation des_formes spéoif.icrues

'. ·, , '-·: ' . . •·· IJ '•

d'avoirs qu,i peuvent amé+iorer les conditions des différents.groupes de

0 . '· . ' . . •. ' -. ' ' . ,•., .• ' •'•

pauvres. L' appToche fa9i;tite égale~ent 1' êvolutton Q,e .la mesure .. dans laquel-

.,

le les. . . . groupes -. objectifs profi t.e.ront . . .. . ., . ' . effectivement des résultats des poli-. -' ' . '

t:i,q'l.l~· La cond.it.i.on d'homogénéité contenue d.a11,a la définition implique qu'i.L- (aut <d.i,stinguer de nombreU.x groupes • Toute;fois, i l n•est pas facile de

satis.. faire à .. cette condi tian .et aux autres éléments de la défini ti on en . . . . 11 ab!;len,oe d '1:Ule théQ~ie bien. ar~icu-lé~ sur la distri~ution des fruits du

développement. Nous avons approximativement déterminé. +a diversité oar13,ctéris-

. .-··.: .. ·. ' '~ .. . . ~ . ·. ~

tique des pauvres en concentrant notre analyse sur qqatre groupe&-abjectifs

~ . . . . .\,

(3)

REPRODUCT!OI/391

Page 2.

principaux, définis surtout d'après leur accès aux avoirs producteurs de

;revenus et à l'emploi rémunérateur. c_~ s~~t. 1 (i) les. p_e:t:i.~s exploitants (ii) les travailleurs sans terre et les exploitants sous-marginaux, (iii) les sous-employés urbains et (iv) les emp~()~.~f!l ._ur_~a~~s.

Les lignes de partage entre ces groupes sont quelque peu arbitrai- res J elles sont discutées avec plU:s,~e-.d·êtail' d:ana:.

i•

appendioe au chapitre

v

et dans les sections pertinentes des chapitre~ vi et vii. Dans les grou- pes rurâu:ic, H.t .liglïe de partage est basée sur 11 ~ocês aux terres produoti- ves.·Les petits exploitants sont ceux quïcnt accès à suf'fisamment de terre

. . . '

pour quo la Culture de cette t~rre assure au moine un revenu d~ subsistance,, L;ur famillElë (Ile ·peuvent avoir d' ;:;utres possibili té3 de rovonn, par u;J:emple s'employant

en

dehors de l'exploitation). Par contre, les travailleurs sans terre et les exploitarits sous-marginauX 'n'ont pas accès à cette quantité ,

;

minimum de: terre. Les dimensions tant maximales que minimàies de la proprié- té foncière dans le groupe des petits exploitants ne peuvent 3tre définies quantitativement que dans·le contexte d1unpa,is particulier. Cette défini•

tien est en général basée sur une quantité absolue de terre d'une qualité donnée cor~espondant à un niveau donné de revenu que permet une pratique oul turale rtorinale. Ce niveau de revenu varie selon les pays, en fonction

1 ..

du· Pi-rn par ha'bi tant.

Dans les zones urbaines, la définition du concept de oh6mage présen- te quelques difficultés. Tout d'abord, emploi et absence de la pauvreté ne sont nullement s.yno~mes, comme le montre par exemple l'étude de la pauvreté au :érésil de F'i.shlow

(1972).

Fishlow/ indiquait qUe plus de 80% des chefs de ménages pauvres ét.~ient olass~é dkns la cat~gorie des "employés".·

. D'autre part, les pauvres. des pa;Ys en voie de· développement ne peùvémt

·pa~ survivre sans auoun trav'àii. Une proportion co~sidérable~··dès personnes

=rece'nsées ·dans les zones urbaines comme étant d:Ws ùne si tua ti on de ch6mage· visible est ooneti tuée: d 'ltbmrilee des olaêae·s· moYennes. ~ttendan:t.des postea

. . . . . . .

correspondant à leur formation et à leu7s espérances, et qu~ sont pendan~

ce temps entretenus· par leurs familles! Ce groupe est souvent militant-S'Ill'._

· le

plan poli tique; mais i l ne oonsti tué pas· néoeesair'ement un ~lément majeur du problèmé cie-_ la paÜ~retée

1/

v BIT

(1971).

(4)

Page

3.

On ne dispose pas encore de ·tableaux sur la distribution, personnelle

ou.par ménage, du revenu dans ces quatre groupes socio-économiques, si bien

qu'il n'est pas possible d'évaluer la mesure ,dans laquelle ils englobent tous les pauvres. Toutefois, il est affi~~ au Chapitre I que la grande

.. #:. .

masse des. pauvres se trouve dans l'agriculture. et que1 <:l,ans l'agriculture.,_ la ::c)auvreté est surtout marquée ohez les petits exploitants et les travail- leurs sans terre. Dans les zones urbaines; le groupe de pauvreté principal

. ~. '

englobe oeux que la'mission du BIT au Ken,ya appelle "les actifs indigents"

(BIT1 1972) et, dans une moindre mesure, les chSmeurs visibles. Nous sommes par conséquent p:ersaudés que, bien qu'incomplète, cette classification en quatre/groupes couvre la majorité dos P'--uvres. d"'s pays en voie d-.; dévcloppo- ment.2 ·

La proportion de la population totale que représentent les 'Pauvres,:

l'importance relative dés différents groupes-objectifs et les possibilités de solution du problème de la pauvreté par intervention de l'Etat varient considérablement selon les pays. Pour traduire cette variation, il faut une typologie de pays. D'autre part, le nombre des pauvres et l'importance rela- tive des groupes varieront dans lt:l temps et les délais d'évolution pour un type de pays donné varient selon la situation initiale, le taux de crois- sance du PNB et la structure de distribution de la croissance da~s ce type de pa,ys. Ces considérations sont refletées dans un modèle de projection correspondant à la typologie de pa,ys. Nous étudierons donc d'abord· cette typologie.

2/

Bien que ces qu~tre groupes puissent êtr~ séparés à des fins analytiques, le problème demeure en ce qui concerne leur sêparabilité à des fins de dé:riombrement''statistique • .Ainsi par exemple, un ménage rural pauvre tire en général une partie de son revenu de l'exploitation de la terre et une partie en offrant des seTVices de mâin~1ot~ùvre dans d'autres .. exploita-

tions agricoles. Quelle est alors la ligne de démarcation entre un m('}na- . • ge "petit paysan" et un ménage "ouvrier rural" ? ·De même, les mouvemen~$ · ·•

migrotoirc,o vntro lus zones rurales üt urbain""'a, notammJnt l us rnouvOihcnts t•..:mpora.ires et saisonniers, soulèvent des problèmes de définition diffi- ciles.

(5)

REPRODUCTION/3.91 Page

4•

UNE TYPOLOGIE DE·PAYS

La typologie de pays élaborée ioi est destinée ~ donner un certain nombre d'archetypes de· pays. · Chaclv.e archetype représente un ensemble 11 typique"

de ·conditions·iriitiales rélatives aux gro'llpes pauvres et il permet une éva- luation de la dynandqtie d'évolution/des dimensions absolues et relatives des di-fférents groupes de

pauvreté~

Cette typologie reflète également la gamme de choix offerts aux gouvernements de ces pays en ce qui concerne les mesures de ·politique tendant à. atténuer la pauvreté. Les trois dimensions de la typologie ont été choisies sur des bases a priori a (i) les proportions relatives de la population que représentent les populations des zones urbai- nes et des zones rurales, en reflétant également le PNB par habitant du pays ·; (ii) l'existence de terre déjà cultivée ou facilement cultivable, que cette terre soit abondante

ou

rare par rapport à. la population du pays ; et (iii) le deg~ de ooncentration de la propriété foncière, élevé ou bas.

Ces trois ohoix binaires donnent huit types de pays, définis au Tableau V.1. Les trois archetypes de P,a.YB choisis pour l'analyse sont

indiqués par des· astériques. "L'Amérique latine" (type 1 .de pays) est carac- térisée par 1 'abondance relative des terres et une forte oonoentration de la propriété, une population urbaine forte et un PNB par habitant relative- ment élevé par rapport aux autres pays en voie de développement (exemples 1

le Eéxique, la ·Colombief le Brési11··1.tEquateur ou le Pér~) ···''L.'Asie du. Sud"

(type

7

de pays) est oaractérisée par la r~té de la terre par rapport à la population et par une concentration modérée de la propriété, tin~ popula- tion urbaine réduite et un Plffi ~ar habitant faible (exemples s l'Inde, le Pakistan ou -l'Indonésie). "L 1 Afrique" (type 6 de pays) est caractérisée par l'a.bondanoe des,terres et la concentration relativement faible de la'proprié-

té, une population urbaine :rèdui te et un PNB par habitant faible. (EX~ti!ples a

- 3f

Il faut noter que cette typologie diffère quelque peu des approches adop- tées par Chener,y et Taylor

(1968)

et par Adelman et Monis

(1967),

on ce sens qu'elle se préoccupe spéoifiquement de groupes de pauvreté et de considérations de distribution, plutSt que de considérer les stratégies de croissance.

(6)

REPRODUCTION./391 Page

5.

les pays dJ~rique Tropicale tels que le Kenya, la Tanzanie ou le Ghan~). Ces' trois arc.hetypes englobent la grande· masse de la popula-

.::. :i.t~~- .~·:~ :·: . : -~·-:!·t -·.:;.;: ~ .... .-:·~·_; r

tian pauvredes pays en voie de développement, où le problème est suseeptible d'être résolu par une intervention e.u riiveau des politi-

.. , ....

ques nationales. Par exemple :Ü n'y a que peu de pays-du type 2 J l es pays du type 3 sont principalement situés dans les Caraïbes, Taiwan et la Corée du sud, où le problème de la pauvreté semble prendre des proportions contrôlables par suite des

4

yolitiques passées et présentes , ·sont -des exemples de pays du. type 4;- les pays du

type

5,

comme l'Afrique du Sud et la Rhodésie, ne sont pas caracté- ristiques; le -dernier type-de pays, le type-8, est représenté prin- cipalement par le Bangladesh.

Dans notre cadre de classification c'est dans le type 8 que le P:?blème de la pauvreté est le plus difficile : la

terre est rare par rapport à la population, ce qui ne laisse que p.evt de ~_po.ssibili tés de procéder à une redistribution des terres favorables aux groupes-objectifs ; la population urbaine est peu importante et le niveau du PNB par habitant est bas. Il est par

conséquent peu probable qu'Une poli tique d' industriiüisation ïnême cen- trée sur l'emploi ait un impact majeur sur la proportion et le nombre des pauvres avant de nombreuses décennies. Il semble que les possi- bilités d'amélioration substantielle du bien être des groupes

pauvres par la réorientation de la politique économique nationale préconisée dans cet ouvrage, soient très réduites, compte tenu des ross·ources limitées et âe la pâuv.reté é-tendue.· L~s ~ssibiliilës.'Gi~at-

. t~nuation :.de· -eettEi;--pliuvrëiié >par ùne reliistribut'i:oft:1së'ilt extrMnum::;nt l i -

mi-héee.

Ge-fait rend 'nécessaire une réoÎ>i'enltiation dè 1a-:--politique

--- ---

4/

C'est également vrai pour la Corée du No:r;d, qui correspond également à notre type

4,

et pou;r d'autrf3S pays en-voie de développement so- cialistes comme Cuba et la Chine. Leur approche à la solution du problème est évidemment très différente de celle adoptée par Taiwan et la Corée du Sud.

(7)

Pace 6,

. . ..

éco~omique internationale. Il faut ici accorder une attention particulière au réagcnoement des critères d'affectation de l'aide pour tenir compte plei-

. nement non seulement du niveau du développement et dÛ niveau du PNB par

:labi tant, mais également dos perspectives à l~ng tertlle do réduction .de 1&

pauvreté ·par un réagenoement des priorités nationales, sur le plan des

politiques• LorsqUe oes perspectives sont limi têes, coiilme o 1 est manifeste- mont l e oaspour le type 8 de pays, des prévisions spéciales d'aide se

justifient parfaitement.

Tàble V,1, Claààifioation des type-s de pa.ys '

Terres relativement abondantes Terres relativement rares

Degré d' urbanisa ti on ; Propriété foncière Propriété foncière

Très urbanisé type 1-_ d~. pays

.

_ type : 2 de pays type 3 ~e _ p~a type 4 de pays moins urbanisé type 5 de pays type 6 de pays. .. ·

type 7 de pays

___ . type 8 de pays-

•- Choisis pour analyse dans l e texte.

La typologie êtablie oi~essus ·pourrait être facilement élargie pour tenir compt·e-d1autres considérations basées sur l'ouvrage d'Adelman et Monis

(197J). On pourrait inclure notamment oommé autres dimensions, l'existence

d·e· ·.res.sourc.es minérales; la superficie du pays, l e niveau d'ins,truotion de

·la po.pulation,·l·'ouverture do l'économie, la nature des institutions gouver- -ne mentales; et .une foule d'autres dimensions .•. A 0€1 stade,, p_dtl's; n'avons pas

êlargi là typologie, pensant

qu'

ell·e suffisait pour une discussion des prin- cipales questions qui nous intéressen:t.

(8)

LE HüDELE DE PROJECTION

Page 7•

Pour utiliser ces concepts, il nous faut déterminer le volume de chaque grcupe-objeotif et son évolution dans le temps, Nous avons donc éla- boré un .. modèle de projection simple pour pouvoir projeter t (i) 1' évolution dans le temps de la population totale, (ii) l'évolution de. l'équilibre entre population urbaine et population rurale, (iii) l'évolution au sein de l'agri- culture des nombres absolus et de la représentation relatiye des petits agri- culteurs et des groupes sous-marginaux, et (iv) comment ces évol-utions sont. influencées par les interactions dynamiques dans une situation initiale, et entre une série de situations initiales qui définissent le type de pays et un ensemble de variables politiques.

~

La ligne de partage entre' les conditions initiales d'une part et les variables politiques d'autre part, n'ost pas nat'tG·. Par exemple, nous partons de l'équilibre initial èntre les populations urbaine et rurale comme condition initiale donnée pour un archetype de pays donné. Le degré de con- centration de la terre est également une condition initiale dans une solution partioul:ière du· modèle pour un type particulier de pays, mais on peut le faire varier selon les solutions applicables à. oe type de pays pour analyser l'effet d'une réforme· agraire. De même, l'abondance des terres productives par rapport à. la population peut être considérée comme une condition initiale mais on peut faire varier cette condition selon les solutions pour saisir 1 '·effet d'un programme de colonisation et de peuplement agraires lorsque, oomr.Je dans 1' archetype 11afrioain", o' est une option poli tique majeure ouverte aux gouvern·ements.

5/ - ...

Elles représentent le résultat de politiques différ~ntes, plut8t que des instruments de politiqUé.

'

1

(9)

HEPRODUCTION/ 391 Page 8.

Parmi l es autres variables de politique incluses dans le modèle figurent le taux d'accroisse!Jl~nj; ll;':~'f:el ~e la population, p ; le taux d'accroissement des emplois urbains, u ; et le taux d'accroissemr:;nt de ia productivité (sur la base foncière initiale) dans l'agriculture q, dans les diverses ca têgories de propriétés productives qui eng. ).ob<;n::t:t

·

' .. : ... _,. ·~ .:

.

.:

lus groupes des· ·petits ~rieul tcurs et das agriculteurs eous-

margirtaux.· Le· meCanisme du modèle est dêcri t dans 1' appendice au Chapi- tre v. Ce modèle utilise ·essenti·ellem·ent trois el:lsembles. de rapports (i) un ensemble de proj'ections der l' év,olution de la population globale par suite de 1 'accrQissenient natureLà un taux supposé constant ainsi qu'une projection de lapropulation _urbaine en adoptant un. taux spécifié qui reflète l'évolution des .possibilités d'emploi url;ain (dans _le sec- teur tant structuré que non structuré) ; (ii) une,_ projection de la deman- de urbaine de migrants ruraux exprimée en .tant que fonction de la diffé- rence entre le taux d'accroissement de 1' emploi urb,:in et le taux d' c:,c- croissement naturel de la population, et (iii) un ensemble de rapports qui déterminent 1' évolu~ion dans l e temps de la taille des g~upes objec- tifs dans les zones rurales, en t' ant que fonction des possibilités. de migration vers les zones urbaines et des transformations de la distribu- tion de l'accès aux terres agricoles productives. Ce dernier rapport est cal·culé en tenant compte de 1' action réciproque entre la distribu-

'tion initiale des terres et l'aqcroissfment de la production agricole

par rapport au taux d'accroisse!)l~ni; naturel de la population.

Le modèle;tel qu'il e~t décrit ci-dessus et tel qu'il est décrit _ de façon.plus technique dans l'appen~ice, est désagrégé en groupes-objectifs ruraux, alors que le secteur urbain a été considéré de façon g~obale. Ce choix repose sur le fait que la pauvreté est essentiellement lpl_ .. phénomène rural dans la plupart des pays du Tiers Monde bien qu'en Amérique Latine ce phénomène s'étende de plus en plus aux villes. Le secteur urbain est étudié-de fa<;on plus· "désagrégé" au chapitre VII •. Pour le sect·eup--.;pu;r-al, le modèle est en,fait plus désagrégé que ne l'implique la description faite ici, toutefois les résultats ne sont présentés qù'Êm termes des "petits ··

agriculteurs" et des "sous-marginaux".

,

..

..

(10)

..

ri"

Page

9 •

Si nous nous proposions de projeter l'évolution dans le temps des dimensions absolues et relatives des groupes-objectifs d'un pays particulier, il aurait été manifestement nécessaire d'utiliser des données spécifiques sur ce pays. Tbutefois, notre but ici est de tra- duire les différences qualitatives dans les évolutions dans le temps dûes aux conditions initiales différentes et aux valeurs différentes des paramètres pour des types de pays représentatifs. Les données de base utilisée sont présentées au tableau V.2. Elles sont de trois types principalement. Les données du premier type sont des moyennes établies pour chacune des régions pour lesquelles des archetypes de ...

pays ont été choisis. Sont inclus dans cette catégorie la part initiale de la population urbaine dans la population totale et les taux de

croissanci respectifs de

b .

§.

la population totale et de la population

ur a1.ne.

6f - ---

Ce dernier est considéré ·comme égal au taux de croissance d~~ 1' emploi ' '·

urbain, en supposant que les taux de participation, la composition par âge de la population et la proportion de la population ayant une certaine forme d'emploi restent inchangés.

(11)

REPROJJUCTION/391 - Page 10

Tableau V.2. Conditions initiales et Paramètres des cas types

"Amérique Latine tt Cas 1

"Asie du Sud"

Cas 2 Cas 3

Population urbaine • 0,400 0,200 0,200

Population rurale . o, 600 0,800 0,800

clont Sous-marginaux 0,330 0,400 o, 510

Petits exploitants o, 170 0,150 o, 140

Autres ruraux o, 100 o, 250 o, 150

Population totale 1' 000 1' 000 . 1' 000

'rà.ux de croissan-ce de - l a popula t_ion globale+ + 0,030 o, 025 0,030 - l a po pula ti on urbaine & o,o5o 0,045 o, 040 - l a production agricole// 0,030 o,o3o o,035 'raux de croissance initial du PNB

Il

0,062 0~045 0,049

Sources : x Chiffres arrondis pour 1970, tirés du tableau 2.4. de Banque Mondiale (1973), la population totale dana la période initiale normalisée à 1,00 +

+ +

&

/1 Il

Les sources sont discutées dans le texte et indiquées dans l'appendice au Chapitre

v.

Projections pour 1970-90, tirées du Tableau 2.1 de Banque Mondiale (1973) arrondies à 0,05 près.

Projections pour 1970-83, tirées du tableau 2.4. de Banque Mondiale (1973), arrondies à 0,05 près

Dis cu té--dans 1.' appendice au Cbapi tre ..

v. _._ .

. -. -~ . . ~ . . ..

Discuté dans 1' appendic,e au Chapitre

v.

(12)

Page 11 •

Le second typo de données utilisé comprend une série de taux de

croisoo.noe de la production agricole, utilisée dans le modèle de projection

et une série de données utilisée pour oal_culer .les taux. uni tiau.x. implicites

... ·-.... ·

. ..

de croissance du PIB présentés au Table V.2. Les données de cette seconde série ne sont pas utilisées dans le modèle lui-même, mais seulement pour valider les données utilisées.

Le troisième type de données - les nombres do personnes composant les différents groupes objectifs dans l'agriculture- ont été les plu~ diffi- ciles à obtenir du fait de la rareté des données qui établissent un rapport

entre la di-stribution ensu.rface des terroirs èt le revenu agricole sur 'Wle base comparable entre pays. Dans le contexte spécifique d'un pays, nous aurions utilisé les classes de

7

;evenu minimum pour définir les seuils d'ex- clusion des différents groupe~ les données d'enquêtes agricoles pour tra- duire les seuils d'exclusion des revenus en points de dimensions de propriété dans les différentes parties du ·pays ct une distribution de l'accès aux

terres basée sur la terre transformée en unités de productivité constante pour l'estimation de la distribution des groupes objectifs. Evidemment, ces données n'étant ·disponibles que pour ·t:rès peü de pays, nous avons recouru à une procédure d'approximation, basée essentiellement sur le jugement et l'intuition, pour évoluer toutes les données disponibles pour chacun des types de pays représentatifs.

Les données utilisées dans les projections ElOnt présentéès aux tableaux V.3 •

V•S ;

les données sur lesquelles sont basés ces tabl~aux

sont étudiées dans l'appendice au Chapitre

v.

L'objectif était essentielle- ment de définir une distribution des terres d'une capacité de production de revenu donn.ée pO'-ll' chacun des trois archetypes de pays.

1/

Ces points de démo.Nation varieraient 6videmment d 1 un pays à 11 autre.

(13)

Tableau V. 3 Distribution représentative des terres

pour le modèlo de projection :"Amérique Latine"

Groupes-objectifs Limites de la surface 'relative

(hectares par exploitation)

Proportion de la population rurale

Proportion de la terre

Dimensions moyennes relatives de l' expl.

Sous-marginaux 249 0,48 0,03 o, 7

Petits Autres Autres Autres

exploi~ants 2, 5 ... a 14,9 0,33 o, 18 7,0

--~

exploitants "15 à 29,9 o, 11 o, 17 21' 0

exploitants 30 à 49,9 o,g_5 o, 15 38,0

exploitants 50

. o,

03 0,47 205,0

Total 1' 00 1' 00

Les données représentatives-pour l'archétype "d'Amérique Latine sont présentées au Tableau V.3. Dans le cas de "l'Asie du Sud" et de

"l'Afrique" tropicale, les Vâriantes de la distribution des terres ont été incluses dans les projections pour simuler les effets·' d'-une réforme agraire en situation ·de ra;~té des ·terres d'une part et du peuplement et de la colo- .-.nisa tion agricole, en situation d'abondance plus grande de terres d'autre

part. Il n'a pas semblé utile d'effectuer un exercice similaire dans le cas des données relatives à l'Amérique Latine : même la distribution relative- ... _._. uw.n Lf:ÇJ.VO..ri3-P.l.~-.lt:t:ilie.é.!L..dan~ la. ;pro j eci;tio~ .. e.J?t s.~ d~E.Jéquil!ibrée_ qu'un a j'lis.~

ment par abaissement de la superficie moyenne des grandes exploitations qui cons ti

t~e

les 3

%

supérieurs, de '2o5

hect~;~~ f

environ 130 hectares, suffit à amener la taille de la propriété foncière moyenne des 48

%

inférieurs de ménages (sans terre compris) de 0,7 hectares à 5,0 hectares. En Amérique Latine

(14)

~·; ...

Page 13

l ' importance relative des contraintes économiques et politiques à l'allège- ment du problème de pauvreté rurale, dans ses pires formes, semble être d'un ordre totalement différent à ce qu'elle est en Afrique ou en Asie, et l'exercice (i.e _proj.ection est axé sur l' étude des conséquences de la .... përsista.nce des"' obStacles économiques •

Les données relatives à "l'Asie du Sud" sont présentées au Tableau

v.4.

Dans ce cas, deux variantes sont présentées. La variante I correspond à une distribution initiale et la variante II à la di.stribution après réforme agraire. La réforme agraire, base de la variante II, n'est pas radicale -environ 13% des terres ont été redistribuées soit 22 % des terres exploitées par les grands exploitants agricoles - et elle cor- respond à un plafond d'environ dix hectares, soit presque le plafond de

8 /

20 acres- soit un peu plus de huit hectares -analysé par Minhas (1971).- Selon cet auteur, ~ans ce cas la réforme implique la d§itribution de terres seulement aux peti.~s paysans· exploitant déjà une terre-r "L'effet d'impact"

de cette redistribution, cependant très limitée, est une réduction de la proportion de la po pula tien rurale, di te. sous marginale, de

o,

50 à

o,

34

et l'accroissement qui en rêsulte de la proportion des petits paysans de

. .. . o,

1 8 à 0,3J,~,

8/

Les plafonds ne sont pas rigoureusement comparable~ le plafond de Minhas s'appliquant à la distribution projetée poÙr 1970.

9/

Cette ~tratégie est imposée tout simplement par la rareté extrême de terre productive par rapport au volume de la population rurale •

. --· ... ....,;.,;.·.

(15)

.. · ...

REPRODUCTION/ 391 Page 14

Tableau V.4. Distribution représentative des terres pour le modèle de projection : "Asie du Sud"

Groupes-objectifs

Sous-marginaux Petits exploitants

·Autres exploitants

Autres explo.i tan ts Autres exploitants

Total

-~

Proportion de la population rurale Proportion dos terres

I I I ! I I

Surface limite Avant Après réforme Avant ré- Après ré- relative (hectare réforme agraire forme agrai- forme

par propriété) · agraire re agraire

2,49 50 34 07 06

2, 50 à 4,99 18 31 12 22

5,00 à 7,49 .. 11 14 12 15

7,50 à 9,99 06 07 09 10

10,00 15 14 60 47

1 '00 1' 00 1' 00 1' 00

Tablea~ V. 5 1 Distribution représentative des terres pour le modèle de projection : "Afrique Tropicale".

Proportion de la population rurale Groupes-

objectifs

Surface limite relative (hectares par propriété)

I

Pré-peuplement

I I

Post,...peuplement

Sous-marginaux 1 0,60 0,30

Petits exploitants 1 à 2,4

o,

20 0,40

Autres exploitants 2, 5 à 4,9

o,

10 0,20

Autres exploitants 5 0,10

o,

10

Total 1' 00 1 '00

(16)

Page 15

Les données relatives à "l'Afrique Tropicale11 sont présentées au Tableau V.5. Cet ensomble de distributions représentatives des terres est celui des trois dont la base est la moins solide. La différence entre les possibilités I et II dans le tableau reflète non la réforme agraire, mais les effets d'une stratégie accélérée de peuplement et de colonisation agri-

10/ A 1 .

cole-..:lentraJ.nant sur 20 ans une réduction de moitié de a. proportion de sous-marginaux dans la population rurale et.un doublement de la proportion de petits et moyens exploi tanta_, ce qui implique la mise en production effec- tive de presque 50% de plus de terres au cours de cette période, soit un accroissement d'environ 2 points en pourcentage du taux global de croissan- ce de la productivité dans l'agriculture, utilisé dans les projections.

QUELQUES STRATEQIES DE REMPLACEMENT

Quelques résultats tirés du modèle de projection sont présentés au Tableau V.6. Les limitations du modèle lui-même la "représentativité"

limitée des données ne doivent pas être oubliées dans l'interprétation de ces résul tata, dont 1' intérêt tient essen.tiellement à leur sensibilité aux variations paramétriques.

La proportipp de la population globale restant dans les :1: ..

groupes objectifs varie avec le taux de croissance démographique, p.

On s'en rend compte en comparant les proportions relatives restant dans les groupes-objectifs des paires de projections présentées au Tableau

. .

, .

V.6. pour lesquelles seul le taux de croissance démographique varie.

Il s'agit des projections 1 et 2, et 4 et 5 pour 11l 1Amérique Latine", des projections 1 et 6 pour "l'Asie du Sud" et des projections . i . 1 et 4

. .

et 5 et 6 pour

"1'

Afrique". Evidemment, si la proportion,~de:lla JP9pilll.a.- tion incluse dans ungroupe-objectif s'accroit -lorsque le taux d'accrois- sement naturel s'élève, le nombre des personnes formant ce groupe

s'accroit à fortiori. Les résultats dérivés de ce modèle, sous-estiment plutôt l'impact du taux d'accroissement naturel de la population, et

---

~,SI Par "accélérée" nous voulons dire un accroissement du taux de croissance de la production agricole supérieur à celui impliqué par une valeur donnée du paramètre

9,

taux (constant) de croissance de la production agricole dans le modèle de projection.

(17)

. RIDPRODUCTI ON/ 391 Page 16

';···.·

,.

ceci pour deux raisons principalement. D'une part, le taux de croissance démographique est supposé être le même dans tous les groupes de popula- tion9 bien que de nombreux faits indiquent que le taux d'accroissement naturel est iilversen;ent proportionnel aux niveaux de revenus et à l'ac-

oès à l' éducationr..:Si ce rapport était inclus dans le mdoèle, 111 1' impact des taux d'accroissement nature~ sur la taille des groupes objectifs sero.it considérablement accrû;- '12 autre part, la composition·per âge

de la population et les taux de participation à la population active sont supposés être également constants, alors que la proportion repré- sentée par les groupes d'âge jeunes s'accroît avec des taux de croissan-

ce _d~mographiq\le plus•é.levés. Les deux raisons principales de la sensi- bilité des résultats du modèle à la croissance démographique sont les hypothèses de fixité de la base foncière et d'indépendance des taux de croissance de 1' emploi urbain et de la produc:tion. agricole vis à vis des perturbations du taux de croissance démographique. Dans les écono- mies à main-d'oeuvre excédentaire, ces approximations ne sont peut être pas loin de la réalité. Si l'on tient compte également de l'effet

d' échelle de la croissance démographique, ainsi que de ses effets sur les proportions représentées par les group~s-objectifs (c'est-à-dire si on examine les nombres absolus de personnes appartenant· aux groupes- objectifs), il apparaît alors que la politique démographique doit être au centre de toute stratégie de réduction de la pauvreté.

11 • Cas s ell

J

1 9 7 3) et Ri ch-(1 9 7 3) •

12. Ce rapport est inclus dans la description du modèle présenté au chapitre XI.

(18)

Page-17- Tableau V•6• Résultats de projection couvrant une période de 20 ans

Ensemble de paramètres Résultats dans la 2Üe année ~

, ,

Proportion de la popul~tion

Numéro Taux de Taux de Taux de Réforme Croissance Sous-mar- Petits ex-·

Arc~etype de pays de la creissan- crois san- crois- agraire en % de la ginaux ploitants projec- ce démogra..; ce de la sance ou colo~ ~g~~~tion

ti on phi que population des nisation

(p) agricole emflois

(q) a)

--

....

_-.

-

-

_ ..._

___

•Amérique Latine" 0 av aRt 0 o,33 0,17

1 o,u3o o,o3o ü,050 avant 83

o;

13 0' 16

2 0,025 0,939 0,959 avant 65 0. t. -'06 ù, 19

3 0,935 9,039 Ç,959 avant 101 0

'20

9,14

4 0~025 (),049 9,050 avant 65 o,o4 0,20

/ 5 0 , r 03~ J 9,049 0,959 avant 1 01 () ~ :1 8 o, 19

6 9,9.35 0,939 9,035 avant 95 9,23 o, 19

•Lsie du Sud" 0

··-

.. ~

... ..

avant 0 0,40 ù' 15

1 o,o25 0,030 o,o45 avant 65 o;28 9,17

2 9,025 0 030 .. r .-. . (),()60 e.vant 65 9;17 <;, 17

3 <.r,925 9,()3(} 0,945 après 65 Oï6 ' ,_ 9,22

4 (),925 Q,929 0 .. ,-45 0 avant 65 9;33 (),11

5 6 9,925 0 ;029 ~.945 après 65 0 20 ..

'

(),25

9,915 9.,939 9,945 avant 35 (), 17 9,17

•Afrique" 0 1 o,o3o ...

-

. o,o35

-

- o,o4o avant avant 8J 0 0'43 0~51 t o, 14 Y.,23

2 Q,939 9,935 (),(!6() avant 83 9i_31 9,23

3 o;o39 ();045 (),9.40 avant 83 o:·

,

37 U.,33

4 9,925 9,935 0 0 .-'..4(; . avant 65 o;37 0,32

5 (),030 9,935 9,940 après 83 Oj25 0,28

6 0,925 9,035 0,940 après 65 9,19 9,28

x Pour la ligne 0, les résultats se refèrent à la période initiale ; pour toutes les outres lignes il s'agit de projetés pour la 20~ année.

Urbains

o,2o

9'24 ' 0~f '37 9j24 0"27 _,_

Oj24

~·27 . Î

(19)

..

REPRODUCTION/391 Page 18

· Du fait de la durée requise pour modifier le volume de la popu- lation, toute politique démographique doit être intégrée dans-une stratégie de développement à long terme. Toutefois, elle revêt une telle importance qu'il ne faut pas lui.accorder·une priorité moindre en cas· de réorientation des politiques en vue d'une réduction de la pauvreté •

.Il faudrait noter que la plupart des variantes du cas de base qui.ont pour effet de réduire le problème de pauvreté (c'est-à-dire celles qui impliquent des accroissements .. de q ou u) semblent nécessairement, à première vue, impliquer un taux de croissance plus élevé·du PIB. Les résul- tats peuvent par conséquent, dans cette mesure, être considérés comme opti- mistes. Il faut·toutefois souligner fortement que les paramètres de la poli- tique .... réîorme agraire, p,q, et u - sont fixés de façon exogène ét indépen- dçmte. En réalité, évidemment, il n'en sera pas ainsi. Des exemples illustre- .:ront mieux les principauX rapports existant.entre ces paramètres. Tout

·d'abord, il y a iles rapports qu'impliquent les possibilités de transforma- tion : l'accélération du taux de création d'emplois urbains et de la pro- duction . (pour 'Une distribution donnée de gains) impliquèra le détournement de ressources Q.e l'agriculture donc un abaissement de q. Ensuite il existe des complémentarités : il est possible qu'une réforme agraire élève (ou réduise} le taux d'accroissement de laproductivité agricole plus vite dans des exploitations de certaine.s dimensions que dans d'autres,

et donc change ~a distribution par taille des exploitations la taille étant mesurée sur la base de la production. D'autre part·· il y a des liaisons. causales à sens vnique : dans une économie à main-d' oeuvre excédentaire, il.se peut que l'accroissement de la population active ag~icole n'entra:tne pas des élévations de la production agricole, mais d,es acc;roissem.ents de la. production nette des. ménages .de peti t.s

exploitan~s et de marginaux peuvent réduire les niveaux de fécondd.tê de ces Enfin, strictement ·parlant,, la valeur pertinente· de q . est celle qui.aff'ecte les grP.'\lpes-objectifs, si bien que, ceteris paribus? une élévation de q pourrait être accompagnée d'une baisse de

::

(20)

Page 19

la croissance de la production dans h;s grandes exploitations agricoles ( ot peut-5tre de la croissanco de la production agricole globale égaloment).

A cet -égard, ·i l füut reconnaître que le modèle n'ost pas conçu pour étudier les substittii:l.bilités entre la croissance et la distribution (con-

trairement à celui évoqué aux Chapitres II et XI) et on peut en interpréter

· les résultats comme une recherche do certaines dea conséquences qui ont sur le plan ··de· la distribution des élévations de la croissance dans dos .sùcteurs

différents~ Les· résul tata du modèle soulignent ici en.oore la néoes·si té de la croissance peur la solution du problème de la pauvreté.

· Le modèle donne un exemple d'Un.e substi tW3-bilité d' importiUlOe particulière dans les pays d'Asie et d'Afri~ue., De: nombreuses poli tiq~es

··· agrico-les, tellesquê l'encouragemcmt.de la croissanc_e de la PJ:'Oductivité, la'r é:f.orme agraire, le peuplement et la .colonisation agricoles, .peuvent réduire la proportion de la population appartenant au~roupe sous~~arginal,

'mais allés a~-roi trorit ainsi la propOrtion appartenant au groupe des petits

. 1 . '

exploitants; ien !qU'ri tel mouvement impli.que inconstestablement un accrois- . se ment du niveau de revenu cie certains des plus désavantagés· de la société,

cela il est possible que parce que ce mouvement acoro~t le nombre des pe- tits exploitants qui sont· eux-m~mes un groupe~bjectif. Ce mouvement peut

également entra~ner l'apparition 'd'une structure rurale qui empêche la croissance rapide dans le futur. Evidemment plUs la taille-minimale de l' eXJ;>loi tatien viablè est petite· chez l es- petits exploitants, plus grand sera le nombre de sans terres

qui

pourront ·êtrenantis de-terre avec une base de terre donnée ou lin montant de dépense donné pour l'ouverture de terres :r{emrès. Toutelf'ois les exploitations de petite ··taille sont moins susceptibles d'~tre viables à l'avenir que les exploitations de grande taille, en particulier lorsque, lês revenus s'accroissent dans d~'autres

secteurs de l'économie et parce qu'il ne.,serait pas prudent de supposer que des a.mêU.orations futures de ia technologié agricole auront des effets

' '

13/ Comparer) par exemple, les projections 1 et 3 pour "l'Afrique" dans l es- '·

quelles seul q varie ; ou 1 et 3 pour "l'Asie" qui ne diffè;ren~ que par la présence ou l'absence de réforme agraire; et 1 et 5 pour l'Afrique qui différent par le rythme du peuplement et de la colonisation agricoles.

(21)

..

REPRODUCTION/391 Page 20

14/

d'échelle neutres;-cela soulève la question des formes institutionnelles de propriété foncière substi tuables aux petites· exploitations familiales, et notamment la question des communes, coopératives et fermes collectives.

Le quatrième point général est que, examiné sur la base des différents niveaux initiaux de revenu et des disponibilités de ressources, le problème de la pauvreté est bien moins traitàble en Asie et en Afrique qu'en Amérique

Latine~~ela

est vrai même en l'absence d'une variante de réforme agraire dans les projections établies pour l'archétype latino- .américain.

Ce point, bien qu'évident, doit être réénoncé, ··parce qu'il permet de se concentrer à nouveau sur les dimensions politiques (par opposition au% dimensions économiques) du processus de réduction de la pauvreté et également sur les priorités de la répartition de l'assistance internationale entre les pays en voie de développement.

---· ---· ---

On n'a pas encore résolu sur le plan empirique la question de savoir dans quelle mesure les améliorations passées de la technologie agricole ont eu des effets d'échelle neutres. Trois remarques doivent toutefois être faites. Les progrès de la mécanisation ont eu tendance à ne pas avoir des effets d'échelle neutres, mais ils ont accru la compétitivi- té des opérations à grande échelle par rapport aux petites. Deuxième- ment, l'amélioration biologique des semences et inputs associés à

tendance à avoir des effets d'échelle neutres. C'est. le cas semble-t-il en ce qui concerne les de~ières variétés améliorées de blé et de riz.

Troisièmèment, les deux premières remarques ne sont valables que pour les·· innova tiens effectivement appliquées dans 1' exploita tian ; il

sem~le, à cet égard, que le taux d'adoption de technologies nouvelles soit beaucoup plus rapide dans les grandes exploitations que dans les

petites~ 'Certaines des raisons de cette situation sont étudiées au chapitre VI.

Cette affirmation est basée sur l'hypothèse implicite que l'urba:ni.sation croissante va de pair avec une réduction, en termes absolus, du degré de pauvreté, bien que la pauvreté puisse s'accroître en termes relatifs.

(22)

Page 21

Les projections établies pour l'archetype "Amérique latina"

indiquent que la prqportion·de la population tatare vivant dans lds zones

.urbaines est susccptible .de s'accroître d'environ 40 % à environ 60 % dans

la période de v~ngtans que couvre la projection; et que parallèlement la propor·Cion appartenant aux groupes de pauvreté :r1.œaux décroîtrao Comme nous l'avons vu plus haut dans ce chapitre, dans la pl~part des pays latina- américains la terre est relativement abondaute et la propriété foncière est extrêmement concentrée. Dans ces circonstances le problème de la pauvreté rurale peut .être. résolu, dans ces aspects les pires, par la mise en oeuvre effective d'une réforme agraire. En d'autres termes le problème de la pau- vreté rurale peut être résolu sur l es bases >·~nomiques, mais pour cela il faut un engagement politique ~ffectif. Compte tenu dü cela, et compte tenu

également de la proportion croissante de. la population totale qui vivra dans

.les zones urbaines~ le problème de la pauvreté urbaine revêtira une importan-

ce grandissante. Il.est évident qu'il se pose déjà un problème de pauvreté urbaine dans la plupart des pays d'Amérique Latine. :M-Etis il. demeure, que

les groupes de pauvreté urbains .croîtront probablement beaucoup plus vite que les groupes de pauvreté des zones rurales, en l'absence de stratégies visant à alléger la pauvreté urbaine.

La persistance de la. pauvreté dans l'archétype "Asie du sud", caractérisé par les pressions .démographiques sur les ressources foncières rares et par la proportion relativement élevée de ruraw::, est frappante même avec une vaste gamme de projections différenteso L'avantage comparatif à long terme des pays se trouvant dans cet-be situation n'est pas dans l'agri- culture. et la stratégie de développement à long·terme doit se ooncentrer sur l'industrialisation à forte intensité de main-d'oeuvre. La.stratégie rurale à long terme appropriée consiste donc e.n une "opération de temporisation"

sur au moins deux ou trois décennies jusqu'à ce que la proportion d'urbains s'accroisse suffisamment pour qu'un taux donné de croissance urbaine ait un impact substantiel sur l'absorption de ruraux. Cette stratégie doit es- sentiellement assurer aussi rapidement que possible une certaine assistance

(23)

REP~QDUCTION/391 .. Page 22

aux ·s.ections les plUf:l· désavantagées .de'·-_~a po:pu,latio~ rurale et elle doit .autant que .possibl~ ne :pas enfermer l'·économie dans des. insti tu- tions· ru;rales qui ~ont défavorable.s-:la croissance future. Ce n 1 est pas. une stratégie facile. Bien qu'il semble clair que la redistribu- tion d,e :la terre aux: sans terres en petites parcelles crééra des pro-

. .'. . bl.èmes énormes dans le futur, il ne semble pas praticable de. concevoir

. ··· des ~solut~o~s de rechange, telles q~e 11 entreprise de trava~ publics ruraux; applicables sur une échelle 1fifisante pour avoir.beaucoup d'impact sur le problème an vingt

ans~a

stratégie devra probablement être mixte, et minimiser la redistribution de la terre à son "extrémi- té inférieure". Dans le contexte asiatique, l'extrémité supérieure de la distribution des terres exige probablement plus d'attention : la limitation des superficies maximales de la propriété, rigoureusement appliquée, pourrait considérablement contribuer à démanteler une structure sociale et politique qui, dans les zones rurales, limite l'accès de la majorité de la population paysanne aux services visant à accroître la production. Ces questions sont reprises au chapitre

VI.

---

16j C'est là un point de vue qui va à l'ensemble des conclusions du Comité Bhagwati sur le chômage en Inde. Toutefois, ces conclusions ont fait l'objet de critiques sévères dans l'Economie and Political Weekly.

(24)

Page 23

Pour "l'Afrique Tropicale", la stratégie appropriée est une stratégie à base rurale, s'attachant au maximum au remembrement et au peuplement des terres en prévoyant des structures de propriété adéquates et des accroissements de la productivité des petits agricultuers, Les pro- blèmes qui se posent iai. sont moins des problèmes de redistribution imraé- diate. què des problèmes de disponibilité des ressources permettant une . transformation de l'agriculture. Toutefois, pour réaliser oes objectifs, il faudra résoudre les problèmes difficiles que sont la conception de méthodes peu coûteuses et efficaces assurant la livraison de services et de ressources à un·grand nombre de petits agriculteurs et empêchant l'évolution de groupes pribilégiés qui soient en mesure d'accaparer une part disproportionnée des accroissements de revenus.

(25)

..

REPRODUCTIUN/391 Page 24

ANNEXE AU CHAPITRE V Le modèle de projection

Le modèle doru1e une projection (i) de l'évolution de

l'équilibre entre la population rurale et la population urbaine et (ii), au sein de l'agriculture, de l'évolution en termes a~71us et relatifs, des petits exploitants et des groupes sous-marginaux. Chaque projection est influencée par une série de conditions aux limites- la fraction ur- baine initiale qui est donnée comme étant êxogène, et la· répartition initiale par taille des propriétés foncières, sur laquelle porte la politique - e t par une série de paramètres qui reflètent l'impact de la politique étatique - le taux naturel d'accroissement démographique, le taux de croissance de la production rurale et le taux de croissance des emplois urbains. Les variables et les paramètres du modèle sont :

Variables.

-

18/

- 17/

N (t)

=

population totale (normalisée à 1 'uni té dans l'année o)

N1 (t)

=

population représentant les ménages d'ouvriers sans terre

N2(t) = population représentant les ménages d'exploitants agricoles sous marginaux

Npus oornmes reconnaissants de 1 'acoictcncc fournie par H. Locas d~ans la programmation de ce modèle sur ordinateur.

1!J!~ Tous les N(.o) sont donné~s de. façon exogène, H ( o), 11 (()) e~ 12 ( o) sont définis de' faç-on endogène.

(26)

N3 (t)

=

population représentant les tants

N 4 (t)

=

population représentant les

Page

25

ménages de petits

~

' ... ~

..

. ..

exploi-

autres ménages J.'exploitants

N5 (t) ..... ·

=

population rurale totale

··-··· -'•· ... .. ~ ... ----~-· ., ...

N6

. (t)

N7·

(t)

M

(t)

L1

( t)

Paramètres

p

u q

.. ... ··x i (o)

vi

(o)

=

population sous-marginale rurale totale

== population urbaine totale ... ..

=

demande tirb<üne de migrants· ruraux (avec leirrs dépendants)

=

taux de transfert de la population (a) la catégorie des

. . :

(de) catégorie ménages de ruraux sous-marginaux à la des ménages de petits exploitants agri_~?.les

=

taux naturel ·d 1 accroissement démographique dans les villes et les villages

=

:::

=

=

taux de crois~ance de la population active urbaine taux de croissano.e· de la population agricole considéré comme identique à l'accroissement de la pro duc ti vi té agricole lorsque la base foncière est constante.

frôri.tierê''dë éias'së'' (eri unités

:de

••tèr~e), dans 11 année o,

des différentes catégories de ménages agli:}oles, i =

1' 2, 3,

ème.

population initiale dans la i classe dimensionnelle diexploitation en tant que proportion'de la population initiale totale représentant les ménages propriétaires, i : 1 '2, 3, 4.

(27)

..

REPRODUCTION/391 Page 26

D'abord,., trois indenti.tés comptables

N (t)

N (t)

5

=

=

N5 ( t) +

... 4

- ~Ni

i

=

Î

Nî ( t) +

:_1.

N7 (tY

(t)

N 2 (+):

· Ensuite, :l'élément exogène de la projecti~n.,_ qui détermine la. population: totale et l'équilibre· .rural urbain. La. population totale croît à un ::-taux constant p

N (t) = pt

e .

L~ pqpul~tion u,rbaine croît à un taux cdnstant u 1

.. . eut

=

_N7(~)

Les taux de crotssdnçe de la population urbaine et des

emplois urbains sont oonsidéJtéa comme étan-t; iqen'J(iqu~a, . ce qui implique que les dépendants cl,es migrants. ruraux obtenant. des emplois les rejoi- gn.,ept après un laps.de temps relativement c~urt. Le taux d'accroisse-

... -. ______ Jil.e.n.t. . .natw:eL.ét.a.nt._le.Jll~II!ê. .. c:1:s-~J!ê .. J,.~~ d,.~~ .ê~.QJi.~.'!:Y:~-'--~-' ~.s:t; __ donc que les structures par âge des populations urbaine et rurale sont identiques.

La demande de migrants ruraux pcnm das emplois urbains rÉÏprésente l'excédent de nouveaux emplois urbaina créés par rapport à l'accrois- sement naturel de la popiùation. ac~ive :

M (t) =

(28)

REPRODUCTIUN/3S'1 Page 27

Ce qui revient à supposer que les taux de participation

à la population active urbaine ne sont pas influencés par les chances supplémentaires d'emploi. Nous supposons que M (t) migrants ruraux

·exactement (et leurs dépendants) ont quitté l'agriculture l'année t.

Le système mécaniste ~4_7

-

~6_7 , qui donne

l'équilibre urbain- rural global, recouvre un phénomène banal (~?vring, 1959). Nous en venons maintenant aux projections des pro- portions dte la populàtion

rurale

totale qui entrént '•dans les quatrè catégories de ménages ruraux. Tout d'abord, il faut préciser quels sont les ménages ruraux qui fournissent des migrants pour des emplois urbe.inso Nous nous écartons ici des formules telles que celle de

Harris et Toda:ro ( 1·970), selon laquelle la règle de décision de migra- tion d'un individu ect fonction dés écarts de :rievenu présumés entre les sites urbains et ruraux. A moins que les niveaux initiaux de re- venu ne soient homogènes, pour une agrégation correcte au niveau na-

tional, il faut disti_nguer différentes catégories de revenu. C 1 est oe que nous avons fait, mais seulement pour le secteur ru.ral. Nous adhérons à la thèse "répuwon - attraction" avancée dans le cadre du débat sur la migration, selon laquelle la plus grande 11répulsion11 s'exerce sur ceux qui possèdent le moins de terre selon laquelle oe sont ces personnes attiréesy aussi fortement (ou plus) que les petits et moyens

exploite nts~par

les écarts de gain présumés. Les ménages ruraux bénéficient d'une "priorité" de migration, fonct:ion du classement 1 selon le revenu de leurs propriétés foncières. C 1 est

19j Voir chapitre VII.

-

··;"

20/ Dan1:;1 ce cas, il n'est pas tenu compte des coûts défintifs, sou- vent considérables de réinstallation et de découverte d'un emploi que les plus pauvres sont les moins capables de se permettre.

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