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lettre
«
de m. de casaux.
A MONSIEUR *",
Sut le partage proposé de tAssemhlee natio- nale en
deux
sections.A PARIS,
De
l'imprimerie de la veuveLejay,
rue Saint.Honoré, hôtel d’Auvergne, n». 100, à côté du passage des Tuileries.
Vous me demandez
jMonsieur, mon
opi-mon
sur lesdeux
sections proposées parM.
Buzot :
—
je ne feraique
répéter ceque
jedi*s au club de 17S9 ,
deux
jours après que la proposition eh eut été faite à rassembléena- tionale.Tout
lemondé
sent lanécessitéd’unmodé-
rateur
; quelques Anglois enthousiastes et quelques Français imitateurs prétendent qu’il
ne peut se trouver
que
dansdeux chambres
indépendantesl’unede l’autre; les Américains l’ontvu
dans leur sénat; le comité de cons- titution sepersuade qu’il existera dans le
nom-
A
zbre des discussions qu’il prescrit avant que lè décret puisse/'obtenér- la sanction
du
'prince ;et
M. Bukotiskire
ifii’ille
peut exister sans le partage qu’il propose de l’assemblée natio- naleenjeux section, gury
discuter ravant de se réunirpour
décréter.J’ai dit dans^ la simplicité de l'idée d'unecons- ûtution, ce
que
jepensôis de làchambre
hautede l’Angleterre -, x
—
dans la brochure intitu-lé
,questions à^cxBmiricnh!vant Cassemblée des
états-généraux expliqué sur le
sénat Américain ;
—
le projetdu
comité ne présente, ce -m
esemble
yqu’une
partie desprécautions indispensables
quand
il s’agit de réunir tous lesélément
dont l’idée,de loi estcomposée —,
et jeme
vois pas dans lesdeux
sections de-M.Buzortout
ce quimanque au
projetdu
comité -pour satisfaire pleinement des espritsmédiocrement
difficiles.^
Si j’avois l’honneur d’être
membre
de l’asr semblée drftoualeb,'voki-yMonsieur
, quel- ques articlestque je proposerais, saufr.sdac- tion;-
j’ajout-eraiqu’enlesproposant jeseroisintimement
persuadé qu’en nemanquerait
pas deretrancherj,ajouter, modifieretc. parcequ
ily
aloag-tcms que
je,suisbien
convaincu
etque
je professe que touthomme
n’a que.son( 5 )
èsprit; et
que
1esprit seul qui mérite véii*îablement ce
nom
à l’égard des objetsoh
la féiiéradité est intéressée, est celui qui n’étantde
personne, estnéanmoins
assez long-tems€n
digestionpour
secomposer
de l’es- prit de tous : j’ai dit aussi, sauf rédac- tion, parce qu’en supposantmême que mon
idée fût
bonne
etcomplète
, j’ai trop
peu
de temspour
la rédiger, même, àma
satisfaction,le
vous
fais grâce d’unpréambule
sur la confection des loix, et je passeaux
articles de celleque
je proposerois sur l’objet dontil s’agit.
Article premier.
«
Dans
tous les casoh
l’assemblée natio- w nale ne sera pas nécessitée de décréterim-»
médiatement
, il
y
aura entre laproposé
» tion d’une loi dontonétabliralemotifetüob-
»jet le jour
même
de laproposition,
—
et la» première discussion qui en serafaite
, etqui
» sera immédiatement suivie de
Ü
impressiondu
» décretproposé
,
— un
intervalle d’une se-»
maine
;— même
intervalle entre la pre-» roiere et la seconde discussion
;
— même
” intervalle:entrela $ecoaç}e et la troisième*
~
“
et P our garantir, l’assemblée des incon-A
3( 6 )
» vérûens dé l’éloquence , et
de
l’astuce de»
ceuxqui s’arrangeroientpour
ne parl er qu’à» la troisième discussion, dans l’espoir d’en-
„ tramer l’assemblée,
—
ily
aura lemême
„
intervalle d’une semaine entre latroisième» discussion et le jour oit , toute discussion
» interdite, il nesera permisd’opinerque par
» oui
ou
parnon
, sur l’adoptionoù
la ré-». jection
du
décretparvenu au
point de per-,, fection
où
la troisième discussion l’aura» porté :
—
Enfin sila loi est décrétée, ily
» aura
un
intervalle d’unmois
entre ledécret» porté par l’assemblée , et la sanction
du
»> prince.
~ Et toute
loirevêtue de ces
»
DIFFÉRENTES FORMALITÉS
,NE POURRA
» ÊTRE RÉVOQUÉE QUE PAR UNE
LOIPROPO-
» SÉE,
DISCUTÉE, DÉCRÉTÉE ET SANCTION-
»
NÉE DE LA MÊME MANIÈRE
».Observez, monsieur
,qu’indépendamment
des quatre semaines prescrites entre la pro- position et le décret, 1article exige encore quatre semainesentre ledécretetlasanction,—
et qu’à peine existè-t-il
un
foyer dé lumièresen Europe
,d’oii les ministres n’aient letems
de recueillirou
de recevoir toutes celtesquicommanderont
à-un
toi digne de l’être , desanctigmier
ou
âê *é]fctefr.(?)
Mais j direz-
vous
, qui décidera dis case,- ou,Rassemblée nationale sera commandée par la ne*
cessite des'écarter plus ou,moins desesprécieuses formalités?
L’assemblée nationale.
Mais
Rassembléenationale étant le seul juge des cas de, nécessité, ne poufra-t^eLle,pasi
Quand
il lui plaira, décider que ce cas existe" et, dans lememe
jour,proposer, discuter\y décréter, envoyer
a
lasanctionUn
décret qiRelleprétendraCommandé
par la nécessite?—— Et
si ton d des ministres foibles ou pervers (R
un vautR
autre etR
on en trouveunsigrand nombredansR
histoiredesminis- très) 1—
à quelles espèces deLois la Francene
sera-t-elle pas exposée }
L’objection paroît forte, mais je crois
y
ré«pondre
par les articles suivans:A R
I I.a
Dans
le casou
les circonstances exigea» roierit qu’une loi fût proposée, discutée f
» décrétée,
envoyée
à la sanction* et sanc«« îionnée, soit dans le jour,soit
même
dans« lestroissemaines delapremière
tdiscussi6n,
—
« ladite loi n’aura de force
que
pendant* trois
mois
,—
àmoins
qu’avant l’expiration a des troismois, elle nesoit renouvelléepour
A
4(S)
«ble
même tems
et de lamême
manière sî«
Toh
étoit encorecommandé
parlanécessité.T. I l I.
une
circonstancemoins
impérieuse, fturoit subimême
deux discus- sionsaux
intervalles décrétés parle premier article,maisn’auroitpu
réunirlesautresfor- malités qu’il exige,—
n’aura de forceque
six mois.
A R
T. IV.
» Trois discussions
même anx
intervalles»
décrétés, nedonneront que
pendantneuf
» mois
, force de loi àun
décret sanctionné,5) lorsquel’assemblée nationale aura porté ce
»
décretlejourmême
delatroisième discussion.Art. V.
«
Tout
décret,même
revêtu de toutes les» formalités prescrites par ceux des articles
» précédens qui se rapportent à l’assemblée
» nationale ,
—
etquiseroitensuite sanctionné» par le roi, avant l’expiration des quatrese-
» maines prescrites parlepremierarticle, en-
» tre le décret et la sanction, -
—
n’aura de» force
que
pendantune
année.Art. VI.
» L’Assemblée nationale pourra prolonge^
( 9 )
» pendant
deux ou
trois jours consécutifs au» plus,
chacune
destroisdiscussionsprescrites;» mais l’intervalle prescritd’une discussion à
» l’autre
, sera
compté
seulementdu
premier» jourdeladiscussionprolongée,jusqu’aupre~,
»
mier de ladiscussion qui doit la suivre(i).Permettez maintenant
que
jevous
le de-mande
; avec cette loi, lesdeux
sectionsne
deviennent-elles pas inutiles ? etque
pro- duiront-ellescesdeux
sections sans cette loi?et cette loi
, ( boulevard
évidemment
leplus sûr de la vraie liberté), si
vous
la supposezamandée
et rédigéecomme
elle peut l’êtrepar l’assemblée nationale,etenfindécrétée etsancr tionnée,
—
croyez-vous, Monsieur,qu’ilexiste aujourd'huiaucun pouvoir humain
capablede
l’abroger?—
j’avouequejenele crois pas;—
et quelle seroit la raison qui lui garantiroit ce respectdu
peuple, qui peut seul, j’oseledire, rendre aujourdhuiune
loi irrévocable?—
Le sentiment de son utilité,
— la CONVICTION
(
PAYÉE BIEN CHER) DE
$ANÉCESSITÉ
,
—
et(i) Il est rare que plus de trois jours consécutifs dediscussion»produisent d’autreeffetqued’embrouil- ler la matière, et de dénaturer la question.
( io
:
»
non
pas cetristemot
de constitutionnel9 avec lequelon
croirait(encore!) pouvoir
enchaîner-une
nationéclairée*Sij’osois,Monsieur,jediroissqu’en dernière analyse,voici assez exactement, àquoi se ré- duisent,relativement à notre objet,
beaucoup
de _propos etbeaucoup
d’écrits£
ailleurstrès-recommandables.
Tous
Us
rois ne sont- ils pas nécessairement.ePimpitoycMesdespotes, ou£.adroits imposteursqii qui veillentVinstant de le,devenir}
Touslesministrresnesont-ilspasnécessairement de vils adulateurs
du
monarque, ou des esclaves tremblons sous laverge des comités?Toutes
Us
Assemblées nationales futures 9n
auront^ellespas nécessairement moins desprit, de vigueur et de sagesse que léAssemblée nation nale actuelle,—
cette assemblée, à laquellel’auguste titredeconvention,
que
quelques-uns de sesmembres
lui ont si habilementdonné
, amiraculeusement conféré le suprêmepouvoir
d’assemblée exclusivement constituante ?—
Etlemillion de têtes réfléchissantes etjouissantes,
dont
leslumièresseuleset lesbesoinsontjusqu’à ce jour, garantilaFrancedu
dernier excès de l’anarchie, oit quelques frénétiques en sens contrairesj Sëfnbloients’unirpour
la plonger.*ne cesseront-elles pas nécessairement de ré4 fléchir et d’estimer les jouissances , aussi-tôt
que
cet astrelumineux
d’assembléeexclusive-mentconstituante cessera de les éclairer?
—
«
En
vérité,Monsieur
,jecroirai,si l’onveut,
que
cettesomme
d’inquiétudesexagérées,donne
assez précisément lamesure
deceux
qu’elle seroit capable de déterminer à proposer des décrets qui en porteroient lamesquine em-
preinte.
— Mais
jetiensopiniâtrement àl’idée qu’elleest fortloin dedonner
lamesure
exacte de la France, nimême
celle de la prochaine législature, nécessairementmoins
habile ce- pendantque
le tout dont elle ne feraque
partie.
'
Pardonnez un moment d’humeur
et demau^
vaiseplaisanterie à
un malheureux
gouteux, qui
n’a qu’une
main pour
ledédommager
del’inu- tilité de ses,deux
jambes.Lorsque La
Fontaine faisoitdire à certainMesser
,que cecisoitbeaupoitrail de
jument
, leMesser
etLa
Fontaine apprécioient assezbien leur auditoire.—
Mais je tiensopiniâtrement àl’idéequ’onappréciefortmal
toutela France, lorsqu’on proposeà l’Assemblée nationale de décréter que telle chose sera constitutionnelle que tout cequelle auradénomme
tel, (
bon ou
C
'O
imauvais,)sera servilementtenupartoutela Fran- ce, pour irrévocable pendant tel ou tel nombre
dÜannées (i).
(i) II est bien permis d’a'vôirpeur,et bien pardon- nable alors d’agir en conséquence *,
—
maisil esttrop absurde,même
quand on a peur, d’ordonner à nos successeurs qui auront peut-être moins de faiblesse et plusde lumières, de souffrir néanmoins très-respec- tueusement de nospalpitations, quand cene seroitque jusqu’à lafin du siècle. Les propagateurs de la déplo- rable idéed'assembléeexclusivement
constituante»n’observent pas sans doute que dans un sièclemoins
éclairé, ils joueroient à pair ou non le plus superbe ouvrage quisoit sorti de la main des
hommes
( après qu'il sera rectifié, épuré par deux ou trois législa- tures supérieures à cette déplorable et mesquine idée);—
ils n’observent pas qu’on jouib^déjà du bien qu’on espère, quand on peut et qu’on a droit de—
mais qu’on est toujours prêt à se ré- contre un tyran qui détruit jusqu’à l’espérance*aura beau dire cependant;
—
la seule constitu.tion dont la France soit aujourd'hui susceptible, efc seule qu'elle aitjuré de maintenir, se réduitàne pouvoir désormais être gouvernée que par des loix émanées d’une assemblée nationale toujours choisie, rent renouvellée par elle, et perpétuellement sur- ée par un roi qui en sera perpétuellement sur- ilé,
comme
ils serontperpétuellement surveillésl’iml’autre par l’indomptable liberté de la presse.
( i3 )
Je puis,
me tromper. Monsieur,
maisjecroisfermement que
le comité de révision suivra le sage conseil de l’ami des patriotes;—
qu’ilne
décernera les honneurs de la constitutionnalité qu’à cette douzaine,toutauplus, d’articles qui dureront aussi long-terns
que
les lumières de laFrance;—
et qu’il observera quel’assemblée nationaleactuelle,même
aumilieu des plus gran- des exagérationsque
les circonstances lui ont arrachées,n’apasdu moins
décrétéformellement,;{
comme
leMesser
deLa
Fontaine) qu’envertu de son pouvoir éminent,ellesecréoitassemblée.exclusivement
constituante :—
or , tous ses comités sont, aujourd'hui, obligés d’être,à cet égard, au
moins
aussi sagesque
l’Assemblée nationale l’a été;—
et dans ce cas,jedeman-
derai
, s’il est
un homme
juste etpourvu de
lumières, qui soit capable dë refuser lesplus sincères
hommages
à cetteassemblée, qui, vé- ritablement, a fait de si grandes choses, et qui, peut-être , n’a faitque
lemal
, dont les articlesque
je propose pouvoient seuls la ga- Mais cette idée est si simple! comment les grandshommes
l’adopterdent-ils, quand elle peut siaiséroer.t être saisie par les esprits,les plus ordinaires
, et que
chacun y trouve immédiatement en espoir, plusqu’il .nepeut perdre en jouissances?
( *4 )
rantlf,
—
etque?especeetl'immensité deses tra-vauxlui prescrivaient de ne décréter quapres tous les autres.
Casaux.
Paris,ier. Juin rjcjt.
P. Tl m’est
venu une
idée qui mérite peut-être quelqu’attention :—
je jn’en défie ,cependant-, parce
que
je ne l’ai roulée dansma
têteque pendant
quatre joûrs, etque
jene l’ai
communiquée
à personne.Supposez
la loique
jepropose
appropriée à la constitution d’Angleterre,—
à celle deTAmérique, —
à toute autre constitution vrai-ment
libreou
tendantedu moins
à la vraie liberté ,—
et réfléchissezsi , malgré le long intervalle prescrit entrechacun
des périodesde
la loi, elle ne ga.rantiroit pas à toutes ces constitutions, sans altérer le principeP
aucune Sellés, et tout aussi bienqu
a la constitution 'française qui ne ressemble àaucune
,—
lemoins
de loix et les meilleures , dans le moins deteinspossible :— que
voulez-vous
deplus ?—
J’irai cependant plus loin ;—
supposezmaintenant
un
prince très-jaloux de son auto- rité, toujours en garde sur tous lespoints quipourr
oient l’affoiblir , sans cesseoccupé
de&moyens
de raffermir sur des bases inébranla- bles, et d’assurer à son peuple dans son \raiC
*5)
ttms, tout le bien qu’afait l’assemblée natio-
, sans
aucun
des inconvéniensoù
lopi- niatreté irréfléchie dequelques-uns
de sesmembres,
et la malveuillance plus adroitede
quelques autres, l’ont trop souvent entraînée malgré la pureté bien
connue
des intentions de sa très-haute majorité,
—
qu’auroit-ilde mieux
à faireque
d’astreindre ses ministres à' publierleurs projets de loixdeux
àtroismois
avant de les déclarer telles, afin qu’ellesne
fussent alors
composées que
desidées déjàsanc- tionnées parl’état des lumières et des besoinsconnus du
peuplequ’ellesdevroient
gouverner
? --- Ilest inutile d’ajouter ici que tel étaitl'état
,
a
^
rance ify
a quatre ans,—
et qualorsilna manqué
à ce superberoyaume, qu'unministre capable de proposer le bien à
un
prince quia
toujours
, etnotoirement
,voulu toutle bien qu’on
lui aproposé. 7
sident dé la îoticéé'dTaJ-e
JT*'™’
3Mr
‘,e Pré*la lettre suivant^
u *
a constitation,avec société, maismlnZch°eT
eUr-' com,mc membredela ture
rS
l‘quTfaiPl’h& V*
Je suis avec respect
, etc.
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X.r/up r»4<î o! î;)o*
i< .«'*??> .
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