• Aucun résultat trouvé

contempler les étoiles qui se reflétaient dans l eau.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "contempler les étoiles qui se reflétaient dans l eau."

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

Pipi Menou et les femmes-cygnes

l’était une fois un jeune berger nommé Pipi Menou. Chaque jour de la semaine il conduisait ses moutons paître sur la lande, dans la montagne. Il aimait beaucoup venir près du lac solitaire situé au pied d’une belle colline couverte de grands chênes. Il s’asseyait sur un rocher pour contempler ce paysage tranquille et sauvage. Souvent l’été, il restait la nuit à contempler les étoiles qui se reflétaient dans l’eau.

Un après-midi alors que les bruyères embaumaient l’air tiède, Pipi Menou vit arriver du fond de l’horizon, entre deux crêtes, trois grands oiseaux tout blanc dont le plumage luisait au soleil. Intrigué, il leva les yeux et observa : ceux-ci tournoyèrent un moment au-dessus du lac, les ailes immobiles. C’était deux beaux signes majestueux. Doucement, ils descendirent vers le lac et se posèrent sur le rivage.

Il se passa alors quelque chose d’extraordinaire : ces oiseaux quittèrent leur plumage et Pipi Menou vit à la place apparaître trois jolies jeunes filles toutes nues qui coururent se baigner dans l’eau en poussant des cris de joie !

Le berger n’en croyait pas ses yeux. Il fallait voir comme elles riaient et comme elles s’amusaient...

Elles restèrent dans le lac jusqu’au coucher du soleil, tandis que Pipi Menou les observait derrière un buisson. Quand l’astre de feu partit se cacher derrière la montagne, les trois jeunes filles remontèrent sur la rive, remirent leurs vêtements de plumes et s’envolèrent très haut dans le ciel en direction du couchant.

A la nuit tombée, le berger rassembla son troupeau et reprit le chemin de la ferme. Il était bien troublé et les images de cet évènement se bousculaient dans sa tête : il n’arrivait pas à comprendre comment des cygnes pouvaient se transformer en femmes...

En arrivant chez lui, il rentra dans la grande salle et aperçut, près de la cheminée, sa grand-mère, qui filait la laine. Peut-être pourra-t-elle me donner une explication ? Se dit-il en s’approchant d’elle.

« Tu sais, mamm-gozh, il m’est arrivé aujourd’hui quelque chose d’extraordinaire » lui dit-il, après un moment de silence.

Et il lui raconta son aventure.

Lorsqu’il eut terminé, la grand-mère resta un moment sans rien dire. Inquiet, Pipi Menou l’interrogea : « Dis-moi, qui sont ces êtres merveilleux ?

I

(2)

- On les appelle des femmes-cygnes, mon petit. Ce sont les filles d’un magicien qui habite un splendide palais posé sur un nuage dans le ciel.

- Oh ! Mamm gozh, comme j’aimerais y aller !

- Mon enfant ceci est une aventure difficile, mais je sais qu’on peut y arriver...

Ah bon alors raconte-moi...

(3)

- Lorsque j’étais jeune fille, j’ai entendu raconter lors d’une veillée, l’histoire d’un jeune homme nommé Roll Dagorn. Il parait qu’il avait réussi à atteindre la palais et à en revenir sain et sauf.

- Alors, comment puis-je y aller ?

- Demain matin, lorsque tu retourneras conduire tes moutons, tu te cacheras et tu attendras que les trois femmes se baignent puis, lorsqu’elles seront dans l’eau, tu t’empareras d’un des manteaux de plumes. Lorsqu’elles te retrouveront, tu refuseras de le rendre à moins qu’elles ne t’emmènent dans leur palais. De plus, tu exigeras de te marier avec la jeune fille à qui tu as dérobé le vêtement. C’est le seul moyen pour aller dans ce palais. »

Toute la nuit, Pipi Menou rêva aux femmes-cygnes. Il se leva de bon matin et conduisit ses moutons à l’endroit habituel puis il alla se cacher près du rivage, derrière un massif de roseaux et attendit. Les heures passèrent et le soleil était déjà dans le ciel lorsqu’il vit poindre à l’horizon trois grands oiseaux argentés dont les ailes scintillaient. C’était certainement les femmes-cygnes. Elles survolèrent un long moment le lac avant de se poser sur le rivage. Comme la veille, les oiseaux ôtèrent leur vêtement de plumes et coururent se baigner. Profitant de l’occasion, Pipi Menou se faufila dans les hautes herbes, s’empara d’un des plumages et courut se cacher.

Au bout de plusieurs heures, alors que le soleil baissait à l’horizon, les trois femmes sortirent du bain et, bien évidemment, l’une d’entre-elles ne retrouva pas sa parure.

Les deux autres enfilèrent leur plumage et, voyant leur sœur pleurer, l’aidèrent à chercher. Elles finir par découvrir Pipi Menou et poussèrent de grands cris, tout en essayant de lui arracher des mains le vêtement. Mais le berger résista et resta insensible aux menaces.

- Rends-moi mon plumage ou je t’arracherai les yeux lui cria la benjamine.

- Oui, rends-le, sinon nous te couperons en petits morceaux avec nos becs, ajoutèrent ses sœurs rouge de colère.

- Pas question, répliqua calment Pipi Menou. Je ne le rendrai que si tu acceptes de m’emmener dans ton palais et si tu te maries avec moi.

- Mais cela est impossible, dirent les trois sœurs. Notre père est un magicien et s’il te découvre, il te dévorera ! Et nous, nous serons battues ! Non, cela ne se peut pas ! Allez, rends-le-nous.

Les jeunes filles eurent beau menacer le berger, rien n’y fit : il ne céda pas aux menaces et refusa de rendre le manteau.

- D’ailleurs, leur lança-t-il, je n’ai pas peur de vous : Les trois sœurs s’éloignèrent pour discuter entre elles.

- Tu sais, dit d’abord l’ainée, tu ferais mieux d’accepter : il est très tard et nous ne pouvons pas rentrer sans toit au palais. Notre père sera déjà très en colère...

- Sans tes plumes, tu ne peux voler ajouta la cadette...

(4)

Finalement la plus jeune promit à Pipi Menou.

Le berger lui rendit son bien et les trois cygnes s’envolèrent sans perdre de temps, emmenant leur compagnon dans les airs... Ils montèrent très haut, de plus en plus haut, tellement haut qu’on ne voyait plus ni la ferme, ni les moutons et le lac n’était plus qu’un point bleu minuscule.

Enfin, ils survolèrent la mer éblouissante sous les rayons d’or du soleil couchant. S’accrochant de son mieux au plumage de sa compagne, Pipi Menou avait du mal à respirer... Soudain, il aperçut au loin un objet brillant qui se rapprochait de plus en plus vite : c’était un palais en or suspendu par quatre chaînes d’or qui montaient si haut dans le ciel qu’on n’en voyait pas le bout... Comme les oiseaux filaient à la vitesse du vent, ils atteignirent rapidement ce château merveilleux.

(5)

Dès qu’elles se posèrent, les trois femmes-cygnes conduisirent Pipi-Menou dans un jardin merveilleux afin de le mettre à l’abri des colères de leur père. C’était un endroit extraordinaire : on y voyait des fleurs de toutes les couleurs, des légumes géant, et les pommiers portaient des fruits en or ! Le jardinier qui s’occupait de ce verger était en train de ramasser des poires en argent tandis que sa femme cueillait des cerises grosses comme des tomates... Ils accueillirent Pipi Menou avec gentillesse et promirent de le cacher et de le nourrir le temps qu’il faudrait.

Quant aux trois jeunes filles, elles entrèrent dans le château, peu rassurés : leur père de forte méchante humeur, les attendait. Dès qu’il les vit, il n’écouta pas leurs explications : il leur ordonna de monter dans leur chambre et de ne plus en sortir avant huit jours... Elles regagnèrent leur appartement situé au sommet de la plus haute tour du palais.

Les jours passèrent tristement, car les jeunes filles s’ennuyaient de leur compagnon, espérant que leur père ne le découvrirait pas... Quant à Pipi Menou, il aidait de son mieux le couple de jardiniers et aurait bien voulu aller rejoindre les femmes-cygnes, surtout la benjamine qui lui plaisait beaucoup.

Chaque jour, il fallait ravitailler les filles du magicien : un grand panier d’osier était rempli de fruits et de légumes, et hissé à l’aide d’une corde accrochée à une poulie jusqu’ à la hauteur de leur fenêtre.

Un matin n’y tenant plus Pipi Menou, qui avait son idée, profita de l’occasion et, avec l’aide du jardinier, grimpa dans le panier et se cacha parmi les fruits d’or et d’argent. Il réussit à monter dans la chambre des femmes-cygnes qui furent ravies de le revoir. Le berger était heureux de retrouver la fille qu’il aimait et ils commencèrent à s’embrasser, mais les sœurs jalouses, menacèrent de tout raconter à leur père s’il ne les embrassait pas aussi ! Alors, le soir, en secret, Pipi Menou et son amoureuse décidèrent de fuir le palais au plus vite. Au milieu de la nuit, quand tout le monde fut endormi, la jeune fille enfila son manteau de plume, prit son ami sur son dos, grimpa sur le rebord de la fenêtre et s’envola...

(6)

Au bout de plusieurs heures, ils atteignirent la terre ferme et allèrent se cacher dans la montane. Le lendemain, les deux sœurs allèrent raconter à leur père ce qui s’était passé. L’enchanteur furieux, s’élança dans les airs à leur poursuite mais ne parvint pas à les retrouver.

Quant à nos deux amis, ils se marièrent dans notre beau pays breton et l’on fit une noce qui dura huit jours et autant de nuits. Ils furent très heureux puisqu’ils eurent de nombreux enfants, onze fils et six filles...

Quand ils furent élevés, l’épouse de Pipi Menou reprit son costume de plumes et dit à son mari : « A présent, je dois m’en aller : tu es un humain et tu dois vivre sur la terre, mais moi, je ne suis pas d’ici : je viens de l’Autre Monde et je dois y retourner. Ne sois pas triste, car chaque année, le 1er novembre, à la fête de Samain, je reviendrai te voir... »

Puis elle s’envola très haut dans le ciel, prit al direction du nord et disparut derrière les nuages.

(Conte recueilli à l’île d’Ouessant par François Marie-Luzel) Illustrations de Pascal Moguérou, Textes adaptés par Jakès Gaucher CeltitudeMania

Références

Documents relatifs

15h55 – Table ronde suite et discussion avec la salle 16h50 – Grand témoin : Conclusion de la journée 17h – fin de la 1 e journée. MERCREDI 29 MARS

Je me sens plein de vide Je reçois le vide j'aime le vide je contiens le vide je suis le vide je suis vide le vide viderai le vide je n'évite pas le vide je connais je connais bien

A travaillé avec Présage d’Innocence (Sofie Kokaj, (E)Utopia (Armel Roussel), Garçongarçon (Salvatore Calcagno), Mariedl (Selma Alaoui), les Viandes Magné- tiques (Jean-Baptiste

Cette fiche sert de support à la mise en place d’un débat dans la classe concernant les pratiques de connexion?. Pour lancer

J’y suis jamais allé… J’ai jamais vu… Même lui est déjà allé dehors, dit-il en pointant du doigt son poisson dont le bocal était posé sur la table basse, j’ai lu dans un

Après les mobilisations académiques à la suite du campement de Nice et celui d’Ile de France devant le rectorat de Créteil (plus de 90 jours), l’action nationale des « tentes

D'abord, le simple fait d'avoir le bac est statistiquement une protection relative contre le chômage ; mais, lorsqu'un jeune s'insère sur le marché du travail avec

- Métis, ton ventre est bien rond…Aurais-tu avalé trop de nectar et d’ambroisie ces derniers temps!. - Voyons, tu ne