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La Relève III:Appel à projet «HABITER» Sam KRACK

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Academic year: 2022

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La Relève III:Appel à projet

Sam KRACK

«HABITER»

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Pour cet appel à projet proposé autour du sujet «habiter» j’aimerai présenter une ou plusieurs toiles de ma dernière série intitulée Artemis (ou 10, rue Magnol). Il s’agit d’une série de peintures en cours qui se réfère au document de l’état des lieux d’entrée signé lors de la remise des clefs de l’appartement que je loue à Montpellier. C’est un acte imposé par la loi, qui doit être annexé au contrat de bail. En quelque sorte l’état des lieux constitue une condition incontour- nable pour habiter, ce qui, malgré l’apparente banalité du sujet, accorde une dimension politique à cette série, dans la mesure ou elle élucide une démarche d’ordre administrative lié à la question du logement.

Extraits de l’état des lieux, co-signé de ma part

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Vue d’ensemble - Plafond séjour, robinet eau froide, douche, élément haut Huile sur toile, dimensions variables, 2020

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Triptique coin cuisine - Evier, Evier, Mitigeur Joints jaunis, points de moisissures Huile sur toile, 2020

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Ce document comporte un corpus de photos prises avec une tablette par l’agente immobilier lors de l’exercice qui consiste à déterminer l’état respectif des différentes pièces composant l’habitat, avant que celui-ci ne change de locataire. Plus précisément il s’agit de relever les éventuels défauts et imperfections du lieu en question. Ces photos laissent apercevoir un apartement quelconque au moment précis où il devient mon chez moi. Elles sont à la fois de grande neutralité et étrangement intime. Sans être l’auteur des images en question, je les valide par ma signature. Ce sont des images banales et peu séduisantes, qui échappent à une économie de l’attention qui domine de plus en plus le monde saturé d’images.

Je peints ces images en cherchant à reconstituer les éléments des photos grandeur nature. Le cadrage de chaque image détermine le format de la peinture, et l’objet représenté donne la hauteur d’accrochage. Le passage des photos en peinture anéantie leur valeur juridique, leur faculté de certifier. Elles passent d’un régime comptable à un régime artistique, avec des lois et une régulation qui lui sont propre. Leur détournement a aussi un pouvoir de désignation : de leur sphère d’origine, qui n’est pas l’art, et par extension de l’absence dont ils procèdent pour potentiellement devenir de l’art. Cela pose la question de la frontière entre l’art et ce qui n’en est pas, mais aussi entre la présence des choses et leur représentation.

Ce passage est aussi marqué par une mutation du langage. La description très pragmatique qui accompagne les images est remplacée par un langage propre au champ lexical de la peinture. Même si l’on perçoit le même objet, on ne le visualise ou on ne le pense pas avec les mêmes mots. La légende qui accompagne chaque image dans le document donne le titre aux peintures, et sa description respective demeure.

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Le langage formel se joue d’une frontière instable entre abstraction et re- présentation, dans la mesure où, isolées de leur contexte, certaines images (trous dans le mur, tâches au plafonds) se rapprochent de la peinture mini- male abstraite, alors que d’autres (robinets, douche etc) restent figuratives et identifiables.

Le contexte particulier lié au confinement a transformé le lieu représenté dans les images en atelier de peinture. Contraint de rester chez moi, le lieu que j’habite devient atelier. Le lieu qui sert de modèle à la peinture devient aussi son lieu de production. La mauvaise résolution des images m’oblige à compléter le manque d’information en observant au plus près les détails qui constituent mon appartement. Cela a profondément modifié mon ap- préhension de ce lieu, ma façon de l’habiter.

Pour aller au bout du raisonnement de peindre des images insignifiantes ou supposé sans intérêt, j’aimerai peindre la totalité du corpus d’images de mon état des lieux, qui est constitué de 21 images, pour éviter de choisir les plus «dignes» parmi elles. L’appel à projet serait alors l’occasion de montrer une ou plusieurs toiles parmis les 7 peintures réalisées, ou d’en produire de nouvelles.

Coin Cuisine - Element haut Ancien

Huile sur toile, 2020

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Salle d’eau - Robinet eau froide, douche

Fissures sur faïence, absence de faïence sur le devant du bac à douche, traces de calcaire, plâtre et silicone, sale

Huile sur toile, 2020

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